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Ambitions et états d'âmes... 1 2 3 4 5 6 -7-  
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Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 16/11/2011 à 16:49:05 

Confidences pour confidences.

Je lui avais confié, en toute simplicité bien que j'en fusse gêné, la teneur de mes sentiments à son égard.
Et elle m'avait parlé de son passé.
De là, découlaient ses craintes, ses doutes, et son manque d'assurance.

Une fois encore, je fus touché par sa personnalité. Une fois encore, force m'a été de constater que je m'étais attaché à elle, et combien ce besoin d'être à ses côtés, dans l'illusion de la protéger, se faisait oppressant.

Mais elle avait entièrement raison à mon sujet... il m'était impossible de me rapprocher d'elle tant que je ne saurai où j'en étais de mes sentiments avec Lady Alanis.
A dire vrai, je m'étais senti terriblement honteux de la situation. Comment avais-je même pu lui faire part de ce que je ressentais, alors même que j'en aimais une autre?
Le gentleman que j'étais venait de lui avouer aimer deux femmes, attendais-je d'elle qu'elle puisse accepter que je sois partagé? Quelle horrible pensée lui avais-je imposée...


Cela faisait des mois que je ne trouvais la force de le faire, et le déclic vint enfin se faire : je devais parler à Lady Alanis. Etre sincère, et connaître l'avenir que me réservait son amour.
Dès lors, je pourrais prendre une décision, aussi coûteuse soit-elle.
Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 06/12/2011 à 08:57:51 

Comme toujours, revoir Lady Alanis me procurait un panel varié de sentiments. D'abord, un bonheur, immense, une pleinitude que seule cette femme était capable de m'insuffler, lorsque son visage me souriait, sincèrement, et que ses yeux azur infiltraient les miens.

Puis, un désir, difficilement contrôlable, lorsqu'elle venait m'embrasser avec passion. A ce moment là, je ressentais ce que tout homme souhaite vivre dans sa vie. A ce moment là, le temps s'arrêtait, me laissant croire, imaginer, que nous étions faits l'un pour l'autre, et que nous vivrions notre vie entière ensemble. Un espoir immense, une utopie, probablement, mais jamais je n'avais su m'en défaire.

Avant que je ne me laisse dépasser par ce sentiment, et perde tout contrôle de moi-même, avant que je ne perde le fil conducteur des raisons qui m'avaient mené ici... j'avais dès lors stoppé notre étreinte, tant bien que mal, luttant contre ce que je ressentais, contre ce désir mêlé à cet amour que je lui vouais.

Commencèrent alors les heures les plus longues de ma vie. Les plus affreuses, aussi.
Posément, tranquillement, nous discutâmes. Je me devais d'être sincère, aussi le fus-je, d'un bout à l'autre de la conversation.
Mes phrases oscillaient entre douleur et amour, mes sentiments étaient mitigés. A mesure que je lui expliquais mon mal être, que je lui faisais comprendre mon incapacité à vivre sans elle, à passer tant de temps sans la voir, j'observais en même temps ses réactions.

Je ne souhaitais nullement la changer, c'est un fait. Au fond de moi, j'aimais Lady Alanis comme elle était, et pour rien au monde, je n'aurais voulu qu'elle soit différente. C'est en cela que reposaient, d'ailleurs, mes propres contradictions.

Je souffrais d'autant plus que je la voyais chercher une solution à notre relation.
Elle me proposa alors un choix, simple, aisé, qu'il m'était si facile d'accepter... la suivre, vivre à ses côtés, partout où elle irait, où que le vent la porte. La suivre, dans cette vie de "pirate" qu'elle souhaitait mener, et devenir un couple de malfrats qui serait poursuivi pour ses faits, mais envié pour l'amour dont il transpirerait, à chaque acte.

Plus que jamais, cette proposition me toucha. Etre un homme traqué ne m'effrayait point, si je pouvais vivre à ses côtés, brûler de cet amour qui, depuis maintenant trois années, me rongeait... et m'en ennivrer chaque jour davantage.
Je plongeais mon regard dans celui de ma Lady, touché par ses mots, brûlant d'y répondre avec  simplicité. Oui, tout serait si simple, je n'avais qu'à me laisser porter...
Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 14/12/2011 à 12:23:34 

Il restait cependant un point à régler avant d'accepter une telle proposition.
Lorsque je l'avais connue, Lady Alanis était une jeune femme qui ignorait tout de la vie, de l'amour, et des hommes. Je l'avais aimée, et initiée à un partage corporel le plus tendre qui soit.

