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Monsieur de Craon -1- 2 3 4  
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Gaïus Quesada
Gaïus Quesada
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14/01/2006
Posté le 14/09/2006 à 00:18:18 

LIVRE I GENESE «Il faut laisser le passé à l'oubli et l'avenir à la providence.» Bossuet Chapitre I : Monsieur Papillon Le matin du 28 août, alors qu’il négociait avec un armateur de Port Louis les derniers préparatifs de son bateau, Athanael reçu trois missives. En les voyant, il ne fut pas long à savoir d’où elles provenaient. La première portait le sceaux du gouverneur, Monsieur de Maupertuis, la seconde arborait les armes de la Confrérie du Lys, quand à la troisième, Athanael hésita un peu en la prenant, portait les armes de sa famille, de son père pour être exact. Un insigne qu’il n’avait pas vu depuis longtemps, très longtemps. Il ouvrit la première qui lui demandait de se rendre expressément aux alentours de la frontière Nord-ouest et de s’y tenir prêt et à la disposition du gouverneur et du général. La seconde était un ordre de mobilisation pour les membres de la Confrérie. Athanael sourit : - « Alors la décision à enfin été prise. » Quand à la troisième missive, il ne l’ouvrit pas et la glissa dans le manche de sa veste, reléguant le passé et un monde auquel il n’appartenait plus aux aléas d’un futur qui comme le ciel en cette saison des ouragans et des tornades, s’annonçait de plus en plus sombre. Le 29, Athanael se mit en marche vers la frontière qu’il atteignit en fin d’après midi. Une pluie dense tombait sans relâche depuis des heures et il ne fut pas surpris quand s’abritant enfin sous une saillie de roche, il tomba nez à nez avec son ami Lone. Celui-ci le regarda s’installer sans un mot puis, il sorti un bout de pain d’une sacoche, le sépara en deux morceaux et en offrit un à Athanael. - « Tu es en avance. - Ma foi, le temps étant ce qu’il est, j’ai préféré ne pas m’attarder. Nous n’aurons plus longtemps à attendre. - Non, tu as raison. » Ils passèrent tous les un long moment en silence, écoutant la pluie tomber juste devant eux, jusqu’à ce que Chriko à son tour les rejoignent. - « Je vous salue messieurs. - Nous avons bien failli attendre. - Pour une telle occasion ? Voyons vous n’y pensez pas ! répondit-il en s’asseyant. Je ne vais tout de même pas vous laisser vous amuser sans moi. - Je ne suis pas certain que nous nous amuserons. - Louis pense que nous avons une chance. - Louis voudrait que nous en ayons une. - Allons mon frère, et même si il n’y en a aucune… - Nous le saurons bien assez tôt. - Certes… » Le silence reprit ses droits ne laissant qu’à la pluie battante le droit de le remplir de sa mélopée envoûtante. Les trois hommes se tenant assis là, patients et déterminés. Tout à coup une longue queue se mit à se balancer juste devant eux, les trois hommes relevèrent la tête et Lone posa la main sur la garde de son épée prêt à la tirer de son fourreau mais Athanael l’arrêta. - « Viens ! » Chriko et Lone se retournèrent vers leur compagnon qui s’adressait à la chose. - « Viens, n’ai pas peur… Ce sont mes amis. Ils ne te feront pas de mal. - Par dieu ! À qui t’adresse tu ? - A lui… » Athanael tendit le bras vers la sortie et une petite boule de poil apparut, penchant la tête vers le bas et montrant ses dents carnassières dans une sorte de petit rire strident. - « Mais c’est un… - Singe, oui, mais monsieur papillon et moi-même préférons « monsieur papillon». - Monsieur papillon ? - Je l’ai trouvé tout jeune, à courir dans les arbres, et voyez vous. Notre ami en voulant attraper un papillon à raté une branche et s’est cassé une patte en retombant à mes pieds. D’une certaine manière il m’est tombé dessus. Depuis monsieur papillon et moi-même sommes très liés. - Vous avez décidément des talents qui m’échapperont toujours mon frère. - Il se peut que monsieur papillon vous surprenne tout autant dans ce cas. Athanael regarda l’animal. Approche !» En deux bons le singe se trouva sur son épaule, Athanael sortit un vieux biscuit et le lui donna, puis il chercha sur son coup et découvrit un petit collier qu’il ôta, laissant s’échapper un petit morceau de papier. Athanael l’attrapa au vol et le tendit à Chriko qui le lu. - « C’est Louis. L’ordre est donné, il est temps de se mettre en marche. - Bien je commençais à rouiller ici ! dit Lone en se levant.» Athanael chercha dans le fond de sa poche un autre biscuit râci et le donna au singe. - « Je suis fier de vous monsieur papillon, vous avez très bien rempli votre mission, à nous de faire de même maintenant. Restez par ici. Si dieux le veut je reviendrai vous chercher.» L’animal sembla acquiescer de son petit rire et tandis que les trois hommes se mettaient en route, il se lova dans un creux et les regarda disparaître sous la pluie.
Gaïus Quesada
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Posté le 16/09/2006 à 00:23:52 

«La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se sait misérable.» Pascal Chapitre II : La pluie de sang Athanael courait le plus vite qu’il le pouvait, réduisant l’espace qui le séparait de New Kingston au mieux de ses capacités. Il parvint enfin aux portes de la ville et toujours courant, il vit les premiers Français y pénétrer. Nick le Brun s’y engouffra et conformément au plan, Athanael lui emboîta le pas tendit que Momo suivit d’encore d’autres combattants prenait la direction opposée. La pluie avait cessé. Ils ne furent pas long à comprendre, aucun d’entre eux ne douta vraiment de l’issue finale de la bataille, aucun ne pensa à sa propre existence quand effarés, tous se rendirent compte de leur vanité. - « Dieu tout puissant, c’est un piège » Athanael rangea sa trousse de médecin et sorti son empaleuse. Nick acquiesça d’un regard, il n’y aurait personne à soigner ce soir… Les Anglais avaient particulièrement bien préparé leur défense et la ville était imprenable, tous se tenaient sur les divers points stratégiques, tous parés à défendre corps et âmes leurs positions. Les Français n’étaient pas assez nombreux, ils le savaient, mais quand le gouverneur de Maupertuis envoya au vent son chiffon rouge, ils se ruèrent dans la bataille comme un seul homme… prêts à se battre, prêts à mourir. Nick le Brun parti le premier et se rua sur l’esplanade nord, Athanael courait derrière lui. Alors qu’ils pensaient pouvoir se faufiler dans une ruelle, ils furent repérés et se retrouvèrent sous le feu nourri des tromblons ennemis. Nick reçu la première salve et chancela sous le choc de la balle qui venait de le toucher. - « Mon ami, allez vous bien ? - Laissez… Il en faudra un peu plus pour gâcher ma soirée ! » Il se redressa et avança, déterminé à combattre. Les défenseurs, ne laissant aucun répit à leurs adversaires fondirent sur eux. Nick parvint à se débarrasser de plusieurs d’entres eux mais il fut submergé et dû subir de nombreux coups avant de céder. Touché une dernière fois à l’aine, il s’écroula. Athanael se retrouva seul sur la position. Encerclé de toutes parts et sans aucun moyen de s’enfuir. A son grand étonnement ses ennemis ne l’attaquèrent pas, ils se contentaient de se regrouper autour de lui. - « Venez… venez à moi ! » Personne ne bougea. Athanael prit son tromblon et ouvrit le feu a plusieurs reprises, tuant un Anglais et en blessant un autre. C’en était trop, le groupe se rua sur lui. Il tenta de parer quelques coups, mais trop isolé, il ne pouvait tenir. D’un bon, Athanael enjamba le parapet et sauta de l’autre côté. Une douleur vive lui arracha un cri quand il toucha le sol, une balle anglaise venait de lui transpercer l’épaule en provoquant une douleur atroce. Son esprit alors ne fut plus que fureur, son âme s’emplit de colère, revenant à l’instinct primitif d’une bête sauvage blessée… qui sait qu’elle va mourir. Deux assaillants l’attaquèrent, il effaça le premier d’un coup de rein et transperça le second de son épée, la douleur n’était plus que lointaine, presque absente, surclassé par la haine qui l’emplissait… qui le nourrissait. Il esquiva encore un assaut et entreprit de trouver une position plus à son avantage en rentrant dans un petit passage où ses ennemis seraient forcés de venir un par un. Les attaques étaient néanmoins nombreuses et les parades de plus en plus difficiles à donner. L’empaleuse d’Athanael tournoyait au dessus de sa tête, frappant et frappant encore, comme s’il n’y avait plus que cela qui compte, comme s’il ne restait plus que cela au monde. Le sang volait, contre les murs, sur les corps, sur les visages, il coulait le long de ses mains, le long de ses joues comme des larmes infernales. Athanael n’était plus que rage, habité d’une colère indescriptible, d’une haine hideuse. Le sang se répandait, comme la pluie tombe du ciel. Il ne su jamais d’où elles provenaient. Une balle lui traversa la cuisse droite, le mettant à genoux devant ses ennemis… une seconde s’encastra dans son épaule blessée pour la seconde foi. Lui coupant totalement le souffle. Athanael s’écroula la tête la première sur le pavé de New Kingston… devant ses yeux grands ouverts un ruisseau rouge coulait dans un flot continu. - « Mon Dieu… il pleut du sang… » Souffla t-il avant de sombrer dans le néant.
Ely
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Posté le 16/09/2006 à 00:53:45 

