Le Faux Rhum
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PILLAGE : Vous avez pillé les Anglais!
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Auteur
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Message
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Posté le 10/03/2025 à 22:00:07
Vous avez pillé la ville ANGLAISE ! Hourra !
Vous avez mis à feu et à sang leur ville et vidé les caisses ! Victoire !
Messages des pillards :
Alyss Valentino : Hollande power !
Svetlana Coquinovskaya : A vot' bon coeurrr M'sieur Dames
Jax Chiryacht : Goedemorgen. Ik had geen sigaretten meer. Het lijkt erop dat u het monopolie op tabak heeft? laat het mij zien!
El Renat : a nous la bière !!
Cléo : Merci pour la liste noire ! |
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Posté le 16/03/2025 à 15:43:50
Les plus attentifs et nocturnes habitants de la ville orange auraient pu remarquer, à la faveur d'une rue faiblement éclairée par le premier croissant de lune pointant le bout de son nez au-dessus de Liberty, qu'une étrange activité régnait dans les rues d'Ulüngen en cette nuit de mars. Tout avait commencé sur les docks, où l'instigateur de cet étrange manège savait qu'il pourrait trouver une main d'œuvre costaude et peu onéreuse prête à suer le rhum ingurgité depuis le début de soirée dans le but de gagner de quoi s'offrir une dose d'herbe magique qui accompagnerait son endormissement. Depuis, des planches avaient été déplacées à travers le port jusqu'aux abords du temple, point trop près pour ne pas gêner directement le culte du dimanche matin, mais suffisamment pour attirer l'attention des croyants les moins convaincus qui se rendaient, par habitude autant que convention sociale, à la messe dominicale. Une estrade avait été montée, bloquant partiellement une ruelle peu usitée qui ferait un parfait point repli à la fin de l'opération. Le reste de la nuit n'avait été que sommeil pour l'individu suspect qui s'était toutefois levé à l'aube afin de réveiller son complice, gosse des rues dont l'heure avait été achetée pour une bouchée de ce pain qui lui manquait cruellement. Avaient alors commencé des discussions en grande pompe dans la ville encore en bonne partie endormie. Il fallait être prêt pour la Tierce, afin de toucher le plus de monde possible.
Neuf heures allaient sonner au clocher du temple Sainte-Philomène, et sur les planches, un homme tout de blanc vêtu et porteur d'un masque cachant son identité faisait face à Dirk, jeune habitué de la mendicité qui louait en cet instant sa force d'apprentissage et de restitution en lieu et place de celle d'un travail physique épuisant. Le plus âgé des deux, théâtralement, dénatura l'albâtre de sa tenue par une écharpe vaguement au couleur du drapeau des Provinces-Unies portée de l'épaule gauche à la hanche opposée, et troqua son propre chapeau habituel pour un tricorne brodé d'une tête de mort, duquel dépassait paille blonde, laine rousse, fil noir et tout ce qui pourrait vaguement ressembler à une chevelure longue et guère uniforme sur la couleur. C'est sa voix qui, la première, s'éleva, alors qu'il s'adressait à son comparse.
« Vile marchand, je refuse de dépenser l'argent que je vous ai déro... euh... mon argent sur votre étal ! De fait, j'obtiens le droit de voler tout ce qui m'intéresse dans votre boutique, à moins que vous ne m'en fassiez don, c'est la loi. — Mais, madame, répondit l'enfant, dans son rôle, ce n'est pas ainsi que le commerce fonctionne, vous devez vous en douter. — Je suis dans mon bon droit ! Les cartes sont dans votre main ! »
Un public de dockers payés la veille huait la pauvre dame parodiée, convaincus qu'ils étaient que le salaire n'avait jamais été aussi simple à obtenir, et sans doute que le marchand était dans son bon droit. Les deux individus s'éloignèrent un instant du centre de la scène afin de se changer, ce qui consistait essentiellement pour le jeune néerlandais à se saisir d'une trousse de soin ainsi que d'un petit couteau en guise de scalpel tandis que le blanchâtre, lui, échevela juste un peu sa perruque de fortune. De nouveau au milieu de l'estrade posée la nuit même, Berach Stasky reprit sa pièce.
