 Le Faux Rhum
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Et dans les ténèbres la lier
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Posté le 12/06/2015 à 02:37:06
L'appât
Assis sur un tabouret, en équilibre instable sur deux des pieds du siège décrépi, le vieux Miltiades ricanait tout seul.
Autour de lui l'antre de la Chimère était pour l'instant déserte ; la majorité des frères et soeurs étant encore en train de débusquer les derniers corsaires qui s'étaient introduit dans leur repaire.
Le pirate lampait goûlument rhum sur rhum, comme s'il l'avait amplement mérité ; et ce faisant, il laissait miroiter à la lumière du couchant un anneau d'une beauté étincelante, observant les rayons du soleil se refléter sur les nombreuses pierres incrustées.
Il était accaparé par ce petit jeu depuis un certain temps lorsqu'un perroquet lui apporta une missive. Gromellant qu'on ne cessait de l'emmerder pour des conneries, il retrouva cependant sa bonne humeur après avoir déplié la missive et reconnu l'écriture de l'expéditeur.
"Vieux Sanglier,
Je veux récupérer ce qui m'appartient. Je suis sûre que c'est toi qui l'a."
Fredonnant pour lui même, il s'empara d'une plume du perroquet - qui glapit d'un ton offensé avant de s'enfuir à tire d'aile -, réfléchit un instant puis traça quelques phrases au dos même du message.
"D'effet similaire au froid,
Aussi bien qu'à la lumière,
Maladie souvent nocturne,
Pouvant tuer de sa simple caresse."
Il ricana.
Inutile de lui demander si elle voulait jouer aux devinettes : le temps que son cortex comprenne ce que ces mots formaient, ses yeux auraient lu le restant et ses méninges auraient commencé à s'activer. Ensuite elle ne pourrait plus s'arrêter, curieuse comme elle était.
Après avoir renvoyé le message à l'aide de son perroquet du moment, Miltiades se leva.
Il avait quelqu'un à voir au plus vite.
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Posté le 15/06/2015 à 23:47:39
Son précieux
Pour devenir personne, Eva avait délaissé ses vêtements et les symboles qui la caractérisait.
Pour devenir personne, elle avait côtoyé l'ombre, drapée de noir et s'était faite muette.
Mais pour demeurer personne , elle aurait dû mieux se cacher.
Le vieillard à la longue barbe blanche l'avait empêché de passer...
Mais fini l'anonymat, terminé le cachot. Eva avait enfin retrouvé la liberté et les bras de son épouse trop longtemps désertés. Bien que meurtrie par son séjour qui avait laissé des marques sur son corps et dans son esprit, elle pouvait redevenir elle-même. Et pour redevenir cette personne, elle devait retrouver ses effets et les symboles auxquels elle tenait.
Au fond de son sac, une petite boite fermée. Source de sourire et de fierté. La jeune femme avait confié à cet écrin, un joyau inestimable à ses yeux, un anneau d'une rare beauté.
En ouvrant la boite, son cœur s'arrêta un instant de battre, laissant uniquement résonner l'écho de sa surprise dans le vide de ce coffret.
Son alliance, il la lui avait dérobé, elle le savait. Alors la française, contrariée, avait contacté son voleur qui ne s'était pas gêné pour lui répondre via une énigme. Elle ne put masquer un sourire nerveux, il voulait jouer...
Mais fière comme une elfe, Eva ne pouvait admettre qu'elle n'avait pas trouvé. Elle regardait sans cesse ce bout de papier et se répétait dans son demi-sommeil les quatre phrases qui la torturaient.
Lasse, elle finit par contacter deux enquêteurs renommés, peut être aimaient-ils eux aussi jouer? |
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Posté le 17/06/2015 à 01:29:47
Le collet
Le sorcier (ou quoi qu'il puisse être) regardait le bijou posé à terre, face à lui.
" - Oui, je peux l'envoûter tel que tu le voudrais. Mais il me faut son sang.
- T'es sûr, Ade ? T'as pas moyen de t'démerder autrement, hum ?"
Le sorcier pirate ne daignant pas répondre à l'interjection de Miltiades, celui-ci continua.
" - Foutrailles, j'aurais dû v'nir te voir plus tôt... Bon, t'aurais pas autre chose du genre à me proposer, du coup ?"
...
Le vieux pirate réfléchissait longuement, arborant un air contrarié. Assis en tailleur face à lui, Ade attendait patiemment.
C'était bien plus que ce qu'il imaginait au départ. Et, aussi, ce que ça impliquerait le dérangeait. Mais... L'effet engendré...
Finalement, au bout d'un long moment, le sanglier s'entailla le cuir du bras et le tendit vers le sorcier en grognant.
