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Le Trésor du Temps-plié -1- 2  
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Turb, en cure de désintox
Turb, en cure de désintox
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09/08/2008
Posté le 29/05/2010 à 19:22:22. Dernière édition le 26/04/2024 à 17:14:09 



Quelque part dans Liberty,
à quelques coudées sous terre dans un dédale de couloirs plus ou moins effondrés, un triste sir au visage marqué par des décennies d’austérité s’exerce enfin à la tétanisation crispée de ses zygomatiques. Sir Excel, acariâtre chef comptable des PTT esquisse un sourire ! Au milieu des restes de ce qui devait être une bibliothèque privée, gît un meuble magnifiquement ciselé dans le bois rouge local. Malgré son pitoyable état de délabrement, ce secrétaire dégage une harmonie des proportions presque parfaite. Un tiroir grossièrement fracturé à l’instant révèle une lourde boite de métal souple, déformée par d’innombrables manipulations inexplicables. Le vieil homme repousse le couvercle de la boite en étain et en sort un épais ouvrage aux reliures étranges. Soufflant sur la poussière, il laisse apparaitre l’intense couleur jaune vif de la couverture.

Enfin ! Je l’ai trouvé !
L’anglais sert son poing malingre à en faire craquer toutes les phalanges.
Je vais enfin pouvoir me débarrasser de cette vieille raclure qui m’asservit depuis des lustres ! Cette erreur de la nature qui me pourrit l’existence depuis trop longtemps… Enfin pouvoir me libérer de ce maudit Van Solo !

Cette dernière phrase, presque criée, résonne bruyamment dans les galeries souterraines, provocant quelques fuites de terre poussiéreuse et de bois pourris de ci de là dans le plafond irrégulier.
Sir Excel lève un sourcil inquiet et hume l’air tel un chien aux abois.
Il repose le livre dans son lourd écrin et place le tout dans sa besace.

Vite ! Sortir d’ici au plus tôt, je ne vais pas me laisser bêtement piéger dans ce cercueil si prêt du but !

Avec une agilité surprenante, il enjambe les débris environnants et se rue vers la lointaine sortie, son féroce sourire s’effaçant doucement d’un visage peu habitué à une telle gymnastique…
Turb Van Solo
Turb Van Solo
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09/08/2008
Posté le 06/06/2010 à 15:40:45. Dernière édition le 26/04/2024 à 17:09:25 

Seul dans son confortable bureau des PTT, Turb se regarde dans un miroir. Ses cernes se sont effacées, le regard est plus pétillant,  son front est lisse, les poils de son torse se raréfient, ses cheveux ont retrouvé leur noir de jais… il a encore rajeuni !

Quel est donc ce sortilège qui l’éloigne chaque jour un peu plus d’un repos bien mérité, d’une mort naturelle qui le conduirait auprès de ses défunts amis et de sa femme tant regrettée ? Et jusqu’où ira cette cure de jouvence, va-t-il redevenir un enfant ?!

Il se rappelle très bien le jour de son arrivée sur cette île ; il n’était qu’un faible vieillard à moitié sénile, incapable de se défendre et un pied déjà dans la tombe. Et pourtant...
Et pourtant il était déjà plus « jeune » que quelques mois plus tôt, lorsque sur son lit de mourant il reçut cette étrange visite. Cette femme au visage fermé et aux yeux vides, cette femme qu’il accueillit comme la Faucheuse libératrice mais qui en décida tout autrement…

Turb Van Solo, dit-elle alors que ses lèvres ne bougeaient pas, tu m’as joué un bien vilain tour !
J’ignore comment tu as fait cela mais tu… tu fais machine arrière en quelque sorte ! Pas assez pour que je ne puisse t’emporter avec moi si je le désirais mais… tu as piqué ma curiosité. Aussi je vais te laisser à ton voyage à rebours, j’aimerais assez voir jusqu’où il te mènera, pour tout dire !
Comment ?! Tu oses protester ?!
Hum… tant d’autres seraient prêts à toutes les horreurs pour gagner cette chance unique et monsieur Van Solo fait la fine bouche. Hum… je vois, c’est ta femme bien sûr. Elle t’attend, évidemment, mais sur elle le temps n’a plus d’emprise, elle est dans un instant d’éternité, enfin tu comprendras quand ton tour viendra.
Si tu es si impatient que ça de la rejoindre, je vais te donner une chance de prendre en main ton destin. Il te faudra de nombreuses années pour y arriver et cela te laissera le loisir de bien y réfléchir, mais il existe un ouvrage dont les écrits sont une des clefs de la Grande Horloge. Trouve-le et tu y puiseras peut-être la force de me rejoindre auprès d’Elle. Cet Almanach du Temps est sur une petite île des Caraïbes nommée Liberty, dans un écrin de plomb argentifère, de bois, de pierre et de terre. Sa couleur est celle du soleil et son pouvoir ne se révèle que dans l’alternance et la patience.

Va, Turb Van Solo, va et amuse-moi de ton parcours terrestre.
Prends garde ! Que ta mort ne soit pas naturelle, et tu ne LA rejoindras jamais !
Rassure toi, tu es un jouet rare, la Mort ne se donne pas aussi facilement autour de cet ouvrage, il protège les iliens en quelque sorte. Une dernière chose : il est possible que l’Almanach ait été divisé en plusieurs tomes. Pas d’inquiétude, un seul suffira à te faire reprendre le cours normal des choses, si tu y tiens toujours à ce moment.

La Mort

Turb frissonne en se rappelant le rire qui s’ensuivit alors, il ne l’oubliera jamais.
Depuis cet épisode irréel qu'il n'était même pas sûr de ne pas avoir rêvé, il ne vivait que pour trouver ce livre et en décrypter les secrets. Il n'avait fondé les PTT que dans le seul but de parcourir cette île en long en large et en travers, que pas un centimètre carré ne lui échappe à lui ou à ses employés, involontaires outils de son égoïste et secret dessein...
Ca c'était avant. Avant qu'il ne se lie d'une amitié sincère pour nombre d'entre eux et... avant Marieke.

Aussi, quand Turb reçut enfin le perroquet de Sir Excel lui annonçant la découverte, ce ne fut pas la joie tant attendue qui le submergea, mais plutôt une pluie de remords et de questions. Et puis d'abord, pouvait-il vraiment faire confiance à Sir Excel ? Le comptable le détestait, il le savait. Il restait néanmoins le seul à partager son secret et Turb ne pouvait pas croire que l'anglais briserait le voeu qu'il lui fit faire il y a déjà si longtemps...
Turb Van Solo
Turb Van Solo
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09/08/2008
Posté le 18/06/2010 à 22:40:24. Dernière édition le 04/12/2020 à 10:52:29 

Contact deSir Excel 
Sujet :
Message :

Très cher Turb,

La piste trouvée dans le temple de la Déesse s'est finalement révélée fructueuse : j'ai mis la main sur un ouvrage qui correspond en tous points à la description que vous m'en aviez faite.
Oui, je confirme : je l'ai !

