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En l'honneur de la Lune 1 -2-  
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Titus Pullo
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 07/07/2008 à 11:03:48 

Tu fuis. Tu fuis le passé Tu fuis tes actes. Tu fuis tes responsabilités. Tu fuis le présent. Tu fuis tes crimes. Tu fuis ta vie. Tu fuis l’avenir. Tu fuis les Ténèbres. Tu fuis la Lune. Tu t’arrêtes. Tu ne peux plus fuir. Tu ne peux plus te cacher. De ses rayons, Elle t’irradie. Un putain de chef-d’œuvre ou un putain de gâchis ? Tu disparais. En l’honneur de la Lune.
Titus Pullo
Titus Pullo
Déconnectéparia
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08/02/2007
Posté le 01/07/2009 à 21:32:14 

Extrait du journal du timonier de la Dame Blanche, Ken Bruen.

"Sept juillet de l'an 1709 - Rencontre entre deux mondes,

- Pourquoi tu portes le bandeau noir ? dit l'Irlandais.
La question fit sourire le pirate du Sournois et il dit :
- Pour emmerder ma Mère.
- Tu l'aimais pas, c'est ça ?
- Non je l'adore, dit-il fier de sa réponse.
Joshua Quinn additionna deux et deux et obtint quatre.
- Qu'est-ce tu me baves ? grogna-t-il.
- Un test pour voir ce qu'elle ferait.
- Et alors, elle en dit quoi ?
- Demande lui, rétorqua celui qui se faisait appeler Titus Pullo, Elle te fixe.
Le pirate s'éloigna sur ces mots.


- Putain de fêlé, marmonna Joshua.

En l'honneur de la Lune.
Jericho Jerk
Jericho Jerk
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14/01/2009
Posté le 13/04/2010 à 21:21:25 

7 jours. 7 prêtres. 7 cercles autour de la ville. Jericho s'effondre. Le berceau des cultes lunaires s'écrase devant une breloque en forme d'arche, et une bande de galeux du désert s'appelant "peuple élu". Vaguement nauséeux, je referme l'ancien testament pour jeter un regard perdu à la maison de guilde.

Mon verre de dry gin transpire sa froide condensation sur une table en chêne au vernis patiné. Focalisons plus loin. Une atmosphère nocture et morose, dans laquelle des odeurs flirtent et dansent le quadrille, comme les insectes près d'une lanterne. Odeurs d'aigre malt, souterrain crasse, douce cire, patchouli ferrique et âcre opium s'imprègnent, s'accouplent de façon contre-nature et prospèrent, dans les rideaux de crynoline que Mona a installé. Elles sont vieilles ces odeurs, et les rideaux aussi. Ces tapisseries vermeil ne masqueront jamais la vraie nature de notre repaire. Il n'y a qu'à la corrida que le drap rouge fait illusion.

Dans sa bulle, douillette et glauque, coupée du monde réel, pleine de souvenirs nostalgiques et amers, la Maison est à l'image de ses membres. Une entité totalement psychotique. Nous sommes tous malades. Tous cinglés, et inaptes socialement.

Au fond de la grand'pièce, gravés dans la paroi, le portrait des pères fondateurs de la Main Noire. Le relief aigu de leurs visage est donné par la lueur blafarde de celle qui, chaque nuit, voit nos crimes et se tait.

En l'honneur de la Lune.
Titus Pullo
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 29/07/2010 à 19:43:39 

Tu reprends conscience ; les ténèbres.
Tu ouvres les yeux ; les ténèbres.

Cagoulé ; baillonné ; attaché ; à même le sol.
Tu es mort cent fois.

Ils te frappent.
Sang et menaces.

Elle t'aime pour ce que tu n'es pas.
Elle te hait pour ce que tu es.


Ils te frappent ; coups de pieds dans les côtes.
Sang et menaces.
Tu dis que tu n’as rien fait.
Ils t’interrogent.
Tu mens, tu mens, tu mens.
Ils te frappent ; coups de pieds dans les côtes ; coups au visage.
Sang et menaces.
Tu es mort cent fois et tu es mort de peur.
Ils t’offrent une porte de sortie.
Elle détourne son regard.
Tu ne veux plus mourir.
Elle te tourne le dos.
Tu parles.
La Mère abandonne son fils.
Tu dis et maintenant.
Ils sourient.

Elle t'aime pour ce que tu n'es pas.
Elle te hait pour ce que tu es.


