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Dulcina Fagney
Dulcina Fagney
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13/02/2006
Posté le 24/06/2012 à 12:21:46 

24 juin, quelque part sur Liberty.

Un mouvement dans les fourrés, non loin... je sursaute.
Pétoire en main, mes yeux fixent l'origine présumée du bruit. Un oiseau s'envole, mais il s'écroule quelques secondes plus tard, victime de ma paranoïa...
Kazar s'avance pour le ramasser, ça fera toujours un repas supplémentaire. Quoiqu'à ce rythme là... je risque de dépeupler toute la faune de l'île.

Le panda essaie de me calmer. Il faut dire que son épaisse fourrure m'apaise, lorsqu'il me laisse m'y coller, c'est à dire dès que nous faisons une pause.
Mais même si je parviens parfois à fermer les yeux, je n'arrive pas pour autant à réellement trouver le sommeil. Combien de jours se sont écoulés, déjà?

Non, je ne les compte plus... et si jusqu'à hier, je ne dormais pas, troublée par une déprime fortement installée, désormais, c'est une détermination sans faille qui me tient éveillée : "ils" ne l'auront pas, celui-là...

Car au fond de moi, continuent de résonner des mots qui me maintiennent en alerte maximale...

Certains ont déjà mis la tête d'ton mioche à prix...
Dulcina Fagney
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13/02/2006
Posté le 05/07/2012 à 23:25:02 

5 juillet, profondeurs de Liberty

C'est étrange comme la vie vous réserve parfois des surprises.
Après Raul, j'ai revu Clémente. Des âmes torturées, mes amis, que j'ai tout fait pour réconforter. Si tant est qu'on puisse y parvenir...

Mais je ne m'attendais pas à le revoir, lui.
Oh, je n'ai pas caché ma joie. C'était inattendu... inespéré même.
Mais mon bonheur s'est un peu effacé, en découvrant ses tourments. Et de ce moment là, j'ai compris, j'ai su que j'en devenais responsable.

Alors j'ai décidé de le suivre. De ne plus le lâcher, jusqu'au moment où il me fera appliquer la promesse que je lui ai faite.
Pourvu qu'il me laisse simplement le temps de l'aider... de tenir la mienne.


Et puis, sans que je sache dire pourquoi... je me sens bien à ses côtés. Peut-être que je me trouve une utilité. Peut-être qu'enfin je peux lui donner autant que lui m'a donné, par le passé. Ou peut-être tout simplement que je ne peux pas supporter de le savoir tourmenté.
Dulcina Fagney
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13/02/2006
Posté le 18/07/2012 à 18:46:55 

18 juillet, à la sortie des entrailles de la terre...

En moi, la vie. Je la sens, et depuis peu, d'autres peuvent aussi la ressentir, si tant est qu'ils aient la patience d'attendre le moment où l'enfant désire bouger et heurter ma peau fine.

Une vie, si frêle, si petite encore, mais sujette à tant d'incertitudes...

Une vie qui ne connaît encore que si peu son géniteur, cela va t-il changer?

Une vie, cible de tant de dangers...

Cette vie en moi, c'est comme une renaissance.
La femme est troublée, elle se perd dans un avenir incertain, dans les méandres de son esprit torturé, de son coeur divisé.
Mais la mère, elle... la mère ne voit qu'une seule chose : la vie qui est en elle. La mère ne jure plus que par cette vie, au point d'en occulter tous ses principes les plus fondamentaux, au point de ne plus voir que ce qui sera bon pour cette vie qu'elle compte chérir plus que tout au monde.

La femme est tourmentée, la mère est décidée.

Mais il y a une chose qu'il me reste encore difficile à déterminer, à comprendre... de ces deux, quelle est la part occupée par l'une et par l'autre?
Dulcina Fagney
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Posté le 25/07/2012 à 16:33:20 

23 Juillet, Esperanza.

Une poigne de fer s'est abattue sur mon coeur depuis deux jours. Non, en réalité, elle était déjà là... mais elle a commencé son travail, serrant de plus en plus fort, la douleur est insoutenable.
Bulle de chagrin, boule d'incertitude...

Une simple phrase.
Un accord tacite, des mots qui avancent au creux de ma poitrine comme de petits poignards qui se frayeraient un chemin vers l'organe de vie qui a battu si fort, si longtemps.
Le sang s'écoule, fluide de vie qui quitte mon visage, me faisant pâlir à vue d'oeil, tandis qu'un autre liquide envahit mes yeux.


De simples mots, pas d'objection, pas de combat. Rien.
Il sait bien que je mens... il sait bien que j'ai froid dedans.
Mais il tourne les talons, pourtant.
Et je suis si seule à présent...

http://www.deezer.com/music/track/2157294

Bulle de chagrin, boule d´incertitude
Tant de matins, que rien ne dissimule
Je veux mon hiver, m´endormir loin de tes chimères
Je sais bien que je mens, je sais bien que j´ai froid dedans


Bulle de chagrin, boule d´incertitude
De nos destins nait que solitude
Tu dis qu'avec le temps, tu saurais aimer deux enfants
Je sais bien que tu mens, mais je suis si seule à présent


Ainsi soit Je, ainsi soit Tu, ainsi soit Il
Ainsi moi je prie pour que tu fuis mon exil
Mais quel espoir pourrais-je avoir quand tout est noir?
Ainsi soit Je, ainsi soit Tu, ainsi soit ma vie
Tant pis.

