Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

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Rêve d'Orient -1- 2 3  
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Sita LeRoy
Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 30/01/2021 à 12:28:28 

Ching Shih regardait les gens se presser autour du bar d'Edwin. Elle souriait en constatant toute cette vie autour d'elle. L'énergie qui régnait dans la pièce était joyeuse, pleine de gaité et d'entrain. Elle dénotait un peu dans cet univers. Se sentant étrangement en dehors du cercle. Heureuse d'être présente et de pouvoir dire au revoir aux gens qu'elle avait appris à apprécier à leur juste valeur mais triste aussi en sachant qu'elle quitterait bientôt l'île.

Les jours étaient comptés à présent et Ulungen et ses amis Hollandais était la première étape vers la fin de sa présence sur l'île. Il y a 12 ans, elle n'avait pas prit le temps de faire ses adieux. Mais la jeune femme apprenait de ses erreurs et elle était submergée par l'émotion. De belles rencontres elle en avait faites, même là où elle s'y attendait le moins. Les quitter était un mal nécessaire pour retrouver son fils. Son amour. Son tout.

Mais avant cela, elle avait un dernier rendez vous. Avec une personne spéciale et chère à son coeur. Ni amant, ni véritablement ami leur relation était indescriptible et c'était sans doute pour ça qu'elle était aussi magique.

Ching promena son regard sur les habitués et se fixa sur l'homme en question. Elle lui lança un petit regard. La nuit était déjà bien avancée. Demain elle partirait d'Ulungen pour continuer sa route. C'était maintenant qu'ils devaient se retrouver. Avant qu'il ne soit trop tard. L'asiatique espérait beaucoup de cette soirée; de cette nuit en réalité. Elle lui adressa quelques mots, lui disant où la rejoindre puis salua les gens présent. Prenant Bougnette dans ses bras, puis Jax avant de sortir prendre l'air.

Elle profita de la courte balade l'amenant dans le palais du gouverneur. Étudiant le navire à quai. Songeuse sur le déroulé qui allait suivre. A pas feutrés elle entra dans le salon de la mariée et s'installa sur le fauteuil. En attente.
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 03/02/2021 à 13:16:09. Dernière édition le 12/02/2021 à 16:31:27 

Peu après son départ, l'hidalgo rejoint Ching dans le palais du gouverneur. Souriant à son arrivée, il détaille les lieux.
"Ça manque un peu de lit confortable mais j'ai connu bien pire. Les tapis ont l'air épais."
 
Il s'installe à même le sol et commence à sortir son matériel.
"Prête ? Essaie de ne pas te laisser emporter trop vite. Commence à petite touche, que je puisse m'habituer à ton esprit. Et évite les scènes avec des gens que tu connais, c'est toujours décevant de les rencontrer en rêve."

Il parle de manière docte, essayant de garder son aspect technique au rituel qu'ils vont partager. Mais au fond, il sait que ce n'est plus le cas aujourd'hui et que des sentiments confus sont tapis derrière leur rencontre.
Il a sorti sa bouteille d'alcool, de quoi faire un petit feu et les herbes sèches. Il sort enfin son couteau de chasse et les deux lanières de cuir.

Dans un geste qu'il sait provocateur, il les tend vers la jeune femme et lance :
"Toujours décidée pour la seconde méthode ? L'autre est plus efficace. Et plus agréable..."

Lui laisser le choix, ne pas faire le premier pas... et espérer que ce soit elle qui le fasse.
Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 06/02/2021 à 19:53:19 

La japonaise sourit en l'entendant et rétorque :

- Oh tu sais, ce n'est pas si inconfortable que ça. Il y a des fauteuils et nous sommes à l'abri à l'intérieur du bâtiment. Rien à voir avec cette petite cabane de bois.

Elle lui lance un clin d’œil en évoquant l'espace où leur amitié particulière avait pris forme, grâce au premier rêve qu'ils avaient fait en commun. Cette première expérience l'avait énormément intriguée. Et elle était maintenant prête à recommencer. Mais cette fois ci en tant qu'instigatrice et non en tant que suiveuse. Elle se sentait un peu stressée à cette heure, car changer des éléments du rêve d'Alejo était une chose, mais réussir à visualiser et projeter tout un décors en était une autre. Y arriverait elle sans flancher ?

Tandis qu'elle réfléchit, elle s'installe près de lui et le regarde faire, hochant la tête suite aux conseils qu'il lui prodigue. Elle espère que ses méditations quotidiennes l'aideront à faire le vide dans son esprit, se concentrer et à rester calme et sereine.

Ching observe alors les lanières et prestement en attrape une pour la regarder et la faire tourner entre ses doigts perdue dans ses pensées, les yeux dans le vague.

La méthode.. elle y réfléchit depuis quelques jours déjà. En entrant au jardin elle avait pensé utiliser la première méthode, par colère et bravade. Mais depuis, elle était bien indécise. Libre de faire ce qui lui chantait, n'ayant de compte à rendre à personne. Ses yeux cherchèrent et trouvèrent ceux de l'hidalgo. Dans son regard, une lueur sans équivoque répond à la demande de l'homme.
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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20/11/2005
Posté le 12/02/2021 à 16:29:42. Dernière édition le 12/02/2021 à 16:31:48 

Un sourire spontané se dessine sur les lèvres de l'hidalgo. Il remet sa lanière dans son sac et le tend, ouvert, pour que Ching puisse faire de même. Sans doute pour qu'elle confirme ce qu'il a cru comprendre dans son regard. C'est qu'elle ne parle pas beaucoup et c'est déstabilisant pour lui.

Ceci fait, il continue son rituel à l'identique de la fois précédente. La fumée des herbes sèches, la bouteille d'alcool. A ceci près qu'il boit 2 gorgées cette fois.

Quand tous deux sont prêts, il s'allonge sur le côté, bras tendu perpendiculairement à son corps, invitant la nippone à venir face à lui. Son bras lui servira d'oreiller.

Face à elle, à quelques centimètres à peine l'un de l'autre, il ne peut s'empêcher de lui parler.
"Ca va aller ? Tu es en confiance et tu as préparé ce que tu vas me montrer ?"

Il sourit doucement et détaille de son regard les contours de son visage, l'exotisme de ses yeux bridés, l'air appétissant de ses lèvres.

"Es-tu vraiment décidée à partir ?" lâche-t-il soudainement.
Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 19/02/2021 à 19:37:49 

En réponse au sourire spontané qu'il lui adresse Ching Shih lui fait un petit clin d'oeil taquin. Le connaissant, il doit être aux anges et cela amuse beaucoup la femme qui se tient devant lui. Après tout, un baiser n'est qu'un baiser, et cela engage la personne qui le donne. Il peut être anodin comme révéler beaucoup de choses sur les sentiments de l'être qui le partage.

Elle observe ses mouvements et tandis que l'hidalgo lui tend le sac, la japonaise fait tourner une nouvelle fois entre ses mains la lanière de cuir en émettant une suggestion :

- Alejo, penses-tu qu'il soit possible pour moi de garder ceci ? Cela me fera un souvenir de nos deux rêves en communs et, peut-être, je dis bien peut-être, qu'un jour ton esprit de rêveur réussira à me retrouver grâce à cet objet ?

La nipponne le regarde se mettre à l'aise et s'allonge à son tour, sur le flanc face à lui. L'Anglaise positionne son bâton de bambou au dessus de leurs deux têtes, à porté de main. Puis lorsqu'elle est certaine de pouvoir l'attraper en cas de danger, elle repose sa main sur le bras de l'homme et dépose délicatement sa tête sur le bras qu'il lui offre.

Ses iris azur le contemple et elle ne perd pas une miette de l'endroit où son regard se pose. Elle lui répond alors de manière apaisée :

- Ca va aller ne t'inquiètes pas. Le premier rêve pouvait être déstabilisant car j'ouvrais mon esprit à un quasi inconnu. Depuis lors les choses ont changé et tu as mon entière confiance pour ce qui va suivre. Du reste....autant j'étais la suiveuse tantôt, autant je vais devoir maîtriser mes pensées et mon esprit pour ce rêve. Il sera donc plus éprouvant pour moi. Mais je ne doute aucunement de ta compétence pour me guider et nous garder en sécurité pendant ce périple si particulier. J'ai eu le temps de la réflexion sur ce qui va suivre et je vais te proposer deux "tableaux". Le premier sera un souvenir très lointain. Il me plaira d'y retourner avec toi. Le second * Ching marque une pose avant de poursuivre * Pourrait servir en cas de nécessité.

Et tandis qu'il enchaîne une nouvelle question sur son départ prochain, l'asiatique avance sa main au visage qui lui fait face pour la déposer avec délicatesse sur ses lèvres. Le faisant taire de ce simple geste.

- Oui, et tu sais parfaitement pourquoi. Il est inutile de revenir sur le sujet, c'est ainsi.

