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[Event Lui] Il y a trois types d'hommes: les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer.  
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Esther
Esther
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19/01/2010
Posté le 20/07/2011 à 01:39:37 

[Les origines du problème: http://www.pirates-caraibes.com/fr/index.php?u_i_page=5&theme=15&sujet=15878&u_i_page_theme=1&u_i_page_sujet=1&rech=ok ]

[Suite de: http://www.pirates-caraibes.com/fr/index.php?u_i_page=5&theme=15&sujet=23674&u_i_page_theme=1&u_i_page_sujet=1 ]


*Ching est toujours vivante! Sing aussi mais la Gardienne en est moins affectée. Et puis Sing est synonyme d'emmerdes pour quelqu'un qui lui est cher, aussi Esther n'est pas si sure de se réjouir de son retour autant qu'elle le devrait tant que les choses ne sont pas rentrées dans le bon ordre. Mais plus tard les questions, plus tard...
Pour l'heure de brèves réjouissances et des plans à dresser. En tant qu'assistante du capitaine -Troun étant le second, par mesure de sauvegarde publique-, la jeune femme s'était chargée de tout l'aspect logistique interne: transport, coordination, éclaireurs... et elle ne pouvais qu'espérer que tout serait plus ou moins au point le moment venu.*

"Qui par vengeance, qui par précaution, qui par obligation, qui par crainte, qui par devoir, qui pour l'honneur, qui pour la richesse... bah, allons y!"

*Port Louis, la veille du départ.
Les jours précédents avaient été agités, principalement à cause de voleurs trop acharnés qui ne faisaient aucun cas de l'alliance. Mais le profit a toujours été le premier moteur de l'humanité. A moins que ce soit le sexe? La joie de massacrer son prochain? Celui qui prétend que c'est l'amour se fourre le gourdin dans les mirettes jusqu'à l'épaule, en tout cas.

La journée, elle aussi, avait été agitée: des messages à faire transiter, des boulets à calmer, des corsaires hystériques à rassurer, une Emeraude à faire canaliser avant qu'elle ne redécore le visage de tous les présents. Des embrouilles, des chamailleries, de la jalousie, des petites piques, des Confrères à rassembler dans une relative sécurité... une journée bien chargée, oui, mais rien d'exceptionnel.
A part peut être Sparadra montrant ses... son... scalpel. Hm.

Quoi qu'il en soit, une nouvelle prévisible mais non moins navrante était parvenue aux oreilles des pirates encore réveillés à la mi-nuit: deux de leurs ennemis les plus virulents avaient été repérés proche de la ville, le genre à s'acharner sur les plus faibles sans desserrer les lèvres, aux heures où chacun récupère paisiblement de sa journée de la veille. Loin des véritables chasseurs de pirates qui, eux au moins, n'étaient pas toujours dépourvus de classe ni de principes. Encore que, les avis étaient partagés à ce sujet, forcément.
Les intentions des deux luronnes étaient bien entendu aussi claires que de l'eau de source dans laquelle Gaston n'aurait pas pissé.

Esther veillait donc en compagnie d'un ou deux fous à qui le manque de sommeil ne fait pas peur, sachant par avance que la charge viendra. C'est inévitable... autant ne pas se faire avoir les yeux clos, pour ce que ça change... question de fierté, peut être.
De temps en temps elle fait jouer ses muscles, afin de ne pas être engourdie par le froid nocturne le moment venu, assurant régulièrement sa prise sur le manche de sa hache enturbanné de façon à ne jamais glisser. Ni de mains moites, ni de trop de sang.

Guettant l'entrée de la chambre des musiciens après avoir adressé quelques mots à ses compagnons autant qu'à leurs visiteurs, de façon à ce que tout le monde soit aussi prêt que possible, les yeux bleus s'en détournent cependant parfois, attirés par d'autres détails. Des objets, pour la plupart sans grande valeur marchande, inestimables souvenirs cependant: une perle noire éraflée, une torque d'argent, un collier, une chemise, un pagne, un pic à cheveux, une poignée de balles ciselées...
Acquisitions la plus récente, ces dernières vont de pair avec une rose noire à la tige garnie d'épines dépassant à peine de son paquetage.

Bientôt un chant s'élève d'entre les lèvres de l'Ogresse, d'entre les murs du local donnant sur la mer. Une étrange mélopée au rythme calqué sur le ressac marin, aussi inexorablement entrainant que les flots noirs. Une mélodie dépourvue de paroles mais chargée d'une folie hypnotique, presque lancinante, sans queue ni tête, pourtant.
Un chant pour personne. Un chant pour tous.
Un chant pour les vivants, pour les morts et pour ceux qui iront sur la mer au lever du jour.*
Carlo Cavicchiolo
Carlo Cavicchiolo
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19/01/2010
Posté le 20/07/2011 à 02:46:48 

Comme pour répondre aux supplications de Véhémence, des cris déchirèrent la nuit.