« Médecin inutile ! J'étais sur votre territoire, à quelques lieues à peine de votre cabinet, et j'ai marché sur mon lacet, ce qui fait que bobo pied, maintenant. J'étais sur votre territoire, vous auriez donc dû le savoir et me soigner. J'attends des excuses promptes et et sincère de votre part, de celle de votre intendant, ainsi que de votre gouverneur. Pour votre roi, je lui octroie tout de même un délai de trois mois, nous sommes humains. Jusqu'à ce que cela soit fait, mes représailles seront terribles ! Œil pour œil, cheville pour cheville. — Infortunée patiente, ce serait avec plaisir que je vous soignerais votre entorse. Comprenez cependant que la médecine étant ce qu'elle est, elle ne me permet pas encore de soulager les maux dont je ne suis pas même au courant ; et qu'apprendre à lacer vos chaussures pourrait vous éviter bien des problèmes à l'avenir. En aucun cas, toutefois, je n'aurais pu empêcher votre chute, ni ne suis responsable de celle-ci. — Cloporte sans honneur ! Vous bafouez le serment d'Hypocrite ! Je suis donc dans l'obligation de mettre mes menaces à exécution. Les cartes sont dans votre main. »
Toujours dans leur rôle, les travailleurs du port huait le personnage de Berach, cependant de façon moins virulente, comme doutant un peu du bienfondé de leurs plaintes, tandis qu'une nouvelle fois, les deux acteurs s'éloignaient du devant de la scène pour réajuster leur tenue. Le blanc débrailla encore un peu son accoutrement, sa chevelure postiche témoignant de toute la démence du personnage, alors que, cette fois, l'enfant portait en travers du corps une laine blanche et rouge, tout en adoptant un noble port d'officier. Et de nouveau, brailla la voix de l'instigateur de tout ceci.
« Intendant suppôt du Malin ! Il ne me sied guère d'être sur la liste noire de votre nation. Nous pourrions régler cela aimablement, mais il s'avère que je vais agresser chacun des ressortissants de votre colonie que je croiserai jusqu'à ce que vous m'y ôtiez ! À condition, toutefois, qu'ils ne me paraissent pas trop costauds et portés sur l'affrontement, je ne voudrais pas prendre de risque. — Très chère, vous devez vous rendre compte que ce n'est pas ainsi que fonctionne la diplomatie. Vous pourriez également ne pas nous menacer et attendre quelques jours que nous nous rendions compte de la potentielle erreur. Sans hostilité ni gros risque, pas de liste noire. — Hérésie, créature de Satan ! Je ne souffrirai pas une seconde des manquements de votre côté uniquement ! Les cieux vont s'abattre sur vous, les flammes de l'Enfer se déchaineront dans votre ville, vous mourrez tous, car je suis GENTILLE, MESURÉE ET PACIFISTE ! Les cartes sont dans votre main. »
Cette fois, le public factice, qui avait profité de toute la petite pièce pour vider au plus vite les bouteilles gracieusement offertes par leur bienfaiteur à s'en renverser sur la tunique, beugla de cris bien incommodant imitant tantôt la gesticulation du singe, tantôt le meuglement de la vache, son amour pour la dame. Les plus malins et les moins ronds d'entre eux glissaient parfois une phrase intelligible parmi lesquelles avaient pu être entendue "Arrêtez d'envoyer Cléo paitre !", tandis que Berach Stasky, reprenant le rôle du narrateur, déclamait comme il pouvait, forçant sur sa voix pour se faire entendre :
« Et c'est ainsi que la voix de la bêtise se fait souvent entendre. Nul besoin d'arguments ou de vérités quand il suffit trop fréquemment de parler plus fort et plus souvent pour convaincre les foules les plus influençables. Réfléchissez, amis, si le propos est bon, avant de partir du principe que nos proches ont forcément bon fond. »
Sa morale glissée, le masqué s'était aussitôt débarrassé de l'accoutrement porté pour la pièce et enfui par-delà l'estrade, sautant de l'autre côté de la foule pour s'exfiltrer par la petite ruelle et courir au travers des artères de la ville afin de la quitter au plus tôt. Pendant ce temps, l'enfant, terminait le travail pour lequel il avait été payé, se saisissant de l'écharpe orange, blanche et bleue des Provinces-Unies, de la perruque improvisée comme du chapeau à tête de mort pour reprendre le rôle abandonné par son employeur et se lancer dans l'ultime tirade.
« Mais... avec tellement de cartes dans votre main, il va sans dire que vous trichez. Je le savais ! On ne peut vous faire confiance ! Heureusement que je suis là pour représenter Justice, Bon Droit et Logique, tout de même. Mon rôle à l'intendance de la ville n'a aucun rapport avec les actions de celle-ci. Le peuple pourra piller et voler, je serai toujours si innocente ; tout est de votre faute. Ah ! Mais qui m'a mis de tels poids comme interlocuteurs ? » |
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Posté le 16/03/2025 à 21:08:18
Haaaa, du théâtre en ville !
*Installe rapidement une buvette improvisée avec deux tonneaux et une planche, écrit "1 pièce la chopine" sur une ardoise, pose quelques bouteilles devant lui, tout sourire. Mais le temps de mettre sa bonne idée en pratique, la mini troupe avait déjà fini sa représentation et le maigre public (factice pour la plupart) s'éloigne déjà...*
M'enfin ?! |
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