(je me permet un bravo , je suppose que viens la suite...)
Gaïus Quesada
Gaïus Quesada
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Posté le 18/09/2006 à 13:39:10 

Merci Elyngwen... ben oui je mets la suite !
Gaïus Quesada
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Posté le 18/09/2006 à 13:40:42 

« Les Français, si détestables, ont un avantage considérable sur les autres peuples : ils parlent français. » Jean Dutourd Chapitre III : Le vieil Anglais - « Grand Père ! Grand Père ! Celui-ci respire encore ! » Le vieil homme, penché sur un cadavre, se redressa et regarda vers la jeune fille qui venait de l’interpeller. Il était grand et massif, ses cheveux gris blancs qui lui tombaient sur les épaules accentuaient cette impression. Quand à sa barbe grise elle semblait être là depuis des siècles. Il s’approcha de la petite et du corps qu’elle désignait de son doigt craintif, puis lentement il se pencha sur l’homme au sol. Il était couvert de sang. - « En voici un qui n’a pas encore décidé s’il voulait partir ou rester. Il reste sur les berges de la mort en attendant peut-être que quelqu’un choisisse pour lui. - Mais tu peux le sauver n’est-ce pas grand père ? - Oui, mais veut-il être sauvé ? » Le vieil homme examina le blessé, plusieurs déchirures sur son corps prouvaient la violence des combats de la veille, en s’approchant de plus près encore, il observa des impacts de balles. Son épaule n’était q’un amas de chairs à vif et sanglante, elle ne semblait presque plus attachée au corps. - « De l’eau…. Je vous en prie… donnez moi … de l’eau » Le vieil homme cessa ses examens. Il sourit. Derrière lui la petite fille avait fait un bon en arrière. - « Grand Père, c’est un Français ! - Oui, en effet. - Mais il va nous attaquer et tuer tous ceux qu’il verra ! - Celui là ne tuera personne avant bien longtemps, même si il garde son bras, ce que je n’affirmerais pas. » L’anglais sorti un coutelas tranchant de sa veste, la lame eu un scintillement en rencontrant la lumière. La petite, le regarda sans mot dire, elle était terrifiée. La lame rencontra le cuir de la veste du blessé et le vieil homme la découpa afin de dégager son bras. Un essayant d’enlever le sang qui masquait la plaie le vieil homme s’arrêta brusquement. Une petite marque apparue sous ses doigts. Il hésita un instant, surpris et décontenancé, mais il se reprit presque aussitôt. Il enleva ensuite sa ceinture et en fit un garrot, qu’il installa tant bien que mal sur la blessure. Puis d’un geste précis et rapide, il souleva le français et le cala sur son épaule. Le blessé émit un grognement de douleur auquel il ne porta nulle attention, puis il pris la main de petite fille. - « Rentrons, inutile de rester ici à nous faire remarquer, si celui-ci décide de se mettre à jacasser en français, je préfère qu’il n’y ai pas de garde autour de nous.» Athanael se réveilla dans une petite chambre qu’il ne connaissait pas. Par la fenêtre les rayons du Soleil indiquaient que celui-ci était déjà haut dans le ciel. Toujours allongé il observa le plafond de cette pièce dont il n’avait aucun souvenir puis il tenta de se redresser. - « Ne bougez pas !» Cela eut l’effet inverse que celui escompté et Athanael, surpris, se redressa en une fraction de seconde ce qui lui arracha un cri de douleur, comme si on venait de lui transpercer l’épaule. Devant lui se tenait un géant aux cheveux gris. - « Qui… qui êtes-vous ? Qu’est-ce que… Qu’est ce que je fais là ? Où sommes nous ? - Je vous ai demandé de ne pas bouger. - Je… - Taisez vous et rallongez vous. » Le géant s’approcha et examina l’épaule d’Athanael. - « Elle se remet bien, restez calme et laissez lui une chance. » Il attrapa ensuite un fauteuil qu’il sembla déplacer d’un doigt pour le poser près du lit, puis il s’y installa. - « Je m’appelle Zacharie, et vous êtes chez moi à New Kingston. Et pour le moment c’est tout ce que vous devez savoir. - A New Kingston ? Mais… - Oui, ma petite fille vous a trouvé la tête dans un caniveau et le reste dans un bien triste état, il se peut que chez vous cela se fasse mais ici nous ne laissons pas traîner n’importe quoi n’importe où… - Vous m’avez soigné ? - Vous revenez de loin, « monsieur », il semblerait que vous soyez né sous une bonne étoile…Mes soins n’y sont que pour peu dans votre guérison. - Je… Je vous remercie… je m’appelle… - Je sais qui vous êtes. Mais la question que je me pose c’est : est ce que vous, vous le savez ? - Je vous demande pardon ? » Le vieux géant sortit de sa manche une lettre, et la déplia. - « J’ai trouvé ceci sur vous, elle n’était pas ouverte, j’ai donc supposé que vous ne l’aviez pas lue. - Et vous… vous l’avez lue ? - Bien sûr, cette lettre porte le blason losangé d’or avec les lions de Flandres, connaissez vous ces armes ? - Je… oui, ce sont celles de ma famille. - Hum, alors c’est bien ce que je pensais… Il y a cette marque en forme de croix juste sous votre épaule… » - Je… Oui, une marque de naissance, je l’ai toujours eue… - Je vois. Le géant se leva et se dirigea vers la porte. - Vous êtes ici chez vous, ne sortez pas de la maison et vous n’aurez pas d’ennuis. Reposez vous, nous nous reparlerons plus tard. Je vous rends cette lettre, elle vous appartient… » Athanael acquiesça en silence et regarda le vieil homme sortir de la chambre. Zacharie trempa le bout de la plume dans l’encre et s’appliqua à former les lettres sur le papier. αγγελος O Il ne pu s’empêcher de frissonner, cela faisait tellement longtemps… Il ouvrit la petite cage qui était posée à côté de lui et en sorti un pigeon blanc. Après avoir attachée la bague contenant le message sur la patte du pigeon, il ouvrit la fenêtre et le regarda s’envoler vers le Nord. - « Je me demande bien ce que tu pensera de ça, Raphaël…»
Alanis
Alanis
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Posté le 18/09/2006 à 14:50:30 

Ca commence à devenir interressant !
Gaïus Quesada
Gaïus Quesada
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Posté le 19/09/2006 à 23:20:52 

