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Jeux de maux, jeux de bourreaux!  
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La Fouine
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23/09/2010
Posté le 04/06/2015 à 21:00:50 

Un rhum détonnant.

Une vente de rhum, exceptionnel racontait-on, pour sûr que cela ne la laissait pas insensible. Et pourtant ce n'était pas tant le fond que la forme de cet événement qui l'intéressait. Pourquoi Gaston avait choisi un lieu si proche du campement pirate jusqu'alors hautement surveillé? La nouveauté allait attirer du monde c'était indéniable et ce point de vente, isolé, serait un potentiel coupe-gorge...

Mais ne dit-on pas que le foie s'oppose à la raison?

Eva resterait sur le qui-vive pour ne pas se faire surprendre même si elle avait une tout autre préoccupation en tête. Elle comptait profiter de la foule et de son effervescence pour s'éclipser en temps voulu et se rapprocher de l'entrée du repaire. Il fallait qu'elle s'y infiltre dans un but bien précis, retrouver les effets personnels de son maitre-chanteur...

Et si elle y arrivait, il était sûr qu'elle aussi sauterait de joie!


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Posté le 04/06/2015 à 21:02:00  [ Edition bloquée ]

Booomm!

Tout cela n'avait été évidemment qu'un piège de la Confrérie et l'entaille sur sa joue droite due aux débris des caisses explosées lui rappellerait ce moment à jamais.

Qu'importe, elle avait réussi à entrer. Une capuche de sataniste, une carte de confrère discrètement récupérée et une énorme explosion avait suffit à la faire disparaitre aux yeux de tous. Qui distinguerait une ombre parmi les ombres?

Un calme de façade... Son coeur battait à tout rompre mais elle n'aurait su dire s'il s'agissait de peur ou d'excitation. La jeune femme avait choisi le bon moment et c'est après avoir lancé un regard déterminé vers son ami inquiet Baakokwame qu'elle entra dans ce lieu si secret.

Son temps était compté, il lui fallait à tout prix trouver ce qu'elle cherchait tout en ne se faisant pas remarquer. Elle n'aurait peut être plus cette chance si elle échouait...

La Fouine
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Posté le 04/06/2015 à 21:02:44 

Intrusion.

Cachée au sein du repaire par son ami à la peau d'ébène, Eva avait pu passer la nuit à l'abri de tout danger. Il avait insisté pour qu'elle attende son retour le lendemain mais la curieuse ne tenait plus... Jeter un oeil aux alentours et découvrir le terrain lui permettrait de savoir par ou s'enfuir en cas de danger, elle pensait alors que c'était une excellente idée.

En poussant doucement une porte, elle fut stoppée dans son élan par des voix et des entrechoquements de chopines. Elle glissa un œil à l'intérieur et aperçut certains confrères en joyeuses discussions, l'explosion de la veille avait fait sensation... Son regard s'attarda enfin sur Baak, au centre du groupe. Malheureusement, la française ne pouvait ni parler ni se montrer si elle voulait demeurer ombre. Il lui fallait trouver un autre moyen.

Mais un bruit de pas en direction de la porte derrière laquelle elle était cachée la fit bondir et elle dû fuir, manquant de peu de se retrouver nez à nez avec Kristal.

Une heure plus tard.

- "Tu sais crocheter une serrure?"

- "Euh, je crois, il y a longtemps que je n'ai pas eu besoin de le faire.."

- "Suis-moi!"

Eva suivit Baak dans la cantina, grimpa sur le toit puis entra dans un bâtiment qui ressemblait à une grande paillote. Traversa une salle à manger et observa la porte que son ami désignait de la main.

- "Les chambres sont après le couloir, à côté du tonneau... Il n'y a personne, dépêche toi!"

La française ne se fit pas prier et franchit la porte pendant que Baak faisait le guet. Quelques instants plus tard, elle retrouva le colosse en secouant la tête doucement.

- "J'ai échoué... Il faut que je procède autrement! Il doit bien exister une clé..."

- "Ching... Mais je nous voit mal la lui prendre..."

Eva se pinça la lèvre en réfléchissant.

- "Il y a forcément un moyen..."
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Posté le 04/06/2015 à 21:04:03 

La Fouine et le Sanglier.

Deuxième nuit cachée dans des ruines abandonnée, Baak y tenait alors la française l'avait écouté. Il y faisait frais et humide et un point d'eau lui permettait de s'hydrater et de se débarbouiller. De plus, en comptant les quelques provisions qu'elle avait apportée, elle pouvait aisément tenir plusieurs jours. Avant de la laisser seule, son ami avait eu l'idée de lui donner un bandeau en cuir noir pour marquer l'illusion, l'asperger d'alcool et sentir mauvais faisait aussi parti du plan.

Malheureusement cette nuit là, Miltiades eu l'envie d'y trainer sa carcasse et découvrit l'intruse à la mante noire, à moitié endormie. En pointant un doigt gros comme une saucisse sur elle, il ne cacha pas sa méfiance et lui demanda son identité. En absence de réponse, le vieux pirate posa une de ses grosses pattes sur elle pour la maintenir et tenter de lui retirer sa capuche. Paniquée, elle se débattit et le bouscula avant de quitter son campement éphémère par un chemin qu'elle avait repéré plus tôt dans la journée. Dans la lutte, elle se fit douloureusement arracher une mèche de cheveux.

Quelques instants plus tard, à bout de souffle, elle prit un moment pour choisir sa future cachette. Le vieux allait rapidement sonner l'alerte et aucun endroit ne pourrait échapper aux pirates sauf peut être... l'endroit même où ils étaient encore en train de cuver, pensait-elle. La manœuvre était suffisamment risquée pour qu'ils pensent qu'elle n'aurait pas osé. Elle se faufila donc à travers la pièce tout en enjambant les cadavres de bouteilles, s'immobilisant aux sursauts des dormeurs jusqu'à enfin atteindre l'escalier menant à l'étage.

Quelle truffe! Elle n'avait pas échappé au flair du Sanglier, il avait fini par la retrouver. Fier de sa prise et sûr que cette fois l'intruse ne pourrait s'enfuir, il posa de nouveau sa main sur elle en grommelant qu'il pensait la trouver à l'église avant d'éclater de rire lorsque que le visage de la Fouine fut en pleine lumière.

"Hahaha! Ben si j'm'attendais! T'as les pieds qui dépassaient, merdaillonne, héhé! Ca s'croit finaud mais au final y'a pas plus roublard qu'le vieux sanglier!"

Avant qu'elle n'ait le temps de se débattre à nouveau, il s'assit sur elle pour la maintenir au sol. Ouvrit la bouche pour rameuter ses comparses mais se ravisa.

"Mouais. J'crois qu'on va le faire à ma manière!"

Il ceintura la française et passa par la fenêtre. Elle n'eut de souffle pour dire quoi que ce soit et fut trainée jusque dans les geôles.

"Hahaha! T'fais moins la maline là!"
La Fouine
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Posté le 04/06/2015 à 23:38:08  [ Edition bloquée ]

La Fouine et le Sanglier.


Coincée... Le cliquetis des clés dans la serrure fermant à double tour sa geôle confirmait sa capture tandis qu'elle était allongée sur la paille crasseuse recouvrant le sol. Réaliste sur ses chances d'être entendue, elle ne tenta pas d'appeler le secours de Baak d'autant plus qu'elle ne voulait pas lui causer des ennuis. Le vieux pirate fit rouler une bouteille jusqu'à elle puis l'interrogea.

"Alors la mignarde... Tu vas bien m'dire c'que tu fouines ici, hum?"

Elle maugréa en se redressant, attrapa la bouteille qui pouvait lui servir de nombreuses façons puis sourit en prenant l'air le plus innocent du monde.

"C'que j'fais là? Je voulais visiter le coin... Rendre visite à de vieux amis, comme tout le monde!"

Il esquissa un sourire, non dupe.

"Ben tiens. Com'si t'avais b'soin d'te faufiler ici pour ça l'anguille. Je gage que ce bon vieux bovin placide est dans le coup, hum?"

Il balaya sa question de la main puis reporta un oeil plissé sur elle.

"M'demande quelle serait la meilleure manière d'te faire cracher le morceau... Hum? Fière comme un paon, m'étonnerait que la torture marche bien. En tous cas, pas sur toi directement. Même si, ça ne coute rien d'essayer."