"D'accord. Vas-y, mon gars."
Les yeux de l'envoûteur se plissèrent, et sa trogne hideuse se fendit presque en deux alors qu'il dévoilait son immonde sourire. Il ramassa un bol en bois recouvert de tâches douteuses, et s'aggripa au poignet du pirate pour l'attirer vers lui.
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Posté le 17/06/2015 à 21:52:07
Les tourments de Cirith Ungol
Miltiades s'impatientait : pas de réponse de la pisseuse. Il l'avait même relancée pour l'aiguillonner, lui faire sentir sa faiblesse, ses limites ; mais rien.
La conclusion qu'il en tirait le décevait au plus haut point : soit elle ne tenait pas à son alliance, soit elle manquait de jugeotte. Deux défauts disqualifiants, à ses yeux, chacun à leur manière.
Il ricana tout de même, en repensant aux missives de cette fidèle compagne qu'était Dita Van Teese la Brave, cherchant désespérément à le détourner de sa dulcinée ; car elle sentait bien que le bandeau noir la menait droit vers un piège. Las, en vain. Perspicace, mais impuissante.
Encore un ou deux jours, et il infligerait à la fouinette la plus cruelle des blessures : la pitié.
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Posté le 19/06/2015 à 00:08:39
Brouillard sur les hauts du lac Red
Le vent qui soufflait si fort les semaines précédentes était tombé et l'environnement habituellement bruyant était devenu calme à en être inquiétant.
Dans une zone rocheuse érodée, au centre de l'île, Eva marmonnait.
"D'effet similaire au froid,
Aussi bien qu'à la lumière,
Maladie souvent nocturne,
Pouvant tuer de sa simple caresse."
Le bougre de Miltiades s'impatientait. Cette épreuve, plus qu'un jeu, était un test et en tant que tel, la jeune femme ne supportait pas une seconde l'idée d'échouer. Une réponse de l'enquêteur Egbert Dekker suffit alors à lui redonner le sourire.
La mort... Elle trouvait l'idée pertinente et, malgré le fait qu'elle n'était pas celle qui avait trouvé, elle s'empressa de contacter le pirate pour le lui faire savoir.
"FAUX! Tu refroidis."
Brouillard de nouveau après une brève éclaircie.
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Mais le vent finit toujours par se lever, dissipant le doute pour le remplacer par...
La peur... !
Elle avait eu la réponse en cherchant à rassurer Dita, inquiète sur son sort. Enfin la communication pouvait reprendre avec le pirate, elle avait passée l'épreuve de l'énigme. Du moins, le croyait-elle avant de recevoir une lettre de sa part.
"Compagne privilégiée,
S'éclipsant constamment en société.
Haïe par certains,
Tant recherchée par d'autres."
Elle posa une main sur son front. Brouillard. |
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Posté le 23/06/2015 à 21:06:35
Le chemin de la solitude
Assise sur un rocher en bordure de forêt, le regard dans le vide, Eva pensait aux dernières lettres qu'elle avait reçu de l'ancêtre. Et alors que la première énigme ne fut pas facile à déchiffrer, la réponse de la seconde lui vint rapidement.
La solitude.
Ce sentiment partagé par toutes les âmes humaines qu'il soit sporadique ou constant, choisi ou subi. Elle s'était empressée de lui écrire, clamant qu'elle ne se sentait pas concernée, que son chemin elle le traçait elle-même et qu'elle était accompagnée. Il lui répondit alors qu'il ne parlait pas de ce chemin, l'emberlificoteur ayant une autre idée en tête. Dans sa lettre, quelques mystérieuses lignes concluait le message.
Cinq frères inséparables,
L'opposant,
Le meneur,
Le grand,
Le suiveur,
L'habile.
A chaque tentative pour renouer avec le sujet principal qu'était l'anneau, il détournait son attention. Et le vieux fou ne cessait alors d'occuper son esprit.
La main était sa réponse. Pourquoi diable y faisait-il référence? jura t-elle. La curieuse grimaça ensuite à l'association d'idées: D'abord la solitude puis la main, cela ne pouvait être si scabreux, le vieux bougre ne devait plus faire la bête à deux dos depuis des lustres.
Le pirate mis un terme à ses doutes. Ces frères inséparables faisaient référence à la main qui prochainement lui serait tendue, une main qu'elle déciderait de saisir ou non.
Plus de devinette alors. Il lui donna rendez-vous.
"Viens seule." |
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Posté le 24/06/2015 à 03:24:32
Les affres du Gorgoroth
Faisant machinalement passer entre ses doigts le bijou, le pirate songeait.