Cagoulé ; baillonné ; attaché ; à même le sol.
Tu es mort cent fois et tu es mort de peur ; les ténèbres.

En l’honneur de la Lune.
Titus Pullo
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 15/03/2011 à 13:01:31 

Soleil de minuit. Absente.

- Cent mille, dit la chinoise.

Ils sont cinq ou six autour de moi. Quelques-uns que je ne remets pas.
Ils la bouclent, c'est elle qui parle. Leur courage ne s'exerce qu'à cinq contre un ligoté.

Elle attend qu'il s'éclipse. Elle attend son tour.

Je ne dis rien. Je les regarde. Ils me regardent. Ils attendent ma réponse. Ils attendent que je dise que je ne les ai pas. Ils attendent pour me mettre des coups de pieds au cul. Ils attendent la clope à la main, le sourire aux lèvres.

Quand on est dans la merde, il faut arrêter de serrer les fesses.

- Je les ai pas. Quinze mille, c'est tout ce que j'ai, dis-je.

Elle sourit. Ils sourient. Je ne souris pas.
Je chie dans mon froc.
Ils attendent sa réponse. Elle tourne le dos.

- Bon retour, dit l'asiatique.

Lueur argentée. Les yeux bienveillants d'une Mère.

En l'honneur de la Lune
Titus Pullo
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 07/10/2011 à 11:03:21 

Automne Sanglant ; guerre totale sur cette prison des Caraïbes pour s’approprier un comptoir ; je prends mon quart avec un factionnaire maigrelet de la Perfide Albion, mère patrie de substitut des légionnaires, déserteurs et apostats.
Bercés par la lointaine pétarade du champ de bataille et le sempiternel ressac, nous veillons sur le drapeau Anglais, symbole du dénouement de cette lutte armée.

-    La Lune est pleine, dit-il.
-    Elle nous protège de cette folie, je réponds.
-    Tu crois qu’Elle est loin d’ici ?
-    Je n’y ai jamais réfléchi, je mens, fixant toujours l’étendard rouge et blanc.
-    Un jour quelqu’un ira, il annonce.
-    Où ça ?
-    Sur la Lune ! De quoi on parle depuis tout à l’heure ?
-    T’es un putain de fêlé, Armstrong.

En l’honneur de la Lune.
Tithulk Pullo
Tithulk Pullo
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08/02/2007
Posté le 22/01/2012 à 13:36:37 

- Le déviant, je veux le déviant, brailla-t-il.
- Le déviant, tu plaisantes, C'a été déjà attribué. Mais qu'est ce qu'il t'est arrivé ? T'as fait la bamboula ?
- Sale nuit. M'en parle pas répondit Titus Pullo. Qu'est ce qu'il te reste en stock ? L'écoutant. T'as encore ça ?
- Non, j'ai plus ça non plus. Il me reste plus qu'un rôle. Personne en a voulu.
- C'est quoi ?
- L'annonceur.
- Tu te fous de ma gueule ? Messager ?
- Apprends que le Grand Maître ne se fout jamais de la gueule de qui que ce soit.
Titus Pullo fit la gueule. "Va chier !" pensa-t-il.
Comme si le Grand Maître lut dans ses pensées, il dit :
- Viens ici mon garçon. Ok tu te retrouves avec le plus moche des rôles. Et tu ne pourras jamais en changer. Mais à compter d'aujourd'hui tu seras le Fils de la Lune.
- Fils de la Lune ! C'est tout ! Mais merde ça sert à quoi ?

En l'honneur de la Lune.
Pullo
Pullo
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08/02/2007
Posté le 16/05/2012 à 15:29:06 

énième rosace de l’existence,
-    Qui es-tu ?
-    Je suis William Wilson.
la vie vaut le prix du sang,
-    Qu’est-ce que tu me veux ?
-    Une vie contre des dizaines d’autres.
le sang ne se lave pas avec du sang mais avec des larmes,
Le canon de William Wilson pointé sur mon visage ; ça n’aurait jamais du se passer ainsi.
-    Tu ne demandes pas pourquoi ?
-    Non.
vivant et mort,
Il me lance quelque chose. J’ouvre ma main, y découvre une pièce de puzzle avec un S dessus. Ironie du sort, j’emmerde le destin j’emmerde l’opus j’emmerde sing j’emmerde liberty j’emmerde la main noire j’emmerde starks j’emmerde van buick j’emmerde ce william wilson j’emmerde la confrérie j’emmerde la vie j’emmerde la mort

j’emmerde la Lune.