Le vieux suidé finit par ricaner en émettant la possibilité qu'il arrive un accident à Baak avant de reprendre son sérieux.

"Mais bon, tu sais, moi j'suis pas un mauvais bougre, hein. Dis voir c'qui t'amène. J'pourrais même oublier que je t'ai vu. Et comme j'ai pas vraiment prévenu les frangins que j'tavais trouvé..."

Elle s'étonna de sa façon de faire et tenta d'esquiver une nouvelle fois la question en affirmant qu'elle n'avait pas eu besoin d'aide pour entrer dans le repaire. Ce qu'il ne crut pas car en évoquant l'intrus à ses confrères, il semblait à l'un d'entre eux avoir aperçu une silhouette se cacher derrière l'ancien esclave après l'explosion. Elle en profita alors pour lui demander ce qu'il pensait de cette histoire de brèche dont Kristal avait fait mention. Le Sanglier plissa les yeux.

"Toujours en train d'fouinasser hein? Tiens, bonne idée de torture, te priver de potins! Ou d'esgourdes pour les entendre. Mais j'suis pas ce genre de gars bien entendu.."

Elle pencha la tête.

"Quel genre alors?"

Il s'assit et sortit des lamelles de boeuf séché qu'il se mit à mâcher, répondant à sa question et aux suivantes comme s'il s'était habitué à ce genre d'interrogatoire de la part de la française. Ne perdant toutefois pas le nord, il revint rapidement à la question initiale à laquelle elle finit par répondre évasivement en lorgnant sur sa nourriture.

"Je cherche quelque chose qui se trouve dans le coin.."

"Rien qu'ça?"

"Oui rien de bien méchant en somme. Je cherche, je trouve et je m'en vais."

Le vieux proposa encore une fois son aide mais fit face à l'hésitation d'Eva et sa peur d'être entourloupée. Devant son insistance, elle se confia.

"Bon, bon.. Je cherche un objet que j'ai donné à un pirate autrefois. J'y tiens et cette personne n'en a plus besoin."

"Et je suppose que que cette personne est absolument de ton avis et que c'est bien pour cela que tu t'donnes pas la peine de lui demander?"

"Elle est morte.."

"Voler les morts? Tu m'fends l'coeur gamine."

"Mais ce n'est pas du vol puisque cela m'appartient. Cette personne a juste oublié de me le rendre.."

Il éclata de rire.

"C'est l'excuse la plus merdique qu'il m'ait été donné d'entendre, ah ah! Rassure moi c'est toi qu't'essaies d'convaincre, hum?"

Il s'installa encore plus confortablement.

"Bah j'ai l'temps de toute façon! En attendant qu'tu craches le morceau, j'vais réfléchir à c'que j'vais bien pouvoir faire de toi... ou ce qu'on va faire de toi. Humhum.. Et tiens j'suis généreux, j'vais t'offrir ta pitance. Choisis: matérielle ou immatérielle?"

S'offusqua que son histoire fut prise à la légère puis fit une moue en répondant.

"Immatérielle."

"Tss! J'l'aurai parié. Prête à crever de faim pour un scoop."

Il remballa les provisions puis raconta son histoire sous les yeux écarquillés de celle qui écoutait pendant que son estomac hurlait.
La Fouine
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Posté le 05/06/2015 à 01:08:04 

La Fouine, le Sanglier et le Serpent.

Les lèvres sur le goulot de la bouteille, la jeune femme l'écouta parler de son mariage.

"L'mariage c'est beau et pur, hum? Grandis, péronnelle. Le monde n'est pas joli. Et ta donzelle, hum? Belle et pure tu crois?"

"Oui, belle et pure, exactement. Une innocente qui s'est entichée d'un aimant à problèmes..."

Il éclata de rire.

"Au moins une moitié de la phrase bien vraie!"

Elle sourcilla en le voyant remettre en question l'innocence de sa compagne et lui demanda ce qu'il voulait dire par là. Ce dernier s'empressa alors de lever les deux mains.

"Du calme la lionne. J'suis comme Saint Thomas, c'est tout. Pas personnel."

Elle but une gorgée de son distillat de cidre et s'apaisa. Il esquissa un petit sourire.

"T'sais quoi? J'te propose un p'tit jeu. Une question chacun, tour à tour. L'premier qui répond pas a perdu. Chiche la fouine?"

La prisonnière jeta un oeil sur sa cellule puis haussa les épaules.

"J'crois que j'ai rien de mieux à faire là..."

Finalement aussi curieux l'un que l'autre, les histoires s'enchainèrent à nouveau avant qu'une voix sortie de nulle part les interrompt.

"Alors il est où le gros rat dont tu me parles?"

"Ah tiens! V'la la capitaine, donc! Ha!"

Il se décala pour laisser Lady Ching approcher.

"C'est qui c'te grognasse? La mère Salas m'a pas parlé de nouvelle recrue pour le bordel! Tu sors d'où pisseuse?"

Prise au dépourvue, la jeune femme transforma sa voix pour la rendre plus rauque et inventa une excuse incluant l'homme au poncho de la cantina. Ce qui, selon elle, ne devait probablement pas être convaincant vu leurs têtes. Elle dégagea alors son visage pour qu'il soit visible et salua la Capitaine qui ne masqua pas sa surprise.

"Bah ça alors, mais qu'est-ce qui vous est passé par la tête? Vous voulez en finir avec la vie Eva?"

La Fouine fit alors la remarque de trop en plaisantant sur la qualité de l'accueil, rendant alors l'asiatique plus acerbe que jamais.


"Bon d'accord, je ne suis pas forcément la bienvenue ici et je comprends que mon intrusion soit mal perçue mais je ne fais pas de grabuge!"

Lady ching afficha son agacement.

"Il manquerait plus que vous fassiez du grabuge! Va falloir m'expliquer rapidement comment vous êtes entrée ici et pour quelle raison!

Miltiades ne put s'empêcher de répéter sournoisement la question et Eva le remercia en le fusillant du regard avant d'essayer de calmer la situation avec l'asiatique.

"Peut-on discuter de.."

"Vous avez 10 secondes."

"Ah! Euh... Difficile de résumer en 10 secondes tout ce qu'il y a à dire."

"Le temps est écoulé! Vous êtes journaliste, vous allez trouver comment synthétiser l'essentiel avant que je perde patience!"

Le pirate se mit à siffloter en laissant entendre que cela aurait été plus facile avec lui. Eva enchaina en évoquant la visite des lieux pour discuter calmement, ce qui fit rire le vieil animal et réagir son interlocutrice.

"Mais oui, parfait! Vous allez commencer par faire le tour de votre magnifique cellule! Admirer ce magnifique seau datant de l'époque où Momo découpait son diner dedans! Quand vous aurez passé une nuit dans les draps bien plus fourni que la barbe de Gaston à réfléchir, on se reparlera! Sur ce, j'vais me rincer le gosier pour oublier cette perfide intrusion et oublier que je devrais tout de suite vous faire couper la tête!"

Eva sembla choquée.

"Me couper la... Voyons Lady Ching nous sommes presque amies vous et moi..."

Le capitaine se retourna d'un coup et siffla.

"Ne vous foutez pas de moi Eva! C'est bien parce que je vous avais en estime que vous êtes encore en vie à cette heure-ci. J'attends votre synthèse à la première heure demain matin!"

Tente de retenir la pirate mais en vain. Se tourne alors vers son ravisseur.

"Humpf! C'est de ta faute! Je ne l'ai jamais vu aussi énervée contre moi.."

Il s'assied puis se racle la gorge.

"Hum, j'voudrais pas t'bousculer dans ta réflexion mais ça p'têt avoir que t'as grave merdé en v'nant ici?"

"Si tu ne l'avez pas prévenu, ca ne serait pas arrivé! Bon... J'ai peut être été trop loin dans la plaisanterie, elle n'était pas d'humeur..."

"Ou elle n'a pas d'humour. Enfin, elle en a mais souvent y'a des histoires de gouttes qui tombent ou de bambous."

Il se frotta les mains comme un enfant.

"On r'prend not'p'tit jeu? A moi, héhé!"

Elle haussa les épaules en penchant la tête.

"D'accord... A toi.."
Le Sanglier
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Posté le 05/06/2015 à 02:47:52 

Jeux d'enfants.

Le vieux pirate s'amusait bien.