« Elle était belle comme la femme d’un autre. » Chateaubriand Chapitre IV : Chriko 2 ans plus tôt Bureau de l’intendant du Roi aux affaires étrangères - « Vous m’ennuyez Athanael ! Si on vous délivre des fonds ce n’est pas pour que vous en fassiez n’importe quoi ! Ici vous armez les Catalans contre la Castille et les basques contre les Catalans, là-bas le Piémont contre Vienne, et voici que j’apprends que vous avez fait transférer des armes en Irlande ! Vous avez perdu l’esprit ? - Monsieur, ma mission était de déstabiliser au maximum les monarchies Espagnoles et Anglaises pour le compte du Roi… - Votre mission n’est pas de mettre à feu et à sang tout le continent européen ! - Je… oui, monsieur. Athanael se tenait debout devant le bureau de l’intendant, lequel fou de rage allait et venait devant la grande fenêtre qui donnait sur la cour intérieure de l’hôtel particulier parisien dans lequel les services du « secret du Roi » étaient installés. - Quelle est cette affaire avec le Comte de Kent ? On me dit que vous êtes fort généreux avec cet Anglais ? Plus de quinze mille Louis ! Pour moi ce n’est pas de la générosité mais une véritable gabegie ! - Le Comte de Kent est haut placé au sein de l’état major de la Royal Navy monsieur, nous recevons d’excellentes informations de sa part sur l’état de la flotte anglaise. - Quelle approche ? - Il est criblé de dettes monsieur, il aime les chevaux… - Et Alors ? - Alors je crois que les chevaux eux ne l’aiment pas, il ne gagne quasiment jamais. Je finance le vice à hauteur de ses pertes. - Trop cher ! Surveiller leur flotte ne servira à rien si nous n’avons as le moyens d’entretenir la notre, des moyens que vous dilapidez dans toute l’Europe !» Un coup sec se fit entendre sur la porte close. - « Oui ! » Un secrétaire entra prudemment dans la pièce. - « Je vous prie de m’excuser monsieur, mais… Il vient d’arriver. - Ah le voilà lui ! Faîtes le monter ici ! - oui monsieur. » L’intendant se rassit sur son fauteuil et sembla se calmer une seconde, le temps que la porte de son bureau ne s’ouvre à nouveau. Athanael eu un choc en voyant entrer le nouveau venu, il retint de peu une exclamation et resta figé sur place. L’homme en face de lui qui venait de faire son apparition ne lui était pas étranger, loin de là, et il ne s’attendait pas à le voir ici… surtout pas ici. L’intendant se releva d’un bond. - « Chriko ! Est-ce que pour une fois dans cette existence il m’arrivera de vous envoyer chercher sans que l’on vous trouve nécessairement dans le lit d’une femme mariée ? Vous puez l’alcool ma parole ! Il n’est pas encore huit heures du matin… - Je vous demande de m’excuser monsieur, je ne me suis pas encore couché et… - Taisez vous ! Laissez moi vous dire que vous avez bien de la chance d’avoir autant d’estime à la cour et chez le cardinal, car sinon vous seriez déjà en prison depuis longtemps ! Et ce ne serait pas vos premières fois ! » Les deux hommes debout devant le bureau ne dirent plus un mot tandis que l’intendant s’arrêtait devant la fenêtre et contemplait la cour. - « Votre affaire raté à Vienne à mis dans l’embarras toute notre diplomatie, et certaines cours s’agitent de plus en plus ses derniers temps. Nous n’avons pas les moyens d’entrer en conflit direct avec qui que se soit pour l’instant. Le Roi exige de nos services qu’ils se tiennent à l’écart des affaires pour le moment, que nous soyons discrets. » Il se retourna vers les deux hommes. - « Ce qui est loin d’être le cas quand on parle de vous deux ! Chriko, que vous passiez vos nuits dans les bordels ou dans la soie ne m’intéresse pas, mais étiez vous obligé de vous faire surprendre dans le lit de la Comtesse d’Artois ? Ignorez vous donc que le Comte est l’oncle du Roi ? - C’est bien le problème monsieur, il est terriblement vieux et sa charmante épouse qui à trente ans de moins que lui est elle très jeune alors… - Suffit ! Ne tentez pas le diable tous les deux, votre chance insolente ne durera peut-être pas toujours !» L’intendant se rassit et ouvrit un petit tiroir sur sa droite. Il en sortit deux papiers qu’il posa avec application sur le bureau. - « Regardez vous tous les deux ! Athanael, ex capitaine de vaisseau, ex prisonnier, sauvé de la corde par un miracle, et vous Chriko, déserteur de l’école navale, joueur, buveur et bien mauvais coucheur ! Votre père est un ami, et je ne sais comment cela à pu arriver il s’avère que vous avez tous les deux la faveur du Roi depuis l’affaire de Rome, je ne peux même pas me plaindre de vos services quand par miracle vous vous mettez au travail, mais là vous êtes allé trop loin tous les deux ! L’intendant attrapa les deux papiers posés devant lui, les lus attentivement et sembla reprendre son souffle. - Liberty, dans les Caraïbes, un gros caillou plein de moustiques répugnants au beau milieu de la mer. Le souci que nous avons c’est que le caillou en question se trouve sur le passage de plusieurs voies maritimes commerciales avec l’Amérique centrale. Evidement les Espagnols y ont posé un comptoir et ils revendiquent la souveraineté, plus ou moins appuyés par les Anglais qui en sous mains ne cracheraient pas sur l’île non plus. Nous y avons installé une colonie au Sud histoire de voir si on ne pouvait pas tirer notre épingle du jeu, quasiment en même temps que la Hollande qui veut s’assurer des bases dans les parages pour ses flottes. En résumé, les quatre grandes nations maritimes se battent pour un caillou au milieu de la mer, et comme nous avons tous plus ou moins les mêmes moyens c’est le blocage total sur l’île et par conséquent sur le commerce de nos navires. Le Roi veut savoir ce qui se passe et a expressément demandé à ce que cela soit vous deux qui y alliez. Voici vos ordres de missions. Vous partez à Brest séance tenante pour embarquer sur le Duc de Bretagne. » Athanael lança un regard furtif à Chriko qui le lui rendit, il n’avait jamais entendu parle de Liberty et n’avait jamais non plus fait le voyage aux Caraïbes. A vrai dire, cette idée ne lui plaisait pas du tout. Il chercha à voir sur le visage de Chriko ses sentiments, mais il n’affichait que le masque habituel, froid et fermé. La porte du bureau s’ouvrit une fois de plus et cette fois ci c’est avec un air paniqué que le secrétaire fit son entrée. - « Monsieur, son éminence le… - Laissez, nous nous connaissons bien et je suis sûr qu’il me reconnaîtra ! » Un grand homme entièrement vêtu de rouge entra dans la pièce. Les trois hommes déjà présents s’inclinèrent très bas. - « Monseigneur, je… votre visite nous honore, je… - Laissez les honneurs à la porte monsieur l’intendant, j’ai peu de temps. Sont-ce là nos deux agents si fantasques ? - Oui, monseigneur, ceux là même, je viens de le remettre leurs ordres de missions. - Parfait, relevez vous que je vous voie. Cette façon que vous avez de ne pas vous ressembler m’étonnera toujours, enfin cela s’est souvent avéré utile… passons, comme monsieur l’intendant doit vous l’avoir dit nous voulons savoir ce qu’il se passe sur cette île, ça c’est la mission officielle. La mission officieuse tient au fait qu’il vient à nos oreilles de bien vilaines rumeurs de là bas, ainsi que des histoires très étranges. Allez là bas, vérifiez ces rumeurs, et essayez de contrôler notre colonie, puis pourquoi pas, l’île. Encore une chose il y a un mois nos services ont reçu ceci. L’homme en rouge sorti une lettre de sa manche et la déplia, dessus était dessiné un grand cercle avec l’inscription 1119 au dessus et une croix carré en dessous. - Un de nos agents a jugé cette information assez importante pour y laisser la vie. Je veux savoir ce que c’est, d’où cela vient et pourquoi c’est arrivé sur l’île. Ce sera tout messieurs. » Athanael et Chriko ne se firent pas trop priés pour quitter le bureau et après les salutations d’usages ils se retirèrent sans attendre. - « Vous ne leur avait pas dit que nous savions déjà ce que cela voulez dire monseigneur… - Non, et ils ne savent pas non plus pourquoi c’est eux qui ont été choisi… eux en particulier. » Quand ils furent enfin sortis de l’hôtel les deux hommes s’arrêtèrent sur le perron. - « Je suis bien heureux de vous voir mon frère. - Moi de même, cela faisait un moment… - Rome. - Oui Rome, c’est vrai. - Et pour cette histoire ? - J’ai besoin de m’éloigner de certaines personnes, quelques dettes de jeux, alors les Caraïbes ou autre chose… - Non… en fait je parlais de la Comtesse d’Artois… » Chriko se tourna vers Athanael qui le regardait fixement… Ils se mirent à rire.
Gaïus Quesada
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Posté le 20/09/2006 à 12:50:27 

up
Ely
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Posté le 26/09/2006 à 14:24:10 

Rhann vous voilà avec un frère Athanael... Me voilà surprise, il est vrai que la ressemblance est quasi inexistante. Votre arrivée sur l'île est loin d'être fortuite, je pense ne pas être la seule à attendre la suite ^^
Gaïus Quesada
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Posté le 26/09/2006 à 14:45:52 

ça arrive ça arrive....
Gaïus Quesada
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Posté le 27/09/2006 à 13:01:45 