Après la difficulté de la première réflexion, les deux suivantes avaient été visiblement plus aisées. Fallait-il y voir un bon signe ? Comme le disait le frère Tanguy, qui enseignait l'algèbre au monastère : "Ca ne prouve rien, mais c'est rassurant."
Le message insidieux commencerait peut-être à se creuser une niche dans son inconscient.
Pour sûr, c'était la plus récalcitrante des disciples qu'il avait jamais pu avoir ; et pour cause. C'était la seule qui ne voulait pas l'être, qui n'avait pas demandé à l'être.
le vieux se permit un fin sourire. Pas encore.
Même si ce n'en aurait pas encore dû être le moment, il lui avait demandé de venir là où il lui faudrait être pour pouvoir avancer. Et en ce moment même, elle était sûrement en proie à une pléthore de sentiments puissants, maëlstrom d'émotions, tandis qu'elle se hâtait à sa rencontre.
Colère, peut-être haine, donneraient la principale teinte de son humeur. A leur rencontre, ce serait en un terreau fertile qu'il pourrait pulvériser son poison.
Tranquillement assis sur son perchoir, il pouvait attendre patiemment. Que ce soit l'arrivée de la petite ou... ensuite.
Patience et longueur de temps, font plus que force, ni que rage.
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Posté le 07/08/2015 à 22:22:28
Amon Amarth
Pensif, le vieux pirate triturait un objet, au fond de sa poche.
Déjà plusieurs semaines que la rencontre avec sa disciple-malgré-elle s'était déroulée.
Il avait été surpris de constater qu'elle était plus mûre que ce qu'il pensait, et bien plus que ce qu'elle-même ne se l'admettait.
Sourd aux dénégations qu'elle lui adressait, il lui avait transmis son enseignement, celui qu'il s'obstinait à infliger à ses ouailles. Les questions à se poser, pour se trouver soi-même. Pour quitter l'état de larve, et se découvrir être humain. Pour se sentir vivant, et accepter de faire ce qui devait être.
Sans surprise, elle trouva la réponse à la dernière devinette qu'il lui avait posée. Pure formalité, dont l'existence même n'avait pour but qu'enfoncer une porte ouverte : son avenir était déjà écrit, même si elle n'y croyait pas encore totalement. Et, telle la libellule engluée dans la toile de l'araignée, ses soubresauts se faisaient de moins en moins fréquents et rageurs. Miltiades n'était pas du genre à se jeter des fleurs, mais il était était plutôt content de son tissage. Ses rêts étaient solides, et mordants.
Un peu de vérité :
" - Non.. allez.. qu'est-ce que mon comportement trahit?
- Intelligence. Ténacité. Conviction. Trop de pitié."
Un peu de torture :
" - Je ne souhaite pas ta mort l'ancêtre... Sauf si tu venais à blesser cette fameuse moitié..
- J'n'en aurai pas besoin, d'ça. Tu t'en charg'ras bien toute seule comme une grande."
Pour la laisser partir avec un bardillon planté dans l'échine :
" - Et donc, en quoi te penses tu si différente de nous, en ce cas ?
- Je n'ai jamais prétendu être différente de vous.. C'est juste que vous êtes tous différents au sein de la Confrérie. Je peux comprendre certains d'entre vous comme j'ai eu envie d'en tuer. Dire que je ressemble ou non au groupe est faux dans les deux cas. Ou cela voudrait dire que je partage les mêmes idées, les mêmes valeurs que vous.
- tu t'en rendras compte. Que ce soit dans dix jours, dix mois ou dix ans. Et à ce moment là, une main te sera tendue."
Maintenant, il lui fallait attendre. Sans aucune nouvelle de sa part, croyant la partie gagnée, elle avait baissé sa garde, et sa fouinouserie sur laquelle le vieux avait compté n'avait visiblement pas encore fait son office.
Gromellant pour le principe sur le fait qu'il fallait tout faire soi-même, le pirate écrivit quelques mots sur un bout de parchemin déchiré.
"Greluchonne,
Le temps passe inexorablement, et force m'est de constater à nouveau ton lamentable échec.
Aurais-tu déjà oublié la première leçon, la plus importante ? Celle que je t'ai murmurée à travers les barreaux d'un cachot empuanti ?
J'en arrive à penser que j'aurais pu la souffler dans le cul d'un poney pour le même résultat.
Maître M.
NE.
FAIRE.
CONFIANCE.
À.
PERSONNE."
La partie n'était pas encore terminée, et ce que la fouine prenait pour une victoire allait se transformer en cuisante défaite.
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Posté le 16/08/2015 à 22:13:01
La montagne du destin
Une entrevue, seule à seul, comme décidé par l'homme qui aimait dominer Liberty du haut de son promontoire sacré. Toisant le monde à ses pieds, Miltiades s'apprêtait à prêcher la non convertie, légendairement narquois, subrepticement paternaliste.