Traquer la fouine à travers le repaire avait été intéressant déjà, bien qu'assez court : après être tombé dessus par hasard une première fois, il parvint facilement à se mettre dans la peau de l'intrus et à chercher la cachette la plus... improbable.

Il s'imaginait un intrus avec une certaine confiance en soi, pour tenter de s'infiltrer dans l'antre des pirates. Alors, ce serait le genre de personnage à se cacher au plus près du danger...

Bingo. Le sanglier déterra sa friandise en grognant de plaisir.

Et quelle surprise de découvrir qui cet intrus était vraiment !

Il en ricana d'aise, et se dépêcha de la cacher pour être le seul à pouvoir en profiter.


Une fois dans les gêoles, il s'installa face à elle, pour pouvoir jouer un peu. Cette petite était divertissante, et il comptait bien se divertir.

Tantôt franc, tantôt biaiseux, souvent blessant ; le jeu des réponses avec elle l'amusait au plus haut point. Son histoire d'objet à récupérer était au final assez crédible, mais surtout, il savait que la mignarde n'irait pas mentir. Travestir la vérité au point de transformer un Robert en Clothilde, oui, pour sûr ; mais mentir, elle ne semblait pas pouvoir le faire. Instinct de journaliste, sûrement.

C'était un jeu à double sens : il s'amusait, mais devait également nourrir la curiosité insatiable de sa prise. Peu lui importait cependant, le jeu en valait la chandelle. Pas tant pour lui faire avouer ce qu'elle faisait ici : il en avait un peu rien à foutre en définitive. Mais l'aiguillonner verbalement, comme s'il brandissait un tison brûlant pour lui zébrer les chairs, afin de la voir réagir, et lire ses réactions sur son visage... en était presque jouissif.


La journée passait... Privations, questions cruelles, torture psychologique, il ne lui épargnait rien. Cherchant le moindre indice dont se servir comme prise, afin de crocher dedans puis tirer pour faire mal.

Méchanceté gratuite, certainement. Mais aussi, ils s'imprégnaient l'un de l'autre, étrangement ; ils évoluaient. Jeux pervers, jeux cruels. Jeux d'enfants.


L'arrivée de la capitaine furieuse leur imposa une pause, et c'est une fouine décontenancée par la froideur de celle qui était son amie que le sanglier récupéra avec gourmandise.

Dans sa tête, trottait inlassablement une des phrases de la jeune femme, qu'il tournait dans tous les sens, comme pour deviner dans quel sens la brandir afin de pouvoir blesser le plus vilainement.


"Belle, et pure, et innocente..." hummmhum...

La Fouine
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Posté le 05/06/2015 à 20:51:47 

La peau de l'Ours.

Sa première nuit dans la geôle fut très courte et inconfortable comme prévu. En effet, couchée sur un tapis de paille malodorant, il lui semblait parfois le sentir bouger. Et pour cause! Des rats ou elle ne savait quel autre bestiau s'y faufilaient. Dès qu'elle fermait un oeil, elle sentait les frottements d'un de ces rongeurs trop curieux qui n'avait de cesse de la renifler.

Alors lorsqu'elle ferma enfin les yeux, le soleil réchauffait déjà la moitié de son corps recroquevillé. Une ou deux heures de répit seulement avant le petit défilé. Tout d'abord Alanis qui s'étonna comme les autres de la voir là, lui demandant dans quel pétrin elle s'était fourrée sous les gloussements du Sanglier. Puis il y eut Gaston qui félicita son vieil ami d'avoir trouvé quelqu'un pour nettoyer les latrines avant qu'Eva y fasse vivement objection. Enfin, Baak ne tarda pas à se montrer, feignant l'étonnement. Miltiades le mis en garde.

"Gaillard, ta copine est toujours en un seul morceau, si c'est c'que tu venais voir. Pas d'coup d'sang, pas d'mauvaise blague, et tout ira bien pour tout le monde. On a fait qu'causer jusqu'à présent, pas vrai la fouine?"

Le Gerfaut, fille de Nick le Brun, fit les yeux noirs au colosse.

"Tu l'as bien enfoncé dans la merde. Elle ne s'en sortira pas ce coup-ci!"

Eva objecta.

"Il n'a rien à voir là-dedans! Je me suis débrouillée toute seule!"

"Mouais évidemment... De toute façon, ça ne changera rien à ce qui t'attends. On ne laisse aucun corsaire sortir d'ici."

L'Ours prit alors sa défense en avisant le rapace.

"Si je l'avais aidé, elle ne serait pas là et elle ne serait pas rentrée ou alors elle serait ressortie aussi vite... Et il n'y aura pas de coups de sang... Tant qu'elle va bien, bien sûr. Surtout qu'il y a de fortes chances que ce soit à cause des grenades qu'elle ait pu rentrer. Les grenades que j'avais conseillé de détruire..."

La Fouine posa une main sur son ventre vide.

"Et qu'est-ce qui m'attend? Vous ne pouvez pas me faire disparaitre comme cela, on va finir par me chercher... Et puis je suis la marraine de Nara, ne l'oubliez pas, cette petite aura besoin de moi!"

L'ancêtre renifla avant d'afficher un petit sourire en coin.

"C'te gamine f'rait mieux d'se passer d'un "aimant à problèmes", comme quelqu'un l'a si bien dit y'a pas si longtemps, héhé.."

Elle grommela.

"Peut être bien mais je ferai tout pour la protéger!"

Sans la quitter des yeux, il lui répondit en susurrant une phrase pleine de sous-entendus.

"Parfois pour mieux protéger, faut-il encore savoir disparaître..."

La Fouine lança alors un regard inquiet en direction de l'Ours, y cherchant ce réconfort qui lui manquait.
La Fouine
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Posté le 06/06/2015 à 01:26:20 

Le poids d'un choix.

La lourde tête en fer forgé de la canne du Vieux moine frappait les barreaux de sa cellule avec insistance. Un boucan d'enfer qui la sortait un peu trop brutalement de son lourd sommeil. Satané vieux réveil! Cette deuxième nuit dans ce trou à rats, elle ne s'y faisait pas, d'autant plus avec la faim qui la tiraillait. Chose qu'elle n'aurait pu oublier même si elle le voulait tant son ravisseur se faisait un malin plaisir de lui rappeler.

Elle avait eu juste le temps de se frotter les yeux avant de sentir le souffle de la tornade. Affolée, Kristal débarqua en trombe devant sa cellule pour lui faire la morale puis accusa son ami Baak de tous les maux. Elle lui reprochait son manque de fermeté vis à vis de la journaliste, elle qui avait immédiatement compris pourquoi l'intruse était là. Et pour cause, trois semaines auparavant au cours d'une rencontre fortuite au jardin des amoureux, Eva avait fait part à Kristal de son projet. Les quelques affaires de ce mort l'obsédaient. Cette idée n'avait pas été bien reçu et la pirate avait éconduit son amie en affirmant qu'elle ne la laissera pas accéder à leur entrée.

Qu'à cela ne tienne! La jeune femme y était arrivé sans son aide et l'écoutait donc d'une oreille distraite comme souvent quand elle se faisait réprimander jusqu'à ce que ses sens soient mis en alerte à l'évocation de Dita. Rassurer cette dernière était sa priorité et c'est presque suppliante qu'elle avait demandé à la pirate de l'aider. Mais comme un moulin à paroles, Kristal ne semblait pas se calmer. Elle révéla alors à son "bourreau" la véritable raison de sa venue: Fouiller les affaires de Sing en lien avec l'Opus Intellegencia, provoquant l'agacement de la jeune femme devant tant d'efforts réduits à néant.

Miltiades s'en frottait d'ailleurs les mains, ils n'avaient pas eu besoin de les salir pour avoir sa réponse. Ces nouvelles informations en main, il gloussa avant de prétendre qu'elle ne trouverait rien, que la piaule de Sing avait dû être débarrassée et ses affaires jetées.
Eva s'empressa alors de démentir en révélant involontairement que Baak l'y avait emmenée, trahissant l'implication du colosse dans son infiltration. Misère...
Le vieux roublard balaya alors cette histoire qui ne semblait pas plus l'intéresser que cela puis colla son visage au barreau de la porte en fer.

"Bon. J'ai une proposition pour toi. Ou plutôt, un choix."

Des phrases qui suivirent, les oreilles bourdonnantes, elle ne retint que ces quelques phrases glaçantes.

