Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

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Mirage  
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Providence
Providence
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07/08/2007
Posté le 19/11/2024 à 14:09:56 

Cabine du Shebaa Queen II quelque part dans l’océan Atlantique.

Allongée dans son lit les yeux fermés la Tigresse dort ou pas.

Par delà les cloisons elle entend encore un peu les ordres sur le pont, les pas pressés, les cris des hommes à la manœuvre, le bruit de la coque qui fend les eaux, le craquement du bois, le vent dans les voiles.

Assis sur le sol Swyn joue, il a sa forme humaine, le navire est sans doute trop petit pour la forme lupine et la nécessité de courir les grands espaces.

La Tigresse soupire, un souffle de dépit de défaite, mélange de colère et d’impuissance.

Sous ses paupières défilent des visages de différentes couleurs de peau :
noir, comme Boumako, Baak et le Cubain, rouge comme Tyler, Jaune avec Ching et Pak So Mee, buriné comme Sanca, teint mat espanisant de Don Armando, le Padre Mélinigo, Zapata.  Des peaux plus pâles, Emouchet, Alfred, Titus.

Des hommes, des femmes aussi : Elyngwen qu’elle n’a jamais rencontrée, la Nonne, Faye… Faye dont le loupiot est ici conçu par la volonté de vengeance de Nico avec NoKolaï.

Des odeurs de sang, de poudre, de feu, de puanteur aussi passent. Krill fait une courte apparition dans le tableau.

Du sang, faire couler le rhum le sang et l’or…

Tous n’avaient pas été présents à la même époque, il n’y avait plus que Madre et elle pour s’en souvenir, malgré le verre des morts.

Un repas tous ensemble mieux un pillage tous ensemble, une réelle marée noire sur toute l’île pour mettre vraiment Liberty à feu et à sang… Qu'est que cela serait beau !

Nouveau soupire.

On peut toujours rêver non ? Et rêver elle peut le faire…

La Tigresse ouvre les yeux.

« Swyn, tu as faim ? soif ? »

Le petit fait non de la tête.

« Sois sage, je vais dormir un peu »

Et rêver à un monde … meilleur, une alternative différente à celle voulue par les Dieux !
Un peu de rhum avant et un tour par les bouteilles histoires d’être tranquille un moment.

Un rêve, juste un rêve, maigre consolation. Elle s’étire, puis s’allonge à nouveau, elle a du temps avant son prochain quart.

Membres de l’équipage du Sournois où êtes-vous ?
Aristide De Linciel
Aristide De Linciel
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04/06/2023
Posté le 19/11/2024 à 21:39:29 

Comptoir de la Poudrière, quelque part dans Port Liberté, quelque part sur l'île de Liberty.

Affalé sur le comptoir, les yeux fermés, Aristide se désespère.

"Bah oui c'était mieux avant! Là on dirait du vin espagnol mais que t'aurais coupé avec de l'eau de mer avant de le filtrer dans tes chaussettes.

Fais voir le jambon fumé mais je m'attend au pire..."
Providence
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07/08/2007
Posté le 20/11/2024 à 19:55:47 

Sous les paupières closes de la Tigresse un décor se forme :
Une petite plate-forme qui surplombe une large crique rocheuse hérissée de récifs.

En bas, dans l'eau comme échouées sur les rochers et la falaise, des dizaines de carcasses aux os blanchis par le soleil et le sel. Un cimetière de baleines.

Plusieurs squelettes sont entiers, comme posés sur un récif ou sur la maigre plage. D'autres sont dispersés, ne laissant que les longues côtes faire des herses d'os ou les crânes former une nécropole.

Tout a des dimensions cyclopéennes, l'ensemble à la gravité et la majesté d'une cathédrale d'ossement.

La Tigresse descend vers la nécropole de cétacés, parfois elle se retourne cherchant si Madre la suit. Madre ou quelqu’un d’autre peut-être.

Un squelette complet et échoué à terre. Une baleine avec des fanons immenses. Une cathédrale d'os et d'ivoire, une cathédrale de silence.

Le lieu est familier, elle y est déjà venue, mais c’est différent des fois précédentes, finalement la Tigresse est seule dans l’immédiat.
Elle avance explore plus avant, guette une présence, ou un danger potentiel.

