Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

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[RP Ouvert] Dans un lieu incertain. -1- 2 3  
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Esther
Esther
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19/01/2010
Posté le 23/02/2011 à 18:34:19 

Note explicative:

Ce topic est ouvert à tous.

Relatez un rêve de votre pj, écrit seul ou à plusieurs, en un rp ou en plusieurs posts, sérieux ou absurde, quelle que soit l'ambiance choisie

Attention cependant:
-Pour les cauchemards vraiment gores et autres rêves érotiques, si vous voulez en écrire un, mettez un petit avertissement en début de texte quand même, c'est un fofo tout public
-Rien de trop avilissant pour le personnage d'autrui sans le consentement du joueur, merci.
Esther
Esther
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19/01/2010
Posté le 24/02/2011 à 22:19:40 

*Le silence.
Le sol est poudreux sous ses pieds nus, couvert d'un mélange de gravas et d'une poussière que nul vent ne balaye jamais.
La créature lève ses yeux de chat vers la Lune et reprend sa lente marche dans les rues désertes.
Un changement s'opère enfin dans les ruines immobiles, les longs cheveux d'ébène ayant accroché en trainant un os blanchit, le faisant rouler sur les pavés disjoints avec un bruit sec et creux. Esther est loin de s'en émouvoir cependant, ce n'est ni la première ni la dernière fois que la chose se produit. Oh, bien sur, elle pourrait déblayer les allées, mais à quoi bon?
Nul n'est plus là pour les voir.

Le silence, à nouveau.
L'Ogresse passe une main indolente sur la façade aveugle et lézardée d'une maison vide depuis si longtemps que même les rats en ont disparus. Elle en connait par cœur le moindre relief, la moindre aspérité, y dénichant parfois encore quelque lambeau de souvenir.
Ses ongles raclent brièvement le mur qui s'effrite mais qu'importe, ils n'ont plus de toit à soutenir, nulle âme à abriter.
Ils sont tous morts depuis longtemps. Disparus. Encore une civilisation éteinte en un battement de cils. Une de plus, une de moins...

Le silence, encore et toujours.
Le jardin du gouverneur est envahit d'herbes folles, faute d'entretien et parce que le seul être encore à même de s'en préoccuper préfère les choses ainsi: Un peu de vie, un peu de chaos dans un univers que le temps a bien trop ordonné.
Se juchant familièrement sur une vieille stèle portant le nom de pirates originaires de Hollande, la Gardienne ne fait même plus attention à l'écriture érodée par les intempéries, levant une fois encore la tête vers l'astre nocturne, le menton posé sur ses genoux.

Le silence, trompeur.
La grande brune sait qu'elle est en train de rêver, mais ce fait n'est d'aucun réconfort. Elle sait qu'elle n'est jamais vraiment seule, mais est ce que ça fait vraiment une différence?
Les larges pattes foulent l'herbe épaisse et folle sans produire le moindre son, mais la chose du fond des âges pourrait elle plus clairement se faire annoncer? Se réveiller sera un soulagement.
Esther est lasse de ces oniriques visites par trop réalistes de peuples perdus. Passé, présent, futur: parfois, tout se confond. Qu'est ce que ça change, les visions sont si souvent les mêmes...

Dans un lieu incertain, une nuit éternelle.*
Vito Corleone
Vito Corleone
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01/11/2010
Posté le 26/02/2011 à 04:08:30 

Ma vision devient plus claire, je suis dans le corps d'un adulte, et j'y suis habitué. Je peux ressentir ce que ce corps et l'esprit qui l'habite ressentent, et je trouve ça normal, rien ne me choque. C'est comme si je vivais depuis toujours dans cette enveloppe, je suis en symbiose, je contrôle parfaitement tout mes gestes.

"Non sei un poco teso?"   (Tu n'es pas un peu tendu?)

Je me tourne et l'aperçoit, je lui répond "non" de la tête, en lui souriant.

http://img825.imageshack.us/i/14102182crshot8.jpg/

Je sais tout sur elle, je l'ai épousé. Malgré la faible luminosité de la pièce, je connais la couleur exacte de ses yeux, un brun noisette éclatant. Pendant que je l'observe se préparer, je peux toutefois sentir qu'elle, est un peu stressée. Elle s'impatiente et appréhende la soirée, je le sais puisqu'elle se mord la lèvre, elle fait toujours ça dans ces cas là.

Nous sommes les invités d'honneur, un baptême va avoir lieu, et je suis le parrain. C'est la première soirée à laquelle je suis invité depuis que je suis devenu Don. Les gens me voient autrement maintenant, certains ont peur et d'autres veulent s'approprier mes faveurs, ma je m'en moque. Je suis content du chemin que j'ai parcouru, et je suis content des différents sentiments que je leur inspire.

J'ai déjà une grande famille, dont trois fils, et une fille. C'est la petite dernière, ma princesse, elle est en train de dormir dans son berceau. Pendant ce temps, l'ainé s'occupe de ses deux frères, dans la pièce à vivre, sous l'attention de Clemenza et d'Aldo. Je les entend d'ici, ils s'amusent avec leurs neveux. Ils sont venus directement à la maison pour nous escorter jusqu'à l'église.

Je m'approche de ma femme et pose mes mains sur ses épaules, je l'aime plus que tout. Elle m'a offert ce que j'avais toujours voulu, une grande famille, de beaux enfants. Je l'embrasse doucement dans le cou et sur la joue, puis je fait délicatement passer sa mèche de cheveux derrière son oreille gauche. Je l'observe alors un petit moment, tout en lui caressant doucement les épaules, je pourrai rester à la regarder toute la journée. Je me sais chanceux d'avoir trouvé la femme parfaite.

Je lève alors les yeux, et regarde mon reflet. Ma nouvelle cravate et mon gilet hors de prix sont tout deux à mon gout. Je prend la pause, et je contemple ma réussite à travers ma personne. Je suis parfois très narcissique, ma je semble l'assumer entièrement.

http://img535.imageshack.us/i/pacinodenirosp1710468x5.jpg/

Et là, je me réveille... Soyez franc, vous pensez que je deviens fou?

Le petit italien attendait maintenant la réponse de son médecin. Ce rêve n'était pas le premier du genre, ces derniers temps il faisait des drôles de rêves chaque nuit.

Dans un lieu incertain, une famille au grand complet...
Clémente, Première Dame d'Ulungen
Clémente, Première Dame d
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12/08/2007
Posté le 27/02/2011 à 18:26:57 

Les pieds dans le sable fin. La chaleur qui les enveloppe. Le soleil qui baigne mon visage. Un sentiment de sérénité.

Maman !

Je tourne la tête, et je sens un sourire tendre se dessiner sur mes lèvres. Au bord de l'eau, à peine atteint par les douces vagues, un petit garçon blond en culotte courte me fait de grands signes.

Maman, tu me regardes hein ?

Mon cœur se gonfle d'amour alors que je hoche la tête. Rassuré, il se penche et reprend sa recherche dans le sable mouillé. Un petit seau à côté de lui est déjà rempli de coquillages de toutes les formes et toutes les tailles.

Le vent se met à souffler, et mes cheveux voltigent autour de moi. Je m'en amuse, et ne remet en place quelques mèches que pour mieux voir mon enfant. Je l'ai perdu de vue un instant, et quand je regarde à nouveau je ne le vois plus à côté du seau. C'est comme si mes yeux avaient eu la capacité de faire un zoom sur cette portion de plage vide. L'inquiétude. La panique.

Maman !

Je baisse les yeux. Il est là, en face de moi, et il tire sur ma robe. Il a l'air un peu boudeur que je lui connais si bien, me montrant dans ses mains pleines de vase un coquillage cassé en deux morceaux. J'éclate de rire, le prend dans mes bras, et nous fais tournoyer. Il adore ça, et la plage est envahie par son petit rire d'enfant. Il s'accroche à moi, comme s'il avait peur de tomber, mais je le tiens fermement contre moi, mon nez dans son cou, respirant son odeur. Cette odeur s'engouffre dans mes narines, et me comble de bonheur.

Tout s'assombrit. Je m'arrête brusquement et lève un œil vers l'océan. Une vague, immense, nous plonge dessus. Je n'ai pas le temps d'avoir peur, ni même de bouger. Nous nous faisons happer, toujours blottis l'un contre l'autre.

Nous sommes sous l'eau, et alors que la vague cherche à se retirer, un courant marin nous plaque au fond de l'eau, nous empêche de remonter. Un tourbillon nous sépare brusquement, et je ne le retiens plus que par la main. 

Je reste calme. Je ne crains pas pour ma vie. Je regarde son visage, sa main dans la mienne, ses yeux confiants, alors que deux forces contraires cherchent à nous séparer. Sans le lâcher, je cherche à nager vers lui, mais le courant l'enfonce dans le sable, et cherche à me rejeter à la surface.

Ma main cède. Mes doigts cherchent à s'accrocher, mais je n'ai pas de prise. Je l'ai lâché. Son corps tombe. Le mien, refusé par l'océan, est comme régurgité par une vague.



....