Je ne peux pas sortir au grand jour avec un tel trésor sur moi, je suis sans défense et je fais une cible aisée pour les pratiquants du Noble Art. Retrouvez-moi là où les contrebandiers se réunissaient avant l'arrivée du Glabre, je vous y attendrai chaque jour à l'heure du thé.

Venez seul, je n'ai confiance en personne sur cette île maudite ! Si je vois qui que ce soit d'autre, je détruirai ce tome, j'en meurs d'envie d'ailleurs, alors dépêchez-vous !
Je suis lié par ma promesse mais j'exige quelques 10 000 piastres à la livraison, juste de quoi me permettre de quitter enfin Liberty ! Estimez-vous heureux, ce livre en vaut beaucoup plus, je ressens son pouvoir même à travers l'étain, les journées sont beaucoup plus longues depuis que je le porte près de moi, c'est une hérésie !

Ne tardez pas, je ne supporterai pas ce fardeau bien longtemps.

Votre vieil ami,
Sir Mike Croftson Excel
Turb Van Solo
Turb Van Solo
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Posté le 01/07/2010 à 21:56:49 

10 000 piastres !?

C'était inatendu et à vrai dire malvenu : Turb croule sous les dettes et désespère pouvoir réunir un jour de quoi s'offrir une quelconque coquille de noix pour reprendre enfin la mer !
Mais la priorité reste l'Almanach, lui seul pourra donner de vrais réponses et ouvrir de nouveaux horizons plus vastes encore. Tant d'années qu'il le recherche désespérément, ce ne sont pas quelques milliers de piécettes qui l'arrêteront maintenant !
Aussi surprenant étant le revirement vénal du comptable pourtant asservi par sa promesse, Sir Excel n'a pas tort quand il dit que l'ouvrage en vaut considérablement plus.

Diable, mais comment faire !?
Comment réunir aussi rapidement une telle somme !?

Turb fait les 100 pas dans la pièce richement décorée, estimant malgré lui la valeur des différents éléments du mobilier. Son regard se pose enfin sur le tableau derrière lequel se cache le coffre-fort des PTT. Dans ce coffre se trouvent exactement 9 663 pièces d'or, il ne le sait que trop bien.
Cet argent n'est pas le sien, mais il lui revient de droit, essaie-t'il vainement de se convaincre...


Non, je ne peux pas faire ça, je ne peux pas léser ma propre entreprise et ses employés !

C'est alors qu'une idée lui vient : et si cet argent était volé ?
Les PTT ont souscrit une assurance, le coffre est homologué... les PTT seraient remboursés !
Reste à trouver un voleur "de confiance" pour faire le travail...


Hubert !
Hubert von Tach
Hubert von Tach
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Posté le 02/07/2010 à 00:34:51 

10 000 piastres !?

*C'était inattendu et à vrai dire plutôt bienvenu : Hubert croule sous les dettes depuis qu'il a prêté une vingtaine de milliers de florins au patron des PTT, alors une aubaine comme celle-là, il ne va pas la laisser. La surprise passée, il survole à nouveau la lettre.*


Qu'est-ce qu'il dit, ensuite ? Sir Excel -jamais apprécié cet Anglais-... vol -ça devrait être dans mes cordes-... coffre des PTT -doit être bien rempli-...


*Un déclic peut presque se faire entendre dans le cerveau du trentenaire. Quelques mots qui ne devraient jamais se trouver dans une même phrases ont finalement décidé de se réconcilier entre eux. Il décide alors d'arrêter la lecture diagonale pour réellement s'intéresser au contenu du message.*


Qu-QUOI ?! Turb veut que je prépare le casse de son entreprise. Il me prend pour qui, celui-là ? J'ai des principes. Jamais je ne... Et pourquoi me fait-il un tel cadeau ? D'un autre côté, ce serait malpoli de refuser.


*Le sourire malicieux qu'on lui connait si bien se dessine sur le visage d'Hubert. Ce ne serait pas vraiment trahir les PTT, si c'est leur patron qui demande. Et puis ils ne perdront rien; après tout l'assurance était là pour ça.Hubert s'empare d'un parchemin, d'une plume et rédige ces simples mots :*



Cher Turb,

Où ? Quand ? Pourquoi ?

Amicalement,
Hubert.



*Il envoie ensuite son pigeon porter le message à son destinataire, attrape une cape dont il se recouvre, capuche comprise, et sors à la recherche de renseignements et d'exercices.

L'escroc démarre par quelques petites rapines : il a un coffre-fort à percer et ses doigts n'ont guère eu l'occasion de s'entraîner ces derniers temps.

Les renseignement viendraient après. Il avait peut-être barré son "Pourquoi ?", mais c'est surtout parce qu'il savait que Turb ne lui répondrait pas. Les indics parleront à sa place.

Il est temps de reprendre du service. Pour la bonne cause.*
Turb Van Solo
Turb Van Solo
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09/08/2008
Posté le 11/07/2010 à 14:37:43 

Turb reçut la réponse d'Hubert sans surprise mais avec un petit sourire triste.

Sacré Hubert, il ne me demande même pas pourquoi !

Un petit pincement au coeur en pensant à tous ces formidables corsaires qui lui vouent une amitié sans faille, la méritait-il réellement ?

Trève de rêverie, le temps est à l'action !
Le chef des PTT ressort un dessin qu'il avait fait de son bâtiment Ulungenois et griffone à la hâte quelques consignes essentielles pour le voleur. Il ne fallait pas non plus trop lui mâcher le travail pour que le cambriolage soit reconnu comme tel par les assurances.


L'encre rouge pour l'infiltration, la bleue pour la sortie, un mélange des deux encres pour la sortie de secours.... moui ! L'écriture est grossière pour qu'on ne puisse pas l'identifier au cas où... Ce n'est pas très lisible mais ça ira !

Oh! J'oubliais !

Il ajoute trois petits mots au dos du dessin : "Dans 2 jours"

Turb enroule délicatement le parchemin à la patte de son fidèle perroquet enturbané, arborant de magnifiques plumes fraîchement repoussées après la petite friction de Marieke. 

Tiens mon beau, emmène ça à Hubert. Et ne te trompe pas hein, ça ne serait pas le moment !
Hu-bert.
Hubert Von Tach !

