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Sous la menace du Sultanat 1 2 -3- 4  
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Cadavre d'Aaron, décapité
Cadavre d
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07/07/2021
Posté le 15/10/2021 à 23:37:40 

Quelles jours auparavant…

L’invasion de l’armée ottomane est réelle.

A peine revenu vainqueur du tournoi de la Boëssière, l’intendant fraîchement élu découvre une ville assiégée, envahie, occupée… par une saloperie de gamin capricieux !!! C’est du moins ce que dit en gros le perroquet qu’il reçoit alors qu’il est sur le chemin du retour pour aménager son bureau.

- Sérieusement, c’est quoi ce gamin qui arrive en ville avec 20 types et prétend que la ville lui appartient ? Kamil… ? Allons bon, on va lui donner un hochet et ça suffira…

Le lendemain…

Aaron entre en ville. Par la grande porte, bien sûr.

Et se retrouve face à une centaine de soldat. Fichu rapport erroné, le mec savait pas compter ou quoi ?

Au loin, les voiles de bateaux inconnus sont amarrés dans le port. Des pavillons… verts ? Mais c’est toute une armada qui a jeté l’ancre là !

L’intendant se glisse discrètement dans la ville, et en profite pour passer au fil de l’épée une douzaine d’hommes. Pas très solides ces envahisseurs, mais l’exercice est épuisant malgré tout.
Il finit malgré tout son « infiltration » près du Prince Kamil.

- Quel affreux gamin…

S’en suit une interminable discussion où les deux côtés de la table s’insultent copieusement.

Aujourd’hui…

Enchainé.

Aaron est enchainé sur la place centrale d’Esperanza. Quel idiot. Insulter un gamin, certes, mais un gamin capricieux avec une armée de fanatiques à ses ordres.

- Mais qu’est-ce qui m’a pris ? J’ai été complètement débile de faire ça… Les conséquences ne vont pas être agréables, je le sens…

Quelques minutes après, la sentence se fait entendre : la mort par décapitation.

Une goutte de sueur froide perle de sa tempe.
Son dos devient moite.
Les yeux paniqués, l’intendant cherche à toutes vitesse une échappatoire.


Rien…


Ca pue. C’est donc ça, l’odeur nauséabonde de la mort.

Le stress le saisit. L’homme a les tripes sens dessus dessous. Il retient sa nausée.
Mais pas son urine.

Une odeur de pisse prend le bourreau aux narines. Le froc de l’intendant s’humidifie à vue d’œil alors que des soldats l’agenouillent sur une souche en guise de gibet.

Une vaine tentative de sauvetage des soldats espagnols échoue, et le shamshir d’Agha Ahmet Seyfeddin s’abat, tranchant net le cou d’Aaron.

La tête roule au sol, les yeux ouverts.

Une gerbe de sang gicle et souille le sol de la ville d’une couleur cramoisie. Le sang est bu en quelques minutes par la terre sèche.

Le corps est pris d’un spasme nerveux et s’affale, inerte.

Tout le talent des infirmières ne suffira pas à sauver l'homme qui aura osé s'en prendre à un puissant, au détriment de sa propre sécurité et de tout bon sens.

Ainsi meurt Aaron, Intendant espagnol, et désigné quelques jours auparavant ironiquement meilleur bretteur de Liberty.
Calica
Calica
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20/06/2008
Posté le 15/10/2021 à 23:54:06. Dernière édition le 15/10/2021 à 23:59:27 

Aujourd'hui, Calica avait décidé de rester loin de toute agitation. Ces dernières heures, elle n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait bien se passer dehors.

Il y a deux jours, elle avait réussi à approcher Ahmet Seyfeddin pour retenter de communiquer avec lui, malgré sa garde rapprochée. Mais elle fut brutalement repoussée par l'agha lui-même. Trop proche à son goût. Cependant, devant les efforts de Calica pour respecter les nouvelles lois de Fatih, il avait prit le temps d'écouter ce qu'elle avait à dire.



Profitant de cette aubaine, la générale avait bien tenté de négocier la révision de quelques lois, afin de les rendre moins liberticides. Mais Ahmet n'avait qu'une seule réponse à offrir : "on ne discute par les lois du Sultan."

Le jour suivant, l'agha dû quitter rapidement Ulüngen avec son escorte personnelle. Le gros de son armée, quant à elle, avait pour ordre de rester en ville pour maintenir l'ordre et le respect des lois. Alors que les hollandais pouvaient entrevoir l'espoir d'entamer un début de révolte et éliminer les soldats de l'armée d'Ahmet, c'est un nouveau chef qui fit son apparition, accompagné de centaines d'hommes. Des janissaires.

Les brouhahas, les cris et les provocations reprirent face à ce nouvel oppresseur, répondant au nom de Sokollu Mehmet. Ce n'était pas du tout la même personnalité qu'Ahmet. Et lui était bavard... Il était difficile de le suivre. Les traductions n'étaient pas toujours simples à trouver d'une langue à l'autre.
Calica voulait tester la cohésion entre ces différents chefs. Cela lui valu une gifle. Malgré ce revers, elle en était sûr, leurs relations étaient friables. Et différents rapports allaient en ce sens.

Enfermée depuis trop longtemps entre quatre murs, Calica s'en alla chercher le calme et le silence.
Aujourd'hui, ce serait détente, loin du chaos ambiant.

Aujourd'hui, Calica profita d'un bain et plus rien n'avait d'importance. Je vais bien. Tout va bien.


Calica
Calica
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20/06/2008
Posté le 16/10/2021 à 00:58:11. Dernière édition le 16/10/2021 à 00:59:12 

La nuit était tombée depuis quelques heures sur les Caraïbes.
Discrètement, Calica décida de faire le tour de la ville. Rien n'avait vraiment évolué. Il y avait toujours un très grand nombre de gardes en ville, principalement ceux d'Ahmet.

Ce dernier n'était pas revenu. Et nulle traces de Mehmet dans le palais, où elle l'avait vu pour la dernière fois. De nombreux hollandais étaient restés dans le coin. Calica en profita pour faire passer quelques consignes, puis continua son chemin.

Elle trouva Sokollu Mehmet, il n'avait finalement pas quitté Ulüngen. Il semblait prier et ce, devant l'église. L'image aurait été hilarante si la cité avait été libre, mais Calica se demanda tout de même ironiquement si il n'avait pas choisi d'abandonner son Dieu pour un autre...

La présence d'un chef ottoman en ville empêchait Calica de lancer la moindre opération d'envergure pour reprendre la ville. La patience et la discrétion seraient ses plus grandes armes et en attendant, elle s'occuperai tout de même de faire disparaître quelques brebis galeuses ennemies.

Les nouvelles à Esperanza étaient vraiment dramatiques... L'agha Ahmet était donc sérieux et elle éprouvait un drôle de sentiment. Elle avait bien fait de ne pas trop se rebeller sinon sa tête...
Montalsêm Pasha
Montalsêm Pasha
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05/01/2007
Posté le 16/10/2021 à 21:37:33. Dernière édition le 17/10/2021 à 08:39:50 

La fin tragique de l'intendant Aaron avait horrifié le Marquis, toujours déguisé en pasha ottoman, et avait dû se faire violence devant ce spectacle dramatique et sanglant.

Bien qu'il avait proposé aux Espagnols d'offrir des diamants au fils du Sultan en échange de la vie des prisonniers, les austères soldats turcs n'avaient rien voulu entendre et Seyfeddin accomplit la macabre sentence qui mit fin à la vie d'Aaron.

A l'invitation de l'agha, le "courtisan" venu du palais s'assit en tailleur sous la tente improvisée pour les officiers ottomans, le Pasha eut du mal à boire le thé et à garder un air indifférent alors que la lame tombait sur le condamné.


Un grand tumulte envahit les rues de la cité et Montalsêm, connaissant bien ses anciens compatriotes, comprit que les Espagnols ne pardonneront jamais ce sang répandu...aussi lorsque que le général ottoman annonça son départ de la ville, le Pasha estima plus prudent de quitter lui aussi cette cité en colère et en larmes.

