Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

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Nico passeur de la Confrérie
Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 25/02/2015 à 19:04:12 

Il était là déjà depuis quelques temps, régulièrement couvé des yeux par Jacquot.

Sur cet étagère, au milieu des énigmatiques recettes et autres secrets de distillation, il faisait cependant pâle figure.

Peu avait eu la témérité de le lire , beaucoup ne prêtait aucune attention à l'histoire de cette île.

Tout allait beaucoup trop vite désormais : les esprits épris d'avidité , les langues autant musclés qu'usés par une gymnastique âpre et désormais courante.

Et les belles rencontres, elles étaient devenues si rare.

Assis à sa table habituelle, il fit un signe et bientôt jarre et livre lui furent servis.

Il caressa la reliure en cuir et en nettoya la fine couche de poussière.

Se faisant son esprit vogua à quelques souvenirs.

L'avenir , cette fille de putain qui nous réserve à son gré autant de lot de mélasse que de rare et riche moment , il le craignait.

Mais le passé, à la fois doux refuge et sources d'inspiration, il aimerait parfois trouver sorcier qui puisse l'y renvoyer.

Quelques gorgés de vin et le cuir de la couverture grinça un peu lorsque apparut la première page.

Voilà bientôt deux ans qu'il avait écrit ces lignes.


[ Cette comptine non finalisé est le fruit de mon aspiration. J'en suis la plume mais les histoires véritables ont été joué par des personnages haut en couleurs. Je remercie tout particulièrement Bibi qui a été une source de renseignements exceptionnelle ainsi que d'autres anciens joueurs qui ont bien voulu jouer le jeu ]

Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 25/02/2015 à 19:07:43 

Un papy des caraïbes, voilà l’image que je pouvais colporter.

Double tranchant que ce qualificatif, à la fois flatteur et réprobateur.

Pour sur que j’avais roulé ma bosse, d’abord jeune braillard impétueux puis mercenaire silencieux à la verve ciblé et à la lame acerbe.

Bien longtemps alors que je singe par conviction le mode de vie des confrères liant parfois quelques relations amicales ou tempérances entendues avec ces solides gaillards au gré de mes aventures.

Voilà que j’aspirais pour la troisième fois, convaincu de mes idéaux et de la légitimité de mon aspiration.

Avant d'écrire ma lettre , je m'étais posé et avait fait le bilan.
De longues rétrospectives sur mon arrivé sur l'île , les directions prises et l'impact de mes choix s'en étaient suivis.


Nul doute alors que Céline savait sentir et cerner ses filleuls !

Je me plongeais dans mon passé , elle me commandait de me plonger dans celui de la Confrérie.

C'est au moment où l' on pense tenir pour acquis l'histoire de sa vie et les évènements qui l'ont bercé ,que l'on essai t de coucher ces souvenirs sur papier qu'on se rends compte que finalement ,et à l'instar de ce que Skuleth sait si bien dire, le temps c'est le plus grand ennemi de Liberty.

Des doutes ? Je maitrise la lame , je sais tenir un cap mais serais je capable d'user bien des chandelles à la lecture , d'user des plumes à l'écriture , de la salive à la conversation ?
Progressivement des bribes , progressivement la découverte de récits puis la recherche de disparus et des découvertes.

Ce récit retrace le contenu de mes recherches , nul doute qu'il n'aura la valeur d'auteur reconnu mais il tentera d'être le plus fidèle possible. Et ma foi , s'il existe des impairs , nul doute que ma marraine saura apporter les corrections nécessaires
Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 25/02/2015 à 19:13:53 

Préambule et création de la Confrérie.

Sang, duperie, machination, corruption, secret de famille, combat, honneur, fraternité.

Le vent soufflerait ces mots à la sorcière qui userait de sortilèges pour tenter de percer à jour l’origine de la confrérie.

Il était une fois la perfidie d’un père, l’accomplissement d’une basse œuvre et les réjouissances d’un gouverneur.

Don Guissepe Amado rojas Martinez y feliz de la luz de Djaseria , homme bourru , déloyal et cupide , assassinat un opposant politique pour le compte du Gouveneur Espagnol en place.
Il orchestra l’accusation de son propre fils Don Armando pour couvrir les marionnettistes de cette sombre machination.

Un plan froidement calculé et planifié, cependant Don Guissepe ne pu prévoir que la lettre qu’il écrivit pour confirmer l’exécution du notable à son mandataire allait tomber dans les mains de ses fils.

Cette lettre fut une source intarissable de révélation pour les deux frères Armando et Alessandro : Leur géniteur qu’ils croyaient mort étaient en vie et trahissait son sang pour des promesses illusoires de responsabilité au sein d’un gouvernement corrompu.

Ils apprirent également l’existence d’une sœur qu’ils croyaient mort né.

Epris du désir de vengeance et de celui de laver leurs honneurs, les deux frères rassemblèrent leurs affaires pour rejoindre la cave d’une petite maison isolée. Ils furent bientôt rejoins par quelques frères d’armes : compagnons d’infortunes et idéalistes.

La troupe comptait désormais Jack the Hammer, Mary Read et John LeBorgne. Les esquisses d’un plan se dessinaient.

C’est à la nuit tombé qu’ils se faufilèrent dans le palais d’Espéranza, ils déjouèrent assez facilement la sécurité et neutralisèrent la garde. Ils avaient désormais le champ libre pour exorciser ce palais du mal qui l’habitait.

L’or, l’origine même de cette débauche, fut emporté. Don Guissepe , châtié et marqué du sceau des assassins par la lame même de Mary Read. Le Gouverneur, torturé et amputé de ces griffes vénales : 7 ongles pour 7 familles. Le palais, symbole de la perversion fut saccagé.

De retour dans leur cache, les compères comprirent à la lecture des documents subtilités dans le palais, que la gangrène s’était propagé à d’autres villes, d’autres personnalités politiques impliquées. Les compères se regroupèrent autour d’Armando joignirent alors leurs mains droites à la sienne dans un geste d’union afin de passer un serment, pour la liberté, contre la corruption.

Les frères de la côte étaient nés, un Capitaine venait d’être désigné.
Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 26/02/2015 à 19:45:34 

♫ Chanson de la Confrérie et si sa création était résumé par une mélodie ♫.


Voilà la confrérie,
Flibustiers, boucaniers,
Prend garde Liberty,
Car tes villes vont brûler.

Sur terre, dans tes ports,
Pillant convois et villes,
Les pirates ont fait fort.
Pendons ces traîtres vils !

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Chaque nuit, dans vos lits,
Frissonnez pauvres gens,
Les pirates sont d’sortie,
Ces voyous, ces forbans.

Que coulent en ce lieu,
Argent, sang et alcool,
Car ces alliés joyeux,
Ne jurent que par picole.

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Des êtres de légende,
Dont les exploits, les crimes,
Assurent la contrebande,
Les rendent richissimes.

Liberté, loyauté,
Les Frères de la Côte,
Unis dans l’équité,
Font preuve de dignité.


Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Voleurs aux mains agiles,
Daisuké vous allège,
Sous ses traits infantiles,
Il vous fait son manège.

D’un regard il vous glace,
De sa ruse vous menace,
Au c’ptain faites place,
Au borgne, à son audace !

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Voici cette chère Ely,
L’ibère aux mœurs légères,
Cette femme épanouie,
Au bien sale caractère.

Fripon aux bras d’acier
Qui ne compte plus ses crimes,
Lord Hawk le justicier,
Fera plus d’une victime.

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Voyez cette large voile
Qui s’approche dans la nuit,
Mais non c’est une soutane !
La nonne, quelle diablerie !

Aux charmes séducteurs,
A la verve habile,
Il laisse les femmes en pleurs,
Don Armando, ce vil !

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Cet être calculateur
Manipule par ses soins
Ses pauvres détracteurs,
Alfred nous a rejoint !

Il s’appelle le moucheur,
Alessandro, mesdames,
Il brette comme un tombeur,
Mortelle est bien sa lame.

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

La mort sur son visage,
Voir Couskou Van Haecken,
Est bien mauvais présage,
Fuyez, rien ne le freine

Un sourire enjôleur,
Drake vous fera les poches,
Un des meilleurs voleurs,
Sans peur et sans reproche.

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Fille aux cheveux de feu
Mary Read est cruelle
Vous vous frottez à elle ?
Vous en sortez boiteux !

Et Marcel la flibuste
Le compère d’Alfred
C’est un homme un peu fruste
Que l’injustice excède

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Nightbringer notre ami
Surgit dans votre dos
Invisible ennemi
Fantôme au noir bandeau

Et la sœur d’Armando
La belle Téquila
Soigne tous les bandeaux
C’est mère Térésa !