«L’expérience, n’est pas ce qui arrive à un individu. Mais ce que l’individu fait de ce qui lui arrive. » Aldous Huxley Chapitre V : Capitaine de vaisseau Duc de Bretagne 28 canons, 168 âmes 31° 51’ Nord par 16° 31’ Ouest au sud de Madère 5 heures du matin La cloche sonna pour marquer l’heure tandis que le maître lançait « à tourner ! » au commis responsable du sablier qui tapota du bout des doigts la clepsydre en verre pour faire tomber les derniers grains et la bascula. Athanael enfila ses vêtements, plutôt léger car il faisait déjà chaud à cette heure matinale et quittant la petite pièce étroite qu’il partageait avec Chriko, remonta sur le pont. Il remonta qu grand jour en même temps que le capitaine de vaisseau Du Plessis, un homme dur et autoritaire qui menait sa frégate comme on mène un monastère. Dès l’embarquement, une certaine inimitié s’était installé entre les deux hommes, mais tout deux savaient que dans un espace clos comme celui d’un navire de guerre, les bonnes manières étaient encore le meilleur moyen de maintenir le calme sur le navire et de faciliter un long voyage. - « Bonjour monsieur, viendrez-vous partager le petit déjeuné du commandant en compagnie de votre frère ? » Pour l’avoir été lui-même pendant de nombreuses années, Athanael savait très bien qu’une invitation émanant du maître à bord n’était pas de celles que l’on peut refuser sous peine d’affront tout à fait contraire aux règles de bord. - « Ce sera avec grand plaisir commandant, je sais que mon frère appréciera tout particulièrement… D’ailleurs le voici. - Je vous souhaite le bonjour commandant, je dévorerai un bœuf ce matin, quand passerons-nous à table ? » Le commandant Du Plessis eu un petit rictus figé, tandis qu’Athanael ressentant l’affront s’empressa de s’interposer. - « Mon frère, le commandant nous le dira quand bon lui semblera n’est-ce pas ? Commandant, mon frère n’est pas marin et… - Soyez tranquille je vous en prie, j’ai moi-même grand faim ! Le temps de faire une tournée d’inspection et je suis à vous messieurs, peut-être voulez vous m’accompagner ? - Rien ne nous satisferait d’avantage monsieur, n’est-ce pas mon frère ? - Certes, c’est fort aimable à vous commandant.» Un des « jeunes messieurs », un aspirant d’à peine treize ans dévala la coupée et ratant une marche, manqua de se vautrer le nez dans les jambes du Commandant. Il se releva, comme si rien ne venait de se passer et semblant s’apercevoir enfin de la présence de l’officier, se fixa dans un garde à vous approximatif tout en essayant de remettre sa veste en bonne et due forme. - « Et bien, monsieur d’Anglois, avez-vous donc vu le démon ? - Mes… je… Je vous prie de m’excuser monsieur ! Les compliments du capitaine Linois, voile par Sud-ouest, deux points sur bâbord sur le beaupré monsieur ! - Compliments au capitaine Linois, j’arrive tout de suite, vous pouvez disposer.» Le capitaine appela son valet pour qu’il lui apporte sa lunette et s’excusa auprès de ses invités avant de monter en trombe sur le pont supérieur. Athanael et Chriko le suivirent en gardant la distance nécessaire et bien que restant sur bâbord, ils ne s’aventurèrent pas vers l’avant du navire où le Commandant s’entretenait avec son second. Un épais brouillard collait encore à la mer en cette heure matinale et même équipé d’une bonne lunette on ne voyait guère à plus d’un mille. - « Vous en êtes certains Jean ? - Oui monsieur, je l’ai aperçu furtivement dans la brume, je crois avoir entendu une cloche aussi. - Très bien, annoncez le branle-bas. - Oui monsieur ! » Le premier lieutenant se retourna vers le bosco, qui attendait impatiemment l’ordre avec tous les hommes qui étaient sur le pont. - Monsieur Martin, Branle bas de combat. - Branle bas de combat, à vos ordres monsieur. Puis d’une voix sonore. Branle bas de combat ! Branle bas de combat ! Tout le monde à son poste ! Dépêchez vous tas de fainéants ! » Le navire jusque là presque silencieux sur cette mer calme se remplit du bourdonnement des pieds courant sur le pont. Athanael et Chriko furent bousculés plusieurs fois par les bâbordais regagnant leur poste au trot et se replièrent près du gaillard d’arrière où il leur semblait qu’ils prendraient le moins de place possible. Au bout d’à peine une minute tout le navire était redevenu silencieux, comme si rien ne venait de se passer, on n’entendait plus que le clapotis de l’eau sur la coque, indiquant sa très faible vitesse. Athanael sortit sa lunette d’ancien officier et scruta la mer dans la brume en essayant de voir quelque chose qui ressembla à un navire tandis que Du Plessis et son second regagnaient l’arrière par tribord. Quand enfin il aperçu enfin quelque chose, son cœur se glaça. Ce n’était pas un navire qu’il observait dans sa lunette mais des éclairs rouges vifs qu’il ne connaissait que trop bien. - « A Couvert ! ! Tout le monde a couvert ! » Le cri retenti sur tout le navire précédent d’une fraction de seconde la première salve de mitraille qui balaya le pont supérieur aussi sûrement que de la pluie d’orage. Le bateau fut envahi de cris de douleur et de panique. Sans qu’il s’en rende compte Chriko avait agrippé son frère et les avait fait basculer à plat ventre sur le pont. Il tenta de se relever mais une seconde salve toucha la coque et le rebascula sur le flanc. - « Aux pièces ! Aux pièces ! Chargez moi ces canons ! » Le bosco, monsieur Martin, était quasiment le seul debout au milieu du navire, enjambant les cadavres et les blessés et lançant des ordres aussi rapides que désespérés à l’équipage. Il fut vite rejoins par un des « jeunes messieurs » le plus ancien, qui semblait chercher du soutient autour de lui en regardant partout à la fois et ne sachant manifestement pas quelles décisions prendre. Athanael et Chriko se relevèrent enfin, ne découvrant qu’un vaste chaos sur le pont supérieur, Chriko se précipita vers la traverse. - « je vais chercher les outils. » Athanael fonça sur le petit lieutenant. - « Restez pas là monsieur ! - « Où est le commandant ? » Le lieutenant montra du doigt deux corps allongés derrière lui. Athanael reconnu Du Plessis et Linois baignés de sang. Le bateau était décapité dès la première salve. - « Je prends le commandement ! » Le bosco et le lieutenant regardèrent avec étonnement Athanael, l’officier ouvrit la bouche mais il l’en dissuada d’un regard. - « Bosco, les chaloupes à la mer immédiatement et faites dégager le pont ! Lieutenant avec moi. - Oui monsieur ! » Athanael regagna aussi rapidement qu’il le pu le gaillard d’arrière suivi de près par le jeune officier. - « Timonier Cherchez l’air, tout ce que vous pouvez, laissez tomber le cap et faîtes moi marcher ce vaisseau ! Au lof ! » Le timonier surpris par celui qui lui donnait l’ordre regarda d’un œil interrogateur le lieutenant. - « Faîtes ce qu’il dit Bihan ! Monsieur de Craon est en charge ! » - « Au lof monsieur ! A vos ordres ! - « Votre nom lieutenant ? - « d’Allende monsieur. - « Bien monsieur d’Allende, vous voyez ces barques que nous mettons à l’eau ? Prenez cinq équipages, amarrez les à la proue et aidez moi à faire virer ce bateau. » Une troisième salve, tout droit venue par l’arrière dans la brume, remis tout le monde à terre, mais cette fois le tir, trop haut et imprécis n’avait endommagé que quelques voiles et un espar de perroquet. Athanael se releva rapidement. - « Il s’est encalminé dans cette brume le bougre, ses coups de canons ont dû tuer le vent qu’il lui restait. Tâchons de prendre la brise avant lui. Lieutenant vous m’avez compris ? - Oui monsieur, le navire à virer pour prendre de l’erre ! - Parfait ! Allez y et sortez nous de là. Bosco ! - Monsieur ? - Dégagez ce perroquet avant qu’il ne nous tombe dessus et envoyez toute la toile que nous pouvons, silence partout ! - Oui monsieur ! Vous avez entendu matelots ? Dans les vergues et en silence!» Chriko rejoignit le gaillard d’arrière et tendit un pistolet à son frère qui le prit. - « Je ne crois pas que nous en aurons besoin. - Vous pensez éviter le combat ? - Je l’espère, ce gars là nous est tombé dessus sans crier gare, et il nous arrose sans même que nous puissions le voir. Le navire est sans officiers supérieurs, je préfère ne pas tenter le diable. - Je vois. Puis je vous être utile ? - Oui, je voudrais que vous vérifiez notre armement afin que je sache exactement de quoi nous disposons. Regroupez aussi les officiers qu’il reste avec vous. - Très bien. - Vous là votre nom. - Le Guen monsieur. - Faites passer pour le maître charpentier. » Le maître charpentier Granger, était déjà là et après avoir présenté ses respects annonça un pied d’eau dans la sentine. - « Elle est sèche monsieur. - Parfait. Et pour les dommage ? - J’ai fait le tour du bateau, nous avons deux espars cassés et quelques haubans envolés, rien que je ne puisse faire là coque a été touchés mais avec votre permission j’ai déjà mis une équipe sur le coup pour vous la remettre comme il faut monsieur. - Vous avez bien fait. Vous pouvez travailler en naviguant ? - Oui monsieur ! - Faites au mieux monsieur Granger. » En faîtes de faire virer la frégate, les hommes dans les chaloupes durent tracter le navire pour essayer enfin de trouver quelques brises atlantiques pour qu’il se relance. L’exercice dura près de trois heures durant lesquelles on entendit guère plus que le bruit des rames s’enfonçant et ressortant de l’eau. La brume, à la grande satisfaction d’Athanael, tint presque jusqu’à onze heures du matin, ou enfin en se dissipant elle laissa la place aux premiers brins d’Alizés. Le pont, nettoyé depuis longtemps ne laissait pas imaginer le combat qui avait eu lieu quelques heures auparavant et quand les barques furent remontées l’aspect du bateau ne différait presque en rien de ce qu’il était la veille. Pas plus que l’horizon, cette fois-ci clair et lointain, où aucune autre voile n’apparaissait. La cloche de midi sonna et Athanael envoya l’équipage à manger en doublant la ration de tafia, geste fort apprécié par l’équipage, puis il convoqua les officiers et sous officiers dans la grand chambre arrière. Il n’y avait guère que trois jeunes messieurs, d’Allende, Courtoirie et le plus jeune qui avait dix ans De Clair, le bosco, le maître charpentier, le maître canonnier et bien que blessé durement le maître d’équipage. - « Messieurs vous connaissez la situation, si je vous ai demandé de venir, c’est pour m’assurer que nous avons tous bien en tête notre mission de rejoindre les Caraïbes. En tant qu’ex capitaine de vaisseau de la marine de sa Majesté le Roi de France, je prends le commandement de ce navire. J’attends votre soutient dans cette tâche et l’engagement sans faille que l’on peut attendre de tout marin du Roi. Des questions ?» Il n’y en avait pas, ces marins étaient trop disciplinés pour le faire. - « Bien, asseyons nous et mangeons un peu voulez vous ? » Ils s’assirent tous sans parler. C’est le maître d’équipage qui brisa le silence. - « Permission de parler monsieur ? - Je vous écoute. - Il y a… à bord… Une rumeur. Enfin je veux dire monsieur que certains disent que vous auriez été rayé de la liste navale… monsieur. - C’est tout à fait exact, cela pose-t-il un problème quand à cette situation ? - Oh non monsieur ! J’voulais pas dire, j’voulais dire que c’est un honneur d’avoir le capitaine du Spartiate comme commandant monsieur ! - Le Spartiate monsieur ? l’intervention du lieutenant marquait l’étonnement général autour de la table. - Oui monsieur d’Allende… Mais ne devrions nous pas manger ? »
Amônier de la Rêveuse
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Posté le 05/11/2006 à 11:34:15 