De ce nom, judicieux s’il en est pour désigner une arme, Carlo avait baptisé son épée. Cette même lame dont il flattait la garde depuis quelques heures, persuadé qu’elle allait servir plus d’une fois en cette nuit d’été.

Carlo, qui pourtant vouait une adoration totalement assumée aux hurlements plaintifs, ne sembla en rien satisfait. Les cris d’une enfant ne flattaient pas ses lubies. Surtout lorsque la gamine en question était inoffensive –quoique cela soit discutable ; en témoignent la crainte que suscite Emeraude chez l’Italien ainsi que son visage, rougi par les frottements, sur lequel subsistaient encore quelques marques de couleur.

Avec vitesse, mais pas suffisamment pour empécher Wiggins de succomber à son tour, le fou se jette sur l’agresseur de la petite, devenu récemment celui du frère de Charity. Le canon fumant suffit à Carlo pour désigner comme coupable Godefroy D’Arcy.

« Répugnant personnage, en réduisant l’opposition, vous Le renforcez ! Ceci n’est en rien un acte contre la Confrérie, mais bien un à l’encontre de la sécurité de la France ainsi que celle de tous les insulaires ! Par la présente je vous déclare coupable de complicité avec Lui, minable manant, et vous condamne à mort ! »

C’est avec dexterité que l’hollandais esquiva le premier coup, et c’est avec une grâce relative qu’il le rendit, ne perturbant pourtant Carlo que de façon très moindre.

« Pathétique serf, si c’est dans la persistance que vous comptez vous vautrer en priant pour que je vous laisse aller, vous ne pouvez imaginer à quel point vous êtes dans l’erreur. »

Étonné, le sadique vit son second coup à nouveau être paré par son adversaire, chez qui il n’escomptait trouver aucune résistance, et c’est avec autant de surprise qu’il reçu une seconde riposte. Un air satisfait, de plaisance, venait d’envahir le visage si souvent impassible du Fou.

Toutefois, l’expression battit en retraite aussi vite que Godefroy, qui, accompagné par le regard tout en déception de Carlo, s’enfuit vers la ville. Hautement insatisfait et mécontent, ce dernier lui emboita la pas.

Une fine oreille aurait sut retracé avec brio le chemin des deux adversaires, de la chambre des musiciens jusqu’à l’auberge, grâce aux bruits que provoquèrent les quelques entrochoquements entre Véhémence et l’épée du batave.

Ce même être à l’ouïe développée aurait été à même de percevoir le bruit caractéristique d’une lame qui s’enfonce dans la chair, ainsi que le dernier gémissement d’un noble hollandais.

Ce que cette oreille n’aurait, en revenche, pu entendre –car c’est là une vertu du nyctalope- ce sont les quelques cheveux, trophée de sa victoire, qu’arborait la main gauche de Carlo, qu’il contait vraisemblablement offrir à l’une des victimes du nobliau en gage de consolation.

Le soupir d’un curieux personnage au blafard évoqua, un bref instant, la longueur de la nuit à venir... bref avant-gout de ce qu'allaît être le périple sur Maracaibo...
Dudu
Dudu
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13/02/2006
Posté le 20/07/2011 à 14:14:59 

Ma décision était prise depuis une semaine déjà.
Et aujourd'hui, je me trouvais sur Port Louis...

Je m'étais rendue tout droit vers la chambre où ils se regroupaient. Mon écoeurement de voir tant de pirates en paix dans cette ville s'était estompé lorsque j'avais aperçu Alanis, puis Le Masque.
Au fond de moi, les voir ici ne fit que renforcer ma décision... oui, j'avais bien fait de venir. Jamais je n'aurais pu les laisser partir pour une mission aussi dangereuse et rester ici, à attendre de savoir s'ils y avaient survécu. Si je venais à en perdre un des deux... non, je ne pouvais pas l'imaginer.

Je saluais toutes ces personnes présentes, Skuleth, Dbs, Ten'goku, Carlo, Rodrigo, Kurota... et la petite Emeraude. Comment pouvaient-ils amener une enfant dans une telle expédition? Je m'étais intérieurement emportée de savoir cette fillette ici... et je m'étais promis de surveiller de près qu'il ne lui arrive rien...

Alors que Sparadra, Madre Anna et Esther formaient un barrage protégeant leurs confrères, je pestais de ne pouvoir approcher de mon homme, la capitaine pirate m'intimant de ne pas le rejoindre. J'allais m'emporter contre ce "conseil" merveilleusement déguisé, lorsque ma fille, apparemment agacée de me voir ici, s'approcha de moi.

Mais que fais tu ici ? Ne me dis pas que tu comptes embarquer pour Maracaibo ? Quelle nouvelle fourberie prépares-tu cette fois ?

"Fourberie"... comme ce mot sonnait faux dans sa bouche... parler ainsi à sa propre mère, alors que je me fais un sang d'encre à la simple idée de la perdre.

Quelle fourberie? Je viens simplement tenter de t'empêcher de te faire tuer, ma fille... Et lui aussi, par la même occasion.

