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Rêve d'Orient 1 -2- 3  
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Sita LeRoy
Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 10/07/2021 à 12:27:59 

Elle le regarde boire ce breuvage puis Ching porte l'ochoko jusqu'à son visage. L'asiatique souffle doucement dessus et laisse le liquide franchir ses lèvres, le gardant quelques instants en bouche avant de le laisser continuer son chemin. La chaleur réchauffe d'abord son palais, puis sa gorge. Elle a essayé de faire au mieux et pour un néophyte cela pourra convenir. Pour elle cependant, il y a comme un manque. Une note qui est absente. Mais après tant d'années, cela n'est guère étonnant. La nipponne est tout de même ravie de retrouver ce souvenir même si pour elle il reste incomplet. Pour le redécouvrir dans toute sa dimension, le seul choix serait de retourner dans son pays, à l'endroit même où elle le consommait modérément mais toujours avec plaisir. Après cette première gorgée, elle répond à Alejo avec le sourire :

- Oh, c'est vrai. Pardonne moi cet oubli. J'oublierais presque par moment que nous sommes dans un rêve créé de toutes pièces par mes soins. Le rêve et la réalité de mes souvenirs se mélangent et se juxtaposent. Et non, tu ne me déçois pas le moins du monde. Je n'avais nullement l'intention de te faire boire pour t’enivrer, rassures toi...

lui dit-elle avec un clin d'œil savamment étudié, avant qu'un rire cristallin ne se fasse entendre.
 
- Certes. Théoriquement je n'aurais pas dû boire de saké et devrait entièrement me consacrer à ton bien être. J'espère que tu excuseras cette petite incartade ! Il me tardait de goûter ma petite expérience. Comment trouves tu le saké ? Meilleur que l'infâme sasékoi que l'ont trouvent ici j'espère ?!

Ching observe la réaction de son compagnon avant de lui rétorquer sur le même ton

- Si monsieur désire de la musique, mon shamisen, je l'espère, devrait lui ravir les oreilles.

Sur un ton plus sérieux, sans trace de badinage

- Ce sont des sons que les occidentaux, cependant, n'ont guère l'occasion d'appréhender. Et comme je te l'ai déjà dit, cet univers est pour moi mais également pour toi. J'espère te faire voyager dans une autre culture, te faire découvrir des choses comme tu m'en as fait découvrir dans le premier rêve que nous avons partagé ensemble. Alors, dis moi tout : un peu de musique, cela t’égayerait-il Alejo ?
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 12/07/2021 à 10:27:48 

"Tu l'as compris, je suis pour le respect de tes traditions. Et si celles-ci veulent que tu te consacres à mon bien-être... qui suis-je pour m'y opposer ?" répond-il avec un air victorieux.
De l'autre côté du monde, les japonais aussi ont compris comment profiter des femmes et ça n'est pas pour lui déplaire.

"Boire de l'alcool chaud, c'est... c'est étrange. Je reconnais le goût de la sasekoi mais en même temps, ce n'est plus le même. Les arômes sont plus subtils et la chaleur met tout de suite... plus à l'aise, je dirais.
Je ne suis pas sûr que ça ait du succès en Espagne, il y fait déjà trop chaud. Mais en hiver, c'est bien mieux qu'un thé !

Des fois, je regrette un peu de n'avoir que des souvenirs d'enfance d'Espagne. Et presque que du coin où je suis né. Je suis sûr qu'il y aurait plein de belles choses à découvrir et à te montrer."

Il repose sa tasse, maintenant vide et se penche un peu en arrière pour s'appuyer sur ses bras.

"Un peu de musique, oui. C'est peut-être moins bien qu'une danse mais..." taquine-t-il "... j'ai bien envie de t'écouter."
Sita LeRoy
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Posté le 18/07/2021 à 11:38:38. Dernière édition le 20/07/2021 à 20:35:17 

Lui lance un regard boudeur, avant de lui donner une ruade sur l'épaule.

- Cela m'aurait étonnée aussi ! Toi et les femmes alors ! Je me suis toujours demandé...Tu aimes la chasse mais aimes-tu être chassé ?

Ching le regarde puis éclate de rire.

- Oh tu sais, ce que je te montre semble te plaire mais les femmes n'ont jamais choisis ce métier. En règle générale c'était des femmes pauvres, vendues enfant. Elles terminaient dans une Okiya si elles avaient de la chance. Comme moi. Sinon, si on ne les trouvait pas assez jolies elles terminaient dans le quartier des plaisirs. Tout ce que tu peux voir est en réalité un monde bien brutal. Sous la couche de verni, qui n'est par ailleurs pas bien épaisse, il y a souvent de la souffrance associée. Je ne fus pas la plus mal lotie et j'estime que cet apprentissage m'a permis d'apprendre la vie et de forger mon caractère. Jeune fille, j'appréciais la beauté des choses que j'observais, les lieux, les gens et la distinction et la grâce des femmes. Je voulais leur ressembler. Mais je n'étais pas aveugle et malgré les souvenirs qui s'estompent je ne le suis pas plus aujourd'hui. Tu vois ce chignon ? C'était un véritable calvaire ! On tirait sur nos cheveux pour réussir à les structurer de la sorte, et puis, pour que notre coiffure ne soit pas défaite après la nuit, il fallait apprendre à dormir sur un repose nuque. Ce dernier était entouré de riz, si bien que le lendemain matin, tes cheveux en étaient recouverts. Il fallait tout recommencer. C'est la période la plus marquante pour moi : apprendre à dormir suffisamment statique pour ne pas quitter ce repose nuque. Cela m'a pris plusieurs semaines.

Fait un petit mouvement d'épaule

- Comme le Ying et le Yang dont je parlais tantôt, chaque beauté à son revers. Ne regrette pas ton passé, aussi bien tu aurais peut-être pu apprécier les beautés immuables de ton pays, mais tu aurais détesté ta vie.

Elle plonge dans son regard, ses yeux couleurs de pluie l'observant mais de ce fait révèle également une partie de son âme. Son pays, sa culture est sublime, mais la contrepartie a aussi un prix. Et ce prix, elle préfère l'oublier


- Très bien Alejo. Je vais te faire découvrir le Shamisen. Mais tu sais * dit elle sur le même ton * Je sais aussi danser, et même avec des éventails. C'est l'art d'être une Geisha....

Ses pieds se courbe et la femme met son poids sur ses derniers. Le mouvement est rapide et gracieux. L'hidalgo n'a pas le temps de répliquer qu'elle est déjà sur ses pieds et marche vers son instrument. Ching récupère dans une main son instrument ainsi que le bachi. La nipponne se retourne vers le centre de la pièce, dos aux décorations qui recouvrent les panneaux et fait face à la table dans l'espace qu'elle s'est réservé. Elle plie sa robe et s'installe de nouveau sur les genoux, avant de placer correctement son shamisen.
- Tu verras, les notes sont assez particulières. Le shamisen est fabriqué dans du bois de santal et une peau d'animal recouvre la caisse de résonance. Nous avons 3 cordes de soie et je les pincent grâce à cet objet * lui montre le bachi, un large sceptre d'ivoire *


- Cela fait quelques années que je n'ai pas joué, soit indulgent.

Les premières notes se font entendre, la musique est douce, apaisante. Une fois quelques secondes passées, Ching sourit. Il est manifeste qu'elle prend plaisir à entendre le son qui est produit sous ses doigts. De temps en temps, alors que son visage est penché vers l'instrument, elle jette un regard en coin à l'hidalgo pour se rendre compte du langage non verbal qu'il produit.
Les accords se tarissent alors. La japonaise prend une petite pose et après un sourire malicieux vers l'homme, elle reprend et cette fois la musique sera plus rythmée. La musicienne, prenant de l'assurance, ferme les yeux et semble vérifier qu'elle est capable de jouer ce type de cadence sans réel effort. Moins doux, l'hidalgo est mieux à même de comprendre et d'entendre ce qu'elle disait plus tôt. Ces tonalités sont particulières à son oreille. Parfois, une note le dérange, est-ce de la curiosité ? ou est-ce son cerveau qui a du mal à se familiariser avec ce qu'il entend ?

Toujours est-il que la joueuse continue avec zèle sa prestation. Une fois fini elle soulève les paupières et s'adresse à son comparse

- Pour la prochaine j'aimerais tenter quelque chose. Ferme les yeux s'il te plait.

La musique commence et Ching fermant les yeux se concentre. Rien de particulier au début mais petit à petit Alejo ne ressent plus la musique comme les précédentes. Le son du Shamisen ne sort plus de l'instrument à quelques pas de lui, mais c'est un peu comme s'il sortait des murs et l'entourait littéralement. L'hidalgo n'entend d'ailleurs plus que cela, la musique se fait omniprésente et bientôt des sons d'autres instruments viennent s'ajouter pour sublimer l'instrument de Ching, jouant en harmonie avec lui. Le shamisen garde la place d'honneur dans cette mélodie. Alejo aurait presque l'impression d'être revenu au temps ancien, au temps des samouraïs. Peut-être grâce au son verra-t-il un homme revêtir son armure devant lui ? Ou le combat de deux hommes aux sabres ? Ou encore une geisha dont il connaîtrait le visage danser devant lui ? Qui sait où son inconscient non impacté par Ching l’emmènera...

https://www.youtube.com/watch?v=Qc9U-Xx4EHw

Le silence revient. Ching reprend son souffle et une fois prête ouvre les yeux. Avec lenteur, sans brusquerie. La concentration demandée était un véritable effort pour elle. Une goutte de sueur roule sur sa tempe tandis qu'elle reste là. Scrutant Alejo.
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 20/07/2021 à 13:36:08. Dernière édition le 21/07/2021 à 11:15:15 

"Oh, tu serais surprise de savoir à quel point je me sens proie, souvent. La séduction est un jeu qui se joue à deux et fréquemment, je ne sais plus qui court après qui.
Et c'est mieux ainsi. Une proie qui ne se défend pas doit être bien fade. Tout comme une vie sans surprise."