Ching Shih fait glisser sa main, qui s'arrête sur la nuque de l'hidalgo. Et avant qu'il ne tente de répondre, elle avance son visage et son corps dans sa direction pour joindre ses lèvres aux siennes.

Dans cette espace fermé qui est le leur pour la nuit, une bulle de coton se crée en Ching. Elle n'entend plus les bruits extérieurs provenant de la ville, son esprit est à présent focalisé sur l'homme qui se tient face à elle. Ses narines s'imprègnent de son odeur tandis qu'elle se cambre contre son torse afin de réduire la distance qui les séparait encore. Ses lèvres douces et soyeuses viennent prendre un premier contact timide avec l'homme. Les paupières closes, elle recule légèrement sa bouche, déplace sa main qui caresse la joue de l'homme avant de s'insinuer dans ses cheveux. Ne sentant aucune résistance de sa part, et ne souhaitant ouvrir les paupières pour ne pas gâcher ce moment elle décide de profiter un maximum de ce seul et unique baiser qu'ils échangeront. Sa main se ferme alors, emprisonnant la chevelure s'y trouvant , tandis qu'elle y exerce une petite pression, tirant sa tête imperceptiblement vers l'arrière. Ses lèvres comblent une nouvelle fois la distance qui les séparent et cette fois son baiser devient moins timide, plus ardant, taquinant l'homme avec plaisir et envie....

Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 23/02/2021 à 14:43:21 

Ses pensées se bousculaient dans la tête d'Alejo.
~ "Professionnel. Ce baiser n'est que dans le cadre du rêve. Comme avec Esther.
~ "Non, pas comme avec Esther. Enfin si, comme le premier.
~ "Suffit. Concentre-toi. Elle va voir que tu es troublé.
~ "Et puis Voynich va dire que cette histoire de rêve, ce n'est qu'un truc pour embrasser les filles.
~ "Professionnel.
 
Il ramène le sac à lui, avec un sourire.
"C'est un bien modeste cadeau, je te l'offre volontier. Je ne sais pas si c'est la meilleure chose pour te retrouver, mais qui sait ?"
 
Tandis qu'ils sont allongés tous les deux, il l'écoute attentivement sur ses désirs pour les rêves. Il acquiesce d'un geste de la tête puis se tait lorsqu'elle le lui demande.
Oui, il sait très bien que sa décision ne changera plus.
 
Il semble surpris lorsqu'elle devient plus tactile, venant poser sa main sur sa nuque. Une fois de plus, il se demande qui est le chat et qui est la souris.
Cette proximité nouvelle, accentuée lorsqu'elle se cambre et vient chercher ses lèvres l'intimide à sa propre surprise. Elle le gêne un peu, même.
Ses yeux sont ouverts et aux aguets lorsqu'elle lui donne le premier baiser, veillant sur ses réactions. Dans le même temps lui revient le constat qu'elle est très désirable...
Gardant la maîtrise de lui, il se concentre sur le rêve. Le lien est fait, il peuvent plonger dans le sommeil.
 
Tout à son rituel, il ne perçoit que tard l'arrivée du second baiser. Surpris. Et déconcentré, bien sûr.
Au moment où les lèvres se posent à nouveau sur les siennes, il est assailli de sensations, ses sens presque en sommeils en étant soudainement exacerbés.
La douceur du baiser, son goût de menthe légère, la chaleur du corps contre le sien, la fermeté de la main dans ses cheveux. Et ce parfum de fleur enivrant.
L'espace d'un instant, il peut sembler perdu, ne sachant que faire.
Et puis il sent la langue de sa compagne d'un soir qui vient le taquiner, l'inviter à jouer avec elle.
Et ses maigres résistances cèdent aussitôt. Alejo n'est sans doute pas homme à résister à ce genre de sollicitation.
 
Il replie son avant-bras pour guider le visage de la belle plus près de lui encore.
Il passe son bras libre derrière elle, posant sa main au bas de son dos pour la serrer contre lui.
Il ferme les yeux et se laisse aller à un long baiser passionné. Il en mourrait d'envie depuis des mois.
 
Ils leur faudra reprendre leur souffle deux fois, trois peut-être, avant que l'ardeur de ce baiser ne s'apaise et qu'il devienne enfin plus doux. L'effet des drogues et de la magie opère doucement.
Encore lèvres contre lèvres, leurs esprits se troublent, sombrent dans la torpeur et viennent à la rencontre l'un de l'autre dans le coton d'un sommeil profond.
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 24/02/2021 à 09:58:16 

Le monde a disparu, plus rien n'existe sauf la conscience. Mais le rêveur est maintenant rompu à cet exercice et cette situation et sa volonté, soutenue par quelques formules, lui permet de se mettre en mouvement. Les nombreux échecs et les nuits sans rêve sont désormais derrière lui, tout comme la souffrance de s'arracher au néant.
Rapidement, il ressent la présence de Ching et vient la rejoindre. Contrairement à la première fois, le lien est positif ; lorsqu'il enveloppe l'âme de sa partenaire de la sienne, elle ressent un sentiment agréable, doux, maternel.
La faire prendre conscience est plus facile, la faire réagir se fait rapidement tant elle est motivée pour ce nouveau rêve.
Les deux présences sont au plus proche, chacune se lovant en l'autre.
Ainsi naît le mouvement, de cette attirance réciproque. Ainsi Alejo entraîne Ching avec lui, dans son rêve.
 
Le lieu lui est maintenant familier et elle peut anticiper ce qu'elle va y trouver. Mais elle remarquera vite une différence avec la première fois : sur le sol, dans les interstices des murs, un peu partout ont poussé des fleurs. De petites fleurs, blanches ou roses, à l'aspect incertain. Mais il en ressort un parfum précis, celui que l'hidalgo a découvert lorsqu'il a embrassé Ching.
 
Lui n'a guère bougé de la position dans laquelle ils se sont endormis : allongé, face à elle. Il n'est pas sûr qu'il ait remarqué les fleurs, tant il semble absorbé par la contemplation de sa passagère. Sans doute s'est-il réveillé avant elle. Il lui sourit simplement lorsqu'elle ouvre les yeux.
Il a son apparence onirique, la même que lors du rêve précédent.
 
"Bienvenue dans le rêve." dit-il seulement, lui laissant l'initiative de la discussion.
Sita LeRoy
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Posté le 02/03/2021 à 21:56:49. Dernière édition le 02/03/2021 à 22:00:29 

Ching profite de l'instant qui les uni. Ce chemin elle l'a parcouru, et sans être pour autant rompue à l'exercice, la nipponne sait ce qui l'attend. La forme de son esprit entrainé par celui d'Alejo retrouve un corps, le sien, dans ce monde factice et pourtant si réel. L'odeur  des sakura provient jusqu'à ses narines, avant même qu'elle n'ouvre les yeux. Elle perçoit la présence de son compagnon contre elle, tandis que ses bras la recouvrent encore.

Ching Shih prend son temps pour ouvrir les yeux car elle sait que la boule de coton qu'elle s'est créée disparaitra alors. Sans doute son compagnon attend-il d'elle un geste, une parole. Alors, une fois prête elle s'arrache au bien-être qu'elle ressent et pose son regard sur lui. La japonaise porte ses iris sur les lèvres qui lui sourit. Sa propre bouche dessine le même mouvement pour répondre au sien. Ses yeux remontent ensuite pour le contempler un peu; sans mot dire. Son esprit s'extirpe de la brume qu'elle pourrait éventuellement encore ressentir et elle lui déclare avec un certain amusement :

- Tu avais raison, cette méthode est bien plus douce pour voyager.

Soudain elle est prise de doute. Doit elle ou non aborder le sujet du baiser qu'ils viennent à peine d'échanger ? Étrangement elle sent encore sur l'ourlet de ses lèvres la chaleur et l'essence des siennes. Pour rien au monde elle ne voudrait gâcher ce moment qui commence déjà à s'estomper pour appartenir au passé, tel un souvenir qui se crée entre eux, et qu'ils garderont pour eux.

Souriante, les yeux pétillants et les joues légèrement rosées, Ching inspire une nouvelle fois l'effluve de ses fleurs si chères à son coeur, provenant d'un pays lointain et ancré dans sa mémoire.