Montrant le pirate masqué de rouge derrière elle du menton, j'ajoutais.

Il est hors de question que je reste ici à attendre de vous perdre, sans intervenir. Je me mettrai entre Lui et vous s'il le faut, pour vous protéger.

Elle semblait passablement énervée. Etait-ce par moi? Ou par autre chose? En tous cas, elle manifestait sa colère sur moi... comme la dernière fois que je l'avais croisée.

C'est ca ! C'est tout ce que tu as trouvé pour mettre ton nez dans les affaires pirates ? Un espion ne te suffit pas ?

Un espion? Ca me faisait mal de réaliser qu'elle semblait donner du crédit aux propos délirants de Sing... Je soupirais.

Calme toi Alanis. Si j'en voulais tant à la piraterie, je saboterai cette expédition en empêchant beaucoup de français d'y participer... pour vous laisser vous faire tous tuer. Mais non... au lieu de ça, au lieu de les laisser tous se faire exterminer, je viens les aider à détruire la menace... je suis vraiment trop naïve de penser que tu pourrais me montrer une once de reconnaissance... M'enfin, ne fais pas attention à moi. Je n'interviendrai pas dans tes affaires. Sauf si ta vie est en danger.

J'haussai les épaules en disant ça. Après tout, c'était vrai... je n'avais pas l'intention de l'empêcher de faire ce qu'elle voulait. Simplement, qu'elle ne s'imagine pas que je ne l'aurais pas un tantinet à l'oeil... juste de quoi l'empêcher de se faire tuer. Mais ces mots ne semblaient pas la calmer, au contraire.

Faut toujours que tu ramènes tout à toi ! je suis ici parce ma marraine me l'a demandé. Et crois moi, je me sentirais mieux loin de cette ville de cafard ! On à la reconnaissance qu'on mérite. Quand a ma vie, j'y veille moi même.

Mes yeux dévièrent sur Madre Anna. Malgré moi, ils exprimèrent une colère vive à son égard. Comment?? Comment pouvait-elle mêler ma fille à tout ça? Comment, en sachant pertinemment le danger qu'Il représentait, la crainte qu'Il leur inspirait, comment osait-elle mettre en danger Alanis? Ma main descendait malgré elle vers mon arme, lorsque je perçus le regard de ma fille. Ses derniers mots me percutèrent, et la colère qu'elle exprimait aux travers de ces yeux bleus, qui ressemblaient tant à son père, m'amena à me calmer. Je souffrais de cette relation que je vivais avec elle, et j'oubliais un instant Madre.

Oui, et je suis ici parce que je sais que les deux êtres qui me sont le plus cher participent à une mission suicide. C'est mon droit, non?

Elle me jaugea du regard. Elle semblait hésiter sur ce qu'elle allait dire, chercher ses mots...

Ton amant il peut y passer. Cela conviendra à bien à tout le monde !

Bien entendu que cette remarque me blessât. Mais il me suffisait de regarder derrière elle, de plonger dans les yeux du Masque, et de fermer les yeux un instant, pour m'apaiser. Je feignis l'indifférence, et lui répondis.

Tu as raison. Et je disparaitrais aussi, cela t'arrangera ainsi...

Elle n'imaginait pas à quel point j'étais sérieuse... Bien entendu, que j'avais envisagé cette possibilité. Et s'il n'y survivait pas? C'était entre autre la raison pour laquelle je ne lui avais pas "obéi", d'ailleurs... s'il devait mourir, je souhaitais le faire à ses côtés. Mes yeux retrouvèrent le regard du Masque, derrière, exprimant une tendresse telle que je la retrouvais telle un miroir dans ses yeux.

Alanis, quant à elle, fulminait.

T'as toujours les mots pour toucher les âmes, hein !

Je lui répondis, d'une voix basse et résignée.

Si seulement je pouvais toucher la tienne différemment... je préfèrerais te dire des choses plus agréables.

Et d'ajouter en murmurant, comme pour moi-même.

Si seulement tu acceptais de les entendre...

Mais elle s'était retournée vers sa marraine. Quelques pas en arrière, elle discutait avec elle, me lançant parfois quelques regards.


J'attendis plusieurs heures, négociant un droit de passage pour retrouver Alejo. Rien n'y fit, ils n'en démordèrent pas. Celui-ci semblait résigné, impuissant, et malgré ses oeillades enamourées, cela finit par faire remonter ma colère, à mesure que je repensais à l'attitude de Madre. Je ne tenais plus, à rester ainsi proche de lui, mais sans pouvoir l'atteindre... j'avais tellement besoin de ses bras protecteurs, de sa chaleur, mais j'en étais privée.
Lasse de laisser Madre "décider" des fréquentations de ses "frères", je m'approchais de cette dernière pour lui souffler quelques mots, à l'abri d'oreilles pour nous entendre.

Puis, je quittais les lieux. L'avertissement était donné, elle savait à quoi s'en tenir... Je rejoignis mon masseur personnel, j'aurais bien besoin de ses services...
 

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