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Zvargas le commerçant
N’a pas d’égal sur l’île
Les coffres florissants
C’est ce qui l’obnubile

Baern le fier galois
Qui aime tant l’asie
Ne connait nulle loi
Et vous euthanasie

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Pillons, violons, tuons !
Bien vivant est celui qui boit du Rhum,
Tiens mon frère remplie toi la trogne !
Pillons, violons, tuons !
Partons défier tous ces poltrons,
Détruire jusqu’au dernier bastion !

Priez car voilà Mélinigos
De votre repentance, il en a fait serment
L’expiation des hommes pour son Dios
Il l’obtiendra par votre sang.

Et traqués sans relâche,
Unis dans la misère,
Nos méfaits vous pourchassent.
Gloire aux Sœurs et aux Frères !
Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 28/02/2015 à 19:19:06 

L'air de musique imaginé par Tequila avait empli son esprit à mesure qu'il en relisait les paroles, son talon martelant le sol en rythme accompagnant le refrain.

Ce chant d'âge d'or avait été oublié alors que des paroles pouvaient encore y être écrite.

Le vin l'avait peut être un peu enivré ou bien était ce les souvenirs dépoussiérés , il sourit.

Sa pain se posa sur la page ou des notes étaient sérigraphiées, il les avait retranscrite mais en ignorait totalement le langage.

Il avait bien joué du violon jadis, mais s' il avait acquis quelques techniques ce n'était qu'en singeant un vieil éclopé , embarqué volontaire d'un équipage dont le nom du navire lui fit soudain défaut.

Il tourna la page.

Comment raconter une histoire le plus justement possible, fouiller corps et ossements des hommes tombés ? Quérir l'histoire individuelle de chaque porte mousquet encore debout ? Ou s'imprégner de la légende de celui qui a sonné la charge ?

Ses yeux se posent sur le choix qu'il avait fait alors.

Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 28/02/2015 à 19:21:23 

Les Capitaines de la Confrérie



Pelallo Ignacio Mélinigos dit El Padre:


Pelallo Ignacio Mélinigos vu le jour en Espagne dans une petite bourgade tranquille dans la province d’Alabcete. Il y grandit paisiblement et y trouva épouse et logis.
Sa vie bascula alors qu’une cavalerie de gardes royaux Anglais traversant son village, renversa mortellement sa femme enceinte de leur premier enfant.

Il ne pu se relever de cette perte et sombra rapidement dans l’alcool, la bouteille comme complice il quitta son village pour rallier Barcelone afin d’y cultiver une nouvelle vie de débauche : Jeux, ivresse et bordel rythmait alors son quotidien.

Alors qu’il gisait dans une rue ivre mort et à la limite du coma, l’Evêque de Barcelone le prit en pitié et ramassa ce corps inerte pour le confier aux frères de la Cathédrale de Tolède. Là il y fut lavé de la perversion et de son addiction, cette vie de fraternité rythmée par la prière fut une révélation et il décida de rentrer dans les ordres.

Disciple accompli, il fut très rapidement ordonné prêtre puis Inquisiteur inflexible à la renommé naissante. Le pape qui eut vent de ses bons résultats et de sa ferveur sans détour le mandata pour une mission qui le conduisit au couvent de Miravet.

Les rumeurs qu’une porte à la représentation dépravée de corps dénudés et de scènes guerrières avait été restauré et mit aux yeux de tous à l’entrée de ce couvent et forteresse était parvenu jusqu’à Rome, c’est pour enquêter et punir si besoin en était qui arriva accompagné de la garde de l’inquisition.

A son arrivé il comprit que les rumeurs étaient fondés, une immense porte en bois trônait à l’entrée de cette citadelle. Après avoir convoqué la mère supérieure dans son propre bureau, il la somma de s’expliquer et de lui donner le nom des sœurs coupables de cette hérésie. La mère supérieure tenta en vain de lui expliquer que ce portail avait toujours été présent, qu’il n’avait été que récemment restauré et que bien quelques scènes laissait apparaitre des corps dévêtus il n’en n’était resté pas moins la représentation historique de la forteresse qui abritait le couvent de ces religieuses guerrières.

Rien n’y fit. Convoquant alors l’ensemble des sœurs il choisit au hasard quelques unes d’en elles afin de les interrogées. Les sœurs refusant de s’exprimer furent rassemblées jusqu’à ce que l’une d’entre elle parle et donne le nom des deux sœurs qui avaient œuvré à la restauration. La sentence fut sans appel, la porte fut détruite laissant ainsi le couvent sans protection et cinq sœurs furent conduites au bûcher sous les yeux impuissants de la mère supérieure….. Madre Anna.

Quelques mois plus tard l’homme qui se faisait désormais appelé Don Pelallo Ignacio Melinigos de la Cerveez Azul de la Santa Cruz fut convoqué par le roi d’Espagne, qui lui imposa la mission suivante : Représenter sa majesté dans sur une île des Caraïbes nommé Liberty et y organiser le ragain de foi au sein d’Esperanza.

Arrivé sur cette île, installée dans son rôle de gouverneur et fidèle à sa réputation d’homme inflexible, il déclara la guerre aux trois autres nations représentées sur ce territoire des Caraïbes afin d’imposer la souveraineté de la couronne espagnole et la foi chrétienne. La défaite fut cuisante, Esperanza n’était pas prête pour une telle guerre, Esperanza n’était pas prête pour un tel homme. Ne pouvant assumer cet échec, se déshonneur il mit en scène son suicide afin d’échapper à la responsabilité de cet échec.

Désormais isolé sur cette île, il revêtit sa vieille soutane et repris son nom de prêtre El Padre.
El Padre s’incéra de nouveau dans la ville espagnole sans que son stratagème ne soit perçu. Officiant à Santa Maria del Tapas, il s’éloigna cependant peu à peu des préceptes qui étaient ceux de l’Eglise en se laissant aller à une idylle avec une jeune femme espagnole nommé Raffaela, la Madrilena.

La mort brutale de celle-ci et ses doutes de plus en plus prononcé sur sa foi, le conduire à nouveau vers ses vieux démons et vers une nouvelle voie celle de la Piraterie, celle de la confrérie.

Aumônier de la Confrérie, il tenta d’initier une réforme de la religion sur Liberty, il n’en délaissa pourtant pas les quelques travers et attirance envers la gente féminine ainsi cumula t’il aventure et libertinage.

Sans crier gare la nature de sa relation avec une femme mariée au doux nom de Raven se transforma bientôt en passion. La belle était mariée à un homme rustre nommé Veslasco et pour elle, bien que cette relation n’en soit pas vue d’un bon œil chez ses fères, El Padre le provoqua en duel afin de la libérer du jouc de cet infâme personnage. De cette relation naitra une enfant Léa.

La mort de Raven fut à nouveau un tournant dans sa vie, le rappelant à d’anciennes souffrances.

Il perdit rapidement pieds avec la réalité, alternant perte de conscience, délire et état d’ivresse manifeste. Le Padre avait de nouveau perdu la foi et avait besoin d’être secoué, tout du moins ce fut l’avis de Zapata qui orchestra une scène d’inspiration biblique à grand renfort d’artifice. Ainsi la Nonne et Alfred se virent déguisé en Sainte vierge et en Angelo tout deux suspendus à un système astucieux pour parfaire cette scène de révélation.

Le succès de la scène de Santa Maria del Tapas fut relatif, El Padre quitta quelques temps après ses frères en quête de trésor sur les îles alentours. Certains dirent alors qu’il avait besoin de se retrouver.

C’est un homme ragaillardi qui revint sur Liberty et brigua la barre de Capitaine de la Confrérie et pour fêter son retour et son élection, il instaura le premier Impot Révolutionnaire Pirates en vu d’emplir les coffres du Sournois. Dès lors l’ensemble des commerçants de l’île devait payer un tribu pour soutenir la cause pirate sous peine de perdre bien plus que quelques pièces.

Il conduit également ses frères jusqu’à un temple maya oublié de la civilisation à la recherche d’un trésor enfoui par le Capitaine Vanbuick lui-même. Tout du moins se fut les informations qu’il parvint à soutirer à celui qui se disait son second Baern le Gravaleu. Deux groupes furent créer : une expédition et une équipe gardant l’entrée du temple afin d’en interdire l’entrée dévoilé par Sir Holmes. Ne trouvant que quelques affaires abandonnés par Barbe Rousse, il concéda le libre accès aux corsaires qui s’amassaient déjà aux portes du temple.

L’un des derniers évènements marquant dans la vie du Padre se produisit le jour du tournoi de boxe de Port Louis. Alors qu’il affrontait le demi finaliste Nick LeBrun, le Padre remarqua quelque chose qui le laissa pantois. Une marque de naissance qu’il partageait avec son adversaire le fit comprendre l’inconcevable. Cette homme qui se tenait la était son fils, épargné alors que sa mère avait péri percuter par les chevaux de la couronne Anglaise. N’ayant plus la force de lever de nouveau la main sur cet enfant qu’il avait tant pleuré, il fut mis au tapis les yeux rivés sur Alanis devenue en quelques instantes sources de réflexion.