Bulle de chagrin, boule d´incertitude
Deux amoureux que le temps défigure
Je voudrais mon hiver, m´endormir loin de tes chimères
Tu sais bien que je mens, tu sais bien que j´ai froid dedans


Ainsi soit Je, ainsi soit Tu, ainsi soit Il
Ainsi moi je prie pour que tu fuis mon exil
Mais quel espoir pourrais-je avoir quand tout est noir?
Ainsi soit Je, ainsi soit Tu, ainsi soit ma vie
Tant pis.
Dulcina Fagney
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Posté le 28/07/2012 à 15:16:04 

28 Juillet, Jardin des amoureux


*Quelque part, loin, très loin d'ici, dans un lieu plutôt paisible... une femme, qui ne pouvait, ni ne souhaitait de toutes manières, participer à ce simulacre de procès, n'en suivait pas moins le déroulement, informée par des contacts qu'elle savait y assister.

Et lorsque le perroquet arriva avec les dernières nouvelles de l'avancement de celui-ci... cette femme perdit connaissance. Son coeur s'arrêta, l'humiliation avait atteint son plus haut plafond, l'on ne pouvait faire subir pire supplice à cette future maman.


Mais son coeur se remit à battre, rapidement. Car elle portait la vie, et que cette vie la maintiendrait, elle.

Et soudain, un cri déchirant troubla le calme de cet endroit pourtant réputé pour l'apaisement qu'il savait procurer... *

Dulcina Fagney
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Posté le 09/01/2013 à 14:13:30 

7 janvier 1713, entrée du temple maya.

07/01 23:20:40 : Tu es banni de ta nation, tu deviens un paria, la vie va être dure...

Je viens de rendre mon bandeau espagnol. Je ne l'aurais gardé que quelques mois, à peine 6. Les espagnols n'ont pas été surpris : ils savaient que je partirai, un jour. Je ne suis jamais devenue une des leurs, en fait, je suis restée l'amie, anglaise.

Ces six derniers mois m'ont permis de réaliser que quand tout va mal... c'est "là bas" que je me suis toujours resourcée.

Bientôt un an... comment j'ai pu tenir une année? Je n'arrive pas à y croire... bon, il faut dire que les derniers mois auront été riches en émotions. Enfin riches... il en est de certaines dont j'aurais préféré me passer.

Comment tout a pu changer aussi radicalement? Comment j'ai pu tant changer?
Il faut croire que certains évènements nous forgent, bon gré, mal gré...

Certains de mes amis me manquent.
La complicité que j'avais avec Kristal... La chaleur de Nico lorsque nous parlions d'un passé qui nous avait tant rapprochés... mes journées passées avec Téquila... les visites d'Hubert, que je me suis promis de retrouver... et Noud...

Et ce sentiment de culpabilité, de honte, que je ressens à chaque fois que je pense à Nick. Le chagrin, aussi. De l'avoir abandonné, alors même qu'il a toujours été là, pour moi... son sourire à Alexis, l'autre jour, m'a bouleversée. Mes sentiments n'ont pas changé, non... c'est moi qui ait changé...

Il n'est plus qu'une chose qui me permettra de cesser de penser à tous ces gens que j'ai déçus, et plus ou moins perdus, malgré moi. Ou au contraire, de trouver les solutions pour réparer ce que j'ai fait.

Le retour aux sources...

En attendant, je garde les yeux rivés vers le haut de ces marches qui me surplombent.
Dulcina Fagney
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Posté le 04/02/2013 à 19:47:10 

4 février 1713, dans un endroit paisible... ou presque.

L'air frais... je me sens mieux depuis que j'ai quitté cette caverne. Tout cela, s'y retrouver comme par enchantement, après avoir constaté la disparition soudaine d'un prêtre satanique... non, ça ne m'avait pas plu.

Mais là, je suis enfin à l'air libre. A revoir le soleil, les oiseaux, le ciel.
Je ne suis pas seule. Des amis sont là. Ceux de mes amis qui ne se sont pas rendus au mariage de mon "ex-époux", puisqu'il faut l'appeler ainsi, maintenant. Je ne sais même pas s'il a fait le nécessaire pour annuler le nôtre... je n'ai pas eu le courage de le relancer à ce sujet, la dernière fois que je l'ai croisé.

Comble de l'ironie, mes deux meilleures amies, celles à qui j'ai tant confié, de mes doutes, de mes peines, mais aussi de mes joies... celles qui furent mes deux témoins lors de mon mariage avec Alejo, ce sont elles qui manquent à l'appel. Qui assistent aux festivités de la nouvelle vie de celui qui est parti, en me laissant seule avec notre enfant.

Mais c'est étrange... parce qu'aujourd'hui, je suis paisible. Enfin, peut-être que je m'y efforce. Ou peut-être simplement que c'est dans les yeux de mon fils que je puise cette sérénitude.
Alexis est là, répondant au moindre de mes sourires. M'enchantant de l'amour qui luit dans son regard. S'émerveillant à me regarder... tout simplement.

Aujourd'hui, celui qui l'a conçu sort définitivement de sa vie, de notre vie. Je regarde ma main gauche... normale. La trace de la malédiction a disparu.
Bien sûr, il reste des incertitudes. L'avenir est incertain, l'avenir ne me promet rien.
Mais l'avenir... je l'ai dans mes bras. Je sais que nous ne sommes plus seuls, lui et moi. Il me suffit de fermer les yeux pour voir le regard aimant d'un père, son père. Pour sentir sa main sur ma joue, tandis que de l'autre, il caresse les cheveux de notre enfant.


Oui... aujourd'hui, une nouvelle vie commence.
Plus rien ne me lie à Alejo, désormais. Son choix est fait. Et je sais désormais qu'il sera heureux, et ne viendra plus me hanter.
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