Hubert von Tach
Hubert von Tach
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Posté le 16/07/2010 à 02:37:20 

À son réveil, Hubert eu le plaisir de voir un perroquet se pavaner devant lui, fier de son tout récent plumage. L'oiseau avait l'air de vouloir dire « T'as vu mes plumes ? Celles-là, je peux t'assurer que c'est pas l'autre pintade qui va me les arracher. Bon, tu le prends ton message ? J'ai pas toute la journée moi; une petite poulette m'attend. Gggggghhhh... »; mais peut-être était-ce juste l'imagination un peu trop fertile d'un von Tach encore à moitié endormi.
Il n'empêche que ce message fit son effet, et le dormeur s'empressa d'arracher la lettre des pattes du volatile.

Sur le parchemin était représenté un plan des locaux des PTT, dessiné par Turb, et complété de petites annotations. Bref, tout ce qu'il y avait de plus inutile, puisque le futur cambrioleur avait l'habitude de passer ses après-midi chez les Perroquets de Transport -soit dit en passant, le meilleur service de livraison de tout l'archipel. Rapide, sûre, efficace, et tout cela pour à peine quelques sous. L'essayer, c'est l'adopter-. Mais bon, cela prouvait au moins la détermination du patron. Et puis le schéma avait réussi à faire rire Hubert : pourquoi se casser la tête (et sûrement au sens propre) à passer par la cheminée, quand il suffisait d'entrer par la grande porte et se laisser enfermer dans la maison de guilde lors du couvre-feu. C'était du Turb tout craché.


Deux jours, une reconnaissance du terrain et quelques rapines plus tard


Ça y est, le grand jour est arrivé. Hubert va enfin mettre la main sur ce foutu coffre. Depuis le temps qu'il le tentait, avec ses 10'000 florins bien au chaud à l'intérieur... Et puis si ça pouvait aider un ami, c'était tout bénéf' !

Les appartements des Pestes se trouvant juste à côté de ceux des PTT, le Hollandais n'avait pas vraiment besoin d'excuse pour squatter les bureaux de l'entreprise : simple petite visite de courtoisie entre voisins. « Faudrait que je les invite à dîner un de ces jours. Ce sont toujours les mêmes qui reçoivent, faut bien leur rendre la pareille. Les bons rapports entre voisins passent par de petits gestes comme ceux-là. Un erwtensoep, tiens ! En voilà une bonne idée. », pensa distraitement notre voleur plein de savoir-vivre en se rendant chez van Solo & Cie.

Hubert est maintenant sur les lieux de son casse. Des discussions toutes plus intéressantes les unes que les autres (comme seuls les Bataves peuvent avoir suite à leur exposition prolongée aux herbes en tout genre) laissent filer les heures, pour finalement atteindre celle de l'extinction des feux. Hubert avait officiellement quitté la demeure avec la première vague de départs, accompagné d'un clin d’œil bien appuyé de Turb, dont la finesse n'était pas le maître mot. Il était en réalité caché derrière les caisses, près de l'entrée, à attendre que les derniers présents s'en aillent, sous la pluie de coups de botte au derrière distribués par un van Solo désireux de se coucher.

Sitôt le porte fermée, l'Arsène Lupin rabattit sa capuche sur son visage et se dirigea derechef vers le tableau, non plus pour l'observer, mais pour vider le coffre qu'il cache. Un sac rempli d'or en main, Hubert se permit de perdre un peu de temps à renverser tables et tonneaux afin d'accroître le réalisme de la scène : il n'était pas censé connaître l'emplacement de la fortune des PTT, et l'assurance ne serait pas dupe s'il ne fignolait pas le travail.

La nuit était déjà bien entamée, et le voleur se trouvait encore dans les locaux...



Une représentation d'Hubert en pleine préparation
Amster Van Runik
Amster Van Runik
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Posté le 16/07/2010 à 14:08:39 

Amster, la tête dans le c... pas tout à fait étanche, se lève pour aller se soulager. Et oui, l'homme qu'on appelle affectueusement "boule de poil", non pas pour sa toison, car il est imberbe, mais bien à cause de son prénom, squatte les bureaux la nuit pour dormir, la paye de medecin n'etant pas assez importante pour se permettre un autre logement.

C'est en remontant les escaliers pour se recoucher qu'il entend le leger rafus d'Hubert.

Il passe la tête par dans le bureau de Turb pour voir le voleur affairé autour d'un beau désordre. Et donc, ne réalisant rien car toujours pas très réveillé, il interpelle "l'intrus"...

Hubert? Qu'es-ce que tu fais là? Pas assez de ménage chez les pestes? Tu le fais ici aussi?
Hubert von Tach
Hubert von Tach
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Posté le 20/07/2010 à 15:18:39 

*Hubert était joyeusement en train de tout renverser sur son passage, en essayant quand même de ne pas casser les fauteuils et tables dont il serait le premier à profiter lorsque tout serait rangé. Le cambrioleur s'en donnait à cœur joie : ce que ça pouvait être jouissif de ne pas ranger pour une fois, mais de se placer du côté des bordéliques. Il comprenait maintenant mieux la charge de travail considérable qu'il devait aux Pestes -C'est pas que vous êtes désordonnées, les filles, mais quand même un peu, si...-.
Hubert ne voyait pas le temps passer et commis donc une des plus graves erreurs de sa carrière de cambrioleur : se faire surprendre par un habitant des lieux-cibles.

Vint l'heure des constats, qui fusèrent dans la tête du von Tach comme mousse dans la bedaine d'un van Solo. Oui la capuche était une bonne idée; se cacher le visage suffit, en règle générale, à éviter d'être reconnu (et en plus, il trouvait ça assez classe, il faut l'avouer. Un voleur sans capuche, c'est un peu comme un Turb sans... euh... comme un Turb quoi : c'est laid, c'est pas discret, ça fait un peu tâche dans le décor. Bref, on l'accepte faute de mieux, mais on serait ravi de trouver de quoi le remplacer.); cependant, la capuche n'était pas des plus utile pour se cacher d'un ami qui avait l'habitude de la voir tous les jours. La prochaine fois, il faudrait prendre plus de précautions.


Après le temps des constats, ce furent les interrogations qui assaillirent Hub' : mais que faisait Runik dans les locaux des PTT à cette heure-ci ? Ç'avait pourtant été l'un des premiers à partir se coucher. À moins que Turb lui ait aussi demandé de s'occuper du coffre ? Non; ça ne collait pas. Boule-de-poils n'était pas assez réveillé pour ça, et même si ç'avait été le cas, l'archéologue aurait certainement refusé, droit comme il était -sauf avec les femmes, mais c'est une autre histoire-.
Alors pourquoi était-il ici ? Se doutait-il qu'un cambriolage aurait lieu ? Était-il payé à surveiller l'entreprise la nuit ?
Tilt ! Hubert venait de trouver sa porte de sortie.