Elle fini par sortir Destinée et veille à la prendre bien en main. La lame brille abreuvée du sang qu’elle fait régulièrement couler avec.

Elle a déjà traversé un squelette complet et poursuit son exploration vers le suivant. Il faut plus sombre, des reflets mouvants animent les ossements blanchis.

Puis la Tigresse ressent une présence, un siège à haut dossier, il est de dos, de chaque côté sur les accoudoirs deux mains posées et une partie des bras.
Raffermissant la prise de Destinée et à pas de loup, elle contourne le siège se demandant qui est là.

Déjà de profil, ce visage sous le chapeau, la tête penchée lui semble famillier.

« Marston ? »

Non ce n’est pas lui, il n’a pas de moustache.

Quand elle lui fait face, elle le reconnaît.

« Mais tu es mort… »

Et puis soudain, elle se rappelle. C’est un rêve. Et dans les rêves tout est possible… Du moins, les objets les décors, les odeurs… Mais non les personnes, il est impossible de les faire agir de façon naturelle. Pourtant elle aimerait lui parler encore. Vider son sac, sa rage, son impuissances face aux décisions des Dieux.

Un rapide calcul dans son esprit… 5 ans déjà qu’il est mort et pourtant, il est là.

Que dire ?

« Les poissons ne t’ont pas mangé ? C’est un double qui est mort ? »

Un silence.

« Parle-moi ! »
Aristide De Linciel
Aristide De Linciel
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04/06/2023
Posté le 20/11/2024 à 20:31:54 

"Bah tu vois, je m'attendais à rien mais je suis quand même déçu! Je vais même pas te dire à quoi ça me fait penser parce qu'on va se faire virer de la taverne à coups de pieds dans le cul.

_ Alo...

_ Non mais toi tu peux pas te faire virer, normalement, vu que t'es le patron mais là c'est particulier. Je suis à deux doigts de faire le trajet à Ulungen pour commander un Böerkenroll ou je sais plus comment ça s'appelle. Au fait t'as des nouvelles de la tigresse? Il paraît qu'elle a pris la mer pour faire un retour aux sources. C'est des trucs de pirates ça. Quand ça commence à sentir le parfum et que les collègues s'empâtent, ils vont voir sur une île pour déterrer un trésor, ça les détend.

_ De...

_ Non mais je veux dire les vrais pirates, ceux qu'ont ça dans l'sang. Pas nous. Enfin surtout toi. Tiens j'en profite, je te conseille pas de garder le bandeau sur l'œil, ça fait con. Et puis je vois pas comment t'aurais pu perdre un œil à part en ouvrant une bouteille de champagne."
L'Oblitéré
L
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11/08/2006
Posté le 21/11/2024 à 09:52:49. Dernière édition le 21/11/2024 à 09:55:48 

Blotti dans l'obscurité masquant des traits déjà effacés, la silhouette reste impassible à l'approche d'Anne.

Son invective , fidèle au caractère immuable de la pirate et le rappel de sa condition dessine un sourire malaisan sur ce qui pourrait s'approcher d'un visage.

Puis un mouvement de lèvres sans qu'aucuns sons ne soient perceptibles  puis la découverte d'une voix familière et pourtant si froide dont le son semble parvenir d'un confin où le néant est roi.

"Dans les profondeurs de l'existance, les limbes et les songes ne sont qu'une seule et même substance, un voile intangible entre le réel et l'irréel.

Les limbes, ce territoire indéfini où le temps se fige et où les âmes errent sans destination, se confondent avec les songes ces fragments évanescents d'une réalité déformée.

Dans les deux, les lois du monde s'effacent, laissant place à l'impossilbe, au flou à l'infini.

Chaque rêve est une dérive dans les limbes et , chaque pas dans les limbes est un songe éveillé.

Les deux ne sont qu'un miroir brisé, réfléchissant l'éternité.

J'y ai senti ta présence, j'y ai entendu ton appel"
Aristide De Linciel
Aristide De Linciel
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04/06/2023
Posté le 21/11/2024 à 18:45:45 

Bon allez mon Jeannot, je vais me rentrer, j'ai froid aux doigts de pieds. Je te laisse vendre tes cochonneries aux touristes et aux alcooliques. Et puis demain je dois aller combattre le Baron Noir et un tas de démons, je ne peux pas me permettre d'arriver avec des yeux boudinés.