L'instant est passé, elle commence à se sentir gênée de cette soudaine promiscuité. Aurait-elle envie de recommencer ? Ici dans ce rêve ? Possible. Mais pour l'heure elle a décidée de s'arracher à ses bras, dans un geste doux et délicat, afin de ne pas le froisser. La jeune femme se relève sans effort et lui tend la main gauche pour l'aider à se relever. Enfin elle embrassera du regard la pièce et lui lancera un petit regard malicieux. L'asiatique trouvera que l'endroit est à leur image. Représentant à la fois l'homme et la femme d'une façon harmonieuse et paisible.
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 08/03/2021 à 14:15:13 

Alejo accepte l'invitation et prend la main tendue pour se relever. Mais dès qu'il quitte sa passagère des yeux pour observer les lieux, toutes les fleurs semblent se faner d'un coup.
Surpris, il a un geste réflexe et tend les mains vers ces fleurs. Au même moment, les tatouages qui décorent sa peau semblent prendre vie et deviennent plus nets, plus vifs.
Les fleurs se stabilisent et, sous la concentration du rêveur, s'épanouissent à nouveau. Et sans aucun doute sous l'influence de Ching, maintenant éveillée, elles prennent la forme de fleurs de cerisier.
L'hidalgo s'approche, les touche du doigt puis vient sentir leur parfum.

"Ca alors, c'est pas banal. C'est la première fois que ça me fait ça. Pourtant, faire des changement dans ce lieu n'est pas le plus simple.
C'est certainement ton oeuvre. Ton esprit influence déjà le mien. Oui, cette méthode est plus 'liante' pour nos esprits mais il y a sans doute autre chose. Ton parfum m'a troublé, certainement."

Il sourit, plutôt amusé par cette découverte. Il détaille un peu son invitée, cherchant si son apparence a changé ou a gagné en détails depuis la première fois.
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Posté le 12/03/2021 à 19:26:43. Dernière édition le 13/03/2021 à 12:11:04 

Ching observe avec attention ses gestes, regardant les fleurs commencer leur décomposition puis de nouveau s'ouvrir et retrouver leur étincelle de vie. Elle sourit machinalement. Cela fait des années qu'elle n'a vu des sakura s'épanouir. C'est un souvenir de son pays d'antan et malgré l'absence, ses pensées du Japon restent toujours aussi vives. C'est un endroit qu'elle comprend, qui l'a vu naître, et qu'elle aime. Ce pays incarnait à la fois la douceur de vivre et la brutalité vive. Peut-être ne le reconnaîtrait-elle pas si elle y retournait, peut-être même ne le fait-t-elle pas pour ne pas éprouver de déception, préférant l'idéalisme à la réalité des choses.

Voici les pensées qui l'accompagnent pendant que son compagnon rêveur s'approche des fleurs pour les toucher. Et tandis qu'il hume les fleurs, reliquat de son propre parfum, le sourire de la nipponne s'élargit. L'arôme que les fleurs dégagent reste discret, agréable et subtil.


Lorsqu'il lui dit que son parfum l'a troublé, c'est à son tour à présent de ressentir ce sentiment

- Je ne pense pas être à l'origine de ce spectacle, tu me prêtes trop de faciliter à rêver. Je pense qu'il s'agit exclusivement de ton œuvre, qui est, certes, liée à ma présence. Tout au moins nos deux rêves t'auront permis d'observer la pureté de ces fleurs.

L'apparence de la jeune femme est la même que lors du premier rêve. Elle porte une robe de coton blanche qui lui arrive à mi cuisses, ses épaules sont dénudées. La mise est très simple, très confortable. Ses cheveux d'un noir corbeau sont lâchés, ils tombent en cascade bien en dessous de ses omoplates. Son visage qui d'habitude et dans sa vie de tous les jours ne comporte aucune forme de maquillage est cette fois mis en valeur par quelques poudres et fards. Cependant le tout reste assez naturel, et rehausse l'éclat de ses yeux bleus. Alejo ne verra aucune modification par rapport à leur premier rendez-vous ici.



Par contre, la japonaise à un comportement beaucoup plus nonchalant. Cette fois, elle sait ce qui l'attend. Pas de supposition, pas de peur, pas de calcul venant d'elle. Elle est juste en confiance face à son partenaire et sereine. Elle prend son temps et savoure l'instant, sachant que bientôt elle devra avoir une concentration assez conséquente.

La jeune femme s'approche de l'hidalgo et des fleurs qu'il contemple encore. Sa main se met en mouvement pour attraper la sienne, et s'avançant encore elle dépose un timide baiser sur sa joue avant d’exercer une légère pression sur la main de l'homme.

- Viens à présent, descendons l'échelle pour faire face à cette porte. Elle est beaucoup plus angoissante tout à coup. Et j'ai tant de chose à te montrer....je ne sais pas par ou commencer.



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Posté le 15/03/2021 à 14:03:53 

"Il ne faut pas non plus sous-estimer ce qui se fait d'instinct, sans décision." dit-il à propos des fleurs. Ni lui, ni elle n'ont voulu de leur présence et pourtant, elles sont bien là. Ça l'intrigue autant que ça l'amuse.
Il prend le temps d'observer l'asiatique, sans s'en cacher. Outre sa beauté, il apprécie de la voir sereine et confiante.
 
Le rêveur prend comme un cadeau le baiser Ching.

"On va faire ça ensemble et progressivement. Tu n'as pas à avoir peur. Je vais prendre la main au début et te la transmettre petit à petit. Tu verras, ça se fera naturellement."

Sans lâcher sa main, il se dirige vers l'échelle et l'invite à descendre tout en l'aidant. Bien sûr, elle est capable de le faire toute seule, ils le savent tous les deux. Mais outre la galanterie, il y a aussi le symbole.
Il descend à sa suite et l'entraîne vers la porte.
L'hidalgo pose sa main sur un des vantaux.

"Viens, aide-moi, on la l'ouvrir ensemble." dit-il avec un sourire réconfortant, sûr de lui.

Lorsque leurs deux mains poussent la porte, elle s'ouvre sur un nouveau paysage. Un paysage qui a comme unique particularité d'être exemplairement banal. Des champs sans doute en jachère, couverts d'herbe vert-jaune, parsemé de la couleur de quelques fleurs.
En sortant, elle distingue un paysage légèrement vallonné tel que le regard ne porte pas loin et qu'il ne peut s'arrêter sur aucun point particulier. Un endroit comme il y en a des milliers à travers le monde. Calme et imprécis.
Leurs pieds foulent un simple sentier qui serpente et disparaît derrière une butte.

"Faire surgir un endroit précis, complexe, n'est pas si simple. Surtout si c'est un endroit chargé en émotion. Il est plus naturel de s'y rendre.
Alors, tu vas me mener là où tu le souhaites, mais on va y aller à pied. De la manière la plus conventionnelle qui soit.
Certaines images sont fortes : lorsqu'on voit la mer apparaître au loin ou lorsqu'on arrive enfin en vue de sa maison après un long voyage. C'est la même chose ici.
Imagine - et c'est un peu le cas, en réalité - que tu étais loin de cet endroit et qu'après un long voyage tous les deux, nous arrivons enfin."

Il se tourne vers elle pour voir si elle est réceptive et si tout va bien.

"Je gère les banalités du paysage, n'y pense pas. Concentre-toi sur les changements, sur comment est le décor près de cet endroit et sur comment tu t'es déjà sentie en y revenant.
Tu verras, les images vont venir toutes seules et le rêve en prendra la forme. Une fois que nous serons en vue de l'endroit, il sera tout à fait normal de s'en approcher et de le percevoir plus en détail.
D'accord ?
Et si tu doutes, n'hésites pas à ce qu'on fasse une pause : pour boire un peu, faire un pique-nique. N'importe !"

Il lui prend la main à son tour et lui laisse faire le premier pas.
Sita LeRoy
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Posté le 25/03/2021 à 20:04:23. Dernière édition le 25/03/2021 à 20:05:08 

Ching écoute les explications attentivement. Elle est surprise d'entendre le procédé, car pour le premier rêve, la porte qu'ils viennent d'ouvrir était le portail entre l'arrivée et ce qu'il souhaitait lui montrer. Elle en est un peu déroutée au début, mais la main de l'homme dans la sienne la rassure, la réconforte.


Elle chemine naturellement les premiers pas, regardant le décor qu'il vient de planter, puis elle expire tout son souffle et commence ses exercices de respiration. La japonaise médite quotidiennement, principalement à son lever. Elle se dit que son expérience pourra la calmer et l'aider à orienter son esprit vers son souvenir et ce qu'elle souhaite revisiter avec l'hidalgo. Mais avant de faire surgir du néant l'ensemble d'une représentation, elle va commencer doucement, refaire ce qu'elle a déjà fait ultérieurement.


Sur le sentier qu'ils suivent toujours, à la croisée d'un chemin, un arbre apparaît, n'appartenant pas à ce lieu. Cet arbre, grand, massif, renferme des fleurs de cerisier. Les préférées de Ching mais également l'arôme de son parfum. Les formes sont imprécises au début. 