Alors que la foule était repoussée par les gardes janissaires pour ôter le cadavre de l'Espagnol et pour ouvrir un passage à l'agha, Montalsêm s'approcha de l'échafaud improvisé. Pétrifié par la décapitation et le corps mutilé d'Aaron qui gisait encore là, il dû se forcer à reprendre ses esprits. Aaron qu'il avait sacré meilleur bretteur de l'île, seulement quelques jours auparavant, portait encore la chevalière de La Boëssière sur sa main ensanglantée.

D'un geste rapide, le Pasha se pencha sur le cadavre et s’apprêtait à retirer la chevalière de cette main refroidie, lorsque des Espagnols en lamentations s'approchèrent, interrompant la manoeuvre, à son grand désespoir !

Alors que les clameurs et protestations s'élevaient dans la ville, Montalsêm rejoignit en hâte la délégation ottomane qui quittait Esperanza sous les cris de haine et des coups de bâton donnés en retour par les janissaires.

La révolte allait venir mais la force militaire de l'Empire était trop imposante, il savait l'affrontement inévitable...le temps lui était compté: rejoindre le Prince Kamil devenait vital !
Le Pasha quitta secrètement la caravane ottomane qui prenait la route de New Istanbul pour suivre les chemins escarpés de la crique pirate, accompagné des montures et esclaves soudanais qu'il avait acheté à des officiels ottomans.

Anne Providence
Anne Providence
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07/08/2007
Posté le 16/10/2021 à 22:21:48 

Si El Renat gérait la flotte pirate, la Tigresse s'en préoccupait toujours et l'annonce du carnage en mer ne l'avait guère réjouie. Ses propres navires avaient été épargnés par pur hasard ils étaient au port en carénage à ce moment là.

Quelle était cette nouvelle menace sur Liberty ?

Revenant du tournois de Port Louis elle avait fait un tour à la crique et n'avait vu personne. Faye était chez Jacquot, la brune ne poussa pas la reconnaissance plus soin sa soeur préviendrait au cas où.

Demi-tour providentiel ? Qui sait !

Une partie de la Confrérie se rendit au bar de la place où l'invasion avait commencé, mais à croire l'ampleur de la flotte, ils n'auront pas tous débarqué au même endroit, c'est sur Port Louis que la Tigresse mit le cap.

La surprise était de taille :

Une femme la princesse Fatma fille du Sultan venait observer l'état de la condition féminine à Port Louis, elle allait être servi. Une bande de mâles en ruts débarquait se montrant plus imbéciles les uns que les autres.

Au milieu d'eux la Tigresse calme et diplomate passait visiblement pour la colombe de la paix ou Minerve en personne allez savoir...

Mais l'intérêt de la Tigresse pour la princesse était sincère, au vue de la considération des hommes pour la femme dans une partie des pays des bord de la Méditerranée, le rôle que prenait Fatma était impressionnant.

La princesse devait être bien rusée pour arriver à ses fins et digne d'intérêt. Lorsque cette dernière fut fatiguée des lourdauds français et décida de se rendre à New Kingston, elle invita la Tigresse à la suivre. 

A New Kingston, un peu plus de femmes présentes pour discuter avec la princesse, mais des boulets, il n'y en a pas forcément qu'autour des canons et Sir Richard à la gâchette facile fut invité à servir de près la princesse au rang d'esclave tandis que je soignais mes blessures à l'hôpital du bandeau noir.

Au vue de la quantité de plomb reçu, le saturnisme me guette...

Mais c'est ainsi, demain je rejoindrai la princesse au titre d'invitée. Je suis curieuse de voir comment elle en est arrivée là et comment elle compte parvenir à ses fins.
Johnny Carter
Johnny Carter
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07/08/2012
Posté le 17/10/2021 à 12:19:22. Dernière édition le 17/10/2021 à 12:21:30 

La nouvelle place de secrétaire particulier qu'occupait Johnny aux yeux de la Princesse Fatma ne semblait pas forcément lui déplaire, il avait par là l'occasion d'écrire à la princesse sous un prétexte fallacieux et recevait même le courrier de sa prétendue épouse, un stratagème qui pour le moment n'avait toujours pas été déjoué malgré une prestation ridicule et un exercice peu crédible de son autorité masculine aux yeux de l'Agha et de Sokollu. Il sourit en lisant la réponse au courrier qu'il attendait.

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"Chère Arina, si je puis me permettre d'employer ce terme,

Vous pensez bien que j'ai déjà eu vent de ce qu'il s'était passé après mon départ. Depuis le début du voyage je n'ai aucune confiance dans les autres membres de l'expédition , même si soi-disant ils sont envoyés par mon père. Il y a bien longtemps que le Sultan se fait berner par eux et c'est pour ça que j'ai pris aussi le chemin de cette île. Il est hors de question que mon autorité royale soit bafouée. Quant à celle de mon frère, elle ne vaut rien du tout.

Je suis la seule ici légitime et je compte bien le faire savoir à toute l'île.

Je vous remercie néanmoins de m'avoir écrit, bien que je me demande quel est votre objectif avec cette lettre.

Attendez-vous à ce que l'île ne soit plus ce qu'elle était.

Princesse Fatma Sultan."
Calica
Calica
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20/06/2008
Posté le 17/10/2021 à 12:45:53 

Fatma Sultan était donc la prochaine à faire sa visite de la cité d'Ulüngen. Contrairement aux hommes précédents, elle avait décidé de passer sa journée sur la plage devant le palais et non à l'intérieur. Elle n'était pas venue seule. Il y avait bien sa garde personnelle, comme à chaque fois, mais un homme aussi qui n'avait rien d'un ottoman. Un anglais, Sir Richard, devenu l'esclave personnel de la princesse.

Beaucoup d'hollandaises avaient accepté de porter le voile pour ne plus être importunées dans la rue. Elles furent toutes surprises quand Fatma trouva cette tenue inappropriée. Autre chose qui venait à changer à l'aube de ce quatrième jour d'occupation. Cette fois les femmes étaient mise en avant et les hommes devaient faire profil bas. Une vague d'incompréhension parcourait la population d'Ulüngen.

La fille du Sultan n'était pas très loquace. Et elle ne semblait pas aimer cette ville.
Préférant tuer l'ennui plutôt que de le subir, Calica entreprit de rédiger à la hâte un petit guide, le Guide du petit ottoman. Empruntant la presse à imprimer de Nymphea, les premiers guides imprimés commençaient à circuler en ville dès le milieu d'après-midi. Les hollandais avaient déjà eu un avant goût de lois contradictoires mais là, aujourd'hui, cela atteignait des sommets.

Dans la soirée, la princesse ottomane décida de quitter la ville en direction du centre de l'île. D'autres rapports faisaient état de présence de diverses armées ottomanes en position aux abords du temple maya.

Les choses progressaient lentement mais surement.
La situation à Ulüngen restait globalement stable même si des poches de résistances, agissant la nuit, arrivaient à reprendre certaines rues et quartiers aux mains des ottomans. À chaque jour qui passait, les chefs ennemis s'entendaient de moins en moins. L'information qu'un éventuel rassemblement de leur part ait lieu au centre de l'île offrait une opportunité d'éliminer toute la chaîne de commandement ennemis d'un coup.
Il ne restait plus qu'à vérifier la fiabilité de cette information.
Turc Van Solo Qaramanli
Turc Van Solo Qaramanli
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Posté le 17/10/2021 à 15:57:18 

Deux jours et deux nuits sans boire une goutte, et le temps fait un retour galopant sur son corps sans défense. Il faudra tout de même faire attention, Turb s'autorise une petite mirabelle de Jacquot, ce serait ballot de mourir de vieillesse maintenant.

Ce qu'il y a de bien avec les rides c'est qu'elles soulignent le patrimoine génétique du demi-turc, l'âge est un grand révélateur des origines. Il reconnaît l'homme dans le miroir, c'est celui qui débarqua sur les rives de Liberty 13 ans plus tôt, un vieil inconnu que les habitants appelaient alors "L'Homme au turban". Il ressort son vieux turban qu'il portait en foulard de taille, se le réajuste sur le crâne et se sent presque rajeunir de se reconnaître après toutes ces années.

"Allez, je pourrais peut-être tirer une ficelle ou deux maintenant, inchallah !"