Aristide se lève de son tabouret de bar et se retourne une dernière fois vers le tavernier.

Et surtout n'oublie pas: "Dans les profondeurs de l'existence, il vaut mieux faire gaffe". Et sors pas sans ton tricot, y'a un petit frais ce soir.
Providence
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07/08/2007
Posté le 22/11/2024 à 12:31:09 

La Tigresse était troublée, tant par l’atmosphère que l’attitude de son interlocuteur.

Un frisson la parcourt un court instant.

« Je t’ai appelé ? Je ne crois pas. »

Elle réfléchit, se rappelle les souvenirs avant de s’endormir. Se demande si d’autres sont présents. Elle tourne lentement sur elle-même et ne voit personne d’autre.

« T’ai-je appelé ? Non tu n’es qu’un rêve ou le fruit de mon imagination. »

Le doute persiste.

Après-tout, elle peut contrôler les rêves ; mais peut-elle lui faire faire ce qu’elle veut ?
Elle hésite. Et si c’était vrai ? Elle ne s’exprime pas comme cela.
L'Oblitéré
L
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11/08/2006
Posté le 26/11/2024 à 08:54:35. Dernière édition le 26/11/2024 à 09:15:48 

Dans l’obscurité, l’Oblitéré se redresse lentement, sa silhouette floue comme fondue dans le décor.

Sa voix, glaciale, profonde et pourtant si reconnaissable résonne à nouveau :
 
" Anne
Les appels ne sont pas toujours conscients. Même dans les rêves, les âmes brisées se cherchent."
 
Il se tait et l'observe un instant de son regard creux
 
Jadis, il était son égal, un amant ardent, un frère d’armes et un compagnon sur les vagues.
Ensemble, ils avaient défié les mers et les lois, scellant leur lien dans le sang.
 
" Tu en ressens le poids, n’est-ce pas ?

Ce monde qui t’a trahie, qui a balayé la confrérie comme une poussière.
Cette marée m'a emporté, mais toi… toi, tu es restée.
Et maintenant, c’est ta frustration, ta haine qui m’a appelé"
 
L’Oblitéré observe Anne avec une intensité froide, ses paroles tranchantes comme les lames et le verbe qu'il maniait autrefois.
 
"Cette frustration, Anne…

Elle te ronge, n’est-ce pas ?
Ce monde a changé, et il n’y a plus de place pour la piraterie, pour cette liberté brute que nous avions conquis sur chaque vague.
La confrérie est morte, étouffée sous des lois, ce que d'aucun nommerait le progrès.

Et toi, tu restes là, à contempler les cendres."
 
Il avance lentement, tendant une flamme violette comme une provocation.

"Tu m’as invoqué ici, non par nostalgie, mais parce que tu refuses de mourir dans cet univers qui t’a trahie.
 
Veux tu combattre des ombres, ou laisser cette colère te consumer entièrement ? 

Prends cette flamme et nous pourrions peut être achever ce qui fut commencé ..."
 
Providence
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07/08/2007
Posté le 26/11/2024 à 15:53:10 

La Tigresse demeurait troublée, ce qu'elle entendait était effectivement ce qu'elle pensait et elle attendait.

Son interlocuteur l'avait-il percé à jour ?
Ou autre chose ?
Après tout, c'est son rêve il est normal qu'il se déroule selon ce qu'elle pense...

La brune regarda la flamme violette.
Un doute s'insinua. Elle était trop terre à terre pour imaginer une flamme violette.

Est-ce un rêve, s'était-il invité dans son rêve ? L'avait-elle effectivement appelé de ses voeux et avait-il donc entendu ?
Est-ce qu'elle était en train de lutter contre la fatalité, imaginer un fantasme dans lequel, elle inonderait Liberté sous le sang comme elle l'avait toujours fait ?

Elle regarde la flamme violette, mais l'envie est là de la saisir et de se retrouver sur Liberty pour rependre là où elle avait arrêté et dans ce rêve peut-être que rien de l'arrêterait...

Quelques visages passaient devant ses yeux, des cibles, des proies. La chasseuse en elle se réveillait.