En l’honneur de la Lune.
Pullo
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08/02/2007
Posté le 13/08/2012 à 20:45:30 

Il a dix ans. Insouciant et innocent. Quand il regarde la Lune, il est émerveillé. Des aventures plein la tête, il s’imagine vaincre les monstres des légendes et des contes dans lesquels il est bercé.

Il a vingt ans. Mythomane et ambitieux. Quand il regarde la Lune, il se sent intouchable. Rapines et escroqueries plein la tête, il s’enrichit et dépense au gré des gargotes et bordels sur son chemin.

Il a trente ans. Lâche et sans scrupules. Quand il regarde la Lune, il voit la mort. Meurtres et cadavres plein la tête, de noir vêtu, il s’enlise dans la solitude à la recherche de ses compagnons disparus.

Il a… Il ne sait plus quel âge il a. Seul et apeuré. Ciel sans Lune. Corps sans âme, trahi et abandonné, il jure et fulmine. Comme tant d’autres avant lui, une balle lui a éclaté la cervelle.

En l'honneur de la Lune.
Pullo
Pullo
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08/02/2007
Posté le 14/10/2013 à 19:30:31 

La mort ne veut pas de toi, pas encore...

Il chiffona le pli et le jeta derrière lui. Il rumina, maugréant dans sa barbe, prit les dés posés devant lui et les lança. Il rumina et maugréa.

☠  ☠  ☠

"Tes prédictions valent des clous" dit-il pour lui même.
Il lança à nouveau comme le type jamais satisfait quelque soit le résultat.

☠  ☠  ☠

Il tapa du poing sur la table et balaya les dés d'un revers de la main rageur.
Les têtes de morts dansaient autour de lui le fixant de leurs orbites sans fond.
"DES CLOUS, J'AI DIT !" rugit-il en renversant la table.
Il ramassa la missive à ses pieds, la défroissa et relut.

☠  ☠  ☠

Une main se posa sur son épaule. Il se retourna et eut juste le temps de voir un front s'écraser sur son arcade.

En l'honneur de la Lune.
Pullo
Pullo
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08/02/2007
Posté le 21/10/2013 à 17:55:49 

Elle a toujours gardé un œil sur toi. 

- Je t'échange Dbsman et le Panda contre Kid, dit le jeune garçon plein d'espoir. 
- T'es fou, ça vaut pas, répondit son camarade.
Le jeune garçon plein d'espoir parut hésiter. 
- Ok j'ajoute Pullo, renchérit-il.
- Mmouais, je veux bien te filer Krill pour ta collec' d'admins mais pas Kid, faut pas pousser !
- Krill ?! C'est tout ? Je mets quand même trois super pirates sur la table !
- Ton Dbsman, il est déchiré, ton Panda, il pue (je veux pas savoir où tu l'as laissé traîner) et Pullo, jsais pas qui c'est !
Les deux amis continuèrent de marchander comme s'ils négociaient de vulgaires propriétés au monopoly ; les bleues claires que personne ne veut (à part pour faire chier ton voisin) contre la dernière verte qui changera le cours de la partie.

Combien de fois a-t'-Elle redistribué les cartes sans qu'ils ne saisissent leur chance ? Combien de fois ont-ils été ces propriétés bleues claires dont tout le monde se fout ? Quand ont-ils donné un grand coup de pied dans la fourmilière pour la dernière fois ?

Encore une fois la Mère protectrice redistribue les cartes d'un claquement de doigts.

En l'honneur de la Lune.
John Chanel
John Chanel
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22/12/2008
Posté le 13/09/2014 à 03:26:02 

Certains y voient un lapin.

Les nippons, parait-il. On y voit un peu ce qu'on veut dans ces cratères. William Wilson Jean Chenal, y voyait une rousse. Une rousse qui, il y a des années, était apparue, qu'il a crue, et s'est dissolue un bon matin dans la brume de New Kingston. Une française, "de" quelque chose.

Sans réponses, comme le premier des hommes qui découvrit son éclat un jour, il resta planté la à guetter son retour, jusqu'à savoir, ou au moins comprendre un peu. Elle revint, toujours aux mêmes périodes, mais jamais vraiment la même. Parfois c'était le roux qui changeait. Parfois c'était son visage. Ou son odeur. Son "de" quelque chose. Mais la plupart du temps, c'était le prix pour la nuit qui variait. Ainsi est la lune.

