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Maître Sing
Maître Sing
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27/03/2006
Posté le 14/09/2009 à 10:07:31 

Antre du sournois

Trois

18 mois, trois semestres, c'est ce qu'il aura fallut entre ces cinq pillages,
Esperanza, New-Kingston et Port-Louis, voilà trois pillages qui feront date et feront trembler les corsaires jusque dans le palais de leur gouverneur. Les enfants seront couchés chaque soir sous la menace de nous être livrés (et cette aide éducative que nous leur apportons vaut bien ce peu d'or que nous leur avons volé!).
Alors bien sûr, en repartant d'Esperanza, les coffres rapportés ne furent pas les coffres d'or, et la collection de slibards du gouverneur ne va pas trop nous servir (Si au moins la Nonne était encore parmis nous!), mais cette soirée restera mémorable, marquée elle aussi par le chiffre trois, du côté des appartements de la Veuve, expulsée pour l'occasion.

Les corsaires n'allaient pas tarder à tenter de reprendre leur or, et Sing savait qu'il allait falloir tenir les trois premiers jours, sachant qu'ensuite, anlais et français ne manqueraient pas de se decourager et de se foutre sur la tronche, comme ils ont toujours eu l'habitude de le faire depuis leur arrivée sur Liberty.
Maître Sing
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27/03/2006
Posté le 28/09/2009 à 17:24:32 

Salle des secrets

La sortie des carapaces

L'affaire était lancée, et reprenant un usage de Capitaine qui consiste à laisser la barre du Sournois alors que le pavillon noir flotte haut sur Liberty, Salas avait annoncé de nouvelles életions au poste de Capitaine.

Plus les affaires sont sérieuses, et plus les frêres de la côte rivalisent pour devenir le plus timbré possible.

Si Edward avait été là, il aurait surement beaucoup ri de voire ces 3 carapces de sorties, les pièces envoyées dans chacune d'elles, mais, qui, ricochant, finissaient à côté de la cible, faussant le vote. Il aurait apprécié le desordre créé par cette quatrième carapace venue hors délais alors que les votes étaient presque finis.
Oh oui, il aurait adorré que Madre Anna soit plebiscitée sans même avoir proposé sa candidature, gardant sa carapace sous sa soutane pour nous faire croire à une grossesse divine.

Alors, quand vinrent les comptes, tout le monde se souvint qu'un duel devait opposer Drake et Salas, pour connaitre le nom de celui qui menerait le Sournois, encore quelques jours...
Lady Ching
Lady Ching
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20/08/2007
Posté le 18/11/2009 à 23:57:04 

Mission dès la Madone

La Dame de fer.

Drake avait vaincu, tenu la barre en sommnolant dessus, envoyé Providence passer des vacances en compagnie des ours et finit par glisser sur la planche.
Le perroquet du capitaine avait terminé par trôner sur l'épaule de la fille des Fagney-Lebrun, qui avait solidement accroché son soutif à la barre du sournois malgré les protestations des quelques mâles de l'équipage.
Entre fermeté et autoritarisme, le Capitaine Alanis avait tout de même réussi à mener l'ensemble de la confrérie au sommet de chacun des avant-postes colons, laissant une nouvelle fois flotter le Jolly Roger.
Tandis que certains corsaires tentaient de séduire leurs ennemis d'hier à des fins personnelles, une nouvelle vague noire allait s'abattre dans les moindres recoins de Liberty.





Maître Mihiragula Vanish Sing
Maître Mihiragula Vanish Sing
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27/03/2006
Posté le 07/01/2010 à 10:50:27 

Temple Maya

La recherche

Cela fait désormais plus de dix jours que Lady Ching a disparu, et, en dehors de Madre Anna, cette disparition ne semble pas inquieter l'équipage du Sournois.
Sing arpentait le temple Maya, dernier lieu ou sa dulcinée avait été apperçue, et, usant d'intimidation auprès des prêtres et des pucelles croisés, tentait d'obtenir les informations nécessaires pour retrouver Ching. 
Mais ce qui inquietait le plus le maître d'équipage du Sournois, c'était l'indifférence avec laquelle la confrérie laissait disparaitre ses membres. Tyler, Valiente, et maintenant Ching...
Lady Ching
Lady Ching
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20/08/2007
Posté le 23/05/2010 à 11:52:03 

Antre du sournois

Trois de perdus, un de retrouvé et une bizu.

Après plusieurs semaines à écumer les mers au fond de la cale d'un vieux rafiot, Manitas et son visage, transformé pour l'occasion en postérieur de babouin, avait été miraculeusement repeché par le Capitaine Caratawc, qui tenait là l'occasion de masquer les récentes pertes au sein de l'équipage.
Tatie Brigitte était venue gonfler les rangs de la vulgarité à la grande joie de certains amateurs de viande avariée.
Restait que la tigresse avait décidé de voguer vers d'autres horizons, peut-être à la recherche de son Kuku qui semblait lui aussi avoir disparu de la surface de l'île. Alanis avait sauté la tête la première par dessus bord sans que les anciens pingouins se soient vraiment donné du mal pour l'y encourager.
Sing devait s'être perdu en mer en tentant le sauvetage de Manitas, à moins qu'il ne sache plus comment utiliser une carte, à moins que...

Caratawc le pendu
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 26/07/2010 à 00:32:29 

Repaire pirate

Sombre présage

Le Sournois était paisiblement à quai. Le ressac déversait des centaines de petits morceaux de papier noirâtres sur les rivages du repaire, jetés par les fenêtres de la cabine du capitaine.

Peu à peu, les frères de la côte comprenaient se qui se tramait.



Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.


