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Deux têtes pour une couronne -1- 2  
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Louis XV
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08/05/2022
Posté le 10/06/2022 à 22:15:23. Dernière édition le 10/06/2022 à 22:16:50 

Europe, début des années 1720.

La peste noire sévissait. Un navire venu de l'Orient l'avait apportée à Marseille. La ville fut confinée, mais la maladie se propagea tout de même, gagnant la Provence et plus au nord par la terre, le reste de l'Europe par les ports.
Des marins moururent, les habitants des quartiers les plus pauvres moururent, et les Nobles se barricadèrent dans leurs propriétés à la campagne. La famine menaçait même les plus riches. Combien de temps cela allait-il durer ?  

A Versailles, le régent s'interrogeait. Le jeune Louis, futur quinzième, allait bientôt être majeur, et il fallait le marier. Mais comment faire dans cette Europe barricadée ?
Le 13 juin 1721, la triple alliance entre la France, l'Espagne et l'Angleterre se mit en place. La future suzeraine française pourrait être l'infante d'Espagne, Marie-Anne-Victoire, fille de Philippe V.
Mais la récente colonisation de l'île Maurice, ainsi que les possessions des Caraïbes, nécessitaient de ménager la susceptibilité de l'Angleterre. Il se trouvait que George Ier avait un seul fils, et quatre filles à caser. La dernière fille qu'il avait eue avec sa maîtresse, Mélusine von der Schulenburg, avait tout juste 19 ans. Margerite-Gertrude, certes illégitime, serait une bonne monnaie d'échange avec l'accès à tous les ports anglais des colonies.
Louis XV
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08/05/2022
Posté le 10/06/2022 à 22:16:08. Dernière édition le 10/06/2022 à 22:17:42 

Printemps 1722, à bord d'un navire hollandais

Le jeune Louis XV avait embarqué quasi clandestinement d'un port du nord de la France, avec quelques hommes et femmes de confiance. Ce n'est qu'une fois à bord que son identité fut révélée au reste de l'équipage, par le capitaine Jochem Outjes qui avait été mis dans la confidence quelques jours auparavant.
Le Leusden était un navire négrier à la conception innovante. Sa double coque était conçue pour résister plus longtemps aux eaux tropicales. C'est pourquoi il avait été choisi, et adapté discrètement pour une traversée avec un chargement fort différent de celui qu'il transportait habituellement. Là où s'entassaient des centaines d'esclaves, on avait aménagé de petites cabines pour une dizaine de membres de la suite royale.
Le capitaine Jochem Outjes avait dû céder sa cabine au jeune roi, et s'entassait avec sa propre famille à côté de la cambuse.

La jeune Jannetje, 15 ans, que son père espérait marier à un riche planteur, avait eu beau protester vigoureusement, cela n'avait rien changé.
C'est pourquoi, maintenant qu'ils étaient en pleine mer, elle observait, cachée derrière un tas de cordages, le mystérieux voyageur royal qui lui avait ravi sa cabine. Un nabot plus jeune qu'elle, mais qui devait régner sur un pays entier quand il serait revenu en Europe. A supposé qu'il vive, car il avait l'air bien fragile.
Marie Anne Victoire, l'infante d'Espagne
Marie Anne Victoire, l
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06/06/2022
Posté le 11/06/2022 à 14:11:59 

Printemps 1722, à bord d'un galion espagnol
 
Le capitaine soupira. Cela faisait maintenant dix jours qu'il voguait sous un soleil de plomb en direction des Caraïbes. A son bord, il avait un bien plus précieux que tous ceux qu'il avait déjà transportés : l'infante d'Espagne, la jeune Marie-Anne-Victoire, tout juste 4 ans, déjà quasi-fiancée au jeune roi de France Louis XV. Elle partait le rejoindre sur l'île de Liberty, à l'abri de la peste et des violences qui l'accompagnaient partout en Europe.
 
Elle avait beaucoup pleuré, terrorisée par l’idée de quitter sa famille pour un inconnu. Qu’on lui ait asséné que c’était son « devoir » et « pour son bien » ne changeait rien. En plus, le capitaine doutait qu’elle ait bien compris ce que ça voulait dire.
 
Il la vit tirer sur la manche d’un domestique en livrée, écrasé de chaleur sous le soleil des tropiques. L’homme, l’un de ceux dont le rôle dans la vie consistait à obéir aux moindres caprices de l’enfant, était rouge comme une écrevisse sous sa perruque poudrée. Résigné, il se pencha cérémonieusement pour écouter l’infante.
 
J’ai encore vomi, gémit-elle.
 
Elle désigna une tache jaunâtre sur le pont, qui s’agrandissait mollement en suivant le tangage du bateau. La flaque avait déjà commencé à sécher au soleil en dégageant une odeur âcre. Avec sa chevelure blonde soigneusement coiffée, ses bonnes joues roses et rebondies et sa riche tenue agrémentée de petits rubans dans les cheveux, l’infante avait tout du parfait chérubin. Cependant, l’effet était un peu gâché par les petits morceaux de nourriture à moitié digérée qui maculaient encore ses lèvres boudeuses. Il faudrait sans doute changer la royale héritière une fois de plus.
 
Nettoie, ordonna-t-elle au valet d’un ton sec.
 
Le voyage menaçait d'être long.
François de Villeroy
François de Villeroy
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06/06/2022
Posté le 11/06/2022 à 21:13:50. Dernière édition le 11/06/2022 à 22:10:31 

"Les empires, mon fils, ne se conservent que comme il s'acquièrent, c'est-à-dire par la vigueur, par la vigilance et par le travail."

Ainsi parlait Louis le quatorzième à feu son fils le Dauphin.