Plus tard, j'avais fini par découvrir que la femme que j'aimais avait pris pour habitude de s'adonner à des échanges sexuels passionnés avec de nombreux hommes, mais également femmes.
C'est à compter de ce moment qu'une partie de moi-même s'était rongée. N'étais-je point capable d'apporter à Lady Alanis ce qu'elle désirait? Ne pouvais-je lui suffire, pour qu'elle cherche chez d'autres ce que je songeais pouvoir lui offrir?

Outre une remise en question de moi-même, qui avait sérieusement ébranlé la confiance que je m'accordais, je ressentais une difficulté particulière à accepter de la "partager". 
Elle me disait m'aimer... elle m'assurait qu'aucun homme ne lui procurait le bonheur que je savais lui offrir. Et pourtant, ses conquêtes se faisaient de plus en plus nombreuses, et son comportement n'en changeait nullement.


Ce jour là, avant d'accepter sa proposition, il devenait donc indispensable pour moi d'éclairer ce point.
Oui, j'étais capable, et même désireux, de partager sa vie. Mais si j'en venais à de tels sacrifices, car une telle vie serait fort éloignée de l'idéal de vie que je me faisais, qu'en serait-il pour elle? Quand bien même m'aimerait-elle au quotidien, n'aimerait-elle que moi, seulement?

C'est avec sincérité que je lui posais donc la question, lui expliquant la nécessité pour moi d'obtenir une réponse honnête. J'étais à l'instant même pendu à ses lèvres, la transperçant de mon regard en l'attente de la réponse qui changerait ma vie...
Alanis Le Brun
Alanis Le Brun
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15/11/2005
Posté le 15/12/2011 à 10:21:59 

[relatif au personnage d'Alanis]

Pauvre Holmes. Tant de sincérité dans son regard, tant de désirs et tant d’espoir…

Je sais bien ce qu’il veut entendre, mais il m’a vu jeter un regard vers Rodrigo et sans doute deviné ce que cela signifiait.

Branlouz qui écoute la conversation de loin et comprends ce qu’il se passe me fait signe qu’il serait bon d’avoir Holmes dans l’équipe, un atout à exploiter sans aucun doute.

Je l’imagine avec un tricorne, une chemise dépareillée, un futal et des bottes, une barbe de 3 jours et de la crasse sur les mains.

Hum, peut-être que comme ça… 


Non, n’importe quoi. J’ai toujours voulu lui faire comprendre qu’il ne fallait pas s’attacher à moi. Que je n’étais pas capable d’aimer comme les conventions l’exigent. Ce n’est pas ma conception de l’amour. Comment peut-on imaginer aimer quelqu’un en le privant de ses moindres désirs ? Amour et Liberté ne devraient-ils pas être liés ?

Le jour où il la comprit est arrivé mais il lui faut encore l’entendre une dernière fois avant de prendre sa décision de s’éloigner de moi. Ça me fait mal, mais c’est surement mieux pour lui. Il mérite mieux que ce que je lui offre. Je l’ai toujours su et souvent dit.

A quoi bon lui mentir ? Et puis, on ne devient pas pirate par sentiment envers un autre pirate. Il n’y a que le Jolly Rogers qu’on aime et qu’on embrasse. La chair n’est que plaisir ou souffrance.

 
Je plonge mon regard dans le sien,… respire son odeur. Sans doute pour la dernière fois…
Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 20/12/2011 à 09:04:23 

Le monde s'était écroulé autour de moi.
A quoi m'étais-je attendu? Comment avais-je pu garder cet espoir, alors même que je connaissais la réponse qui sortirait, par évidence, des lèvres attirantes de la femme que j'aimais?

Pire que toute autre blessure infligée lors d'un combat, ses mots m'ont atteint, en plein coeur. Simple confirmation de ce que ma tête savait déjà, mais que mon coeur refusait de croire.