"L'un des choix c'est qu'on laisse Ching t'couper la tête..."
"Et même si t'nous échappe... J'm'engage personnellement à t'ôter définitiv'ment c'qui est si pure et douce, et innocente..."
"L'autre choix, tu restes avec nous..."
"L'innocence s'ra sauve."

Son sang ne fit qu'un tour, son corps transpirant la colère et la terreur.

"Tu ne la toucheras pas! Jamais! Je tuerai quiconque lui fera du mal, je n'hésiterai pas une seconde! Tu m'entends?!"

Mais le Sanglier n'avait pas peur de la mort, c'est du moins ce qu'il prétendait. Il tapota donc les barreaux de sa cellule tout en la fixant, de longues minutes durant...
Le Sanglier
Le Sanglier
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Posté le 06/06/2015 à 02:59:12 

Tempus fugit.

Le vieux sanglier n'avait pas peur de la mort : si c'était le cas, il aurait déjà été bouffé par les vers pour maintenant.

C'est sans ciller qu'il rendit son regard à la fillette qui le défiait. Roc de granit face à lame de fond.

Le temps passa, sans réponse de la captive. Quelques sournoises petites manoeuvres supplémentaires, les échos de l'assaut du repaire de plus en plus présents. Petit à petit, les gêoles se vidèrent. Kristal s'en alla la première, puis Alanis.

Ne restèrent que la fouine, l'ours et le sanglier. Et encore, l'ours... lui n'était intéressé qu'à s'assurer de la manière dont la captive était traitée. Empêcher un rat de cellule d'être maltraité ?! Quelle farce ! Mais dans quel monde vivait-il, celui là !

L'important pour le vieux, était que le colosse n'intervienne pas. Pour que lui puisse continuer à s'amuser avec sa proie.


Le temps se figeait dans les gêoles. Le sanglier annonça :

"Tic, tac. Tic... tac.

Pendant ce temps, une innocente risque ses os dans des couloirs dangeureux..."

Vive réaction.

"Laisse là en dehors de ça !"

Le pirate tourna sa vrille plus avant.

"J'irai la voir quand tu t'seras endormie. Ca sera plus rigolo."


Puis le jeu repris.

Wildekat
Wildekat
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Posté le 06/06/2015 à 11:12:44 

La souris et la panthère.

"Viens la toi!"

La souris recula de peur devant la panthère, et finit acculée contre une paroi rocheuse.

"Viens, je ne vais pas te faire de mal voyons..."

La panthère bondit sur la souris et la cala entre ses deux mains. Elle la calma un peu en lui parlant doucement - la panthère ne se nourrissait pas de souris... c'est une autre mission qui attendait cette proie-là. Une mission capitale.

Elle serra la souris dans une main alors qu'elle attrapait de sa main libre une poudre de sa préparation secrète...

Elle se mit à marmonner quelques mots à voix basse, alors que Tjaard restait aux aguets, s'assurant que sa compagne ne se fasse pas attaquer alors qu'elle était occupée à pratiquer la voie subtile...

"Wena amehlo ami futhi uwena umphefumulo wami....Wena amehlo ami futhi uwena umphefumulo wami...."

Wildekat souffla un peu de poudre sur la souris alors qu'elle répétait son enchantement, doucement, dans la noirceur de la cave. La souris s'illumina un instant d'une lumière douce, puis ne chercha plus à s'évader de la main de la féline.

Alors la Hollandaise sortit une bande de papier sur laquelle elle inscrivit ces mots:


Nous sommes en route avec Dita, ne perds pas espoir, nous venons te chercher. W.


Elle roula la bandelette et l'offrit à la souris, avant de lui glisser dans l'oreille "Eva akhiwe!"

Wildekat regarda la petite souris aux yeux lumineux détaler dans un couloir en direction d'Eva, et la féline hâta alors le pas dans la même direction.

La panthère n'abandonnait jamais les membres de son clan.
Dita Damian-Van Teese
Dita Damian-Van Teese
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Posté le 06/06/2015 à 19:48:36 

Une explosion.
 
Booomm! Alors qu'elle se réveillait au milieu des décombres plusieurs heures après les tragiques événements de la nuit, c'est tout ce dont elle arrivait à se souvenir. Elle se relevait péniblement de l'amas de corps et de débris sous lesquels elle était enfouie et fit un intense effort de réflexion pour tenter d'amener un peu de lumière dans tout ce chaos.

Des bribes de souvenirs vinrent s'échouer par vagues : Pirates, danger, explosion...Les reflux de sa mémoire étaient si violents que la marée issue de son estomac emporta tout sur son passage, mains, chausses, cadavres, personne ne fut épargné. Ses membres tremblaient, sa tête grondait, et une voix familière lui susurrait qu'elle avait déjà connu cette situation, qu'elle l'avait déjà tirée de là, et que si elle la laissait faire, cette fois encore elles pourraient s'en sortir.
 
Un souvenir.
 
Il prit le pas sur les autres, même les plus sombres, surtout les plus sombres, balayant tout, ne laissant plus aucune autre trace. Un cyclone sur les plaines ravagées, et son cœur se serra. Eva portait un bandeau noir.

Voilà que c'était au tour de son estomac de se serrer, encore, et ses chausses d'implorer la clémence, ses mains ayant cette fois ci échappé de justesse à ce nouveau surplus d'information.

Et la voix dans sa tête se fit plus chaleureuse, plus rassurante, à tel point qu'elle n'avait jamais était aussi tentée de s'y abandonner, de lui faire confiance et pourtant elle se fit violence pour ne pas céder, alors même que tout son corps l'avait déjà lâchée.
 
Une crainte.
 
Pendant qu'elle constatait le désastre qui l'entourait, elle s'insinua perfidement dans sa tête. Cette insignifiante petite rengaine ne la quittait plus alors qu'elle balayait la zone du regard « Et si...? ».

Elle secoua nerveusement la tête pour chasser cette idée et cria désespérément le nom de sa compagne dans le vide, avec comme seule réponse l'écho de sa propre voix. Elle courra dans tous les sens, évacuant les quelques rescapés qu'elle trouvait en fouillant les débris, demandant aux infirmières et aux médecins de Van Good dépêchés en nombre au vu des circonstances, si des fois ils n'auraient pas vu sa compagne, tout en redoutant leur réponse.

C'est à ce moment qu'elle trouva Chocoborgne, intact, épargné par les événements, lui qui les avait unies pour la vie, et elle ne put contenir sa détresse plus longtemps, fondant en larmes dans ses bras, le suppliant de lui dire qu'Eva était sauve.
 
Une séparation.
 
Elle y repensait sans cesse, alors que son ami tentait au mieux de la rassurer, elle l'écoutait à peine, ses pensées tournées vers l'origine de sa présence en ces lieux qu'elle aurait en temps normal cherché à tout prix à éviter.

Eva souhaitait entrer dans le repaire régler de vieilles affaires et si sa femme lui avait manifesté son désaccord, elle savait que cette fois ci elle ne pourrait pas l'empêcher de se mettre en danger, aussi avait elle décidé de l'accompagner pour veiller sur elle.

Néanmoins Eva avait une toute autre idée en tête et c'est affublée d'un déguisement de pirate, fière de son stratagème, qu'elle lui arracha un baiser d'adieu avant de disparaître dans la foule de soudards venus rencontrer Gaston.

La surprise était telle qu'elle n'eut rien le temps de dire, pas même de la voir s'éloigner. Rusée, l'intrépide savait qu'en s'éclipsant de la sorte elle ne s'exposerait pas aux objections de Dita concernant son idée, qu'elle ne l'entendrait pas lui faire la leçon sur les risques qu'elle encourrait à agir de la sorte, qu'elle ne se verrait pas reprocher le fait de l'abandonner seule dans ces lieux après leur violente dispute de la veille qui avait failli mettre un terme à leur couple.

Mais l'ancienne hollandaise n'abandonnait pas si facilement et alors qu'elle parcourait la foule sur les talons de la journaliste, elle était fermement résolue à lui remettre la main dessus pour lui faire part de ses impressions.
 
Une explosion.
Dita Damian-Van Teese
Dita Damian-Van Teese
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01/09/2007
Posté le 06/06/2015 à 21:18:53 

A perdre la raison
 
 
Ils avaient du la chasser de la zone alors que la plupart des survivants s'étaient empressés de mettre des lieux entre eux et ce dont ils avaient été témoins. Elle n'avait pas l'intention de repartir sans sa femme, mais cette étrange milice hétéroclite de hauts gradés venus de toutes les nations avait menacé de la fusiller sur place pour espionnage si elle n'évacuait pas dans la minute. Morte, elle ne pourrait plus rien faire pour sa compagne, aussi elle obtempéra.
 