Misère, que d'arthrose est douloureuse...
Agha Ahmet Seyfeddin
Agha Ahmet Seyfeddin
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16/09/2021
Posté le 17/10/2021 à 23:37:43. Dernière édition le 18/10/2021 à 07:21:31 

L'Agha Ahmet Seyfeddin avait débarqué sur Liberty dans la ville de l'Est : Ulüngen, qui hébergeait le peuple hollandais de l'île.
Il avait toujours été stratège, et c'est ce qui lui avait permis d'accéder à cette renommée auprès du Sultan Asiye : son armée ne connaissait aucune défaite, jusqu'alors. 

Il avait veillé à ce que la ville soit totalement assiégée : ses soldats étaient en majorité arrivés par le port, mais une grande partie d'entre eux avait également accosté par chaloupe par l'extérieur de la ville, afin de prendre à revers, et empêcher de fuir, la population.
Il avait rapidement pris possession de la ville batave, mais s'était heurté à une légitime rebellion sur place : il était compréhensible que le peuple conquis soit encore dans le déni. Il leur expliqua donc à quelle loi ils devaient désormais se plier.
Puis, il s'était rendu au Nord de la ville, où se trouvait le Prince Kamil : celui-ci semblait rencontrer quelques difficultés à se faire respecter. Le fils du Sultan avait été moqué, insulté, et cela ne devait pas rester sans conséquences. Une exécution publique avait rapidement permis de rappeler aux espagnols à qui ils avaient affaire.

Il avait ensuite voyagé jusqu'à la ville de la côte Ouest de Liberty : New Kingston, renommée New Istanbul depuis le passage de Yirmisekiz Mehmed Efendi. La Princesse Fatma s'y trouvait encore, bien qu'elle était sur le départ.
Il fut surpris de constater la docilité des habitants : aucun d'entre eux ne s'était rebellé contre l'occupation des soldats. Etait-ce une sorte de résilience? Il comprit rapidement, à la manière dont ils lui répondaient, qu'un certain laxisme avait opéré dans cette ville. Pire encore, la Princesse Fatma semblait avoir inculqué d'étranges idées à ces habitants, des idées bien éloignées des principes de son propre père...

Il avait donc décidé de se rendre ensuite jusqu'à la ville où la Princesse Fatma avait accosté, au Sud de l'île : Port-Louis.
Il y trouva un Général français et son armée aux prises avec les soldats du Parfumé, mais également de la Princesse. Les cadavres de soldats ottomans commençaient à s'amonceler près de la fontaine de leur place, et cette vision déplut fortement à l'Agha Seyfeddin.
Il envahit la ville avec ses soldats, et frappa fort pour surpasser en nombre l'armée française réunie. Ils semblaient vaillants, il devait le reconnaître, et cela força son admiration. Toutefois, il devenait urgent d'étouffer rapidement cet esprit de rebellion, et de réduire leurs espoirs à néant : il n'était pas question que des habitants s'imaginent pouvoir échapper à la suprématie de l'Armée du Sultan.
Vizir Ercan Hayri Vedat
Vizir Ercan Hayri Vedat
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16/09/2021
Posté le 18/10/2021 à 06:18:07 

Sokollu Mehmet en arrivant sur Liberty avait donné comme première mission à ses hommes de trouver un lieu de divination et d'en sécuriser la zone. Le Vizir ne doutait aucunement qu'il s’emploierait également à faire cet endroit sien. Ce ne fut donc pas une surprise quand il apprit qu'une mosquée avait vu le jour sur l'île. Ce qui l'était plus toutefois, c'était de lui donner le nom de ce morveux de prince. 

Ercan à Esperanza quand il apprit par l'agha le rendez vous proposé, se félicita. Il en profiterait pour donner son point de vu sur les derniers événements. Le prince qui tue le meilleur soldat de l'île, qui s’enivre et déshonore l'Empire. Mais également la princesse qui se permet d'imposer sa vision sur le comportement des femmes partout ou elle passait. répandant ainsi de sombres idées dans la tête des habitants de l'île. Si les hommes voulaient voiler les femmes, elle au contraire voulait les émanciper, et pire ! qu'elles deviennent le chef de famille. Si Ercan ne se mêler pas des positions politiques des uns et des autres, s'en était trop pour lui. Il fallait trouver une solution et vite. Car chacun se sentant libre de donner son point de vu, le peuple de Liberty verraient qu'ils n'étaient pas si soudé que cela. C'était une terrible erreur que de leur donner matière à créer une rébellion. Il fallait trouver une solution et vite. 
Agha Ahmet Seyfeddin
Agha Ahmet Seyfeddin
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16/09/2021
Posté le 18/10/2021 à 07:18:17. Dernière édition le 18/10/2021 à 07:20:29 

L'Agha Ahmet Seyfeddin était arrivé au centre de l'île au coucher du soleil. Les couleurs rouges et chaudes de l'astre couchant éclairaient les montagnes de l'Est, tandis que celles à l'Ouest baignaient désormais dans une zone d'ombre apaisante. Il eut une furtive pensée pour les paroles que lui avait formulée cette femme la veille, qui l'invitait à découvrir et apprécier cette île, mais ne s'y appesantit pas, et pénétra dans le temple maya.

A l'entrée de celui-ci, il aperçut le minaret bâti par les soldats de Sokollu Mehmet depuis leur arrivée. Il reconnut qu'ils n'avaient pas chômé, et malgré que l'édifice soit modeste en terme de taille, eu égard au délai pour le construire, il était parfait en l'état pour assurer quelques célébrations et retrouver un lieu de culte pour leurs soldats et eux, ainsi que tout habitant qui souhaiterait s'y convertir.
En arrivant, il salua les janissaires, puis s'inclina devant la Princesse Fatma qui avait bien reçu son message.
Yirmisekiz arriva peu de temps après, suivi du Prince Kamil et de sa garde.

Les habitants affluaient également, découvrant la Mosquée. Ils semblaient curieux, mais l'Agha devina que certains espéraient probablement trouver là un moyen de se débarrasser des envahisseurs qui venaient de conquérir leur île.

Il s'installa au fond de la Mosquée, auprès des cinq autres émissaires du Sultan, et ils convièrent leurs soldats à former une ligne afin de s'isoler des habitants : il leur était temps de parler...
Calica
Calica
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20/06/2008
Posté le 18/10/2021 à 12:48:05. Dernière édition le 18/10/2021 à 12:55:47 

L'avant-poste de Van Ders portait toujours les couleurs de la Hollande. Il n'y avait aucun garde ottoman dans les parages. Ils étaient bel et bien trop occupés au temple maya. Et ils étaient innombrables là-bas à travailler nuit et jour. Un bâtiment était rapidement sorti de terre. Une mosquée.

Calica fit déplacer une partie de la population d'Ulüngen sur Van Ders dès le départ de la princesse. Ici, la liberté pouvait reprendre ses droits. La loi de Fatih y était bannie.

Intriguée par la mosquée mais aussi intéressée par ce rassemblement des émissaires ottomans, Calica passa la porte d'entrée et traversa une immense salle. Pour passer inaperçue, elle devait de nouveau suivre les lois ottomanes et porter son voile. Elle chipa au passage un exemplaire du Coran. Elle cacha difficilement à l'intérieur quelques pages fraîchement imprimées puis poursuivie sa progression avec la présence d'Anne Marteix. Les deux jeunes femmes se donnaient du courage.
Arrivée à une nouvelle porte, les femmes étaient séparées des hommes pour faire face aux émissaires et à Kamil qui trônait au centre. Calica pouvait voir la détresse chez certains couples hétérosexuels, obligés de se lâcher la main. 
Anne et Calica avaient cette chance, elles continueraient ensemble, côte à côte. Discrètement, la caresse d'une main venait frôler les doigts de l'autre.
Yirmisekiz Mehmed Efendi "Le Parfumé"
Yirmisekiz Mehmed Efendi "Le Parfumé"
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16/09/2021
Posté le 18/10/2021 à 13:18:53 

L'art, le savoir-vivre, l'aube de l'époque des Lumières. Oui, Yirmisekiz était tombé amoureux de la culture occidentale. Ses nombreux voyages comme Grand Diplomate pour le Sultan Asiye, à Paris, à Londres, à Rome avaient ébranlé son âme d'Ottoman. Mais pas sa loyauté.
 