Amster n'était heureusement pas encore totalement éveillé, et il ne remarquerait certainement pas que l'histoire ne collait pas totalement. Autant en profiter. Simulant un ton à la fois énervé et affolé :*


Tu l'as vu ? Où est-il passé ? Je n'ai pas réussi à l'attraper. Turb m'avait pourtant demandé de garder un oeil sur le coffre. Rahhhh ! Cours le chercher ! Vite ! C'est urgent.


*Le masseur se précipita au dehors, laissant ainsi à Hubert le temps de peaufiner son histoire (sans trop en faire : les mensonges les moins long étaient les plus courts meilleurs) et de jeter le sac d'or dans le tas de fumier, au dehors. Il serait libre d'aller le cherche le lendemain, à la première heure, quand les choses se seraient calmées.*
Amster Van Runik
Amster Van Runik
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Posté le 20/07/2010 à 15:26:49 

*Court dans les couloirs en beuglant à tout va, si fort qu'on pourrais l'entendre de Port-Louis.*

TUURB! TUUUUUUURB! TUUUUUUUURRRRRB! Hubert a surpris un voleeuuuur! Le coffre est viiiiide!
Turb Van Solo
Turb Van Solo
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Posté le 21/07/2010 à 18:23:14 

Turb, qui n'arrivait évidemment pas à dormir, sortit aussitôt de la cave sa chambre aux cris d'alarme.

Hein quoi !? Un voleur !!? Non Runik, surtout ne tire pas!! Hein!? Hubert l'a surpris !?
...
Hum, oh ce brave Hubert, il n'a pas été blessé au moins hein !?

Son visage exprimait une réelle inquiétude, mais pas pour la santé de son ami qu'il savait sauf.
Il se précipite dans son bureau pour y découvrir une salle ravagée et un Hubert tout penaud.


Hubert !
Tu n'as rien ?!
Tu n'as rien ?? Répète l'ex alcoolique en désignant l'emplacement du coffre grand ouvert et visiblement vide vers lequel Turb bondit maintenant.

Mon or !! Haem... Notre or !!
"Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu'est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver? Où courir? Où ne pas courir? N'est-il point là ? N'est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin. (Il se prend lui-même le bras.) Ah  ! c'est moi."*

Va pour s'effondrer dans son fauteuil, malheureusement renversé, et tombe cul par dessus tête.
Reste au sol en gémissant.


Mon or... Où est-il ? Hubert, raconte-moi. Que s'est-il passé ? Jetant des coups d'oeil inquiets vers Runik.


*Extrait de l'Avare de Molière
Amster Van Runik
Amster Van Runik
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Posté le 22/07/2010 à 11:44:04 

*prend la parole avant qu'Hubert ne le fasse*

Hubert est un Héros! Il a fait fuir les voleurs! Tout une bande, ils étaient UN! A peine s'étaient ils enfuient qu'il cherchait déja des indices sur les lieux du crime, tel le légendaire inspecteur Hollando-Ecossais Nikki Laärsson, pour retrouver les coupables et leur butin!

*Regarde le voleur droit dans les yeux, bien réveillé et plein d'admiration.*

Hubert! Dans mes bras! Je ne te savais pas si courageux! Affronter une horde de voleurs, quel exploit! Les pestes vont te vénérer désormais! A toi les femmes et la gloire!
Hubert von Tach
Hubert von Tach
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Posté le 25/07/2010 à 02:37:34 

*Hubert, gêné, repoussa doucement Amster. Il était quand même soulagé : son trop honnête ami ne jouait certainement pas la comédie. S'il disait le prendre pour un héros, c'est qu'il y croyait vraiment. Ça donnerait un peu plus de poids à son discours, préparé durant les quelques minutes séparant le départ de l'archéologue de son retour avec certains des membres de la guilde.
Le cambrioleur, maintenant libre de l'étreinte du hamster admiratif, toussota afin d'imposer le silence, s'approcha du chef des PTT, lui posa une main sur l'épaule et parla d'une voix calme et mesurée, en regardant son complice droit dans les yeux :*

Turb, tu connaissais mes petites manies nocturnes et avais décidé de me remettre sur le droit chemin en me demandant de veiller sur votre or. *discret clin d’œil* Je t'ai écouté, et depuis quelques semaines, voire quelques mois, rares sont ceux qui peuvent se plaindre de mes mains baladeuses *clin d’œil amusé*. Je pensais que la surveillance sous laquelle j'avais placé les bureaux suffirait à assurer ton rêve, celui de créer une entreprise riche, florissante, qui pourrait chaque mois puiser sur ses bénéfices pour payer ses employés. *clin d’œil du gars qui doute* *clin d’œil incitant au silence*

[Note de l'auteur : à partir de maintenant, les clins d'oeil relativement peu utiles au développement de l'histoire mais qui m'auront au moins fait gagné une ligne vous seront épargnés]

Un brigand en a malheureusement voulu autrement, et a profité d'une diversion rondement menée dont je te passerais les détails -"En partie parce que je ne les ai pas encore inventé", songea-t-il- pour s'introduire dans vos locaux, les saccager, et s'emparer du trésor.J'ai réussi à arriver à temps et suis parvenu à le rattraper alors qu'il tentait de fuir en remontant le conduit de la cheminée. Un difficile combat s'en est suivi. J'ai lutté puis abandonné quand je me suis aperçu que mon adversaire était une femme. Mes foutus principes... Je suis resté stupéfait et déboussolé si longtemps que ça ne peut pas être vrai... Elle en a profité...
Elle *il cracha ce dernier mot comme du venin* en a profité pour s'enfuir. J'aurais voulu la suivre, rapporter l'or, mais une vieille blessure m'en a empêché.

*Hubert dévoile alors sa cuisse ensanglantée, réouverte à l'endroit où le crochet de Turb s'était enfoncé, quelques semaines auparavant. Le Hollandais savait bien qu'il entendrait à nouveau parler de cette blessure un jour, mais il n'aurait jamais pensé être forcé de se planter lui-même une lame dedans afin de donner un peu plus de consistance à son mensonge. Quiconque le connaissait -lui le premier- ne l'aurait jamais cru capable d'une telle marque de masochisme; mais que ne ferait-on pas pour 10'000 po ?*

C'est au moment où elle se jetait pas la fenêtre derrière ton bureau, qu'Amster est arrivé. Je n'ai rien pu faire pour sauver l'argent. Je suis désolé... Je suis responsable de la perte de ton rêve. Blâme-moi. Si j'avais eu le courage...

*
Le manipulateur baisse alors la tête, et parvient à se faire pleurer. Les quelques larmes de crocodile qui coulent de ses yeux devraient suffire à achever son récit. Il ajoute quand même, plus par amour du théâtre que par réelle nécessité :*

Beaucoup d'hommes le disent mais peu d'entre eux peuvent l'affirmer : l'âme de cette femme a été créée en enfer.