Le Destin du Royaume de France est entre mes mains en ce moment, se rengorge François de Villeroy dans la cabine proche de celle du futur Louis XV. Souvent moqué jalousé, il se frotte les mains, il avait fallu insister auprès de Louis XIV pour faire parti du conseil de Régence de Louis XV, mais cela avait été signé.

Laissé souvent au rang de potiche, il était le seul du conseil de Régence à faire de voyage sur Liberty pour garder le futur roi.

François se voyait bien prendre sa revanche en matière de prise de décision, mais il lui fallait aussi protéger le futur roi et mener à bien ce mariage qui renforcerait la position du Royaume de France

François fit quelques pas dans sa cabine pour se tenir devant le miroir qui oscillait au grès du navire Le Leusden. Son reflet le satisfaisait toujours autant :

"Le charmant", ce surnom lui sied toujours autant, qui sait l'effet qu'il ferait encore sur les femmes de Liberty. Il apportait avec lui un peu de ce raffinement qui vient de Versailles, courtisan dès sa plus tendre enfance, camarade de jeu de Louis XIV, et du Prince Philippe.

Et sa pléthore de titres :

Gouverneur du Lyonnais
Chef du Conseil Royal des finances
Ministre d'État
Membre du Conseil de Régence
Chef du Conseil du Commerce
Gouverneur de Louis XV
Maréchal de France

Allons voir comment se porte le futur roi.

Sortant de sa cabine il découvre encore la souris : la fille du capitaine qui épie le jeune roi.

"Oust laisse le !"
Jannetje Outjes
Jannetje Outjes
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08/06/2022
Posté le 11/06/2022 à 22:51:22. Dernière édition le 11/06/2022 à 22:51:53 

Printemps 1722, à bord d'un navire hollandais

Père, je VEUX récupérer ma cabine, se plaint Jannetje.

Le voyage est laborieux. Pour ne pas dire un véritable calvaire. La cambuse est un endroit bruyant. Le passage y est régulier, et à toute heure aussi, le calme de la cabine manque à la jeune hollandaise. Des paillasses et hamac de fortune avaient bien été installés à la va-vite peu après le départ. Mais rien qui ne vaut le confort de la cabine où elle vit d'habitude, évidemment.

C'est vraiment le pire trajet de toute ma vie, rouspète-t-elle, avant de continuer. Et tout ça pour ce gamin? Je suis certaine qu'il ne tiendra même pas la traversée. Il a l'air si... fragile... avec ce petit corps mince et ses manières qui viennent de je ne sais où.

A ses plaintes, elle ne trouve que bouche close et regard dur de son père, qui la fait taire d'un simple hochement de tête réprobateur. Jannetje sert les poings, sentant ses ongles pénétrer la chair de ses paumes. Elle n'aura pas gain de cause. Pas cette fois. Et elle le sait. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de trouver la situation un peu injuste. Après tout, ce bateau, c'est sa maison, non? Vivement l'arrivée, afin qu'elle puisse vite oublier cette ignoble traversée, et se changer les idées pour de bon.
Jannetje Outjes
Jannetje Outjes
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08/06/2022
Posté le 12/06/2022 à 07:56:33 

Printemps 1722, à bord d'un navire hollandais

La traversée est longue, et Jannetje tourne en rond. Décidemment, cette histoire de cabine, elle l'a toujours en travers de la gorge, même si le gros de l'orage est passé. Et pourtant, il faut bien s'occuper. Alors elle passe son temps à épier le futur roi.

Qu'a-t-il de si spécial, pense-t-elle. Vraiment, je ne comprends pas... Pour moi, il est juste un petit garçon comme les autres, et même moins bien bâti que ceux que je vois dans chaque port.

Jannetje veut comprendre. Aussi, elle s'est aménagée quelques "points d'observation", des cachettes soyons honnêtes, pour pouvoir suivre les faits et gestes de Louis XV. La combine n'a pas échappé à son père, qui l'a plusieurs fois regardée en levant les yeux au ciel et en soupirant avant de passer à autre chose.
Donc elle observe. Patiente. Curieuse. Comme à l'accoutumée. 

Oust, laisse-le, entend-elle en sursautant.

Jannetje se retourne, visiblement surprise, dévisageant l'homme à perruque poudrée. Elle se pensait bien cachée cette fois. A tort. 

Non. Je veux comprendre en quoi ce garçon si jeune est suffisamment important pour me prendre ma cabine. Surtout que j'ai l'impression qu'un rien peut le casser, un peu comme une poupée de porcelaine, répond-elle en prenant son courage à deux mains.
Sophie
Sophie
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05/06/2022
Posté le 12/06/2022 à 18:44:23 

Printemps 1722, à bord d'un navire anglais


Concentrée sur son point de croix, Sophie avait l'habitude d'entendre rugir la princesse Margerite-Gertrude et ne pipait mot alors qu'elle arpentait la cabine comme une lionne en cage.

Depuis qu'on l'avait nommée dame de compagnie, le quotidien de Sophie était calé sur le caractère tempétueux de la princesse. La consoler, la rassurer, la complimenter, pleurer avec elle ou bien se prendre la foudre pour un oui ou un nom tel était sa mission. Sa maigre pension attribuée à cet effet était loin d'être suffisante pour équilibrer la balance.

Certes la condition de fille illégitime n'était pas facile, elle en avait conscience alors parfois prise de remords ou de pitié face aux envies de meurtre qu'elle éprouvait, elle priait régulièrement et se sentait ensuite à nouveau sereine et surtout pleine d'empathie pour la princesse, il en fallait ... beaucoup,...  Dieu lui en était témoin.