Lorsqu'il apprit l'existence de cette étrange expédition, il joua de toute son influence pour y participer : une île, même lointaine, qui voyait les 4 grandes nations colonisatrices coexister était une étrangeté alléchante. Il y aurait là bien des opportunités d'en apprendre plus sur les secrets de ces pays.
 
Et bien des opportunités d'en apprendre plus sur ses compagnons de voyage, tous influents dans le sultanat. Et peut-être d'agir dans l'ombre. Chantage ou assassinat, rien n'était de trop si ça permettait à l'Empire d'accéder à de nouveaux horizons.
 
Comme à son habitude, "Le Parfumé" resta en arrière plan. Dans la ville qui le vit débarquer, il se contenta d'énoncer les lois des autres, ne voulant s'opposer à personne et prit le soin de déléguer à un pantin le soin de les faire appliquer. On a toujours besoin d'une tête à faire sauter en cas de reproche.
Au sud, où l'opposition martiale était plus forte, il temporisa jusqu'à ce qu'un général vienne épuiser ses forces et ses hommes à sa place pour mater l'insurrection.
A la Crique, il comprit que ni le fils, ni la fille du Sultan n'étaient des successeurs dignes de sa civilisation et de ses traditions. Un ambitieux allait forcément s'opposer à eux et c'était une bonne chose.
 
Et qui sait s'il n'avait pas un bon coup à jouer dans cette affaire...
Kamil le Magnifique
Kamil le Magnifique
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Posté le 18/10/2021 à 18:54:48. Dernière édition le 18/10/2021 à 18:58:22 

Un observateur extérieur aurait sans doute trouvé étrange que le Sultan de l'Empire Ottoman consente à envoyer son fils et unique héritier à l'autre bout du monde, quand bien même il disposait d'une imposante escorte. Cet observateur extérieur aurait bien avisé. Le Sultan n'ignorait rien des tares qui affligeaient son fils. Kamil était né d'une union compliquée avec la troisième concubine, cette-dernière s'étant révélée une fameuse danseuse du ventre, y compris pendant la grossesse. Les circonvolutions bedonesques de la favorite auraient eut dit-on un impact dramatique sur l'esprit de son enfant à naitre en pressurisant le petit crâne de l'enfant.

De fait, Kamil était un enfant dynamique et plein de vie, mais qui avait quelques idées étranges. La première d'entre-elles était qu'au prix de quelques aménagements terrestres, le monde d'en bas pourrait tutoyer le monde d'en haut, le paradis d'Allah. Une vision théologique bien complexe pour un enfant de dix ans qui lui était venue quelques jours après le décès de sa mère : un Imam ayant cherché à s'attirer les faveurs du Prince lui avait expliqué que feue celle-ci était désormais auprès de Dieu, et qu'il s'y portait bien et même mieux qu'ici bas.

De cette affirmation Kamil en tira naturellement la conclusion que s'il rendait la terre suffisamment accueillante, logiquement sa mère y retournerait. Après tout, si les morts exigeaient un minimum de confort avant de revenir à la vie le jour du jugement dernier, qui était-il pour le leur refuser ?

Obsédante et frénétique, l'idée avait fait son chemin et le Sultan dans sa grande sagesse avait alors fomenté le plan d'envoyer ce fils aux ambitions encombrantes au Nouveau Monde où ses projets absurdes auraient la place de se réaliser. Sans doute devait-il également espérer que quelque naufrage ou requin croque l'enfant-roi et s'épargner ainsi une succession catastrophique pour l'Empire.

Ainsi Kamil avait-il pris la mer, entouré de fidèles et de soldats d'élite, pour un voyage sans retour.

Et désormais, le rêve était prêt à se réaliser.

- "Silence !"

L'enfant se lève, impérieux.

- "Moi Kamil le Magnifique Grand parmi les Grand, je vais exprimer ma volonté et par ma voix celle de pap... de mon père le Sultan Superbe du plus glorieux royaume terrestre : l'Empire Ottoman."


- "Peuple de Liberty, vous vous êtes bien battu. Écrasés certes comme de vulgaire insectes, mais avec l'honneur et le panache des guerriers. Une fois, j'ai marché pied nu sur une fourmilière, eh bien c'est un petit peu pareil je trouve."


- "Douloureux mais pas trop."


- "Pour récompenser votre bravitude, moi Kalim le Magnifique, ait décidé de vous offrir deux présents."


- "Le premier, le voici. Le salut de vos âmes souillées. Par l'édification de cette mosquée, nous convertissons l'île, ses faux prophètes et ses dieux païens à la seule et unique religion : celle du prophète Mohammed et de ses disciples."


- "Notez que je ne parle pas de ces vermines misérables de chiites puissent leurs barbes êtres infestées de punaises et leurs poils de culs flétrir et s'incarner sous la pestilence de leurs selles."


- "Le second présent que je vous offre est une merveille plus grande encore, peuple de Liberty, je vous offre un projet ! Mon projet... Notre projet ! Un rêve qui m'a traversé alors que je faisais une sieste dans le désert et ne me quitte plus depuis."


- "Ils ont dit, Kamil, vous êtes fou ! J'ai dit : seulement visionnaire. Ils ont dit : c'est insensé. J'ai répondu : le sens ça dépend surtout vers où on est tourné, et pour ma part je suis tourné vers l'avenir !"


- "Cette île du Nouveau Monde tutoieras en ambition le paradis promis d'Allah ! Elle sera notre nouvel Eden ! Le paradis terrestre ! Et les morts festoieront avec les vivants, réunis dans cette havane céleste !"

L'enfant brandit au dessus de lui le crâne chevelu.
- "Alors maman reviendra marcher parmi nous !! Car telle est ma volonté !"


- "Fatma ma sœur, met au travaille ta cohorte de femmes, qu'elles enfantent un millier de bouclier pour défendre nos cités face aux empires d'Europe ! Agha, fidèle épée, tu seras mon héraut et mon intendant, à toi la charge de prélever la dîme !"


- "Mille tonnes d'or pour bâtir des palais ! C'est l'impôt de la Majesté ! Sokollu, chien fidèle, soit mon bras armé, pourfend chacun de mes ennemis qu'ils n'aient de repos qu'en enfer, tout homme qui médira de ce projet aura la tête tranchée !"


- "Ercan, vizir infâme, tu seras mon Grand Jardinier ! A toi la charge de faire verdoyer cette terre et d'en faire un paradis terrestre, tu raseras cette forêt lugubre autour de l'île et démantèlera le temple païen qui s'y trouve !"


- "Yirmisekiz, cancrelat pestilentiel, que ta langue d'or apaise les habitants de cette île quand tu leurs annonceras que les quatre cités seront démantelées pour en créer une nouvelle, la cité céleste !"


- "Telle est ma volonté et tel sera fait ! A genoux à présent, sujets soumis, à genoux devant Kamil le Magnifique, et renouvelez votre loyauté !!"
Fatma Sultan la Précieuse
Fatma Sultan la Précieuse
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16/09/2021
Posté le 18/10/2021 à 21:05:35 

Fatma semble sortir de sa torpeur en entendant les propos de son cher petit frère et lui jette un regard noir du coin de l'œil. Elle fait claquer son fouet sur le sol afin de réclamer le silence puis se lève de son fauteuil pour prendre la parole.

-      "Peuple de Liberty, Moi, Fatma, fille ainée du Sultan, suis venue ici de ma propre volonté afin d'observer comment les femmes étaient traitées par les hommes. Enfin c'est sous cet argument fallacieux que j'ai pu participer à l'expédition." 

  -           "Mais j'avais d'autres projets en tête, notamment celui de surveiller mon cher frère, ce petit nabot de Kamil, car j'ai pour projet de faire remettre le sultanat des femmes d'autrefois."
-           -           "Les femmes seront les conseillères des hommes, elles prendront part à toutes les décisions politiques. Elles seront libres de s'habiller comme elles l'entendent et surtout aucun homme n'aura de prise sur elles.