Elle n'aimait pas du tout cela, quelque chose était en train de se tramer ici, quelque chose d'énorme pour que les hautes instances des nations puissent temporairement s'entendre et, étrange coïncidence, Eva avait justement choisi cet instant particulier pour disparaître. Tout cela ne présumait rien de bon pour la suite, elle le sentait, elle le savait du plus profond de ses tripes, et elle en venait à espérer retrouver le nom de son aimée sur une liste d'admission à Van Good avec des blessures légères plutôt que d'apprendre que son plan avait fonctionné.
 
La missive qu'elle reçut mis fin au doute pour mieux laisser place à la crainte. Rageuse, elle la froissa pour mieux la jeter au loin. Eva avait bel et bien réussi à s'infiltrer dans le repaire pendant qu'elle même était enfermée dehors, impuissante, à devoir attendre fébrilement le moment où sa femme pourrait ressortir ou bien qu'une faille dans la surveillance des autorités ne lui offre une occasion d'entrer à son tour. Elle se rendit soudainement compte que son geste pourrait mettre sa femme en danger si cette lettre tombait entre les mauvaises mains, tout comme le fait d'y répondre. Elle devait se contenter d'attendre et cela la consumait à petit feu.
 
Elle faisait nerveusement les cent pas en réfléchissant aux actions qu'elle pourrait entreprendre dans les prochains jours quand elle s'aperçut qu'elle était encore couverte de poussière, de sang, de vomissures et d'un tas d'autres immondices. Elle se décida à rejoindre Ulüngen pour prendre un bon bain, changer de vêtements et probablement prendre un verre aussi. Elle ne touchait plus à l'alcool depuis les mésaventures de sa femme avec ce dernier mais celle-ci n'était plus là et elle avait besoin d'un remontant. Après avoir passé la soirée à l'écouter déverser sa détresse, Karen lui enleva la bouteille presque vide des mains avant de demander à Edwin de l'aider à la porter jusqu'à sa chambre.
 
La gueule de bois avait au moins le mérite de faire taire cette voix si douce qui l'appelait, qu tentait de la contrôler sans qu'elle ne s'en rende compte, l'invitant à se mettre à l'abri, à se protéger de tout ce marasme qui l'entourait ces derniers jours. Elle s'apprêtait pourtant à se jeter dedans mais elle ne le savait pas encore. Elle tentait d'ingurgiter pour la première fois depuis la disparition d'Eva quelque chose de solide lorsqu'elle entendit les clients de l'auberge annoncer la nouvelle : L'explosion avait ouvert une faille dans le repaire et les pirates ne pouvaient pas se permettre d'avoir plus d'un homme pour en surveiller l'entrée. C'était sa chance. Avant de quitter la ville, elle demanda à Egbert s'il pouvait tenter de la localiser, ce ne serait pas facile mais qui sait, elle était peut être déjà ressortie.
 
De retour sur les lieux du drame, elle retrouva son amie Wildekat entourée de nombreux autres corsaires. Cela faisait maintenant deux jours qu'elle n'avait plus de nouvelles d'Eva et il n'y avait pas beaucoup d'explications possibles à cela : une première qu'elle se refusait ne serait ce qu'à penser. La suivante étant que l'intruse révélerait sa position en tentant de lui envoyer une lettre. La dernière, celle qui la torturait depuis deux jours déjà, qu'elle se soit faite capturée.
 
Après s'être assurée que personne du groupe de corsaires n'ait aperçu Eva entrer ou sortir, elle se décida à passer devant pour tenter de glaner des informations. Elle aperçut alors la montagne qui défendait la brèche et, mettant un instant de côté ses peurs les plus profondes, elle puisa dans sa détermination pour aller affronter verbalement le garde des lieux. De nouveau l'écho de sa voix et un mur de silence, elle commençait à perdre pied. Chacune de ses tentatives se soldait par un échec. Egbert était venu lui annoncer qu'il y avait mis le prix mais n'avait pas réussi à retrouver sa moitié et il était impensable qu'elle affronte la brute elle même afin de traverser le repaire, pas avec ces tremblements incontrôlables qui la gagnaient chaque fois qu'elle s'en approchait.
 
Son seule espoir résidait dans les corsaires avides massés à l'orée de la forêt et qui répondait à l'appât du gain potentiel qu'offrait la brèche. Mais pouvait elle vraiment faire confiance à des gens que seul l'or intéressait ?
 
Il le faudrait.
Wildekat
Wildekat
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Posté le 07/06/2015 à 20:42:43 

La belette et la panthère.
 
Cléo me regarde en crachant au sol "Tu vas y passer de toute manière, alors qu'importe ! Soit tu laches ce coffre, soit tu devras prendre des coups!"
 
Je lui souris et rétorque "Je lacherais ce coffre quand vous laisserez Eva quitter votre campement et ce, en vie" - c'est que je les vois venir les pirates... ils seraient capables de tuer Eva avant de jeter son corps en dehors de leur campement. Je ne choisis pas mes mots au hasard, je sais qu'avec Cléo, la moindre virgule compte.... cette femme est une belette... une vipère... un être maléfique qui n'a de cesse de me tourmenter.
 
On se bat. Elle me fait mal la bougresse, mais je lui balance mes griffes dans la trogne, et elle saigne pas mal, elle aussi... d'ailleurs j'aime toujours autant le goût de son sang - satanée furet du diable!
 
Après un combat acharné, nous voilà toutes deux épuisées. On a l'air de rien - les cheveux en bataille, pleins de sable - le corps enduit de sang.... je suis quasiment à bout, et c'est alors que je relâche mon attention qu'elle me prend en duel! Vilain putois!
 
Mais je ne lâche pas, si elle croit que j'ai peur d'un duel avec une pirate... je n'ai plus rien à perdre, j'ai bien compris qu'elle allait me voler le coffre empli de trésors... et si ce n'est pas elle ce sera sans doute le prochain anglais que je croiserai, après ce satané Ricolo, plus rien ne m'étonne!

Tout ce qui m'importe maintenant, c'est de retrouver Eva. Je sais que Cléo risque de me crever, ici, dans ce terrain vague abandonné, où mille trésors de pillages et autres atrocités commises dorment quelques pieds sous moi. Les vestiges d'autres temps... les trésors des corsaires morts sous la lame des pirates.... 
Non. Je ne mourrai pas bêtement.
Il me faut des informations.... Je lève la tête alors qu'elle a sa lame sous ma gorge, au niveau de ma jugulaire, et je plante mon regard dans le sien, tout en annonçant d'une voix claire:
 
"Revenons en à nos moutons parce que le coffre je m'en tamponne un peu... qu'avez vous fait d'Eva?"

Elle me lance son sourire de vipère... celui que je hais... celui qui, je le sais bien, cache quelque manigance folle qui se retournera contre moi. Elle souffle, amusée:

"Je veux une attaque par information. La première : " Elle n'est pas dans l'épreuve des couloirs.""

Je soupire, et j'attaque en serrant les dents. Pour Eva. C'est une entaille dans le ventre que je reçois alors qu'elle contre mon attaque. Je sens mes viscères se tordre, je meurs petit à petit, mais je ne lâche pas. Cette belette n'aura pas le dernier mot avec la panthère!
Elle continue:

" Indice suivant, elle est à moins d'une demi journée de marche de toi mais dans quelle direction..tu sauras après"
Je sursaute, un renouveau d'espoir s'offrant à moi:
"Tu me dis qu'Eva est accessible? Donc on peut avoir acces a votre repaire alors? Et pas ce terrain vague inutile?"
 
Elle croise les bras, défiante  "Tu sais ce que tu as à faire pour que je parle, maintenant remplit ta part du marché, ensuite je parlerai"

Un "marché" unilatéral, comme toujours avec Cléo... mais je n'ai pas le luxe de cracher sur des informations concernant Eva. Rien depuis des jours... la belette est sans doute mon dernier espoir.
 
Je regarde le coffre des pirates que j'ai trouvé plus tôt dans la matinée, après avoir passé des heures à fouiller... ce coffre qui aurait du repartir vers Ulungen, pour réparer tous les pillages qu'Ulungen a subit de la part des pirates pendant ces dix dernières années... je vais bientôt le perdre aux mains de la pirate... et il ne m'aura donné qu'une seule information pour retrouver Eva...
 
