Posté le 30/04/2022 à 22:44:32. Dernière édition le 30/04/2022 à 22:45:30
Après le pillage, tard le soir, l'Intendant hollandais se promène dans la ville en flammes, au son des exclamations de joie de ses compatriotes.
Un sourire nait sur ses lèvres.
Il visite chaque demeure, pénètre chaque endroit, invectivant de la canne dérobée à Jean Passe chaque habitant d'Esperanza comme s'il était le maître des lieux. Et peut-être l'est-il effectivement, au moins pour quelques heures.
Ses pas finalement le ramènent sur la grand place. Pendant quelques instants, il surveille les siens du coin de l'oeil, qui sont affairés à transporter les coffres jusqu'aux portes pour ensuite les ramener à la maison.
Un des soldats vient le voir bientôt.
« Meneer, et que doit-on faire de ceux-là ? »
L'homme désigne de la main un groupe de gens misérables, vêtus de haillons et à l'expression apeurée, qu'un capitaine fait se tenir en rang d'oignons non loin de l'église. Solal les observe un moment. Parmi eux, un enfant se met à pleurer.
« Qui sont donc ces pauvres hères ? » demande-t-il avec curiosité.
« Ce sont les esclaves. Ceux qui ont été fait prisonniers lors du dernier pillage de Port-Louis. Ils étaient cachés dans les égouts. »
« Ah, oui, évidemment. »
L'intendant n'a prêté qu'une attention modérée à toute cette histoire. Il faut dire que le rapport a disparu sous un jupon pendant une soirée avec les filles.
Il réfléchit, puis se détourne finalement.
« Ramenez les à Ulüngen. »
« Tous ? »
« Oui, tous. »
« Mais... »
« C'est un ordre soldat. »
Le militaire se redresse, et opine du chef, obéissant. Satisfait, Solal hoche légèrement la tête en retour, puis commence à marcher en direction des portes.
« Et tant qu'on y est, veuillez tenir informée Madame la Ministre des derneirs événements. » |