Lady Alanis avait bien tenté de me promettre l'exclusivité. De ne s'intéresser qu'à moi. Ne serait-ce qu'un temps. Cette tentative désespérée de me garder à ses côtés m'avait touché, je ne pouvais le nier. Mais la comparaison qu'elle avait employée, d'un oiseau en cage, de la priver de liberté, en la forçant à m'appartenir, à moi seul... cela n'avait aucun sens.

Force m'était de constater que je n'étais pas capable de la rendre heureuse. Parce qu'elle ne trouvait pas auprès de moi ce que je trouvais auprès d'elle.
Malgré toute l'affection qu'elle me portait, cet attachement particulier que je la soupçonnais de n'avoir qu'à mon égard, que je m'étais jusque là vanté d'être le seul à posséder... malgré tout cela, je n'avais pas plus de place dans son coeur que ses ambitions.


J'avais décidé de masquer mes sentiments. Mon malaise, mon malêtre, de poser des mots précis sur ce qu'elle ressentait. Elle avait bien tenté de me séduire, à nouveau. Quelques attouchements, qui ne me laissaient pas insensible, mais je ne pouvais y répondre. Aussi fort soit le désir que je ressentais pour elle, la pluie qui s'abattait sur mon coeur venait d'éteindre tout incendie qui aurait pu se propager en moi.


Je lui assurais mon amour éternel. Comment aurait-il pu en être autrement? Je l'aimais...
Et la quittais, presque trop brutalement à mon goût, après un ultime baiser. J'en ignorais même ses compagnons, que j'appréciais pourtant, pour m'éloigner de cette grotte au plus vite.

Tandis que je marchais, par automatisme bien plus que par nécessité, une partie de moi se raccrochait au goût de ses lèvres que je venais de partager pour la dernière fois...
Et comme tout gentleman qui se respecte, j'avançais sans verser une larme : un gentleman jamais ne pleure...
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 29/12/2011 à 15:57:48 

Dans la brume que je traversais, je cherchai les jours suivants le phare qui pourrait me guider.
Lady Caitlin le représenta somme toute assez bien.

Quatre villes, une semaine, et les morts étaient à l'honneur. Les déguisements me permettaient, au demeurant, de masquer ma morosité.
J'avais plutôt délaissé Lady Caitlin lors du bal d'Esperanza, restant au bar. Je ne suis point homme à me saoûler, mais le temps s'écoulait, coûte que coûte, et l'alcool en moi, goutte à goutte. 

Lorsqu'il avait fallu quitter la ville espagnole, j'avais décidé de me reprendre en main. Non point tant pour moi que pour celle que je souhaitais inviter à danser.

Je regrettais amèrement d'avoir abandonné ma cavalière lorsque, arrivant à Ulüngen, je l'aperçus courtisée par un autre homme. Ressentais-je de la jalousie?
Probablement... puisque cela eut l'avantage de me sortir de ma catatonie, de cet état dans lequel je m'étais emmuré. Il me fallait me remuer, c'était indéniable.

Je profitais donc de cette soirée, une fois le cavalier indésirable de Lady Caitlin évacué, pour apprendre à cette dernière des pas de danse. Une fois encore, bien que novice, elle me surprit par la rapidité de son apprentissage : à la fin de la soirée, elle maîtrisait la valse comme une personne qui la pratiquerait depuis une année!

Bien qu'interrompus dans nos échanges de pas par l'amnésie de la Dame Providence, nous avions repris route ensemble, par la suite, vers Port Louis, puis New Kingston. 

Nous n'avions pourtant rien d'un couple, si ce n'est les regards curieux que certains commençaient à nous adresser... 
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 12/01/2012 à 17:07:24 

Les jours passaient, dans ces lugubres mines dites "du crâne". Cette appellation était directement liée à l'apparence extérieure de la caverne.

Accompagnant Lady Caitlin, nous avons rejoins bien d'autres compatriotes qui s'entraînent en ces lieux. Mes soins sont appréciés, et plutôt bienvenue dans un endroit où des chauve-souris géantes, et d'étranges marins zombie sont légion.