Son cerveau réfléchissait aussi sur la faisabilité, mais après-tout ce n'est qu'un rêve.
Tout est possible.

Avant de saisir la flamme, elle interrogea encore l'ombre.

"La colère me consume depuis toujours tu le sais bien... C'est mon moteur. La haine ! La violence. Demain je serai morte mais autant en tuer encore un maximum avant... Loin de Liberty, sans objectif je me consumme bien plus encore, ou je m'éteins. Et ces voix dans ma tête..."

"Tu viens avec moi".

Ordre ou question ?

Déjà elle saisissait la flamme et presque instantanément reconnaît l'atmosphère chaude et humide de Liberty.

Sa Destinée est toujours en main, et elle a soif...

Elle cherche son compagnon du regard.
L'Oblitéré
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Posté le 29/11/2024 à 08:26:44. Dernière édition le 29/11/2024 à 08:40:46 

Un rictus cruel déforme les traits flous de L’Oblitéré tandis qu’il émerge de l’ombre, suivant Anne dans l’atmosphère suffocante et familière de Liberty.

Son pas est lent, mesuré, chaque mouvement évoquant la menace d’un prédateur.  

“Liberty…  bâties sur les cendres de nos idéaux.

Jadis un sanctuaire pour les âmes libres, aujourd’hui un tombeau d’ambitions.

Mais toi, Anne, tu n’as jamais cédé.

Ce feu qui brûle en toi, cette soif… elles m’ont ramené, elles m’ont lié à toi.”  

Il observe les reliefs chaotiques de l'île, son regard creux semblant sonder ses profondeurs. 

“Tu as choisi, et ce choix te consume déjà.

Ceux que tu traques, ces proies…

Ce ne sont pas seulement des hommes ou des femmes, mais les spectres de ta propre trahison, de tes regrets.

Chaque goutte de sang versée te rapprochera de cette vérité.”  

L’Oblitéré s’arrête, posant son regard sur Anne.  

“Mais je suis là, Anne.

Là où tu iras, je marcherai dans ton ombre.

Chaque coup porté, chaque cri arraché, je les amplifierai.

Ensemble, nous transformerons cette île en un brasier.

Alors dis-moi…”  

Sa voix se fait plus basse, un murmure qui s’enroule autour d’elle comme un serpent.  

“Qui doit tomber le premier ? Et que laisseras-tu derrière, hormis la ruine ?”

Providence
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07/08/2007
Posté le 01/12/2024 à 17:46:52. Dernière édition le 01/12/2024 à 18:07:48 

Elle écoute l'ombre qui la suit.

"Tombeau d'ambitions je ne sais pas. Théâtre de niaiseries de plus en plus pitoyables, ça parle froufrous, dentelles, défilés de mode, goûter de princesse, mariage enfants...

Tu sais que je n'ai jamais répugner à frapper les femmes enceintes et maltraiter les gamins quand je le pouvais, je voulais faire de cette île un lieu d'insécurité, de désolation et d'horreur... J'ai échoué et c'est à vomir ce qui se passe.

Ceci dit, cela donne des idées de cibles de choix et d'ailleurs pourquoi choisir, tout ceux que l'on croise, sauf les bandeaux noirs. Pour les exceptions je te dirai, mais ça sera rarissime."

Regardant l'ombre elle interroge.

"De quelle vérité parles-tu ? "

Puis le sourire carnassier se forme sur les lèvres de la Tigresse.

"Un brasier, cela me convient et celui qu'on a fait pour rassembler assez de cendre pour remplacer les tonneaux de poudre ne sera rien à côté de ce nouveau brasier. Si on pouvait réveiller le volcan ça serait drôle aussi...
Je veux goûter leur sang en léchant la lame de Destinée."

Son regard se perd dans la flamme violette qui brûle au bout de ses doigts.

"Et toi ? As-tu des désires ? Nous sommes deux dans cette aventure, tu es aussi important pour moi. Tu as été mon capitaine et pas que..."

On peut toujours commencer par aller chez Jacquot faire nos plans...
L'Oblitéré
L
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11/08/2006
Posté le 02/12/2024 à 13:29:49 

Un rire grave et sinistre résonne dans l’air, tranchant comme une lame.

L’Oblitéré s’avance lentement, sa silhouette spectrale paraissant flotter dans l’obscurité.