Mais il était maintenant temps que ce fichu navire arrive à destination, son capital patience était de nouveau bien entamé, elle étouffait, elle  se sentait elle aussi prisonnière. Si seulement Marguerite pouvait se marier avec le Roi, son statut de bâtarde disparaîtrait et Sophie pourrait retrouver sa liberté et penser à son propre avenir. L'enjeu était important, tout devait être fait sur cette île pour que leurs destins basculent.

Le HSM Dolphin naviguait paisiblement mais le coup de point de la princesse sur le bureau la fit sursauter. Évitant de croiser son regard, ce dernier se dirige vers l'unique hublot de la cabine et avec une voix pleine d'espoir et surtout de soulagement, elle interpelle la jeune femme

"Princesse ! terre ! terre ! on arrive !"
Margerite
Margerite
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10/06/2022
Posté le 12/06/2022 à 22:36:16. Dernière édition le 12/06/2022 à 22:45:23 

Printemps 1722,

Margerite-Gertrude von der Schulenburg fulminait dans sa cabine du HMS Dolphin, où le capitaine Edward Vernon l'avait enfermée. Malgré son statut royal, il était le seul maître à bord et comptait bien le lui faire comprendre. 

« Vous ne sortirez que quand je l'aurai décidé. S'il vous arrivait quelque chose, je serai pendu aussitôt arrivé à New Kingston. »

Pas encore arrivée, et déjà enfermée !
Elle tournait en rond dans l'étroite cabine, avec pour unique spectatrice de sa fureur sa suivante, Sophie.
A 18 ans, elle était quasi-promise au futur roi de France, de six ans son cadet.
Mais pour cela, il fallait qu'elle réussisse à évincer sa rivale, l'infante d'Espagne. Elle oscillait entre son envie d'indépendance, et son désir d'échapper à son statut de bâtarde en épousant un roi.
Pour cela, il fallait encore arriver sur Liberty. Si encore elle avait pu rencontrer son promis à Londres, elle aurait été en terrain conquis pour intriguer...

Son poing atterrit pour une énième fois sur le bureau de la cabine.
Hurlant, intérieurement pour ne pas s'assurer d'une punition plus grande qu'être bloquée dans ses quartiers, de multiples injures et menaces de mise à mort envers le capitaine de cette boîte mortuaire flottante.

Alors que la princesse bâtarde allait se retourner vivement vers Sophie , sa suivante, confidente, et passe nerf favorite pour une nouvelle diatribe acerbe . Une douce musique vint a ses oreilles.
"Terre , terre "
 
Un éclat de rire, une pirouette plus tard et voilà qu'elle se trouva dans les bras de Sophie toute heureuse.

"Enfin! Nous voilà arrivées. Certe pour que je sois vendue comme une vache mais une vache de luxe pour un Roi. Il faudra s'y faire ne crois-tu pas Sophie."

Elle se pencha à l'oreille de sa suivante 
"Il faudra penser à dire à notre futur époux de punir ce capitaine , une reine ne devrait pas être coincée ainsi dans sa cabine contre son gré"
 
La porte de la cabine s'ouvrit, un vaste ciel bleu, une mer azur et une île volcanique typique des caraïbes lui faisait face. Le vent faisant voler ses cheveux follement, elle prit son élan pour aller sur le Pont. 
 
"Allons Sophie ! Venez. Nous n'avons pas toute la vie. Nous avons un Roi à acquérir !"
 
 
Duchesse de Ventadour
Duchesse de Ventadour
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08/05/2022
Posté le 13/06/2022 à 17:00:25. Dernière édition le 13/06/2022 à 17:02:56 

Printemps 1722, à bord d'un galion espagnol

La Duchesse en avait encore l’estomac retourné même si elle faisait semblant de faire bonne figure face à l’Infante.

 Mais quelle idée ce trajet, certes il ne faisait pas bon de rester au palais avec la maladie qui se répandait de jour en jour mais là, le tangage et le roulis lui donnaient des hauts le cœur en permanence.

 Tentant de se reprendre, la gouvernante sorti un mouchoir de sa poche puis commença à débarbouiller la jeune fille pendant que le domestique, ramassant le reste du repas de l’infante avait fini par vomir par-dessus le bastingage.

 Tant d’années au service de la France, son petit Louis maintenant grand lui manquait, il était comme son fils et elle comme une deuxième maman.

 Mais la trame du destin l’avait envoyée auprès de Marie Anne Victoire pour lui inculquer les us et coutumes de la cour, et surtout à bien se comporter avec son futur époux.

Certes à son âge les petites filles ne pensent pas à ça, mais quand on est bien né il faut en assumée les conséquences, dans quelques années Louis XV roi de France épousera Marie Anne Victoire et auront sous leur coupe la moitié du monde.

 Pour l’instant cette petite n’était qu’une poupée au caractère déjà bien affirmé mais bientôt elle tirera les ficelles dans l’ombre du roi.
François de Villeroy
François de Villeroy
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06/06/2022
Posté le 13/06/2022 à 23:09:29 

Le Régent toise de haut la demoiselle qui s'indigne face à lui. Il fronce un instant les sourcils puis inspire et se dit qu'il ne faut pas manquer l'occasion d'instruire la jeune fille qui ne manque pas de cran.

Avec force gestes et emphases le Régent déclame :

"Ce garçon comme vous dites est Louis de Bourbon, Duc d'Anjou puis Dauphin de France et bientôt Roi de France. Il est arrière petit fils de Louis XIV dit le Roi Soleil, lui-même petit Fils d'Henri IV Roi de France et de Navarre.

Il descend d'une lignée de Rois depuis Hugues Capet, il a pour ancêtre Louis IX dit Saint Louis.