Lorsqu'elle lui raconte son enfance, il fait une moue désolée. Lorsqu'elle en a terminé, il joint ses deux mains devant lui et s'incline pour elle, dans un geste sans doute digne d'un étranger maladroit.

"Je te présente mes excuses. C'était une plaisanterie mais elle n'était pas très maline.
J'aurais pourtant pu me douter que chez toi comme n'importe où, les hommes abusent de leur force et que personne ne choisit de se mettre au service d'un autre autrement que par une forme de contrainte."
Il fait une petite pause, la dévisageant lorsqu'elle le regarde.
"Sans doute que la belle couleur de tes yeux t'ont sauvé d'un destin plus sombre..."

Il fait un geste comme pour effacer cette histoire, préférant se concentrer sur ce qu'elle lui offre.
Il écoute attentivement la première mélodie.

"Je suis désolé mais je n'ai pas beaucoup de culture musicale. Je n'ai pas pris souvent l'occasion d'écouter de la musique sur Liberty, si ce n'est lors d'événements et c'était plutôt pour danser.
Je trouve ça plutôt joli. Ça invite au calme. Ça sonne un peu étrangement mais je m'attendais à plus de différence avec ce que je connais."

Il n'en dit pas plus, attendant la suite. Qui ne semble pas beaucoup le toucher. Lorsque Ching ouvre les yeux, il a encore la fin d'une grimace sur le visage.
"C'est... euh... plus difficile à aborder. J'ai un peu de mal à comprendre. Le jeu est impressionnant mais le résultat...
C'est assez déroutant..."

Il n'ose rien dire de plus et se montre surpris par la proposition de sa guide onirique.

"Fermer les yeux ? Tu es sûre ? D'accord, mais il faudra que tu fasses plus d'efforts pour soutenir le rêve."

Confiant, il se cale bien et ferme les yeux. Comme Ching s'en souvient peut-être lorsqu'ils ont pris un bain ensemble, le rêve perd en stabilité quand il n'a plus de repères visuels.
Mais les lieux sont à elle et elle n'a pas de mal à compenser son manque d'attention.
Il se laisse gagner par la musique et l'expérience qu'elle lui offre. Il est traversé, imprégné par les sons et les vibrations.
Le décor autour d'eux s'en ressent. D'abord parce que les lignes verticales semblent parcourues de vibrations au rythme de la musique, créant un effet visuel un peu étrange.
Ensuite parce qu'un sentiment d'urgence naît spontanément. Une urgence qui tourne au débordement.
Sans n'être plus guidé par la nippone, l'esprit d'Alejo plonge dans ses propres expériences pour associer quelque chose à cette musique.

D'abord, il commence à neiger. Des flocons irréguliers, très légers, qui virevoltent plus qu'ils ne tombent.
Ching a à peine le temps de s'interroger sur leur provenance que le jardin extérieur se remplit de pierres tombales chrétiennes. Le lieu n'évoque pas la peur ou une quelconque hantise. C'est juste un lieu.
C'est au moment où elle se rend compte que la neige n'en est pas, qu'il s'agit de cendres que la lueur d'un feu fait vaciller la lumière extérieure.
De la fumée noire commence à s'engouffrer dans la pièce, ondulant sur le plafond, preuve que le bâtiment est en train de prendre feu.

La respiration d'Alejo s'est accélérée au rythme de la musique, son souvenir n'a pas l'air très positif.
Tout ça n'intervient que vers la fin du morceau et ne dure guère longtemps. Ce sont plus des flashs qu'une vraie mise en scène.
Il ouvre les yeux brutalement et prend conscience de ce qu'il a créé. Aussitôt, les choses reviennent à leur place initiale : la fumée reflue, les flammes s'étouffent, les tombes s'effacent, les flocons de cendre cessent de tomber, laissant une fine pellicule sur la table...
Le silence revient.

"C'est... c'est une expérience forte que tu as fait naître là.
Il y avait beaucoup d'émotion dans cette musique, je l'ai vraiment ressentie.
Je crains de l'avoir un peu dévoyée. Ce sentiment de vitesse, les accords qui me semblent un peu dissonant... ça m'a ramené à autre chose.
Mais, c'était vraiment une expérience forte...
Sita LeRoy
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Posté le 23/07/2021 à 12:00:11 

Sa remarque concernant la seconde musique fait sourire Ching. Elle sait que la musique comme tout art est liée à la subjectivité de celui qui l'a perçoit. Mais, puisqu'ils sont là et qu'elle à la volonté de lui faire découvrir sa culture, elle enchaîne pour une troisième et dernière musique. La nippone n'aurait peut-être pas dû, à bien y réfléchir. Alors que ses yeux sont clos, elle ressent un changement dans l'atmosphère. Quelque chose gravite autour d'elle et se pose sur elle par intermittence. Elle ouvre les yeux pour découvrir les cendres ainsi que les pierres face à elle. Ses sourcils se froncent quand la fumée noire apparaît. La japonaise continue de jouer mais est visiblement interloquée par ce qui se passe devant elle. Ching ne sait si c'est l'hidalgo ou elle-même mais la fumée s'infiltre dans ses narines, lui faisant ressentir une difficulté à respirer, ses yeux la picotent également. En cet instant la peur surgit en elle car la femme ne sait pas d'où proviennent ces éléments. Son regard cherche le soutien de son compagnon, qu'elle ne trouve pas. Et c'est à ce moment qu'elle se rend compte que tous ces phénomènes proviennent de lui. Continuer ou arrêter de jouer ? Tout humain aurait arrêté pour s'éloigner avec empressement du lieu, pour retrouver ce sentiment de sécurité. C'est d'ailleurs ce qu'elle ferait par instinct. Ching se fait violence pour rester en place et continuer à jouer. Intérieurement elle se dit à elle même :

- C'est un rêve, rien de mal ne peut t'arriver ici. Tu ne peux pas mourir. Enfin il me semble. Mais non, bien sûr que non ! Aie confiance en Alejo. Il va se calmer. Tout rentrera dans l'ordre.

Dans sa propre tête, un flash survient. Ching se voit entouré de feu. Alejo est à l'extérieur du cercle et c'est à lui de faire disparaître ce brasier qui se resserre de plus en plus vers elle. La chaleur se fait sentir. Les premières flammes dansent autour d'elle, avançant puis se reculant sans cesse, venant lécher son corps. Quand son kimono prend feu, Ching projette ce qu'elle voit avec toute la force qu'elle peut encore avoir vers l'esprit d'Alejo.

Et puis tout s'arrête. La musique n'est plus qu'un souvenir fugace. Il ouvre les yeux et Ching ressent un profond sentiment d’accomplissement. Étrange d'ailleurs cette émotion en plein cataclysme. Haletante, comme si elle venait de faire un effort physique important, elle pose son instrument et ferme les yeux. Le temps de laisser à son invité les moyens d'arranger le décor. Ching se sent vidé de toute l'énergie qui l'habitait. Elle s’affaisse sur elle-même et entend les propos D'alejo. Dans un souffle elle lui murmure d'une voix éteinte

- Désolée, je crois que ma musique n'a pas dû te plaire...


Son corps s'effondre, sa tête heurte le tatami.



Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 24/07/2021 à 07:06:32 

Lorsqu'elle reprend ses esprits, sa tête est posée sur les genoux de l'hidalgo. Le rêve est toujours là, Alejo a pris le relais.
Il est agenouillé comme elle l'était et caresse doucement ses cheveux de jais. Elle peut sentir qu'elle regagne en énergie comme s'il lui transmettait une part de la sienne.

"Ça va aller. Ce n'est rien. Juste un... cauchemar. Après tout, ne sommes-nous pas dans un rêve ?"
Il lui sourit de manière apaisante.

"Je crois que l'expérience était un peu au-dessus de nos forces. Je ne suis pas habitué à côtoyer de l'art dans mes rêves. Et encore moins à le faire sans "tenir" le rêve moi-même.
L'art, ta musique, fait naître des émotions. Et les émotions ont un effet sur le rêve. Je crois que mes émotions ont dépassé ta concentration et altéré ton rêve.
Je suis désolé, tu étais en plein effort sur ta musique et j'ai baissé ma garde pour mieux en appréhender chaque parcelle.
C'est comme ça qu'on apprend..."

Lorsqu'elle est apaisée, il lui donne un peu plus d'explications.
"J'ai ressenti dans ce morceau une forme d'urgence. Son rythme, peut-être, je ne saurais pas le dire. Et l'inconnu, l'incompréhension...
L'un et l'autre m'ont ramené à un moment où j'ai ressenti des émotions similaires. Ne crois pas que ça soit ta musique directement qui m'a inspiré ces souvenirs. C'est plus... une association d'émotions qu'une association d'idées...
L'esprit, parfois, emprunte des méandres imprévisibles.