[Baudelaire]
Caratawc le pendu
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 29/07/2010 à 18:44:14 

Planque pirate

La Rencontre

Assommé par le dur labeur de ses larcins, Caratawc s'assoupissait près du feu... Jusqu'au milieu de la nuit, d'un sursaut.
Merde! Y'a un truc qui couille... Emeraude? Elle ronque comme un porcinet. Le clébard? Il a rien senti. Affalé à moitié sur ses croquettes. On l'a dopé. Fumier. Il est là. Pourtant, je m'y attendais.

On y voit comme à travers un galion, les braises n'éclairent plus rien. Je le sens. Il bouge, pas loin, autour. Il est rapide ce con. Je percute pas. Il a une coudée d'avance. Je percute pas. On dirait qu'il me connaît.

Je bouge plus. Les yeux fermés, pour sentir sa présence. Mes doigts tremblent, bordel. Pourquoi je flippe? C'est qu'un connard parmi tant d'autres. Qu'il aille se faire enfumer le fiacre! JE vais lui enfumer le fiacre. Il sait pas à qui il a affaire. Moi non plus. Mes doigts se crispent. Je suis plus raide qu'une courge. Ma pétoire et mon vieux sabre me serviront à rien, c'est plié.
Je donnerai bien ma burne droite pour un Mani, un Zapy, un Juan ou une Ching collé dans mon dos.

"Tu nous auras pas, bafreur de truie!" que j'gueule. La gamine se réveille, ébahie. Elle dit que dalle, prostrée. Y'a que nous deux, en fait. Je peux presque l'entendre me répondre "Y'a que toi que je veux". Et pourtant, ma voix sombre dans un silence morbide. On dirait que la lumière baisse encore un peu. C'est pas possible, putain.
J'étais loin du compte on dirait.

Le tintement d'une lame. Minime. Bien géré, même pour fendre l'air. Mes esgourdes tiennent encore la route on dirait.

Mon bras par contre, plus maintenant. Trop tard. D'une seconde. Il est derrière, et j'ai rien bité. Mais c'est quoi, ce type?
Mon bras répond plus, j'pourrai plus le taillader. Sa lame a presque l'air chaude, dans mon omoplate. Ferme ta gueule. Brame pas. Lui fais pas ce plaisir. Reste le flingue. D'un coup de rein, volte-face! Un autre chuintement dans l'air. Mes doigts tenaillent la détente à en piler du roc. Le chien est coupé net, rien ne se passe. J'encaisse un coup, dans la foulée. J'ai l'impression que tout le temple maya s'est effondré sur ma gueule.

Un... Nan!... Deux genoux à terre. Merde. Il va me coucher. Enfoiré. Laisse moi vivre encore un peu. J'suis pas encore au bout du chemin merdique sur cette terre pourrie. Je dois encore emmerder le monde. Un filet de bave coule de ma tronche et vient tartiner ma tunique. Je lève les yeux. Il est là. Mais je vois rien. Pas un poil, pas un coin de gueule, pas une arme. Ce mec est tissé d'ombres. En fait, je suis pas sûr que ce soit un humain. Le diable en personne. Même Van Buick a pas son talent, cette aura. Mon ego maléfique. Ma conscience. Mon double, venu m'abattre. La quête suprême de tout guerrier. L'issue d'une vie, qu'on redoute depuis toujours, mais qui lui donne tout son sens. Ce genre de conneries de quête de soi avec lesquelles on nous assomme depuis tout marmot. Le genre de quête qu'on peut pas gagner.

Va te faire foutre. Je crèverai pas en larmoyant. De toutes façons, si c'est la der des der, à quoi bon? Autant canner comme on a vécu. Je feins l'hébétement. A haut niveau, le combat est affaire d'intelligence. Qu'il me croit déjà comateux, à genoux. Il se baisse. Je sens son souffle, il fait bouger la mèche de cheveux devant ma trogne. J'enquille sur le coup de boule. Sec. Dans un sursaut. D'une boule de nerf compactée depuis une minute, depuis qu'il m'observe à genoux en se demandant comment il va me finir.

Il est surpris. Je le sens. Nom de Zeus, c'est déjà une victoire. Sois maudit, bâtard, et souviens toi de quoi les frères de la côte sont capable. Mais je barre de la gueule. Je touche un truc, mais ça a la texture du granit. Je sens tout mon caillou vibrer, comme une lame qui aurait pris un mauvais coup. Je reprend ma position initiale, à genoux, penché comme la tour de Pise après le rot d'un titan. Mon front pisse à gros bouillons. Ca commence à me déferler dans mon oeil restant. Au moins maintenant je sais pourquoi j'y vois rien.

Je l'entends lâcher un souffle sonore, un soupir, un murmure. Et puis il bouge d'un coup. Et puis plus rien.
Les ennemis furent innombrables. Les plaisirs aussi. La solitude infinie. Salut la compagnie.


Le lendemain, sur le plancher de la cache, perdue dans la jungle, on ne retrouva que du sang et une corde. Si le son de ses vociférations avaient pu devenir solide et rester sur place, ils l'auraient fait.
Mihiragula Sing
Mihiragula Sing
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27/03/2006
Posté le 31/07/2010 à 23:39:42 

Crique des landes

Déraison venu du large

Son pavillon apparait au loin, dans la brume.
Il est de retour, ça ne fait aucun doute.
Cacahouette se réfugie dans l'encolure de ma veste.



"-Pas question, il doit dégager!
-Qui ça?"

Et merde voilà, que j'me met à me parler à moi-même. Faut vraiment qu'ça aille mal, ou qu'j'ai pris un gros coup de gourdin d'la nonne sur la tête!


"-Et comment tu vas t'y prendre gros malin! Même Armando n'a jamais osé s'opposer à lui!"
- Van Buick a envoyé Baern, on l'a saigné comme un porc. Hors de question qu'il joue les gros bras. Son heure est passée et l'avenir ne lui appartient pas. S'il nous gonfle, on lui envoie VRv pour causer, ça devrait le calmer."