C'est pour ça qu'aujourd'hui, je suis fatigué... *soupir* C'est pour ça qu'aujourd'hui je voudrais crier... *un temps, puis un murmure :* Je ne suis pas un héros. Mes faux pas me collent à la peau.

*Tournant la tête vers son fan, il hausse le ton, montrant qu'il assume ses faiblesses*

Non Amster, je ne suis pas un héros !



[Note de l'auteur : oui, mes références culturelles sont moins bonnes que celles de Turb. Oui, elles sont bien plus mal introduites. Et alors ? Essayez de placer du Led Zep et du Balavoine dans un RP à 2h30 du mat' et après on en reparlera ^^
Turb Van Solo
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Posté le 03/10/2010 à 09:52:39 

Près de la Grotte des Affaires, peu avant l'heure du thé, 2 jours plus tard

Turb est nerveux, ce n'est pas dans ses habitudes de déambuler sur Liberty la bourse remplie d'or. Il arrive cependant sans encombre jusqu'à la corniche où quelques brigands apprennent à leurs dépens pourquoi ce grand gaillard à casquette est aussi surnommé "Lame des PTT". Une denière leçon assimilée juste avant que leurs têtes ne roulent sur la roche.

Ce "petit exercice" détend l'hollandais, il semble maintenant à l'abri des pratiquants du Noble Art dont les mains expertes ont la facheuse tendance à lui soustraire ses biens les plus précieux sans qu'il ne s'apperçoive de rien. Un doute l'assaile, son coeur manque un battement ! Ouf... la bourse est toujours à sa place, et toujours aussi gorgée de métal trébuchant.

Il franchit l'étroit surplomb de pierre et s'engouffre dans la grotte dite "des affaires" en se remémorant une fois de plus le message de Sir Excel : "Retrouvez-moi là où les contrebandiers se réunissaient avant l'arrivée du Glabre". Ce doit être ici. Comment le comptable des PTT connaissait ce lieux clandestin était une question intéressante mais l'esprit de Turb est trop accaparé par le Livre pour raisonner avec lucidité, et prudence...



Il se redresse dans l'oscurité du seuil, accordant quelques secondes de dilatation à ses pupilles avides de lumière.

La lumière ne vient pas.
A sa place un bruit sourd et pourtant lourd, un frisson qui part de la nuque et dévale la colonne vertébrale. Les jambes qui se dérobent, un corps qui s'affale sans grâce.

Turb sombre dans l'inconscience, seul, loin de tout. A la mercie de celui qu'il pensait être son ami. Il réalise trop tard à quel point il se trompait, depuis tout ce temps.
Turb Van Solo
Turb Van Solo
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Posté le 12/10/2010 à 14:15:32 

Un sceau d'eau croupie lui fouette le visage et le réveille instantanément.
Plus que l'odeur immonde du liquide insalubre ou plus que la douloureuse bosse sur son crâne, c'est son épaule gauche qui capte désagréablement son attention.
Il tente de remuer son bras et est immédiatement transpercé d'une violente douleur qui lui arrache un cri rauque.
Maintenant totalement réveillé, il prend la pleine mesure de sa mauvaise posture : main droite attachée derrière le dos à ses jambes repliées, le corps suspendu au plafond par son propre crochet, il est incapable de bouger sans risquer de se déchirer simplement l'épaule gauche.


Bon... j'ai connu mieux comme jeu sexuel.
Dit-il à l'attention de son bourreau silencieusement posté à quelques pas derrière lui.

Tu ne crois pas si bien dire, Van Solo. Répond calmement Sir Excel.
Turb Van Solo
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Posté le 17/10/2010 à 10:14:09 

-Tu ne crois pas si bien dire, Van Solo.

Turb réalise qu’il est nu. Il n’aime pas la tournure que prennent les événements, mais alors pas du tout.

- Heu… Sir Excel ? Vous avez toute votre tête ? Vous n’auriez pas un peu trop forcé sur les infusions là ?
- Toujours à faire le malin Van Solo, tu te crois tellement supérieur du haut de tes 116 ans !
- 117…
- La ferme ! Tu es une monstruosité, une erreur de la nature ! Une erreur que je compte bien réparer !
- En me faisant subir tes perversités ?
- Imbécile ! L’allusion sexuelle n’a rien a voir avec toi mais avec ta… position. L’une des préférées de mes parents pour leurs petits jeux privés. Ils ne manquaient pas d’imagination.
- Ni de pédagogie apparemm… *coup de bâton dans les côtes* AOUCH !!
- Ferme donc ta grande gueule et tout le monde s’en portera mieux !

*Pour une fois, Turb semble d’accord et ravale ses injures. Le balancement infligé par le choc lui vrille l’épaule à chaque sinuosité*

- Des années que tu me tiens par ce foutu serment, des années que je suis ton esclave…
- Mon employé ! Je t’ai toujours traité avec… *Autre coup de baton, directement sur l’épaule torturée. L’effet est des plus efficaces.*
- Silence j’ai dit !! Tu m’as asservi, il n’y a pas d’autre mot ! Tu m’as privé de ma liberté, de la possibilité d’une vie de famille simple et honnête, d’une carrière qui s’annonçait brillante, de tout ce à quoi j’aspirais ! Tout ça pour servir tes desseins blasphématoires !! Tu aurais été plus humain en me laissant crever sur place en ce jour maudit de notre rencontre !

*Sir Excel se tenait maintenant face à Turb, entièrement nu lui aussi,  bouillant de rage, une main crispée sur une buchette de palétuvier et l’autre sur un petit livre rayonnant étrangement d’une lumière jaune surnaturelle.*

- L’Almanach ! Tu l’as vraiment trouvé ! Ne put s’empêcher de s’écrier le prisonnier.
- Oui, bien sûr ! Sinon comment me serais-je enfin libéré de ma parole ?
- Mais ? Mais alors pourquoi tout ceci ? Tu es maintenant libre, avec suffisamment d’or pour un nouveau départ.
- Suffisamment d’or, peut-être, mais suffisamment d’années devant moi pour rattraper le temps perdu, sûrement pas ! Du moins, pas encore… Ajouta-t-il avec un sourire malsain. Tu as tardé à venir chercher le livre, Van Solo, les journées passées à t’attendre en le feuilletant ont été très instructives. Notamment le passage concernant les êtres à la longévité anormale ; le chapitre décrivant le rituel de leur sacrifice et ses effets sur leur bourreau est des plus intéressants !