Il a 12 ans, mais selon la loi du Royaume de France l'année prochaine, majeur et il sera sacré en la Cathédrale Notre Dame de Reims où sont couronnés tous les Rois de France.

Il sera oint d'une huile Sainte sur le corps. L'ampoule contenant cette huile fut apportée miraculeusement par une colombe au baptême de Clovis au Vem siècle et conservée précieusement depuis. Cette onction lui donnera la force d'exercer sa fonction de Roi."

Fier de sa leçon d'histoire, il jauge son interlocutrice et assène sa conclusion.

"Louis XV sera un souverain de Droit Divin, donc désigné par Dieu lui-même. Donc oui, il est suffisamment important pour bénéficier du confort néanmoins sommaire de votre cabine jeune fille."
Louis XV
Louis XV
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08/05/2022
Posté le 16/06/2022 à 18:03:36 

"Monsieur!"

Le ton de Louis était péremptoire, et même si la voix déraillait à cause de la puberté, même de Régent se devait d'y obéir.

"Il suffit! Ce voyage a assez duré. Voyez avec le Capitaine, que la cadence accélère. Tutttttuutttt... Arrêtez avec ces histoires de vent. J'EXIGE que l'on arrive au plus tôt.
Et un bal. Je veux un bal à Port-Louis dès que nous y serons. Je n'en peux plus de cotoyer ces miséreux sur ce navire. Un peu de raffinement me fera le plus grand bien. Maintenant, laissez-moi seul. Ma migraine me reprend."
Marie Anne Victoire, l'infante d'Espagne
Marie Anne Victoire, l
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06/06/2022
Posté le 16/06/2022 à 18:53:27. Dernière édition le 16/06/2022 à 20:19:00 

Assise sur une chaise adaptée à sa taille sur le pont supérieur, à l'ombre, l'infante souffrait de la chaleur. Deux valets brassaient l'air à l'aide de grands éventails de luxe, et un troisième se chargeait de lui apporter des pichets entiers de ce jus de fruits bien frais et bien sucré dont elle raffolait.

Ses geignements à répétition avaient affolé l'équipage - et la duchesse, à laquelle Marie Anne Victoire adressa l'un de ses regards d'enfant boudeur. La duchesse n'était pas très drôle. Pire que tout : c'était sa gouvernante. Elle, elle pouvait refuser d'accéder à ses caprices.

Une idée soudaine éclaira la bouille angélique de l'infante d'Espagne, future épouse de Louis XV -qui d'autre ?!

"Mets-toi à genoux," clama-t-elle.

Les domestiques restèrent interdits. À qui s'adressait-elle, cette fois ?

"À GENOUX !" répéta-t-elle d'un ton perçant, claquant des doigts à l'intention du porteur de jus de fruits.

Le valet s'exécuta ; ses congénères purent sentir la raideur de son maintien. Le pauvre homme se demandait déjà à quelle sauce il allait être mangé, cette fois. C'était déjà lui qui avait dû s'occuper de la dernière flaque de vomi, particulièrement peu ragoûtante.

Posément, l'infante renversa le reste de son grand verre de jus de fruit sur le crâne du garçon. Le jus collant imbiba sa perruque en quelques secondes, laissant couler un mélange de jus coloré, de poudre et de poils sur ses épaules et sa belle livrée.

Marie Anne Victoire éclata de rire, accompagnée par les deux porteurs d'éventail obligés de jouer le jeu. Quand sa crise d'hilarité cessa, l'infante essaya de boire, oubliant momentanément qu'elle venait de vider son verre.

"Encore !" exigea-t-elle, tendant le verre dans sa poigne potelée.

Le valet à la dignité bafouée la resservit, obligé de garder sa perruque jusqu'à ce qu'on lui accorde un moment de répit. Satisfaite, l'infante saisit son verre frais à deux mains. La duchesse avait dit qu'ils arriveraient…

"Dimanche, dit-elle à voix haute. Combien ça fait ?

Pardon, votre altesse ? se risqua prudemment à répondre un des brasseurs d'air.

Combien de jours ça fait jusqu'à dimanche ?

Trois, votre altesse."

Brièvement, le valet échangea un regard avec son collègue. Peut-être pourraient-ils s'enfuir et se refaire une vie, sur cette île… Peu importe que la ville d'accueil soit française et non pas espagnole, tant qu'ils échappaient à ce petit monstre !
Duchesse de Ventadour
Duchesse de Ventadour
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08/05/2022
Posté le 18/06/2022 à 10:32:36 

La duchesse regarda Marie Anne avec un regard désapprobateur.

Marie Anne, cessez donc de tourmenter les domestiques, nous n'en avons pas d'autres pour les remplacer ici. Et je crois que cette ile ou nous nous rendons ne doit pas foisonner de ce genre de personne.

La duchesse s'appuya sur le bastingage et regarda l'horizon quand soudain une mouette apparue et vint se poser au niveau du hunier.

Forçant sa vue elle parvins à voir au delà de la brume de chaleur "La terre".

Une grande falaise se détachais maintenant dans le décors et eu pied une masse sombre informe de ce qui du un jour être un fier navire.
Cette épave rongée par les marées la fit frissonner.

Était-ce  donc ça Liberty?
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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05/01/2007
Posté le 19/06/2022 à 01:58:55 

Lorsque la lettre de Madrid arriva sur le bureau de l'intendant Baeko, il fallut peu de temps pour que le Marquis de Montalvès, qui avait ses entrées au palais, en parcouru son contenu avec un mélange de sentiments virant de l'incrédulité, à l'étonnement, puis à cette cynique pensée que l'ambitieux couve toujours en lui-même et se résume à la meilleure façon de trouver son intérêt en toutes circonstances, les plus improbables soient-elles.