Au final, je n'en menait pas large, et nul ne sait si j'allais continuer à clamer "Ni Dieu ni maître".
La menace fantôme
La menace fantôme
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Posté le 02/08/2010 à 23:55:14 

Partir c'est mourir un peu, et revenir ?

C'est mourir beaucoup ?
Partir c'est mourir un peu, et revenir ?  C'est mourir beaucoup ?  Ce que la mer prend, la mer le rend parfois.  Si la lune l'attire de l'autre côté, la mer ne se retire jamais complètement. Et les vagues sculptent le sable et rongent la falaise imperceptiblement jusqu'au jour où celle-ci s'effondre et l'on voit alors leur puissance invisible, mais pourtant réelle. On dit de se méfier de l'eau qui dort, mais mouvante elle est sans doute encore plus dangereuse. Qu'ont pensé les Africains voyant arriver les premiers bateaux européens le long de leur côte ?  Et s'ils avaient su ?  L'oeil ne voit que la surface des choses.....
Mad Wiggins
Mad Wiggins
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24/06/2006
Posté le 03/08/2010 à 20:14:24 

Des nuages sombres s'ammoncelaient au dessus de Liberty. Les vents tournaient. Un froid sinistre envelopait l'île, les ténèbres en devenaient presque palpable.
L'ambiance dans le repaire pirate, pourtant festive jusque là, se figea tandis qu'un vent glacial venu de l'océan souffla à travers le campement. Les regards des pirates se tournèrent les uns vers les autres. Les coeurs se serrèrent. Un malaise terrifiant réduisit les plus grandes gueules au silence.
Personne n'osait souffler un mot, mais tous avaient une idée de l'horreur qui était en train de prendre place. Une page était en train d'être tournée. Une nouvelle ère était en train de voir le jour pour les pirates de Liberty. Une ère bien sombre à en juger par les soupirs étouffés des confrères.

Les vents avaient tourné. Il était de retour.
Jùan le Panda
Jùan le Panda
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Posté le 03/08/2010 à 20:15:39 

Plage de la Flibuste

La Leçon


Pffff...
Encore une journée de merde sur Liberty.
Une routine, même.
On se ballade, on trouve des corsaires, on les tabasse.
Une routine.
Et elle commence à le travailler, le Jùan, cette routine.

Toujours du sang versé, de l'alcool versé, de la gerbe versée.
Une routine.

Et pour ne pas changer, il se retrouve sur cette plage, cuvant l'alcool qu'il a ingurgité toute la journée.
Quand il pionce, comme ça, même une armée de bonne femme en proie sur la dernière robe à froufrous du continent ne pourrait le réveiller.
Le Jùan, il pionce, et il pionce bien.

Mais tu vois, y'a des jours où la routine, elle se fait foutre un enfant dans le dos par un truc qui dépasse toutes les imaginations.
Et putain, mon gars, c'est un de ces maudits jours.

Le Jùan, c'est un Guerrier. Et j'ai pas mis la majuscule pour faire jolie.
C'est un gars qui prend son pied à patauger dans la bidoche et le sang des autres. Voir même du sien. De toutes façons, il est en général trop cuit pour voir qu'il décharge des litres.
Et comme tout guerrier, comme toute bête, il sent quand il va s'en prendre plein la gueule. Oh oui.

Et à la façon dont le Panda s'est réveillé, qu'il a bondit sur ses lourdes pattes, lui, c'est pas un enfant de cœur.
Un enfant de putain, tout au plus.
Et il paierait surement cette pensée, d'ailleurs.


Lui, il a pas l'air d'être venu pour tailler la discute.
Se tailler une veste avec sa fourrure, ça oui c'est déjà plus probable.

Jùan se met en garde. On vient pas le sortir de son sommeil sans s'en prendre sur le coin de la caboche. Faut pas déconner, quand même.
Mais y'a un truc de malsain dans tout ça. C'est lui, il respire la Mort. Et Jùan, il fait pas son mousse là.
D'un signe de la tête, il lui indique que la danse va commencer. C'est noble, de prévenir comme ça. Un peu con, aussi.

Luiil est dos à la lune. Et on voit que dalle de sa trogne. Pas un signe. Sauf un sourire à pleines dents.
Foutre, le mec est franchement flippant.
Il sort sa lame, puis la lâche à terre. Un bon point pour Jùan, ils vont se battre sur son terrain. 
Mais le mec, luiil continue de sourire. P'tain de monstre.

Allez, on va pas faire pousser les moules, faut se lancer. Jùan avance d'un pas lourd pour que son allonge atteigne le gars, puis le coup part. 
Un coup rapide, massif, lourd, dur, fort... Un coup de Guerrier que Jùan décoche comme un boulet de canon.

Et plus rapide encore est lui.
Sans peine, il l'esquive.
Un autre part immédiatement et le même manège opère.
On dirait deux danseurs. Jùan mène, l'autre suit. Mais il ne subit rien. Pire, il se marre. Silencieusement, en plus.

Mais on la fait pas au Panda. Il en a fait des combats, c'est loin d'être la pucelle qu'on envoie satisfaire le marin au premier bouge du coin.
Nan.
Le mec est rapide, mais Jùan le feinte et c'est ses 250kg de muscles et de barbaque qui se transmettent dans le poing qui vient de faire la bise au gars.

Mais il ne bouge pas.
Nan, ce pourri n'a pas bougé d'un pouce.
Pire, on a même l'impression qu' il lui tend l'autre joue.

Le Panda enrage, mais il ne sait que faire. Il l'étudie du regard, mais ne voit rien. Pas seulement à cause de l'obscurité, juste que le gus, là, en face, il laisse rien transparaitre.
Foutre.
Au diable lui, il va bouffer plus qu'une putain un soir de paye.

Les assauts reprennent, l'espagnol tape dans le vide.
Les assauts reprennent, l'autre s'amuse.
Les assauts reprennent, Jùan apprend ce que c'est que se battre.