Tu te sens bien ? Tu penses pouvoir continuer ? J'aimerais vraiment qu'on aille jusqu'au bout de ce rêve.
Qui sait si nous aurons l'occasion de le reprendre un jour..."
Sita LeRoy
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Posté le 08/08/2021 à 15:33:01 

La japonaise ouvre les paupières. Il lui faudra plusieurs secondes pour comprendre où elle se trouve et pourquoi Alejo lui caresse les cheveux. Il a un regard et un visage apaisant, Ching se sent immédiatement en sécurité avec lui. Les images reviennent alors et à l'idée du feu qui fondait sur elle, un frisson glacé lui parcourt l'échine. Mais il est là et elle sait que tout ira bien. La nipponne l'écoute avec attention et d'une voix hésitante elle lui répondra :

- Je suis désolée Alejo, je ne pensais pas que ma musique aurait cette répercussion sur toi. Je n'aurais certainement pas dû te l'imposer. Les sons que tu as entendu ne te sont pas familiers. J'ai oublié que nous étions dans un rêve et qu'à tout moment il pouvait basculer. J'avoue que je n'aurais pas imaginé que cela puisse se finir en cauchemar.... Enfin.... Je sais que tu en as connu l'expérience mais je ne pensais pas l'expérimenter moi même.

Ching fronce les sourcils, essayant de remettre ses idées en place, puis, quand elle se sent prête sa tête quitte les genoux de son compagnon de rêve. Sa tête lui tourne un peu, elle se sent étourdie. L’asiatique pose la main sur l'épaule d'Alejo. Pour se rassurer, le rassurer lui, et sans doute aussi pour avoir un point d'encrage. Quelque chose qu'elle sait "vrai"

- Ne t'inquiètes pas, va, j'ai connu pire. Juste quelques minutes pour reprendre mes esprits et on continue ! Si j'ai voulu ce rêve c'était certes pour te montrer ceci. Mais ce n'en ai que le premier tableau. Je voulais quelque chose de ludique et d'agréable pour moi. Comme un retour aux sources. Mais, je n'ai pas demandé expressément ce second rêve pour ça. J'ai un but précis, et je tiens particulièrement à le terminer. Qui sait si un jour, tu n'auras pas besoin de ce que nous allons voir par la suite. J'ai l'intention de faire de toi le gardien de mes rêves et de mes souvenirs....



Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 18/08/2021 à 08:10:18 

L'hidalgo offre son sourire le plus rassurant - ou peut-être le plus charmeur - lorsque sa passagère pose sa main sur son épaule.

"Il faut expérimenter pour apprendre. Dès que l'on touche aux sentiments, les résultats peuvent être surprenants. Et l'art touche directement aux sentiments, c'est son essence.
Je n'avais jamais imaginé la musique comme tu le fais. C'était une expérience très intéressante.
Je n'aurai pas la possibilité de la reproduire, je ne m'y connais guère ; moi, je ne voyais la musique que comme un moyen servant pour la danse.
Mais si on peut s'exprimer à travers la danse, on le peut tout autant à travers la musique, sans doute. Tu pourrais certainement explorer cette voie."
Il rit doucement.
"Mais peut-être sur un registre plus conventionnel pour un occidental..."

Il s'incline lorsqu'elle révèle ses intentions.

"Je suis flatté de tant d'honneur et de confiance. Je ne suis que plus impatient encore de découvrir ça."
Sita LeRoy
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Posté le 23/08/2021 à 19:53:35. Dernière édition le 23/08/2021 à 19:53:44 

Ching écoute l'hidalgo, sa main toujours posé sur son épaule et sourit

- Tu me connais, j'adore danser, surtout aux bras d'un homme charmant ; mais en effet, la musique a une part entière. Ce n'est pas un moyen d’accéder à ses fins mais un moyen tout autant valable que la danse pour s'exprimer. La musique est un art, et comme chaque art, elle est difficile à appréhender dans son ensemble. Si le musicien réussit, il arrivera à faire parler son émotion et à la partager avec les spectateurs.

Tu sais, je ne sais pas si je te l'ai déjà mentionné mais mon instrument est bien sur Liberty. Cela faisait des années que je ne m'en étais pas servie car je ne l'avais pas emporté avec moi lors de mon premier départ. Mais dans le palais du gouverneur, j'ai fait construire une salle secrète. A l'intérieur se cachent mes affaires. Mes cartes, mes vêtements, mon shamisen, mes éventails bien sur.... J'y ai passé beaucoup de temps lorsque j'étais Gouverneur ou Général. Cela me permettait de réfléchir tout en me coupant du monde.... très peu de gens savaient... Je crois même que Dudu n'est jamais venu. J'y ai passé le réveillon de la Saint Sylvestre avec Terra une fois...

Ching semble sourire à cette époque lointaine, faisant remonter une foule de sentiments. Après quelques instants elle secoue la tête, comme pour chasser les images qui s'y bousculent et lui dit
- Enfin bref, mon Shamisen est bien à l'abri. Il faudrait que je pense à en jouer un peu avant mon départ. En attendant que souhaites-tu ? Veux-tu continuer et sortir d'ici ou deviser encore un peu ?

La nipponne tend le bras pour prendre la tasse de saké et y trempe les lèvres. Ce faisant, elle tente un effort mental pour réarranger sa tenue. Alejo peut voir quelques ajustements. Une mèche rebelle qui en un claquement de cils reprend sa place ou bien encore son Obi dont le nœud est refait en un tournemain.
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 24/08/2021 à 12:41:23 

"Une salle secrète ? Ça alors... J'étais loin d'imaginer que tu ais pu laisser des affaires sur l'île aussi longtemps.
Dommage, tu aurais pu me jouer la musique de ton pays en vrai, ça aurait été moins animé.
Tu es donc une artiste dans bien des domaines. C'est impressionnant. Sans doute que ton éducation a permis de révéler ta sensibilité."

L'hidalgo également se replace correctement pour reprendre sa tasse en main.

"Hum... Je crois que je préfère qu'on discute tout en marchant. On risquerait de parler ici toute la nuit et de nous réveiller avant d'avoir vu tout ce que tu veux me montrer.
Dès que tu te sens de repartir, je te suis."
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Posté le 30/08/2021 à 18:18:49 

Ching sourit à Alejo et termine doucement son saké sans mot dire. Lorsqu'elle juge que son hôte est également prêt, elle exerce une légère pression sur ses talons et se relève avec l'aisance nécessaire pour porter un kimono aussi lourd sans que son effort soit visible pour autrui.

Elle marche jusqu'au panneau qui les emmènera dehors et se retourne pour le regarder. Elle lui sourit presque tendrement. Bientôt, elle l’amènera dans un endroit lourd de sens pour elle. Si ici c'était un prémice au rêve qui permettait de remonter des souvenirs relativement agréables, le prochain sera bien différent. Si elle prenait son temps, c'était sans doute pour éloigner ce moment. A la fois redouté mais qui pourrait bien être primordial pour l'avenir. En tout cas pour son avenir à elle. Ching plonge ses yeux couleurs de pluies dans les siens puis détourne le regard qu'elle laisse poser au sol.

Les chausses des deux protagonistes se trouvent à l'endroit où se projette son regard. D'un mouvement rapide, elle glisse ses pieds dans ses Geta en bois de saule et marche sur la petite terrasse qui agrémente l'ensemble de la maison. Quelques pas plus loin, elle s'arrête pour attendre son compagnon. Devant un cerisier en fleur Ching se perd dans la contemplation des Sakura en attendant qu'il la rejoigne.



Instinctivement, comme si son esprit avait décidé pour elle, son kimono change pour revêtir et faire l'apanage de ses jolies fleurs si chères à son cœur. Le vert d'eau de son habit n'est qu'une mise en valeur de la délicate couleur pastel qui est présente pour créer les sakura.

- Ces fleurs ont toujours été un point d'ancrage pour moi. Leur parfum délicat, leur vision m'apaisent. Je voulais prendre le temps de les voir une dernière fois avant de quitter ce lieu.

L'asiatique lui sourit une nouvelle fois et continue son chemin. Si l'hidalgo se tient proche d'elle, il n'aura aucun mal à identifier la touche de parfum qui se trouve dans son sillage.

Au détour d'un angle, leur chemin les fait cheminer le long d'un jardin sec. La jeune femme regarde du coin de l'oeil Alejo, car elle n'en a elle même jamais vu en dehors de son pays d'origine. Son regard le sonde et semble chercher à savoir ce qu'il en pense.



Au loin, à l'extrémité de la maison et à la fin de ce jardin, Ching et Alejo arriveront invariablement vers un haut muret qui jure étrangement avec le décor qu'elle crée depuis le début de ce rêve. Encastré à l'intérieur, une porte massive et sombre les attend, laissant planer dans l'atmosphère une certaine angoisse. Imperceptiblement le pas de Ching se fait moins léger comme si elle était en proie à une agitation intérieure, proche de la détresse.




Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 06/09/2021 à 10:31:23 

Alejo suit le mouvement. Comme son hôte - la grâce en moins - il se lève et se dirige vers l'extérieur. Lorsque Ching se tourne vers lui, il lui faut quelques secondes pour accrocher son regard tant il semble occupé à admirer l'architecture du lieu, se perdant dans des détails qui pourtant soulignent l'exotisme de l'endroit : les plafonds, les tatamis, la décoration... tous ces petits riens qui sont naturels pour l'une mais complètement étranger pour l'autre.
Surpris de la voir l'observer, il lui rend son sourire, légèrement intimidé avant de se concentrer sur les ballerines noires qui servent de chaussures à son costume.