Pliant la lettre d'un air jovial, don Juan lança à l'audience qui guettait son opinion, que cela ne pouvait être ! Quand on sait que la famille royale française n'est jamais sortie de la région de la capitale depuis une génération, comment un enfant-roi irait-il braver mers et océans hors de son royaume ?! Il s'agissait de quelques plaisanteries ou étourderies de la Poste de La Havane...

Mais sitôt rejoint son hôtel particulier, le Marquis fit préparer ses équipages, ses malles et son argenterie...sans oublier ses pistolets et lames...le voyage promettait d'être mouvementé ! Si l'Infante d'Espagne - et future reine de France - devait fouler la terre de Liberty, le Marquis devait être le premier à baiser sa royale main, et ne plus la lâcher avant que la couronne de France soit posée sur la tête de la petite reine et un brevet de Ministre d’État dans sa poche à lui !

A l'aube, un carrosse noir sans armoiries ni livrées de cochers s'engagea dans les rues plongées dans la pénombre de la ville d'Esperanza. Du pommeau de sa canne d'ivoire, Montalvès tira le lourd rideau de sa fenêtre et regarda s'éloigner les murailles grises et parsemées de végétation dense au-dessus desquelles s’élevaient les premières fumées de cheminées.

Bien sûr, le Marquis aurait préféré voyagé en grand train et couvrir ses chevaux de harnais d'ors et de pierres précieuses, mais les temps étaient à la discrétion. Port-Louis - ingrate et maussade, repliée sur son aigreur et ses remontrances comme une vieille femme acariâtre - avait fermé ses portes; il lui fallut parcourir les deux jours qui le séparaient de la cité française dans l'inconfort des auberges d'étapes, avec une compagnie composée de deux domestiques et un garde avec qui le Marquis avait dû partager l'espace exigu de son carrosse.

Afin de n'attirer aucune suspicion et passer les barrages avec plus de facilité, Montalvès avait choisi de reprendre son identité d'emprunt lors de ses voyages incognito en Europe. Et puisque l'Angleterre semblait avoir les faveurs des autorités de Port-Louis, ce fut sous le nom de Count de Money que Montalvès présenta ses documents de voyage et un faux laissez-passer aux gardes du poste.

Le "lord anglais" n'eut pas de mal à faire illusion en exhibant son set à thé, ses traits fiévreux et blafards, ses montres volées et son pudding de poisson confis à la chantilly; les Français dupés par tous ces traits caractéristiques de l'habitant de New-Kingston laissèrent passer le carrosse qui prit la direction de l'auberge de Port-Louis.
Une bourse remplie de piécettes d'or finit de convaincre Jean Roquefort, le tenancier de l'établissement, d'écrire la réservation d'une chambre au nom du count de Money, qui entra à pas rapides, caché sous un large manteau de voyage brun, son tricorne enfoncé sur les yeux.

Désormais le Marquis était dans la place, une première victoire dans son plan pour gagner les faveurs de la future reine de France. Ce fut ainsi que le Grand d'Espagne pu paraître le lendemain dans l'auberge, vêtu selon son rang, mais surtout à la plus belle mode masculine de Versailles, des atours de soieries et de brillants, de collants et de fards, de joyaux et de perruque parfumée qui ne manqueront pas de faire tomber en pâmoison toutes les dames de compagnie ni de séduire éperdument les princesses des délégations royales ! Aucun coeur ne saurait résister au Marquis !


16/06 14:03:07 Tu entres dans PL - Taverne.
16/06 14:03:40 "Bien le bonjour Port-Louis ! Je suis arrivé, il est temps d'ouvrir le champagne !" aux personnes présentes.
Louis XV
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Posté le 19/06/2022 à 15:57:24 

Louis avait enfin condescendu à sortir de sa cabine. Le teint blafard, la mine piteuse, il contemplait l'océan sans le moindre enthousiasme.
Liberty... il scrutait l'horizon, tentant de déceler l'île où se scellerait son destin d'homme marié et de suzerain. Evidemment, ses sentiments d'adolescents entraient peu en ligne de compte. Enfin, il pourrait toujours continuer à tâter la croupe des dames de compagnie, surtout si le Régent décidait de le marier à la petite Infante.

A côté de lui, Français de Villeroy lui tendit la longue-vue: "Nous y sommes Sire, regardez là, c'est Port-Louis. Nous y serons dans quelques heures, le temps de manoeuvrer pour l'entrée au port. Vous débarquerez le dernier, eu égard à votre rang. Il faut bien que le peuple vous attende un peu."

Port-Louis. Au moins, la ville portait déjà son nom. Mais le jeune homme doutait qu'elle fut digne de son auguste personne.
Spectre de Don Branlouz
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Posté le 19/06/2022 à 17:05:57 

Le spectre avait eux vent de l'arrivée du roi de France et de sa cours, heureusement il avait laissé l'intendance à un autre, il n'aurait donc pas à subir l'humiliation de recevoir personnellement l'engeance royaliste.

pourtant son humeur était massacrante, il venais de perdre une guerre, et l'annonce de la perte de l'avant poste Louis le grand en même temps que l'occupation forcenée de la taverne par tout un tas d'indésirables le mettait dans une fureur folle.
Umbrella Bontemps, sœur d'Alfy
Umbrella Bontemps, sœur d
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Posté le 19/06/2022 à 17:07:18 

La pir... Française arrivait dans l'auberge de Port Louis prenant place aux côtés de son frère Alfy. Elle scrutait les personnes présentes dans l'auberge.

Immédiatement assaillie de question, elle répondait poliment à une jeune fille bien éduquée.