Certains y voient un vieillard triste.

Jean Chenal y voit le seul refuge digne de son honneur incompris.

En l'honneur de la Lune.
Jean Chenal
Jean Chenal
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Posté le 22/07/2019 à 09:23:54 

Vise la Lune, et peut être atteindras-tu une étoile.

L'auteur de cet adage n'imaginait probablement pas alors finir sa course dans une boule de flammes de plusieurs quintaux d'Hélios. Mais qui peut prédire sa propre fin après tout ?

La création, qu'elle soit avec ou sans majuscule, c'est cela. Le potentiel et l'imperfection. Ce frustrant sentiment d'inabouti, comme un interstice ombragé qui héberge une vie qui lui est propre. Une création achevée n'en n'est déjà plus qu'un souvenir, une trace solide du voyage qu'elle fut alors qu'elle n'était qu'esquisse.

Dans la vie il y a eux catégories de gens : les créateurs et les finisseurs.
Dans la mort, en revanche, règnent les opportuns.

En l'honneur de la Lune.
Santi
Santi
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Posté le 19/02/2020 à 21:56:54 

Une nuit sans Lune.

Elle me parle.
Je n'entends pas.
Elle crie de rage.
Je n'entends pas.
Elle pleure de tristesse, de désespoir.
Je n'entends pas. Je ne vois pas.
Ma fuite l'épuise.
Lâcheté et trahison.
Une maxime qui me colle à la peau, aussi puissante et profonde que cette colère qu'elle irradie. Pas ce soir.
Ce soir, elle ne parle pas, elle ne crie pas, elle ne pleure pas.
Je n'entends toujours rien, pas un putain de mot. Ils dansent une gigue autour de moi et sourient. Et sourient.
je parle je crie je pleure mais personne n'entend vraiment.
Et je crie de tout mon saoul. Étouffée par le vent, ma voix s'éteint. Et je crie de tout mon saoul jusqu'à ce qu'elle parle crie et pleure.

En l'honneur de la Lune
Jean Chenal
Jean Chenal
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22/12/2008
Posté le 24/04/2023 à 21:42:21. Dernière édition le 24/04/2023 à 21:42:54 

Je n'avais pas réussi à lui piquer ses boucles d'oreille de flibustier, mais qu'importe.

J'étais déjà alourdi de milliers de soleils d'or.
Il s'en fallut de peu pour qu'une simple lune de plomb ne soit le poids de trop.
Mais par chance, celle-ci ne fit que siffler à mon oreille, comblant presque la jalousie que j'avais pour Gaston et ses bijoux pirates.

Serais-tu encore là, si je ne te regardais pas ?

Le Prince de Port au Prince n'était pas prince de la nuit, dans le Port de Louis. Mais Marie est-elle aussi seulement Galante ?
Une seule souveraine décide ici de qui s'en sort ou de qui sort. Et son règne, qui fait osciller les couronnes des fleurs, se nomme Nyctinastie. L'ombre mouvante des larges feuilles de l'immense palmier, l'éclat argenté de la régente, tout pouvait le trahir. Mais une fois de plus, et sans contrepartie, la lunatique le couvrait.

Ce n'était pas le plus confortable des trous, son perchoir.
Pas plus qu'un trou aux biches.
Mais c'est ainsi que le Prince Jean s'enterre.

En l'honneur de la Lune
Gaston
Gaston
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18/10/2007
Posté le 07/09/2023 à 11:41:12 

Fidèle au poste

J'emmerde ces poètes et quand bien même, je les chéris.

Elle brille fort.
Aussi fort qu'un Phare. Et pourtant, seuls les êtres sombres y discernent la lumière.
Elle est terne.
Aussi terne qu'un Mort. Et pourtant, seuls les êtres étincelants y distinguent la noirceur.

L’ivrogne, brandissant sa bouteille, y voit sa bonne mère alors que le sobre n’y voit que le cul.
Aime là, déteste là,
car, elle, du haut de son perchoir, en fera toujours cas.
car, elle, du haut de son perchoir, sera toujours là.

Ces poètes oubliés murmurent encore dans ma tête,
comme à chaque fois que je lève les yeux, leur mère me guette.

J'emmerde ces poètes et quand bien même, je les chéris.

En l'honneur de la Lune
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