Il lui faut quelques pas pour rejoindre la rêveuse et retrouver encore le thème des fleurs de cerisier. Leur image et plus particulièrement leur parfum en deviennent indissociables de la jeune femme, ne faisant plus qu'un dans son esprit.
Il verbalise alors, presque malgré lui, ce qu'il pense depuis le début du rêve.

"Tu es troublante, Ching. Tu es particulièrement séduisante ici, chez toi..."

Il ne rajoute rien, se contentant de la suivre. L'approche du jardin sec le laisse perplexe : encore une subtilité de cette culture qu'il ne comprend pas bien, se demandant d'abord quel animal a pu faire ces traces. Puis interroge "Je suppose que c'est un art particulier, mené par des... jardiniers... spécialisés ? Un symbole de la beauté du dénuement ? Ou un jardin hivernal ?"

Lorsqu'enfin, ils arrivent face à la porte à la présence si déplacée dans ce décor, sa tenue a changé, il est revenu à des vêtements qui lui correspondent mieux : une chemise blanche, un gilet bleu-vert assorti à son pantalon, des bottes noires montantes. Et son tricorne.
Il se contente de prendre la main de sa passagère pour l'encourager silencieusement.
Sita LeRoy
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Posté le 09/09/2021 à 21:58:23 

Ching lui lance un petit regard taquin quand il lui fait ce compliment, mais décide de ne pas lui répondre et de poursuivre son chemin à ses côtés. L'effleurant de ses vêtements tandis qu'ils cheminent ensemble vers la suite qu'elle prévoit.

A sa question concernant le jardin sec, l'asiatique pose son regard sur les graviers.

- C'est un art qui facilite le calme et la méditation. Ce sont les prêtres qui ont créé ce type très spécifique de jardin. En l'an Kamakura si je ne me trompe pas. Il y a plusieurs siècles de cela. Puis les prêtres ont peu à peu laissé la place à des jardiniers professionnels effectivement : les senzui kawaramono. Ils étaient d'ascendances populaires et leur métier leur a permis de prendre un certain essor dans la société et pour les meilleurs une véritable reconnaissance. Tu te rappelles, mon pays est essentiellement gouverné par des militaires et la religion est très présente. La médiation compense en quelque sorte toute cette violence. La composition du jardin ressemble un peu à un jardin traditionnel. Des rochers pour les montagnes, de la mousse pour les végétaux et les graviers représente l'eau. Tu peux remarquer la façon dont les formes de ces derniers sont créées pour évoquer la forme du courant.

Ching se tait de nouveau et lui laisse le temps d'assimiler le décor et les explications données. Devant la porte, Ching observe son compagnon. Son regard traîne sur sa tenue avant de se concentrer sur la porte. La sensation de sa main sur la sienne lui fait du bien. Alejo peut d'ailleurs la sentir légèrement tendue. L'asiatique serre sa main, et pose l'autre sur la porte elle-même en fermant les yeux. Quelques secondes passent, en silence. Une légère pression et celle ci s'ouvre en grinçant sur ses gonds. La nipponne entraîne l'hidalgo à sa suite enjambant presque le seuil de la porte avant de laisser échapper un soupir et d'ouvrir les yeux.

Alejo peut voir se dérouler devant lui une forêt de bambous. Elle est luxuriante et très verte. Aussi loin que porte son regard, il ne verra que des arbres. Levant les yeux, il n'apercevra qu'une pointe de ciel bleu et du vert à perte de vue.


 La jeune femme, quand à elle, n'est plus en kimono de soie. Elle a revêtu ce qui semble être une tenue faite pour l'occasion. Une robe, un foulard et un chapeau tressé, de couleur verte également pour se fondre dans le décors. A bien y regarder, cette tenue lui semble familière. Dans sa main, Ching porte une arme et regarde les alentours, tendue, aux aguets.



Semblant se détendre peu à peu la femme explique à son invité :

- Nous sommes ici en Chine. C'est l'endroit où j'ai vécu pendant toutes ses années. La forêt où nous sommes présentement jouxte le village de pêcheurs dans lequel mon fils a grandi. Et c'est dans cette forêt que j'ai rencontré mon mari.

Un sourire s'esquisse sur son visage et instinctivement Alejo sait qu'ils passeront par ce point.

- Si j'ai voulu faire ce dernier rêve, c'est pour qu'un jour, en cas de besoin, tu saches venir me trouver. Que l'endroit te sois familier et que tu en connaisses les secrets…




Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 10/09/2021 à 14:26:21 

"Haha ! Je savais que ça allait être un truc comme ça !
Un nouvel art avec des jardiniers-moines, je ne suis pas déçu. Je commence à comprendre ton pays."

Il fallait bien qu'il la taquine une dernière fois sur ses origines, ayant bien compris qu'ils allaient délaisser ce pays pour un autre, derrière cette porte intimidante.
Et ce qu'il y trouve derrière est... presque trop sobre.

"C'est les pandas de Liberty qui seraient contents d'un endroit pareil ! Ca en fait, du bambou..."

Puis, redevenant un peu plus sérieux :

"Je veux bien que tu me racontes à nouveau comment tu es arrivée en Chine. C'était un simple voyage ?
Et aussi... mais ne le prend pas mal... comment un pêcheur - fût-il fils d'un chef de village - a réussi à te séduire au point de te garder près de lui plusieurs années.
J'avoue que... ça ne va pas vraiment avec l'image que j'ai de toi. T'imaginer ambassadrice en Europe, d'accord. Mais femme de pêcheur... j'ai plus de mal..."
Sita LeRoy
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Posté le 16/09/2021 à 23:14:52. Dernière édition le 16/09/2021 à 23:17:36 

Ching jette un regard à l'hidalgo. Serait-ce un trait de déception dans ses prunelles? Le rêve et les décors qu'elle crée pour lui et pour elle ne sont en rien inquiétants. C'est plutôt le souvenir qu'elle essaye de refouler en elle mais qui remonte malgré tout à la surface et la laisse telle qu'elle est actuellement : tendue et indécise. Car en entrant ici , la première pensée qui l'accable et la hante c'est l'image de son mari se faire tuer sous ses yeux et sous celui de son petit garçon. Des souvenirs de cette forêt elle en a des bons, des magnifiques même, mais ce sont les plus douloureux qui se déroulent actuellement en elle. L'asiatique tente de se focaliser sur son compagnon de rêve et rit nerveusement à sa blague sur les pandas.

La femme l'entraine d'ailleurs et marche d'un pas leste, semblant les mener à un endroit particulier. Tandis qu'ils cheminent, elle l'écoute et lui répond, ne sachant trop que dire.

- Je suis arrivée en Chine après avoir quitté Liberty, quelques mois plus tard. L'île, je l'ai quittée portant le fruit conçu avec amour. Mais l'ayant perdu au cours de mon voyage de retour, je n'étais plus moi-même en revenant sur le continent. Une amie chère à mon cœur a veillé sur moi le temps que je reprenne des forces et que je trouve un objectif à ma vie. Quelques mois plus tard, après avoir voyagé ensemble en Europe, en Hollande et en France principalement, notre chemin a bifurqué. Terra a souhaité partir découvrir le nouveau monde et moi, qui ai toujours été attiré par mes terres natales, je voulais découvrir un pays d'Asie, rencontrer une nouvelle culture et de nouveaux paysages.
Dans ma jeunesse j'étais une vraie baroudeuse, je tenais difficilement en place dit elle en rigolant, et découvrir le monde était pour moi un rêve. J'avais soif de connaissances et d'expériences. Comme bon nombre d'occidentaux se rendant dans ce pays, j'ai suivi le tracé de la route de la soie et j'ai donc emprunté un navire commercial. Mais une fois débarqué et ne parlant pas la langue, j'ai préféré partir seule en suivant la côte. J'allais de village en village en faisant attention sur les routes. Tu te doutes bien de ce qu'il peut arriver à une femme seule sur les chemins. J'ai donc dû utiliser plusieurs fois mon arme. A l'époque j'étais une combattante aguerrie, ayant quitté Liberty au sommet de ma force et de ma jeunesse. J'avoue qu'avec les années passées en Chine je me suis un peu ramollie. Venir ici quelques mois m'aura permis de m'entraîner de nouveau.

Elle s'arrête soudain et regarde le lieu qui se dresse devant elle. Un large sourire illumine son visage et ses traits.




- C'est ici que j'ai rencontré mon mari ...

Alejo peut observer les environs. Il n'y verra rien de particulier. Juste des arbres qui s'enchaînent et un espace disponible pour travailler.

 
- Je me tenais exactement à l'endroit où nous sommes et lui était là-bas, entouré d'un groupe d'hommes.


Elle lui montre du menton un endroit face à eux.