*C’est à cet instant précis que Turb prend conscience du pentacle tracé sur le sol à quelques centimètres juste sous ses genoux, de l’odeur d’encens mêlée à celle plus rance de quelque animal fraîchement dépecé, et de la garde d’un sabre émergeant du brasier crépitant non loin. Sir Excel y jète d’ailleurs sa buche avant d’ouvrir le livre jaune à la page marquée par ses soins. Avant de commencer son incantation, il lance un dernier regard avide et rongé par la folie vers sa victime.*

- Tu vas me rendre ce que tu m’as pris Van Solo : ma jeunesse !
Turb Van Solo
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Posté le 01/11/2010 à 06:08:10 

Une monté d'adrénaline due à un mélange de peur et de rage fait provisoirement oublier toute douleur à Turb qui soulève son corps de quelques centimètres à la seule force de son bras gauche ankylosé. Il détend alors son membre estropié comme pour frapper le plafond et recule vivement son crochet vers l'arrière.
Le craquement de son genou sur le sol lui confirme que sa manœuvre de décrochage a fonctionné.

Sir Excel fait un bond en arrière de surprise, puis se rue sur le sabre dépassant des flammes.
Il faut faire vite !
Turb cherche les cordes dans son dos de la pointe aveugle de sa prothèse et se plante le crochet dans le pied à plusieurs reprise avant de sentir une bonne prise sur les liens.
Il tire de toute ses forces en grimaçant de douleur, la corde cède, ses jambes se détendent et il se redresse tant bien que mal.
L'anglais est déjà près de l'arme. Il la retire des braises d'un geste vif... et la relâche encore plus vivement dans une odeur de chair brulée.
L'imbécile, il pensait chauffer la lame sans réaliser que la chaleur se transmettrait à la garde métallique, ce bureaucrate !

Le comptable n'est peut-être pas un expert en physique mais il comprend immédiatement que la lutte est perdue d'avance sans arme, nu, chétif, une main hors d'usage, face à un combattant aguerri au terrible crochet ensanglanté. Ni une ni deux, il jette le Livre dans les flammes et se précipite vers la sortie
.

Nooooon !!!

Le chef des PTT oublie instantanément sa soif de vengeance et plonge sur le livre, le retirant du brasier à la hâte.
Il souffle dessus par réflexe mais l'ouvrage n'est pas en flammes, aucune trace de brulure, il n'est même pas chaud.



Le Livre.
L'Almanach Jaune du Temps.
C'est bien lui, il le tient enfin dans sa main.
Il sent son pouvoir sans encore le comprendre.
Le livre le reconnaît lui aussi, il le sent, il le sait. Comme s'ils venaient tous deux du même endroit.
Turb réalise le silence total qui l'entoure, il jette un oeil sur le feu. les flammes sont immobiles.

Le temps semble suspendu
Turb Van Solo
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Posté le 02/11/2010 à 12:47:45 

Turb reste figé lui aussi, comme tout le reste à vrai dire, à la différence qu’il n’en tient qu’à lui de bouger. Le spectacle de ces flammes immobiles est quelque chose d’étrange et fascinant, irréel.
Il sort enfin de sa torpeur contemplative et se risque à passer vivement la main dans les flammes. Celles-ci sont chaudes et se déforment furtivement sous les doigts. Turb retente l’expérience un peu plus lentement ;  même chose si ce n’est que ça brule un peu.
Incroyable ! Voici donc le formidable pouvoir de l’Almanach !

Turb feuillette maintenant l’ouvrage avec le plus grand intérêt. Arrivé à la page marquée par Sir Excel il grimace d’horreur devant les descriptions du sort que lui réservait le comptable et ne doute pas de la convoitise que cette magie pourrait encore susciter. Il arrache les pages maudites et ce faisant la vie reprend autour de lui : le feu recommence à crépiter, il entend de nouveau le ressac à l’extérieur ainsi que les pas précipités d’un homme en fuite.
Enfer ! A t’il brisé la magie du livre !? Il jette quand même les pages arrachées dans le brasero pour constater une fois de plus que l’Almanach est ignifuge.


Nom d’un goulot fendu
, tout va de travers !

Le temps se suspend à nouveau et Turb croit deviner que le fait d’arracher ces pages a provisoirement affaibli la magie. Les flammes sont une fois de plus immobiles, les quelques pages indemnes semblant les narguer ainsi que l’hollandais. Celui-ci les reprend, les déchire en petits morceaux et… les mange avec un peu de rhum pour faire descendre.

Bon ! Cha, ch’est fait !

S’ensuit une longue lecture puis de nombreux essais. Turb sait maintenant pourquoi le temps s’arrête quand il tient le livre en main et pourquoi cela ne se produisait pas avec Sir Excel. Plus important : il croit enfin savoir comment stopper le processus de rajeunissement, comment recouvrer une vie et une mort naturelles !
Enfin !

Mais avant de tenter l’expérience sans retour...
pourquoi ne pas profiter un peu de ce monde figé ?!
Turb s’habille à la hâte, garde l’ouvrage en main et sort de la grotte.
Il se retrouve alors devant le tableau géant d’une mer figée, de mouettes suspendues et d’une statue de Sir Excel nu dans la posture grotesque d’une course aussi désordonnée qu’inachevée.


Wow ! Fantastique !
Hé hé, je sens que je vais bien m’amuser là !
Turb Van Solo
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Posté le 08/12/2010 à 05:44:35 

Turb s'approche de Sir Excel et regarde le visage de cet homme qui l'a accompagné tant d'années. Ce visage est maintenant figé dans une expression de terreur qui aurait pu être burlesque si elle ne semblait pas aussi totale. Le chef des PTT regarde son comptable sans haine ni même rancune, juste de la pitié. Il soupire un bon coup puis dépose ses vêtements dans les bras de l'anglais. Il y dépose aussi la lourde bourse de 10 000 pièces d'or, Sir Excel avait rempli sa part du marché après tout, et il valait mieux le savoir loin de Liberty que rodant dans les environs.

Dans ce paysage inanimé, Turb se dirige vers Port-Louis d'un pas décidé. Il croise quelques "statues" de corsaires sur sa route et s'amuse parfois à leur jouer un petit tour ou à leur déposer un petit cadeau au passage, souriant en imaginant leur surprise au "réveil".
Maintenant dans la forêt côtière, il y aperçoit un bandeau noir. Son premier réflexe est de porter la main vers son sabre, mais le poids de l'almanach le ramène bien vite à cette surprenante réalité dans laquelle il semble hors d'atteinte, hors de tout danger.
S'approchant du pirate il reconnaît cette vieille barrique de Miltiades, appuyé sur sa canne comme sur une troisième jambe. Il semble penché en avant, comme scrutant l'orée, sans doute à la recherche d'une victime à persécuter. Turb n'y résiste pas et déplace la canne dans une position défiant toutes les lois de la gravité, il imagine déjà le bruit de la chute du vieux moine quand il stoppera la magie du livre. Ha ha ! Il regrette juste de ne pas pouvoir rester pour admirer le spectacle !