Puis, plusieurs chaises se mirent à voler autour d'elle. Elle admirait les médecins emporter les corps des pauvres malheureux corsaires en tiraillant le bras de son frère.

Alfy ! Ils ont encore trop bu et ils se sont battus !

Louis XV
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Posté le 19/06/2022 à 17:23:35 

Du pont du navire, Louis orienta la longue-vue vers un bâtiment d'où provenaient des bruits étranges. Des cris. Des coups. Des hurlements.
En réglant mieux la visée, il vit même des hommes vêtus de blancs évacuer des corps sur des brancards.

"Monsieur? Monsieur? C'est donc ici qu'on m'exile pour ma sécurité? Je me demande si je ne préférais pas la peste, après tout."
don Juan de Montalvès
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05/01/2007
Posté le 19/06/2022 à 17:48:49 

Accoudé à la balustrade du petit balcon de sa chambre de l'auberge, Montalvès tournait sa cuillère d'argent dans une petite tasse de porcelaine dans lequel fumait son thé. Sa fenêtre donnant sur le port, le Marquis observait avec attention les arrivée prudente et lente des galions dans la jetée de Port-Louis; l'on faisait descendre les grosses malles sur les chaloupes où prenaient place des marins, rames levées au-dessus de leurs têtes.

Emmitouflé dans une large robe de chambre de soie bleue, perruque rousse tombante en grosses boucles sur sa poitrine, don Juan couvrait un petit carnet de son écriture rapide et serrée, d'annotations sur les diverses armoiries qui couvraient les équipages débarqués. Il déploya sa longue-vue pour suivre les navires fondant doucement les eaux cristallines du port lorsque des bruits de luttes, de meubles renversés et de cris déchirant lui parvinrent du rez-de-chaussée.

Le Marquis se pencha rapidement au-dessus du balcon pour apercevoir brièvement le dernier des spadassins français qui défonçaient l'entrée de l'auberge, se précipitant à l'intérieur, armes au poing.

Montalvès referma en hâte la fenêtre derrière lui, enfila ses pantoufles, rassembla ses lettres et documents dans un large portefeuille de maroquin rouge qu'il glissa sous un bras et empoigna sa canne avant d’entrouvrir la porte de sa chambre au moment où des bourgeois endimanchés pour accueillir le Roi s'enfuyaient par le couloir avec frayeur. Le Marquis se colla contre le mur du couloir pour laisser passer les clients apeurés et s'avança à pas feutrés de l'escalier donnant sur le rez lorsqu'il entendu les cris de la bagarre parmi lesquels il reconnu la voix de l'intendant Kelmendi : "Que la boucherie commence. Fallait pas piller ma belle ville".

Le Marquis mit sa main devant sa bouche fardé pour étouffer un cri d'effroi lorsqu'un Espagnol ensanglanté fut jeté dans l'escalier tandis que détonnaient des tirs de pistolets faisant exploser le bois à l'entour. Montalvès remonta les escaliers aussi vite que la prudence et la discrétion le permettaient afin de rejoindre le fond de l'étage où une sortie de service des domestiques permettaient de rejoindre les cuisines de l'auberge. Le carnage continuait dans l'auberge rouge où des Français aidés de leurs alliés anglais avaient décidé de fêter l'arrivée de leur Roi en massacrant les convives venues saluer les illustres membres des familles régnantes, tandis que Montalvès rejoignait la ruelle à l'arrière de l'auberge en compagnie de nombreux clients fuyant en culottes et chemises bouffantes comme des moineaux apeurés, s'éparpillant dans les rues adjacentes.

Le Marquis quitta la scène de ce triste spectacle avec grande célérité afin de rejoindre la Maison de France où la soldatesque française de la Couronne saurait le défendre contre la furie de ces anarchistes sans foi ni loi !
Sir Richard
Sir Richard
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20/12/2019
Posté le 19/06/2022 à 17:51:44. Dernière édition le 19/06/2022 à 19:14:08 

*Dure d’imaginer Richard ployer le genoux devant un roi , ou organiser quoi que se soit pour lui. Intendant par default, il préfère partir au font d’une caverne avec quelques provisions . Faisant partit d’une grande famille de mercenaire il avait jurer sur son sang de rester fidèle à cette seul famille . Il lance alors un vote d’exclusion de la nation française pour sa propre personne . Les temps sont dure à Port Louis . *
Alfy 'hawk' Bontemps
Alfy
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01/05/2021
Posté le 19/06/2022 à 19:27:27. Dernière édition le 19/06/2022 à 19:28:44 

Alfy trainait dans la Taverne française depuis quelques jours, discutant à droite à gauche. Des français, des espagnols, des anglais, des hollandais, des pirates. La tension était clairement palpable.
Et pas à cause des rumeurs de la venue d'une équipe royale à Port-Louis. 
Non, à cause des rivalités internes de l'île. 

Cette auberge est une poudrière, une étincelle, et tout peut vite partir en vrille. 

Ils vont être contents de ce qu'ils vont trouver ces continentaux rigola Alfy. C'est ça de s'inviter sans demander aussi !

Toujours un oeil sur sa soeur, surtout dans cet environnement hostile, Alfy mangeait un morceau, attendant que ce qui devait arriver... arriva. 

Des chaises qui volent. C'est parti. 
La dictatrice Kelmendi
La dictatrice Kelmendi
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22/07/2014
Posté le 19/06/2022 à 23:29:24. Dernière édition le 20/06/2022 à 00:29:39 

Plusieurs jours. Plusieurs jours à s’être isolée. A éviter cette taverne bondée qui lui donnait des nausées. Parce qu’elle n’arrivait plus à supporter la voix, l’odeur, la simple présence de ces Ibères nauséabonds qui, encore une fois, prenaient leurs aises en toute impunité dans une ville qu’ils n’avaient pas hésité à mettre à sac sans une once d’humanité. Rien n’aurait pu effacer la rancœur qu’elle portait envers ces Hispaniques, ces mêmes Hispaniques qui avaient saccagé sa cité. Plusieurs fois. Rien, pas même ce parchemin officiel venant du régent François de Villeroy qu’elle avait reçu, lui demandant d’accueillir comme il se doit le futur souverain Louis XV et sa promise.