- Tu sais, je ne sais pas comment tu me vois mais je n'ai jamais été une femme aimant le pouvoir. Certes, j'ai tenu quelques rôles sur Liberty et j'ai été diplomate. Cela étant, en dehors de cela j'ai eu une existence compliquée, ou plutôt chargée en rebondissement mais simple. Je n'ai jamais vraiment vécu dans le luxe. Je n'ai jamais eu une vie opulente. La seule chose où je me reconnais un penchant, c'est mon style vestimentaire. Je peux me vêtir simplement, comme actuellement, mais effectivement j'ai la coquetterie d'apprécier les belles robes quand l'occasion s'y prête. Je ne suis donc pas de ces femmes qui feront un mariage arrangé pour épouser un riche mari. J'ai toujours souhaité un mariage d'amour. Et c'est ce que j'ai fait avec Li. Pourquoi lui et pourquoi pas un autre ? Je ne sais. C'est ainsi. Je ne recherchais pas l'amour en venant dans ce pays et malgré tout je l'ai trouvé en sa personne. J'aurais même tendance à dire que c'est lorsque l'on s'y attend le moins qu'il vient frapper à notre porte. C'était un homme simple, séduisant, avec un charisme qui auréolait tout son être. Il était drôle, parfois même sans le vouloir. Lorsque je l'ai rencontré, je ne parlais pas sa langue, juste quelques mots. Il s'en est découlé des situations cocasses et le fait qu'il se charge de m'apprendre leurs us et coutumes nous a énormément rapprochés. Ajouté à cela un regard lumineux et un sourire charmeur... il n'en fallait pas plus pour qu'une jeune femme tombe éperdument amoureuse. Je me demande....

Ching ferme alors les yeux, et cherche à créer une vision mentale. Elle est assez sujette à la chose. La méditation aidant, il lui arrive fréquemment de visualiser son fils ou son défunt mari. Elle modélise une peinture dans ses pensées. Elle se tient debout dans une robe typiquement chinoise : un habit du dimanche, dans les tons roses et à col mao. La robe, fendue sur un côté, permettrait lors de ses mouvements de regarder son mollet et l'arrière de sa cuisse. Ses cheveux de jais, remontés en un chignon travaillé et orné d'une fleur de la même teinte que sa robe, et des boucles d'oreilles pendantes encadrent son visage. Son poignet se pare d'un splendide bracelet de perles à plusieurs étages et est posé avec affection sur l'épaule de son mari. Lui est assis sur une chaise, les cheveux de la même couleur que ceux de son épouse. Il a une tenue de belle facture, tout comme elle, montrant sans doute le rang qu'il occupe au village. Mais la tenue est sobre et noire. Seules des manches blanches viennent égayer l'habit. Une broche orne son torse, possiblement un cadeau de sa femme, se tenant dignement à ses côtés. Son visage est lumineux de bonheur. Il semble heureux de poser et si l'image était animé, on imaginerait sans mal ce dernier se tourner vers la femme pour la prendre dans ses bras et l'embrasser.

Don Alejo, qui ne comprend sans doute pas ce qui se passe et se demande pourquoi l'asiatique s'est arrêtée en fermant les yeux, voit apparaître sur son visage un sourire. Puis cette dernière fronce les sourcils. Un signe de concentration chez elle.

Ching, lorsque cette vision est assez nette et stable projette cette image en dehors de sa pensée. Elle ne sait pas si l'expérience fonctionnera. Si Alejo sera assez réceptif pour la capter. Elle ne sait même pas si cela apparaîtrait devant eux, tel des statues de sel ou de marbre ou dans l'esprit de son compagnon. Mais tant pis, les expériences sont faites de ça. D'ignorance. Parfois elles fonctionnent et parfois elles restent dans le néant. La nipponne garde les yeux fermés et toute sa concentration, attendant un signe ou une parole d'Alejo.

 
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 23/09/2021 à 14:32:06 

"Je le vois." se contente de dire Alejo.
Son esprit et celui de Ching sont liés, même s'ils restent clos. Mais lorsque l'apprentie rêveuse lui ouvre une porte vers ses souvenirs, son mentor peut y accéder.
L'expérience n'est d'ailleurs pas forcément très agréable puisqu'elle peut sentir sa présence, plus intromise que dans le rêve.
"Merci de me présenter ton époux.
Je suis désolé si ce que j'ai dit était maladroit, ce n'était pas une critique à son intention. C'est "village de pêcheurs" qui m'a rappelé le village Sysaide et je ne l'associais pas vraiment à ce que j'imaginais de ton vécu en Europe.
Je suis conscient qu'il ne faut juger autrui à son apparence ou son origine. N'ai-je pas vécu plus de 2 ans dans un village de chasseurs noirs, partageant la vie de l'une d'entre eux ?
Mais je reconnais que dans mon souvenir, tu étais plus... comment dire ?... d'origine plus élevée que tu ne me le racontes."

Il fait un petit mouvement de tête montrant qu'il est désolé.

"Tu as bien fait de voyager. J'ai beaucoup aimé ma découverte de l'Afrique et ça m'a donné envie d'en voir plus. Le monde est encore si vaste. Mais Liberty agit comme un aimant et c'est difficile de la quitter.
J'aurai au moins vu un peu du Japon et de la Chine, en rêve..."

Avant de lui laisser le loisir de continuer cette visite, il demande tout de même.

"Ai-je bien compris ton propos ? Quand tu as quitté Liberty, tu étais enceinte ? D'une grossesse qui n'est pas arrivée à terme ?"
Sita LeRoy
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Posté le 10/10/2021 à 12:11:21 

La nipponne laisse son esprit se tendre vers Alejo et l'envelopper le temps pour lui d'observer l'image qu'elle lui offre. Mais, sentant sa présence en elle, là voilà mal à l'aise, se posant des questions " Et s'il arrive à entrer dans ta tête ? " , " Si d'un coup, d'un seul il était capable de savoir tout ce qui se passe dans ta tête ?" " Les pensées qui te traversent présentement, et même pire, celles que tu aurais pu avoir ?" " Ah non non non ! Hors de question ! "

Son esprit s’arque boute alors, le repoussant sans ménagement vers la sortie de son esprit. Elle ne cherche ni à lui faire mal, ni à le vexer mais c'est comme si elle ressentait une sorte d'urgence à lui faire quitter sa tête. Lui montrer son mari, elle l'avait fait en suivant une sorte de pulsion. Se demandant "Et si j'y arrivais ? Tentons l'expérience", elle ne pensait pas à mal et ne cherchait pas à voir plus loin. Mais n'étant que peu habituée à la magie, la présence intrusive d'Alejo lui fit peur. La seule façon de reprendre le contrôle était de le sortir de sa tête. Avec énergie.
 
- De.... de rien. Oh, ne t'en fais pas. Je ne l'ai pas pris pour une critique je t'assure. En un sens tu as raison : La vie y est simple et modeste. Le seul luxe dont se pare ses habitants, c'est leurs habits de cérémonie.. et la beauté de la maison du chef de village. Ils en sont très fiers. Leur exploitation ici se fait sur trois axes principaux : le poisson, cette forêt de bambous et une rivière qui se situe un peu plus loin au nord. Elle est communément appelée la rivière de perle.

Concernant ma condition... je ne sais pas si elle est plus élevée à dire vrai. Je suis née orpheline, mon père et ma mère sont morts le soir même de ma naissance. Mon père était un corsaire Anglais du nom de John R. Jefferson. Le métissage de mes yeux est sans nul doute son plus bel héritage. Ma mère, elle, était mariée à un général local et interprète auprès du Seigneur. Elle vivait à Kendai et de par son expertise de la langue Anglaise a passé un temps considérable avec mon père. Ce dernier rendit son dernier soupir en essayant de s'enfuir avec ma mère, tué de la main de son rival. Ma mère est morte en me mettant au monde, de douleur et de chagrin. Par la suite je vécue simplement avec une jeune femme attachée au souvenir de mon père. Son épouse légitime. Ils ne se sont jamais vraiment aimés, c'était un mariage de convenance. Mais elle se sentait en quelque sorte redevable. Sans lui, sa vie n'aurait pas été ce qu'elle a été. Pour le reste, le maniement des armes, ma période Maiko, puis mon voyage sur Liberty, je ne le dois qu'à un coup du sort et sans doute aussi à mon esprit en perpétuelle rébellion.
 
Ching sourit amusée à ses souvenirs lointains.
 
 
- Je comprends parfaitement ce que tu veux dire concernant cette île. J'ai un souvenir ému et tendre du Japon. Un autre heureux de la Chine. Mais je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu'ici. Les combats réguliers, mettant ta vie sur le fil, et d'un autre côté les rencontres spontanées et merveilleuses que l'on y fait. Certaines personnes laissent une trace indélébile dans ton cœur.
 
La femme laisse son visage observer cette forêt alors qu'elle revoit les gens qui ont compté pour elle sur cette île.... Yasmina, Meredith, Slaughter, Dulcina, Terra, Foxy, Sora, Mad et Luun pour ne citer qu'eux. Cette île les aura vu grandir, cheminer ensemble et puis finalement se séparer. Pendant un instant ses prunelles se voilent de tristesse, avant que la japonaise ne laisse fleurir un nouveau sourire sur ses lèvres. Autant chérir son passé, mais ne rien regretter. Car tout ce qu'elle a vécu, là amené ici. Alors qu'elle pose de nouveau les yeux sur son comparse, à sa dernière question elle rougit
 
- Tu as parfaitement compris mon propos. En réalité, j'aurais même eu deux grossesses avant de quitter l'île. La première avec Jovic, mais la guerre et une blessure me l'aura fait perdre. Il aura fallu cette épreuve pour comprendre que malgré mon jeune âge j'avais le désir de voir naître cet enfant. Et ensuite, ma seconde grossesse aura été la raison de mon départ de l'île. l'Angleterre étant divisée, les MaNo en ayant eu après ma vie, je ne pouvais rester ici. J'étais lasse et je voulais le mettre à l'abri. Le coup du sort en aura décidé autrement. * Hausse les épaules, ne voulant guère revenir sur ce passé douloureux * Tu te doutes à présent, que je chérie autant que possible mon fils.
 