Je me réveille, je ne peux plus respirer, de l'air, j'ai besoin d'air. Mon esprit embrouillé ne pense qu'à une chose : il me faut aller le chercher.
Carlo Cavicchiolo
Carlo Cavicchiolo
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19/01/2010
Posté le 27/02/2011 à 23:40:49 

[Directement lié à « La Complainte du Réalisme », bien que les deux écrits soient dissociables.
http://www.pirates-caraibes.com/fr/index.php?u_i_page=5&theme=15&sujet=22925&u_i_page_theme=2]


Jour neuf mille cent dix-neuf de l’ère nouvelle.



Hier, le plus affreux des phantasmes m’a sillonné : Je dormais.
Pire encore, je me suis vu m’endormir.


C’est arrivé de manière discrète, très simplement. Mes yeux furent enfermés derrière leurs paupières, mes membres n’agissaient plus selon la volonté de Carlo. Et, lentement, le parterre conscient s’est dérobé, rongé par l’acide le plus illusionnant du songe. Par le petit Méphistophélès, que ce fut douloureux! J’ai pensé mon statut de dieu destitué ! J’ai cru n’être plus que le fils de mes parents, que la progéniture d’un mâle et d’une femelle. Moi, l’insomniaque divin, déprécié à l’état d’homme ! J’admettais la chose comme inconcevable, jusqu’alors.

Hier, le plus affreux des phantasmes m’a sillonné : Je dormais.
Pire encore, je me suis vu rêver.


Le plus inacceptable est à venir : ma stoïcité ne fut pas totale. Car, cela est difficile à avouer, j’ai cauchemardé ! La plus ignoble des surprises est survenue, celle que je ne redoutais plus tant elle m’était devenue inconcevable. Sur mon visage, une activité sans précédente : ma bouche était déformée. Mes lèvres, hideuses, formaient un maladif et immonde arc de cercle. La gueule de Carlo Cavicchiolo souriait. Impensable. Inacceptable.

C’eut signifié son humanité. Mais chacun le sait, je ne le suis pas. Je n’y survivrais pas. Être de ceux qui respirent, de ceux qui mangent, de ceux qui dorment, de ceux qui écoutent, de ceux qui aiment. Foutaises grotesques.

Hier, le plus affreux des phantasmes m’a sillonné : Je dormais.
Pire encore, je me suis vu me réveiller.


Vite. Un couteau. Le planter. Du sang. Apaisement.
La douleur déchire ma main, témoignage de mon éveil. Je le déloge, puis l’enfonce à nouveau. Dans la droite, cette fois-ci. Récidive : un flot vermeil s’en échappe, les terminaisons mon système nerveux s’activent pour me transmettre le même message, à nouveau : affliction.

Je ne rirais point. Cinquième des commandements de mon insanité sublime.

Désormais, pour être plus sûr de lui-même, chaque nuit, Carlo fixe, de ses yeux livides insubordonnés, les astres –ici, portez attention à l’étymologie. J’utilise quant à moi, soucieux que je suis, des éclats de bois, précaution supplémentaire, afin de séparer mes menaçantes paupières. Si, alors que vous l’apercevez, il s’enfonce du fer dans le corps, soyez sans crainte. C’est simplement que de dormir, j’ai refusé.

À l’avenir, je rejette que les plus affreuses élucubrations m’habitent : jamais je ne m’exposerai à la folie du sommeil.
Mieux encore, je me vois toujours conscient.

Karelle
Karelle
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26/11/2009
Posté le 21/03/2011 à 22:54:42 

Il y avait une jeune fille.
Les rayons du soleil passaient à travers elle.
Elle était légère comme le vent.
Seule une fine couche de chair l' empêchait de se disperser.
Ô, elle était si fragile.
Cette jeune fille n'était pas comme les autres de son espèce
Non, celle ci avait un cœur.
Et pour la première fois, elle pouvait bouger d'elle même.
Elle se déplaçait alors silencieusement, ses pieds frollant les pavés comme une plume sur laquelle on soufflerait.
On aurait dit qu'elle volait.
On entendait son souffle dans chaque brise, aussi infime soit elle.
Ses longs cheveux ondulaient, bercés par cette douce mélodie.
Mais un jour, elle qui avait un cœur, et qui pouvait bouger, elle décidât d'imiter les humains.
Mais notre monde est hostile, et bien vite, elle se piquât.
Instantanément, l'air qui la composait sifflât, et s'évanouit dans la nature.
Cette jeune fille se flétrit, et, dans un dernier souffle, ses paupières se fermèrent.
Elle n'était plus qu'une enveloppe vide.
Son cœur ne battait plus.
Mais son souffle transportait alors des graines qui finirent par se poser, et de jolies fleurs blanches poussèrent sur son lieu de repos...
Poppea d'Avron
Poppea d
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26/06/2006
Posté le 22/03/2011 à 15:22:34 

Poppea revenait à Port Louis pour la première fois depuis des semaines. La mélancolie l’avait peu à peu terrassée au fil des mois, elle avait choisi de se retirer quelques temps dans la méditation. Elle revenait tard de son voyage ce soir là, retrouvant un Port Louis endormi et calme. Elle en respira l’odeur et l’ambiance. Poppea se dirigea directement dans sa chambre de la confrérie du lys. Elle n’y croisa personne et c’était tant mieux. Elle déposa ses affaires et s’apprêta à se coucher, mais le sommeil ne venait pas. Une angoisse profonde refaisait surface, celle là même qui la fit prendre le large. Ne pouvant s’endormir, elle sortit une bouteille de vieux rhum, en prit une rasade, puis une autre…L’alcool faisait son effet, elle s’allongea pensant trouver le sommeil et celui ci tant attendu l’emporta dans les plus noirs cauchemars.
Poppea se retrouvait sur l’Agrippine, la tempête faisait rage. Les hommes étaient fatigués, mais ils devaient lutter contre la tempête pour garder la frégate sur sa trajectoire… Elle se rendait à Tortuga, port dont elle eut la gouvernance pendant nombres de mois.  Ce port était hollandais et gouverné par un admiraal des plus contestés et intrigants. Elle n’aurait su dire si elle en avait peur ou si elle l’admirait… ses réactions étaient souvent des plus froides et sans compassions.

 
Poppea voyait enfin le port, et avait hâte de débarquer. Une boule au ventre venait s’installer au fur et à mesure que l’Agrippine approchait. Que faisait elle ici ? Quelle était sa motivation ? Elle ne savait plus que penser…
 La flotte de l’amiraal était à quelques encablures et elle se demandait si ceux ci seraient amis ou ennemis. Tant de différents dans le passé les avaient amené à se haïr.
La flotte de l’admiraal se mit en mouvement et tira sur l’Agrippine, le bateau ayant déjà souffert sous la tempête ne résista pas longtemps à leurs assauts.

 
Poppea sortit son sabre, prête à se battre, mais l’abordage fût rapide et son équipage décimé. Le sang, la fumée, les cris l’auront tétanisé durant un cours instant. Plusieurs hommes allèrent à sa rencontre pour se battre. Elle en repoussa certains, mais fut vite débordée par le nombre. Elle était prise au piège. Elle se débattait mais aucun ne lâchait la pression… Elle lâcha un cri, ces hommes commençaient à la brutaliser.

 
Elle entendit un bruit de canne et une voix qui porta comme un canon.
-Qu’on ne lui fasse pas de mal ! Ou vous subirez mon courroux !

Son équipage devint alors docile et desserrer leur étreinte.

Poppea releva la tête dans un élan de fierté.
-Vous !
Un éclat de rire la fit frissonner. Les yeux de l’admiraal étaient injectés de sang. Elle craignait maintenant pour sa vie.

-J’attends ce jour depuis tellement de temps !
 Haha Mettez là en prison, cette femme a besoin d’apprendre la modestie !
 Une femme amirale !!!!
 haha… je vais vous apprendre où est votre vraie place !
 Et ferais de vous une femme docile !!!

-Jamais. Plutôt mourir que de vous cédez !

-Alors soit ! Vous mourrez !

Poppea se réveilla en sursaut, tremblante, en sueur… L’heure d’affronter ses peurs étaient bel et bien venu….
Ten'Goku
Ten
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07/12/2010
Posté le 31/03/2011 à 19:54:51 

http://www.youtube.com/watch?v=1QP_kZkOvWk


La nuit est froide. Le vent glacial de décembre fait voler ses cheveux blonds. Les larmes coulent sur ses joues, sans qu'elle puisse les en empêcher. Et la mort se joue d'elle.

L'orage gronde. Un éclair fuse, magnifique de lumière déchirant le ciel sombre. Elle sait qu'il va venir la narguer. Elle a mal, rien que d'y penser. Une musique résonne au loin. Toujours la même, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Une silhouette se découpe dans l'obscurité. Il est là....

_ Fei...murmure-t-elle. Laisse moi te rejoindre...

Ses mots sont des suppliques. Elle tend la main, dans une vaine tentative de le retenir auprès d'elle. Elle ne veut pas rester seule, elle ne veut pas qu'il l'abandonne, pas encore.

_ Fei, je t'en prie.

 Un autre éclair illumine l'horizon, illumine le visage de l'esprit. Parce que ce n'est qu'un esprit, quelqu'un qui est mort, et qui revient la hanter. Qui prend plaisir à la torturer.

Pourtant, il a l'air si réel, qu'elle se prend à espérer qu'il soit bien là, vraiment, en vie.

La nuit est froide. Le vent glacial de décembre fait voler ses cheveux blonds. Les larmes coulent sur ses joues, sans qu'elle puisse les en empêcher. Et la mort se joue d'elle.