Il organisa plus tard le rapt de l’enfant après que Nick fut mortellement blessé lors d’un assaut sur la ville d’Ulungen. Dès lors Alanis grandit au sein de la Confrérie avec un grand père perturbé par tant de tragédie qui cumula perte de fois, crise de repentance, ermitage et désertion.

Figure emblématique de la Confrérie, le Padre est à ce jour porté disparu mais les confrères s’attendent chaque jour à le voir arriver dans le brouillard de l’aube, la bible à la main et une foi retrouvé.


Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 02/03/2015 à 19:37:37 

Azalée Ver-Troppo dite Soeur Azalée


Née Azalée Ver-Troppo , celle que l’on surnomme la Nonne est une religieuse d’origine Hollandaise. Placé de force dans un couvent d’Amsterdam alors qu’elle était enfant, elle développa très vite des facultés aux vols alors qu’elle accomplissait des petits défis afin de tuer l’ennui de l’enfermement. De la bible de la mère supérieure à l’argent de la quête, cette activité se transforma très vite en Cleptomanie compulsive.

Prise la main dans les poches d’un notable un soir de messe, le Vatican l’envoya convertir les autochtones sur l’ile de Liberty afin de faire pénitence. D’abord résigné à son sort, elle comprit très vite que l’éloignement de la hiérarchie épiscopale lui permettrait de laisser s’exprimer librement son vice et de l’élever à de l’art. Elle fut accueillit les bras ouvert à Ulungen où elle détroussa allégrement pendant des mois ses compatriotes.

Quelques fois prise la main dans le sac, quelques fois dénoncés
la Nonne joua à la perfection de la crédulité du peuple batave en se faisant passé pour sénile. Elle s’aperçut alors qu’elle partageait certaines valeurs avec la Confrérie, et, plutôt que de les rejoindre directement, elle prit le partie de les soutenir en jouant double jeu : Une nonne investit dans sa nation qui renseignerait les confrères des stratégies et petit secret des hautes sphères.

Elle fut finalement dénoncée publiquement par un ancien pirate du nom de Chumbucket qui mit à la vue de tous la machine rodé de la Nonne. Celle ci ne se démontant pas et écrivit une lettre ouverte aux habitants de l’île avant de finalement rejoindre sa réelle famille, la Confrérie.

D’abord assistante de
Don Armando, elle prit la barre à sa suite plusieurs mois durant. Epuisé par la tâche, elle rendit son poste pour devenir quartier maitre. Libéré de ses engagements de Capitaine, elle se laissa alors aller à l’amour avec Thomas Bartolomew Red. Le caractère bien trempé de la Nonne lui attira cependant les foudres du Capitaine Sing .

Alors que les disputes avec son amant
Red était devenu monnaie courante, alors que le conflit qui l’opposait à La Vendange compromettait la cohésion de l’équipage, Sing prit la décision radicale de passer à la planche ce petit trio sans autre forme de procès et ce afin de retrouver une once de sérénité sur le Sournois, brick des confères.

Les réactions de l’équipage furent partagées mais tous apprécièrent alors le calme retrouvé. Ayant retrouvé la terre à la nage selon ses dires, en flottant selon la légende, elle adressa une lettre ouverte à ses frères pour dénoncer les méthodes du
Capitaine Sing et l’affaiblissement des convictions des membres de l’équipage.

Quelques mois plus tard, alors que
Zapata fut désigné pour recevoir le tricorne de Capitaine, il prit la décision de mettre fin cette dispersion et mit La Vidange aux fers et à la diète jusqu’à ce qu’il écrive une lettre d’excuse à La Nonne et mettre fin aux conflits qui les opposaient.

Touché par la sincérité de l’homme revenu dangereusement sobre, elle fit son baluchon du camp paria où elle avait élu domicile et fit son retour au repaire, pardonnant par la même la réaction de
Sing.

La Nonne disparu un soir d’automne, sans mot pour ses frères et sœurs. Certains disent que la perte du petit Edward, orphelin qu’elle avait alors recueillit et élevé au repaire avec Elyngwen, aurait définitivement affecté sa vision de la vie et quelle aurait choisit de rentrer sur le continent pour prier pour le salut de l’âme de ce petit être.
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Posté le 05/03/2015 à 21:20:14 

John Le borgne.

Capitaine charismatique aux meurs légères ,il aimait à se complaire dans la débauche cumulant conquête d'un soir , coup de mousquet éphémère et inimitié de la gente féminine.

De nationalité Anglaise ,il fut de prime abord un patriote accompli.

En qualité de premier Général il parvint à rassembler et mener le peuple voué à la cause d'Albion et les traines savates dans ce qui fut le premier pillage que Liberty ait connu , Albion fut mis à feu et à sang la ville de Port Louis un soir de Février .

Eprit de Liberté et ne se reconnaissant plus dans l'Albion qu'il aimait à mener , il rejoint la Confrérie alors commandé par la Nonne et embrassa la cause Pirate .

Confrère accomplit , il succéda peu après à la religieuse qui , pour l'anecdote lui offrit un siège bien peu confortable pour l'occasion. D'aucun dirait que la première décision d'un Capitaine présage de son avenir à la barre , à cette croyance de matelots superstitieux Leborgne choisit de se démarquer en prenant une cuite dont il mit deux jours à se remettre. Alfred fut désigné comme son second, dans la conscience collective il fut nommé pour contrebalancé la violence et l'impulsivité de son Capitaine.

On retiendra du Capitaine Leborgne le fin stratège et la traduction de sa haine pour le peuple espagnol par la mise au point de ce que l'on nomme encore le "Grand pillage d'Esperanza". Le Capitaine et sa horde submergèrent les défenses de la ville dans un combat sanglant et bien que sa sœur Téquila , dont la nature non violente interdisait de lever son arme , soigna autant de Confère que d'ibériques. La réussite de cette expédition lui valu alors le célèbre sobriquet de "El Demonio dé los espagnoles" .

La légende du Borgne s'inscrit définitivement lorsqu'il , peu après le pillage mémorable d'Espéranza et alors que la Madonne battait pavillon noir , empêcha de sa seule lame la reprise de la tourelle face à un commando ibérique .

Tant d'ardeur contre les intérêts de l'Espagne poussèrent les ibères à un sursaut d'orgueil. Ils traquèrent et capturèrent alors le Capitaine qui fut fait prisonnier dans les geôles lugubres de la colonie espagnole. Après bien des semaines à croupir dans sa cellule sombre et devant ses tentatives infructueuses d'évasion , l'esprit du glorieux Capitaine se ternit et après tant d'introspection il devint presque alors l'ombre de lui même . Après moult tentatives abordés, ses frères parvinrent malgré tout à libérer l'homme qui restera marqué de ces semaines de captivité.

Le Capitaine glorieux devenu amer , il prit la décision de quitter ses frères. Les rumeurs parlent de désaccord violent avec son frère Nightbringer mais ses frères comprirent que son âme était rongé par son amour dévorant pour leurs anciennes sœurs qu'il nommait "La femme à Barbe" connu sous le nom plus parlant pour les colons de Dona Esperanza.

A force de déception et de remise en question, John prit acte de son erreur et entreprit alors de regagner la confiance de ses frères n'aillant alors plus d'autres objectifs que de recouvrer son bandeau noir.

Son bandeau de nouveau sur sa tête , John trouva en la nouvelle Capitaine Elyngwen une nouvelle muse . Sa vie débridé le rattrapa cependant lorsqu'une coalition de femme , toutes nations confondues , décida de lui faire payer les trop nombreux méfaits qu'il avait pu faire subir aux femmes qui croisèrent sa route. Les enlèvements de Perle et d'Elaine Marley et la mort de Rafaella avait fini par souder dans cette cause une petite armée de donzelles surarmés qui désiraient plus que tout le voir traduit devant un tribunal et condamné .

Informé de cette traque à venir , il se joua pendant un temps de ces chasseuses mettant leurs têtes à prix ,faisant couler leurs sang . Certainement lassé par cette traque ou par excès de confiance John pris la décision controversé de rejoindre son ancienne demeure , un manoir au Nord de l'île. Là il sembla attendre que son avenir lui soit révélé . D'abord entouré puis acculé par les chasseuses en sa propre demeure , il décida dans une dernière charge d'affronter la horde de ces femmes vengeresses et malgré la force et la dextérité qu'on lui connaissait , il tomba sous les trop nombreux coups.