Alors même qu'elle s'entraîne au tir, faisant preuve d'une précision qui m'impressionne, Lady Caitlin vient à me surprendre à s'intéresser à l'existence de ces zombies, et de toutes autres formes de "vies", si l'on peut les appeler ainsi, sur cette île. Ce n'est point sans me rappeler mes premières semaines sur Liberty, et je suis séduit par ces questions qu'elle se pose.

Aurais-je, un jour, songé trouver une Lady qui s'intéresse aux mêmes choses que moi-même? Qui fasse preuve d'autant de curiosité sur des sujets qui, d'ordinaire, paraissent si fades à d'autres?
Elle se montre pragmatique, d'une logique qui complète, mais aussi parfois défie la mienne, ce qui n'est point sans me déplaire.

Réalise t-elle que je l'étudie tout autant qu'elle m'étudie? Elle ne cesse de regarder toutes ces personnes qui nous entourent, de capter chaque détail de leur façon de vivre, comme si elle cherchait à s'en imprégner. Comme si elle même cherchait à ressentir ce qu'ils ressentaient, sans toutefois y parvenir.

Je fais preuve de tendresse, et d'une proximité que je ne veux toutefois point trop brusquer et forcer. Elle ne semble nullement outrée lorsque je lui prends les mains, ne retirant jamais les siennes. Apprécie t-elle ce contact, ou se contente t-elle de me faire plaisir?

Tant de questions se posent à moi... ces journées me semblent bien plus intéressantes qu'on ne pourrait le croire, d'un point de vue extérieur. Il est une chose dont je ne parviens point à me défaire : elle me captive.

Cependant, lorsque je reçois un parchemin m'annonçant une prochaine course aux énigmes, ma décision de quitter les lieux ne se fait point attendre...
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 11/02/2012 à 17:15:44 

Il est rare de ne point me trouver en compagnie de Lady Caitlin, désormais.

Après ma course aux trésors, que j'ai pu mener avec succès, j'ai souhaité lui faire la surprise de la rejoindre au temple maya. Il pourrait être déstabilisant de ne la voir exprimer aucune réaction à ma présence inattendue, si je ne la connaissais point.

Quelques jours passent, le Masque rejoint sa femme. Il me questionne, mais je constate qu'il ne voit pas la singularité de Lady Caitlin. J'accueille ses conseils pour la séduire avec un enthousiasme mitigé, car même si je ne doute point de leur efficacité sur des ladies tout autres, il ne semble point comprendre que Lady Caitlin ne réagit pas de cette manière.
Probablement doit-il se questionner sur ma réticence à lui répondre à ce sujet, mais il est vrai que je n'aime étaler ma relation, particulière, avec elle.

Je me rappelle de la lecture de son journal. Une nouvelle fois, ce carnet me rapproche d'elle, même si elle ne s'en doute guère. Elle y couche chacune de ses réflexions, l'ensemble de ses notes, et s'y livre entièrement. Je ne suis guère différent avec mes carnets de notes, que je ne compte désormais plus, même s'ils concernent davantage les personnes que j'étudie que moi-même.

Me le faire lire était une véritable preuve de confiance. Elle souffre d'ataraxie, c'est une chose, mais pourtant, elle me comprend. Une certaine forme de compassion vit en elle, même si elle l'ignore. 
Elle a craint que je ne m'effraie de ses pensées, mais au contraire, cela ne me fait que réaliser que mon raisonnement à son sujet est juste. Et me pousse à vouloir davantage l'aider.


Nous passons les fêtes de fin d'année ensemble. A Esperanza tout d'abord, où la chaleur était de mise malgré quelques incidents qui refroidirent l'ambiance.
J'ai appliqué les conseils du Masque, invitant Lady Caitlin à un tango. Si elle apprend la danse de manière rapide et ordonnée, le résultat paraissant véritablement grâcieux d'un point de vue extérieur, cela n'a pourtant rien d'aussi sensuel que le décrivait mon ami masqué.
Il suffisait de voir Lady Dudu et le Senor Raul le danser à côté de nous et comparer, pour réaliser que nous ne faisions ressortir aucun désir, d'ordinaire de mise sur un tango.

Mais cela ne me gène guère. 
Lorsqu'à la nouvelle année, nous échangeons sur son passé, et parlons de son père, Lady Caitlin m'en fait un portrait d'un père aimant et attentionné. Mais ces attentions lui paraissaient coutumières, c'est étrange.
Pourtant... je sais qu'apprendre sa mort l'a atteinte, même si ce n'est que peu visible. 