Eva est à une demi-journée de marche... il faut que je prévienne Dita... le temps que je rassemble mes esprits, Cléo fond sur moi et me cloue au sol. Je lui plante mes griffes dans les côtes, mais c'est deux coups de poings dans la tête qui m'assomment...
 
Eva n'est pas loin... pas loin...
La Fouine
La Fouine
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Posté le 07/06/2015 à 21:09:14 

Les larmes du Serpent.

Ses bottes, luisantes, glissaient imperceptiblement sur le sol terreux du cachot, seule la légère envolée de poussière trahissait son passage vers une geôle particulière.
En atteignant la porte de cette cellule, à quelques mètres de sa proie, Lady Ching s'arrêta.

Résonna alors le bruit froid d'une écuelle sur les barreaux de la geôle. Un vacarme glaçant le sang d'une fouine jusqu'alors à moitié endormie. Lorsque la gamelle vide s'échoua à côté de la prisonnière, le regard hostile de l'asiatique se planta dans le sien.

"Bien dormi Eva? Tu m'excuseras mais vu qu'tes amis cherchent à trouver la faille qui les mènera jusqu'à nous, on a dû commencer à planquer notre butin, nos réserves de rhum et la bouffe! Mais tu devrais peut être trouver un rat ou deux!"

Il n'était pas bon signe que Lady Ching la tutoie. Ni vraiment amies, ni vraiment ennemies, les deux femmes n'auraient pu expliquer la relation qui s'était créée entre elles au fur et à mesure des années. Tantôt méfiantes, tantôt confiantes... Parfois proches et d'autres fois si détachées... Quoi qu'il arrivait, demeurait le respect et ce souvenir de l'homme qui les avait liées.

Mais cette fois, chose rare pour une femme qui faisait montre habituellement de sang froid, la pirate était en colère et accusait la prisonnière de s'être infiltrée dans leur repaire pour aider les corsaires. Eva niait, fouine mais pas taupe. Alors au point où elle en était, et probablement parce qu'elle pensait que l'asiatique pourrait comprendre, elle finit par avouer.

Et comme un peu d'eau sur des braises, la rancœur disparut dans un soupir. La Capitaine de la Chimère se confia avec tristesse et nostalgie en se remémorant les mois ayant suivi la mort de Sing et le moment où elle s'était occupée de ses effets personnels. Elle enchaina ensuite sur le danger actuel qui menaçait le repaire, sa famille, les contrebandiers, l'or et surtout les souvenirs et affaires des défunts. Ce dernier point fit réagir la fouine qui ne voulait pas perdre sa seule chance d'obtenir des réponses avant que l'asiatique ne la rassure qu'en partie en lui confiant avoir fait le nécessaire. Mais ce qui inquiétait Eva c'est que Lady Ching n'ait pas tout retrouvé dans la chambre de son amant, ce à quoi cette dernière lui répondit...

"Je ne pense pas que je sois passé à côté de quoique ce soit puisque je l'ai trouvé."

Ce fut un choc pour la curieuse qui voulut tester son interlocutrice en lui demandant quelle était exactement sa trouvaille.

Malheureusement, elle n'eut pas de réponse, maudissant intérieurement le messager qui vint interrompre leur importante discussion. La Capitaine releva la tête et mit fin aux révélations, lui parlant de mauvais choix et d'évidence à ce propos.

"Les corsaires ne sont plus très loin. Il ne vous reste plus qu'à espérer qu'ils ne détruisent pas à jamais ce qui vous a mené jusque là."

"Mais le coffre est en sécurité... Où est-il?"

"Seul l'avenir nous le dira Eva... Si je survis... Si vous survivez..."

La française se colla alors aux barreaux de sa cellule, demandant à ce qu'elle la sorte de là, qu'elle ne pouvait rester enfermée pendant l'attaque, craignant de brûler vive en même temps que le repaire. Mais Lady Ching tourna les talons.

"Ce fut votre choix Eva de rester enfermée alors que vous auriez pu enfin être libre... Mais maintenant que vous avez la clé, il ne tient qu'à vous de prendre enfin la décision de vous en servir!"

La fouine venait d'être mordue.
La Fouine
La Fouine
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Posté le 11/06/2015 à 22:27:52 

Tic -Tac.

Panique. Des coffres de marchandises trainés au sol par des contrebandiers, des sacs de vivres regroupés en vue d'un repli stratégique, des coups de feu résonants au loin... De la fenêtre barricadée de sa cellule, Eva ne pouvait que constater à quel point l'entrée des corsaires dans le repaire semait le désordre. Une agitation qui contrastait avec le silence des geôles désertées.

Enfin... avant son arrivée.

La canne du vieux moine retrouva les barreaux qu'elle aimait tant faire hurler. L' entrechoquement répété, métal contre métal, ne manquait jamais de la faire sursauter, qu'elle soit à moitié endormie ou éveillée. Car ce bruit, outre le fait d'être particulièrement agaçant était aussi source d'annonce ou de questions et alors qu'elle pensait avoir été oubliée, on venait lui annoncer que le jeu touchait à sa fin.

"Y m'semble t'avoir laissé un choix. C'est maintenant l'heure de le faire, princesse.  Alors : noire et mariée, ou bleue et veuve ? "

La fouineuse chercha à gagner du temps, elle ne pouvait pas répondre à cette question.

"Elle n'a rien à voir avec tout ça, ne l'inclus pas dans cette histoire. "

"Elle a à voir, parce qu'elle est mariée à un aimant à problèmes. "

Eva se tut, poignardée par cette criante vérité. La fatigue aidant, elle sentait la résignation gagner du terrain. Et comme un boxeur percevant l’hésitation de son adversaire, Miltiades profita de la faille pour enchainer les coups bas.

"Noire et heureuse, ou bleue et dépressive ? Noire et entière, ou bleue et amputée ? Noire et vivante ? ou... bleue et moitié morte ? "

La tête entre ses mains, elle refusait de se laisser aller, connaissant bien trop les enjeux des deux possibilités. Elle craqua alors et tendit son bras pour le provoquer, le défiant rageusement de l’amputer.  Imperturbable, du moins en apparence, il afficha un sourire mauvais… Ce n’était pas à elle qu’il pensait.

L’inconcevable perspective l’avait mise hors d’elle, elle sentait la colère parcourir ses veines et son sang battre le rappel, au rythme des coups de canne sur les barreaux.

"C’est maintenant le choix. Tic, tac. Tic, tac. "

Il évoqua les nombreux secrets qu’elle pourrait découvrir, les histoires dont elle pourrait se nourrir et  les vérités qu’elle cherchait tant. Des arguments qui auraient fait mouche en d’autres circonstances si les faiblesses de la fouine ne s’envolaient pas sous le poison de la colère. Elle siffla alors qu’elle ne pouvait pas choisir la Confrérie, que cela reviendrait à condamner sa compagne qui ne comprendrait jamais. Le vieux roublard n’avait pas idée de ce qu’elle avait enduré.

Il haussa le ton en frappant sur les barreaux.

"Ta réponse. Ta responsabilité. MAINTENANT. "

La captive demanda à voir Dita, pensant qu'avec de telles menaces, il l'avait retrouvé comme promis. Elle voulait la voir, qu'elle lise dans son regard que son choix avait été difficile et qu'il avait été fait pour elles, elle lui aurait alors demandé son pardon. Or ce n'était pas possible et la raison était que Miltiades ne l'avait jamais trouvé. Cela changeait la donne, elle pourrait la mettre en sécurité et essayer de la protéger. Et devant l'insistance du pirate, elle grogna: "NON!".

Un moment de flottement et la porte grinça. A deux pas de la liberté, Eva observait l'imposant vieillard, immobile. Elle se faufila dans le peu d'espace qu'il lui avait laissé puis s'en alla rapidement sans se retourner.

Enfin... c'est ce qui aurait dû se passer.

Lorsque Eva passa à côté du pirate, ce dernier la félicita. La partie était finie et elle avait gagné une autre manche de ce vaste jeu qui les opposait continuellement. Mais pour combien de temps?

Deux minutes.