Gaïus Quesada
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Posté le 05/11/2006 à 11:35:54 

Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : Que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche. Montaigne, essais Chapitre VI : Les gens d’Ulungen Ulungen tôt le matin, sous la brume. Voilà bien longtemps qu’Athanael n’avait plus eu occasion de faire escale à Ulungen, et pourtant de nombreuses missions, de nombreuses fois l’avaient amené jusqu’ici, et il s’y sentait presque chez lui. L’endroit qu’il fréquentait le plus était le très célèbre coffee shop de la ville, une auberge spacieuse et extrêmement bien tenue, qui possédait une collection de plantes médicinales venant de tous les continents. Une manne précieuse qui servait ses nombreuses activités. Il ouvrit la porte et pénétra dans la salle sombre, retrouvant des parfums familiers et rassurants, rien n’avait changé et dans l’ambiance de l’estaminet c’est encore ce qui lui plaisait le plus. Il s’installa sur une banquette au fond de l’endroit, s’assurant une position où il verrait qui entrait sans être vu tout de suite non pas qu’il se senti en danger, surtout ici, mais par pure habitude. Le patron fit un signe de tête à la jeune serveuse qui s’arrêta surprise, et lui laissa la place. Il prit une bouteille de Porto et deux verres et une petite boite en fer qu’il rangeait parmi d’autres sous son comptoir. - « Je vous souhaite bien le bonjour monsieur. - « Bien le bonjour à vous aussi, cher ami. » Athanael fit un signe de la main. - « Je vous en prie faites comme chez vous. » Le patron sourit à l’allusion et s’installa, disposant un verre devant chacun et les remplissant. Il posa la boite sur la table et la poussa vers le Français. - « Un petit cadeau, pour votre retour. » Athanael ouvrit la boite, à l’intérieur une petite cloison la séparait en deux, sur la droite il y avait un peu de chaux, et sur la gauche une boulette de feuille de coca. Il appliqua doucement la chaux sous sa langue, et entreprit de mâcher, la boulette de feuilles. - « J’ai beaucoup voyagé. Et je voyagerai encore beaucoup. - « Heureux est celui qui voyage encore. » Les deux hommes se regardèrent, et sourirent. - « A votre santé monsieur le ministre ! - « A ta santé mon ami ». Les deux verres furent vidés et remplis aussitôt. - « Est-ce qu’il est là ? - « Oui, à vrai dire il t’attendait depuis quelques jours. Il est en haut. Tu connais le chemin. » Athanael serra la main de son interlocuteur et disparu derrière une porte dérobée donnant sur un petit escalier qu’il emprunta. Après avoir frappé sur la porte et sans attendre d’éventuelle réponse, Athanael pénétra dans une sorte de laboratoire d’alchimie, de dissection et de naturalisme. Près de la petite fenêtre se tenait un homme plutôt âgé et un peu rond. - « je vous salue monsieur HartSoeker, c’est un grand plaisir que de vous revoir. - « Athanael, mon garçon ! Je suis bien heureux aussi que tu ai enfin trouvé le temps de visiter ton vieil ami. - « Je suis terriblement désolé monsieur, mais j’ai eu tant de choses à faire et… - « Non, non, ce n’est rien, nous savons ce que tu fais mon garçon et toi tu sais que nous savons n’est-ce pas ? dit il dans un sourire. - « Oui monsieur, j’ai eu d’excellents professeurs… J’ai, euh, je vous ai apporté quelque chose. » Athanael sorti un écrin rouge et l’ouvrit sous les yeux du hollandais qui ne pu réprimer un petit cri de ravissement. - « Un paon Blanc ! anarcia jatrophae nymphalidae , Il est magnifique Athanael, un superbe papillon, vous avait même préservé sa couleur violette, un superbe spécimen vraiment ! » HartSoeker ouvrit un long tiroir faisant apparaître une considérable collection d’insectes en tous genres avec néanmoins un prédominance certaines des papillons. Il y installa son nouveau spécimen avec infiniment de soins et referma le tiroir. Il s’installa devant son bureau et montrant une chaise à Athanael, il l’incita à faire de même. - « Nous avons suivis vos affaires espagnoles, il semble que la France se porte bien en ce moment. - « Je ne dirai pas le contraire. - « Je pense que cela renforcera encore plus les relations entre nos deux pays. - « C’est un intérêt commun supérieur. - « Je vois. Néanmoins, ici, voyez vous, nous manquons parfois de «nouvelles». - « J’ai peine à le croire. - « C’est pourtant vrai. Disons que nous aurions peut être une requête. - « Si c’est dans mes attributions. - « Nous connaissons vos attributions, monsieur le ministre. - « Je vous écoutes. » HartSoeker sortit une toute petite feuille de papier et y marqua un nom. Puis il poussa le papier devant Athanael. - « Nous voudrions bénéficier de ses services. - « Je vois. - « Cela poserait-il un problème. - « Non. Mais ça passe par moi. - « Je vous entends. » HartSoeker se détendit un peu sur son fauteuil. - « Peut être pouvons nous faire quelque chose pour vous ? - « En effet, je cherche quelqu’un. - « Vous connaissez son nom ? - « Non. - « Dans ce cas un prénom peut être ? - « Raphaël. - « Ce sera difficile. - « J’ai toute confiance quand il s’agit des gens d’Ulungen.»
Gaïus Quesada
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Posté le 06/11/2006 à 21:45:40 