Sans cesse, je dédouble les petites attentions à son égard. Espérant faire naître en elle un intérêt particulier pour le contact.
Jusqu'à lui faire partager mon jardin secret... dès lors, une fois encore, je réalise ô combien une femme comme elle est rare.

Il me reste à savoir si je pourrais un jour parvenir à lui offrir le moyen de ressentir la vie...
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 09/03/2012 à 08:53:03 

Une nouvelle des plus étranges est venue, en cette fin de janvier, bouleverser ma vie.
L'apprenant de sa propre mère, la fuite de Lady Alanis de cette île m'a quelque peu secoué.

Est-ce son départ sans lettre aucune, sans m'en avoir même informé, qui me fait tant de mal? Etais-je simplement en droit d'attendre quoi que ce soit de sa part, après lui avoir signifié, quelques mois auparavant, que je mettais fin à notre relation?
Et dans ces circonstances où nous n'étions plus en "couple", est-ce cette perspective que cela soit, enfin, définitif, qui m'effraie tant?

Plusieurs jours durant, j'ai tenté d'oublier mon désarroi. Pour réaliser que j'avais, peut-être, toujours gardé en moi un espoir que cet amour brûle encore un peu en elle, comme en moi.
Ai-je fait entièrement fausse route? N'en reste t-il désormais que des cendres?


Le désespoir m'étreint, peu à peu.
Et pour lutter contre cela, j'ai profité d'une entrevue avec le Sir Big pour m'informer de plusieurs manières. Celui-ci a apporté de nombreuses réponses à mes questions, il ne tient qu'à moi désormais de sauter le pas, et de partir la chercher...

En ai-je cependant le courage? Partir à l'aventure n'est point dans mes habitudes, point de cette manière. Et puis, il me reste quelques affaires à régler, avant toute chose.


La première, comme de bien entendu, concerne Lady Caitlin. Mes sentiments à son égard n'ont point changé, ma fascination n'a d'égard que ma volonté de l'aider à ressentir le monde. J'use pour cela de nombreuses idées, que nous essayons les unes après les autres.
Tant de tentatives, qui sont restées, jusqu'à maintenant, vaines.
Elle m'a accordé un baiser. Ai-je déjà été tant gêné par un baiser avec une Lady? Elle suivait, docilement, mes gestes, sans initiative aucune, sans gêne particulière pour elle. 
Tout aurait pu être si parfait, si merveilleux, me délivrer de mes démons actuels.
Mais elle n'a eu aucun déclic. Même si son corps réagissait à mes gestes tendres, je l'ai ressenti. Un léger plaisir, des frissons, elle ne faisait plus que suivre la danse de nos lèvres une fois intégrée, elle l'a également un peu menée.
Bénéfique, voici ce qu'elle a ressenti. Son corps lui dictait que ce baiser était bénéfique. J'aurais souhaité qu'il soit bien davantage que cela, qu'elle ressente une partie de ce que je tentais de lui faire partager.

Mais malgré l'échec de tout ceci, reste cependant une évolution, légère. Je la note, je la ressens, même si elle ne s'en aperçoit point. Je n'ai encore point dit mon dernier mot...


A côté de cela, il y a cette affaire que l'on m'a confiée, qui m'est devenue presque personnelle. Je ne suis point seul à la mener, d'autres s'y investissent tout autant que moi.
Quoique... je dois reconnaître y mettre moins d'ardeur, ces derniers temps. Si mon commanditaire ne venait point régulièrement me tenir informé des avancées de l'enquête, et de ce qu'on attend de moi... je dois avouer que je ne m'y impliquerai point autant que souhaité.

Une déception, une amitié fragilisée. Depuis quelques semaines, depuis ces journées passées au bar de la plage, j'ai découvert tant de choses, mes oreilles étaient partout.
Personne ne pouvait me cacher ce qu'il faisait, et ma discrétion est telle que je dois être le seul homme de cette île à avoir percé, et gardé pour moi seul, le for intérieur de plusieurs personnes qui le cachaient.