Parce qu'il n'est pas là. Parce qu'il a été assassiné. Qu'elle ne pourra jamais plus entendre son rire. Parce qu'elle ne pourra jamais plus écouter ses histoires avant de s'endormir.

_ Fei, s'il te plait, reviens....

Mais la silhouette ne bouge pas. Et elle, elle pleure. Elle a tellement mal. Elle voudrait oublier. Elle voudrait partir. S'éloigner. Mais elle ne peux pas.

 La nuit est froide. Le vent glacial de décembre fait voler ses cheveux blonds. Les larmes coulent sur ses joues, sans qu'elle puisse les en empêcher. Et la mort se joue d'elle.

Alors pour la première fois, elle se décide. Elle se met à courir. Vite avant qu'il ne parte. Vite avant qu'elle ne se retrouve toute seule. Un éclair déchire le ciel, géante de clarté sur la funeste pénombre.

 Elle arrive devant lui, tombe à genou, son corps secoué de violents sanglots. Il pose une main sur son épaule. Son contact est léger comme l'air.

_Ten...

_Otosan*... Pourquoi tu es parti ? J'ai tellement besoin de toi... Je ne suis pas prête... Je ne veux pas que tu partes....J'ai encore besoin de toi...

 _ Essuie tes larmes, Ten. Ce n'est pas digne d'un membre de mon équipage. Pleurer ne sert à rien. Mais venge toi, sur ceux qui t'ont fait du mal. Venge moi, Ten. Remplace la peine par la colère. Sers toi de ta haine comme d'une arme. Montre au monde entier qui tu es. Venge moi, Ten'Goku.

 Le silhouette commence à s'effacer. Le tonerre gronde, l'éclair appelle. Il est temps de partir. Mais elle ne veut pas. Pas déjà. Elle tente de le retenir, mais ses bras se referment sur du vide. Il a presque disparu maintenant. Ses derniers mots volent sur ses oreilles en une infime caresse.

_Watashi wa anata o hokori ni omotte imasu**....

Elle est seule, à nouveau. Enfin non, il y a quelque chose. Une épée. Son épée. A lui. Elle se baisse. Serre l'arme contre elle. Un éclair inonde le ciel, ultime message de Fei. La musique continue à glisser sur sa peau. La peine l'étouffe.

 La nuit est froide. Le vent glacial de décembre fait voler ses cheveux blonds. Les larmes coulent sur ses joues, sans qu'elle puisse les en empêcher. Et la mort se joue d'elle.

Ten se réveille. Cherche à tatons son épée. Elle lève les yeux vers le ciel. Il est quelque part. Fier d'elle. Parce que la colère a remplacé le chagrin. Parce qu'elle l'a vengé. Parce que la mort ne se joue plus d'elle...

oOo

*père
**Je suis si fier de toi


Esther
Esther
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19/01/2010
Posté le 03/04/2011 à 23:07:13 

(HJ: Attention, le rp suivant n'est pas pour les âmes sensibles. Il est gore et malsain.
A ne pas lire avant de manger, avant de dormir, ou tout simplement si vous êtes sensible.
Note: ce texte est le résultat d'une situation en jeu, ceci étant merci de ne pas faire comme si votre personnage était automatiquement au courant.)

















*La douleur de l'émail s'enfonçant dans la chair est cuisante, oblitérant tout le reste, masquant un autre phénomène plus insidieux.
Des tentacules désincarnées profitent de la diversion pour prendre au piège l'esprit non préparé de la française dans une toile de plus en plus étroite, de plus en plus ferme, inextricable.
Le monde s'étiole, les sens de Clémente s'étouffent, s'estompent et ne tardent pas à disparaitre. Le bon coté de la chose c'est qu'elle n'a plus mal à présent.
Tout est noir.

Une lumière tremblotante se rallume quelque part, pâlotte, poussiéreuse, sépia par endroits, dévoilant le décors familier comme vu au travers des yeux d'un fantôme. Tout est veiné de noir, agrémenté de toiles d'araignées depuis longtemps désertées. Les roses sont fanées, les victuailles ont tourné. C'est affreux! Toute sa décoration gâchée! Tout son ménage saboté! Tout le buffet complètement ruiné!
Les invités, eux, continuent à évoluer dans la salle sans se rendre compte de rien. Personne ne se préoccupe donc de l'agression abominable dont elle est l'évidente victime? Ces ingrats l'abandonnent ils à son sort?
Seule Esther est encore à ses cotés, la fixant de ses yeux de chat dérangeants, léchant le sang sur ses lèvres. Son sang! La voleuse!
Elle sourit.

Quelqu'un crie de dégout. Enfin, on la remarque! On la montre même du doigts. Les convives la regardent, écœurés, effrayés même, pour certains. Bientôt ils s'éloignent. Ils la fuient. Il y en a même un qui vomit avant de tituber aussi vite qu'il lui est possible vers la sortie.
Esther ricane. Seules, elle a l'obligeance de lui présenter un miroir. La coquette n'est elle pas pressé de voir ce qui a bien pu causer toute cette débandade? Surement pas elle, bien sur. C'est impossible.
La surface réfléchissante était sa meilleure amie... pourtant, cruelle, la réalité qu'elle dévoile explique tout à fait la réaction de son entourage: Clémente est vieille.

... Mais pas seulement. De fait, elle ne l'est pas vraiment. Les rides ne sont dues qu'à la chair qui s'affaisse, déformant ses traits parfaits de façon grotesque. Son décolleté ravissant devient de plus en plus flasque. Sa peau de pèche se tache et adopte bientôt la couleur autant que l'odeur de celle des vieillards incontinents qui ont déjà un pied dans la tombe.
Son maquillage coule.
Une désagréable impression de fourmillement la gagne dans certaines régions de son anatomie, de plus en plus étendues.
Esther éclate de rire.

Chaque mouvement, même faible, fait se fendiller sa carnation délicate comme un fruit trop mur, répandant un pu épais et brunâtre sur la robe somptueuse qu'elle ne parvient plus à remplir tout à fait, déformée par les affres de ce vieillissement accéléré qui touche toute sa précieuse personne.
Soudain, quelque chose tombe sur sa langue: une dent jaunie vient de se déchausser d'une gencive racornie et fendillée, suivie bientôt de plusieurs autres. Ses cheveux, à leur tour, choient sur ses épaules osseuses par paquets, emportant à chaque fois un peu de cuir chevelu et dévoilant la surface gondolée et visqueuse de la chair à nue.

Un bruit écœurant se fait entendre, celui de quelque chose de flasque et mouillé venant tout juste de tomber sur le parquet ciré. Une oreille -enfin, la plus grande partie en tout cas-, ornée d'un si joli pendentif. N'y en avait il pas un identique de chaque coté de sa tête?
Mais puisqu'elle a les yeux baissés à présent, elle peut apercevoir quelque chose grouiller sous l'étoffe. L'origine des sensations étranges, sans doute, qui devient évidente sitôt que quelque chose de blanc et de remuant émerge d'un ourlet. Un compagnon du premier émerge sans tarder d'un sein, s'agitant comme s'il était prit de soubresauts, bientôt rejoint par un tas de ses petits compagnons fouisseurs.
L'air est emplit d'une puanteur épaisse et doucereuse.

Un gros insecte à la carapace reluisante lui rampe sur la main. Elle n'a cependant pas le temps de l'en chasser que ce dernier pénètre la chair de son bras, rampant jusqu'à l'os qu'il commence à longer en remontant de ses petites pattes noires. Sur son passage, la matière fragile qui la constituait alors se défait, se détache par petits paquets nauséabonds et purulents. Clémente tombe en morceau et ses miettes abominables s'entassent à ses pieds chaussés de si mignons petits escarpins éclaboussés par tout ce qui tombe de ses tripes qui se vident.
Quelque chose dégouline sur sa pommette... mais ce n'est pas une larme, c'est un globe oculaire à demi liquéfié qui vient de sortir de son orbite, creusant sur son passage jusqu'à une mâchoire branlante un profond sillon dans sa joue.

Tout part, glisse sur ses os. Les tendons lâchent mollement. Les petits doigts agiles finissent eux aussi par rejoindre le reste, dénudés, comme atteints d'une lèpre à la rapidité diabolique. La toilette s'accroche encore par endroits à la silhouette décharnée et misérable de Clémente -aucun douce possible sur son identité, malgré tout-, plus parce qu'elle est plaquée à ce qu'il reste d'elle par l'humidité des fluides divers qui la souillent que parce qu'elle a quoi que ce soit à cacher.
La voleuse se sent tomber, ses jambes dépouillées ne portant plus le poids pourtant menu de sa carcasse. Sa vision borgne et floue se limite alors à l'horizon inégal du bois parsemé de ses restes décomposés.

Esther lève un pied et, sans pitié, écrase la tête de son ennemie d'un geste sec et négligeant. La dernière perception de cette dernière est le bruit des cartilages poreux qui cèdent sous la pression, de la boite crânienne qui explose en libérant un flot de matière cérébrale grise, aussi viciée que le reste.
Tout est noir.
Tout recommence.