Mais plus le couple de protagonistes s'approche et plus l'arbre prend vie, sa forme gagne en finesse et en netteté. Ching s'arrête finalement à sa hauteur, regardant le tronc et son écorce, épaisse et noueuse. Elle laisse ses prunelles observer les détails , montant progressivement vers les branches contenant les fleurs de cerisiers, les sakura de leur nom en japonais. Ces fleurs, malgré le mois de juin qui se déroule sur une lointaine île des Caraïbes, sont ouvertes, montrant par là toute la délicatesse dont la vie peut faire preuve. La jeune femme lève lentement le bras et, à la périphérie de sa vision, cherche à cueillir l'extrémité d'une ramification, la portant ensuite à ses yeux.

Alors qu'elle la ramène à elle, la branche gagne en précision. Ching et son compagnon peuvent distinguer en détail chaque pétale, de leur couleur à leur forme, chacun des pistils qui peuvent être comptés un à un pour en connaître le nombre précis.


Ching en contemplant l'objet, ou plutôt la vie de sa création, reprend confiance en elle. Certes ce n'est pas son monde, c'est le sien. Certes elle est présente à cet instant en tant qu'invitée, mais toutefois, en y allant progressivement et en gardant confiance en elle, la japonaise sait qu'elle pourra lui montrer ce qu'elle souhaite.

Et tandis qu'elle commence à se détourner de l'arbre, le chemin jusqu'alors composé de champs en jachère prend progressivement une autre dimension. Des arbustes apparaissent pour leur cacher la vue, de nombreux arbres de sakura bordent dorénavant l'allée qu'ils empruntent. Les ramifications de leurs branches montent au-dessus d'eux et viennent s'insinuer les unes entre les autres, faisant comme un toit de fleur au-dessus de leur tête. A travers les feuillages, ils ressentent la présence et la douce chaleur du soleil.


Il n'y a que deux issues possibles. Retourner sur leur pas pour retrouver le confort de l'endroit qu'ils viennent de quitter, ou avancer, toujours plus en avant sur ce sentier qui mènera à un petit édifice, visible à présent et non loin de là.

Ching se tourne vers Alejo, souriante et confiante. On pourrait presque sentir l'impatience dans son comportement ou bien dans le regard qu'elle pose sur lui.

- Es-tu prêt à découvrir les merveilles d'une autre culture ? * demande t'elle malicieusement *



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Posté le 26/03/2021 à 09:17:20 

L'hidalgo accompagne sa passagère sans se montrer pressant. Il avance avec nonchalence, un pas en retrait de la jeune femme, sans jamais lui faire presser le pas. Il se pose et observe lorsqu'elle s'arrête pour se concentrer, lui sourit lorsqu'elle cherche son approbation sur ce qu'elle créé.
Cette apparente insouciance masque les efforts qu'il fait, en sous-main, pour corriger les quelques erreurs qui peuvent échapper à Ching dans l'assemblage de ses souvenirs. Il complète, il équilibre, il aboute pour que les paysages soient le plus naturel possible.
Il joue son rôle de mentor, discrètement, comme l'avait fait Esther pour lui dans le temps.

Ca ne l'empêche pas d'admirer et d'apprécier ce qu'elle rêve pour lui.

"Je suis très impressionné." dit-il, le yeux plongés dans les détails d'une fleur de cerisier.
"Tu as dû passer un temps fou à observer ces fleurs pour les rêver aussi précisément. Pour moi, une fleur est une fleur : elle est belle, elle sent bon. Mais au delà de ça..."
Il fait pivoter doucement la fleur devant ses yeux pour en observer chaque partie minutieusement assemblée.
"Il en ressort un sentiment de... plénitude, je trouve. Comme si tu ressentais une paix intérieure à observer ces fleurs. Ca les rend d'autant plus précieuses.
Elles doivent avoir un très grande importance pour toi..."

Il sourit lorsqu'il en a terminé, prêt à reprendre le chemin.
Il est époustouflé par le toit de fleurs que les arbres viennent former au dessus d'eux, comme un ciel rose.
S'amusant, il se permet une altération et laisse passer quelques rayons de soleil à travers les branches pour qu'ils forment des rais de lumières.
Il se raproche de la jeune femme quand il la sent s'impatienter.

"A découvrir d'autres merveilles d'une autre culture ?" corrige-t-il. Et il ne parle visiblement pas des sakuras.
"Je te suis." répond-il simplement.
Et lorsqu'ils se remettent en marche, une légère brise vient souffler sur leur chemin, faisant virevolter sur eux une pluie de pétales.
Sita LeRoy
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Posté le 03/04/2021 à 20:02:32. Dernière édition le 11/04/2021 à 19:04:48 

Tout en marchant, reprenant son chemin, l'asiatique répond à l'hidalgo

- En effet, ces fleurs sont très importantes pour moi. Elles représentent à la fois mon pays et l'éphémère de la vie. Au japon, lorsque les sakura éclosent, c'est un moment de joie et de fête. Les gens sortent leur plus beaux kimonos et vont contempler les fleurs de cerisiers. C'est en quelque sorte un porte bonheur, présent en ce monde pour nous rappeler que la vie y est temporaire, vouée à disparaître et qu'il faut savoir la chérir et apprécier chaque petit moment passé. La délicatesse de ses pétales nous fait également penser à la fragilité de la vie et du monde, laissant penser que d'un moment à l'autre tout peut basculer. De même, tu as vu juste : je médite quotidiennement et je m’exerce depuis notre premier rêve à imaginer des lieux, des scènes vécues. Ses fleurs, je les ai recréées sur mesure à partir de mes souvenirs enfuis de jeunesse. A chaque début de printemps j'allais, comme mes compatriotes, observer le renouveau de cette vie, j'allais sentir leur parfum délicat. C'est en quelque sorte la symbolique de la nostalgie que je peux éprouver face à mon pays d'origine. Le Japon est une dualité entre la rudesse de la vie et la douceur de vivre. Il faut y avoir vécu pour le comprendre.

Elle laisse ses pensées suivre leur cours, songeuse. Mais lorsque le soleil réussit à infiltrer les feuillages pour venir se poser sur son visage, et qu'une brise vient caresser sa joue et danser légèrement avec ses cheveux, elle ferme les yeux quelques instants. Tout en profitant de ce moment, elle sent la présence d'Alejo, et effleurant sa main de la sienne, Ching la récupère dans un geste tendre mais sans arrière pensée. Sentant des choses se poser sur elle, sur sa tête et son épaule, elle est surprise. Ouvrant de nouveau les yeux, elle observe les pétales danser sous le vent, et venir se déposer au sol, le transformant en un chemin de fleur. La nipponne tourne la tête vers son compagnon de rêve et lui adresse un éblouissant sourire


- Magnifique.

Ce seul mot, elle lui adresse en remerciement. Comme elle dans le premier rêve, il se permet des petites touches de son invention et elle s'en trouve ravie. Après tout, ce rêve se fait à deux, et non seul.



Sita LeRoy
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Posté le 11/04/2021 à 19:04:12 

Après cette échange, elle redevient sérieuse tout en serrant un peu plus fort la main de l'hidalgo. Sa présence l'apaise, et d'une certaine manière lui donne la force de poursuivre son projet. Elle sait qu'il est là pour elle, et elle ferme de nouveau les yeux pendant quelques instants, sans cependant arrêter ses pas qui la porte en avant.

Au loin, on pouvait voir une bâtisse émerger des arbres. Étrangement, l'homme peut voir le décors changer de nouveau face à lui. Le chemin qu'ils sillonnent reste le même mais un nouveau virage leur cache la vue. Une fois franchit, ils arrivent à l'air libre. Ching, sentant instinctivement qu'il est entrain de découvrir ce qui s'offre à sa vue, raffermie sa prise pour gagner en netteté. Une fois relativement sure d'elle, la japonaise ouvre les yeux pour contempler son œuvre.

Le parcours s’étant élargi face à eux, ils ne sont plus sur un sentier mais au début d'un jardin typiquement japonais. Le sol sur lequel ils se trouvent est fait de terre battue, recouvert de pierres plates. Ce nouveau sentier fait la jonction entre deux parties du jardin. Ayant la vue dégagée, ils découvrent un espace aménagé où le vert et la nature sont à l'honneur. De l'herbe qui sent bon l'herbe fraichement coupée se trouve à leur gauche, de ci de là des arbres, différents mais figés en des postures parfaitement harmonieuses. Ils viennent offrir un spectacle de fantaisie, tout en formant un rempart face à l'inconnu. A leur droite, une petite étendue d'eau qu'ils devront longer et traverser grâce au petit pont face à eux afin de poursuivre l'itinéraire voulu par la jeune femme.