Tout en lui parlant, elle l'entraîne un peu plus profondément entre les arbres. Ses pas semblent la mener là où elle le désire, sans qu'elle ait besoin de réfléchir. Comme si le chemin qu'ils parcouraient tous deux avait été sillonné un nombre incalculable de fois. Soudain, Ching s'arrête, et lève le regard pour admirer le ciel.




Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 14/10/2021 à 00:03:56 

Le rêveur réprime un petit rire, répondant aux questions qui n'ont pas été prononcées.

"Rassure-toi, je n'ai accès qu'à tes pensées superficielles même lorsque tu m'ouvres ton esprit. Peut-être que je pourrais fouiller un peu plus mais je ne l'ai pas fait. Et pour dire vrai, je n'ai guère d'expérience dans ce domaine là.

Même avec Esther ou Kristal, dès lors qu'un esprit cherche à entrer dans un autre, il y a une réaction instinctive de rejet. Le résultat est donc globalement désagréable, je n'ai guère insisté.

La communication via la projection d'images est la plus facile. Avec un bon niveau d'intimité, on peut aussi projeter des images, des pensées ou des sensations directement. Ça, ça peut donner des résultats... intéressants..." dit-il en rougissant un peu à cette pensée.

Comme elle se livre à lui, il ose faire un peu la même chose : "Entre nous, j'appelle Kristal "mon oiseau de nuit". Et en rêve, j'arrive à la faire voler. À nous faire voler ensemble. Le vol est une chose difficile parce qu'éloignée de la réalité. Marcher dans les airs, c'est faisable mais planer et voler... ça demande un apprentissage et une forte communion. Je te déconseille d'essayer si tu ne veux pas avoir rapidement mal au coeur."

Puis il rajoute "Mais du coup, voilà que je m'interroge sur ces pensées que tu aurais pu avoir et que tu veux garder loin de moi... Haha !"

Il retrouve son sérieux en l'écoutant évoquer son passé.

"Tu as donc du sang européen ? Tu vois, je l'ignorais également. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre de toi.
Et si peu de temps...

Si tu me précises que ta première grossesse te vient de Jovic - je me souviens encore de lui - c'est que la seconde ne l'est pas ?
Rien ne t'oblige à me donner plus de détails, bien sûr, si tu préfères garder ça pour toi."

Puis, comprenant qu'ils arrivent à un nouvel endroit ayant une signification pour elle, il plaisante.

"Et si nous continuions ce voyage au lieu de tant de digressions ?"
Sita LeRoy
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Posté le 13/11/2021 à 12:41:38 

La nipponne l'écoute parler et s'amuse de le voir rougir. Le connaissant, elle sait très bien quel type de sensation il a souhaité expérimenter en partage.
 
Lorsqu'il parle de vol, elle le regarde avec une lueur de surprise et d'intérêt dans le regard. Ching n'aurait jamais imaginé cela possible. Son cerveau, sans doute habitué à la gravité terrestre, pensait qu'il en était de même dans les rêves. Instinctivement la femme aurait envie d'essayer, d'expérimenter une chose impossible à faire dans la vraie vie. La perception de voler devait être fabuleuse. Et avec un peu de travail, sentir le vent dans ses cheveux et sur son visage. Ses yeux brûlent d'un désir soudain pour l'expérimentation, rapidement mise à mal par le rejet de son partenaire de rêve. Elle a une grande peine à cacher sa déception, mais sans doute que l'hidalgo souhaite garder certaines choses pour lui et ses femmes. Garder une sorte de communion d'esprit liée à elles et qu'aucune autre voyageuse du rêve ne pourra appréhender.
 
Gardant ses pensées sous silence, les dernières et celles qu'Alejo aimeraient connaitre, la jeune femme se ressaisit. Ils sont ici dans un but précis. L'attrait d'un vol est certes assez intense mais ce qu'elle veut lui montrer l'est bien plus.
 
- Si tu me le déconseilles alors tant pis. De toute façon, tu m'en parles comme d'une chose que je pourrais faire sans toi. Tu te doutes bien que cela serait impossible. Tu es bien le seul rêveur que je connaisse...D'ailleurs, dis moi, en dehors d'Esther t'est-il arrivé d'en rencontrer d'autres ? Et de savoir les reconnaître sans qu'ils en fassent mention ?
 
Elle s'amuse et lui rétorque
 
- Oh, mais il y a sans doute beaucoup de choses que tu ne sais pas de moi. Et inversement, beaucoup de choses que j'ignore de toi. Mais, je trouve que nos rêves tendent à nous rapprocher comme aucune autre conversation ne saurait le faire. Pour te répondre, ma relation avec Jovic n'a pas duré longtemps. Nous étions trop différents et c'était l'œuvre de mon frère de cœur Mad Wiggins. * ses yeux sourient à l'évocation de l'homme qui a foulé l'île en même temps qu'elle * Ma seconde grossesse est le fruit d'un amour passionnel avec un Français. Notre relation a mal démarré * rigole * Il se peut qu'à plusieurs reprises , lors de guerre, je l'ai renvoyé sans ménagement vers les infirmières. A l'époque, j'étais bien plus forte que lui, passant mes journées à m'entraîner avec rigueur et acharnement. C'est dans ce climat que nous avons commencé une correspondance, pas très amicale au début. Lorsque je suis revenue ici en février j'ai tenté de savoir s'il demeurait encore ici. Mais les années ont passé, et l'île a perdu toute trace de lui. Il s'appelle Luun. Et j'espère que là où il se trouve à présent il est heureux.
 
Un sourire nait sur ses lèvres et elle se prend à l'imaginer père de famille, marié à une sublime femme et avec deux ou trois bambins. Un métier à la cour. Au vu de son intellect et de son phrasé, sans doute un diplomate ou quelque chose s'en rapprochant.
 
Alejo la sort de ses pensées et elle lui montre le ciel au-dessus de leur tête.
 
- Tu as raison. Ceci est un endroit particulier. Imprime le bien dans ta mémoire. Il n'y a pas deux endroits tel que celui-là dans cette forêt, et ce ciel de bambou te guidera si jamais tu viens un jour ici dans la réalité.
 
 
Un peu plus loin, mais seulement à quelques mètres, l'hidalgo peut constater un chemin de bois. La femme lui montre de la main et s'en approche.



- Tu vois ceci ? Juste derrière ces rochers puis ces arbres se cachent un passage.
 
Elle se glisse entre les tiges de bambous et l'entraîne à sa suite. Arrivant au bout de quelques pas devant un décor basique sans traces particulièrement intéressantes, la Japonaise se penche et enlève des morceaux de bois traînant sur le sol. Révélant par la même occasion un trou dans la terre.


- C'est un passage. Il est utilisé en cas de danger. Lorsque des clans ennemis s'introduisent au village, les femmes et les enfants l'empruntent et arrivent jusqu'ici. Ils attendent en sécurité le temps que les guerriers et moi-même nous occupions du problème. L'autre entrée se trouve au sein même du village. Je te montrerais l'endroit exact...

Spoiler
Musique thème = https://youtu.be/9uDZGNw819c?t=27" href="https://youtu.be/9uDZGNw819c?t=27" target="_blank" rel="noopener noreferrer">https://youtu.be/9uDZGNw819c?t=27
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 13/11/2021 à 17:50:24 

"Le souvenir d'une trouée dans une forêt de bambous comme seul guide ?
Waouw... On ne peut pas dire que ça soit une tâche facile. Es-tu sûre que ça suffira ? Elle est grande comment, cette forêt, dans la réalité ?
Combien d'années se sont écoulées depuis ce souvenir ? La végétation a dû changer depuis.
Il faut au moins que je me localise par rapport au village : orientation, distance..."

Soudain projeté dans le concret du projet de Ching, l'hidalgo s'inquiète. Ça lui semble une lourde responsabilité de devoir mener une opération de libération dans un pays dont il ne sait rien, à l'autre bout du monde.

"Je ferai au mieux. L'esprit à tendance à combler les vides naturellement. N'hésite pas à insister sur les points précis dont tu te souviens, les particularités des lieux..."

Il soupire, soudain ramené à la proximité du départ de la nippone et au temps trop court qui lui reste.

Choisissant d'en profiter plutôt que de se lamenter, il revient sur leur discussion.

"Luun, disais-tu ? Je ne l'ai pas connu personnellement, mais tu n'es pas la première à m'en parler. Un séducteur, sans aucun doute...

Pour les rêveurs, oui, j'en ai rencontré d'autres. Le sorcier Chii-ka est un rêveur aguerri tout comme la guérisseuse Maya. Et je ne serais pas surpris que Lolipa y soit initiée.

En Afrique, nombreux sont les Peuls à avoir des prédispositions. Leur shaman en premier, bien sûr, mais les rêves font partie de leur quotidien. Khadija avait des dons et il y avait plusieurs Gardiens des rêves dans le village.

Pour autant, non, je n'ai pas moyen de reconnaître un rêveur.