Inlassablement les mêmes images fourmillantes de détails s'imposent à elle. Les mêmes sensations étouffantes de réalisme. Les mêmes odeurs si caractéristiques... encore et encore, jusqu'à ce que cette réalité seule devienne possible.
Et, entre deux rires, la voix d'Esther qui susurre, rocailleuse et basse, presque enjôleuse malgré tout, sortant de lèvres pleines toujours aussi intolérablement jeunes et intouchées par les outrages du temps:*

"Voilà ton avenir, Clémente. Tout ce que je t'ai promit.
Continues à vouloir me voler Hubert, et tu n'y couperas pas. Plus vite que prévu, même.
Tu ne pourras jamais me tuer, mais moi je saurais toujours où te trouver, comment venir te chercher.
Peut être demain? Dans une semaine, sinon... ?
Ne suis je pas gentille de te laisser le choix?"
Le Masque
Le Masque
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Posté le 05/04/2011 à 15:44:36 

Nara sourit. Elle est radieuse dans cette robe blanche, on pourrait croire qu'elle capte toute la lumière de cette église. Elle porte un bouquet de fleurs, des arums.
Derrière elle, l'autel attend. Les bougies illuminent les enfants de choeurs. Le prêtre, bienveillant, patiente.
Dans la salle, des dizaines de personnes observent. Témoins muets et sans visages au silence oppressant.
Je m'avance. Je porte mal ma tenue d'apparat. La coupe du tissu, pourtant sans défaut, me gène. Ce costume n'est pas le mien. A moins que je ne sois pas fait pour porter ce costume.
Je tends une main vers ma future épouse mais au lieu d'y trouver une alliance, j'y vois une arme. Un chien acéré qui crache une étincelle terrible mettant le feu à la charge de poudre. Mon col me serre autour de mon cou.
La robe se macule du rouge carmin d'un sang innocent. Nara est projetée en arrière sous l'impact du plomb. Le tissu de mon costume a envahi mon visage tout entier, m'enserrant. Seuls mes yeux restent découverts, forcés de regarder les coups suivants. La dentelle est balayée, les fleurs dispersées. Le sang seul reste. Le sang et les témoins silencieux. Le tissu finit par rentrer dans ma bouche, ma gorge. Il m'étouffe.

Sursaut. Réveil. Dans un lieu incertain, le cauchemar prend-il fin ?
Turb, grabataire juvénile
Turb, grabataire juvénile
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09/08/2008
Posté le 10/04/2011 à 07:00:23 

Turb est tapis dans les fougères, ayant une pensée fugitive pour Valakas il esquisse un sourire. Ce dernier s'efface aussitôt, Runik vient de faire son apparition au coin des remparts. Allongé à même le sol le chef des PTT ancre ses deux coudes dans la terre meuble et seul le canon de son prototype portugais dépasse de la plante tropicale qui lui permet de voir sans être vu, ni même ébloui par le soleil de plomb.
De plomb.... comme la balle qu'il vient d'enfoncer dans la gueule de son canon juste après y avoir gravé une inscription du bout de son crochet.
Crochet qui lui sert maintenant de guide solide pour cette arme redoutable, une arme à distance, une arme à feu.
Feu qui lui brule le cœur et lui ronge sa lucidité, pervertissant sa volonté.
Volonté de tuer de mettre fin aux jours d'une amitié révisée.
Viser... tranquillement, calmement, là, juste entre les deux yeux de l'archéologue....

Le souffle en suspens, le doigt qui se crispe, une détonation qui le rend sourd pour quelques secondes et la cervelle de Runik qui repeint la muraille sud de Van Ders.

Turb se réveille en hurlant.


NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNN !!!!!!

Marieke se réveille instantanément en hurlant à son tour, de peur et de surprise. Affolée, elle demande à son amant la raison de cette terreur.

- Marieke, c'est horrible, c'est affreux ! Quel atroce cauchemar !
- Calme-toi, tu es en nage et blanc comme la mort, tu me fais peur. Mais qu'as-tu donc rêvé mon amour ?
- J'ai... j'ose à peine le dire... hooo je me sens tellement coupable !
J'ai rêvé que je faisais un headshot !!  RRhhaaaa un headshot, moi ! c'est insoutenable !!

S'effondre en larmes, secoué de spasmes, dans les bras de sa rouquine.
Poppea d'Avron
Poppea d
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26/06/2006
Posté le 10/04/2011 à 20:04:09 

Ici règnait l'obscurité des bas fonds d'une cellule. Le sol était humide, elle était assise à même le sol appuyée contre un mur, enchainée comme une esclave.Ses vêtements déchirés, son visage creusé, ses mains griffées, elle n'était plus qu'une ombre, un corps décharné.
la faim la tenaillait, mais ce n'était pas ça qui la préoccupait le plus.
Des jours qu'elle n'avait vu personne, elle se croyait oublier de tous dans ces ténèbres. L'enfer devait ressembler à ce déccors.
Seuls la compagnie des rats lui rappèlait qu'elle était en vie, elle les repoussait mainte fois, cela la maintenait éveillée malgré la fatigue. Mourir seule, tel serait son destin.
Elle priait depuis des jours, inlassablement pour que son Dieu la rappèle à lui.
Elle avait crié, avait tenté de se libérer de ses chaines, maintenant elle était sans force et cette faim qui n'en finissait pas...
Ses yeux s'étaient habitués à la pénombre, parfois des larmes lui venaient ,et elle priait  encore et encore sa voix résonnait dans cet endroit , elle n'attendait plus que la mort.
Elle guêtait chaque bruit de pas,de vie... mais personne ne venait. Elle était seule avec ses démons.
Le temps n'en finissait plus, elle avait perdu tous ses repères, attendant qu'une douce mort vienne la prendre dans ses bras.
un bruit lointain la sortit de son isolement. Clac.. Clac... Clac...le claquement se faisait plus présent.
Il s'approchait, elle sentait sa fin venir. Ce fut un moment de joie et de calme.
Elle l'invitait comme une vieille amie, aspirait ardement à sa rencontre funeste.
La porte de sa prison s'ouvrit, cette soudaine clarté lui arracha un cri, la lumière l'aveuglait.
la silhouette qu'elle vit ne fut qu'une ombre, puis le son de la canne la terrifia.
Poppea pensait que la mort prenait une forme bien irronique et qu'elle  était venue la prendre... enfin.
Elle sourit à ce visage qui venait la délivrer de ses souffrances. Elle pria  à voix haute.
La mort lui parla d'une voix douce et entrainante, elle voulait la suivre.
Elle entendut le bruit de la canne frapper le sol. Elle comprit alors que ce n'était pas ce qu'elle attendait depuis des jours  qui venait à elle.
L'homme la souleva par les épaules et cria des injures et des menaces terribles. Mais ce qu'elle entendut ne lui était pas destiné.
Elle était perdue et s'abondonna dans ses bras, il lui parlait tout bas à son oreille...
- ne craigniez rien, je suis de retour. je ne laisserais plus personne vous faire du mal.
Elle s'évanouit dans ses bras....


Karelle
Karelle
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26/11/2009
Posté le 11/04/2011 à 19:19:26 

[légèrement dégoutant vers la fin]


Je vais à une fête.
Au même endroit que d'habitude.
Une espèce de sous sol sombre, un lieu de débauche.
Nous sommes très nombreux dans la salle principale.
Dans les couloirs, des couples profitent de leur soirée, et d'autres sont bien loin de la réalité.
Sexe, drogue, alcool, nous sommes tous bien loin et ne ressentons même plus la puanteur du lieu qui, je suis sure, devait être insoutenable.
La musique est tellement forte qu'on ne l'entend même plus.
On perçois seulement des "boum boum" qui font trembler nos coeurs.

Pour une fois, je ne suis pas venue seule.
L'endroit a été nettoyé et des sièges ont étés installés.
Je m'assois entre mon amie et un homme au pantalon souillé.
L'homme s'en va, et un jeune homme trop propre s'assoie à sa place.
 Mon amie me raconte que la soirée serais encore mieux si on avait de quoi fumer.
Le jeune homme l'a entendu, et nous en propose de remedier à ce problème.
Je tire une boufée, et mon poids diminue. La masse oppressante qu'étais mon corps a vite disparue.
Je fait mine de lui rendre son cigare, mais je me rend soudain compte que cet homme est un espion.
Vite, il faut partir.
Je cours. Non pardon, je flotte vers l'autre salle ou les gens dansent tels des zombies suspendus à des ficelles de tripes.
Je me mêle à eux afin de me cacher.
L'espion est à côté de l'entrée, impossible de m'enfuir par là.
Mais Gabriel, cet espèce de chat obèse et sale me souris. Mes amis font diversion.
"Pitié, aide moi!"
Son sourire s'agrandit, et il m'entraine vers un gros buisson d'épine.
J'y pénètre, et les épines me lacèrent la peau. Mais je flotte, et je ne ressens pas la douleur.
J'ai garder le cigare, enroulé dans un bout de mouchoir, à l'abri dans ma besace.
Le buisson cachait un petit chemin naturel qui passait entre un immense mur de briques et une forêt sauvage.
Je cours après le chat.
Je suis devenue très petite et très rapide, et pourtant je laisse une énorme marque dans le sol.
On eu dit un troupeau de taupes fonçant sous la terre.
J'arrache les plantes sur mon passage.
Les branches ne me fouettent plus car je les casses.
Après la petite foret, je traverse a présent les jardins du quartier les uns après les autres, croisant des champignons multicolores géants, des anémones moisies, des lianes rampantes telles des tentacules mauves, etc..
Un univers fantastique en décomposition.
Je finis par atterrir dans le jardin de mes parents.
Ma mère est morte, et il ne faut pas que mon père me voie.
Le chat n'est plus là, je suis sauvée.
Je monte sur l'estrade, j'escalade le portail, saute rapidement de l'autre côté, et cours pour m'en aller.
Mon poids est vite revenu, et il n'y a plus de plantes bizarres.
Juste la chaleur étouffante de cette nuit d'été.
Je me réveille.
"Non, je n'ai pas pu m'enfuir par là, si il y avait ce genre de passage je le saurais depuis longtemps..."
Je fouille dans mon sac, et y trouve le cigarre.
Ce n'était donc pas un rêve...
Je décide alors de savoir la vérité.
J'y retourne, et je rampe dans le tunnel de terre que j'ai créer la veille.
C'était donc vrai.
Il y a des choses qui bougent dans les buissons. Ces choses grognent.
Je prend le cigare, l'allume, et tire une grande bouffée.
Les plantes étranges réapparaissent subitement, et je vois enfin ce qui sors des buissons.
Des cafards, des cloportes, des limaces, des araignées...
Ça grouille de partout.
Ces bestioles pénètrent dans mon corps par le nez et les oreilles, elles m'arrachent les yeux, me mangent de l'intérieur.
Je fond, je ressemble de plus en plus à la boue dans laquelle je rampe.
Des plaies s'ouvrent partout sur mon corps, mes ongles tombent, et la terre se teinte de vert et de rouge.
Mais je n'ai pas mal...