En vue de Port-Louis, Turb croise de nombreux français et se laisse aller à de petites canailleries sans conséquences. Il est dans une excellente humeur.
Il s'autorise un petit larcin désaltérant au comptoir des habitués, soulageant sa conscience en décrétant que leurs tarifs habituels sont de l'extorsion pure et simple. Il soulage ensuite sa vessie sur la robe d'un Klétorius en plein prélèvement pour ses bonnes œuvres.

Turb ne fait que traverser Port-Louis, sa destination n'est autre qu'Ulungen, la maison des Pestes pour être précis...

Marieke
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Posté le 08/12/2010 à 13:08:48 

* Marieke soupire à la fenêtre avant de retourner à son lit, les filles se diputait encore en bas avec un Hubert qui essayait de remettre de l'ordre. Elle avait presque pitié pour lui, être le centre pertpétuel de l'attention de ces dames sans jamais pouvoir en attraper une...

La jeune femme se calat contre son oreillet et tenta de de continuer sa lecture mais le bruit était infernal...
Ho moins chez les PTT cela avait été plus tranquil. Parfois même trop... Turb... Où pouvait bien être Turb à cet instant ? Cela faisait un moment qu'elle ne l'avait vu. Il était parfois un peu trop intrépide pour elle.
Elle sourit et posa son livre en rêvant doucement. *
Turb Van Solo
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Posté le 10/12/2010 à 12:33:47 

La route jusqu'à Ulungen fut rapide, personne, pas un animal sauvage pour le perturber, juste une succession de statues plus ou moins amusantes.
Turb a bien marché pendant des heures, mais le soleil n'a pas quitté son horizon oriental d'un pouce... fascinant !
Il entre dans la ville silencieuse un peu assoiffé et affamé et arrache une bouteille de la main de Cornelis, la vide d'un trait et la remet en place, le goulot proche de la bouche avide de son ami. Hahaha ! Il va faire une de ces têtes !

La maison des Pestes, enfin.

Une pensée paradoxale lui traverse fugitivement l'esprit : si quelqu'un devait vivre ces longues journées régulièrement, il vieillirait plus vite que les autres au fil des ans... mais lui rajeunirait sans doute encore plus ! Arf. Il secoue la tête et se concentre maintenant sur la recherche de Marieke.

Tiens ? Amster est dans la cuisine, il vient apparemment de se faire un énorme sandwich bien appétissant. Hé hé hé, ni une ni deux, MIAM !

Hummmm, délicieux, Ruunik fait très bien les sandwichs, faudra penser à lui en demander à l'occasion. Turb referme les doigts de son archéologue d'ami sur le malheureux petit bout de pain restant, poussant le vice jusqu'à placer une rondelle de tomate dans la bouche d'Amster pour achever de le convaincre de son geste gargantuesque. Hop !

C'est l'estomac rassasié et l'humeur plus facétieuse que jamais que Turb arrive dans la pièce principale. Nokomis y est en pleine séance d'entrainement de tir à l'arc sous le regard méfiant d'un Hubert apparemment en plein essayage de casquettes non loin de la cible. Le chef des PTT s'approche de la flèche et jauge sa trajectoire d'un oeil admiratif.




Fiouuuuu ! La gamine sait y faire !!
Joliiiiii !

...

Hé hé hé !

Un petit changement de trajectoire et une casquette trouée plus tard, Turb contemple Hubert avec satisfaction : il ne sera pas blessé et il n'y a personne derrière lui.

Ha ha ha ! Je parie qu'il va passer du blanc livide au rouge écarlate de colère !



Bon, trêve de plaisanteries, où est donc Marieke ?

Le guerrier monte vers l'étage, en direction des chambres. Son pouls s'accélère et le temps semble plus figé que jamais...
Turb Van Solo
Turb Van Solo
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Posté le 12/12/2010 à 08:01:20 

Turb arrive sur le palier de l’étage et se dirige vers la porte de la chambre de Marieke. Il toque à celle-ci par reflexe, puis, se rendant compte de l’inanité de son geste, pose la main sur la poignée.
Un moment d’hésitation…
Pénétrer l’intimité de sa belle sans y avoir été invité lui pose un cas de conscience. Dieu sait ce qu’elle peut être en train de faire seule, enfin se croyant seule, dans sa chambre.
La tentation d’ouvrir la porte et de profiter du spectacle quel qu’il soit est grande ; trouver Marieke étendue nue sur son lit ne serait pas la dernière chose qu’il souhaite contempler de son vivant !
Mais pas à son insu…
Il la respecte trop pour ça, elle et ses principes, sa morale, sa vertu… elle, dans sa globalité.

Il ouvre sa besace et y glisse l’almanach. Un hurlement venant du rez-de-chaussée lui confirme que le temps vient de reprendre son cours. S’en suit un vacarme du tonnerre qui a du alerter Marieke. La rousse ouvre la porte vivement et pousse un adorable petit cri de surprise en se retrouvant face à face avec l’hollandais.


T… Turb ?! Que fiches-tu là planté devant ma porte, tu m’espionnes maintenant ?! Et qu’est-ce que c’est que ce vacarme ?!

Hum, oui bonjour Marieke. Moi aussi je suis content de te voir.
Haem… heu…
Marieke, je dois te parler. Maintenant. C’est important.

Il la pousse gentiment mais fermement vers l’intérieur et referme la porte derrière eux.
Turb, fringant
Turb, fringant
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Posté le 30/12/2010 à 06:37:45 

Turb lui raconte alors son incroyable histoire, toute son histoire, jusque dans les moindres détails pas toujours glorieux.
Comme il a involontairement échappé à la Faucheuse.
Comme il a passé ces dernières années à rajeunir malgré lui.
Comme il a cherché un moyen de mettre fin à tout ça.
Comme il a finalement trouvé ce moyen.

Il lui montre le livre, lui démontre son pouvoir, essaye de la convaincre qu'il n'est pas fou.
Elle semble refuser de le croire, de voir cette vérité qui lui déplaît tant.
Turb comprend son blocage et décide de mettre les deux pieds dans le plat.


Marieke, tout ça c'était avant toi.
Avant de te connaître, enfin... d'apprendre à te connaître.
Avant de t'aimer et d'apprendre à t'aimer.
Avant de reprendre goût à la vie, cette nouvelle vie, cette nouvelle jeunesse et... ce nouvel amour.

Marieke... pour toi je veux bien renoncer à tout ça, faire une croix sur mon passé, allez de l'avant... avec toi.
Je vais me séparer de ce maudit livre, le vendre à prix d'or pour nous assurer confort et sécurité.

Qu'importe si je continue de rajeunir encore et encore, peut m'importe ce que me réserve la vie... si c'est avec toi que je la partage.
Marieke...
Veux-tu m'épouser ?