“Le théâtre de niaiseries, comme tu dis… Il est vrai que Liberty est devenu une farce, une mascarade grotesque où même la peur a déserté.”


Il s’arrête, fixant Anne avec son regard vide mais oppressant.


“Mais toi, Anne, tu es le chaos incarné, le loup parmi les agneaux.

Si cette île ne peut plus comprendre la douleur, alors ravivons-la.

Marquons son sol du sang de ceux qui ont oublié ce que signifie trembler.”


Sa voix devient un murmure sourd masquant une menace implicite.


“La vérité , une vérité …

Le feu qui te consume te guidera aussi probablement vers un gouffre.

Chaque coup porté, chaque vie prise, c’est une partie de toi que tu accorderas à l'ombre.

Mais si tu l’acceptes, alors je serai là, à chaque instant, pour attiser les flammes.”


Il se redresse, dominant de sa présence éthérée, et observe la lueur violette qui danse dans les doigts d’Anne.


“Mes désirs ?

Ce monde ne m’appartient plus, Anne.

Je suis ton reflet dans l’ombre, ton complice dans ce carnage.

Mes désirs sont les tiens, et ensemble, nous écrirons le dernier chapitre de Liberty.

Si tu veux le volcan, alors nous le réveillerons. Si tu veux leur sang, alors abreuve-toi.”


Il esquisse un sourire presque imperceptible sous sa capuche.


“Allons chez Jacquot, Tigresse.

Puis détruisons tout ce qu’ils croient inviolable, et faisons leur comprendre que l’insécurité n’a jamais quitté ces eaux.”
Providence
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07/08/2007
Posté le 06/12/2024 à 22:45:34. Dernière édition le 07/12/2024 à 12:24:55 

Refermant le poing sur la flamme violette la Tigresse se dirige souplement vers le Bar de la Plage.

Rêve ou réalité, la Tigresse ne sait pas trop mais l'ombre lui distille les mots qu'elle a envie d'entendre. Elle hoche la tête et un sourire nait sur son visage dur. Le sourire n'a rien d'avenant, c'est un sourire mauvais carnassier.

Au bar de la plage, il n'y a guère foule. La Tigresse avait initialement pensé s'installer au grenier pour plus de discrétion mais c'est finalement à une table de la salle du bar qu'elle prend place.

Gemini fait son entrée et s'installe à sa table avec une pipe, un cruchon de vin.

De loin la Tigresse salue son ancien frère et capitaine. Actuel frère finalement, il a rejoint Port Liberté depuis l'abandon de la colonie par le roi de France.

La Tigresse fronce les sourcils, quelque chose l'intrigue, mais elle n'arrive pas vraiment à dire quoi. Elle réfléchit et cherche ce qui lui pose soucis. Le grain de sable dans le mécanisme huilé...

Parfois elle entre ouvre la main et constate la présence de la flamme violette que lui a remis son compagnon. Finissant par chasser de son esprit ses préoccupations, elle se tourne vers lui et demande.

"Tu bois quelque chose ?"

De la table voisine Gemini lui répond :

"C'est déjà le cas.
- Ce n'est pas à toi que je parlais."

Retenant un haussement d'épaule, la Tigresse fait un gros effort de politesse et s'adresse à Gemini :

"Tu vas bien ?
- Oui, répond-t-il, avant de tirer sur sa pipe. Et toi, depuis ton départ ? Tu as un je-ne-sais-quoi, ce soir. Pour commencer, tu parles au vide."

Mouvement étonné de la tête de la Tigresse.

"Non je lui parle."

Dit-elle en désignant la chaise à ses côtés. Et elle enchaîne :

"Moi comme d'hab il me faut du sang de l'or et du rhum..."

 "Lui ?" Gemini observe le siège vacant à côté de la Tigresse, toujours sans bouger du sien.

Un fin sourire sur les lèvres de la Tigresse, elle comprend.

"Oui c'est sur qu'il est étrange de le revoir maintenant... Fais pas cette tête là...
- Tu parles au vide Providence."

Cette fois c'est presque agacée que la Tigresse répond :

"Mets tes lunettes !"

Plus fort elle interpelle le tenancier tout en faisant signe à Gemini d'approcher.

"Jacquot apporte donc 4 verres de rhum ici...."