Elle jette un regard vers les émissaires ottomans afin de jauger leurs réactions. -           -      "Il est bien évident que je serai la première à montrer l'exemple et chaque homme devra me fournir le moindre de ses sous afin d'aménager les villes en l'honneur des femmes"

   -           "On vous a obligé à porter un voile, femmes. Il est grand temps de l'enlever et de montrer de quoi vous êtes capables aux hommes. Moi, Fatma, Princesse Sultane, revendique le pouvoir sur cette île au nom des femmes qui autrefois ont su gouverner."
 Elle claque de nouveau son fouet et toise son frère :

-   "      Kamil, tu es un moins que rien, tu n'as aucune légitimité ici. Retourne donc faire le pitre chez Père et laisse-moi gérer l'île d'une main de fer." 

Fatma se tourne vers Sokollu :  V -  " Vous, taisez-vous. Même si cet endroit est votre création, vous n'en restez pas moins un moins que rien. Il suffit de voir comment vous avez gérer votre flotte pour arriver jusqu'ici." 


Puis elle s'adresse à Yirmisekiz : 

-
           "Et vous, à vouloir faire plaisir à tout le monde, vous n'êtes même pas capable de penser par vous-même . Vous ne valez pas mieux que les deux autres. Je me demande comment vous avez réussi à venir ici."        La princesse balance un coup de fouet sur la main de son frère pour le faire taire et se tourne vers le Vizir Ercan."     -  "Et vous, soi-disant fidèle serviteur de mon père. Vous ne pensez qu'à guerroyer sans penser aux conséquences alors que mon père ne vous a jamais ordonné de massacrer sans scrupules." 

-   " Et enfin, le dernier, mais non le moindre, Agha. Ce cher Agha, je sais bien ce que vous voulez au fond de vous, devenir sultan à la place du sultan. Mais malheureusement, il y a ses héritiers. Mais je ne vous ai jamais fait confiance."  
  -       -   " Personne n'est plus digne que moi de représenter le grand Sultan. Et je vous le prouverai."    Elle toise les personnes présentes, la main sur son fouet, ses yeux montrant sa détermination puis finit par se rasseoir non sans planter ses ongles dans la cuisse de son frère.  
Sokollu Mehmet
Sokollu Mehmet
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17/09/2021
Posté le 18/10/2021 à 21:43:35 

il n'avait rien dit apres le discourt du petit prince, mais la. Apres la diatribe de la princesse !
Comment ne pas réagir alors qu'ils étaient la dans Sa mosquée a se plaindre de lui ?

juste après la fin déplorable du discourt pour le moins minable de la princesse il ne peut s'empêcher

Éclate de rire "bravo! Bravo !" applaudit
Quelle jolie spectacle royal. Le fou qui aurais dus être étouffé à la naissance et la femme aux idées rétrogrades qui sait que a nul autre endroit qu'à des milliers de lieux de chez son père ses idées pourraient voir le jour.
Je ne reviendrais pas sur le discourt du prince. Ce pauvre enfant devrait être noyé pour rejoindre sa mère le plus vite possible. Et je suis sur que le sultan avait cette idée si cela n'avais pas été contre son dieu de le tuer lui même.

s'enerve quelque peu

Mais vous princesse ? Vous êtes aussi folle que lui, aussi dévoyée que le parfumer. Jamais le sultan ou Allah ne vous permettrait cela. L'égalité homme femme est une chose de la demeure. Du privé. Jamais plus ! Plus jamais ! Ses temps sont passé grâce a dieu.

Vous parlez de mes bateaux? Certes. J'en ai perdu deux.
Mais les trois restant n'en sont que plus fort maintenant que les faible sont mort. C'est la base même du devchirme. C'est la base saine d'une armée forte.

Sous mon égide. L'armée n'en sera que plus juste.
Un sabre dans une main, le coran dans l'autre.
A l'image de cette mosquée que MES hommes ont construite, je transformerait cette île en camp parfait d'entraînement. Puis vers l'empire nous répartirons . Ses nouvelles troupes ramènerons du sang neuf dans notre empire scléroser. Il est grand temps que Dieu règne réellement sur l'empire !

J'aurais eu confiance en mes deux camarades de l'armée. Mais ce sont part trop des politicien. Même Ercan voulant juste accroître son armée et sa position. Non. Moi, Allah, l'empire ! Voilà la solution'! "se tourne vers ses frères vous e
n conviendrez n'est ce pas ??" puis avec un sourire confiant attend la suite.
Yirmisekiz Mehmed Efendi "Le Parfumé"
Yirmisekiz Mehmed Efendi "Le Parfumé"
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16/09/2021
Posté le 18/10/2021 à 21:55:02 

Yirmisekiz Mehmed Efendi, le Grand Diplomate, lisse sa barbe avec soin et prend la parole, sentant que c'est le moment. 

"En vérité, je vous le dis, la préséance d'héritage de notre bien aimé sultan est limpide.
C'est son fils ainé, Kamil le Magnifique, qui héritera de son trône. Et je parle bien au futur car pour l'instant, son autorité devrait être transférée à un régent, un tuteur. Il est bien trop jeune et immature pour prendre des décisions lui-même."

Il incline la tête en direction de l'enfant capricieux.

"S'il venait à arriver un regrettable accident à cet enfant, ou s'il était déclaré incapable de gouverner, c'est sa sœur ainée qui deviendrait l'héritière. Du moins, ce serait son époux ou son précepteur."

Il offre un sourire mielleux à la jeune femme.

"Car telles sont les lois de notre royaume. Car c'est l'Empire Ottoman qui prime avant tout. Et sachant tout cela, si quelqu'un ici venait à prendre une décision pour protéger l'empire en imposant un homme fort à sa tête…"

Tour à tour, il toise les trois guerriers installés dans les confortables fauteuils.

"... C'est Allah seul qui en serait juge. Car la vérité, c'est que qui saura ce qui se passe sur cette île reculée depuis notre Istambul bien aimé ?"

Il laisse échapper un sourire mauvais. "L'histoire est écrite par les vainqueurs…"
Vizir Ercan Hayri Vedat
Vizir Ercan Hayri Vedat
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16/09/2021
Posté le 18/10/2021 à 23:32:06 

(/ réécriture demain, en attendant vous avez les ap )

"* répugné, le Vizir écoute un à un les émissaires parler. Secouant de temps en temps la tête quand il entend une énormité. *"

"* ne semble par ailleurs pas du tout apprécier la présence des gens à cette réunion qu'il estime bien trop personnel *" 

"* et puisque l'agha le prend à partie il annonce le fond de sa pensée *" aux personnes présentes.


"Votre Sultan vous a donné une mission, conquérir cette île et plus encore en total égalité, et que vois-je ? Vous qui avez son estime ne pensez qu'à votre intérêt personnel" 

"Le prince est bien trop jeune pour régner en dehors de sa cour de peluche. Il lui faut en effet un conseiller. Mais, voilà que le diplomate se place déjà en tête de file" aux personnes présentes.


"La princesse réfute les lois de son père. Et par ailleurs, sachez que je ne pense qu'à la guerre, mais que je ne décapite personne ! Cet état de fait est du à votre frère, pas au mien" aux personnes présentes.

"Je décréterais bien que le pouvoir revient à qui a le soutien de l'armée, mais je serais tout aussi vil que vous. Vous qui trahissez le Sultan" aux personnes présentes.

"Et puisque vous êtes tous prêt à vouloir asservir cette île, il n'y a que la loi des armes qui parlent pour nous, et décider du vainqueur." aux personnes présentes.
 
Agha Ahmet Seyfeddin
Agha Ahmet Seyfeddin
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16/09/2021
Posté le 19/10/2021 à 00:16:18 

Ahmet les écoute parler, les uns après les autres.
Kamil, égal à lui-même, est parvenu à manquer de respect à chacun d'entre eux. La Princesse Fatma a enfin osé dévoiler ses objectifs, non sans une certaine fermeté et beaucoup de mépris, mettant en avant l'incompétence notable de son frère, et sa légitimité à occuper le poste de Gouvernant de l'armée du Sultan.
Sokollu s'est levé contre les héritiers, perdant patience et rappelant que tout cela allait contre la volonté d'Allah tout puissant.
Yirmisekiz, comme à son accoutumée, ne contredit personne, et se voit d'accord avec tous, mais aussi et surtout avec la place de l'héritier à la gouvernance. Et se propose tout naturellement pour être le tuteur du Prince.
Le Vizir Ercan annonce à son tour , et avec sagesse, que le Sultan seul est légitime à régner,  et que chacun de ses émissaires doivent être traités à part égale dans cette mission qui leur avait été confiée, car telle était la volonté du père de ces deux enfants capricieux. Selon lui, seul un véritable chef, et maître d'armée, peut prétendre prendre le pouvoir.
Cette idée effleure un instant Ahmet Seyfeddin, l'invaincu, mais il la chasse bien rapidement de sa tête.
 