Après un rapide regard sur les environs, elle observe en coin son compagnon, cherchant à connaitre ses réactions. Puis elle prendra la parole pour lui expliquer:


- Nous sommes dans un jardin japonais. Ces derniers sont très différents de ceux présents en occident. Tandis que les jardiniers dans vos pays cherchent la rectitude, formant des carrés, des angles et la symétrie absolue, dans mon pays il se produit l'inverse. La dissymétrie est à l'honneur. Un jardin japonais représente la nature et l'ensemble de ses créations. Ainsi nous aurons de la verdure, de l'eau mais également des monts.
L'eau symbolise à la fois la douceur, la force et l’harmonie de la nature. Symbole de vie, elle est aussi purifiante et régénérante. Souvent des animaux tels que des carpes y sont intégrés. Mais tu ne les verras pas ici, contente toi de les imaginer car j'aurais du mal à me concentrer suffisamment pour réussir à créer plusieurs êtres vivants et à reproduire avec minutie leur mouvement.
Dans cette eau tu peux observer des roches qui te font face * dit elle en lui montrant d'un geste ample et élégant * Les roches représentent l'esprit des dieux japonais. Toujours dans une volonté de dissymétrie, ces rochers sont en nombre impair. Le plus grand là bas représente le mont Horai. Les deux plus petits des animaux : celui de gauche qui est aplati et plus petit représente une tortue, tandis que l'autre plus élevé représente une grue. Deux animaux chargés de sens, symboles de longévité et de bonheur...


Elle le laisse quelques minutes afin de lui donner tout le temps nécessaire à l'observation de cette nature. Quand il sera près elle l'entrainera vers le pont en bois, peint en rouge qui se trouve un peu plus loin sur leur chemin.


Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 19/04/2021 à 11:29:15 

Alejo est au spectacle, n'en perdant pas une miette. Peu habitué à se laisser porter ainsi, il le fait avec plaisir, essayant d'anticiper le moins possible pour garder le plaisir de la découverte.
Et ça marche : la fausse simplicité des lieux couplée aux explications sur le sens des choses donne une grande beauté à ce qu'il voit.

"Je ne suis pas un grand habitué des jardins. En Espagne, nos terres étaient tout au sud, une région assez aride qui s'y prêtait peu. En tout cas, pas sans une débauche de moyens.
Ici, je ne connais que le Jardin des amoureux qui est très beau mais qui correspond exactement à ce que tu décris : une organisation très rangée et symétrique.
C'est... troublant... Je n'imaginais pas l'asymétrie comme une source de raffinement. Et pourtant..."

Il admire les lieux et leur composition mais semble surtout essayer de s'imprégner de l'ambiance, de l'aura qui s'en dégage.

"J'adore l'attention que tu portes aux odeurs..." rajoute-t-il simplement au moment où il la rejoint après s'être aventuré à observer certains détails de plus près.
Peut-être allait-il en dire plus mais il sent qu'elle veut lui montrer d'autres choses encore, il la suit alors en silence.
Sita LeRoy
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Posté le 23/04/2021 à 13:13:30. Dernière édition le 23/04/2021 à 13:15:31 

Ching laisse à Alejo le temps nécessaire pour sa découverte. Elle le suit du regard tandis qu'il s'aventure au gré de ses envies. La jeune femme n'est pas pressée, ce paysage est un cadeau pour lui, mais c'est également un immense plaisir pour elle que de revoir des lieux qu'elle a connu dans sa jeunesse. Un immense sentiment de nostalgie vient s'imprégner dans sa tête. Son pays d'origine, elle l'aime et le chéri énormément. La nipponne se fait alors une promesse : peu importe les obstacles, elle y retournera un jour, pour y finir sa vie. Et pourquoi pas au pied du Château du héron blanc? Un lieu qu'on disait chargé de magie, et que Ching avait toujours voulu voir. Mais avant, elle a encore tant de lieux à découvrir et à aimer. Tandis qu'elle pense à sa vie passée et à venir, son regard est chargé de tendresse et de bonheur. Elle quitte Alejo des yeux un instant pour regarder le pont rouge qui les attend.

Ching se retourne vers son compagnon quand il s'adresse à elle, en souriant :


- J'essaye d'utiliser un maximum de sens. Je pense que nous serions happés par le côté fictif du lieu, si aucune odeur ne s'en dégageait.

Le voyant prêt, elle continue son cheminement, passant sur le petit pont, et foulant la rive opposée. Ching prend à gauche, ensemble ils continuent à suivre le chemin tracé par la japonaise, et contourne la petite butte en suivant la berge. Un peu plus loin, il y a un autre endroit pour traverser l'eau. Cette fois, aucun pont à l'horizon, mais en s'approchant Alejo peut observer des pierres plates parsemées dans le liquide. Ces roches sont très proches les unes des autres. Les Geishas ayant des chausses très hautes, elles marchent avec une stabilité précaire. Ces femmes doivent faire de petits pas pour avancer. Réussir à marcher avec délicatesse et dignité prend toujours plusieurs mois de travail acharné dans les Okiya. A l’abri des regards évidemment, pour que les gens et surtout les hommes puissent supposer que ces pas aériens et fluides sont naturels et simples. En pensant à cela, Ching réprime un petit rire, mais un sourire en coin se forme. Ici, dans ce lieu, son passé la rattrape. Au moins à l'heure actuelle elle n'aura pas de problème. Vêtue seulement de sa robe blanche et pieds nus, elle marche avec aisance pour traverser et ainsi arriver sur l'autre rive.

Ching s'arrête pour attendre Alejo et laisse son regard se porter autour d'elle, regardant les différents arbustes qui permettent de cacher à leur vue les espaces que la japonaise ne crée pas. On pourrait presque croire qu'ils sont enfermés dans une sorte de cocon et qu'ils n'ont comme choix que de suivre le chemin tracé, pour aller toujours plus en avant. Mais, si l'homme porte son regard un peu plus loin, il pourra constater que la fin de son voyage est proche, car plus loin on peut distinguer les contours d'une bâtisse. Un dernier sentier à prendre, un dernier croisement pour arriver sur les lieux de leur première destination.


Ceci est l'affaire de quelques secondes. Entouré de nature, le bâtiment leur fait à présent face. Il est en bois, bien sur, peint en blanc en laissant les poutres apparentes. Le toit, quant à lui, est recouvert de tuiles. La construction est en forme de L, d'une taille assez conséquente.



- Alejo, voici un endroit que l'on appelle ochaya. C'est un salon de thé. Cependant, bien que cela soit la traduction littérale du terme, aucun thé n'est servi à l'intérieur. On pourrait plutôt dire qu'il s'agit d'un salon de saké, dit-elle amusée. Lorsque j'étais petite fille j'ai suivi une formation de Maiko, j'étais apprentie Geisha. Ce type d'établissement était ouvert la nuit et servait au Shogun, samourai, la tranche aisée de la population. Les femmes comme moi y venaient divertir les messieurs. Mais attention, nous divertissions par la musique, les danses, le flirt, pas par ce que tu pourrais imaginer. Mon nom de scène était Kaede. J'ai toujours aimé ce prénom, murmure-t-elle songeuse. Viens, approchons nous.


Ching entraîne l'hidalgo à sa suite. Arrivée en bas du bâtiment l'asiatique s'assit naturellement sur les escaliers de bois. Un contenant se trouvait sur le côté, rempli d'eau cristalline. Dans des gestes naturels et élégants, elle se mit à nettoyer ses pieds nus. Après la marche, elle se fit un devoir d'enlever toute trace de terre ou de poussière pouvant les recouvrir. Cette démarche, elle aurait pu l'éviter, mais ces petits gestes du quotidien sont un point d'ancrage pour elle. Tout en laissant le choix à son compagnon de l'imiter ou non, elle se releva et grimpa prestement les quelques marches menant à la terrasse. Face à eux, des portes coulissantes leur font face. Ching se retourna pour attendre Alejo en souriant.

- Nous ne pouvons entrer ici sans une tenue décente, cela serait irrespectueux. Je vais imaginer ma tenue, et une fois que cela sera fait, libre à toi de choisir la tienne. Un kimono traditionnel comme le mien dont tu pourrais imaginer les dessins, le costume traditionnel de ton pays d'origine. Qu'importe, libre à toi de créer et de me faire découvrir ce que tu désires.

Se faisant, l'aspect de la nipponne change. Sa robe blanche disparaît progressivement pour laisser place à son nouvel habit. Ching Shih porte à présent un fin kimono, en gaze de soie de couleur beige, très pâle, de léger dessin montre la nature tel qu'elle a pu le créer dans le jardin qu'ils viennent de traverser. Du vert, représente des arbustes, des feuilles, du jaune pâle représente à leur tour des fleurs de saison. Ching a choisi un kimono très discret. La combinaison qu'elle porte en dessous peut se voir au niveau du col. Elle est d'un rouge assez soutenu parsemé de blanc, rehaussant le kimono qu'elle porte d'une touche de couleur plus vive. La ceinture qui maintient l'ensemble, et qui se nomme Obi est agrémentée elle aussi de touches plus éclatantes. Le rouge y est présent également, rappelant la couleur de la combinaison choisie. Le jaune or est la couleur prédominante, ne laissant la place au orange que pour dessiner d'autres fleurs dans un style épuré. Le kimono, ouvert sur le devant, laisse apercevoir des chaussettes d'un blanc immaculé ainsi que des sandales de bois, d'une hauteur relativement vertigineuse.