Un ami, c’est quelqu’un qui sait tout de vous. Et qui vous aime quand même. Anonyme Chapitre VII : Nick (partie I) Duc de Bretagne 28 canons, 168 âmes 18° 16’ 41 Nord par 56° 22’ Ouest A trois jours des Caraïbes 5 heures de l’après midi - « Tourne ! - « Allez, allez, la main dessus, la main dessus ! - « Tourne ! - « 5 nœuds, 1 brasse monsieur ! » Monsieur Martin, le bosco se retourna vers monsieur d’Allende - devenu premier lieutenant du navire depuis l’accrochage avec le navire Anglais (Athanael en était certain) au large de Madère - lequel se retourna vers l’arrière du vaisseau et lança d’une voix de ténor : - « 5 nœuds, 1 brasse monsieur ! » Athanael – qui avait vite repris lors de ces semaines de navigation, ses vieilles habitudes de marin – s’écarta un peu du timonier et renvoya de la même voix de ténor : - « 5 nœuds, 1 brasse ! Merci monsieur d’Allende ! » Puis se retournant vers son frère, qui assis sur un liston, observait à la lunette la mer a perte de vue. - « Prendrons nous le café ? » Chriko, reposa sa lunette et tout en se mettant debout. - « Avec joie ! » Chriko ne buvait pas de café, quand Athanael pouvait en avaler quelques pots sans le moindre problème. Et quand ils furent confortablement assis dans la grande chambre, à la poupe du navire, personne ne s’étonna que le vieux Jean, serviteur du capitaine, apporte un grand pot de café et un autre de même taille de chocolat. Le « Duc » marchait bien et le vent, constant depuis des jours, permettait de laisser voiles et amures en l’état, mais quand Athanael eu posé ses lèvres sur sa tasse, l’enchantement fut brisé par un cri que nul au monde n’aurait pu ignorer. - « Voile ! Voile à tribord ! » Athanael eu a peine le temps de reposer sa tasse avant qu’un tout jeune mousse qui ne devait pas avoir dix ans ne traverse littéralement la porte et – après s’être remis droit – salue et annonçe : - « Voile à tribord ! Monsieur ! » Chriko reposa son chocolat et se leva… - « J’imagine qu’il va refroidir, mais dîtes moi mon frère… - « Je vous écoutes. - « Sont-ils obligés de faire ça ? - « Je vous demande pardon ? - « Ce bateau ne fais même pas la taille d’une cour, sont-ils vraiment obligés de brailler des ordres trois fois alors que tout le monde, et je vous l’assure, tout le monde l’a entendu dès la première fois ? » Athanael souri. - « Je vois… Aujourd’hui il fait beau, mais en pleine tempête je vous assure que vous seriez heureux d’entendre ces hommes, comme s’ils vous susurraient près de l’oreille. Allons voir cette voile voulez vous ? - « Vous serez encore le dernier arrivé ! - « C’est ce qu’on verra ! » Le sérieux et la discipline reprirent leurs droits dès que les deux hommes posèrent le pied sur le pont supérieur. Monsieur d’Allende, attendait son commandant, une lunette à la main qu’il tendit à Athanael. - « Trois quarts tribord monsieur, deux voiles, pas plus, à peine une annexe d’après ce qu’on peut en dire je dirais 3 milles monsieur. Athanael empoigna la lunette. - « Combien sont-ils ? - « Il est tout seul… Monsieur. » Athanael reposa sa lunette après avoir contemplé le triste spectacle apporté par l’océan. - « Monsieur d’Allende. Trois quarts par tribord et bordez la toile. Amenez nous près de cette voile. - « Oui monsieur, Trois quarts par tribord et border ! » Nul homme sur le pont n’avait pu manquer l’ordre et le « Duc » entreprit sa remontée au vent avant même que le premier lieutenant ait fini de donner les ordres, eux-mêmes répétés par le bosco et repris par le timonier. Moins de trente minutes plus tard le « Duc » se retrouvait bord a bord avec une simple chaloupe délabrée, fatiguée et, ce qui était infiniment plus grave, sans eau. Plusieurs gabiers et bâbordais, entreprirent de stabiliser la barque tout en s’efforçant de remonter l’homme à bord. Monsieur Martin, attrapa la main du quidam et d’un geste sec et puissant, le ramena sur le pont. Il agrippa un verre d’eau et le lança sur la figure du naufragé. Puis en remplissant un autre, il le tendit à l’étranger. - « D’où, tu viens toi ? Comment que c’est qu’tu t’appelles matelot ? » L’homme vida son verre d’eau et en demanda un autre que personne ne lui servit. - « Qu’tu vas être malade gars… Comment que c’est ton nom ? - « Nick ! - « Ca fait pas un nom ça mon gars ! Tous les matelots du « Duc de Bretagne » rirent de bon cœur - « Nick ! » Les sourires se transformèrent en grimasses. - « Ecoutes mon gars, va falloir qu’tu t’expliques, les miraculés comme toi on en sort pas des filets ! - « De l’eau. - « Ton nom ? - « Nick ! » Interloqué le bosco se redressa, et se tourna vers la dunette. Athanael et Chriko qui n’avaient évidement rien manqué de l’affaire, se regardèrent. - « Et bien monsieur Martin ? Rencontrez-vous un problème ? - « Non monsieur ! Mais ce monsieur n’a pas de nom ! - « Pas de nom dîtes-vous ? - « Oui monsieur ! pas de nom ! - « Monsieur Martin, nous avons encore une longue route à faire, puis je vous suggérer de trouver rapidement un nom à ce monsieur afin que monsieur d’Allende puisse l’inscrire sur le registre d’équipage ? - « Certainement Monsieur ! Un nom ! » Monsieur Martin, bonhomme et bon marin, qui aimait l’ordre autant que son roi, eu beaucoup de mal à réprimer son « désaccord » avec l’attitude de son capitaine… Et lui tourna rapidement le dos, pour se retrouver en face du « miraculé ». Il empoigna ses cheveux épais et longs, d’une manière forte mais dénuée de violence. - « Mon gars, mon vilain ! Qu’avec cette tignasse j’te vois bien t’appeler Le Brun ! » Le rescapé se leva, il faisait bien deux ou trois pouces de plus que les plus grands du navire. Il y eu un grand silence, le petit monde du navire étant stupéfait devant la masse du matelot. Il tenta de marcher sur deux pieds mais il était épuisé. Au grand soulagement de tous, de la proue à la poupe, il se posa sur le pont. Puis dans un grand sourire il déclama presque. - « Nick ! Nick Le Brun ! » « Le Duc de Bretagne » s’emplit de rires, que nul officier n’aurait tenté d’arrêter. Athanael, se rendant compte de son erreur salua son bosco. - « un excellent choix monsieur Martin, vraiment excellent. - Merci monsieur ! » Une ambiance détendue régna sur le pont pendant encore deux heures, deux heures de relâchement et de cantine pour les matelots, qui purent manger leur porc séché au lentilles puisqu’il était jeudi sur le calendrier royal. Mais au terme de ces deux heures, une nouvelle tension envahi l’équipage quand la vigie, postée solidement au grand mât, lança d’une voix retentissante : - « Voile ! Voile à tribord ! »
Alanis
Alanis
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Posté le 08/11/2006 à 01:04:01 

Un petit Up, c'est trop bien écrit.
Gaïus Quesada
Gaïus Quesada
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Posté le 08/11/2006 à 14:53:22 

Merci Nick ! mais tu a changé de nom juste quand je sors le chapitre VII
Alanis
Alanis
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Posté le 08/11/2006 à 14:57:15 

Bah c'est pas grave ! Nick le Brun fait partie de moi. O'cotier n'est qu'une évolution...
Gaïus Quesada
Gaïus Quesada
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Posté le 08/11/2006 à 14:59:34 

Faut que je l'insère dans le rp ça ?
Alanis
Alanis
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Posté le 08/11/2006 à 15:03:05 

Je m'en occuperais, quand j'aurais du temps. Un jour... un jour !
Yasmina Oum El Kheir El Khattabi
Yasmina  Oum El Kheir El Khattabi
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Posté le 16/11/2006 à 15:42:59 

Je veux la suite!
Amônier de la Rêveuse
Amônier de la Rêveuse
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Posté le 29/11/2006 à 21:04:27 