Hum... Je n'ai jamais vraiment abordé ce sujet, mais ça m'étonnerait que tous les Peuls aient du pouvoir et pourtant, les rêves sont inscrits dans leur société. Peut-être qu'il n'est pas indispensable d'avoir ce pouvoir pour rêver, seul. Les bonnes herbes, le bon rituel, un travail sur soi... Ça pourrait suffire, en tout cas. Je suis désolé, c'est un peu tard pour que je m'en occupe désormais. Mais peut-être y a-t-il des rêveurs en Chine ?

Un exercice que je faisais beaucoup au début, c'est d'écrire mes rêves, de manière la plus détaillée possible. Cela permet de faire disparaître le côté flou et approximatif du rêve dans la mémoire. Ça stabilise la perception.

Et aussi de me fixer un objectif simple et essayer de le projeter dans mes rêves chaque nuit. C'était de cueillir une orchidée.

Petit à petit, j'arrivais à imposer cette idée au rêve. C'est comme une porte d'entrée.

Tu pourrais essayer à l'avenir. Ça pourrait avoir des effets. Et ce sera toujours utile lorsqu'on rêvera de nouveau ensemble."
Sita LeRoy
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Posté le 21/11/2021 à 12:02:55. Dernière édition le 21/11/2021 à 12:03:08 

Ching se rend soudain compte de l'inquiétude de son compagnon. Elle est palpable à chaque mot qu'il prononce. La nipponne sait qu'elle lui laisse une lourde tache sur les épaules mais elle est plus sereine que lui. Qui sait s'il sera obligé de venir la retrouver ? Le périple est long jusqu'à son retour et de nombreux accidents peuvent jalonner sa route. Ce rêve elle le fait pour elle, pour lui, afin de lui montrer un peu de son passé et si cela peut servir un jour alors tant mieux. Mais, ne sachant pas de quoi l'avenir sera fait, l'asiatique préfère laisser le choix à son destin et au sien. Elle pose la main sur son épaule et le regarde. Lui adressant un sourire chaleureux, cherchant par là à le rassurer concernant ses attentes.
 
- Ne t'inquiètes pas Alejo. Personne ne sait, et surtout pas moi, si tu auras besoin un jour de ces indications. Mais, j'ai bon espoir que ce rêve grave à jamais l'endroit où tu te trouves dans ton esprit ; même si je ne suis pas rompue à cet exercice, tout au moins autant que toi. Je sais que si un jour tu en as besoin, il te suffira de fermer les yeux et de revivre les moindres détails de ce rêve. La trouée dans la forêt de bambous, nous l'appelons le ciel de bambous. C'est un lieu hors du commun, il y n'y en a pas deux comme celui-là dans cet endroit. Si tu le trouves, alors tu seras proche du village. Il te suffira de marcher dans tes pas. Et puis... tu exagères un peu tu sais. Ce village je l'ai quitté en fin d'année dernière. Il n'aura pas changé. Il est ainsi depuis des années, des générations.
 
La femme le regarde avec un sourire mutin aux lèvres. Cherchant à dissiper toute trace d'appréhension. Elle se rapproche de lui et lui prend la main.
 
- Allez viens. Le village n'est plus très loin à présent.
 
Elle l'entraîne à sa suite et elle fait demi-tour. Reprenant le chemin tracé sur le sol, grâce aux planches de bois. Elle répond à ses interrogations :
 
- Luun n'était pas un séducteur. Tout du moins pas à l'époque où je l'ai connu. C'était moi.... ou plutôt, je me laissais séduire facilement. J'étais jeune et j'imaginais que lorsqu'on me comptait fleurette, alors celui qui le faisait était éperdu d'amour pour moi. Mais, Luun était différent. Il a fait chavirer mon cœur comme personne ne l'avait fait avant lui. Il était très passionné et écrivait à merveille. On avait l'impression d'être unique sous sa plume et à travers ses yeux. Je l'ai beaucoup aimé et malgré les années, en revenant sur cette île j'ai tenté de retrouver sa trace. Juste pour savoir ce qu'il était devenu. Je n'ai appris que le jour de son départ malheureusement.
Ching l'écoute ensuite parler des rêveurs, le sujet l'intéressait grandement. Il est possible que la chose l'attire comme une spirale infernale. Y pensant souvent, et s'impatientant entre chaque expérience en attente de la prochaine. A la fin de son premier rêve, elle n'avait pensé qu'à ça pendant des jours. Tout d'abord parce que ses pensées avaient eu du mal à lui revenir. Il avait fallu plusieurs jours pour que son esprit s'apaise et sorte du cocon nébuleux dans lequel il était. Plus les souvenirs lui revenaient et plus elle avait envie de recommencer. Elle se demandait parfois si son hôte ne ressentait pas un effet de dépendance, voire d'addiction pour ses rêves. Bien évidemment elle n'oserait jamais lui en toucher un mot. Car il aurait pu prendre ses questions pour de la défiance ou pire une accusation, ou encore un jugement de sa part. Ce qui n'était pas du tout le cas. Elle chassa ses pensées de sa tête et lui répondit
 
- Oui, c'est une excellente suggestion. Je vais tenir un carnet de rêve. Même si en réalité je n'en fais pas beaucoup. Peut-être qu'avec un peu d'entrainement ils seront plus fréquents et qu'avec un peu pratique je pourrais tenter de changer sciemment de petites choses. Après tout, il y a un début à tout. N'est-ce pas ?
 
On pourrait croire que leurs pas les amènent à un endroit sans but précis. Ching étant complètement happé dans leur conversation et ses réflexions. Seulement il n'en est rien et alors qu'elle termine sa phrase, ils arrivent à un nouvel endroit. Le jour fait place à la nuit en quelques secondes à peine. Un chemin en terre battue est leur seule option. Des lampes sont placées de manière équidistante à même le sol. Éclairant le chemin vers le but que la japonaise s'est fixé. Cette dernière lève les yeux vers le rideaux de bambou et observe avec plaisir les reflets de la lampe sur ses derniers. Faisant ressortir leur éclat d'un vert quasi luminescent. Sans le regarder, et sa main toujours dans la sienne elle lui dit


- Au bout du chemin, il y a le village. Là où mon fils est né. Es-tu prêt ?
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 22/11/2021 à 12:57:57 

"Pas de changements, pas de changements... Entre ce qu'on a en tête et la réalité, il y a déjà des différences, alors..."

L'hidalgo s'imaginait déjà à la tête d'une troupe de compagnons, en train de leur expliquer qu'un bambou ressemble beaucoup à un autre bambou, perdus au milieu d'une jungle de tiges toutes identiques.
Il se concentre sur ce que projette sa compagne de rêve, essayant de saisir les subtilités qu'y met son esprit.

Tout à cette tâche, il en oublie les autres sujets.

"Oui, je suis prêt.
Sita LeRoy
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Posté le 28/11/2021 à 18:58:50 

L'hidalgo, un peu perplexe, semble même douter de ses capacités. L'asiatique lui sourit, tentant de le rassurer. Elle ne lui demandera rien d'impossible ; lui qui est rêveur ne semble pas se projeter dans son inconscient. Et pourtant, comme la conscience, cet état peut faire beaucoup : le sentiment de déjà vu est aussi puissant qu'un autre. Ching connaît cette forêt et surtout elle connaît l'instinct. Elle ne vit qu'avec lui. Certain la prenne pour une femme raisonnée et pourtant, dans son esprit se mêlent la raison et la passion. Et c'est son inconscient qui la pousse et la guide. Alors, elle n'a aucun doute, il en sera de même pour Alejo.
 
Marchant d'un pas tranquille sur le chemin, elle le laisse à ses réflexions. Certes, c'est un grand poids qu'il pense avoir sur ses épaules et pourtant, ça ne serait utilisé qu'en dernier recours. Ching n'a rien d'une femme en détresse qu'il faut sauver : s'il faut tuer pour son fils, elle le fera sans hésiter. Mais elle préfère jouer toutes les cartes qu'elle a en main. Juste au cas où.
 
Elle  l'entraine maintenant sur des marches, la terre se fait plus vallonnée et l'atmosphère se fait plus hermétique, la forêt plus feuillue. On a peine à distinguer la fin du chemin. Et pourtant, la main de l'homme est là, Alejo sait qu'ils ne sont plus très loin. Le décor se veut mystérieux, l'ambiance plus lourde. Est-ce Ching qui influe malgré elle, tandis que leurs pas les mènent à la dernière marche ?


Là, à la fin de leur vision, se distingue un bâtiment isolé. La jeune femme ne s'y précipite pas, elle marche tranquillement. On pourrait même croire qu'elle a suspendu le temps. Sur un petit monticule de pierres et de mousse, environnée de vert, se trouve une petite maison, faite de bois avec un toit en pagode à la mode asiatique.


Face à l'entrée, la jeune femme s'arrête et se tourne vers elle. Elle s'incline légèrement en portant ses mains jointes devant son visage. Les portes coulissantes laissent apercevoir une statue d'or face à eux. Dans la seule pièce de ce monument, en haut des escaliers, sont placées des offrandes : de la nourriture, du riz encore fumant et du poisson frais. Mais l'odeur de ce dernier n'est pas palpable car de chaque côté des marches se trouve de l'encens. Alejo peut voir les volutes de fumée s'en échapper, ainsi que leur odeur parvenir jusqu'à lui. Si ce dernier n'est pas adepte des bâtons d'encens, l'arôme qui s'en dégage peut lui être un peu désagréable, trop forte malgré la petite brise venant jouer dans ses cheveux. Tout comme l'air peut être un peu lourd, chargé de cette odeur.
 