Après avoir échappé de peu à la mort , la dague vengeresse d'Anna Lucia Del Flores aillant loupé de peu le cœur du borgne, c'est un homme affaiblit et contraint qui commença alors son chemin de croix le menant vers Port Louis accompagné d'une longue procession. Enfermé dans le quartier de haute sécurité , il y subit bien des tortures orchestrés avec une mécanique diabolique par les lyssois le laissant agonisés jusqu'à l'article de la mort avant que quelques médecins le ramène à la vie. John rendit son dernier soupir en un dernier pied de nez à ses geôliers, seul dans sa cellule alors qu'allait se tenir son procès.

Son corps fut récupérer lors d'un assaut par Soeur Azalée puis remit à Ely qui décida de le livrer à l'océan.

Ainsi vécu et mourut John Leborgne .
Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 09/03/2015 à 19:11:49 

Elyngwen Iniesta de la Santa Maria

Le nom de cette femme au fort caractère apparut pour la première fois aux habitants de Liberty sur la carte des plaisirs du bordel d'Esperanza. Elle y découvrit son pouvoir de séduction naturel et cultiva l'attraction que provoquait chacun de ses gestes sur la gente masculine.

Pleine d'ambition elle délaissa l'art des œuvres charnelles pour prendre la direction du bordel ou elle devint tenancière et s'inséra dans la colonie ibérique.

Son succès et sa verve déplurent , elle fut déposséder de ses biens et fut prier de quitter Esperanza. Alors qu'elle errait aux détours d'une ruelle de New Kingston , colonie qui lui offrit le gîte , elle reconnu la voix de l'un des comploteurs.

Faisant fit des droits et devoirs qui incombait à son titre de séjour, Elyngwen armes aux points abattit le dénommé Kigon.

Informé de ce meurtre qu'ils qualifièrent d'abjectes , le gouvernement Espagnol déclarèrent Ely ennemi de la nation et lui donnèrent la chasse , son ami le Général Zapata menant la traque.

Seule et sans ressource , étrangère à la mendicité , elle n'en devait pas moins subsister. Elle enleva alors l'enfant de Madre Anna afin de demander une rançon à la nation française. Attendrit et ne pouvant se résoudre à mettre son plan à exécution , elle fut presque soulagé lorsqu'elle fut rattrapé et sommé de rendre l'enfant.

Sensible à son histoire et aux combats que menait seule Ely, deux confères l'abordèrent un soir . L'un deux , le Capitaine John Leborgne lui remit un bandeau noir , symbole de la fin de sa fuite et de l'adoption d'une famille.

Elle fut désigné à la succession du Borgne ,devenu son amant, en tant que Capitaine. Elle se démarqua notamment par l'organisation du pillage de la ville de New Kingston et la prise de possession de l'épave de la Corniche .Elle y avait emmené ses frères à la recherche d'informations concernant le passé du petit Ed dont elle était devenu comme la mère. Attaqué gratuitement par des corsaires , les confrères décidèrent de chasser les fauteurs de troubles et de faire la corniche leur lieu de villégiature.

La traque et la capture du borgne effacèrent progressivement le Capitaine pour laisser place à la sensibilité d’une femme éprise et amoureuse. Dans de vaines tentatives désespéré elle tenta de libérer son aimé, de raisonner ses geôliers. Rien n’y fit la détermination de ces femmes vengeresse fut bien plus forte que les supplications d’une veuve en devenir .Les basses œuvres de ses bourreaux terminées, Ely pleura John et livra son corps à l’océan.

Affecté par sa mort elle décida de quitter l'île afin de protéger l'enfant qu'elle portait. Son départ laissa dès lors un grand vide dans la confrérie.
Nico passeur de la Confrérie
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Posté le 15/03/2015 à 15:03:11 

Commodore Pieter Brandaan Johan Salas

Rare iliens a partagé l’endémie des indigènes à l’île de liberty, le Capitaine Salas vu le jour à proximité de la ville Ulungen. Issue d’une famille de pêcheur, il est très vite attiré par les flots et le large.

C’est à l’âge de 14 ans, qu’il s’engage comme apprenti-canonnier sur un navire de la Compagnie des Indes Occidentales, le Batavia. Discipliné et apprenti accompli, Il se fit bientôt remarqué et devint, après seulement six mois de service, gabier sur le grand hunier Bosco après cinq années de service.

Alors que le Batavia, tourmenté dans une tempête d’une rare violence, échoua il se réveilla seul survivant sur une plage. Alors blessé et mourant, il fut accueillit par deux femmes paysannes vivant dans la jungle qui le soignèrent et lui offrit gite et couvert. Se remettant progressivement il fit alors deux constats : Le premier et qu’il pourrait très certainement vivre cette vie de paysan et ne plus aller à la mer, la seconde qu’il devenait amoureux de cette jeune femme aux cheveux d’ébène avec laquelle il partageait tout son temps.

Un dur retour à la réalité cependant lorsqu’il s’aperçut que les délicates attentions de ces femmes avaient pour but de le mettre en confiance afin de mieux le voler. Un guet-append qui eu lieu en pleine nuit qui laissa deux blessures au jeune homme, une épaule meurtrie et un cœur brisé, il cultivera dès lors une haine profonde pour la gente féminine. Après de longues semaines d’errance, il fut retrouvé par une flottille Batave au abord d’une plage, vivant mais fort déshydraté.

Après avoir réintégré la marine et envoyé en Europe, il fut promu Commodore à la suite d’une victoire écrasante contre une flotte de bâtiment battant pavillon anglais venu attaquer un convoi marchand dont il avait l’escorte. Il employa ensuite ses hommes et ses navires à sécuriser les intérêts de la Hollande pendant bien des années puis souffrant du mal du pays il décida de quitté l’armé pour revenir dans les Caraïbes et l’île de Liberty.

De retour sur à Ulungen , il y passa une vie de notable: Marin, Soldat, Corsaire de la Couronne des Pays-Bas, Marchand, Enseignant, et enfin Ministre du Commerce. Peu à peu lassé par cette population viciée des mœurs continentales avec ces mendiants tire-laines et ses nobles bedonnants, il hésita à reprendre la mer.

Une autre voix s’offrit à lui.

Un jour qu’il se promenait en ville, il rencontra ce qu’il prit pour un mendiant alcoolique et au langage fleurit qui faisait la manche. Alors qu’il l’interpellait, Salas décida de lui offrir le repas plutôt que de quoi contribuer à son ivresse. Pendant le repas, Salas découvrit bien vite que les apparences avaient été trompeuses et que l’homme qui se tenait devant lui, en plus d’être instruit, était venu lui ouvrir les yeux et confirmer des états d’âme qui travaillait déjà le Commodore.

Il s’engagea alors dans un nouveau combat et rejoignit cet équipage qui s’était affranchis des chaines oppressantes de la bourgeoisie. Sous la bannière du Jolly Roger, il fut fidèle à son tempérament et fut très vite nommé la barre du sournois. Dès lors l’objectif non dissimulé du Capitaine Salas était de rassembler les confrères dans un combat qui permettrait de mettre fin à la migration des colons et de les repousser ces vermines à la mer.

Il fut à l'origine de la tentative d'enlèvement de jeunes femmes destinées au marché de la prostitution et d'une commande pour un riche arabe pour son harem alors que la fête de la femme à Port Louis battait son plein. Un équipage commandé par un certain Bwade-Bein , ancien esclave et ami du Commodore, était chargé du transport et reçu l’appuie logistique de la Confrérie .

Moi Nico, alors Gouverneur de New Kingston et toujours aveuglé, avait avec les autres instances coloniales déclaré une trêve unilatérale et assemblé une équipe internationale de sauvetage et nous parvinrent à repousser Bwade et son équipage à la mer et récupérer son butin

Il fut également le Capitaine de la réconciliation, après la cession des confrères et flibustier qui mit à mal l’efficacité et la crédibilité des représentants de la mouvance Pirates, bien que scindé en deux groupements ils étaient alors tous rassemblé sous la même bannière, celle du Jolly Roger La Croix Noire avait alors été dressé sur Liberty pour sceller cette entente ainsi qu’en hommage au confrère Sing.

Après avoir laissé la barre du Sournois, le Commodore continua de mener bien des combats, cependant et contre toute attente il disparu un soir sans laisser de traces. Des rumeurs circulent sur cette défection, certains avancent qu’il ne put supporter l’affront de sa défaite en duel contre Drake, d’autres qu’il reprit la mer pour les Pays Bas, d’autres encore qu’il aurait rejoins la maison familiale pour y vivre de la pêche.
Nico le Voyageur
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Posté le 29/03/2015 à 14:05:23 

Il tourna les pages suivantes. 

Celles-ci étaient vierges , parfois le nom d'un autre Capitaine ou d'un confrère venait s'y perdre avec quelques annotations.

Ces comptines, il ne les avait pas achevé.