L'hidalgo est invité par le regard de Ching à faire le tour, s'il le souhaite pour contempler l'ensemble. Derrière, le nœud de son Obi remonte jusqu'aux omoplates, et la traîne descend avec élégance jusqu'au niveau du sol. Là encore, la ceinture est mise en valeur par les mêmes couleurs que celles présentes sur le devant. Le kimono quant à lui est largement décolleté dans son dos, jusqu'au niveau du Obi, laissant apparaître sa nuque. Celle-ci est fardée de manière particulière. Une poudre blanche recouvre sa peau, mais laisse apparaître à l'origine de ses cheveux une peau sans artifice, dans un dessin subtil. Où peau nue et poudré se font face, sans mélange. Les cheveux d'un noir de jais sont relevés, en un chignon particulier, très en hauteur sur sa tête et mélangé à une étoffe de soie rouge que l'on distingue parfaitement.

Lorsqu'Alejo reviendra face à elle, il distinguera dans sa coiffe un peigne placé sur la base de son chignon et ornementé d'une cascade de fleurs blanches et roses pâles. Son visage quant à lui est fardé également. Sa peau n'est plus visible, cachée sous cette poudre. ses paupières et ses joues sont agrémentées d'une délicate couleur rose pâle, tandis que le contour de ses yeux et ses sourcils sont rehaussés d'une couleur noire, sans doute faite à l'aide d'un morceau de charbon. Pour finir, ses lèvres charnues sont maquillées d'un rouge sombre.

Ching lui laisse le temps de visualiser le kimono. Dans son pays, le kimono est en lui-même une œuvre d'art que les gens savent apprécier à sa juste mesure. Elle se tient donc droite, les mains posées l'une sur l'autre en attente, devant la cloison de l'ochaya.




Spoiler
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 28/04/2021 à 12:49:45. Dernière édition le 28/04/2021 à 12:50:18 

Alejo suit toujours le mouvement en parfait invité, observant, ressentant. Et s'il se concentre en apparence sur les lieux, il ne manque rien du comportement de la jeune femme.
Il a déjà posé un pied sur les marches de l'ochaya lorsqu'il voit le soin qu'elle met à se nettoyer. Il revient donc faire de même : son côté rustre ressort alors, il ne se montre pas très soigneux en vérité.

"Ton pays me semble vraiment étrange. Tout ce qui me semble banal y est fait avec cérémonie. Se laver les pieds, y servir le thé, s'amuser... On dirait que chaque action y est vue comme un art.
Est-ce que ça n'est pas... lourd à vivre, au quotidien ? Ou n'est-ce qu'une apparence qui disparaît dans l'intimité de la famille ?
Je ne suis jamais allé à la Cour d'Espagne, peut-être est-ce pareil là-bas ? On dit que c'est un endroit plus dangereux qu'un champ de bataille où les mots sont des armes. J'ai du mal à l'imaginer et, de toute manière, je n'aime pas ça."

Il se sent ignorant et dépassé. Quelle est la cause et quelle est la conséquence ? Il est bien plus à l'aise à voyager, à chasser ou à découvrir la magie que face à la sophistication de la civilisation. Tout ça lui donne l'impression de déjà appartenir au passé.

Toutefois, il n'est pas indifférent à la beauté du kimono. Ni de celle qui le porte.

"C'est très... travaillé. Un vêtement très complexe. C'est très beau, une vraie oeuvre d'art. Et l'original sans doute, et sa version rêvée." rajoute-t-il.
"Pas sûr que ça soit très pratique...
J'imagine que tout ça a aussi un sens caché ? Les couleurs, les formes et puis ce maquillage."
Il fait lentement le tour de la jeune femme pour admirer chaque détail.
"Non, je dois reconnaitre que c'est vraiment très beau."

Il songe alors à la demande de Ching. Une tenue respectueuse. Il ne saurait pas comment se vêtir d'un kimono et serait sans doute ridicule. Il n'a jamais vu les tenues d'apparat des grands de ce monde.
Lui vient alors une idée, un souvenir d'enfance. Une tenue qui l'avait impressionnée alors.
Il fait donc à nouveau le tour de l'apprentie geisha et, lorsqu'il revient dans son champ de vision, il a entièrement changé de vêtements.

Il porte une veste courte, blanche, avec de large épaulières. Elle est quasiment recouverte d'épaisses broderies argentées rehaussée de liserés noirs. On distingue par dessous une chemise de qualité et une lavallière de soie.
Le pantalon, assorti, est moulant. La partie extérieure est brodée également mais pas la partie centrale pour permettre de monter à cheval. L'ensemble fait clairement ressortir son entrejambe, bien plus généreusement que le pagne qu'il portait.
Il porte également des bottes noires et une cape accrochée à son épaule gauche. Si l'extérieur est blanc réhaussé d'or, l'intérieur est rouge vif.
A la main, il tient un chapeau noir à la forme originale.

"Dans mon pays aussi, il y a un art qui est très codifié, qui ne rougirait pas devant ce que tu me présentes. L'art du combat contre les taureaux.
Les hommes y sont répartis dans des rôles très précis, chacun préparant l'animal pour l'arrivée du Picador, le maître de ce spectacle. Les taureaux choisi sont des monstres de puissance et de force que les hommes combattent courageusement dans un ballet très chorégraphié. C'est très impressionnant.
Penses-tu qu'ainsi, je peux rentrer ?

Et dis-moi, que signifie Kaede ?"

Sita LeRoy
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Posté le 16/05/2021 à 12:38:44. Dernière édition le 16/05/2021 à 12:46:58 

La jeune femme sourit en entendant les propos de son partenaire de rêve et alors qu'elle l'observe Ching lui répond tranquillement


- Non, en réalité Alejo c'est pour se rappeler à chaque instant que la vie est éphémère et que chaque petite chose du quotidien est prompte à être célébrée. Les japonais aiment à prendre le temps de vivre. c'est également une façon de fuir le quotidien. Les combats ne sont pas rares dans mon pays. La brutalité y est constante. Peut-être que nos rituels sont présents pour contrebalancer cela ? A chaque chose son anti-thèse. A la violence des combats de samouraï se succède un moment de tranquillité d'esprit, pour refaire corps avec la vie et ainsi apaiser son âme. En Chine et surtout dans la religion taoïsme, on parle de Yin et de Yang. Le juste équilibre des choses. Et bien c'est sans doute la façon japonaise d'avoir sa part de Yin et sa part de Yang.

Quant à la famille je ne peux guère te renseigner sur le sujet. Je fus arrachée petite fille à la femme qui m'éleva. J'ai quelques souvenirs de mon enfance, mais cela reste sommaire et tend à disparaître avec les années malheureusement.


Sourit de nouveau en entendant parler Alejo et l'observe étrangement


- Pourtant, les mots sont effectivement des armes qui parfois peuvent blesser bien plus que de simples poignards. Et ne vous inquiétez pas mon cher, vous savez les manier avec subtilité.


utilise le vouvoiement pour appuyer ses dires et sans doute le taquiner


- Il suffit de connaître la liste des jeunes femmes se pâmant d'admiration devant toi pour le constater. Tu es bien au dessus de la plupart des hommes dans ce domaine et tu le sais fort bien.


En terminant sa phrase elle lui lancera un petit clin d'oeil taquin pour lui signifier qu'elle n'est pas dupe de son discours et qu'elle sait parfaitement de quoi l'homme est capable en matière de maniement des mots.

Tandis qu'il fait le tour du kimono elle l'observe en silence, analysant chaque réaction verbale ou non verbale qu'il lui transmet


- La pratique est une question d'expérience. Je ne suis pas sûre que les robes à panier de l'aristocratie Française soient plus pratiques que nos kimonos. Certes, je dois toutefois te concéder que l'habillement requiert l'aide d'un homme. Les kimonos pèsent aux alentours de 20 kilos. Mais avec un peu de pratique je dois reconnaître que nous sommes relativement à l'aise dans ces tenues. En tout cas, bien plus que dans un corset nous comprimant sans cesse le buste.