"On va pouvoir trinquer à nos morts et ceux qui ne le sont pas tant que ça...."

Jacquot apporte les 4 verres demandés et ne sachant que faire les laisse devant la Tigresse. Elle en place un devant son voisin, en tend un à Gemini, place un verre devant elle et le dernier reste au milieu de la table, comme le traditionnel verre des morts.
L'Oblitéré
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Posté le 13/12/2024 à 12:59:54 

Un rire à peine audible émerge, semblant provenir du vide, alors que L’Oblitéré se penche légèrement sur la table, son spectre frôlant le verre de rhum destiné aux morts.

“Parler au vide, dis-tu ?”

Murmure-t-il, sa voix rauque et teintée d’une ironie mordante.

“Tu as toujours été un esprit trop étroit, Gemini.
Les morts ne s’enchaînent pas à la terre comme les vivants à leurs illusions.”

Il pivote légèrement vers Anne, ignorant le regard incrédule de Gemini.

“Un toast, alors. À la mémoire, à l’oubli… et à ceux qui marcheront sur leurs propres cendres.”

La flamme violette dans la main d’Anne pulse légèrement, presque imperceptiblement, comme un cœur battant à l’unisson de ces paroles.

“Anne, notre compagnon ici ne voit pas les chaînes qui lient les âmes. Mais qu’importe.

Tu as pris la flamme, tu portes le chaos, et chaque geste que tu fais ici les rapproche un peu plus de leur fin.”

Il tourne à nouveau son attention vers Gemini, ou peut-être simplement dans le vide.

“Rassure-toi, mon vieil ami.

Même si tu ne peux me voir, tu me sentiras quand le moment viendra.

Ce rêve, ou cette réalité, n’a plus d’importance.

Ce qui compte, c’est ce que nous ferons ensemble.”

Sa silhouette semble se fondre dans les ombres du bar, ne laissant qu’un murmure derrière :

“Alors, Anne, quelle sera notre première cible ?”
Gemini
Gemini
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29/02/2012
Posté le 15/12/2024 à 16:38:16. Dernière édition le 15/12/2024 à 17:06:46 

La Providence semblait avoir fini par perdre la tête après des années à danser sur le fil. Ce n'était pas la première que Gemini voyait faire, parlant dans le vide, ricanant parfois à des saillies dont elle seule entendait la chute. Il joua le jeu un temps avant de se lasser : il n'avait jamais été fait pour conforter les déments dans leurs illusions.

Il sortit non sans un dernier regard en arrière. Un pied sur le seuil, l'autre encore à l'intérieur, la main sur le chambranle, il marqua une pause fugace. Les poils de son corps se hérissèrent tandis qu'il était saisi d'une répulsion soudaine et bien réelle face à ce siège vacant. Un tiraillement familier lui traversa le torse de part en part, le long d'une cicatrice impossible. Sa mâchoire, lentement, malaxa le vide puis il fit volte-face.

Une fois dehors, il resserra plus étroitement les pans de sa cape sur sa poitrine. La lumière sourdait par les fenêtres du tripot derrière lui, accompagnée des rires et des chants d'une clientèle avinée. Le paysage, devant, était plongé dans l'obscurité à l'exception du reflet de la lune sur les flots. Un vent frais venu du large lui chatouillait la nuque, s'insinuant entre ses vêtements jusqu'à ses os. Mauvaise soirée, ça. Pleine de signes. Et de souvenirs, aussi. Il tira sur sa pipe, pensif, le pouce caressant le bois vieilli et durci par un usage répété.

L'espace d'un instant, il lui avait semblé apercevoir, assis sur la chaise vide, un homme dont il avait autrefois porté le corps sans vie.
Providence
Providence
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07/08/2007
Posté le 21/12/2024 à 12:39:17 


"Tu sais on a déjà constaté que même la mort n'était pas fiable sur Liberty... Enfin souvent ceux dont on voulaient se débarrasser reviennent et ceux qui pourrait nous manquer, chez eux la mort est plus définitive.... C'est étrange n'est ce pas ?"

Gemini était sorti sans avoir parlé à mon compagnon retrouvé.

"Certains ne peuvent percevoir l'invisible, la brèche de tes songes est encore bien trop frêle. Peut-être qu'en faisant couler le premier sang, tu me permettras de lever parfois le voile."