Et je me réveille à nouveau, réelement  cette fois, dans un lieu incertain.
Eva Damian dit "Black Ethel"
Eva Damian dit "Black Ethel"
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23/09/2010
Posté le 13/04/2011 à 17:46:27 

Ma vision est trouble, une odeur d’urine et de rejets gastrique flottant autour de moi, je suis au sol…

Je me relève difficilement dans une petite pièce sombre, alors que je ne me souviens plus de mon arrivée en ce lieu, je perçois un bruit sourd de métal cognant le bois m’indiquant que je ne suis pas seule.
Les murs sont en toile et tout semble tanguer… ou est-ce simplement mon imagination...

Soudain je sens mon corps basculer vers l’arrière m’écrasant ainsi lamentablement sur le plancher.

Des rires gras se font entendre et je vois des silhouettes surgir de nulle part  baignant dans une aveuglante lumière. Des bras me ramènent vers eux et me font tomber au sol, le vrai cette fois, car j’étais dans une carriole précédemment.

Je ne comprends pas leur langue, des chasseurs sysaïdes ? Quoi qu’il en soit, ma vue reste trouble et je sens l’un d’eux me basculer sur son épaule.

« Toujours mieux que d’être trainée par terre » pensais-je.

A chaque pas, mon visage cogne l’arrière-train de cet homme, ma tête rebondissant inexorablement…
Fixant du coup un brin d’herbe collé sur la fesse droite me défiant d’arriver à le faire tomber.

M’amusant ainsi comme une sotte en ignorant le danger, ma vue revient progressivement. Je constate alors qu’il s’agit de bandeaux noirs ! Des frères de la côte!

Arrivés à destination, sur ce qui ressemble à un navire, que dis-je une épave, le pirate me jette au fond d’une cale, sans aucune délicatesse.

« La femme du chef va venir  te voir » me lâche un autre avant de cracher un glaviot à mes côtés.

En repartant, devant mon air dégouté, ils se mettent à rire me laissant une nouvelle fois dans l’obscurité en compagnie de quelques rats.

Alors que mes yeux commencent à s’habituer au noir, je me décide à chercher un objet, une vieille épée rouillée ou un bout de bois par exemple pour pouvoir me défendre au cas où.

C’est à cet instant, que j’entends des toussotements au fond de la cale…

« Qui est là ? » dis-je avec peu d’assurance.

Un vieillard se traine alors vers moi, en haillons, très maigre dévoilant son squelette, portant une longue barbe blanche noircit par la saleté.

« Je suis Michel de Nostredame ! » me dit-il en me tendant une carte… le 10 de carreau...

Soudain la trappe de la cale se soulève et je reconnais cette femme qui est comme une mère pour moi… Kristal ! Elle arbore un large sourire et je suis heureuse qu’elle vienne à mon secours.

Je lui saute alors dans les bras et la sens me caresser les cheveux, me serrant très fort. Trop fort…

« Partons vite ! Il ne faut pas oublier le vieillard » m’exclamais-je avant de constater qu’il a disparu.

Quand je vois surgir Sing derrière elle, je n’arrive pas à crier…aucun son ne sort de ma bouche alors que j’hurle de toutes mes forces.

Puis une douleur intense me saisit, Kristal me lâche ensuite et s’éloigne pour rejoindre Sing avant de  l’embrasser goulument avec passion et râge…  Ses mains descendant le long de son corps empoignant fermement une de ses fesses.

Plus aucun son ne me parvient... alors qu’ils rient à gorge déployée.
Juste une flaque de sang à mes pieds… Un poignard planté entre mes omoplates…

Je m’écroule alors les yeux ouverts, rivés sur la carte du vieillard… Le 10 de carreau… ignorant sa signification jusqu’à ce qu’un courant d’air ne la retourne dévoilant les mots « Piège ou trahison ».

Un rictus d’ironie sur le visage, mon âme quitte son corps afin de rejoindre un de ces lieux dit incertain…
Sander Cohen
Sander Cohen
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30/03/2011
Posté le 13/04/2011 à 20:02:57 

Cette étrange sensation … Celle de la gloire … Aurais-je ? Enfin ? Enfin !Mon talent est enfin reconnu ! Des années de travail ! Des années de persévérance ! Mon génie a explosé à la face du monde !Mais o-où suis-je ? Il fait tellement sombre, je n'y rien absolument rien. J-je ne peux pas bouger. P-pourquoi ? Pourquoi ne puis je pas profiter pleinement de mon bonheur ?!

- Tu n'as que ce que tu mérites.

Cette voix …

- Père ? Pourquoi ?
- Après tout ce que j'ai fait pour toi !
- Qu'y a t il Père ? Aidez moi !
- Tu ne te souviens donc de rien … Comment as-tu pu oublier ?
- O-oublier quoi ?
- La souffrance ! Celle que tu as infligé ! Celle qu'on t'a infligé en retour légitimement ! Ce n'est pas du talent, c'est de la folie !
- C'est faux, vous ne comprenez pas !
- Menteur !
- Père !
- Tu es fou !

Les « Menteur ! » me martèlent le cerveau, les « Tu es fou ! » me scient la boite crânienne et une atroce douleur vient tout à coup me parcourir le long du corps, me faisant tortiller comme un vermisseau. Mon corps heurte des parois, je suis enfermé dans une boite. Je devine que c'est un cercueil. Suis je mort enterré ? La douleur se concentre au niveau de mon front et je sens que quelque chose va en sortir. Ca s'extirpe aussi lentement que douloureusement. Je hurle à l'agonie, ma chair déchirée se reconstitue, mon os cassé se reforme. Un bruit métallique, je pense que c'est une balle. La douleur s'estompe mais pas le marteau. Ni la scie d'ailleurs. Ils vont me rendre fou. Je pousse le couvercle, la terre m'offre un peu de résistance, mais pas tant que ça, je ne suis pas enterré profond. Je gratte, gagne quelques mesures. Je peux dorénavant me redresser, ce qui me permet de gratter plus et plus vite. La terre tombe dans mes yeux et ma gorge, je halète de plus en plus difficilement, je dois manquer d'air. Soudain, un rayon vint heurter mon visage en plein fouet. De l'air, enfin. Je gratte, sors une main, puis l'autre pour m'appuyer sur la terre ferme. Le soleil me brûle les yeux, il m'aveugle littéralement. Mes mains brûlent également, elles se carbonisent ! Mes précieuses mains ! Je veux tout donner mais pas ça ! La pesanteur me rappelle, je tombe mollement …


… sur le sol. Un cauchemar. J'ai toujours mes mains et je recouvre la vue. Ha, quel rêve débile. Comme si mon art était l'oeuvre du malin et que je devais en pâtir.
Amirale Poppea d'Avron
 Amirale Poppea d
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26/06/2006
Posté le 15/04/2011 à 19:48:42 

Poppea se retrouvait au côté de l’admiraal sur le pont de son fier Manowar.
La lumière étincelait sur les vagues. Le temps était clément et rien n’indiquait que cette escorte de bateaux allait en guerre.

Elle vit sa flotte dirigée par des marins hollandais, la ruse était aisée pour prendre le port qu’il désirait ardemment depuis tant de mois.Elle le regardait. Sa colère montait en elle, désarmée, elle ne pouvait ni combattre ni contester.C’est alors qu’elle vit Marie Galante. L’angoisse montait, puisqu’elle ne pouvait prévenir ses occupants de ce qui les attendaient.

