Posté le 09/05/2022 à 12:56:39. Dernière édition le 09/05/2022 à 19:00:27
Aurela Kelmendi entre en trombe dans le bureau d’Intendant, suivie de près par ses nouveaux assistants et gardes attitrés qui désormais ne la lâchent plus d’une semelle – à son plus grand malheur. Dans la furie qu’on la connaît, elle fait valdinguer le pupitre, la chaise, les feuilles volantes, toutes les affaires en somme qu’aurait touché de près ou de loin sa rivale politique.
« Allez hop, ça dégage. Foutez-moi tout ça au feu, servez un peu à quelque chose. Et que je ne retrouve aucun j’ai bien dit AUCUN objet encore intacte appartenant à cette mégère. » ordonna-t-elle, en leur en envoyant à la gueule, leur facilitant visiblement la tâche. « ET LES GARDES NE SONT PAS EXEMPTÉS DE CETTE TÂCHE ! Si j’avais besoin de sécurité, ça se saurait. ET QU'ÇA SAUTE AVANT QUE CE SOIT MOI QUI VOUS SAUTE ! »
Tandis qu'ils s’affairent à la besogne, un nouveau bureau flambant neuf est amené. Sans plus attendre, la rustre donzelle pose son derrière sur le pupitre au lieu de s’asseoir sur la chaise mise à cet effet comme les règles de bienséance le voudraient, manquant de le briser au passage.
Alors, elle s’adresse à la horde de touristes qui attendent déjà une autorisation à sa porte :
AUTORISATIONS DE NEW-KINGSTON
C’est simple, désormais ça suffit les conneries, les « Bonjour lady puis-je avoir un laisser-passer, en échange je vous donne mon rein et un cadeau pour vos jeunes » ou je ne sais quelles autres niaiseries qui donnent la gerbe.
Désormais, tout individu voulant traverser nos terres en toute légalité devra se présenter ici-même en ayant comme seul objectif de me surprendre. En effet, non pas que je vous prenne pour mes bouffons – dans tous les sens du terme – mais vous n’êtes pas sans savoir que New-Kingston plonge peu à peu dans un sommeil profond, donc il est probable que je m’ennuie à mourir dans ce foutu bureau douanier.
Je vous demande donc de combler cet ennui et de me divertir, le temps d’un instant, et si cela me convient, vous serez autorisé à visiter notre belle ville paisible.
Si cela ne me convient pas, vous aurez toujours le droit de retenter votre chance, je ne suis pas non plus un tyran comme on pourrait le laisser croire... ... DÉPÊCHEZ-VOUS DE DÉBARRASSEZ LES DERNIERS DÉBRIS DE LOGRIS !!! (Hum, veuillez m'excuser, j'ai tendance à manquer d’un peu de patience et j’anticipe déjà votre médisance : non je n’ai pas mes règles.)
En parlant de règles, continuons sur mes exigences - concentrez vous enfin. Donc je disais, avant que l’on m’interrompe :
Surprenez moi, divertissez moi de façon originale, offrez moi le scalp ou la tête d’une personne que je ne porte pas dans mon cœur, montrez moi vos talents, faites moi un poème qui flatte mon égo, aidez-moi à prendre une tour, à piller ces foutus ibères, à payer mes dettes… Que sais-je. Le mot d’ordre est d’animer un peu ce lieu morose.
Je préfère rappeler que toute personne traversant les frontières britanniques sans ce laisser-passer sera non seulement renvoyé chez lui illico-presto, mais recevra également une jolie prime sur sa tête tout en ayant le bonheur de se faire traquer durant tout le mois par mes chiens de garde.
Ne soyez donc pas timides et n’ayez pas peur de franchir cette porte, j’ai conscience que mon charisme peut impressionner mais au fond je ne suis pas si dure que j'en ai l'air. Je suis même prête à mettre mes rancœurs de côté pour le professionnel, c’est dire si je fais des efforts. Même si je ne vous promets rien.
Bien-sûr, je me réserve le droit de refuser une autorisation si la sécurité de mon peuple – ou mon honneur - s’en trouverait menacé. Diplomate, oui, conne, non.
Ajoute :
Ah et j'oubliais : y'a une récompense à la clé pour la personne qui saura me satisfaire le plus. |