- Faire couler le sang oui... Comme Renat il avait besoin de capturer des âmes mais c'est devenu très important chez lui trop..."

La perspective de faire couler ne sang ne me posait aucun souci. La question était de savoir si cela allait fonctionner et à quel prix.

Branlouz semblait observer l'occupant de la chaise voisine avec plus d'intérêt. Un spectre donc. A propos de mort pas tout à fait mort cela devenait encourageant. Il était donc temps de partir à la recherche de cibles de proies et de faire couler le sang. Fallait-il ensuite que son frère le boive, s'en asperge ? La Tigresse avait longtemps était défiante en ce qui concerne la magie et ces formes de pouvoirs obscures, mais la vie lui avait fait changer d'avis à ce sujet.


"Allons-y"

La Tigresse et son frère quittent les lieux, la carte de Liberty en tête il faut réfléchir aux trajets, ne pas dormir à découvert et trouver des proies, du sang.

C'est en sortant de la crique qu'ils font une première rencontre :

Alfy

Dommage se dit la Tigresse. Elle regarde l'homme bedonnant qui porte désormais le bandeau jaunes des charognards.

Mais la couleur du bandeau l'emporte dans sa réflexion.

"Tu vois il est plus ou moins amnésique un ancien frère Lord Hawk, je l'ai aidé à retrouver la mémoire avec Téquila aussi. Mais il n'a pas repris le bandeau noir... C'est donc un traître, pas de pitié. Tu me diras ce que vaut son sang

Comme si son frère et elle ne faisaient qu'un les coups pleuvent sur Alfy. Mais il ne se laisse pas faire.

C'est toujours pareils quand je reviens de voyage en mer, je perds la main...

"Courage.... et navrée faux frère ! c'est dans l'intérêt de la Confrérie !"

Face a un coup particulièrement fort elle tombe à genoux dans un cri. Pourtant la main de la tigresse s'élève encore, comme muée par une envie qui ne lui appartient plus.

Alfy baigne finalement dans son sang.

La Tigresse et son frère poursuivent leur chemin vers le domaine des rêves.
L'Oblitéré
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Posté le 06/01/2025 à 19:01:47 

Alors qu'Anne contemple le corps inerte d'Alfy, la voix de l'Oblitéré s'élève à nouveau, sombre et enveloppante, comme un murmure qui semble provenir à la fois de l'air et de l'intérieur de son esprit:
 
"Regarde-le, Anne. Une vie éteinte, un fragment d'un passé brisé, et pourtant...
Ce n'est qu'un début"
 
Sa Silhouette spectrale, indistincte mais menaçante, glisse autour d'elle, semblant s'imprégner de l'atmosphère chargée de sang et de haine.
 
"Tu as fait couler le premier sang, et déjà, je sens le voile se lever, la brèche s'élargir. Mais le chaos n'est rien sans direction, Tigresse. 
 
Nous ne sommes pas des bêtes aveugles. Chaque lame doit frapper avec un but, chaque vie fauchée doit servir une cause plus grande"
 
Il s'arrête devant elle, tendant une main éthérée. Sous ses yeux, un parchemin jauni par le temps et une plume à l'encre noire apparaissent.
 
" Prends les. Rédige une liste.
Nomme tes ennemis, trace leurs funestes destins.
Traites, faibles, parasites ....
Tous doivent payer.
 
Ecris leur nom, et je te promets que chacun d'eux tombera sous ta lame ou ma malédiction"
 
Un éclat presque malveillant traverse les yeux invisibles de la figure spectrale, et sa voix, plus profonde reprends:
 
"Ce sang que tu verseras n'est pas une vengeance, Anne.
Il nourrira notre pouvoir.
Chaque nom barré sur ce parchemin fera trembler Liberty.
 
Leurs cris, leurs cendres, leurs souvenirs .....
 
Tout deviendra le fondement de notre règne sur ce théatre de ruines"
 
Il penche la tête, son ton devenant presque caressant:
 
"Alors Tigresse, qui sera le premier à brûler dans ce brasier que nous ravivons ?
 
Ecris.
 
Dessine leur fin.
 
Et ensemble nous redéfinirions les lois de ce monde!"
 

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