Et cet homme, cet ami. Une longue histoire qui nous lie, de nombreux échanges de toutes sortes, depuis si longtemps. A t-il simplement réalisé tout ce que je lui reproche? Je ne songe point. Il vit dans un monde qui n'est point le mien, alors même que je le songeais, parmi cette faible quantité d'amis dont je dispose, être celui qui me ressemblait le plus. Qui me comprendrait le plus.


Une déception, probable. Un nouveau regard sur le monde, sur cette île. Et plusieurs jours passés à New Kingston, dans une solitude extrême, à étudier la vie en mer...
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 18/04/2012 à 00:03:26 

Des retrouvailles, nocturnes.

Combien de temps ai-je parlé? Lady Caitlin, cette femme ataraxique, incapable du moindre sentiment, serait-elle pourtant la seule à me comprendre, à me connaître?

Il est une chose  dont je suis certain : elle m'a cerné. Et sur cette île, elle est la seule à tout savoir de mes ambitions, de mes états d'âme.
Quelle ironie, pour l'homme que je suis, de se voir compris de l'unique personne incapable de ressentir ne serait-ce que de la compassion.

Au fond de moi, peut-être espérais-je l'émouvoir, la toucher. Probablement ai-je souhaité qu'elle devienne la raison qui me poussera à ne point mettre mon dernier plan à exécution. 
Simplement, je ne suis point en droit d'exiger d'elle une telle chose. Il me faut me rendre à l'évidence, je ne suis point capable de surmonter ce cap, dans les conditions actuelles.


Tout sera bientôt prêt, ma nouvelle associée ne manque point d'ambition, et pourra, je l'espère, prochainement se charger de reprendre mes affaires. Nos affaires. 
Et lorsque le jour viendra de mettre les voiles, je serai prêt.
Caitlin Samhain
Caitlin Samhain
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24/05/2011
Posté le 18/04/2012 à 19:06:57 

Sir Holmes m’a annonçait la possibilité qu’il quitte l’île. Je sais qu’il aurait souhaité que je le retienne par des mots, par, peut-être, le désir d’être à ses côtés, mais cela n’aurait pas été la vérité. Bien entendu lorsqu’il quittera cette île ce sera une perte pour moi, rares sont les personnes avec son intelligence. Cependant je ne ressens toujours rien alors peut-être ce départ signifiera plus dans un avenir incertain mais pour le moment tout ce que je puis en dire, c’est que c’est sa décision.

La rupture puis le départ d’Alanis l’a ébranlé, alors pour se rattraper à quelque chose il s’est tourné vers la vie de ses amis, le couple de Dulcina et Alejo en particulier. Ce dernier est toujours en plein déchirement, peut être Holmes voit il cela comme un échec supplémentaire, celui de ne pas avoir pu les aider. Rien n’est encore finit mais il est peu probable que les choses s’arrangent alors le départ de Holmes est pour le moment une certitude.

Même s’il n’a pas su me faire ressentir, il fut un professeur en ce qui concerne les comportements humains. Sans lui je ne pense pas que je comprendrais les autres aussi bien à l’heure actuelle. Je me retrouve comme une observatrice de ce monde, parfois choisissant d’agir pour les valeurs que j’ai décidé de suivre afin de mimer l’humanité dont je suis dénuée. J’étais seule et je l’ai rencontré, nous avions une affinité mentale, mon esprit et le sien fonctionnant par certains égard similairement. Je me retrouverais de nouveau seule mais il est dans mes projets de m’isoler. Le fruit de mon savoir ne peut être mit entre toutes les mains. Si mes projets se concrétisent je deviendrais une cible mais aussi une arme sans égale, nul ne devra m’utiliser pour ses propres fins.
Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 06/06/2012 à 11:18:51 

Deux mois se sont presque écoulés.
L'expédition sur l'archipel des damnés aura fini de me convaincre de la nécessité pour moi de quitter Liberty : sans elle, sur cette île, je ne puis plus vivre.

Je ne puis me rendre quelque part sans l'y revoir, sans songer à des souvenirs, des baisers échangés, à son regard si sauvage et tendre à la fois.
Au fond de moi, jamais ne s'est brisé ce lien qui me retient à elle. Et plus je la sais s'éloigner, plus il tire sur mon âme, me faisant souffrir à chaque jour passé sans elle.