Il avait abandonné manuscrits et plumes pour embarquer sur la Chimère.

La vie trépidante qu'il avait mené alors l'avait éloigné de cette préoccupation et ne lui avait pas permis d'achevé ce travail d'archiviste.

Aujourd'hui , à cette table, il n'en avait plus l'envie ni le temps.

Bientôt le jeune gabier qu'il avait recruté viendrait l'avertir que tout est prêt.

Ce livre jalousement couvé par Jacquot , il le laisserait sur cette table à la vue de tous.

[ http://noire.comptine.free.fr  user : crique mdp: pirates * le script n'étant pas forcément bien optimisé quelques minutes peuvent être nécessaire à l'affichage des pages* ]

Ces yeux s'arrêtèrent sur la dernière page titré : Nico une page à écrire.

Il sourit, fouilla dans sa besace et prit la plume , une dernière fois ....
Nico le Voyageur
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Posté le 29/03/2015 à 14:14:00 

Nico le Voyageur

I

C’est en tant que second du Corsaire et Capitaine Jean Doublet qu’il navigua pour la première fois sur les mers des Caraïbes.
 
Il fut recruté sur le port d’Honfleur pour les qualités et sa notoriété naissante :
 
Ses faits d’armes à bord de la corvette La Gaité ,dont il avait le commandement pour la défense du territoire maritime Normand et sa dextérité au combat rapproché lors des abordages ,avait fait de lui l’homme de toutes les situations.
 
Il embarqua donc sur La Diligente, petite frégate de 14 canons, en Mars de l’année XX06 après avoir négocié sa solde, sous couvert d’une lettre de marque fournit par le Roi Français.
 
La mission du navire, non dissimulé, était de perturber le ravitaillement des colonies bataves en pillant, coulant leurs navires marchands.
 
La Diligente sévit de long mois privant les colonies Hollandaises de bien des ressources.

Prenant la mesure de cette menace, la marine Hollandaise dépêcha quelques unes de ses frégates afin d’enrayer cette hécatombe.
 
C’est au matin du 11Aout XX06, alors que La Diligente  croisait aux abords des côtes d’une île nommé Liberty, que la vigie distingua un pavillon hollandais puis informa : « Pavillon batave, Capitaine ! Bâtiment ennemi à tribord »
 
Les hommes se précipitèrent pour tenter de distinguer les formes de leurs nouvelles cibles.
 
La vigie ,après que les contours du navire se soient fait plus précis: « Capitaine, il ne s’agit pas d’un navire marchand, il est armé …. C’est …. C’est le Friedrich Wilhelm Capitaine !!! » 
 
Ce nom fit  dresser la pilosité de bien des matelots , cette Frégate était un adversaire d’un autre ordre, avec ses 48 canons et ses 3 ponts, elle surpassait largement La Diligente.
 
Déjà les grondements sourds audibles aux alentours et le remoud soudain de l’océan prouvaient que La Diligente était découverte et prise pour cible. 
 
La réaction tardive du Capitaine devait déjà avoir scellé son sort, mais Nico sortit les hommes de leurs torpeurs, refusant de se laisser capturer sans combattre.
 
« Tous à vos postes de combat , préparez boulets et mousquets, prouvons à ses vils bataves que la force des Normands est dans leurs déterminations. 
 
Un instant : baise ta mie. 
Une heure : dîne céans. 
Un jour : saôle-tei. 
Mais aujourd’hui noye les ! »
 
Les hommes ragaillardis s’afférèrent alors que les deux navires se croisaient. 
 
L’issue de la bataille fut, sans surprise, très rapidement  scellé.
 
La coque de La Diligente céda de part en part, le nombre d’hommes tués et blessés ne cessaient d’augmenter . 
Les survivants paniquaient....
 
 
Nico du se faire violence pour attraper la barre et commander aux hommes valides de déployer toutes les voiles.
 
Il savait que leur reddition  ne stopperait pas cette boucherie et malgré les différents accords sur les statu des corsaires, le commandant de la Frégate Batave saurait leur faire payer leurs affronts.
 
Difficilement et malgré des cales emplies d’eau, La Diligente prit quelques longueurs sur son poursuivant, le cap vers le Port de Port Louis, Nico comptait le support providentiel de leurs canons.
 
Les cotes étaient en vue, une crique se dessinait, Port Louis devait se trouver de l’autre côté.
 
La Diligente ne parviendrait pas à rallier ce port et Nico prépara le restant de l’équipage à un échouage d’urgence.
 
C’est dans un dernier craquement que la Frégate vint s’échouer sur le sable comme un vieux narval fatigué, les hommes abandonnèrent le navire tandis qu’au loin le Friedrich Wilhelm tirait encore quelques salves en direction de la plage.
 
Nico prit le parti du suivre les matelots qui s’enfonçait dans la Jungle, abandonnant La Diligente à son sombre dessein.

Nico le Voyageur
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Posté le 29/03/2015 à 15:38:44 

II


Port-Louis fut la première des colonies ou il posa ses guêtres.
Une ville vivante, bouillonnante, surpeuplé.

Pour se familiariser avec les us et costumes , il se mit aux services du gouverneur.

La routine, des désaccords prononcés avec la politique de ces bedonnants acteurs le traina progressivement vers des mouvances alternatives et une famille: Les 4 lunes.

Quoique les ragots en disent, cette famille était soudé et l'amitié de ses membres forgée dans la douleur, le sang et l'or.

La douleur justement et le coup du sort provoquèrent la blessure qui le changea à jamais.

*la plume se met à trembler*

Veillant le corps de Nick le brun , tombé lors d'un assaut sur Ulungen, il lui fit promesse de veiller sur sa femme , Dulcina, et sa fille Alanis.
Promesse qu'il n'avait pu tenir lors de l'enlèvement d'Alanis par la Confrérie et lorsque Dulcina se jeta dans l'Océan du haut d'une falaise .

*Sans s'en apercevoir, Nico ne rédige plus une page de son livre mais ses mémoires *

Je crois que j'étais tombé amoureux sans véritablement me l'avouer de cette femme avec laquelle j'avais enduré bien des situations difficiles.
Chaque épreuve nous rapprochait , chaque dénouement nous soudait .
Et pourtant le destin semblait s'acharner sur cette famille et tout gravitait autour d'elle.

A tord ou à raison , j'avais fait le rapprochement de nos maux avec Dulcina.

Les mots que j'avais entendu de la bouche de La Providence pendant une passe d'arme prenait de plus en plus de sens : Dudu ....la sorcière .... malédiction.

Frustré, désillusionné ou reflexe lâche d'autoconservation j'ai alors fait le choix de tout plaquer : une famille, une promesse, des sentiments.

Il me serait plus facile de la haïr pour le mal que nous avions enduré que de continuer à l'aimer dans l'ombre et voir le sort s'acharner.

Un nouvel équipage pirates venait d'être monté avec un vieux gribou en tant que Captaine. Il avait pas la tronche d'un commerçant mais ce qu'il annonçait était vendeur : Or , bataille, alcool et mercenariat

Tout ce dont j'avais besoin pour purger les idées noires qui habitaient mon esprit.

Pied de nez du destin, Alanis avait déjà embarqué sur le Gerfaut.

Nico le Voyageur
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Posté le 29/03/2015 à 17:36:19 

III

Big avait quitté les caraïbes, les cales du Gerfaut étaient pleines et nous avions tous eu notre part.

Alanis et Branlouz avait rejoint la confrérie quant à moi, j'avais rejoint un groupe de contrebandier qui se voulait déterrer La Flibuste.

Ma véritable ambition cependant était de rejoindre la Chimère et mes compagnons.

C'est à l'abris de la grotte des boucaniers que j'avais rédigé ma lettre.

http://noire.comptine.free.fr/aspiration

Quelques faits d'arme, une mission d'archiviste et une autorisation de monter à bord avec un bandeau noir sur la tête.

C'est une nouvelle famille qui m'accueille .

Pourtant le sort de mes anciens compagnons ne m'est pas indifférent .

A coup de rencontre fortuite, de nuit commune à regarder les étoiles et refaire le monde, je suis et je guide celle qui devient peu à peu ma muse.

Je suis fier lorsqu'elle décide de suivre la voix de l'émancipation.

Je deviens fébrile lorsque je repense à notre idylle éphémère sur cette île isolé.

Je m'en veux d'outre passer encore le rôle d'Ange Gardien et de me laisser aller à des sentiments forts.

Je promet.

Je scelle encore en feignant l'indifférence un passage douloureux lorsque la réalité rattrape le rêveur.

Je défaille .

Finalement plus grand chose tourne rond dans le monde que je côtoie :

Les belles rencontres se font plus rares, le fiel coule à foison et les bases de mes convictions s'ébrèchent.

Le temps me rattrape , je suis certainement déjà d'une autre époque.