Elle regarda l’admiraal, un regard noir, et l’observait. Il paraissait pesant car de son visage transpirait la réflexion. Sa force physique, son courage au combat imposaient autant le respect que ses compétences stratégiques. Il avait connu trop la guerre pour l’aimer encore, et ne la considérait plus que comme une nécessité politique.Il regardait les rives de Marie galante avec froideur, et un sourire vint agrémenter son visage sans expression.

 Il daigna un regard à Poppea
.
-  Ce que nous allons faire aujourd’hui marquera le départ d’une réelle alliance entre nos deux nations
.-  Vous plaisantez ?
 Ce que vous faites est un acte de trahison ! Je préfère la diplomatie à la ruse !
-
Des mois que nous négocions… Votre flotte a besoin de nous contre les albions et vous êtes trop fiers pour l’admettre !

Il se rapprochait dangereusement de Poppea.

-Retrouvez la raison…Voyez comme vous vous enlisez dans un conflit où vous ne métrisez rien ! Une femme amirale… drôle d’idée… la diplomatie ne fait pas des amiraux… retenez la leçon ma chère et apprenez de moi.

- Apprendre de vous ! vous n’êtes qu’un vulgaire pirate ! vos manières ressemblent trop aux leurs pour apprendre quoi que ce soit de vous. Si c’est la fourberie que vous voulez m’apprendre je n’ai pas envie d’apprendre cette leçon admiraal !_

-Renoncez Poppea. Et écrivons l’histoire ensemble.

Il lui souriait à présent, elle se sentait démunie, son assurance la troublait, mais elle n’en dit mot. Il se retourna brusquement, leva son bras. Les canonniers étaient en alerte, à l’affut des ordres. Elle retint son bras dans un geste désespéré.
 
- Ne faites pas ça Hidde ! je vous en conjure…

Il la regardait avec mépris, il baissa son bras dans un mouvement si décidé que Poppea se retrouva au sol. Les premiers canons rugirent.
 La poudre obscurcissait tout à l’horizon .
La propre flotte de Poppea prenait part active dans la prise de Marie Galante…. L’enfer existait bien et il avait un nom et un visage , celui de Hidde Van Brakel.
Poppea se réveilla dans la panique.
 Elle criait son nom.

- Hidde !

Son cœur battait si fort qu’il devenait un bruit assourdissant, impossible de reprendre ses esprits…la fièvre … la peur… et ce cœur qui battait de façon dont elle ne comprenait plus le sens…
Alanis
Alanis
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15/11/2005
Posté le 21/04/2011 à 17:55:35 

Le glas du clocher arrive à s’échapper des fumés rougeâtres qui emprisonnent la ville.
Les flammes lèches les remparts d’où se jettent femmes et enfants. Un crépitement sordide accompagne les cris et hurlement comme une musique que l’on entendrait au cœur même de l’enfer.

- Qui est l’enfant qui t’as fait Alanis ?

Du haut de mon plateau je regarde la ville bruler. Résultat de mon œuvre et de celle de mes frères. Le sourire qui s’affiche sur mon visage ferait trembler les pires créatures existantes sur cette maudite île.

Sans lâcher mon regard du spectacle que nous nous sommes offert,  je défouraille ma lame encore sanglante. Je l’essuie délicatement jusqu'à la faire briller à la lueur des Flammes.L’or ? Des peccadilles. Ma satisfaction est la devant moi.

- Qui est l’enfant qui t’as fait Alanis ?

Qui suis - je ? Non … qui étais-je?

Mes plus vieux souvenirs remontent aux beuveries et orgies qui avaient lieu sur les planches de l’ancien repaire.  Déjà j’adorais l’odeur de Rhum et de viandes grillées qui s’envolait à travers la jungle. Ainsi que l’odeur du Sang qui embaumé les lames et cuirasses de mes ainés.

- Qui est l’enfant …

Au diable ! Je n’ai pas eue d’enfance ! Ou... si courte … en vérité … je suis encore une enfant … 

...Papa ?

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 Maudit rêve !
Dudu
Dudu
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13/02/2006
Posté le 26/05/2011 à 13:47:57 

Une falaise, bien familière.



J'entends le bruit des vagues qui viennent claquer contre les rochers, en contrebas. Le vent souffle, ma robe, blanche, suit les mouvements de l'air, découvrant par moment mes mollets. Le vent souffle, mais je n'ai pas froid, non.

Je regarde l'eau en contrebas. Un pied-de-nez à mon destin, voilà ce que je fais.
Je lève les yeux vers le ciel, un cri s'élève de ma gorge. Strident, puis plus grave. Ma voix exprime... quoi? Je ne sais pas. Peut-être de la tristesse, peut-être de la joie. Peut-être une victoire.

Je regarde la mer, qui s'étend à perte de vue. Le vent souffle de plus en plus fort, j'ai l'impression qu'il cherche à m'entraîner vers le bord de la rochaille. Je lutte, mais petit à petit, il me pousse.
Il ne reste plus qu'un mètre qui me sépare du vide...

Soudain, je sens une main chaude m'attraper le poignet. Elle me tire en arrière, et là, je souris.


Ici, sur cette falaise, je constate l'ironie du sort. La Mort m'avait tout pris. Ma famille...
Oui, la vie ne m'a pas épargnée.

Mais aujourd'hui, je peux crier. Et je ne me gène pas.

Tu as voulu me prendre ma fille? Je ne t'ai pas laissée faire!


Un bras rageur vers le ciel, je crie, comme si la Mort ne pouvait pas m'entendre...

Tu as voulu m'attirer à toi, ici même? Je me suis battue contre toi!

Soudain, des bras entourent ma taille. Je sens la chaleur chaude d'un souffle sur mon cou, et des frissons de plaisir m'envahissent. Malgré cela, je continue de crier.

Tu m'as pris mon mari... mais il est revenu! Cesse de t'en prendre à moi, maintenant!

Brusquement, je virevolte sous la traction des bras qui me font tournoyer. J'en perds l'équilibre, mais rattrapée par ces bras puissants, je m'assieds sur les rochers qui sont là.
Il est là, mon mari... il m'embrasse, tendrement...
La victoire sur la Mort... la continuité de la vie...




Dudu? Dudu? P'tin Dudu, t'as la marque de l'oreiller, haha! Tu viens, on t'attend!

J'ouvre les yeux, un voile blanc recouvre ma vision. Petit à petit, le flou s'estompe. J'aperçois Tionebb et Sora. Je réalise que je rêvais... Un doux rêve, oui...
Retour à la réalité, défense de New Kingston. Mais au fond de moi, ce songe me procure une sérénité particulière...
Esther
Esther
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19/01/2010
Posté le 12/06/2011 à 20:59:05 

*La flamme de la chandelle siffle, grésille en touchant l'épais liquide, juste avant de s'éteindre. Le couloir, plongé dans la pénombre, est remplit du bruit assourdissant des derniers gargouillis d'un mourant.
ça s'était vraiment passé comme ça, la première fois? Les tapis moelleux étaient ils si sombres? Les précieuses tapisseries sur le mur portaient elles ces motifs sanglants et curieux, ces constellations de gouttelettes dont le sens dérangeant ne pouvait échapper à un esprit torturé en dépit de leur répartition chaotique?
... Ou bien non?

L'adolescente sent le sang imprégnant la décoration du sol ressortir sous ses pieds comme lorsque l'on presse une éponge, le liquide sirupeux et déjà tiède lui chatouillant les orteils. Ses bottes gisent surement quelque part, contre un mur, peut être? Ah non, sous le guéridon... ah. Le cuir va être foutu avec tout ça, trop raide. Bah, il y a d'autres paires de chaussures dans le palais, qu'importe? L'argent n'est pas un problème, ça ne manque pas. C'est sans importance. Les gens ne sont pas un problème, ça ne manque pas. C'est sans importance.

Les yeux bleus se baissent sur le mourant qui en est à ses derniers soubresauts. Ennuyeux.
Dans sa tête, la litanie répétitive: "Ce n'est pas mon père. Ce n'est pas mon père. Ce n'est pas mon père... je dois trouver mon père..." qu'elle finit par marmonner puis chantonner d'une voix presque gaie.
C'est vrai, ce tas de chair aux mouvements grotesques, qui étais ce? Rien de plus que l'époux de sa mère.
Ennuyeux. Sans importance.

Il a finit par cesser de se débattre pour trouver de l'air, lui qui se vantait de ses traits si parfaits, de ce visage gracieux qui faisait se pâmer les dames de la cour avec quelques bons mots. A présent son faciès est figé en un masque grotesque sculpté par les affres de l'agonie. Trop rapide, hélas, mais -petite satisfaction- la mousse rosâtre qui lui est sortie de la bouche a irrémédiablement gâché son catogan de soie.
Si superficiel...

La toute jeune femme passe machinalement sa langue sur ses lèvres sans faire le rapport avec la plaie béante que l'homme porte au cou, sans prêter grande attention à la chair déchiqueté ni à la carotide arrachée. Qu'avait il dit déjà, sur l'aile de la maison déserte, à cette heure là?
Ah oui, que personne n'entendrait crier... et alors? Comment hurler sans cordes vocales, espèce d'abruti, hein?