Mais...

Les assauts continuent, l'espagnol commence à être moins précis.
Les assauts continuent, l'autre commence à répliquer de façon sèche et méthodique.
Les assauts continuent, Jùan apprend ce qu'est la peur.

Rien.
Non, rien.
Il ne peut rien faire. Il tape dans le vide, se prenant une riposte à chaque fois.
Il ne tape pas fort, non. Du moins, pas autant que le Panda.
Il tape où il faut.

Bientôt, le Panda ne peut plus tenir debout.
La gueule en sang, des os brisés, il a le souffle rauque.
La fin est proche et Jùan attend qu'il l'achève.

Mais non.
Un dernier sourire, un geste de la main qui semblait dire "à bientôt, mon gars" et il repartit comme il était venu.

Jùan, seul, brisé, ne calculait pas.
Manitas
Manitas
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Posté le 04/08/2010 à 15:11:32 

Antre du Sournois

Tuer l'art ou l'art de tuer


Affalé sur une chaise, Manitas grattait sa guitare de manière distraite, comme il le faisait souvent dans ses moment perdus. Le sentiment de sécurité que lui inspirait l'antre du Sournois lui avait endormi les sens, si bien qu'il ne l'entendit pas arriver dans son dos.
Il sentit une main sur son épaule, puis une forte douleur. Il lui avait presque broyé la clavicule d'une simple pression. Manitas se releva et tenta de se retourner.

"- Hey mon gars, t'es pas lé prémier connard à ..."

Il aurait aimé finir sa phrase, mais il ne lui en laissa pas le temps. Sa main glissa de l'épaule à la bandoulière de son instrument, qu'il attrapa. Son autre main, ou plutôt son poing, s'écrasa avec violence sur le côté de sa bouche, lui explosant la lèvre inférieure et l'envoyant mordre la poussière.
A quatre pattes, le sang pissant dans un jet continu depuis sa lèvre vers le sol, il essayait de retrouver ses esprits. Il lui décocha un coup de pied dans le flanc, d'une puissance telle qu'il se retrouva sur le dos les bras en croix. Les yeux entre-ouverts, il ne vit que son ombre pénchée sur lui dans le contre-jour du chandelier. Il devina qu'il souriait. Il tenait sa propre guitare dans une main. Manitas eut à peine le temps de deviner le mouvement de celle-ci tellement il était rapide, avant qu'elle ne vienne s'écraser sur son crâne. Puis les limbes.

Il jeta la guitare qui venait de lui servir d'arme à côté du corps du musicien inconscient, puis parti comme il était venu, dans un souffle, un petit sourire aux lèvres. Encore un qui apprendrait à le respecter, si ce n'était pas déjà fait.
Madre Anna
Madre Anna
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Posté le 08/08/2010 à 23:06:45 

Madre avait entendu parler de lui, autrefois, par Armando. Mais avec le temps, elle était parvenue à éloigner son spectre, elle y croyait à peine plus que Troune et Emeraude aux loups dont elle truffait les histoires qu'elle leur racontait à la veillée.
Mais ce soir, aucun doute, il était là, bien pire que son fantôme. Bien pire que le Diable dont elle se croyait protégée par sa foi.

Enorme, immense, sombre silhouette qui obscurcissait l'horizon. Même l'air était devenu glacial quand il avait ouvert la porte de la chapelle où elle était en train de prier à genoux.

Elle avait à peine eu le temps de se retourner qu'il l'avait étalée à terre d'un revers de main.

Quand elle s'était réveillée, des heures avaient dû passer, mais combien? Il l'avait attachée avec ses bandages à la chaire du Padre, et dans son crâne douloureux résonnaient encore ces mots tels la cloche du Destin.

"Je suis de retour."
Gaart Hoofeln
Gaart Hoofeln
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Posté le 12/08/2010 à 03:05:17 

Abords de la Corniche

Retour Fracassant

   "Eh bah ! C'est bien qu'j-y savais mon estoc plus franche depuis mon retour de Bayamo mais c'est à y croire que la viande coloniale s'en est ramolie aussi. J'y ouvre sans plus d'soucis !"

Je regarde avec satisfaction mon n-ième victime succomber dans le noir à mon sabre que j'essuie grossièrement à mes jambières. La haine de ces vermines que j'avais ruminée tout au long de mon exil n'est pas tarie mais j'avoue commencer à me lasser d'autant de faiblesse.

"Et d'alors, si y-en a pas d'mieux à écorcher, m'en vais plutôt enfin les y voir chez eux, les frangins ! Bah oui, tiens."

Je refais mon maigre paquetage en vitesse et prends rapidement la voie sombre du campement des Frères de la Côte, tout aussi impatient que je suis de les revoir que je l'étais d'écharper du colon.
Je ne suis plus alors - je pense - qu'à quelques jambées des retrouvailles quand une sensation étrange se manifeste dans mon nez. Je m'arrête et me tâte le pif.

"Mildjiu, p'tain ? Ou quoi ou non ?!"

Ou non. Mildjiu, je le connais, c'est pas comme ça qu'il se présente. Non, cette sensation ressemble plus à celle qu'apporterait un mur à ma gueule après une rencontre en pleine course. Mes bras se portent alors avant pour sonder l'improbable obstacle qui se serrait foutu devant moi en profitant de l'obscurité.

"Chié qu'j'me serais gourré d'route ! C'est qu'j-y en remémore peut-être plus correct aussi ..."

Rien devant moi. Pas d'arbre. Pas plus de mûr.
Ma foi, j'ai pas toujours fait de flan à chacune des douleurs que j'ai pu connaitre. Continue, Gaart. Un pied après l'autre maintenant, mais plus lentement cette fois, jusqu'à ce que l'un d'eux rencontre une marche de l'échelle à l'entrée du repère. Je souris largement.