Alors que les esprits s'échauffent, chacun tirant la couverture à soi, l'Agha observe les réactions de ceux qui sont venus assister à ce triste spectacle. Ils jubilent, pour sûr, à l'idée de pouvoir pénétrer dans cette faille béante que la zizanie créé. Il prend alors la parole.
 
Voyez, frères et sœurs devant Allah, le triomphe de notre armée. La conquête de cette île est totale, mais... elle n'est dûe qu'à notre unité.
Une unité qui s'effrite, à mon grand regret. Où sont passées nos promesses faites au Sultan, lorsqu'il nous a confié le soin de lui offrir de nouveaux territoires ?
 
Il regarde Sokollu, Yirmisekiz et Ercan en premier.
 
Nous avons promis de protéger les héritiers de notre Sultan de notre vie, et de colporter son Nom et sa Grandeur. Nous ne pouvons, ni ne devons, renier ses enfants.
 
Il s'adresse ensuite à Fatma.
 
Princesse Fatma, votre père ne nous a aucunement fait part de son souhait de vous voir gouverner, mais je sais qu'il vous estime, et c'est la raison pour laquelle il vous a confié le soin d'être l'un de ses émissaire, et d'accompagner votre frère. En cela, vous aurez pour toujours mon soutien.
Cependant, vous semblez monter une rébellion, et retourner les principes de votre père contre chacun d'entre nous. Cela me désarçonne.
 
Il se tourne enfin vers l'héritier.
 
Prince Kamil, votre Père vous a désigné pour nous gouverner tous. Il m'a confié vouloir vous responsabiliser, afin qu'un jour, vous soyez prêt également pour prendre sa place. Mais gouverner, ce n'est pas uniquement faire selon ses envies : c'est écouter son peuple, et le guider de manière juste, et respectueuse.
 
 
Ne leur laissant pas le temps de répondre, il enchaîne.
 
Que devons nous faire, désormais ?

Princesse, êtes vous prête à vous soulever contre chacun d'entre nous, en ralliant une partie des habitants de cette île ? Que restera t-il une fois que tout le monde se sera entretué ?

Prince, les soldats cesseront de vous suivre si vous ne faites pas preuve de retenue, et de recul. 

Quant à nous autres, émissaires, nous ne pouvons lancer nos soldats contre ceux des héritiers. 

Plus encore que la discorde, c'est la perte de nos troupes, et la défaite, qui nous attendent face à ce peuple de Liberty. Regardez les!!
 
Il désigne tous ceux qui sont venus dans la Mosquée.
 
Croyez vous qu'ils se soient déplacés par curiosité ? Non, ils espèrent bien trouver une faille pour se retourner contre nous. Et cette unité qui s'étiole en est une!

Si nous ne sommes pas capables de nous accorder, de trouver un consensus, sur la manière de gouverner cette île... alors il faudra nous départager.
Mais nous devons, tous, refuser de nous voir nous affronter, et perdre nos acquis. J'ai bien une idée pour économiser nos propres troupes, mais également mettre à l'épreuve nos capacités de décisionnaires...
 
Il marque une pause, et observe les libertyens présents.
 
Choisissons parmi eux les guerriers qui nous représenterons. Apprenons à diriger ces dissidents, montrons leur qui nous sommes, et faisons les s'affronter pour nous sans fatiguer nos propres ressources!
 
Prince Kamil, prouvez à l'ensemble de cette île que l'héritier est digne de gouverner cette île !

Princesse Fatma, montrez nous quelle force de persuasion vous rendrait plus légitime que votre frère à nous gouverner tous.

Quant à nous autres, faisons de notre mieux pour prouver que nous sommes capables de rendre hommage au Sultan Asiye, et de le représenter !
 
 
Et lorsque ses comparses acceptèrent le projet... un seul signe de la main de l'Agha à ses soldats suffit à ce que les portes de la Mosquée se referment brutalement derrière l'assemblée.
Il n'y avait plus d'échappatoire pour ceux qui s'étaient aventurés ici, désormais...
Paulus van Tard
Paulus van Tard
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Posté le 19/10/2021 à 01:33:13 

BONG !

Tiens, ç't'apprendra s'pèce de trou du turc.

Passant sa manche sur son front pour en éponger la sueur, Paulus entreprit de tirer le soldat ottoman à l'abri des regards dans une ruelle d'Ulüngen. C'était le septième qu'il assommait par derrière d'un coup de pelle et il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin ! Après tout, être le jardinier de la ville présentait au moins l'avantage d'être particulièrement compétent pour s'occuper du fumier.

Cela exigerait simplement un peu de patience...

Mais bordeeeeel...!!


Andras
Andras
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Posté le 21/10/2021 à 19:21:34. Dernière édition le 21/10/2021 à 19:22:22 

Ils avaient fini par atteindre Ulungen. Au milieu de la nuit, le bateau les avait laissés sur les plages du sud, non loin de Port-Louis. La nuit était belle, la lune presque pleine, ils en avaient oublié que l'envahisseur avait lui aussi posé le pied sur l'île.

Sita avait trouvé une clairière hors du chemin, et ils avaient monté leur camp un peu à l'est de la caverne du Dragon, dans la passe qui remonte vers Ulungen, ils ne s'imaginaient pas qu'ils seraient dérangés ici.

Et pourtant cela ne faisait pas une heure qu'ils étaient installés qu’ils avaient été trouvés. Un éclaireur les avait vu, ou bien le canotier s'était fait un peu d’or et de réputation en les dénonçant. Qu'importe la suite des événements serait la même.
Pas un bruit dans les environs, l'obscurité pour seule compagnie, Sita était assise sur les peaux, écrivant une missive; Andras, assis sur une souche, préparait un repas frugal de fruits et de jambon.

Quand tout a coup, le bruit des bottes, le bruissement des feuilles et le cliquetis métallique des armures. Tout autour d’eux, des soldats étaient apparus, sortant des ombres et s'avançant dans la lumière de la lune.

Sita mit la main à sa dague par réflexe, Andras pu juste contempler son épée posée à deux pas devant lui et déjà les lames courbes étaient sur eux et les invitaient à ne plus bouger.

Deux soldats firent place, et un homme s'avança vers eux. Turban bleu, uniforme un peu différent des soldats, une tunique jaune recouvrant le tout, et des ceintures de cuir en travers de son torse et de son abdomen maintenaient contre lui quelques armes à feu. L’homme se présenta, Sokollu Mehmet, un janissaire comme il disait. Son visage accusait le coût des années, ces années d'expérience à combattre pour son Sultan ou pour son dieu transparaissaient.

L’homme les avait rapidement dévisagés et remarquant les anneaux à leurs doigts, il les avait interrogés sur leurs voeux.

- Mariés donc. Sous quel dieu l'avez-vous fait ? Êtes vous des vrais fidèles ou des chiens de catholique ?

Surpris par la question et sur la défensive au vu des termes choisis ni Sita ni Andras ne se sentaient de répondre aux provocations de Mehmet.

- Sachez que je compte instaurer ici la vraie foi ! Soyez les premiers à vous y soumettre et pour Allah votre mariage sera validé.

Il posa la main sur la garde de son arme pour appuyer son propos.

- Homme tu sembles pouvoir tenir une épée part le bon bout mais pas m’être utile, si tu ne deviens pas musulman ta fausse femme devra épouser l'un de mes soldats, pour son salut !

Il embrassa son chapelet et sans attendre repris la route vers le chemin. Une partie de ses hommes le suivit, et une poignée d’entre eux restaurant avec eux.