Esther réajuste ses vêtements déchirés, tout en songeant déjà à la liste de ce que contient son paquetage, vérifiant une fois de plus qu'elle n'a rien oublié. Rien d'important, en tout cas. Ou doit elle aller, déjà? ça lui viendra... ah oui. Trouver son père. Celui là n'était pas son père. Non, pas son père.
... Ou se trouve donc son géniteur, cet homme tant haï par ici? Il ne peut pas être pire que celui là. Non, les véritables ogres ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

La Lune majestueuse brille au travers d'une fenêtre dépourvue de cadre que la jeune femme enjambe simplement, retrouvant la forêt. Sa forêt, des fleurs jaillissant et mourant sous chacun de ses pas dans l'herbe émeraude et touffue qui a remplacé les carpettes hors de prix. C'est aussi bien, non?
Est ce le passé? La brune a déjà du mal à se concentrer sur ce qui vient de se produire, les images s'effilochant, rapidement remplacées par la sérénité du sanctuaire vide.

Elle ne prête pas plus d'attention à ses cheveux qui trainent par terre, fourbissant quelques os cliquetant et traines de lierre s'accrochant ici et là à une branche basse... qu'à la créature qui a surgit des zones sans lumière peu après son départ, tentaculaire et féline, chthonienne, sans cesse nouvelle mais plus ancienne que le monde, se repaissant du cadavre. Se nourrissant d'un vieux cauchemar.
Crocs d'ombre et souvenirs, dans un lieu incertain.*

"As tu bien dormit?"

*Demande l'homme qui partage ses couvertures, lui souriant d'un air protecteur et tendre tandis qu'elle ouvre les yeux dans la chaleur confortable de leur couche.
Ce n'est pas mon père non, pas mon père...*

"Oui, ça va..."

*Répond la pirate en lui retournant son sourire, caressant d'une main la joue masculine sur laquelle pousse un début de barbe inégale. Il la rasera bientôt, mais le contact rugueux lui plait, pour l'instant.*

"... Et toi?"
Le Masque
Le Masque
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20/11/2005
Posté le 12/06/2011 à 21:15:19 

Au dessus d’eux, sur la falaise, se dresse les ruines du couvent, couvertes de cendres et de neige.
L’hidalgo prend ses marques doucement dans ce délicat – et si singulier – exercice du rêve contrôlé. La Gardienne de ses songes est près de lui, lui réservant un sourire protecteur.

En quelques pas, le couple est à la porte de cet endroit abandonné. C’est lui qui ouvre le chemin. Il n’est pas très différent de ce qu’il était il y a quelques mois. Tenue pratique, bottes de marche, catogan soigné. Seul son visage porte les stigmates des épreuves qu’il a passé, une large marque au fer rouge qui dévore sa joue, de la commissure des lèvres à la pommette.

Ils marchent encore un peu, laissant derrière eux les décombres du bâtiment principal, carcasse ouverte à tous les vents, parée de neige virginale.

Le cimetière… Combien de fois l’a-t-il vu dans ses cauchemars ? Trop souvent pour se rappeler de toutes. Tout ça pour un lieu qu’il n’a vu que quelques minutes dans la réalité.
En chemin, leurs mains se sont mêlées. Il trouve dans ce contact le réconfort nécessaire pour venir ici affronter ses remords.

Au milieu des tombes se trouve un trou béant, cicatrice dans la terre, parfait pendant à celle dans la chair qui le brûle maintenant.
D’une pression des doigts, il fait comprendre qu’il doit continuer seul. Il donne un baiser sur la tempe de la femme qui lui retourne un regard bleu électrique compréhensif.

« Ca va aller. »

Tel une ombre, il vient se placer devant ce qui était une tombe et qui n’est plus qu’un puits de tristesse et de regrets. Il se concentre sur la substance du rêve, la tête baissée, les poings serrés.

Et la terre tremble, doucement. Le trou s’effondre sur lui-même, disparaissant. Le sol craquèle et laisse émerger deux pointes de pierre qui s’élèvent vers le ciel, de plus en plus.
Les pointes deviennent des ailes tandis que le corps d’une statue apparait à son tour. Née de la Terre elle-même, constituée du marbre blanc le plus pur, la statue se dresse entièrement.

C’est un ange. De taille réelle, elle représente une femme ailée, vêtue d’une robe fluide et simple. Ses ailes immaculées sont déployées, elle est sur le point de rejoindre les cieux où se dirige son regard, dans une pose éternelle.
Son corps, son visage, sa chevelure tout comme son expression de paix sont détaillés avec une extrême finesse, la rendant resplendissante, d’une beauté irréelle, féérique.
Belle comme aucune femme ne pourrait l’être, comme seuls les yeux de l’Amour peuvent voir.
Nara…

Sur le piédestal sont gravés quelques mots : « Alejo n’oublie pas »

L’homme en a terminé. Il prend à peine le temps de contempler son œuvre et se penche pour poser un baiser, doux, sur la joue de la femme de pierre. Puis y pose sa propre joue, débarrassée de toute cicatrice à ce moment là. Il ferme les yeux, pensant un instant à des moments heureux mais définitivement révolus.

« Adieu Nara. »

Enfin, il se détourne de la statue, du cimetière et de son passé et rejoint sa compagne.

« Voilà, j’en ai terminé. Merci. »
Esther
Esther
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Posté le 27/07/2011 à 22:33:49 

*Des fils.
Des fils de différentes couleurs, de différentes textures, de différentes tailles.
Des fils qui s'entremêlent en une danse folle, immobiles et patients, omniprésents et chaotiques.
Des fils qui emplissent son champs de vision, qui la maintiennent, qui la protègent, qui l'étranglent.
Des fils.

D'aucuns s'enroulent paresseusement autour d'un bras, d'autres semblent fixés sous son épiderme. L'un lui part du front, le second du cœur, un autre du dos... un orange, un rouge, un noir, un bleu, un jaune... il y en a de toutes les couleurs, dansant sur sa peau à la façon d'un tatouage.
Qui dirige ce corps inconscient? Où se trouve donc le marionnettiste dément d'un destin écervelé?
Des fils.

Esther ouvre ses yeux de chat sur la gigantesque pelote de laine que son corps désarticulé est devenu. Elle ne sait toujours pas comment gérer ce sac de nœuds, et en elle nait une vague inquiétude. Passagère.
Son esprit sent confusément qu'il y en a certains dont elle devrait se passer. D'autres dont elle voudrait se passer. Certains la démangent, d'autres la plongent dans la perplexité, mais elle n'ose les rompre. Tous, à leur façon, sont précieux, et si, sans prévenir, elle s'écroulait? Fragiles, éphémères.
Des fils.

Pourrait elle s'en draper, si elle le désirait? Que donner? Où s'arrêter? Que prendre?
Erick, Erick... t'ais je déjà conté l'histoire d'une Ogresse qui, cessant de respirer, a cru pouvoir devenir immortelle? As tu déjà vu ton image dans le reflet de la pleine Lune, sous un pont?
Je t'aime. Je ne t'aime plus. Les fils m'envahissent, dis quelque chose!
Je ne comprends pas...
Ce ne sont que des fils. Ce ne sont plus que des fils. Je change, j'ai changé.
Que croire? Reviens.*
Vito Corleone
Vito Corleone
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Posté le 19/09/2011 à 15:05:08 

Encore un de ces rêves, ces rêves où je me vois à l'intérieur d'un corps que je semble connaitre comme ma poche...

Je suis dans mon bureau, m'entretenant avec une connaissance, encore et toujours pour mes faveurs.

J'ai laissé le vieil appartement de mes débuts, pour m'installer dans une maison beaucoup plus grande: "La Villa Corleone" comme j'aime tant l'appeler. Cette villa se fait tout doucement vieille, elle-aussi. Je dis "aussi" puisque, moi-même, je ne suis plus tout jeune non plus...

http://desmond.imageshack.us/Himg36/scaled.php?server=36&filename=largegodfather1.jpg&res=medium

Aujourd'hui je marie ma fille, et tout les vautours du coin espèrent en tirer un service, comme l'exigent les traditions. Ma qu'importe, c'est le dernier "client" pour aujourd'hui, après je compte bien profiter de la fête.

Aldo nous a quitté depuis un bon moment déjà, ma Clemenza est toujours à mes côtés, et j'en suis ravi.

http://desmond.imageshack.us/Himg231/scaled.php?server=231&filename=clemenza.jpg&res=medium

Quelques minutes plus tard, j'en ai enfin fini avec toutes ces demandes, je met mon veston et m'apprête à sortir rejoindre les convives. Je ne suis même pas encore dehors que j’entends déjà le brouhaha causé par les festivités. Au milieu de tout ce bruit, j'arrive clairement à discerner la voix de ma femme, elle qui m'avait toujours soutenu.
Malgré le temps qui passe, je la trouve toujours aussi belle, sa joie de vivre me réchauffe le cœur. Et sa voix, j'ai toujours adoré cette voix, mélange subtil entre une féminité parfaite, et une force maternelle. La voix idéale pour une mère de famille "idéale".

Elle est en train de s'occuper de l'ambiance, je ne me souviens pas l'avoir plus heureuse que ce jour-là. C'est un peu normal, c'est un événement très important et très spécial pour une mère que s'occuper du mariage de sa fille.

http://www.youtube.com/watch?v=kmW3xVYQcPE&feature=related

Ma fille continue à se pomponner alors que mon ainé sort enfin à son tour de la maison. Il est le parfait héritier pour mon empire, il fait preuve d'un caractère solide, et d'une assurance certaine.
Pour enjoliver les choses, mon cadet a eu droit à une permission pour venir assister au mariage de sa sœur, et son temps à l'armée est bientôt terminé. Je vais le voir plus souvent, et je m'en réjouis d'avance, un père digne de ce nom est toujours inquiet pour ses enfants.