"Dieu n'a créé les femmes que pour apprivoiser les hommes." Voltaire Chapitre C-I Amélie Le ciel était gris, et ce matin là, les deux frères venaient de passer leur première nuit sur l'île liberty. Après ces quelques semaines éprouvante physiquement et moralement, sur le Duc de Bretagne, ils étaient tombé dans un sommeil profond mais plutôt agité. L'auberge dans laquelle ils avaient passé les dernières heures était simple et plutôt accueillante malgré l'heure tardive à laquelle ils avaient débarqué les aubergistes avaient tout mis en oeuvre par les accueillir. Elle avait un quarantaine d'années et malgré le maquillage on voyait bien qu'elles commençaient à se faire bien présent sur ce visage. Mince, des grands yeux, une petite bouche de long cheveux noir, l'expression laissait deviner une grande expérience mais aussi un sang froid a toute épreuve,marque de beaucoup de commerçant qui serait près à vendre père et mère pour quelques pièces d'or. Lui était semble t-il réservé il ne laissait pas paraître beaucoup d'expression sur son visage il contrastait beaucoup avec elle. - "Bonsoir messieurs vous êtes arrive jusqu ici je ne sais pas comment, mais sachez que vous venez d'ouvrir la bonne porte de notre établissement la Fleur Bleue, vous trouverez ici tout pour que vous puissiez passer un agréable séjour dans notre belle ville de Port Louis. Voici mon homme qui se changera de porter vos bagages dans votre chambre je vous proposerai les deux qui font face a notre marche .Je suis Amélie Mauresque et si vous avez besoin n'hésitez pas, cette auberge est modeste mais de qualité et a votre disposition. Mais vous semblez venir de bien loin et je pense que vous avez sûrement besoin de détente et..." Athanael coupa cette Amélie qui parlait beaucoup trop pour une heure aussi avancée de la nuit. - "Non merci deux chambres nous irons parfaitement se sera tout pour le moment et un bon dîner." Bien que chriko qui avait repère dans le haut de l'escalier quelques créatures qu'il lui aurait bien servit de repas, le ton d'Athanael était tellement direct qu il ne demanda pas plus de renseignement sur les détentes que Madame Mauresquo venait proposer, il etait a vrai dire lui aussi bien fatigue. Ils avaient mange rapidement et écoute furtivement les paroles de madame Mauresquo qui vantait la ville de Port Louis, et les tentatives échouées de questions sur le pourquoi de leur venue sur liberty. Puis ils se couchèrent. Quand Chriko descendit les escalier, le lendemain, qui menaient a la grande salle de séjour de l'auberge, Athanael etait la, assis en train de lire un papier qu'il lui tendit : - ah te voici enfin. J'ai pas voulu te réveiller mais je suis sortit pour visiter les lieux et j ai été a l'office du gouverneur il faudra qu'on y retourne c'etait fermé. Il semble que dans la région on prenne son temps , j ai aussi trouve ça il semblerait qu il recrute des soldats on devrait y aller pour voir. chriko pris le papier et pu lire ceci : Les Corsaires de France recrutent n hésitez pas soldats a vous inscrire , venez vous présenter a la taverne chaque samedi. Corsairement votre Gaheriet capitaine des corsaires de Frances. Chriko regarda la grande pendule qui ornait fièrement au dessus de la cheminée elle indiquait dix heures trente, Chriko regarda par le fenêtre, le temps semblait au beau fixe. Il enfila rapidement sa veste et se tourna rapidement vers son frère. - Bon on y va ou pas ? dit-il. - tu es près ? Tu ne manges pas ? Je peux attendre tu sais on est pas a cinq minutes tu viens de te lever. Non c'est bon allons voir le gouverneur afin de lui remettre ces lettres nous enregistrer et voir ce qu il a nous donner a faire. Athanael surpris enfila lui aussi sa veste et s apprêtait a sortir quand Mauresquo derrière son bar les interpella : - Excusez moi Monsieur Chriko je vous réserve bien Clarisse pour 21 heures ce soir. Chriko fit mine de ne pas entendre et sortit. Son frère lui emboîta le pas et une fois dehors s'arrêta - "dis moi c'est quoi réserver Clarisse pour 21 heures, ne me dis pas que ? Tu sais qu on a pas trop d'argent a dépenser en ce moment et... - Bon on y va ? Ou c'est certain qu'en restant là on risque pas de gagner la moindre pièce d'or. Athanael esquissa un mouvement de la tête de droite a gauche, décidément son frère ne changerait jamais avec les femmes. Ils partirent en direction du palais de gouverneur.
Gaïus Quesada
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Posté le 30/11/2006 à 13:02:08 

Yes excellent mon frère, ça me fait penser qu'il faut que je finissse ma bataille moi. J'en profite pour informer les lecteurs que ces chapitres ne sont pas neccessairement dans l'ordre chronologique et qu'il n'est pas non plus neccessaire de tout lire pour comprendre...
Ely
Ely
[ Adminette ]
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Posté le 13/12/2006 à 17:14:14 

Première impression d'Ely oula c'est bien long... je reviendrais plus tard... 1 mois plus tard, oula mais chaque chapitre est trop court mais il se passe quoi aprés ??? Non franchement, c'est bien écrit...
Gaïus Quesada
Gaïus Quesada
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Posté le 27/01/2007 à 14:47:54 