"Eh bah ! L'en est pas d'présent pour y accueil l'Hoofeln à coup d'binouze" que je lance fièrement de ma voix de comptoirs.

Silence.

"'culé, si j'y arrive qu'après la beuverie, croyez-y que j'm'en viens vous décoller pour l'en reprendre. Bande de bites molles !".

Je pose mon barda et je cherche des yeux mes frères. Personne. Ah si !

"Eh bah ! Qu'on y aurait voulu m'y faire reprendre mon couchage sans m'y apporter la boutanche pour que j'm-y allonge ? Sers-y-moi fissa la vinasse, collègue."

Il reste assis à table, sans broncher à mes accolades oratoires.

"Eh bah, c'est qu'on y aurait apporté un nouveau d'branleur pendant mon absence ? Et ton nom c'est quoi, l'bizu ?"

Repond pas. Je fais un pas de plus et tourne la tête pour trouver alentours un deuxième larron capable de m'accueillir dignement et de me présenter ce glandu muet. Toujours personne.

"Mais merde qu'est-ce qu'...".

La blausaille n'est plus à sa place. Plus personne à la table. Je commence à sentir la bordel qui se trame.
A peine le temps, par réflexe, de poser ma main sur ma lame qu'un taquet bien dosé m'arrive dans le dos et l'instant d'après un couperet vient me trancher la clavicule. Je m'écroule sous la table avec le souffle coupé. Il m'a foutu à terre en à peine deux roustes, mais le pire, c'est que je sais qu'il a retenu ses coups ... attaquer dans le dos, c'est pas sa règle, il voulait juste m'avertir.
Je reprends mon souffle, mon arme et mon air débraillé avant de me redresser difficilement pour lui faire face.

"Par les deux cloches de Notre-Dame-des-Balloches ! Qu'est ce que t'y crois qu'tu viens faire caguer là, couillon ? T'y penserais surement que tes taloches m'ont ..."

Il m'envoie son genou dans les côtes sans que j'ai la chance de le voir arriver. On dirait qu'il aime pas que je respire, l'enfoiré. Mais d'où il sort ce connard ?
Je prends encore le temps de reprendre le plus d'haleine possible.

"Alors là, - Que oui ! - m'est d'avis qu't'y vas prendre ta plus grosse branlée, tarlouze."

Mon fusil est déjà en main. Quand il s'agit de tirer, j'agis plus vite que je ne cause. Je balance deux pruneaux dans sa direction en guise d'avertissement. Haha ! Il a dû les entendre siffler celles-là. J'attends un geste de sa part pour en lui coller une dans le front.
Sauf qu'ici aussi, je ne le vois pas faire : sa semelle s'écrase sur ma gueule. J'ai à peine le temps de resentir cette douleur dans mon pif, largement amplifiée par rapport à la dernière, avant de m'effondrer au sol.
Il se penche au dessus de moi, je le distingue à peine mais le reconnais enfin ...

"Toi ?"

... avant de tomber inconscient.
Général Zapata
Général Zapata
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Posté le 12/08/2010 à 14:52:00 

Repaire pirate

- Ma qu'est-cé qu'ils foutent tous à roupiller dans oun placard cette bande dé branleurs!! C'est pas commo si on était là por profiter dé la douceur dé vivre.


Je pénétrais dans le cagibi pour réveiller cette bande de feignasse endormie, Juan en premier, avec la charge de ses flatulences matinale il y avait, à coup sûr, de quoi réveiller tout le troupeau d'un seul coup.

- Ma qu'est-cé qu'il a sour la gueule loui? Y pouis elle là aussi, elle s'est faite enfoncer la tronche à coups dé bûches por être couverte à cé point d'hématomes? Ma qu'est-cé qu'il sé passe là, ils sont pas dou tout en train dé faire la siesta les hermanos, ils se sont tous fait ratiboiser la tronche ma parole.

Poc, poc, poc...

On vient! Il y a oun brouit dé pas dans lé couloir y cé sont pas les pas d'oun hermano qué yé connais ça! Non d'un burritos, ça mé plaît pas dou tout cette affaire, y'ai pas dou tout envie dé mé faire applatir la face commo les autres. Vite Emilio, planque toi donc derrière la table, c'est sombre et loin dé la porte, t'as tes chances de pas té faire voir.

La porte s'ouvre à la volée à la seconde où je me recroqueville derrière la table à linge. Mais, mais c'est Gaart qui est inconscient là et celui qui le porte à l'épaule comme on porte un tonnelet de picole c'est, c'est..., aaaaah noon, pas possiblé, ça fait trop longtemps, ma yé croyais même pas qué...,, ah no c'est pas lé moment, pas mainténant, noooon..

A ce moment je me pince le cornichon d'une main pour m'empêcher de me pisser dessus, pendant que l'autre j'essaye d'étouffer quelques-unes de mes mouches pour que leur bourdonnement ne l'attire pas. Je ne bouge pas, je ne respire pas, je ne pense pas, je ne suis même pas là à vrai dire et je n'ai rien vu tellement mes yeux sont crispés les paupières basses.

Il dépose Gaart avec les autres, et ressort .... pfiouuuu c'est pas passé loin ça, à un pet de mouche prêt il me trouvait. Toujours la main bien serrée sur mon cornichon, j'attend bien cinq minutes avant de bouger. Il doit être plus loin maintenant, qu'est-ce que je fais? Où est-ce que je peux trouver refuge? Faut pas rester là Emilio, s'il te trouve ça va pas être plaisant.