L'intendante Kelmendi avait bien remarqué que l’aubergiste, qui ne semblait pas très futé, ne la lâchait pas du regard. Elle su très vite qu’elle devait en tirer profit. Alors ni une, ni deux, tandis que l’intendant français s’affairait à réunir une somme assez conséquente pour le soudoyer, la dictatrice de New-Kingston se mit à distraire ce dernier en entamant une discussion somme toute banale avec lui, attablée au comptoir. Il aura fallu quelques sourires en coin, de légers mouvements de cheveux, deux trois battements de cils pour lui faire oublier ses responsabilités et qu’il se mette à boire plus qu’il n’en faut. Quelques minutes seulement pour que Jean Roquefort fasse lever la protection de sa gargote.

Le tir de Sir Richard vint alors faire sonner le gong. C’était l’heure d’en sacrifier quelques-uns. Juste pour remettre les pendules à l’heure. La fougueuse dirigeante prit le temps de balayer l’auberge du regard, de sonder d’un œil circonspect la cohue affolée qui commençait déjà à s’agiter. Oh, il y avait beaucoup de personnes qu’elle aurait pu prendre pour cible. Qu’elle aurait pu égorger, abattre, sacrifier sans vergogne. Pour calmer ses pulsions vindicatives. Mais elle trouva plus sage de monter à l’étage et de s’en prendre uniquement à Enthoven. Un choix réfléchi. Significatif.

"Que la boucherie commence. Fallait pas piller ma belle ville." aux personnes présentes.

Son arme lui traversa le ventre et il s’écroula à ses pieds sans grand effort. Elle cracha sur son corps livide avant de tourner les talons, totalement de marbre.

Sur ces mots, elle quitta la taverne pour se ressourcer, un temps, loin du grabuge et des coups de feu, alors que les nobles commençaient déjà à aborder sur le quai Port-louisien. La réception commençait peu à peu à battre son plein et la princesse britannique en personne s’impatientait même de la venue de l’ Intendante autocrate de New-Kingston.

19/06 21:27:05 Margerite Gertrude von der Schulenburg t'a envoyé une missive.

Mais… Il fallait qu’elle reprenne ses esprits. La Maison de France, lieu dans lequel se tenait la réception, n'était pas vide de sens pour Kelmendi. C’était comme si… Comme si des bribes de souvenirs angoissants revenaient la hanter, à la simple entente de ce nom. 

Comment allait-elle faire demain, pour faire bonne figure devant le futur Roi de France et ses prétendantes en ces lieux si… Emplis de réminiscences traumatisantes ? 
Stella Verley
Stella Verley
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03/10/2017
Posté le 20/06/2022 à 08:41:09 

Après des semaines où, en compagnie de son ami Spencer, elle parcouru l'île ça et là, Stella ne s'attendait pas à ce que son retour à Port Louis soit rempli de tant de révélations sur sa personne. Qui aurait pu croire à ce qu'elle venait d'apprendre ? Certainement pas elle malgré quelques doutes qu'elle avait pu avoir sur elle même. Mais encore à ce jour elle restait  sceptique, sans doute lui faudrait il des preuves bien plus concrètes pour y prêter foi définitivement. Cela en tout cas aura eu le mérite de lui occuper l'esprit, malgré quelques impatiences, jusqu'à l'arrivée des nobles qui auront su se faire attendre. Elle se posait milles questions et en posait tout autant autour d'elle, à la fois heureuse de faire des nouvelles rencontres aussi agréables et apaisée de trouver réponse à la plupart de ses questions. Elle à qui on avait tant imposé le silence à une époque était ravie de pouvoir se sentir mieux dans sa peau.
 
Après ces quelques journées enrichissantes pour la jeune fille qui attendait avec joie la fête qui leur était promise, sa positivité en prit cependant un coup par la faute de certains de ses compatriotes. Incapable de comprendre que leur haine ne puisse s'apaiser en une telle occasion elle sentie les larmes lui montrer aux yeux, à la fois si déçue et attristée. Ses joues en étaient rouges de colère lorsqu'elle se dirigea tout droit vers le bureau de son intendant afin de pousser une gueulante contre lui et de le menacer de lui écraser le pied s'il dansait au bal qui aurait bientôt lieu. 
 
Seule son arrivée à la maison de France aura su lui faire retrouver le sourire, surtout les gentils mots de la Duchesse de Ventadour et de Sita, dont elle reçu aussi une douce étreinte. Auparavant bouleversée elle retrouvait alors sa joie pétillante, de nouveau prête à s'amuser. Et elle en prit plein les yeux lorsque les nobles apparaissaient devant elle. La jeunette était époustouflée devant les robes des dames de la haute, elle qui jamais de sa vie n'en avait vu d'aussi belles. Elle découvrait la beauté du luxe et sa tête se remplissait de rêves qu'elle ne pourrait jamais réaliser. Cependant l'une de ces dames avait plus particulièrement retenue son attention, Margerite Gertrude von der Schulenburg se démarquait des autres aux yeux de la rouquine qui admirait sa robe avec si peu de discrétion que la princesse ne manqua pas de la remarquer. Celle-ci lui parlait avec une telle douceur que Stella en rougissait parfois et lorsqu'elle lui fit don de quelques fichus de soie le charme avait opéré. Il n'en fallu pas d'avantage pour la demoiselle qui aspirait à présent à soutenir la noble qui à ses yeux avait tout l'air d'un ange. 
 