Nico le Voyageur
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Posté le 29/03/2015 à 17:58:34 

Nico referma le livre et chassa par la même les regrets qui s'immisçaient de nouveaux.

Il étala sur la table pierres précieuses , sable fins, dague , cartes ....

L'ensemble de ses souvenirs , son trésor.

Il rassembla l'ensemble de ses besaces, fidèles alliées du Voyageur, et entrepris de séparer ses effets personnels avec beaucoup de soins.

*Tout est prêt monsieur* fit Jimmy le jeune gabier

*Très bien, nous partons *

Il confia les nombreux présents à Jacquot qui se chargerait de les distribuer selon sa volonté.

Alors que Jacquot commençait à faire le compte des distributions qu'il aurait à faire , Nico lui tendit une dague.

*Ce sera pour le petit*

Leurs regards se croisèrent une dernière fois, s'en suivit d'une virile accolade , puis Nico sortit s'en jeter un regard au livre qu'il avait abandonné la , sur la table qu'il avait usé toutes ces années.

Alors que le navire quitte le port ,ses yeux ne quitte pas l'île.

Alors que ce n'est plus qu'un point, Jimmy le sort de sa torpeur.

*Ou allons nous monsieur ?*

*La Nouvelle Espagne , j'ai ouï dire que ça bougeait pas mal la bas*
Dulcina Fagney, dite Dudu
Dulcina Fagney, dite Dudu
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Posté le 07/05/2015 à 16:05:15 

C'est incroyable, ce qu'une petite besace peut contenir de choses.
D'apparence, on ne saurait en décrire la provenance. Classique, c'est son contenu qui nous aiguille quant à son propriétaire d'origine.

Et lorsque l'on reconnaît ce qu'il y a dans ce petit étui, ces souvenirs qui évoquent tant de choses, des moments parfois intimes... le coeur se serre.

Nico...
Pourquoi me faire parvenir ça? Mon intuition se révélera bonne quelques jours plus tard, lorsque l'on me confirme son départ de Liberty.

Je n'ai pas de mot. Ce n'est pas tant son départ qui me touche, cela faisait déjà 2 ans que j'avais compris qu'il était parti, par ma faute. Mais cette petite bourse, et son contenu, ne me laissent pas indifférente.
M'a t-il pardonné cette souffrance que je lui ai, malgré moi, infligée? 

Depuis ce jour où j'ai reçu cette besace, je la garde avec moi. Comme le souvenir de cette amitié, de cet homme qui s'est toujours trouvé là, dans les meilleurs comme dans les pires moments de ma vie. Et qui aura partagé ces derniers comme si c'était les siens.

Puisses-tu trouver le bonheur loin de moi, Nico...
Nico le Voyageur
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Posté le 28/09/2017 à 11:38:45. Dernière édition le 28/09/2017 à 21:10:59 

Avril 1715

Deux semaines que le Brick voguait sereinement et l’apparition de quelques oiseaux laissait présager de la fin du voyage.

«  Terre ! Terre ! » cria le jeune Gabier tout en escaladant déjà le mat pour réduire la voilure.

Nico s’avança sur le pont et jeta un regard inquisiteur à ce nouveau territoire.
Nul doute que la Nouvelle Espagne ne l’accueillerait pas les bras ouverts et qu’il faudrait faire profil bas dans un premier temps pour éviter la corde.
 Il prit donc soin de vérifier que la marque des confrères sur son avant-bras était bien couverte de tissus.

Alors que Jimmy redescendait du mat :

« Toutes mes affaires ont été rangés ? »
« Oui monsieur, dissimulés dans les réserves de sucre comme vous l’aviez demandé »

Les cotes se dessinaient lentement et le Brick tenait le cap en direction du fleuve Rio Tonala qui se jetait dans l’océan.
Il laissa le timonier appréhender l’approche des côtes.
L’ordre avait été donné de remonter le fleuve jusqu’à ce que leur hôte décide de jeter l’encre.

Nico avait longuement étudié les cartes de ce large territoire, questionnant çà et là quelques marchands qui avaient vidé des chopines chez Jacquot.
Selon toute vraisemblance, il apparaissait que la faible représentation de la couronne dans cette région du territoire espagnole lui permettrait de se fondre dans le décor.

La baie de Cuauhtemoczín fut passée sans encombre, le Brick remontait désormais le fleuve à faible allure.
Il faudra encore se méfier des quelques garnisons implantées sur les rives mais ensuite il aurait la liberté de choisir un point d’attache.
Nico le Voyageur
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Posté le 07/11/2017 à 15:10:42. Dernière édition le 07/11/2017 à 21:15:12 

Journal de Jimmy, Gabier du Brick La Grace 12 Avril 1715

Notre navire vogue depuis quelques jours avec difficultés sur ce fleuve, le vent et le courant joue contre nous et le timonier ne cesse de pester, vociférant parfois que " c'te barlu n'pas fait pour d'l'eau douce, vrai conn'rie !"

Des coups de sang qui se calment généralement lorsque le mousse lui apporte sa ration de gnôle.

Notre capitaine lui reste impassible, discret.

Mise à part quelques apparitions sur le pont, il passe la plupart du temps dans le gaillard d'arrière. Tantôt dans sa cabine tantôt dans l'atelier qui la jouxte. Les cadets murmurent qu'il y étudie des cartes, d'autres avancent qu'il y réfrène de sombres pulsions.

Pour ma part je pense qu'il recherche tout simplement un point de chute. Les hommes attendent avec impatience qu'il le désigne enfin. Ils ne voient que par la solde qui a été promise et rêvent déjà de la dépenser dans les bordels de Tortuga.

Des plaines sauvages et des bosquets, seul paysage s'offrant à nos yeux depuis près de 4 jours mais ce soir, quelques signes d'aménagements sont perceptibles sur les rives. Des champs sont visibles à l'horizon, d'un blanc immaculé , du coton à ne pas s'y méprendre.

Le vent est tombé et nous avons accostés à proximité d'un petit ponton, des bassines en cuivre y trainent et on peut deviner un petit sentier en terre.

A la nuit tombé j'ai pu apercevoir des lueurs du haut du mat, quelques feux à en juger par l'odeur de bois calciné qui m'est parvenue au gré des vents.

La région est visiblement peuplé.
Nico le Voyageur
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Posté le 08/11/2017 à 16:34:48. Dernière édition le 13/11/2017 à 15:36:24 

Journal de Jimmy, Gabier du Brick La Grace 13 Avril 1715

La nuit a été douce et calme, affreusement calme.

Pas une once de vent.

Mon quart terminé, j'ai rejoins mon hamac sachant déjà que je pourrais prolonger mon repos dans la matinée.

Nous ne bougerons point demain à moins de tracter notre embarcation à mains d'hommes et de cordes.

Le courant était assez fort et il serait plus raisonnable d'attendre un vent favorable.

L'aube pointait déjà à l'horizon lorsque je fus réveillé par une détonation suivie par des cris et des plaintes.

Le cœur battant et sans comprendre ce qu'il se passait, je rejoignais les hommes sur le pont.

Tous observaient la rive, parmi eux se trouvait le capitaine.

Je m'attendais à trouver la une pauvre bête agonisant, blessé par un de nos hommes s'étant improvisé chasseur mais le spectacle fut tout autre.

Un homme aux couleurs ébènes était étendu sur le sol,une plaie rougeoyante maculait une chemise troué d'un blanc passé.

Des femmes et des enfants étaient agenouillés autour de l'homme au crépuscule de sa vie en se lamentant bruyamment.

D'autres imploraient en direction du sentier.

Mon regard a alors longé ce frêle chemin de terre pour apercevoir l'objet de leurs supplications.

Une milice armée de mousquet les mettant en jouant sous l’œil vide d'un homme bedonnant en arrière plan.

Des esclaves, me dis-je, certainement des fuyards qui ont été traqués et retrouvés par leur maître.

Leur maître, l’œil impassible et froid semble commander à ses hommes.

Des femmes s'agitent, hurlent dans un langage que je ne comprend pas, les pleures des enfants redoublent et une seconde salve se fait entendre.

Les supplications cessent un instant alors que deux femmes s'écroulent en premier plan.

Les hurlements des enfants reprennent soudainement plus intensément.

Piégés, ils cherchent le salut , le réconfort des yeux mais ne trouvent que l'agitation des adultes qui semblent désormais prendre état de leurs sorts.

Tous les enfants, sauf un.

Étrangement calme, les yeux humides et agars. Il se tient la poitrine et semble chercher son air.

Une couleur ocre de Bourgogne tranche avec la pâleur relative de l'une de ses paumes.

Cet enfant a été le premier touché et aucunes émotions ne transpirent  dans les yeux du donneur d'ordres.

Nous allons assister à une exécution , spectateurs improvisés.