Andras veilla sur Sita toute la nuit, mais la fatigue le rattrapa et c’est avant le lever du jour qu’il fut réveillé par les coups de bottes des soldats. Les insultes et les menaces à l'encontre de Sita fusaient. Leur tabassage finit, ils partirent, laissant Andras baigner dans son propre sang.
Vizir Ercan Hayri Vedat
Vizir Ercan Hayri Vedat
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Posté le 22/10/2021 à 16:55:15 

Ses hommes racontaient de lui qu'il était venu à bout d'un ours à main nu. Qu'une bande de loup l'avaient prit en tenaille et qu'ils étaient repartis la queue entre les jambes après la mort de plusieurs d'entre eux. Ou encore, qu'il vint à bout d'une centaine d'ennemi à lui seul lorsque toute son escouade périt, et qu'il fut le seul survivant de ce jour sanglant. Les histoires étaient nombreuses, certaines vraies, d'autres fausses. 

Finalement si ses hommes étaient de tout heure du jour ou de la nuit avec lui, personne ne le connaissait vraiment et aucun d'entre eux ne connaissaient son histoire. Seul l'ancien Agha la connaissait, ainsi que le Sultan, qui c'était intéressé au jeune homme qu'il était après avoir entendu parlé de lui. Car, la partie sur les 100 morts est bien vrai.

Son histoire remonte comme toutes les autres : à sa naissance. Il vit le jour dans une famille Européenne assez pauvre. Au sein d'une fratrie déjà bien nombreuse. Son père ne gagnait pas assez pour faire vivre l'ensemble de ses enfants, si bien que les gosses vivaient de la mendicité et des rapines. Lorsqu'ils ne réapparaissaient pas suffisamment pourvu le soir venu, le père usait de sa ceinture pour leur donner plus de cœur à l'ouvrage. Si certains de ses frères et sœurs subissaient sans rechigner contre cet état de fait, Ercan, lui ruminait. Dès ses 5 ans, il commençait à réfléchir à des plans pour survivre seul. Mais, il est vrai qu'un toit sur sa tête était encore un luxe dont il ne pouvait se passer.


Et puis la guerre vint dans sa 8e années au porte de son pays. D'après les rumeurs les combats faisaient rage. Une armée de "loups" éradiquait tout sur son passage. Les hommes étaient décrits comme des bêtes sauvages, alléchaient à l'odeur du sang. Seul restait la désolation et la mort après leur passage. Ils gagnèrent assurément, et demandèrent pour se retirer du territoire des tributs. De l'or, de l'acier, du métal mais également des esclaves. Ainsi toutes familles devaient présenter leur progéniture face au vainqueur. 

Ercan lui était subjugué par leur troupe. Alors qu'il était aligné aux côtés de ses frères et sœurs, face à une petite faction d'entre eux, il admirait leur vêtement, tous identiques et relativement bien soigné malgré les nombreux combats ou ils avaient prit part. Leur allure de guerrier, leur visage fermé, concentré et leur yeux qui observaient méthodiquement toutes informations à traiter. Il lui fallut peu de temps pour se décider. Lui malingre, dans ses vêtements de fortune, d'ailleurs bien trop grand pour lui et mangé par les mites, les pieds nus. tandis que le chef regardait tous ses visages d'enfant amassait devant lui, la peur au ventre d'être enlevé à leur famille, il vit Ercan, faire un pas en avant, se détacher du lot et regarder fièrement devant lui. Si sa stature était peu intéressante, son comportement et son regard en était tout autre pour le militaire. D'un mouvement de tête il choisit un à un ses esclaves, et alors qu'Ercan attendait patiemment, serrant les poings pour garder bonne mesure il termina sa sélection, une trentaine d'enfant. Alors que la troupe partait, avec des enfants pleurant et regroupé au centre de leur formation, le commandant fit signe à l'enfant qui restait toujours de marbre, tendu comme un "I" de le rejoindre. Ce fut comme une libération pour l'enfant. Se retenant de courir, il marcha d'un pas empressé et rejoignit la troupe sous l’œil avisé de l'homme. Il n’eut aucun regard en arrière, ni pour ses géniteurs, ni pour ses frères et sœurs. D'ailleurs, concentré comme il l'était il fut surprit de retrouver un frère dans le groupe d'esclave. Si ce dernier se rapprocha par instinct d'Ercan, pour l'enfant c'était une attache de son ancienne vie qu'il ne voulait plus avoir sous les yeux.

Aussi, après avoir marché pendant un mois si ce n'est plus pour entrer en territoire Ottoman, et dans le centre de formation des jeunes Janissaires, il n’eut aucune réaction quand son frère et lui furent séparés. Les esclaves étaient nombreux, et divisés en plusieurs factions, sous le commandement de formateurs différents. Il découvrit bien plus tard que l'homme qu'il avait vu ce jour là était en réalité l'Agha du Sultan. Et que ce dernier choisit pour lui le formateur le plus rude. Il passait souvent dans les locaux des jeunes esclaves, parlant régulièrement a chaque formateur, recueillant les avis des uns et des autres. Cherchant à savoir quel enfant sortait du lot. Ces esclaves deviendraient l'élite armée de l'Empire, une chose à prendre très au sérieux.
Vizir Ercan Hayri Vedat
Vizir Ercan Hayri Vedat
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Posté le 22/10/2021 à 17:01:05 

Il apprit pendant les débuts de sa formation ce qu'était l'Empire, le Sultan, ainsi que son nouveau statut d'esclave et de Janissaire. Vint ensuite les principes religieux musulman. S'il n'avait jamais été croyant depuis son enfance, il m'était un point d'honneur à être un élève studieux, voir exemplaire dans tous les domaines.

Bien qu'il sache en théorie qu'il n'était pas libre, il se sentait plus libre pourtant que dans sa prime enfance. Les Janissaires et donc le Sultan lui offrait un toit, de la nourriture à profusion, et la connaissance. Si l'entrainement était particulièrement rude, il savait que cela forgeait son corps et son esprit. Aussi était il, un garçon dévoué à devenir ce qu'on attendait de lui. 

Sa vie entière était voué à cela. Les esclaves dormaient les uns contre les autres dans de la paille, sans aucune forme de distraction. Seulement les combats, les heures d'études tactiques. Tout se répétait invariablement. Se fit il des amis ? Il ne le sait pas lui même. Il était solitaire, mais, les Janissaires étant une armée soudée, il aidait donc qui en avait besoin. Etait-ce suffisant ? Pas sur. Il était potentiellement admiré, mais au final il se créait des barrières tout autour de lui. 

Ainsi se passa le reste de son enfance, à devenir un homme d'arme. Et puis vint le début des campagnes. Il fit ce qu'on attendait de lui, comme toujours. Il tua, beaucoup. il ne viola pas comme ses camarades, les femmes, ne l'intéressaient pas. Il était seulement tourné vers l'armée, et avait trouvé un sens à sa vie grâce à elle. Et un jour, survint l'épisode des 100.

 En patrouille dans la campagne suite à la confirmation d'une petite rébellion, leur section découvrit l'ampleur de ladite rébellion. Ce n'était pas une dizaine de serfs qu'ils avaient sous les yeux mais plusieurs centaines d'hommes entrainés. Une milice privé ? Des mercenaires ? La dernière moisson de jeune esclave avait du laisser un goût amer. Tous armés ils faisaient face à 50 Janissaires. Si ces hommes n'atteignaient pas l'efficacité des Janissaires, leur nombre était bien trop important pour l'escouade d'Ercan. Ils se battirent comme des braves, mais bien qu'ils envoyaient à la mort une trentaine d'homme pour un seul homme, leur sous nombre était bien trop important. L'après midi fut sanglant, les environs se couvraient de rouge et de cadavres.

Un à un les Janissaires furent vaincu, lorsqu'enfin Ercan reprenant son souffle une fraction de seconde put étudier le terrain. Là, bien trop loin à son goût un gouleau naturel entre deux roches lui faisant espérer une issue un peu plus favorable. Il hala ses derniers compagnons encore debout et ils se jetèrent dans la mêlée a corps perdu pour tracer leur chemin. L'espoir était bien mince en vérité, mais, il enverrait le plus d'ennemi possible dans la mort avant de trépasser lui même. Pour l'Empire, pour son Sultan.

