 ous  le  règne Elisabethain, deux-cents ans après la découverte de l’Amérique   par les Espagnols, l'Angleterre affirme à son tour ses prétentions sur   le Nouveau Monde. En l'an de grâce 1695, un équipage hétéroclite,   composé d’anciens  galériens et de vétérans de la Navy accoste sur une  île des Caraïbes.  Ils baptisent ce petit paradis tropical "Liberty",  promesse de milles  espérances. Avec l'approbation de la Couronne, ils y  établiront leur  colonie sur la côte ouest, à un jet de pierre d'une  mine de charbon qui  devra pourvoir l’industrie sidérurgique émergeant  en Angleterre. 
       uelques années plus tard, l’Espagne, alors en guerre contre l’Angleterre,   s’installe à son tour au Nord de l’île pour empêcher son ennemi de   mener à bien ses recherches de richesses. Mais plus que tout, elle   désire réduire l’influence anglaise dans cette  partie du monde,  tremplin pour les Amériques du sud. Les corsaires  anglais affluant en  masse, l’Espagne ne peut subvenir en hommes pour  contenir les colons  anglais sur leurs terres.  
 
 
  
 
 
        ans   le courant du siècle, les alliances entre les pays européens se font  et  se  défont très rapidement. La France, après avoir signé un traité  de paix  avec  l’Angleterre, se voit contrainte d’envoyer des renforts à  son ennemi de  la veille. C'est ainsi que la colonie de Port-Louis voit  le jour dans le  sud de l'île. 
       705, les guerres de succession font rage sur le continent, les   flottes alliées de la France et de l’Espagne affrontent les navires   anglais au détroit de Gibraltar. En mai de cette même année, une vague   de froid intense traverse la France, ravageant de nombreuses cultures.   Le reste du continent sera touché à l’été par une canicule intense   affamant les populations. On se demande comment régler les dettes   générées par les batailles successives, l’or commence en effet à faire   défaut dans les pays en conflit.  
 
 
  
 
 
        a   colonisation apparaît comme le moyen le plus sûr de pallier les   déficits engendrés en Europe et de rapatrier le plus de richesses   possibles. A l’automne 1705, Louis XIV fait de secrètes ouvertures de   paix à la Hollande sur la base d’un démembrement des possessions   espagnoles et aide la flotte hollandaise à s’installer dans la partie   Est de l’île de Liberty, région la moins hospitalière, afin de fonder   la colonie d’Ulüngen. Les Espagnols n’ont d’autre choix que de faire   confiance aux Anglais malgré leurs ancestrales querelles sur le vieux   continent.  
 
  
 
 
        e contexte géographique de Liberty, bien plus influant que la   politique européenne, oblige les nations à faire fi de certains   commandements du continent qui auraient de fâcheuses conséquences pour   leurs alliances sur l’île. Catholiques   ou protestants, les religions n’ont pas encore assez d’emprise sur les   populations locales composées en majorité de corsaires, d’anciens   prisonniers et de bourlingueurs. Malgré la construction d'églises, de   temples, et même l'implantation d'un monastère, la pratique religieuse   des habitants de Liberty semble se limiter à la superstition commune à   tous les marins du monde, ainsi qu'à la foi dans les pouvoirs du rhum   tout-puissant. D’autant plus que les colons   doivent faire face aux indigènes, descendant des mayas de l’île, mais   également à des forces émanant d’étranges cultes vaudous qui créeraient   de macabres apparitions sur l’île. Les morts ne le resteraient pas   forcément longtemps…  
         707, suite à l'arrivée massive de colons sur l’île, les cultures sur brûlis   obtenues après déforestation se révèlent infertiles. Les terres sur les   pentes du volcan sont trop instables et inaccessibles pour être mise  en  culture. Par conséquent, au jour d’aujourd’hui, les colonies  dépendent  toujours de leur mère patrie respective pour leur  ravitaillement. Mais  d’autres richesses abondent néanmoins sur Liberty,  et attirent racailles  et brigands… Des rumeurs prétendent même que de  terribles pirates se  seraient installés sur l’île ou dans ses environs.  
 
  
 
 
      ette bande  de voleurs et de pilleurs connaissaient apparemment les  lieux depuis  longtemps, car cette île renferme en son cœur, au sein  même du volcan,  une mystérieuse cité maya nommée Calakmul, où, dit-on,  le célèbre Van  Buick aurait caché son colossal trésor amassé au cours  des années. Ce  pirate légendaire reste cependant introuvable et  intuable par-delà les  mers et les océans. Certains disent même de lui  qu'il serait le diable  en personne !   
         ous   sommes donc 300 ans avant notre ère, et de nouveaux arrivants débarquent à quai,   chaque jour un peu plus nombreux sur cette maudite île : aristocrates en   déclin, corsaires en mal d’aventure, filles de petite vertu…  
 
 
 Et toi marin d’eau douce, de quelle trempe es-tu ?  
 
Qu’est-ce qui t’amène sur notre bonne vieille île de Liberty ?  
 
 
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