Il avait cet air vicieux qu'il aimait se donner, il adorait la tester. Couteau
à la main, il se rapprocha de son ancienne prisonnière en la menaçant de lui couper une oreille en paiement de son séjour aux frais de la Confrérie. Et alors que n'importe quelle femme sensée aurait franchi la porte menant à la sortie, Eva s'immobilisa, l'air déterminé, prête à prouver qu'elle avait de la volonté.

"Du courage c'est bien. Maint'nant faut aussi assumer ses choix."

Elle prit un profonde inspiration et fronça les sourcils.

"J'assumerai."

Il fit le pas qui l'amena à son contact puis s'empara de son oreille gauche.

"Allons-y alors..."

Elle serra les dents de toutes ses forces et contint ses tremblements au maximum. Des suées froides vinrent glisser le long de son dos. Elle pensait qu'il ne le ferait pas, qu'il voulait tester sa volonté encore une fois. Elle ne craquerait pas, elle n'était pas faible. Bien mal lui en a pris, elle avait sous-estimé sa volonté de vieux pirate n'ayant plus rien à prouver. Il tira donc violemment sur l'oreille et l'incisa sur toute sa circonférence, tranchant dans l'action le haut de celle-ci en y laissant une trainée sanglante et douloureuse. Il lâcha ensuite son arme pour s'emparer d'une bouteille de gnôle et verser le contenu sur la chair à vif.
La dur à cuire tenta de masquer sa douleur mais cria rageusement lorsque l'alcool vint brûler son oreille traumatisée.
Sonnée, elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que le Sanglier avait disparu.

Elle franchit alors la porte de sortie. Elle avait résisté. Partie terminée.
Le Sanglier
Le Sanglier
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Posté le 12/06/2015 à 01:34:14 

Tic -Tac.

Il revint la harceler.

L'attaque des corsaires sur le repaire, et le fait qu'ils cherchent sa gourmandise forcèrent le sanglier à hâter la manoeuvre. Les chemins étaient dévoilés, le choix devait être fait.

Que ce soit par brimade, menace ou promesse, Miltiades aiguillonnait la fouine vers la sortie qu'il lui avait choisie. Il la harcelait, la pressait, la bousculait. Le point de rupture était proche, bientôt elle prendrait position...

"NON!"

Le tic-tac cessa.

Le vieux salopard n'était pas tant surpris par cette réponse. La pouliche était rêtive, et il n'escomptait pas venir à bout de sa résistance aussi vite. Il l'avait espéré, bien sûr, mais en toute logique il savait que ce serait plus difficile que cela. Et cela ne lui plaisait au final que davantage.

Il ouvrit la cellule, et par sa masse oppressante, lui signifia sournoisement que ce n'était que par sa volonté à lui qu'elle était à nouveau libre.

Alors qu'elle le frôlait, encore brûlante de colère, il lui sussurra :

"J'ai bluffé, j'ai perdu. Bien joué, pisseuse."


Elle commit alors l'erreur de trop savourer sa victoire ; l'orgueil la poussa à défier à nouveau le vieux pirate. "Il bluffe encore !", devait-elle se dire...

Une douleur atroce et une entaille sanglante resteront à jamais gravés dans sa mémoire, pour lui rappeller les leçons apprises ce jour là.

Chaque choix a des conséquences.
Ne jamais sous-estimer son adversaire.


Elle avait gagné le droit de remporter la première manche ; et elle n'abandonnerait pas aussi facilement la partie, ce qui ne faisait que renforcer sa valeur aux yeux du sanglier.


Mais ce qu'elle ne savait pas encore, c'était que la deuxième manche avait en vérité déjà débuté...

Dita Damian-Van Teese
Dita Damian-Van Teese
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Posté le 13/06/2015 à 17:52:29 

Corps qui sombre, cœur qui s'ombre


La nuit avait été infernale. Elle était sujet à une lutte de pouvoir sans merci entre son cœur et sa raison, et c'est en sueur, les mains tremblantes qu'elle se réveilla au milieu de la nuée de corsaires venus affronter la brute en duel. Bien décidée à remettre la main sur Eva, son cœur ayant visiblement remporté cette première bataille, elle attrapa une bouteille de rhum et en bu de longues gorgées pour se donner le courage d'affronter le colosse.


Après avoir vu trois corsaires aguerris au combat y laisser la vie, elle dût se résoudre à trouver un autre moyen. Sa bouteille de rhum toujours à la main, l'atmosphère pesante des lieux commençait à se faire oublier. Elle ne craignait plus le gardien, elle ne craignait pas les corsaires, elle ne craignait pas plus l'arrivée des renforts pirates. Son bras avait cessé de trembler, son cœur de se soulever et maintenant qu'elle ne craignait plus rien, elle pouvait se concentrer sur un moyen d'entrer.

Mais si embrumer son esprit lui permettait de rester en ces lieux sans tourner les talons et devenir folle, cela compliquait en revanche son processus de réflexion et elle n'arrivait pas à entrevoir d'autre solution que d'attendre qu'un des corsaires gagne son duel. Il devait forcément finir par faiblir, des heures et des heures de combat, il ne pourrait pas gagner à chaque fois. Et quand ce moment arriverait, il lui suffirait de planter sa lame dans sa jugulaire pendant son sommeil et de courir se mettre à l'abri pendant qu'il se viderait de son sang. La vision de la scène était étrangement nette dans son esprit. Malgré sa répulsion pour la violence, elle se sentait capable de le faire, elle savait qu'elle pouvait le faire et surtout elle savait comment le faire.

L'animation subite de la foule la tira de ses songes pour la ramener dans la réalité. Un bandeau noir venait de faire son apparition et tailladait dans la foule. Son premier réflexe ne fut pas d'attraper son arme mais de diriger sa main tremblante vers la bouteille presque vide et de la finir. D'une main ferme elle attrapa ensuite le manche de sa hallebarde et inspira profondément avant de devoir affronter le pire, malgré son état d'ébriété avancé.


Douce ironie ce n'était pas sa mort que recherchait Cléo mais sa protection. Avec le carnage qu'elle venait de faire, les corsaires s'étaient détournés du molosse pour s'intéresser à la menace qui se faufilait dans leurs propres rangs. Dita s'apprêtait à lui dire d'aller au diable lorsqu'elle prononçât les mots magiques « 
Si tu me protèges, je te donne des informations sur Eva ». Son cœur ne fit qu'un tour. Elle savait pour Eva, ce qui signifiait qu'elle avait raison et que les pirates la détenait. Il lui fallait à tout prix la protéger pour en savoir plus, la garder vivante jusqu'à ce qu'elle ait vidé son sac, la torturer s'il le fallait mais elle devait parler.

Les français n'étaient pas du même avis et ne semblaient guère partager sa vision des choses, surtout après avoir perdu les leurs au combat. Pendant qu'elle avançait sous le feu nourri d'Ostia, d'Eon mit fin à ses espoirs d'en apprendre plus, lui arrachant un nouveau cri de désespoir alors que la brute récupérait sa compatriote inanimée, face contre terre, un filet de sang coulant de sa bouche, et la remettait aux bons soins des siens.


Nouvel échec, nouvelle bouteille.
Dita Damian-Van Teese
Dita Damian-Van Teese
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Posté le 10/08/2015 à 00:46:14 

Maux d'esprits, modeste prix.



Elle fulminait. Ce qu'avait soufflé Cléo avant de tomber l'avait mise dans tous ses états. « Kristal dit que tu avais raison ». Cette phrase s'était inscrite au fer rouge dans son esprit et la brûlait de mille maux. Il lui fallait en savoir plus et elle s'était résolue à sortir sa plume pour essayer d'obtenir d'autres informations de la seule personne qui avait réussi à lui en apprendre un peu plus jusque là. La lettre s'envolait trouver la consœur et peu importait le prix de ses informations, elle serait prête à le payer.


Elle se souvenait encore de son altercation avec Kristal. Elle avait beaucoup misé sur sa relation particulière avec Eva pour tenter de sortir la jeune curieuse du nid de vipères dans lequel elle était tombée. Malheureusement, la pirate refusait de l'entendre de cette oreille et insinuait que Dita se trompait complétement, qu'elle divaguait ou qu'elle devenait folle et qu'elle ferait mieux de rentrer chez elle plutôt que de venir raconter ses élucubrations pour justifier sa présence aux côtés des pilleurs corsaires. Folle, pour sûr, elle était en train de le devenir... La discussion tournait au vinaigre, les deux femmes commençaient à s'invectiver et alors que Kristal accusait Dita de chercher des prétextes pour piller le repaire avec les autres, celle-ci accusait la Sœur de la Côte de participer à sa séquestration. Les choses en étaient restées là alors que Kristal partait se réfugier à l'abri, promettant sans y croire de se renseigner sur le sort de sa filleule.