En effet, tout ceci a un sens caché. J'ai décidé de reproduire le Kimono que je portais lorsque je fis mon entrée en tant que Maiko. C'est-à-dire quand j'ai commencé mon apprentissage de Geisha. Aujourd'hui, je ne porterais plus la même chose car un oeil expert permet de comprendre l'âge et l'expérience de la jeune femme en observant sa tenue. Mon obi par exemple, ou autrement appelé ceinture, est très long, mesurant presque 10 mètres et remontant très haut, jusqu'à mes omoplates. La façon dont il est utilisé est propre aux Maiko, car les Geisha confirmés ont un Obi plus court, qui ne descend pas jusqu'au sol et ne part donc pas en traîne derrière elles. Par ailleurs, c'est au Obi qu'on distingue une Geisha d'une prostituée. Cette dernière le nouant sur le devant pour pouvoir l'enlever par elle-même au cours de la soirée. Les couleurs des kimonos également sont explicites. Chez les jeunes, elles sont plus vives que chez leurs aînées. Et chaque Kimono est porté en fonction de la saison et des circonstances. La combinaison que tu peux voir en dessous de mon kimono, au niveau du col ou lorsque je marche au niveau de mes chevilles, est également un signe distinctif. Il est rouge chez les Maiko et du blanc le plus pur pour les Geisha.

Le maquillage que tu peux voir sur mon visage est lié au statut de Maiko également. Les jeunes femmes sont excessivement fardées et ne montrent quasiment jamais leur peau nue en dehors d'une petite partie de leur nuque. Il faut savoir que les hommes Japonais estime cet endroit très érotique. C'est pourquoi les cheveux des geishas et des apprenties sont toujours relevés. Les ainées quant à elles, avec l'âge, portent de moins en moins de maquillage, pour laisser peu à peu leur beauté naturelle prendre le pas sur cette façade blanche. Je me suis permise une petite digression sur le maquillage car normalement seule ma lèvre inférieure devrait être peinte.

Enfin, dans les chignons est glissée une étoffe de soie. Rouge pour les apprentis et blanche pour les Geishas. Et les peignes sont bien évidemment tous codifiés : celui que je porte est un "hana-kanzashi", c'est un ornement floral fait en soie.


Elle rougit, ce qui au vu de son maquillage ne doit pas vraiment être visible à son compagnon de route


- Excuse moi Alejo. Je me rends compte que cela fait des années que je n'avais plus pensé à ma vie là bas. Les souvenirs remontent avec intensité depuis le début du rêve que nous avons entrepris ensemble. J'en deviens très bavarde, peut-être trop.

Dit-elle en rigolant, gênée. Cette fois, c'est à son tour d'attendre et de le regarder patiemment pendant qu'il réfléchit à la tenue à adopter.

Alors qu'il revient face à elle, Ching contemple son habit d'apparat, observant chaque broderie, chaque détail. Comme lui plus tôt, elle se permet de faire le tour. En examinant son dos, elle peut constater que son pantalon est très près de son corps, révélant particulièrement son postérieur. En tout cas, la partie droite qui est visible, la gauche étant cachée par la cape portée à son épaule. Son regard traîne un peu à cette hauteur, avant de revenir vers la cape, et de terminer son tour pour revenir en face de lui. Elle a bien vu la partie qui se trouve face à elle, mais n'a pas du tout envie qu'Alejo puisse surprendre son regard. Ses yeux se posent donc sagement sur son buste puis sur son visage.

La nipponne l'écoute parler mais ne semble pas particulièrement envieuse de ce spectacle. Pour elle, une mort doit servir à quelque chose. Être utile à la survie. Dans ce qu'elle entend, Ching a plus l'impression d'un spectacle voulu pour égayer la foule en faisant fi de la douleur animale. Elle suppose que l'humain cherche par là à montrer sa puissance face à la nature et à l'animal. Mais, une seule chose l'interpelle

- Alejo ? Le taureau est-il tué à la fin du spectacle ? Que devient-il ?

Oui, allons y.

répond-t-elle en s'avançant vers les panneaux d'ouvertures. Faisant par la même occasion le choix de ne pas révéler ce que son nom de scène évoque. Cela, elle le garde pour elle. Quant à la tenue choisie, elle s'en amuse un peu, surtout par avance. Car il devra bientôt se mettre à genoux et Ching se demande si son pantalon résistera. Lorsqu'elle se tourne pour tendre la main vers le panneau, elle lui jette un regard. Dans ses yeux, Alejo peut constater un peu de malice



Sita LeRoy
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Posté le 23/05/2021 à 23:33:26 

Tandis qu'elle ouvre les panneaux, Ching se tourne vers son hôte. D'un subtil mouvement elle fait un pas en arrière puis un second. Alejo peut alors constater que ses okobo (autrement appelés sandales de bois) sont rangés contre la cloison. Le Kimono de Ching descend à présent en cascade jusqu'au sol de la terrasse de bois. Après avoir vérifié qu'il en fait bien de même, elle l'invite d'un geste de la main à entrer en premier dans l'espace du bâtiment.
Lorsque Alejo entrera, il verra une pièce en longueur. Vide. Le sol recouvert de tatamis blancs. Grâce aux persiennes, la lumière entre à l'intérieur de la pièce. Mais l'aspect est étrange. Comme si un halo était créé. La lumière filtrée permet de voir quelques grains de poussière, jouant avec l'air, comme si un peu de vie émanait de cette pièce. De même, les narines de l'homme sont assaillies à son entrée. L'odeur du bois est omniprésente.



Si l'hidalgo se tourne vers Ching il verra l'extrême concentration de la jeune femme. Elle est sans doute en train de créer le décor en même temps qu'il le contemple. Ching prend quelques instants, restant immobile pour fixer ses pensées avant de tourner son visage vers lui.

- Vient, avançons, veux-tu ?

L'asiatique prend les devants. marchant d'une distance d'un pas ou deux devant lui. Les pas qu'elle fait sont petits, mais relativement rapides. Si elle sent que son compagnon décide de regarder les différents panneaux qui lui font face ou tout simplement la vue à l'extérieur, elle l'attend tranquillement. Au bout du chemin, elle arrive dans la dernière pièce. Les cloisons sont ouvertes et là encore Ching laisse son invité prendre l'initiative d'entrer ou de s'arrêter sur le seuil pour découvrir les lieux.

La pièce est un peu sombre au premier abord. Les jalousie étant fermés, seules les cloisons ouvertes laissent apparaître un peu de lumière. Si Alejo regarde à sa gauche, il verra un nouveau jardin s'offrant à sa vue. D'ailleurs, Ching entre et s'avance pour ouvrir un peu plus les persiennes, laissant ainsi la clarté illuminer de ses rayons l'endroit où ils se trouvent.



En face de lui, au centre de la pièce se trouve une table de bois entourée de coussins. Sur celle-ci repose un petit coffre de céramique de couleur sombre. Les reflets de ce coffre jouent au gré de la lumière de la pièce. De noir, ils passent au rouge sombre en fonction des déplacements de l'Hidalgo.

Sur sa droite, la table s'arrête pour laisser un petit espace entre cette dernière et la cloison ornementée de décorations faites en laque. Comme beaucoup d'œuvres nipponnes, elles représentent la nature et la vie dans son ensemble. Le végétal s'y marie à merveille avec la vie animale. Un héron y tient une place d'honneur : l'un des symboles du pays.



Enfin, près de ce panneau, on distingue un instrument de musique posé à la verticale.



Ching sourit en regardant Alejo appréhender cette nouvelle pièce, ne perdant pas une miette de ses réactions et des endroits où ses prunelles se posent...



Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 26/05/2021 à 21:27:45 

"Les mots sont une chose, mais la réalité les rattrape vite. Il y a une limite à leur pouvoir."
Entrant dans le jeu, il salue d'un geste ample avec son chapeau.
"Vous me flattez, doña. Mais faites le jeu des rumeurs qui me touchent."

Il répond alors à l'interrogation concernant la tauromachie. Mais Alejo est un trappeur depuis des années, le bien être animal est un concept qui lui est complètement étranger.
"Bien sûr qu'il est tué ! Sa mort est la partie la plus ritualisée. C'est un sacrifice à la gloire de la force et de la virilité de l'homme. La marque de sa supériorité sur la force brute de la nature.
Ça a un côté très païen, si on y réfléchit un peu.
Le Picador remporte les parties glorieuses de la bête, les oreilles et la queue ou une partie seulement suivant sa prestation. Le reste n'est pas perdu, la viande est consommée. C'est un repas très prisé.
Mais ne va pas croire que tout est joué d'avance. Parfois, l'homme perd. Il peut y avoir des morts. Ça fait partie des risques.
Moi, je trouve que c'est un beau combat. J'aurais aimé faire ce genre de chose."

Tout en continuant d'observer les lieux, il écoute les nombreuses explications qui lui sont données et rit lorsqu'elle se sent gênée.
"Tu peux parler tout autant que tu en auras envie. J'aime autant t'écouter que te voir le faire. Je ressens l'émotion qui te traverse lorsque tu évoques tes souvenirs. C'est touchant.
Pour une fois que je trouve quelqu'un de plus bavard que moi." précise-t-il sur le ton de la plaisanterie.