Crac! La porte du cagibi est brusquement arrachée de ses gonds, je n'ai même pas le temps de me rendre compte qu'il n'a fait que s'amuser à me laisser ronchir dans les culottes de gaston que le bourre-pif qu'il me décolle m'envoit rejoindre les autres dans les vappes.
Caratawc le pendu
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 13/08/2010 à 00:25:58 

Quelque part sur la côte est

Survivant

Ca ne s'était pas vraiment passé comme prévu. Il l'avait laissé en vie et ramené dans sa qasbah. C'était semble-t-il un tout petit rafiot, vermoulu comme pas permi, paumé au milieu de nulle part.
Un vrai artiste. Un maître. Il lui avait fait un véritable chef-d'oeuvre de torture. Quand Caratawc torturait des mecs, c'était salement crade. Les outils mal aiguisés répandaient de la bidoche partout, et une odeur de tripes émanait ensuite du sol pendant des semaines. Là, c'était propre. Et pas dangereux, y'avait aucun risque d'y passer. Il s'appliquait pour le maintenir en vie, et même mieux, pour le maintenir en état et qu'il n'ait pas de séquelles.
C'est pas pour autant que ce ne fut pas insoutenable. Près de dix jours de mutilations, torture psychologique et autres saloperies.

Le capitaine comprit alors pourquoi il se donnait tant de mal à ne pas lui ruiner son corps. Il ne voulait pas le zigouiller. Il voulait l'enrôler, l'apprivoiser, le manipuler. Il voulait revenir, et faire ça dans les règles de l'art, que ça soit pas bancal. Et pour ça, il avait besoin du capitaine actuel. Et le fait qu'il ne laisse au Pendu aucune blessure grave était bien calculé. Non seulement l'espagnol pourrait encore combattre comme avant et garder son utilité dans l'équipage, mais quand il rentrerait il serait bien difficile de voir ce qu'il avait enduré. On le prendrait pour un vendu. Diviser pour mieux règner. Parceque c'était bien pour cela qu'il était là. Règner. Reprendre la barre, mener les frères de la côte, comme jadis. Lui qui avait créé cette Confrérie en des temps presque immémoriaux, il venait pour la reprendre et la mener où bon lui semblait.

Personne ne résiste à la torture. Ses dix jours, le Pendu en était fier, surtout face à lui.
Alors oui, il lancerait un vote. Il l'avait juré sur le pavillon noir. Un vote pour élire un nouveau capitaine, où la liste des candidats ne serait pas bien longue...

Mais là, échoué sur cette plage, loin de l'emprise de terreur de cette légende vivante, il songeait à autre chose. Organiser une résistance en douce. Que tout le monde ne se fasse pas fumer tout seul dans un coin. Une fois l'équipage uni, personne ne pouvait les vaincre. Toutes les défaites avaient toujours pris racine dans la discorde. Ils pouvaient faire face.
Van Ray Vaughan
Van Ray Vaughan
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10/07/2006
Posté le 16/08/2010 à 21:48:37 

Repaire pirate

La passion brûlante

L'air est frais ce soir là, les nuages sont absents et la petite brise ravive les braises d'un feu de camp désespèrement abandonné, seul parmi une faune plus qu'anomalement discrète. Pépito va fermer dans quinze minutes, il se rince le gosier avec une bouteille de rhum à chaque verre rincé et essuyé ; dans la cantine, il ne reste plus que lui, Poncho Viagra plein comme une amphore, ronflant dans son assiette, et au fond de la pièce, assis par terre, dans un coin, les jambes formant un angle droit, les coudes sur les genoux, les mains à la tête couvrant les yeux, les pouces joignant les oreilles, les autres doigts parsemés dans les cheveux, la rage au ventre, la détresse dans son être tout entier, Vaughan est complètement ivre du malheur qui le touche.

Peu avant, il se tenait en compagnie de Vaughan près du feu, le philosophe ne disait mot, il écoutait sans le regarder, la dureté des images que ses mots transportaient aurait suffit à lui crever les yeux. Il se tient debout, c'est lui le maître, il le tient en mauvaise marionnette qui s'était trop donnée à jouer les robins des bois, trop tragique, pas assez drôle et utile pour ce Gepetto.
Les cendres et autres projections enflammées, particulièrement volatiles ce soir-là, faisaient briller les larmes silencieuses du pirate. "Ses reproches étaient infondés", voilà ce que pensait Vaughan, mais il ne pouvait rien dire, rien faire, même le suicide n'eut été une solution, sauf par égoisme, chose à quoi il se refusait, en tout cas tant qu'il serait là.

Seul près du feu, il venait de le laisser agonisant, son intégrité physique restée intacte, il savait s'y prendre avec Vaughan ; la violence sur son corps n'aurait pas permis cet état d'anéantissement le plus total. Loin les rêves de liberté désormais, de justice sociale, de démocratie vraie et de dignité pour les tous les damnés de la terre. Le pirate se questionne, pourquoi ne pas avoir joué la confrontation verbale ? Où était passé ce verbe, et même se sabre s'il fallait en venir jusque là, jusqu'à lui ? Un instant de vie véritable ne vaut-il pas mieux que des années vécues dans un silence de mort ? Où sont passés tous ces mots, toutes ces choses, cette sensibilité, cette rage, cette insurrection à venir, cette passion brulante ?..

..Loin, là-haut, elle virevolte, s'envole et fini par s'éteindre parmi les étincelles du feu, cette passion est brûlée, consummée avec tous les ouvrage du philosophe qu'il a pris pour alimenter le feu, signal du rêve qui vient de s'achever...
Anne Providence "La Tigresse"
Anne Providence "La Tigresse"
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07/08/2007
Posté le 17/08/2010 à 00:34:40 

Retour au bercail.

3 mois de navigation, 3 mois à parcourir les 7 mers. 3 mois pour oublier, pour me ressourcer.

Oserai-je dire que j'aime la mer ?

Il ne faut peut-être pas de coeur pour l'aimer, elle. Je n'ai pas de coeur, peut-être n'ai-je pas non plus de sans mais de l'eau salée dans les veines.

Pourtant mes frères me manquent, depuis 2 ans, ils sont ma nouvelle famille.