Et c'est ainsi, son dernier compagnon au tapis, qu'il se tient droit, arme aux poings face à l'obstruction naturelle de la roche. Un endroit enfin stratégique, qui ne laissait passer qu'un homme ou deux à la fois. C'est dans une ultime ferveur, un rugissement de rage, un sursaut d'énergie qu'il vint à bout du reste de ses assaillants. l'aube se levait, quand il reprit conscience de son corps, et des cadavres autour de lui.

Suite à cela, il attira non seulement l’œil de l'Agha de son enfance, mais également l’œil du Sultan. Son entrainement était révolu. Il devient officiellement un Janissaire actif, et par la même occasion se vit offrir par le Sultan à la fois sa propre faction, et son premier Yatagan de parade, qu'il conserva soigneusement. Si le corps de l'armée porte le costume traditionnel, il est autorisé en tant que responsable d'avoir sa propre armure pour se distinguer en plein cœur de combat. Ercan jeta son dévolu sur un habit pratique mais surtout sur un casque masquant son visage. Depuis ce jour, ou qu'il soit, il le porte fièrement. Nul ne l'a revu depuis sous une autre apparence. Et si le prénom Ercan est répondu dans sa province natale, le Sultan choisit lui même le nom pour l'individualiser : Hayri Vedat.

Depuis il gravit les échelons au fur et à mesure des années. Il vient sur Liberty sous le statut de Vizir, proche conseiller du Sultan et son plus fidèle sujet.
Andras
Andras
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Posté le 22/10/2021 à 23:08:28. Dernière édition le 22/10/2021 à 23:10:58 

Sita et Andras étaient partis d’Ulungen après avoir récupéré quelques affaires en maison de guilde. Les rumeurs disaient que les Ottomans avaient achevé la construction d’un édifice dans l’enceinte du temple maya, il fallait aller voir de quoi il retournait.

Ils avaient donc passé la nuit a Van Ders, ne sachant pas ce qu’ils trouveraient au temple, ils profitèrent d’une dernière nuit tranquille rien qu'à deux avec le reste de la garnison qui ronflait à quelques pas seulement.

Au petit matin, ils avaient repris la route et s'étaient dirigés vers le lac central. Longeant le lac par l’est, Sita avait profité du moment pour aller marcher dans l’eau fraîche du lac. Elle était superbe, joyeuse et souriante malgré le contexte. L'île était tombée aux mains de l’ennemi, et elle pouvait profiter de plaisirs simples comme cela. 

En début d'après-midi, et après un déjeuner au bord du lac face au temple, ils avaient fini par l’atteindre et y étaient rentrés sans attendre. Devant eux se tenaient ce grand bâtiment, construit sur le chemin menant au temple. On dira ce qu'on voudra de l’envahisseur, mais il n’y a pas plus rapide pour défaire une armée et bâtir un tel bâtiment.

Entrant dans la mosquée, ils y trouvèrent plein de visages familiers. Ennemis, amis, frères et sœurs, la population de l'île s'était rassemblée pour entendre ce que l’envahisseur avait à leur dire. Au milieu des corsaires, un visage qu’il craignait de revoir. Sa main se crispa sur celle de Sita, et instinctivement, il se plaça entre elle et Mehmet. L’homme était en grande discussion avec une femme voilée. Lui qui s’était montré particulièrement dédaigneux de la gente feminine avait une conversation des plus animée avec cette femme. Arrivant à la fin de la discussion il ne put en tirer pour seule information que cette dernière n’avait qu’une très légère conviction en sa foi et cela posait un problème à l’homme d'Église qu'était Mehmet.

Tirant une bouffée de son narguilé, il se tourna vers la pièce et inspecta la foule. Son regard croisant celui d’Andras, il l’invita à le rejoindre. Andras avança d’un pas, mais ne souhaitant pas exposer Sita, il se retourna. D’un regard, elle comprit qu’il souhaitait lui épargner cette rencontre, elle lui fit un discret signe d’approbation et laissa sa main lui échapper comme à regret.

Il s'avança vers l’homme et celui-ci ne perdit pas de temps en politesse :

- Voudriez-vous épouser votre femme sous la vraie foi ? Nous en avions parlé par message. C'est le moment de le faire pour de bon.

Derrière eux, la femme voilée revenait à la charge et l’arranguait de nouveau. Andras jugea bon de patienter et de ne pas interrompre cette querelle chez l’ennemi. Mehmet identifia la jeune femme comme la fille de leur roi en tentant de discréditer l’autorité qu’elle pensait avoir. D’un regard, Andras lui fit comprendre qu’il attendait poliment son tour pour s’exprimer. Mehmet lui intima l’ordre de répondre à sa question d’un geste.

- Hum, ça aurait été un grand honneur, mais nous allons encore réfléchir un peu.

- Point trop, ma patience a des limites. Je n'aimerais pas à devoir lui trouver un remplaçant plus conciliant.

La réponse de l’homme crispa Andras. Celui-ci s’imaginait déjà devoir tuer son remplaçant, à moins que Sita ne le fasse elle-même. Oui, l'idée qu’elle serait plus rapide que lui à cette tâche lui arracha un sourire. 

- Le problème, c'est surtout de devoir abandonner une religion pour une autre.

- Ce n'est pas un abandon mais une reconnaissance. De la justesse de la parole du prophète sur toutes les autres religions égarées

- Je vais devoir en discuter avec elle. Mais je sais déjà que l'abandon du Christianisme est hors de question.

- Ce n'est qu'une branche, grande sœur d'une même foi. Une égarée, par le temps, du bon chemin.

Les croyants ont toujours le même effet sur Andras, il peut difficilement les prendre au sérieux. Sita était croyante, mais elle avait une pratique privée de la foi et ne l’imposait pas aux autres. Mehmet était dans une autre catégorie, un fanatique religieux comme on en faisait sur le vieux continent. Il connaissait ces hommes, prêts à brûler ou torturer les gens qui ne professent pas leur foi assez vite.

- Voilà, on est d'accord, c'est la même chose au final, un dieu unique, une différence de langages sur son nom, rien de plus.

- Et de vérité. L'une est injuste, l'autre juste. Donc autant aller vers la vraie.

- Juste, juste, c'est probablement une erreur de traduction, les deux racontent la même chose j'imagine. C'est bien le problème avec les religions monothéistes, c'est que ça manque d'imagination. Elles racontent toutes un peu la même chose, elles changent juste de héros. Au moins les romains, eux, savaient s'amuser.

Andras lutta pour ne pas sourire de manière effrontée, mais la réaction de l’homme de foi fut exactement comme il l'espérait. Il se crispa à l'écoute de ces paroles blasphématoires, et s’en offusqua :

- Ne remettez pas en question la vérité et le nom d'Allah !

Mehmet devait fulminer intérieurement. Pour ne pas perdre la face dans ce lieu saint, il préféra arrêter là cette conversation et s'éloigna en se plaignant à qui de ses alliés voudrait bien l’entendre :

- Cette île entière est égarée, frère. Mais nous la guiderons vers la lumière d' Allah ! Femmes à gauche, hommes à droite !
Simon de Windt
Simon de Windt
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Posté le 23/10/2021 à 12:24:22. Dernière édition le 23/10/2021 à 12:29:11 

Le jeune homme accueillit le don de vivres avec une grimace. Il était préposé à la distribution ? Encore ? Il ignorait ce que ce Sokollu fanatique lui trouvait, mais sa prétendue sollicitude était douteuse, d'autant plus que l'homme laissait parfois percer ses accès de colère entre deux tentatives pour les amadouer, tentatives infructueuses dans l'ensemble.
Simon contempla leur "repas", constatant qu'il consistait une fois de plus en une plâtrée de sucreries qui collaient aux dents, accompagnées d'un peu d'eau.

- Dites, si vous voulez nous garder en bonne santé, ce n'est pas avec ça que vous nous nourrirez correctement ! se plaignit-il, sans que cela n'émeuve le moins du monde leur geôlier.

Il en proposa à la cantonade malgré tout, et grignota sa part du bout des dents, triste et songeur. Il avait été désigné pour affronter d'autres équipes, dans l'arène. Au moins, il serait avec Madre… Mais que faire si on le forçait à se battre contre des amis ? Il en frémissait d'avance.
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