Grosse engueulade entre Hubert et Nokomis à l'étage du dessous en guise de musique romantique.
Marieke
Marieke
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Posté le 30/12/2010 à 19:40:23 

* La rousse secoua ses cheveux par la négative, que lui racontait-il donc, avait-il perdu la raison ?Une fleur dans les cheveux et un lit à l’envers plus tard, la hollandaise dû bien admettre qu’il se passait quelque chose d’inexplicable*

 Un livre qui arrête le temps ? à quoi bon ? Si on ne peut vivre dans le temps présent avec ceux que l’on aime…
Comment cela fonctionne-t-il, cela fige l’instant présent autour de toi ou est ce que la terre entière est figée, et si une personne mal intentionnée s’en saisissait et figeait la terre à tout jamais.
Et si tu laissais ce bouquin ouvert et que tu tombes dans un trou en te brisant le cou, tu imagines l’implication pour l’humanité.
Pourquoi avoir voulu déterrer une chose aussi horrible ?
Tu n’es pas plus avancé sur ton propre problème.
Ton problème…

* La jeune femme passa la main sur le visage de l’homme qu’elle aimait. Il lui avait fait oublier son peintre hollandais, pour qui elle aurait pu subir mille morts, elle avait vieilli et avait murit.
Que diable n’avait-elle réalisé cela avant, elle n’était plus toute jeune.
Il avait du prendre son silence pour une quelconque marque d’encouragement car il lui demanda sans plus réfléchir de l’épouser.
Elle resta littéralement figée, n’aurait-il pu attendre pour lui poser cette question qu’elle digère sa révélation ?
Un silence gênant s’installa, elle voulait ouvrir la bouche et crier qu’elle était d’accord mais sa raison la maintenait solidement ancrée à la réalité. Allez ! dit quelque chose ! « oui » c’est pas si difficile dit juste « oui ». Non il aurait du tout t’avouer plutôt, votre vie va être impossible et quand tu seras vieille et moche il te laissera seule.
Il ne pense qu’à lui à l’instant présent le goujat, mais je l’aime…
Et alors si vous avez des enfants le reconnaitras-tu de son fils ?
Devant tant de silence, Turb allait reprendre la parole mais Marieke ne lui en laissa pas le temps. *

Là… Donne moi ta main, ici tu vois, dit-elle en le guidant, tu avais une ride juste là quand on s’est rencontré. Et là, tu avais les pattes qui grisonnaient, j’ai cru à une coquetterie de ta part et peut être au fait que le bonheur avait le pouvoir de gommer tes creux soucieux.
J’avais tout faux…
Pourquoi attendre aujourd’hui pour me révéler tout ça ?
Que va-t-il se passer pour nous ? Nous pourrions vivre ensemble allez quoi 10- 20 ans… Et après ?
Tu me quitterais, je serais ta vieille chose défraichie alors que les midinettes te feront de l’œil.
Je… Je t’aime plus que tout au monde, mais je ne suis pas sûre de pouvoir accepter cette vie. Je voulais juste… Une vie normale.
Et en même temps je suis déjà si vieille, je vais finir vieille fille !

* Une larme roula sur la joue de la demoiselle, le hollandais se leva et allait quitter la chambre.*

Me laisse pas toute seule s’il te plait, dit-elle d’un ton boudeur et parfaitement égocentrique.
Laisse moi un peu de temps pour comprendre ce qui t’arrive, comment ça arrive à quelle vitesse et pourquoi…

* Elle lui tendit la main, il avait un pied dehors mais la regardait...*
Turb, fringant
Turb, fringant
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Posté le 31/12/2010 à 06:27:34 

Turb sentait les larmes monter et allait sortir de la chambre pour ne pas pleurer devant Marieke. Le choc de son refus, ses explications Ô combien justifiées et cette larme roulant sur sa joue si douce... il était au bord de l'explosion.

"Me laisse pas toute seule s’il te plait. Laisse moi un peu de temps pour comprendre ce qui t’arrive, comment ça arrive à quelle vitesse et pourquoi" avait-elle ajouté en lui tendant la main.

Cette main tendue, aussi irrésistible que l'invitation à haute voix... Turb marque un temps d'arrêt et, le choc passé, reprend tous ses esprits. Il revient auprès de la femme qu'il aime et s'assit à côté d'elle sur un lit sans dessus-dessous, comme leurs sentiments.

Marieke, jamais, Ô grand jamais je ne te laisserai seule. Que tu sois ma femme ou non, tu pourras toujours compter sur moi, jusqu'à mon dernier souffle.
Le seul moyen de te débarrasser de moi serait de me flanquer à la porte à coups d'pied au cul ! Et encore... je risque de revenir par la fenêtre.
Sauf si tu me le demandais en me regardant droit dans les yeux bien sûr...

Tu as mille fois raisons, j'aurais dû te parler de tout ça bien avant et te laisser plus de temps.
Le temps... mon éternel problème, ha ! Il faut dire que j'ai attendu 117 ans pour un moment comme celui-ci, alors... quelques mois de plus ou de moins, où est la différence ?!

Tes craintes, je les connais bien pour les avoir ressassées encore et encore depuis la première fois que je t'ai vue aux PTT.
C'est vrai que j'ai pris le temps de les analyser, de les digérer, de les intégrer. Et c'est parce que j'ai pris tout ce temps à réaliser que je me perdais dans une fuite en avant que je me suis précipité aujourd'hui... pardonne-moi mon amour.

Prends le temps qu'il te faudra, je saurai être patient, une des leçons de ce livre.

Montrant l'Almanach.

Tu sais, il ne faut pas non plus être trop effrayée par son pouvoir, il n'est pas sans limite.
Je vois bien qu'il s'épuise même relativement rapidement et dans le pire des cas, comme tu le suggérais, le temps finirait par reprendre son cours de lui-même et personne ne remarquerait rien.
En fait, c'est ce qui est écrit dedans qui lui confère le plus grand pouvoir, comment réorienter ma boussole intérieure vers le septentrion de ma vie par exemple... Mais j'y ai définitivement renoncé ! La vie a choisit un autre chemin pour moi et je suis maintenant déterminé à voir jusqu'où il me mènera.
Le plus loin possible avec toi, j'espère...

Marieke... je t'aimerai jusqu'au bout, toi et toi seule, quoi que tu décides.

L'embrasse tendrement.

Prends ton temps.
Pour l'heure, je vais trouver le meilleur moyen de me débarrasser de ce fichu bouquin !
Je trouverai sûrement un collectionneur aux poches pleines...
 
Voyant le regard inquiet de Marieke.

Je l'ai lu, lu et relu ! Je le connais par cœur et j'ai déjà arraché toutes les pages les plus dangereuses !
Je les ai faites disparaître.

Comment ?
Heu... je les ai mangées. Hé hé ! Hum...

 
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