Le détective que je suis est tombé dans le piège de l'amour : ma plus grande passion, professionnelle, s'est vu dépassée, presqu'effacée, par celle d'une femme.


Un regard circulaire sur ce bureau qui est le mien. Mes dossiers ont été rangés, classés, dans les étagères de ma bibliothèque.
Lady Caitlin pourra continuer à se servir de mon laboratoire. 
Ce bureau n'aura point l'occasion de s'empoussiérer, je le sais : la relève est assurée. Et des Ladies des plus charmantes pourront entretenir mes appartements, et s'occuper... de mon chien.

Peu de personnes savent. Ce soir, cette nuit, j'embarquerai sur ce navire affrêté pour pacourir les mers des Caraïbes. Cette nuit, je partirai à la recherche de la femme que j'aime.

En attendant, je termine de préparer mes affaires. Quoique celles-ci soient, en réalité, prêtes depuis bien longtemps. 
Non, aujourd'hui, malgré la promesse que je me suis faite de partir dans la discrétion la plus totale, sans effusions, je vais préparer mes derniers thés à destination de ces invités de dernière minute, ces amis ou proches qui auront l'occasion d'arriver avant que je ne quitte le port de New Kingston.
Capitaine Providence
Capitaine Providence
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Posté le 06/06/2012 à 13:12:55 

Depuis des mois j'attendais qu'il réponde à ma demande positivement, il l'avait laissé en suspend, j'attendais et dieu sait que je ne suis pas patiente.

La réponse était négative et le motif annoncé me mit dans une colère noire. 

Otto parti sans demander son reste et c'est le perroquet du capitaine qui porta mes adieux à Holmes.


Holmes, 


Je vous déteste, je vous méprise, je vous maudis, je vous hais, je ne veux plus jamais entendre parler de vous et je serais vite exaucée.

Que tous les krakens des océans vous poursuivent avalent votre navire et vous avec et qu'ils vous digèrent lentement pendant des siècles dans des souffrances atroces !

Qu'ils fassent de même avec Alanis mais pas dans le même estomac, sinon ça ne serait pas drôle !

Capitaine Providence
 
Margot d'or
Margot d
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Posté le 06/06/2012 à 14:13:08 

Personne ne m'a jamais accordé autant de confiance. Personne. Sauf cet homme, et quel grand homme.

Sir Toby ! Sir Toby ! Sir Toby ?

Comment aurais-je pu refuser de m'occuper de cette boule de poils toute mignonne ? Cela ne fait que quelques heures, pourtant, je l'aime déjà. A la fois espiègle mais discret, joueur mais fin limier, Sir Holmes a tort de penser qu'il faut que je m'en occupe. C'est lui qui va s'occuper de moi. J'ai tant à apprendre, tant à découvrir.

*Le petit terrier vient jouer dans ses jupons, extirpant Margot de ses pensées. Elle le soulève du sol et le place en face de son visage*

Ne vous en faites pas, Sir Toby. Nous nous occuperons l'un de l'autre, soyez en sûr !
Dulcina Onza de Llama Duende y Seda
Dulcina Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 07/06/2012 à 14:53:48 

Je m'y attendais.

Holmes ne s'est jamais remis du départ d'Alanis. Pour un peu, je me serai sentie mère indigne, de tourner la page, alors que lui non.
On ne parlait plus que peu d'elle. Parce que l'un comme l'autre, ça nous attristait.

Et que dire de l'expédition sur l'archipel des damnés? Il avait fallu l'en ramener de force, il était persuadé qu'elle s'y trouvait, qu'il fallait qu'il reste là bas! Pure folie... mais comme je pouvais le comprendre!

Sa décision n'était pas une surprise, pour moi. Je ne l'ai d'ailleurs pas du tout exprimée. Au contraire... comme un espoir s'est allumé en moi.
S'il existe quelqu'un capable de retrouver ma fille... c'est bien lui!

Alors contrairement aux autres, qui auront sûrement tenté de l'en dissuader... je l'ai encouragé. Je l'ai soutenu, je lui ai insufflé mes espoirs.
Bien sûr, sa présence me manquera. Mais s'il est avec elle... je n'en serai que plus sereine.