Mon autre fils nous rejoint, quand le dessinateur nous demande de tenir la pose un moment, afin d'immortaliser les "mâles du clan Corleone" à nouveau réunis.

http://desmond.imageshack.us/Himg845/scaled.php?server=845&filename=432270257.jpg&res=medium

Dans un lieu incertain, une famille (encore) au grand complet...
Mal'
Mal
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Posté le 23/09/2011 à 14:49:36 

http://www.youtube.com/watch?v=g52Uh9wmqZg


Je suis gouverneur, la pt'ite Dudu étant ligotée dans ma chambre, elle n'a pas pu se présenter aux élections. Ce mois-ci, je n'aurais pas pu mieux tomber: dans toutes les autres nations, les gouverneurs sont des femmes. Je sens qu'on va bien s'amuser!

Quelque part, dans un lieu incertain, je suis convié à un dîner diplomatique. Je ne sais absolument pas ce que je fous là, mais apparemment, il faut à tout prix abaisser les tensions internationales sous peine de voir des guerres se déclencher. Pas le choix, supermal' doit agir, j'accepte donc l'invitation.

Lors du dîner, Bougnette est la première à faire preuve de bonne volonté... Après avoir fini son entrée, elle commence à se lécher les doigts un par un, lentement et de manière sensuelle. Clairement, elle veut apaiser les tensions, pour mon plus grand plaisir... à moins que ses doigts ne soient vraiment sales? Quoi qu'il en soit, le dîner n'a qu'à peine commencé et je suis déjà en sueur.

Pendant ce temps là, la señorita Stéphie, qui a choisi un plat très épicé commence à avoir un peu chaud. Elle décide de se mettre à l'aise et retire se chemisette. Surpris, je recrache alors le vin que je m'apprétais à boire et m'en fous partout sur le torse.

Mais c'est sans compter sur la gentillesse d'Eva Damian, qui accourt à mon secours...
-
Oh mon pt'it Mal' me dit-elle alors, tu as fait une grosse tâche sur tes vêtements... Pour les laver, il va falloir te les retirer maintenant!

Pas de doute, je suis au paradis le temps d'un soir, et je vais passer une très bonne nuit!


http://nsa28.casimages.com/img/2011/09/23/110923023058217837.jpg
Dudu
Dudu
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Posté le 30/09/2011 à 13:17:08 

http://www.deezer.com/listen-3135139

Les yeux grand ouverts, fixant l'immensité du ciel.
Je suis là, allongée sur une paroi rocheuse. Les pierres griffent mon dos, certains reliefs me font même mal. Mais je ne veux pas, je ne peux pas bouger.
Je reste paralysée, les yeux rivés vers là haut.


Le soleil fait doucement son apparition, au delà des montagnes qui m'entourent... Le paysage aurait été bien mieux apprécié, même très romantique, si je n'avais pas toutes ces pensées en tête...

Le jour se lève encore ici bas
Mais la vie n'a plus le même éclat
Et si le soleil brille baby il ne brille plus pour moi

La journée s'annonce claire et limpide
Mais dans ma tête je dois faire le vide
Le temps s'est arrêté ici depuis que tu n'es plus là



Soudainement, une voix se fait entendre. Ferme, franche. Dure...

Il te rend dingue, dingue, dingue
Quand il a son orgueil d’homme
Et ton problème, c'est simplement qu'il s'en moque
Il te rend dingue quand il jalouse un autre
Y’a pourtant qu’lui pour toi, il s’en doute même pas

Il est trop beau, attentionné et trop aimant pour toi  
Dis-toi qu'un homme comme lui on le trompe pas
Laisse le vivre, Dud, car cela devait finir comme ça
Tu sais l’malheur que t’apportes à ceux qui sont avec toi
Quant à toi oublie le, il a déjà choisi sa voie
L'option est levée, t'as perdu tous tes droits
Tu cries son nom, mais il ne reviendra pas
Même avec des repentir, il ne veut plus de toi



J'essaie de bouger la tête, en vain. Qui est là? Qui dit ça? Il me rend dingue, oui...
Je ne peux pas, je ne veux pas croire ça...
Non, mes yeux se remplissent de larmes. D'abord une, puis deux, puis un torrent de larmes. Le ciel devient trouble, tandis que je réponds à la voix.


Rien ne sert de lutter
Le temps ne pourra jamais l'effacer
A quoi bon résister
Car dans mon âme son image est gravée


Il me coupe, il enchaîne...

L'amour c'est pas juste une belle histoire qu’on vit comme ça
Faut savoir défendre et entretenir c’qu’on a
Mam ‘zelle bague au doigt
C’est pas ça qui t’protègera
Si tu joues pas le jeu, qu’il l’enlève t’étonne pas
T’aurais dû d’douter que ça d’vait s’finir comme ça
T’as pas bien joué ptite, fallait lutter plus que ça


Il me rend dingue... Qui es-tu, à venir me tourmenter?
Je le sais, au plus profond de moi, je le sais...
Tu en as déjà assez fait, pourquoi continuer?
Il me rend dingue...
Me concentrer sur ce que je dois faire, sur la seule chose qui puisse me faire oublier combien je souffre, sur les combats à venir...
Déjà, disparaît le soleil derrière les montagnes, tandis que le ciel s'enveloppe du drap de la nuit...

La nuit se couche encore ici bas
Mes soirées n'ont plus le même éclat
Ici la lune brille baby elle ne brille plus pour moi

Les étoiles se font claires et limpides
Mais dans ma tête je dois faire le vide
Le temps s'est arrêté ici depuis que tu n'es plus là

La voix est là, encore... toujours là...
Elle me persécute, elle me harcèle...

Au fond de moi, je refuse... je refuse de reconnaître l'origine de cette voix...


TAIS TOI!!!


*A côté de moi, Hiro sursaute. J'ouvre les yeux, et je réalise où je suis... je ne suis pas dans les montagnes... et l'infirmière se presse de venir à moi, alertée par mon cri tout autant que par mon visage mouillé de pleurs et de sueur...*
Dudu
Dudu
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Posté le 08/10/2011 à 20:44:50 

Je reprends connaissance avec difficulté... Les bras endoloris, la gueule de bois.

Autour de moi, je découvre avec horreur la scène.

D'abord, Sora, près de moi. Le visage en sang, qui tient à peine debout. Ils ne l'ont pas loupé non plus... Le voir comme ça me glace le sang, bien qu'il tente de me sourire, comme pour me rassurer.

Plus loin, les uns à côté des autres, en rang, une centaine d'hommes et de femmes. Plus ou moins amochés, selon qu'ils se sont débattus ou non.

Tous désarmés. Les mains liées, attachés les uns contre les autres. En rang cependant... bien alignés.
Je reconnais tous leurs visage... Peter et Convard, côte à côte, droits et fiers. Kassad, LoveviLMal, Gardenia, Ethan, Slau...
Je fais défiler leur visage, beaucoup sont résignés, d'autres expriment la colère... ou la tristesse. C'est le cas de Kristal qui me fend le coeur lorsque je croise son regard. Elle fixe Bloody, un peu plus loin, qui lui adresse le même regard. J'y lis de l'amour chez Bloody, qui tente de la rassurer. Autant d'amour chez Kristal, mais une détresse qui me paralyse.

Je suis un peu en retrait, pourquoi je ne suis pas avec eux? Je ne me sens pas bien, affaiblie certes, mais complètement désemparée de voir mes compatriotes enchaînés les uns aux autres, réduits à l'impuissance.

Le Sir Bugdale est à côté de moi. Un regard vainqueur, haineux, qu'il m'adresse. J'en frissonne...
Près de nous, une armée. Combien sont-ils... 100? Peut-être plus? Tous fusil en main... droits comme des piquets, alignés face aux anglais.

J'ai peur de comprendre...
Nooon...
Bugdale prend la parole. Devant tous...

Vous êtes tous, ici présents, accusés de haute trahison envers la couronne d'Angleterre.
Vous subirez donc la peine capitale... le châtiment de la mort.


Puis il se tourne vers Sora et moi.

Vous aussi, votre tour viendra... après eux. On ne s'oppose pas à la Reine.

Il fait un signe à un officier, chef de l'armée. Celui-ci dit d'une voix grave.

Fusiliers... ARMES!

Les soldats montent leur arme sur leurs épaules, dirigées vers mes compatriotes, mes amis... Le capitaine continue, sans aucune émotion dans la voix.

En joue...


NOOOON!!

FEU!!


J'ai crié. En même temps que lui. Mais mon cri se perd vite dans la pétarade de balles crachées par les fusils des soldats, qui atteignent les anglais.
Tous s'écroulent, dans une mare de sang qui s'étend. Tandis que ma vision se trouble, mes yeux envahis par un torrent de larmes, mon torse déchiré de douleur...



Dudu? Hey Dudu, ça va pas?

*A côté de moi, Slau a un visage inquiet. D'autres me regardent étrangement, probablement suite à la sale tête que je dois avoir après un tel songe...
Je suis frissonnante de sueur...*
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