Maurice l'antropophage, Sing le hibou, Madre la grenouille de bénitier, ce morveux de Troun aussi roux qu'un renard, la pisseuse Emeraude et son gros toutou, avec la "Tigresse" cela fait une belle ménagerie.

Alanis, je suis partie quand elle avait besoin de soutient, comment va t'elle ?

De retour sur Liberty je participais juste à une série de marches sur Ulungen en compagnie de Ching. Il faut dire que Noudwi n'avait pas son pareil pour lancer les surprises parties !

La Mort et la Débauche ensemble à parcourir les rues d'Ulungen, y semant, terreur et désolation.

Je n'avais pas voulu signaler de façon flagrante mon retour sur Liberty, mais les plus perspicaces ne s'y trompaient guère.

Charles de la Gilardaie vint à ma rencontre, les retrouvailles furent simples, il avait à me parler et osa décreter ma tenue ridicule, de toute façon, mieux valait la Tigresse et je tombais ma tenue de mascarade.

Il était temps de reprendre le chemin du repaire et du pont du Sournois. Même ce moulin à paroles de VrV me manquerait presque.

Pourtant les choses ne semblaient pas être restées pareils.... Un je ne sais quoi dans l'air qui semblait différent...

Je le vis immédiatement après être montée sur le pont. Nul doute que j'aurai préféré croiser Zapy !

Selon lui, mon cas était passible de la planche pour désertion. Comme je ne l'entendait pas de cette oreille et selon ma diplomatie coutumière, les armes parleraient pour moi. Déjà je sortais ma Destiné, mais il avait été plus rapide, devançant mon geste.

Un sourire se dessinait sur mes lèvres, le jeu allait être amusant, s'il croyait être le plus fort... Griffes et crocs sortis je me jetais sur lui pour le réduire en charpie. Mais j'étais trop confiante en mes capacités face à lui. Et la Tigresse que j'étais se retrouva au tapis.

Un coup de botte dans l'estomac pour me faire payer mon insolence. Cela ne calmait en rien mon humeur béliqueuse face à lui et l'envie d'en découdre. Il ne m'en laissa pas l'occasion et c'est en plein visage que je reçu le coup de botte suivant.

Ma vision devint aussitôt rouge et je me demandais encore pourquoi la tradition d'être pied nus sur le bateau n'était pas respecté. Ceci-dit, inutile de lui poser la question, je la sentais mal venue...

Comme mon air ne lui semblait pas encore assez convaincu de sa suprématie, il remit un coup pour la forme.

Puis présentant la pointe de sa botte devant mon visage tuméfié, je compris ce qu'il désirait.

Une humilation de plus pour la Tigresse. J'allais protester pour la forme, sachant ce qui m'attendait encore. Mais je ne devais pas lui offrir cette satisfaction.

Entre la planche et un signe de soumission, le choix serait rapide. Encore heureux que la scène se déroule sans témoin, je me décidais enfin à lécher la botte présentée.

Il éclata d'un rire bruyant. La Tigresse était mattée. Il s'éloignait déjà.

j'arrivais à une conclusion assez simple. En 3 mois, bien des choses avaient changées à la Confrérie.
Manitas
Manitas
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12/09/2007
Posté le 27/09/2010 à 15:58:31 

Salle des secrets

Le poids de sa menace sur nos épaules

Il avait visiblement contraint Caratawc à lancer des élections. La peur se lisait sur le visage de l'ancien Capitaine et il ne devait pas y être étranger.

Il n'aurait pourtant pas eu besoin de mettre le musicien à mal pour lui faire dire qu'il était d'accord avec ce qu'il leur avait fait comprendre à tous par la force. Cependant il fallait avouer que cela donnait un certain poids à ses arguments. Une bonne raclée est souvent meilleure qu'un long discours. Au détail prêt qu'elle avait fait naître la peur au creux de son estomac, si bien qu'il avait hésité à présenter sa carapace à ses frères pour la première fois et qu'il se demandait s'il n'allait pas au final le regretter.

Mais il était maintenant trop tard pour laisser place à de telles pensées, les votes avaient parlé. Il devrait tenir la barre du sournois et vivre avec ses craintes et ses doutes. Une seule chose résonnait comme une certitude inébranlable dans sa tête, il n'était plus question de le décevoir.
Manitas
Manitas
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12/09/2007
Posté le 12/10/2010 à 10:22:27 

Un mile des côtes de Liberty

Fuite

Il avait cédé à la peur tout comme Caratawc. Son emprise était trop forte. Il n'avait pas son pareil pour terrifier un homme et le faire céder.
Il avait compris son erreur quelques jours avants, lorsqu'il lui annonça qu'il avait échoué à remplir le contrat de guerre. Il l'avait alors passé à tabac, comme d'habitude, mais cette fois en finissant par lui casser le bras froidement. Il ne supportait plus la douleur depuis qu'il avait été torturé sur un gallion Espagnol. Rien que la perspective de se faire rosser régulièrement lui collait une trouille de tous les diables. Mais il avait clairement senti qu'il en avait éprouvé du plaisir à le faire, et ça le terrifiait.

Il nageait maintenant à un mile de la côte de Liberty. Quinze minutes avant, il était en train de faire le debrief du pillage sur le pont du sournois avec ses frères et soeurs, et s'apprêtait à aller le voir dans la cabine du capitaine. Il les avait tous surpris en se jettant subitement à l'eau. Il n'avait même pas caché sa peur, leur avouant tous qu'il se chiait dessus avant de faire le grand plongeon.

Accroché de son bras valide à sa guitare dont il se servait comme d'une bouée, son membre cassé pendant dans l'eau, il agitait ses pieds tant bien que mal pour rejoindre la terre. Là, il avait pour plan de se cacher et de se faire oublier.
Madre Anna
Madre Anna
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09/12/2005
Posté le 12/10/2010 à 22:31:44 

A cause de lui, Manitas était parti. Elle avait eu à peine le temps de lui lancer une vessie de porc gonflée en guise de bouée, bien plus utile que sa pauvre guitare.

