Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

Le forum > Taverne > [EVENT] La course aux grenades de Carthagène.
[EVENT] La course aux grenades de Carthagène. 1 2 3 4 5 -6-  
Auteur Message
Mademoiselle Candyce
Mademoiselle Candyce
Déconnecté
Inscrit depuis le :
21/11/2006
Posté le 23/09/2008 à 22:32:45 

Vieille Mine. Jour de fête, le solde. Puis vinrent les autres…en trois rounds. Temporalité incertaine dans une obscurité bien malsaine. La litanie était lourde, chargée par des tambours annonciateurs de mort et de sang. Les clairons macabres avançaient telles des ombres fomentant l’arrivée du Diable. Et le feu explosa à nos yeux ! Sourd, onde difforme, invisible et puissante, levant dans les airs du bois, des pierres et de la terre. Meurtris ! Des cris, des plaintes et du…courage. Après le vieux Maitre aux cheveux blancs et la gouaille chocolat de son acolyte, la longue procession macabre défilait pour les funérailles. Mais lesquelles ? Sam’Old, Doc Ethelbert Pea, Le Cubain, Charlotte, Lord, Gaart, Le Sorcier, Drake et Titus. June, Ammokk, Alanis, Meli-Meli, Salas, Pak Soo-Mee, Hawk, la Providence, Chucky, Madre et Armando. Même le petit Trounuzoîde conclut la lente cavalcade après qu’une surprise angoissante en la personne du Graveleux fit l’effet d’une…bombe…dans les rangs. Mais rien ne vaut l’action pour laisser les doutes et les craintes à l’imaginaire de soirées glacées. Les combats firent rage pendant plusieurs heures, pendant que les infirmiers emmenaient les victimes de la boucherie, parfois à leurs dépens, d’autres corsaires s’interposaient face à la noire armada. Nous tenions la salle. Nous savions que c’était là. La pierre angulaire de cette confrontation dantesque et tandis que les lames s’entrechoquaient et que les pistolets crachaient leurs plombs avec méticulosité, nous avions tous à l’esprit l’intérêt supérieur de cette mission. Bien au-delà de nos raisons à survivre sur une Île aux confins du monde. Il était écrit que le sang inonderait les cavités du sous-sol terreux. Il était écrit que la chair des uns se changerait en boue pour les autres. Il était écrit que les démembrés crépiteraient la bave de la souffrance dans les rigoles de la Mine. Il était écrit que les Hommes devaient s’entretuer, entretenir le mythe de la raison et de l’évolution, des allégeances et des serments, des mensonges et des aspirations, des peurs et des projets, de l’avidité et de l’espoir. De la boucane et de la grenade. Les passes s’enchainaient, esquives, pas de deux, escarmouches, touche ! Mon regard se troubla lorsque le fidèle hollandais, le dernier des siens avec Liet, explosa sous l’effet de la poudre. Tête brûlée ! Peste soit le courage…ou l’inconscience. Carl, pauvre fou. Fou mon allié. La rage me prit au ventre, prête à bondir une nouvelle fois jusqu’à la démence. Balles, poudre, Esperanza exhortait son monde et les fesses de nos ennemis, Port-Louis tranchait la vanité et la corruption des tréfonds. Essoufflée. Épuisée. Puis le dernier tomba. Entre échec et succès, l’opiniâtreté avait payé et le destin avait choisi son camp. Pour le moment. Les quelques heures qui suivirent furent les plus jouissives et distrayantes. Goûter à l’achèvement, presque la perfection d’une crique, l’aurore frôlant mon visage bruni par la poussière et la terre, mon corps tâché du sang. Le mien et celui de mes frères… Sourire esquissé vers le Prêtre, Cassandre di Mordiani. Précepteur bien pimpant, je ne pus m’empêcher un regard moqueur. – « Te voilà venger… » suggérai-je, espiègle. L’explosion retentit dans toute la vallée et son écho en fit autant sur tout Liberty. Une ère venait de se faner dans les limbes de l’Histoire, l’éclosion d’une autre encourageait à des jours meilleurs. Voyons…du moins d’autres combats, d’une autre espèce faite de revanche, de vengeance et d’amertume. Il n’y aurait de fin qu’à la mort de tout à chacun. Déjà Van Ders battait pavillon noir. Puis ce fut le tour de Louis-le-Grand. A mort ! A mort ! --- Deux jours plus tard. Un rapport arriva sur le bureau du Général Rohel. L’écriture était fine, agréable mais sans détour. « Quarante et un corsaires furent envoyés par delà l’hôpital par la Confrérie. Onze pirates furent atteints par les corsaires français, Onze par les espagnols. Enfin un piège à loup est à signaler pour l’une d’entre eux. Un autre s’est perdu. Ils biaisent notre décompte. Tendres Baisers. »
Scorbut Bill
Scorbut Bill
Déconnectéparia
Inscrit depuis le :
25/05/2007
Posté le 24/09/2008 à 00:54:46 

Les oreilles du Général français sifflaient encore du fracas de l'explosion. Le feu avait inondé le ciel d'une teinte chaleureuse, d'espoir, une offrande au divin, une offrande aux morts. Dans Port-Louis, assurément, on vit de l'émerveillement dans les yeux des enfants devant le panache étincelant. Le peuple était heureux, le peuple vivait, le peuple voyait venir les jours meilleurs, libérés du joug de la Piraterie. Mais le peuple est crédule... Quand Van Ders fut prise, Rohel sut que seule une bataille venait d'être gagnée. Aussitôt, la hargne, noyée sous les litres de rhum de la veille, remontait à la surface, accompagnée de colère et d'amertume. « Menace sur Louis-Le-Grand, dépêchez vos hommes en vitesse, je crains qu'elle ne devienne un refuge aux sans-abri et que Van Ders ne soit qu’une étape. » Trop tard. Beaucoup de français ont consommé leur victoire avec avidité, partant en voyage, délaissant Port-Louis la possessive aussi rapidement que les Pirates s’étaient remis sur pied…Invraisemblable ça d’ailleurs… Les éclaireurs étaient formels, le drapeau noir flottait sur l’avant poste, ramenant brutalement à la réalité ceux avinés par l’euphorie de la réussite. La hargne, si on la pousse à bout, peut mener à la haine, au dégoût, et finalement, à la folie. « L’Pirates, t’c’est comme l’cancrelats, s’tu brules ta cuisine, s’iront dans l’salon, s’tu brules l’salon, s’iront dans l’cabanon, s’tu brules l’cabanon, t’as p’us qu’à t’trouver une aut’ maison. » Oui mamie, je sais. Je ne brûlerai pas Louis-le-Grand, promis mamie. Rester calme. Rassembler les troupes. Rester serein. Préparer le siège. Rester fier. Creuser sa tombe. Mamie, reviens des morts et dis moi ce que tu vois. « J’vois une vingtaine d’cadavres pourrissant au bout d’grosses cordes d’chanvre finement tressées. » Amen.
1 2 3 4 5 -6-  

Le forum > Taverne > [EVENT] La course aux grenades de Carthagène.


Si vous souhaitez répondre à ce sujet, merci de vous connecter.
Marquer tout le forum comme lu
© 2004 - 2024 pirates-caraibes.com - Tous droits réservés