Il suit ensuite la jeune femme dans le bâtiment, se conformant aux rituels de manière un peu gauche.
Il avance lentement, prenant soin d'observer tous les détails. A la fois ceux des lieux, toujours aussi exotiques pour lui, mais aussi ceux du rêve, y voyant les efforts et les progrès de Ching.
Et il se surprend à observer souvent la nuque de la brune, comme s'il s'agissait d'un aimant pour ses yeux. Est-ce un effet de l'explication de la symbolique de cette parcelle de peau dénudée ? Ou la volonté de Ching de mettre cette coquetterie en avant dans le rêve ? A moins que ça ne vienne que de lui...

Il s'avance dans la pièce vers la table, se demandant s'il doit s'asseoir ou non. Il s'abstient pour éviter tout impair et se tourne vers Ching en lui souriant, prêt à découvrir la suite.
Sita LeRoy
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Posté le 05/06/2021 à 11:47:01. Dernière édition le 05/06/2021 à 11:49:38 

Ching s'amuse des mots de l'Hidalgo et pour toute réponse ne fait que lui sourire.


L'asiatique reprend toutefois son sérieux quand il parle de la tauromachie. Lorsque Alejo lui dit que les choses ne sont pas jouées d'avance, elle n'y croit pas tout à fait car y a t'il seulement un taureau qui ait été sauvé après qu'on est constaté qu'il ait remporté la suprématie sur l'Homme ? Ching détourne le regard pour que son compagnon ne capte pas ses pensées. Elle espère en tout cas que la bête vende chèrement sa peau, et que des vies humaines soient prises. Quels fous que ces hommes gorgés de leur toute puissance. Tuer pour se nourrir est une chose, tuer un animal pour le plaisir ou le spectacle en est une autre. La nipponne est franchement rebutée par cette idée.

Heureusement quelques secondes plus tard il réussit à détendre l'atmosphère, la taquinant gentiment sur sa façon d'être. Mais cela dit il n'a pas tort, la femme parle avec fougue de son ancienne vie. Pour la seconde fois, elle se rend compte que la culture de son pays lui manque. Ainsi elle se trouve particulièrement heureuse de la lui faire découvrir.
Lorsqu'il arrive dans la pièce et se tourne vers elle semblant indécis, elle lui sourit et lui dit doucement

- Tu sais Alejo, rien n'est défini ici. Je veux te montrer certaines choses mais tu es libre de tes allées et venues. Tu n'as pas besoin d'approbation pour observer, te déplacer ou proposer des choses. Ce rêve se vit à deux. Je suis ton hôte, je crée le décor. A toi aussi de laisser ton empreinte dans ce rêve...
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 07/06/2021 à 16:09:37 

"Je suis ton invité, aujourd'hui. Je sens bien que tout ce que tu montres t'est précieux. Et intime.
Je n'ai pas envie de gâcher cette ambiance que tu fais tant d'efforts à transcrire pour moi avec mes grosses bottes pleine de boue d'étranger que je suis.
Ton monde est régi par des codes subtils et je paraîtrais grossier en ne les respectant pas, même si tu sais que c'est par ignorance."

Il s'avance et s'assoit à la table. En tailleur parce qu'il n'imagine pas que ça puisse être autrement.
Et son pantalon tient le choc, parce qu'il n'y a pas de surprise dans les rêves.

"Moi, j'apprécie de n'être qu'un observateur. Ce que tu me montres est beau et m'en fait découvrir sur toi bien plus que ces mois passés à te croiser sur Liberty.
Tant que tu n'es pas lasse, tu peux continuer, j'en suis ravi."
Sita LeRoy
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Posté le 23/06/2021 à 23:13:09 

Ching l'écoute en silence et plonge ses yeux bleus dans les siens. Elle acquiesce d'un léger mouvement de tête et d'un sourire à ses paroles. Dans un même temps l'asiatique s'approche de l'hidalgo pour venir s'installer face à la table et au coffre. Dans un mouvement souple et élégant, s'aidant de sa main pour plier son kimono aux niveaux des genoux, elle s’assoit sur ces derniers, repliant ses jambes sous elle.

- La pièce où nous sommes est l'endroit où les messieurs de la haute "société" venaient pour passer une soirée en notre compagnie. Ils se regroupaient entre eux pour discuter et faisaient appel à une ou plusieurs Geishas pour agrémenter leurs discussions. Notre rôle était de converser, de servir le saké, de danser avec nos éventails, ou bien encore de jouer d'un instrument.

Disant cela, elle observe son Shamisen des yeux, posé contre le mur puis revient les poser sur toi souriante.

- Devant nous se trouve un coffre. Il contient le nécessaire pour déguster du saké. Ce dernier en fonction de sa qualité se boit chaud, à température ambiante ou froid. Sur Liberty, le sasékoi se boit froid, mais tu vas apprendre aujourd'hui, si cela te convient, à le savourer chaud. Car c'est à cette température que nous autres japonais l’apprécions.

Ching vérifie que son compagnon accepte l'idée avant de poser ses mains sur le coffre et de l'ouvrir.



La nipponne commence par sortir le tokkuri, le récipient au col étroit qui contiendra l'alcool de riz, puis deux ochoko. Elle place le tout sur une petite coupelle, qui tiendra lieu de présentoir et amène l'ensemble au bord de la table.



Ching ferme les yeux pour se concentrer. La boisson étant chauffée puis apportée par les domestiques, elle ne souhaite pas réaliser le rituel par elle-même, pour éviter des impairs devant son invité. Aussi, le liquide est créé de toute pièce, par son souvenir. Posant ses mains sur le Tokkuri, Alejo peut se rendre compte qu'un effort drastique est fait par sa partenaire de rêve. Son visage et surtout son esprit sont tournés vers l'objet qu'elle tient entre les mains. Ce dernier commence à chauffer entre ses mains. Des notes fruitées et épicées commencent à planer grâce au nuage de vapeur qui s'échappe du contenant. Si Alejo se penche pour observer le phénomène, l'arôme subtil viendra lui chatouiller les narines. Pour les plus initiés, comme Ching, ils y trouveront également des notes de fleurs fraîches et de vanille. Mais sans doute est-ce pour elle quelque chose de facile, étant celle qui crée le breuvage. Elle s'aide de ses souvenirs enfouis.

Depuis son départ de son pays d'origine, elle n'a jamais réussi à retrouver un saké d'une qualité telle qu'elle a pu la connaître. Une pensée vient l'assaillir. Si jamais elle revient sur Liberty, pourquoi ne pas ouvrir un petit commerce de saké ? Cela lui permettrait de faire découvrir le produit à ses habitants et surtout à ses amis. Mais là, la réalité la reprend. Pour faire de l'excellent saké il faut trois choses de qualité : l'eau, le riz et surtout le savoir-faire. Ce qu'elle n'a malheureusement pas. Une note de tristesse là saisit avant qu'elle ne rouvre les yeux.

Ching prend le récipient dans sa main gauche et sert le liquide dans un des ochoko. Reposant le premier, elle place le second dans la paume de sa main droite, le tenant également du bout des doigts grâce à sa main gauche. La nipponne se tourne vers Alejo, et déplie un peu ses bras pour le lui tendre. En théorie, Alejo devrait servir à son tour son hôte. Mais, ne connaissant pas les us et coutumes, la japonaise se sert elle-même, et place l'ochoko qui lui est destiné de la même manière dans sa main.

- Attention Alejo, la température est de 40 degrés. Les effets de l'alcool sont beaucoup plus forts actuellement que si le saké était froid. je te conseille de le boire lentement, pour diminuer ses effets. Cela me navrerait que de te voir arriver au pays des songes trop vite.

Elle lui lance un regard amusé et attend qu'il initie la dégustation



Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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Posté le 24/06/2021 à 15:38:04 

L'hidalgo se tait et s'immobilise, observant ce nouveau rituel.
Avec une infinie délicatesse, il prend la tasse, renonçant à relever le petit doigt en pensant que c'est une coutume occidentale.
Il hume les parfums, reconnaissant là la patte de Ching dans sa manière de créer les rêves.

Alejo n'a jamais été un grand amateur d'alcool, trop craintif à l'idée de perdre le contrôle. Et ses préférences vont plutôt aux vins forts.
Mais il essaie de se débarrasser de ses à-priori pour savourer le goût de ce breuvage, un goût qui est directement issu des souvenirs de son hôte.
Et puisque Ching en a un souvenir agréable, le goût l'est pour lui aussi.

"J'espère que ça ne va pas te décevoir, mais il n'y a pas d'ivresse dans les rêves. Sauf à le vouloir, et ça ne serait qu'une comédie.
Mais n'est-ce pas pendant que je bois que tu devrais jouer de la musique ?" demande-t-il pour la taquiner.
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