Un instant, elle avait songé à se jeter à l'eau à côté de son musicien, mais quelque chose l'avait retenue. Quelque chose qui l'avait déjà fait survivre quand Petisieu était parti, quand Ashram avait perdu la raison, quand Amaury et Mamie Victorine étaient morts.
Ce quelque chose, elle ne savait même plus si c'était la Foi.

Mais ce qu'elle savait, c'était que sa vie, c'était eux, pas Lui. Il était temps de s'en débarrasser, définitivement. Il était temps de libérer la Confrérie de son emprise.
Dieu veillerait sur Manitas. Elle, elle allait parler à Sing. Le vieux hibou saurait que faire, comme toujours.
Jùan Robertínõ "Pulpo Verde" Serra
Jùan Robertínõ "Pulpo Verde" Serra
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05/06/2007
Posté le 13/10/2010 à 01:38:23 

Tout s'était passé très vite. Manitas, le "Capitaine", s'était pissé dessus à l'idée de subir sa colère.
Mais le Panda ne pouvait pas le blâmer. Il faisait plus peur qu'un élan de lucidité de la Vidange.

Mais le musicien faisait du bon boulot, plus que certains avaient fait ces derniers temps.
Facheux, oui, c'était facheux.
La planche n'avait pas craché le bon bandeau noir et les ricanements malsains de Jùan n'eurent pas lieu.
L'étonnement, la compassion, la pitié de voir le visage de Madre lorsque son cher et tendre eut sauté.
* crache un gros glaviot mental à terre *

Mais la bonne femme avait plus de couilles que certains sur le raffiot.
Son visage est passé de tristesse à colère. Il le voyait, il le sentait, il le jouissait.
Elle voulait le faire tomber, il le lisait dans ses yeux. Et lui, il avait pas digéré la rouste qu'il s'était prise. ça non.
Certaines choses vous changent un homme.
Et bien je vous dis même pas ce que ça donne quand ces choses arrivent à un panda.


L'air grave, il bouillait de l'intérieur de coller son poing au travers de son corps.
Il aurait à parler avec Madre.
Anne Providence "La Tigresse"
Anne Providence "La Tigresse"
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07/08/2007
Posté le 13/10/2010 à 13:04:37 

Je savais bien que je l'avais un peu trop défié. Je savais que j'en paierai le prix et je comptais un peu trop sur mon côté félin pour retomber encore et toujours sur mes pattes. 

Mais là, le prix à payer était trop cher :

Manitas !

Manitas non, ne fait pas ça. 

Je n'avais pas eu le temps de réaliser ce qui se passait.

Fait moi confiance et youe lé yeu.

J'avais senti ma dernière heure venir, ne comprenant pas ce qui se tramait, et surtout la façon dont Manitas allait changer le cours de nos Destiné.

Trop tard, il avait fait son trou dans l'eau. La première pensé qui me vint c'est que Madre allait m'en vouloir. Moi, personne ne me regretterait.

Alors me redressant, je me tournait vers lui en feulant.

Toi, que nous as tu apporté ? De la discorde et la défection dans nos rangs, Manitas, Caratawc, Ammokk et je suis certaine que l'hémorragie n'est pas finie. 

Manitas a eu bien raison. 

Je crachais à ses pieds, mais je ne me sentais pas capable de suivre Manitas. Les chats ont horreur de l'eau....

Ceci dit, qui sème le vent récolte la tempête et IL allait devoir subir un sérieux grain, foi de Tigresse ! 

Madre semblait bien décidée à en découdre, elle ne serait pas seule.
Lady Ching
Lady Ching
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20/08/2007
Posté le 13/10/2010 à 13:54:44 

Hosto du bandeau noir

Un lendemain de pillage.

C’était une de ces matinées où le simple bruissement du vent secouant les feuilles brunâtres timidement  accrochées à leur branchage vous faisait détester la terre entière, une de ces matinées où on se dit que plus jamais on ne tomberait la tête la première dans un tonneau de nectar des dieux, une de ces matinées où les souvenirs de la veille vous reviennent en pleine poire tel un mauvais coup de crochet pris dans la tête…Une de ces matinées où votre bile se tient à tout moment prête à prendre son envol à chaque souffle de votre haleine fétide, une de ces matinées où…

Viiiiddddannnge….boooouuuullleetttt!!!!


Ching s’engouffra la tête dans la paillasse du brancard en tentant vainement d’atténuer les braillements du piaf, maudissant Manitas d’avoir abandonné le sournois et ses frères, mais surtout le maudissant LUI

Ta Gueule le piaf !


Elle balaya ses prunelles sombres et glaciales aux quatre coins de la pièce, puis éjecta avec une rare violence l’écuelle rouillée qui trainait sur les lattes pourries du plancher de l’hospice. Elle se dirigea d’un pas décidé vers le long rideau noir qui trônait au fond de la pièce et l’ouvrit d’un geste sec.

Devant elle, Madre Anna récitait ses prières à genou au pied du lit. L’asiatique pris une longue respiration et s’agenouilla à ses cotés en glissant tendrement son bras autour de ses épaules.

Madre, nous serons à tes cotés pour tenir la barre en attendant le retour de Manitas. Dès que nous aurons sauvé notre butin et récupéré bzzzzzzzzzzzzz, je te promets qu’IL ira servir d’amuse bouche aux requins.


Madre Anna
Madre Anna
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Posté le 14/10/2010 à 14:44:41 

Le perroquet s'envola sur les épaules de Madre Anna en piaillant: "Caaaapitaaaaaaine ! Caaaapitaaaaaaine !"

Elle soupira longuement et se releva, regardant Ching, puis le reste de l'équipage rassemblés un peu plus loin.

Eh bien, je crois que nous avons du travail.
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