Je regarde les hommes , tous sont stoïques.

Mes yeux se portent alors sur le capitaine, son visage semble crispé par un rictus et son regard s'est assombri .

Soudain sans que personne ne réalise encore ce qu'il se passe, le capitaine se saisit du sabre et du pistolet à silex du bosco.

D'une souplesse insoupçonné, il enjambe déjà les caisses empilées sur le pont pour se jeter sur la terre ferme.

Un moment de flottement où à la fois les hommes et la milice contemple un spectacle inopiné.

Un homme seul semblant charger un peloton d'exécution.
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Posté le 13/11/2017 à 14:46:51. Dernière édition le 13/11/2017 à 15:38:17 

Les pleures et les cris.

Ma vision se trouble et mon esprit se perd un instant dans la brume de mes souvenirs.

Je revois son visage et je perçois à nouveau les bienfaits de nos longues conversations.

Lui le colosse docile marqué par les épreuves et moi le contestataire aveuglé.

Baakokwame s'était affranchi de l'ignominie de l'esclavage, conservant les cicatrices sur la peau et dans le cœur. Son âme, elle, y puisait la force et la sagesse. La force de libérer les êtres captifs des chaines visibles ou invisibles.

Il m'avait libéré de ma rage, reléguant mes propres démons en second plan. Ses récits avaient élevé mon niveau  de conscience et changé ma perception.

Une nouvelle salve et la brume a disparue, une levée de rideau sur la réalité d'un spectacle insupportable.

Alors que mes idées se rassemblent, mes yeux se posent sur un enfant.
Il est à l'agonie ...

Mes lèvres se crispent, je le sens et mes yeux balaient la zone.

Ils s'accrochent comme autant d'hallucinations sur le visage d'une Alanis enfant, un nouveau né dans les bras de sa mère où j'entrevoie les traits de Nara.

Des serments et des sentiments, tout s’entremêle toujours.

Je secoue brièvement la tête, chassant les images fantomatiques. Mes yeux se portent soudain sur les armes de Sékou, le bosco qui observe lui aussi les dents serrés.

La suite n'est plus l’œuvre d'une réflexion mais celle des réflèxes de l'âme. Je me saisie de la crosse de son pistolet tandis que ma main droite s'empare de son sabre. J’escalade quelques caisses et plonge par delà le pont.

La hauteur aurait pu me rompre les chevilles, peut-être est-ce le cas mais je ne ressens aucunes douleurs si ce n'est celles de condamnés qui implorent et me presse la poitrine.

Les bourreaux ne réalisent pas encore mes intentions alors que je cours en leur direction, dépassant maintenant le cadavre de l'enfant, les yeux ouverts et qui semble me fixer.

Mon corps fait désormais barrage, je prend de la vitesse et les armes se brandissent.

Je met en joue l'un des tireurs tandis qu'un nouvel ordre vient de leur être donné.

J'entends déjà un premier coup de feu, puis un second.

Le bruit des projectiles qui sifflent à mes oreilles pourtant rien ne me fauche et rien n'arrête ma course, ce sont deux hommes  face à moi qui lâchent soudainement leurs mousquets, titubent et s'écroulent.

Sans ralentir mon regard se tourne vers le pont, Jimmy recharge déjà tandis que Sékou brandit à nouveau une arme en direction des bourreaux bientôt imité par le timonier.

C'est la débandade en devant moi, des hommes fuient en clopinant d'autres non pas bougé et semble me faire face l'air agars. Ils sont à ma portée et la lame du sabre rencontre déjà la jugulaire de l'un d'entre-eux.
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Posté le 21/11/2017 à 14:54:25. Dernière édition le 21/11/2017 à 15:01:13 

Journal de Jimmy, Gabier du Brick La Grace 13 Avril 1715 (suite)

......

La fumée se disperse tandis que l'odeur de poudre imprègne l'air. Tout devient plus silencieux.

Sékou a mit pied à terre,non sans avoir héler quelques hommes pour porter assistance aux blessés.

Vivants mais encore traumatisé,tous semblent encore transit du sort qu'ils leur étaient réservés.

Alors que je cherche l'homme qui donna la charge, des grognements et des gémissements attire mon attention.

Mon regard se pose alors sur le capitaine, toujours sur pied et qui ne semble pas être blessé à première vue.

Seule sa chemise maculée trahit la passe d'arme maintenant achevée.

Il traine une masse gesticulante derrière lui sans sourciller.

L'homme de forte corpulence a le visage tuméfié mais ne semble pas mortellement blessé. Il se débat avec peine tandis que le capitaine l'amène, le visage impassible cette fois,à proximité des esclaves indemnes rassemblés par le bosco.

Je met pied à terre également et alors que c'est au tour du "maitre" d'être à genoux, j'entends un espagnol à fort accent. Des supplications dans un premier temps, presque inaudible puis son nom (il me semble entendre Franscico Nunez de Narvaez) et enfin des injures qui ne recueillent que de l'indifférence.

Pour seule réponse, celui que les hommes nomment le Voyageur dépose alors le sabre du bosco dans les mains d'un des rescapés.

Un tribunal impartial, la sentence semble déjà prononcé , la cruauté déjà condamnée.

Pourtant l'homme n'a pas encore bougé, son regard s'est figé et la lame est abandonné au sol. Quelques mots sont échangés, seul Séko semble les comprendre.

"Que dit-il ?" s'enquiert le capitaine

" Qu'il ne peut pas tuer le maitre, que sa femme et deux de ses enfants sont toujours à la plantation. Et que si le maitre ne revient pas, les gardes les exécuteront tous "

Après un léger moment de flottement et un nouveau rictus, le capitaine rompt le silence tout en ramassant le sabre qu'il remet à nouveau dans les mains de l'esclave.

"Dit lui alors que nous nous occuperons des gardes"
Nico le Voyageur
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Posté le 12/12/2017 à 16:23:40. Dernière édition le 12/12/2017 à 16:27:00 

Journal de Jimmy, Gabier du Brick La Grace 14 Avril 1715

Tandis que nous avançons dans les champs, je me remémore le brasier.

Celui qui embrasa l’œil de l'esclave, affranchit par le sort, alors qu'il tranchait la gorge de celui qu'il avait dû appeler maitre.

Les chaines, invisibles cette fois, disparaissaient à mesure que le symbole du sadisme se vidait de son élixir de vie.

Une femme s'approcha du corps soubresautant encore et entama quelques incantations dans une langue en rien familière.

La mort n'était pas châtiment assez rude, son âme serait également tourmenté.

Les femmes et enfants avait été embarqués, les blessés prit en charge.

Le reste des hommes valide avait spontanément demandé à prendre les armes, bien plus obnubilé par le sort de leurs proches qu'un profond désir de tuer.

Leur vengeance consommé les ayant déjà rassasié.

C'est avec presque la totalité des homme en armes et quelques affranchis qu'un ordre de marche avait été donné.

A la défaveur du jour, Le Voyageur semblait vouloir frapper vite et fort afin de limiter tous scénarios défavorables.

Une bonne heure de marche aura suffit pour atteindre les bâtiments de la plantation. A l'aide de tracés rudimentaires à même le sol, nos éclaireurs du jour dressèrent un plan.

La maison du maitre, le bâtiment des esclaves, l'écurie et les ateliers.

Point de bâtiments défensifs ni de vigie, cette région était décidément bien éloigné des préoccupations que nous connaissons dans les Caraïbes.

Le Capitaine prit connaissance du rapport de force avec un léger sourire, cependant il souhaitait qu'aucuns gardes de cet geôle à ciel ouvert puissent s'échapper et donner quelconque alertes. L'assaut frontal était donc à proscrire et il désigna un affranchi du doigt.

"Nous avons besoin de toi cher ami"

Quelques minutes plus tard, celui ci sortait du champs au pas de course non sans simuler un grand essoufflement. Ameutant en braillant autant qu'il le pouvait.

" vite vite, le maitwe ! lui avoir été attaqué ! Des hommes venues des tewes ! Des bwigands pou' le voler ! il faut faiwe vite !"

L’appât jouait parfaitement son rôle et avant qu'un semblant plan de sauvetage ne germe dans l'esprit des hommes qui se rassemblaient, celui-ci insista :

"Suivez moi ça être pa' là !"

Emmenant dès lors une ligne d'homme hébété au travers des plantations dans un piège qui sera bientôt refermé.

A couvert à l'abri de la végétation, le leurre passa toujours à pas de courses. S'en suivi une file déjà essoufflée qui défile devant les yeux de prédateurs tapis.

"MAINTENANT" hurla presque Le Voyageur.

Comme une seule âme, matelots et hommes libres s'élevèrent. Sans autres bruits que celui du métal rencontrant la chaire.