" Taire ce qu'il ne faut pas dire et savoir supporter l'injustice, voilà des choses difficiles. " Chilon de Sparte Chapitre VIII : Jeanne où la genèse du long chemin des Craon Le chien se mit à l’arrêt bien avant l’arrivée de ses maîtres. Il patienta quelques instants, ne bougeant plus le moindre muscle jusqu’à ce qu’il perçoive les pas derrière lui à l’orée du petit bois. La bête s’élança d’un seul bond et trois superbes perdrix s’envolèrent aussitôt vers le ciel. Un coup de feu claqua, résonnant loin sur la plaine, puis, plusieurs secondes plus tard un second. Une perdrix, pourtant déjà loin, tomba comme une pierre dans le champ. Le chien se lança à sa recherche. - « Un tir tout à fait remarquable mon fils. - Vous l’avez raté de peu mon père, j’ai eu plus de chance. - Il n’en est rien Christian, mais je vous remercie d’atténuer la peine de votre vieux père. » Des bruits de pas se précisèrent derrière. - « Charles ! Aurais je le plaisir au moins une fois dans cette journée de pouvoir partager mon plaisir et celui de votre frère avec vous ? - Veuillez me pardonner père, mais j’étudiais cette fourmilière que nous venons de croiser à l’instant. - Une fourmilière ? Charles, je me demande parfois ce que je vais faire de vous. Ce n’est pas la fonction d’un gentilhomme de regarder les fourmis. Prenez donc exemple sur votre frère et exercez vous au tir, vous en avez bien besoin. - C’est que je n’aime pas tuer, mon père. - Mon fils est le seul chasseur que je connaisse à partir sans fusil. - Charles est ainsi père, vous ne le changerez pas. - Ah, Ah ! Mes deux fils se liguent contre leur vieux père ! » Jean de Craon, homme dur et respecté, ami et conseiller du Roi, fidèle a ses alliés et impitoyable envers ses ennemis, n’avait qu’une seule faiblesse. Il regarda un a un ses deux fils, si différents et si semblables, il posa une main sur leur leurs épaules et sourit. - « Votre mère aurais été très fière, je le sais. » Il dégagea son étreinte et continua sa marche en silence, ses deux fils à ses ces côtés. Ils passèrent un long moment comme cela, à marcher dans les domaines de la famille tous les trois avec un seul chien, le préféré du patriarche. Alors que l’animal se mettait une nouvelle fois à l’arrêt, l’instant de calme et de sérénité que les trois hommes vivaient se brisa au son de chevaux se dirigeants vers eux au grand galop. Les cavaliers étaient trois domestiques de la maison de Craon, les traits de Jean perdirent soudain toute leur fraîcheur et ses rides se firent plus profondes. Les trois cavaliers démontèrent et se précipitèrent brides à la main vers les trois chasseurs. - « Et bien Henry ! Que se passe-t-il ? - Je vous supplie de me pardonner mon seigneur, mais il est arrivé… il est arrivé malheur monsieur. - Que dis-tu ? - C’est madame Jeanne, monsieur. » A ces derniers mots, le cœur des trois hommes se souleva simultanément. Charles se précipita sur le messager. - « Qu’est ce que tu racontes ! Jeanne ne doit arriver chez nous que tard ce soir ! » Il empoigna le domestique. - Je vous en supplie monsieur Charles… l’attelage de madame à été attaqué a cinq lieux du domaine sur la route du Nord. » Charles relâcha son étreinte. « Mon dieu » et attrapa la bride que lui tendait un homme. Il sauta littéralement sur le dos du cheval et sans dire un mot lança l’animal au galop vers le manoir familial. - « Christian rattrape le et accompagne le ! Henri je vous laisse tout ça – il montra les perdrix et les fusils - vous avez bien fait mon ami, rentrez je vous prie le plus rapidement possible. - Oui monsieur. » Le vieil homme monta a son tour sur le dernier cheval et entreprit lui aussi de regagner au plus vite, ce qu’il sentait d’hors et déjà comme étant un grand drame. Charles arriva le premier, il couru pour entrer dans la maison et dans l’escalier qui menait à l’étage d’où il entendait le bruit d’une grande animation. Blanche, sa sœur se posta au milieu du couloir qui menait à sa chambre et tenta d’arrêter son frère aîné. - « Charles ! Tu ne dois pas entrer ! Charles je t’en conjure ! Tu ne dois entrer ! - Comment va-t-elle ? Que s’est-il passé ? Que s’est-il passé ! - Il ont été attaqué, sur la route, des bandits, ils étaient nombreux – la voix de Blanche tremblait – c’était le jeune Mathieu qui menait l’attelage, il a tenté de résister mais ils étaient nombreux… Ils… Ils l’ont laissé pour mort et… ils sont partis. Le petit a quand même réussi à ramener l’attelage jusqu’ici… » Charles cherchait à comprendre ce qu’il venait de se passer, mais il n’arrivait pas à penser, à analyser clairement la situation. - « Je dois la voir ! » Il écarta d’un geste vif sa sœur et força le passage jusqu’à la chambre. Quand enfin il aperçu Jeanne, quand enfin il vit sa femme, le seul amour qu’il ai jamais eu, Charles ne pu réprimer un geste de recul. Le visage et le corps tailladés de coups de dagues, les vêtements déchirés et arrachés laissant largement apparaître le ventre rond bleui de coups de sa femme. Charles avança vers elle et lui prit la main. - « Jeanne… Ma mie, que vous ont-ils fait ? Dieu tout puissant, que vous ont-ils fait ? - … Charles… mon tendre époux… je… je suis désolée… - Non… ne dîtes pas ça je vous en prie. - … Charles… je vais devoir vous quitter… plus tôt… que je ne l’aurais voulu… Charles… il faut sauver l’enfant… - Non ! Non… tout va s’arranger ! On va s’arranger… ça va aller, je vous en prie ! Ça va aller… » Il étreignit plus fort encore la main de sa femme. Et regardant autour de lui il chercha une réponse, un soutient. Son frère et son père étaient là eux aussi sa sœur se tenait à leur côté, aucun ne lui dit que « ça allait s’arranger », sur tous ces regards il lisait ce qu’il savait déjà au fond de lui-même. Ses yeux s’emplirent de larmes. - « Il faut sauver l’enfant Charles. Je suis désolé. - Mon père… - Il le faut ! » Charles regarda une dernière fois sa femme et il l‘embrassa. - « Je… je vous aime… mon époux… - je vous aime ma mie. Je vous aime tant. - Adieu… Charles… souvenez vous… de moi. » Les yeux de Jeanne se refermèrent et son souffle s’arrêta, l’étreinte de sa main perdit doucement de sa force et de sa vie. Blanche de Craon fit un signe rapide au deux servantes qui se tenaient là. Elles se précipitèrent vers la défunte tandis que Christian prenait son frère par les épaules et l’écartait du lit. Les trois hommes se tinrent un peu à l’écart tandis que les femmes s’affairaient autour du corps de Jeanne. Au bout de quelques minutes, Blanche se redressa et fit un signe négatif de la tête vers eux. - « Il est mort. » - « C’était un garçon ? » Blanche, aquièça en silence. Jean de Craon prit ses deux fils dans ses bras. Et il pleura. Mathieu mourut le lendemain. Il était le fils de l’écuyer de Jean de Craon. Sa famille servait les Craon depuis plusieurs générations. Le comte de Craon organisa les funérailles pour les trois en même temps sur surlendemain et il s’entretint longuement avec son écuyer et ami, Henri. Christian disparu le lendemain de la mort de Jeanne au petit matin. Il n’assista pas aux funérailles et personne ne pu dire où il était parti. Charles, inconsolable ne sorti de ses appartements que pour l’enterrement de sa femme et de son fils. Cinq jours plus tard, alors que le soleil était déjà couché, Charles entendit depuis sa chambre des bruits de sabots dans la cour. Il s’habilla un peu mieux, et descendit les escaliers pour arriver dans le grand salon. Henri et son père étaient déjà là, sur la grande table étaient disposées des armes, les meilleures que possédait la famille. Christian était posté près de la grande fenêtre qui donnait sur la cour, il tournait le dos à Charles. - « Vingt-cinq au mieux trente au pire, à douze lieux vers l’Ouest, ils se sont déplacés plusieurs fois mais il semble qu’ils restent là où je les ai laissé un peu plus longtemps si j’en juge par leur installation. Ils pensent être à l’abri au milieu de la forêt parce qu’ils sont loin des routes, mais ils ne gardent pas leur position et sont très mal défendus. » Christian se retourna vers les trois hommes et s’empara d’une épée qu’il fit glisser sur la table en direction de Charles. - « Etes vous prêt ? Mon frère ? » Charles prit l’épée dans sa main. - « Oui. Pas un seul ne survivra... Je le jure devant Dieu ! » Henri et Jean approuvèrent d’un geste et les quatre hommes prirent les armes qui étaient sur la table, pendant que dans la cour les quatre meilleurs chevaux de l’écurie étaient amenés entièrement harnaches. Ils mirent deux jours à retrouver le camp de la horde de bandits. Le troisième au soir après avoir longuement envisagé leur attaque, quatre hommes descendirent le long d’un petit ruisseau et entrèrent discrètement dans le camp. Avant que le premier brigand ne donne l’alerte les bandits comptaient déjà dix morts. Les quatre hommes tuèrent sans sourciller, sans parler, sans se soucier de leur vie, sans ressentir à aucun moment aucune pitié. Ils tuèrent les brigands jusqu’au derniers y compris les quelques femmes et les deux enfants qui faisaient partie de la troupe, y compris les blessés a terre, y compris leurs trois chevaux et leurs cochons. Ils mirent les corps dans une des huttes qui étaient montés et la firent brûler. Jamais aucun d’entres eux ne reparla de cette nuit là, jamais aucun d’entre eux n’oublia ce bain de sang et l’horreur de cette nuit là. Tous en furent profondément marqués, une cicatrice a vie dans une vie qui leur avait apporté tant de joie. Quand Blanche de Craon les vit revenir, elle su que ce qu’il s’était passé endeuillerait pour longtemps sa famille et la briserai. Christian de Craon parti le lendemain, comme à son habitude, sans rien dire. Il parti vers un long chemin solitaire qui allait le mener a bien des aventures jusqu’à ce qu’après beaucoup de détour, il entre au service d’un cardinal bien connu. Charles de Craon dit adieu à sa famille et se présenta quatre jours plus tard à l’Amirauté avec une lettre de son père et un diplôme de l’école navale. Il fut embarqué en tant que premier lieutenant sous les ordres du capitaine Villepreux sur la « Jeanne ». C’était pour lui un signe du destin et il aima ce bateau pendant deux ans avant de se retrouver en charge d’un vaisseau nommé « le Spartiate ». Jean de Craon parti très vite vers la cour s’appliquant dans les affaires du royaume plutôt que dans celles de son domaine dont il laissa la responsabilité a Blanche. Il fut reçu par le Roi qui au courant de son affaire lui proposa de le décorer d’un nouveau titre pour son action pour la « sécurité du royaume ». Le comte refusa en disant qu’une telle décoration serait à jamais entachée de sang. « Alors je n’ai que ma peine à vous offrir mon ami » aurait dit le souverain. Henri refusa la ferme qui lui était offerte et resta au service des Craon, très vite il devint l’intendant général du domaine au côté de Blanche de Craon. Parfois les affaires l’obligeaient à monter à Paris pour voir son maître. Le comte le recevait toujours en privé et sortait une ou deux bouteilles de son buffet. Il partageaient alors en vieux amis quelques vues sur le commerce ou sur la politique, mais jamais sur la famille… L’histoire qui est arrivé à cette famille n’aurait sans doute jamais eu aucun intérêt pour les habitants de Liberty. Liberty n’aurait sans doute eu aucun intérêt pour les Craon… s’ils n’avaient pas eu à venir sur Liberty. Bien plus tard dans leur histoire et bien inconscient de ce qui les attendaient et de leur destin.
Lizzie la 'Lame'
Lizzie la
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Posté le 27/01/2007 à 14:57:55 

Il manque un smiley spécifique pour commenter ce genre de textes... Un smiley avec un chapeau de mousquetaire, qui l'attrape avec une main et s'incline en le tenant devant lui. Chapeau bas...
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