Et sur ce dernier point, la française ne pouvait s'empêcher d'apprécier l'attention même si elle pouvait devenir soudainement cruelle, pour son bien laissait-il entendre. Ébréchant alors une cuirasse déjà rongé par d'autres hommes influents au moins deux fois plus âgé qu'elle comme Sing ou Owen avant lui.
Elle s'était rendue compte que tout ce qu'il pouvait lui dire ne la laissait pas insensible ainsi elle continuait de l'écouter. Bien sûr, elle pouvait se braquer voire rejeter en bloc ses idées ou ses théories mais de manière plus surprenante elle pouvait également en accepter.
Contrôler, transformer, détruire. Telle était la nature de l'homme et il était bien plus facile d'y succomber que d'y résister. En effet, il fallait être en mesure de s'en rendre compte pour quitter la meute ou plutôt le troupeau. C'était tout d'abord sur cette idée que leurs esprits se rejoignaient.
Mais non content de capter son attention, la vieille branche qu'était le pirate voulait la voir réagir. Il lui posa alors trois questions qui étaient selon lui primordiales dans la vie d'un homme puis sans attendre les réponses, ouvrit une main devant elle, dévoilant l'anneau sacré. Le bijou à portée de main mais pourtant inaccessible avant d'avoir donné la bonne réponse à son ultime devinette: Qui était le commanditaire de son enlèvement un an auparavant?
La réponse de la jeune femme fut sans hésitation. Ainsi, elle récupéra ce qui lui appartenait. Et cette fois sans laisser un morceau d'elle-même. Sans trop de difficulté, elle s'était plu à penser que discuter sans menace pouvait porter ses fruits avec le Sanglier. Elle ressentait même une certaine fierté qui ne fut pas du goût de sa compagne Dita. Moins naïve que sa moitié, elle pressentait que quelque chose n'allait pas.
Et ce n'était pas les étranges sautes d'humeur d'Eva, les semaines qui suivirent, qui allait lui faire penser le contraire... |
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Posté le 01/11/2015 à 18:56:24
Un voyage dans l'obscurité
Les yeux fermés et les poings serrés, Eva pouvait entendre les battements de son cœur accompagnant, en rythme, les tambourinements de ses tempes. Un léger coup de vent venait de raviver un brasier qui ne semblait pouvoir s'éteindre vraiment.
Une lutte, inconsciente, se déroulait à l'intérieur d'un corps qui ne renvoyait rien de malsain si ce n'était son regard particulier. Froid et lisse. Ses douces paroles étaient des roses dardées d'épines dont la piqûre, venimeuse, n'aspirait qu'à faire souffrir.
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Les épouses Damian-Van Teese avaient décidé de rejoindre leur île pour se remettre de leurs émotions après leurs mésaventures avec Miltiades. Retrouver la sérénité que seul ce lieu pouvait leur apporter. Et tout semblait aller pour le mieux jusqu'à ce qu'une dispute éclate, plus violente que jamais. La colère viscérale de la française se mêlait à un mal vicieux qui la rendait dangereuse pour Dita mais aussi pour elle-même.
Une main ferme retenait alors un bras tremblant,brandissant un poignard. Cette main qui ne faiblissait pas alors que des épines se plantaient dans sa peau. Lâche, Dita prouvait alors à son épouse qu'elle ne l'était pas.
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Les flammes dévorant la sauge provoquait une importante fumée. L'homme au masque de hibou, assis en tailleur, agitait sa branche en récitant quelques incantations mystiques, laissant à sa seule contemplation les deux amantes impatientes.
Dita avait pris les choses en main après leur dernière altercation et avait décidé d'amener Eva dans la hutte du Shaman Chiika. Et de ce dernier, elle attendait des réponses. Choses qui n'étaient facile à obtenir auprès du sorcier. En effet, l'indigène savait qu'Eva portait dans son sang des traces d'une magie noire puissante, héritage de la pirate rouge Sakki. Avide alors d'en utiliser les propriétés, son sang était la condition pour vouloir l'aider.
Aux lueurs de la lune, le Shaman souriait derrière son masque. La fiole tendue à bout de bras révélait son rouge éclatant.
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Il avait senti l'énergie émanant de sa main gauche brulée. Une magie qui n'était pas nouvelle pour lui puisque celle d'un autre sorcier. L'anneau était envoutée et Eva trouvait constamment une excuse pour ne pas l'enlever. Elle ne le pouvait pas... Elle ne le voulait pas.
Et l'idée de s'en séparer la replongeait aussitôt dans le noir. |
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