- Nous sommes ici devant un temple. Celui de Xiwangmu, autrement appelée Reine mère de l'ouest, la Reine des immortelles. Les femmes de ce village la vénère. C'est une divinité Taoïste. Nous nous relayons pour venir prier et la solliciter afin que nos maris, frères et fils reviennent avec des pêches abondantes. Le monde étant un monde d'homme, les divinités féminines ne font pas partie intégrante du village car chacun d'eux se doit d'être représenté par une divinité masculine. Aussi, même si le chef - mon beau-père - a estimé que Xiwangmu ne pouvait pas faire de mal à la collecte maritime, les femmes sont censées prier en dehors du village et si possible hors de la vue des hommes. Peut-être est-ce dû au fait que cette divinité est connue également pour avoir atteint le Dao en nourrissant son Yin par elle-même, en ayant de nombreux rapports charnels.
 
La jeune japonaise explique ces faits un brin amusée, sur le ton d'une conversation un peu badine tout en observant l’effigie de la divinité chinoise. Ching le laisse observer les environs et quand elle le sentira près, la marche reprendra.



Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 02/12/2021 à 13:45:53 

La dernière explication arrache un rire à Alejo.

"Nous voici donc de l'autre côté du monde à contempler le temple d'une déesse à l'opposée de celle de la Virginité qu'on trouve sur la péninsule de Liberty.
Vénérer une déesse parce qu'elle a eu plein d'amants, c'est pas en occident qu'on verrait une chose pareille !

Le Dao, le Yin... qu'est-ce que ça signifie ?

D'ailleurs, si tu la priais, est ce que la religion est la même au Japon et en Chine ? Ou t'es tu convertie ?

Inutile de trop rentrer dans les détails, je ne suis pas très féru de religion. Je constate juste que plusieurs dieux sont vénérés en Chine. Et ça semble être le cas partout dans le monde.

Comment est-ce que les Porteurs de Croix peuvent affirmer si facilement qu'ils ont la Vérité ? C'est désespérant..."

Ce sont de sombres pensées pour l'hidalgo et il les chasse vite, se concentrant pour bien repérer les lieux et l'espace.
Puis il se gratte le nez à cause de l'odeur de l'encens.

"Ça aussi, c'est une spécialité chinoise ? Tu as dû penser la même chose des herbes que je brûle pour le rituel du rêve. Mais quand même, ça sent bizarre..."
Sita LeRoy
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Posté le 08/01/2022 à 12:30:21. Dernière édition le 08/01/2022 à 12:34:25 

Ching se retourne alors vers lui l'entendant rire et ne comprenant pas l'objet de sa moquerie. Elle l'écoute et cela lui arrache un sourire amusé. 
 
- Je n'ai pas dit qu'elle était vénérée pour ça, tu sais.
 
 
Elle lui adresse un clin d'oeil taquin, remarquant son intérêt pour cette particularité 
 
 
- Cette déesse est vénérée pour ses pêches miraculeuses, dit "les pêches de longue vie" . Nous sommes dans un village au bord de la côte, nous vivons essentiellement des produits de la mer. Nous avons du poisson à chaque repas. Nos richesses quant à elles sont aussi issues de la mer. C'est ainsi et sous le commandement du père de mon défunt époux que cet endroit a pu prospérer. Car, je ne sais pas à quoi tu t'attends, mais il ne s'agit pas que de simple petit taudis sur une plage. Tu verras cela rapidement. Mais oui, je t'ai parlé de cette histoire car je ne doutais pas que l'homme en toi serait intéressé par l'idée. Ici, le sujet est tabou. Les femmes sont ici pour travailler et donner des héritiers. Certainement pas pour prendre du plaisir à l'ouvrage. Ce serait malséant voyons !
 
 
Eclate de rire à son tour et lui souffle :

- Cette histoire, ce sont les mères qui la racontent aux jeunes filles sur le point de se marier. Comme partout ailleurs, les femmes n'éduquent pas leurs filles sur le sujet du devoir conjugal, mais, pendant leur préparation à leur nuit de noces, la chose leur est révélée. Sans doute pour les rassurer quant à ce qui les attend ?
Hum... Le Dao signifie le chemin, la voie à suivre. C'est un terme très utilisé dans leur culture. La Chine, contrairement aux peuples occidentaux, accepte les pensées et la religion de chacun. Dans ce pays, il n'existe pas LA vérité, mais LES vérités possibles. Ce village est Taoïste. Et non, je ne me suis aucunement convertie. La religion pour moi a toujours été un peu trop... impalpable ? J'ai besoin de concret. Donc, si au dehors les gens ont pu penser que je m'étais convertie, il n'en est rien. Pendant que les autres priaient, moi je développais mon moi intérieur. La méditation, d'un point de vue extérieur, peut ressembler à une prière : les yeux fermés, le souffle calme. Pendant que certains demandaient des choses à leur dieu, il s'agissait pour moi de faire le vide et de m'ouvrir à la vie. C'est une pratique que j'utilise quotidiennement, au matin, à mon lever et parfois même le soir avant le coucher. Cela m'aide à me détendre. Quant à ta question, la religion est faite pour être exportée et connue : Le Japon, effectivement, prône le même concept. Et la Chine a usé de son influence sur ce dernier. Nous pouvons y retrouver les mêmes croyances. Certains diront que le thé chinois s'est exporté en même temps que la pensée de l'après vie.

Souriante, elle en vient maintenant à parler d'un sujet qui l'intéresse plus.

- Quand au Yin. C'est la pensée que le monde fonctionne en paire. Chaque individu à son parfait contraire. Tout comme la nature. Ainsi le Yin représente la féminité, mais également le froid, l'hiver, l'obscurité, la lune. Pas très avantageux n'est-ce pas ? L'animal qui symbolise le Yin est la grue blanche, représentant le calme, la pureté et la loyauté.
 
Quand il en vient à parler des porteurs de croix, la jeune femme hausse les épaules 
 
- Tu sais, ainsi va le monde. Les gens qui se croient supérieurs tentent d'inculquer leur vérité aux êtres qu'ils estiment inférieurs. Les Hommes ont toujours vécu de cette façon car peu savent se remettre en question et surtout accepter la différence des autres sans éprouver de rivalité. Ainsi va le monde....

dit elle comme si elle acceptait la chose comme un état de fait, que personne ne pourra changer. Le voyant se gratter le nez, elle le regarde en coin, un peu mutine 
 
- Oui, c'est dans notre culture. L'odeur est assez prenante, les étrangers peuvent avoir du mal et se sentir oppressés. Et oui, à titre informatif tes herbes me font le même effet * rigole t'elle *
 
- Allez viens, nous n'en sommes qu'au début !

Si Alejo n'en a pas fait étalage, ou grand cas, maintenant la terre n'est plus plate sous ses pas, il comprend qu'il est dans une partie plus vallonné, et leur marche prend de la vitesse tandis qu'ils serpentent en descendant, cheminant vers leur destination. Ching, s'il la regarde, est très calme, sereine. Parfois son regard s'égare sur un arbre ou un autre. Mais elle semble savoir où aller, ses pas la guidant naturellement. Ils arrivent enfin, après environ 10 minutes de marche, au pied de plusieurs bâtiments. Ça y est ! Ils sont enfin arrivés au terme de leur voyage. Mais c'est aussi à ce moment qu'Alejo se rend compte qu'elle disait vrai. L'endroit ne semble pas si petit. D'ailleurs, l'eau il ne l'a voit pas encore. Et il se dit que peut-être, il n'est pas au bout de ses surprises. Les bâtisses sont assez massives, faites de bois, et comme imbriquées les unes dans les autres. Le chemin de pierre circule entre chaque bâtiment et les escaliers pour accéder aux entrées ou aux étages combinent différentes matières. Le bois et la pierre y sont récurrents. S'il fait attention lorsqu'il commencera son ascension de ces quelques marches, il verra qu'à certains endroits stratégiques et disséminés ensuite un peu partout dans le village se trouve  de gros récipients contenant de l'eau.


En haut des marches, Ching l'entraîne sur sa droite. Là encore, après quelques marches de pierres, les voilà sur un monticule avec des maisons de pêcheurs réparties sur tout le côté gauche. Plus loin, il peut encore apercevoir des habitations. L'asiatique le suit du coin de l'œil regardant ou ses yeux se posent et l'amène avec elle.


Sur la droite, il peut maintenant voir ce qui était caché à sa vue. Ils sont sur une sorte de pont et le bruit de l'eau parvient maintenant à leurs oreilles. Le bruit est faible mais dès qu'il passe la dernière maison, à sa droite, le bruit devient bien plus fort. Comme si les édifices avaient par leur masse absorbé les sons. A son oreille résonne maintenant un bruit omniprésent. Comme le son d'une cascade qui se trouve assez proche. Ching le regarde, et lui dit
 
- Prêt à observer le lieu de vie du chef ? Tu verras que si cela semble majestueux, il doit tout de même le partager. En effet, le milieu, en dessous de la pagode, représente le hall d'entrée. La gauche est l'endroit où il réside, et la droite est le temple de la divinité des hommes. L'empereur de jade, ou Yuhuang Dadi dans leur langue.
 
Lui prenant la main, elle l'entraîne impatiente et lui laisse découvrir la vue.....
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