Une affaire menée avec un très grand sang froid, ne laissant à leurs cibles le temps de rien si ce n'est de l'effroi.

Les cadavres gisaient tous au sol et après s'être assuré que tous y étaient, le bosco s'approcha du Voyageur et lui demanda:

" Et maintenant? "

" Maintenant vivons !"
Nico le Voyageur
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Posté le 29/12/2017 à 12:52:30. Dernière édition le 29/12/2017 à 12:58:28 

Journal de Jimmy, Gabier du Brick La Grace 12 Juin 1717

Le soleil nous accable mais la providence nous fait parfois grace de l'ombre de quelques nuages providentiels.

La récolte sera abondante cette année, récompensant le travail consciencieux de notre communauté.

Deux ans ce sont écoulés depuis cette moisson rouge qui fit disparaitre toutes notions de servitude. Les hommes autour de moi sont libres et travaillent dans un intérêt collectif.

Le Capitaine, qui ne voulait plus se voir ainsi nommé, avait laissé le choix à tous. Aux hommes d'équipages de réclamer leurs soldes ou de rester, aux affranchis de fuir ou de construire une collectivité.

La majorité des matelots avaient choisis leurs soldes et avaient construit des canots pour rejoindre la ville côtière. Aucuns d'eux n'auraient pu se contenter de vivre à terre sans autres horizons que des champs et du cotons.La Grace, propriété du Voyageur quant à elle était resté à quai.

Une minorité, dont Seikou et moi faisons partie, avait alors regardé partir les canots sur le fleuve entouré des hommes et des femmes affranchies qui avaient tous choisis de rester ici.

La vie s'était assez vite organisé, chacun trouvant rapidement sa place. La plantation était le centre des préoccupations, aussi les armes et les compas furent troqués contre des faux et des herses.

Une vie dure mais paisible où chacun vivait en égale,une utopie qui reposait malgré tout sur simulacre. La récolte était toujours vendu sous le sceau de Nunez de Narvaez et sa disparation dissimulé dans des rumeurs de maladie obligeant son alitement.

Le Voyageur semblait dans un premier temps avoir enfin retrouvé une raison d'être.Au détour d'un champs qu'on laboure, on pouvait parfois distinguer un sourire se dessiner sur son visage alors qu'arnaché comme une bête, il communiait dans un effort collectif pour modeler la terre.

Voilà bientôt quelques semaines pourtant que l'homme avait repris ces habitudes taciturnes. Un sourire de façade qui ne trompe pas ceux qui ont appris à le cotoyer. Ses traits sont tirés par autant de nuit où les songes l'ont dupé, ravivant des cicatrices et libérant des fantômes oubliés. Certains disent l'avoir parfois entendu hurler en pleine nuit avant de sortir en nage, les muscles crispés, cherchant son air les yeux rivés vers les étoiles.

Une blessure de l'âme réouverte, je le suppose alors que des marchands cherchant quelques cargaisons à importer lui avaient conté quelques nouvelles de Liberty. Liberty ,île maudite qui accapare désormais son esprit. Une détresse apparente que je n'avais pas été le seul à percevoir.

Un matin dès l'aube et alors qu'il se dirigeait vers les écuries pour nous rejoindre, la doyenne des affranchies se posta devant lui. Un regard perçant bien qu'au demeurant bien veillant. Sans mot dire, elle lui prit la main et l'emmena à l'écart de l'agitation matinale.

Seikou me murmure alors que la femme est guérisseuse et qu'elle pratique le vaudou.
Nico le Voyageur
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Posté le 01/02/2018 à 16:33:56. Dernière édition le 01/02/2018 à 16:36:19 

2 Aout 2017

Une chahute sombre dans laquelle se mêle odeur de sang et huile parfumée.

Des chants entêtant et des figurines en bois qui tronent à même le sol.


Les pupilles dilatées tant la lumière du jour lui est devenue étrangère.

Des jours ou des semaines, il ne saurait dire depuis combien de temps son hote le sonde, effleure ses fractures , fait resurgir haine et amertume.


Son esprit est autant éclairé par les enseignements qu'il a reçu qu'embrumé par autant de substances qu'il reçoit aujourd'hui et qui lui font perdre pieds.

S'insinuant dans son sang, l'emmenant dans des contrés qu'il lui semble familier sans qu'il puisse reconnaitre quelconques visages. Des âmes ou des corps aux traits érodés, il navigue parmi les flots, le sable et le vent.

Au crépuscule de la conscience, son corps est inerte mais son esprit brule d'un ardent voyage.

La prêtresse saisie alors un poulet qu'elle place sur le torse du voyageur spirituel. Et alors qu'une lame tranche la gorge du gallinacé, son sang se répand sur le torse alors que la vieille femme commence une litanie d'incantation.


Tout parait plus clair, tandis que son corps commence à tressaillir :une plage, des os, un navire.

Son esprit devient omniscient: Des cris, des combats et du sang.

Le corps convulse maintenant alors que la main de la prêtresse vient toucher son torse.

Des rires d'enfants, des étoiles, une étoile.

La maitre de cérémonie semble désormais voyager avec le pirate, ses yeux se révulsent et sa voix devient plus rauque.

Un nouveau né prenant son premier souffle, un cadavre pourrissant sous les yeux d'une foule.

Une lumière intense fige les dernières visions, les incantations prennent fin et les yeux des deux individus s'ouvrent soudainement.

Le voyage est terminé.

Le pirate se relève,son regard est perçant: il sait.

"Tu dois retourner sur cette île" lui confirme t'elle alors.

"Ton âme y réside, prisonnière! La naissance ou la mort te libérera"

La porte de la cahute claque alors qu'il sort précipitamment, le soleil l'aveugle, le brule alors qu'il prend la direction du jardinet qui jouxte la maison de maitre.

Sous les yeux intrigués de Jimmy, le pirate se saisie d'une pelle et commence à creuser.

Bientôt le métal heurte le bois, une malle se dessine.

Jimmy la reconnait, point de trésors mais les affaires que le pirate avait fait dissimulé pendant leur voyage en mer.

Le cadenas cède sous les coups répétés, les chainières hurlent lorsqu'elles sont sollicitées.


"Capitaine ?" tente un  Jimmy interloqué alors que le Voyageur se saisit de sa rapière et de sa longue vue !

"Fait préparer la Grâce, Jimmy ! Que ceux qui veulent m'accompagner forme un équipage"

"Quelle destination dois-je annoncer aux hommes Capitaine ?"

"Liberty !"

https://www.youtube.com/watch?v=Wbgb3lgMluA
Kristal
Kristal
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Posté le 18/02/2018 à 18:20:07 

"Les âmes soeurs finissent toujours pas se retrouver quand elles savent attendre"

La Grâce à quai, un espoir même si ça me semblait totalement irréel.

Une lettre envoyée sans savoir si j'allais avoir une réponse ou si elle allait se perdre dans le néant

Une rose rouge, un livre d'enfant et le sac du parfait voyageur déposés sans un mot durant mon sommeil.

J'abandonne tout, amant, amis, mari. Ce ne sont pas mes jambes qui me portent mais mon coeur, tout ce qui était enfoui rejaillit d'un coup. Une terrible et furieuse envie de le voir sans plus attendre. Il était de retour et m'attendait.

Nara, je l'habille de sa plus belle robe pour l'occasion et lui explique rapidement qu'on allait voir un homme qui avait fait battre mon coeur aussi fort que son père. Tout s'embrouille, ce père absent et dont je n'avais plus de nouvelle. Nico qui pouvait être ce père ... cette unique nuit avant que mes choix me guident sur un autre chemin.

On se mets à courir tout en continuant de parler, on rit, on chante, mon coeur s'emballe, elle m'a rarement aussi heureuse, je le vois à son regard pétillant et plein de vie. Elle, elle l'aime déjà en buvant mes paroles et en serrant l'ours en peluche que son tonton lui avait offert avant son départ alors qu'elle était encore dans mon ventre.

Encore quelques mètres, Nara lâche ma main et court vers lui. Je suis pétrifiée en les voyant ensemble tous les deux pour la première fois.

Mon âme soeur est bien là. Je fais un pas puis deux et je me jette dans ses bras. Rien n'était plus délicieux qu'humer son parfum, de sentir sa main se poser sur mon dos et son souffle sur mes cheveux.

Après ces retrouvailles sous le signe de l'émotion, on avance les uns contre les autres vers la plage en échangeant des banalités. On a tant et en même temps si peu de choses à se dire. Plus rien ne sera comme avant, on s'est retrouvés pour ne plus jamais être séparés, c'était une simple et si belle évidence.

Le feu crépite, il s'occupe de la petite, lui racontes ses aventures, la berce jusqu'à ce que ses paupières se ferment.

Nous sommes seuls, enfin, lui et moi face à notre destin.
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