La réponse de Cléo se fit plus rapide qu'escomptée, force lui fut de reconnaître qu'elle était coriace. Elle aurait pu contacter Kristal le temps qu'elle recouvre de ses blessures, mais une certaine rancœur à son égard subsistait. Elle était incapable de rejeter la faute sur son épouse ou sur elle-même - qui n'avait pas réussi à la protéger - et avait donc arbitrairement décidé, l'alcool et le chagrin aidant, que tout ce qui arrivait à sa moitié était entièrement de la faute de Kristal. C'était elle qui lui avait dit que la chambre de Sing était encore là, elle qui lui avait dit que ses affaires s'y trouvaient probablement, toujours elle qui faisait mine d'ignorer sa présence dans ces lieux et elle encore qui refusait de l'aider malgré le danger qu'Eva encourrait. Et pourtant, seule sa colère pouvait mettre en cause Kristal. Au fond d'elle, Dita savait pertinemment que lorsque son épouse avait une idée en tête, rien ne pouvait l'en détourner, pas même sa femme. Mais cela faisait quelques temps maintenant qu'elle se laissait guider par ses émotions et n'écoutait plus sa raison...


La lecture de la missive déclencha un spasme nerveux de son bras droit qui lui fit lâcher la lettre ensanglantée. Des tremblements dans tout le corps, son œil qui ne lui obéissait plus non plus, il lui fallait se ressaisir au plus vite sans quoi elle ne serait plus maitresse de son corps. Elle n'avait pas le temps de se faire violence, pas le temps de lutter, aussi elle choisit la solution de facilité, celle qui lui permettait de calmer le tumulte de son esprit, et elle attrapa une nouvelle bouteille. Elle offrait un nouvel adversaire à ses démons intérieurs et avec les quantités qu'elle ingurgitait ces derniers temps, le combat était rude, le vainqueur incertain et malgré tout cela, elle réussissait à tenir debout et à continuer d'avancer, l'esprit embrumé...


La réponse de Cléo l'avait surprise. Elle s'attendait à une somme d'argent déraisonnable, à des quantités d'alcools rares, ou bien d'autres choses qu'elle ne possédait pas mais qu'elle trouverait le moyen d'obtenir au plus vite. Mais elle ne s'attendait certainement pas à posséder ce que la pirate attendait et ne pas être capable de le lui donner... Un bandeau, le sien. Contre un autre bandeau, le leur... Elle tenta de marchander dans les missives qui suivirent mais son interlocuteur restait inflexible, arguant que son manque de volonté ne pouvait signifier qu'une chose concernant son amour pour elle. Cléo promettait de faire subir le pire à ce à quoi elle tenait le plus au monde et pourtant elle ne réussissait pas à accepter ce simple échange, son bandeau contre sa femme.


Elle sombrait, peu à peu, et seul l'alcool lui permettait de se maintenir à la surface. La douce liqueur s’immisçait comme un poison dans sa tête, écrasant toute protestation de son esprit, et si cette proposition allait à l'encontre même de tout son être, plus elle buvait, plus elle devenait acceptable. Sorties de nulle part, des réminiscences nettes et détaillées de son passé déclenchèrent chez elle un tumulte tel qu'elle en rendit gorge, évacuant le poison qui altérait son jugement. Cette vaine tentative de purger son corps et d'éclairer ses idées n'eut pas l'effet escompté et elle s'empressa de s'injecter à nouveau dans le corps sa dangereuse alliée du moment pour ré-engloutir ces souvenirs douloureux là où elle les avait enfouis la première fois.



Elle avait déjà survécu à cette vie,
son esprit finirait peut-être par s'apaiser...
Dita Damian-Van Teese
Dita Damian-Van Teese
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Posté le 23/09/2015 à 01:46:11 

Âme enfouie, amante fuit.


Elle regardait la page blanche avec une boule dans la gorge mais son parchemin restait aussi sec que le bout de sa plume. C'était maintenant la troisième fois qu'elle la plongeait dans l'encrier mais rien n'y faisait, une part d'elle même se refusait à coucher ces mots. C'était la seule solution qui s'offrait à elle, elle n'avait aucun autre choix et elle le savait parfaitement. Elle avait pris soin de ne pas boire pour être en état d'écrire, cela avait été plus difficile que prévu de ne pas céder à ses angoisses, mais elle avait finalement réussi à se maitriser, et voilà que maintenant elle ne se maitrisait plus. Il lui fallait craquer, boire jusqu'à faire taire ses dernières réticences, et c'est ce qu'elle fit, avant de se mettre à rédiger les premières lignes de ce qui aurait tout aussi bien pu être son testament.

Alors que seul le dessèchement de sa pointe venait jusque là interrompre la frénésie d'écriture dans laquelle elle était maintenant lancée, c'est un bruyant vacarme qui mit fin à sa prose. Elle s'empressa de brûler ce témoignage de sa faiblesse en s'assurant qu'aucune partie n'en sorte indemne et se précipita à l'intérieur du repaire dont un des remparts venait de s'affaisser. Les pirates avaient battu en retraite et les corsaires de toutes les nations envahissaient la première salle. Elle fut soulagée de retrouver nombre des personnes qui lui avaient promise leur aide avant la percée et fit jurer à chacune d'elles de la tenir au courant de leur avancée dans cet immense labyrinthe.

Quelques rasades de courage plus tard, elle arpentait elle même un des chemins qu'elle avait choisi en espérant de tout cœur trouver sa moitié au bout. Elle se déplaçait aussi silencieusement que son état le lui permettait et il n'était pas rare qu'elle assiste à des combats entre corsaires et pirates qu'elle prenait évidemment grand soin d'éviter pour se concentrer sur son seul objectif. Il lui fallut néanmoins faire une pause, entre sa course, l'excitation de toucher au but et pouvoir enfin la retrouver, et la peur d'échouer après être arrivée si loin, son cœur menaçait de lâcher à tout moment. Elle s'était posée dans un coin sombre, une bouteille au trois quarts vide à la main, et avait passé une bonne partie de la nuit à vomir ses tripes, entre terreurs nocturnes et abus de boisson.

Elle se réveilla entourée par les cadavres et la bile, une masse lui martelant le crâne, mais indemne. Les corsaires étaient peut être là pour l'or, mais c'était loin d'être son cas et elle avait l'impression que les pirates l'avaient compris. Ou bien peut être était-ce son état déplorable qui ne faisait pas d'elle un adversaire digne de ce nom, toujours est il qu'elle s'était déplacée sans embûches et que les pirates ne lui avait jusque là manifesté aucun intérêt.


Le long tunnel se terminait, elle entrevoyait la lumière et la présence de Ching, Madre et Kristal lui indiquait qu'elle était sur la bonne voie et que tout serait bientôt fini. Après avoir soigneusement évité les harpies et prévenu Chocoborgne de leur présence, elle pénétra enfin dans le repaire et entama une fouille méthodique des lieux, bâtiment par bâtiment, en veillant à ne pas se faire repérer. Elle avait la chance que les pirates soient occupés en amont avec la flopée de corsaires venus piller leurs coffres et elle devait profiter de cette opportunité pour retrouver Eva au plus vite, sans quoi les pirates reviendraient et lui réserveraient probablement le même sort.

Rien...Tout était vide, et pas la moindre trace de son amante. Si sa femme n'était pas retenue au repaire, ou si sa geôle était planquée dans cet endroit gigantesque, il lui faudrait absolument obtenir l'emplacement de la bouche d'un pirate et pour cela elle aurait besoin d'aide, elle ne pourrait y arriver seule. Tous ces efforts pour rien...alors qu'elle se croyait si près du but... La seule chose sur laquelle elle avait réussi à mettre la main était une réserve de bouteilles pour renouveler son stock qui commençait à s'épuiser et l'aider à encaisser son échec, noyer son chagrin et adoucir sa peine. Elle avait réussi à boire au point de se déconnecter de cette réalité, au point de s'en inventer une où Eva sortait simplement de la Chimère pour la rejoindre en pleurant.

Mais dans ses rêves, Eva n'aurait jamais eu une oreille à moitié découpée.
 

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