Et puis, au fond de moi, cette perspective... qu'un jour, grâce à Basile Holmes, la famille Le Brun soit de nouveau réunie...
Nick le Maudit
Nick le Maudit
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Posté le 07/06/2012 à 17:38:59 

Beaucoup étaient là pour lui dire adieu. Pour saluer l’homme qu’ils ont connu et qui va bientôt disparaitre à l’horizon. Moi j'étais là pour faire sa connaissance.

Dudu lui avait fait part de mon envie de rencontrer l’homme qui a connu ma fille comme personne et qui a déjà enquêté sur son départ précipité. Il m’a alors écrit pour lui dire que le temps était compté. Et qu’il me fallait presser le pas si je voulais faire sa connaissance avant son départ.

Quelle drôle d’impression lorsque je le vis à son bureau prenant soin de chacun de ses invités. Distingué, soigné tel un aristocrate fébrile au milieu de ce monde de brut. Certes il avait du charme, mais comment diable ma fille a pu s’enticher d’un gars comme ça ?

Il s’approcha. Il dissimula avec peine l’impression que je lui fis. Puis respectueusement m’invita à m’assoir et appliqua presque machinalement des bandages sur les plaies ouvertes par une voleuse que j’avais rossé quelques heures plus tôt.

C’est lorsque nous entâmes la conversation, que mes préjugés disparurent. Cet homme possède une rare intelligence, une volonté et un des caractères les plus forts que j’ai pu rencontrer. 

La conversation s’engagea assez vite sur Alanis. Je dû le mettre à l’aise. On ne parle pas facilement de l’amour que l’on a pour une femme à un père qu’on rencontre pour la première fois.  Nous parlâmes longtemps.

Téquila, présente, en profita pour m’ausculter et constater la remise en état de mon corps. Encore fragile certes, mais ne présentant quasiment plus aucune séquelle.

Pendant ce temps, Holmes me décrivait ma fille avec passion. Il me présenta Alanis sous un angle dont on ne m’avait pas encore parlé. Il m’exprima sa façon de vivre et sa peine de constater son incapacité à la suivre. De la  façon qu’elle avait de se servir de ses sentiments ou de les dissimuler jusqu’à les enfouir au plus profond d’elle-même. Puis de la peine qu’avait procurée son départ. Et la préparation au voyage qui l’attendait.

Il me confirma qu’Alanis n’avait jamais cessé sa quête de me ramener du purgatoire.  Que ces rêves et les miens d’alors étaient bien réel.  Il me parla du Nécronomicon et de son actuel détenteur.  Qu’elle faillit en perdre la vie jusqu’à en perdre espoir… du moins ce qu’elle laissait transparaitre pour ne plus passer pour folle.

Il me fit me rendre compte à quel point Alanis avait dû se sentir seule. Je ne pus m’empêcher de penser à sa mère qui au même moment réglait ses comptes avec son mari dans la rue. Pour la première fois, je crois que je lui en ai voulu. Mais je gardai se sentiment en moi.

Holmes parlait maintenant d’Alanis avec le cœur et ses yeux transsudaient d’amour. Oubliant même son interlocuteur jusqu’à s’en rendre compte et en rougir. Jusqu’à lors, je n’imaginais pas un seul instant qu’il serait possible de retrouver une personne partie découvrir le monde depuis quelques mois sans laisser de trace. Seule un fou oserait.

La folie d’Holmes est son amour. Et il me fit à nouveau espérer.  Espérer revoir ma fille, un jour.

L’idée de l’accompagner me traversa l’esprit. Mais chacun à sa place et son rôle. Holmes à trouver le sien. Le mien est ici. Peut-être sait-elle déjà que je suis en vie et qu’elle est sur le chemin du retour ?...

La soirée fut agréable si ce n’est par moment, la difficulté de faire face à Dudu et Alejo qui gardait cependant leur distance en ma présence. Les regards ne trompent pas. Nous tombions tous de fatigue et nous endormîmes ici et la, faisant du bureau du détective un dortoir improvisé.

Holmes partis sans un bruit dans la nuit… Avec la marée.

Bon vent, Sir. Que ta quête te soit providentielle.
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