C'était d'ailleurs avec fierté qu'elle retournera auprès d'elle quelques temps plus tard, vêtue de sa robe spécialement cousue pour l'occasion par les mains de maître du couturier Elijah, qui lui en fit cadeau. Aidée à se préparer par sa merveilleuse amie Sita qui se chargea également de lui faire une jolie coiffure à l'aide des rubans de soie précédemment offerts elle était d'autant plus heureuse de recevoir les compliments de la noble dame. La jeune fille était alors fin prête à assister à son premier bal !


Euphrasien de Villeroy
Euphrasien de Villeroy
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07/01/2012
Posté le 20/06/2022 à 10:52:20 

*Euphrasien, prit d' une excitation soudaine, à la venue du Roy du royaume de France*

Regardez moi ça ces navires et tous ces domestiques qui transportent sur terre ferme, les nombreuses maroquineries, les vêtement des soie, de l' or, du vin et du très bon vin, des mets raffinés provenant uniquement de son pays natal.

Cela va être exceptionnel comme moment, c est certain, il fallait se montrer digne et à la hauteur du Roy et de ces courtisans.

*Jusque là Euphrasien, se sentit heureux et empris de joie*

C' est qu il y a carrément toute une armée à la protection du Roy, et de bons guerriers, il ya même des mousquetaires. La France est toujours la plus grande nation d' Europe, et ça se voit.

Mais, mais qu' est ce que c' est ? * Euphrasien fronça les yeux, à la vue d' un oriflemme, portant des armes qu' ils connaissaient *  Non, mais ce n' est pas possible, par quelle farce ces armes sont elles là ? Ce sont bien celle de mon oncle François ? Non, mais je dois réver ! 

*Un homme à la perruque qui ressemblait à elle de Montalvès se fraya un chemin entre les domestiques, les coffres emplis de trésor, et les drapeaux de toutes les armes de France* 

Que le Diable m' emporte ! mais que fait il là ? C' est mon oncle, celui qui m a fait prendre la fuite sur cette île, celui dont j' ai frappé le visage il y a plusieurs années. Cette personne est d' une méchanceté indéniable, d' une impunité sans foi ni loi. 

Bon, je dois me mettre à l abri de cet homme mauvais, il ne doit pas me voir, me reconnaître, il m a banni de ma famille, et a ait endurer à ma famille des cruautés que même le Diable n aurait pensé. Le pire, s' est qu il s' est rapproché du Roy Louis, et ça ce n est pas bon, ni pour moi, ni pour la Colonnie, Même les plus grands guerriers, de la Couronne, il ne les aime pas, il croit que tout lui ai dû, Hormis le Roy, a qui il lui caresse la manche car il en a peur, il se prend de haut et ne respecte pas les autres, personne n' est mieux que lui, je le connais que trop bien.

Pourvu qu' il ne sache pas que je suis à Port Louis, bon, faut que je me prenne du rhum pour digérer tout ça, et aller en maison de guilde.

*On pouvait remarquer qu' Euphrasien, n' était pas comme d' habitude, un sentiment d' inquiétude le prena de tout son corps et de son être*

Faut pas qu il me voie, faut pas qu il me voie, surtout se faire discret Euphrasien.
Marie Anne Victoire, l'infante d'Espagne
Marie Anne Victoire, l
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06/06/2022
Posté le 20/06/2022 à 13:48:01. Dernière édition le 20/06/2022 à 13:51:15 

Des guerriers lui promettaient leur épée ou s'échinaient à s'attirer ses faveurs en étalant leur richesse, pendant que sa rivale se trouvait principalement entourée de donzelles. Plusieurs bavardaient sans cacher leur mépris, montrant une ignorance cuisante des us et coutumes de la cour, ou s'en fichant à leurs risques et périls. Deux d'entre elles en avaient déjà payé le prix, et des consignes avaient été passées parmi les gens de la suite princière.

Tout de même ! Certains locaux ne l'avaient même pas saluée. Pire encore, certains n'avaient même pas salué le roi Louis. Peu importe qu'ils ne soient pas ses sujets : leur humilité envers lui, et elle, était un dû. Charge à leur supérieur de leur faire respecter les lois.

L'infante s'ingéniait à noter mentalement le visage des manants qui ne lui montraient pas le respect nécessaire.
 
À côté d'elle, le marquis poudré était tout faraud, presque amusant malgré son apparente servilité. Il lui rappelait certains des courtisans de la cour d'Espagne, qui se battaient en permanence pour l'attention de son royal père.
 
Philippe V en personne le lui avait répété tant et plus, appuyé par la Duchesse de Ventadour : que personne ne s'y trompe, Louis était roi, mais il avait autant à gagner dans cette affaire de mariage que la couronne d'Espagne. S'il choisissait une bâtarde comme épouse plutôt que de se contenter d'en faire sa maîtresse comme l'usage le voudrait, cela serait pris comme un affront personnel. À Marie-Anne, et à la Duchesse, de faire en sorte que personne n'oublie ce fait.
 
Plus tôt, la jeune fille de basse extraction si familière avec Louis avait joué du piano. La musique, rudimentaire en comparaison de ce que l'infante entendait à la cour royale d'Espagne, l'avait distraite pour un temps. Consciente du poids qui pesait sur ses épaules, l'infante joua avec sa poupée à l'effigie de l'étrange marquis.
 
 
Elle rajusta les vêtements de lin du jouet en fredonnant. Elle était quand même très belle, cette poupée.
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