 Le Faux Rhum
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Posté le 11/10/2013 à 16:19:29
Mon oeil s'ouvre, difficilement. Comme collé par une foutue languette de bave de crustacé. Ca pourrait bien être ça d'ailleurs, cette tente renarde comme pas permis, à te faire tomber les poils du groin. D'ailleurs, c'est pas compliqué, on dirait ma piaule. Je tâtonne, et finis par tomber sur la bouteille. Je m'en enfile une lampée en me rappelant que c'est pas du rhum, mais bien de cet espèce de distillat indigène, à base de poisscaille ou j'sais pas quoi. Mieux vaut sentir ça que d'être mort... encore.
Ca remonte à bien longtemps maintenant. Trop longtemps, sans sentir l'air de cette île de merde. La seule qui vaille le coup. Pour vivre, tuer, et crever. Y'a qu'ici. Elle a comme une odeur de croupissure, mêlée à un restant de dégueulis de catin qui en aurait trop avalé. Une odeur authentique. Un truc qui te rappelle à chaque instant toutes les crevures qui arpentent ce monde. Et finalement, y'a plus qu'ici qu'on se sent encore un peu libre. Plus qu'ici qu'on peut encore se battre pour ça.
Le petit emplumé vient encore me faire boire de sa mixture infecte. Il s'arrête en me voyant debout, et pose sa bouillasse sur le coffre à côté de la paillasse qui m'a servie de compagne pendant deux semaines. Il jacte un truc incompréhensible, l'air content.
J'ai toujours eu de bonnes relations avec les peuples indigènes. On dirait que ça m'a encore servi. Sans ce petit bonhomme aux allures d'enfant, j'aurai fait de la bouffe pour les crabes. Faut dire que la barcasse qui m'a jeté sur le sable n'était pas toute fraîche. Plus vermoulue que les cuissots d'Azalée. C'était long de rentrer, foutredieu. J'arrive même pas à me souvenir quand je suis parti. Une petite virée en solo, un peu de contrebande dans mon coin, pour des putes et des flingues. On l'a tous fait, putain. Ces fumiers m'attendaient au tournant. Ils m'avaient bien tendu la perche, et j'ai becté dedans à pleines dents...
Il m'ouvre la tente. Je sors, la gueule plus livide qu'un macchabée. Faut dire qu'on prend pas beaucoup le soleil, des années dans des geôles. Les yeux me brûlent, et le barbec dégage une odeur de bidoche qui me rappelle ma peau quand elle rôtissait sous les rires de ces restants de giclée. Vous n'avez fait que prendre quelques bouts, connards. Deux ans sur le fil du rasoir, mais j'suis pas encore crevé.
Je prend mes effets personnels dans la vieille malle devant la case du chef. Je sais pas comment ils ont fait pour retrouver ça. Je crois que c'est grâce à Big. Ca fait du bien de refermer ce ceinturon, de raccrocher ces pétoires sur ma carcasse balafrée.
Je dégaine mon sabre. Des mois d'eau salée et de rouille. Il est plus denté que jamais.
Accrochez vos noyaux en bandoulière les ramasses-merde, j'arrive. |
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Rodrigo |
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Posté le 11/10/2013 à 17:19:16
"Caramba bordel dé mierda... el padrino en vie?!"
Pour une nouvelle, c'était une sacrée foutue bonne nouvelle pensait fort dans ça tête le portugais qui décuvait d'une longue nuit à penser "projets". La tête dans le brouillard et le brouillard dans la tête, l'hidalgo avait eut vent d'une rumeur avant même qu'il eut le temps de pisser.
Son mentor serait de retour? Celui qui l'avait accueilli sur l'île il y avait de cela 6 ans? Et puis, aujourd'hui les choses étaient différentes: après des mois, voir années de postulation, Rodrigo devenait un frère de la côte. "la Espada dé la Costa". Comment allait il prendre la nouvelle? Sûrement qu'il allait l'envoyer bouler ailleurs... c'est qu'il avait un foutu caractère de merde quand il le voulait, celui là.
Ni une ni deux, après avoir pisser contre le vent tellement il en était retourné, le pirate arracha sans gène une plume à Rico, et commença la rédaction d'une missive pour "le Pendu". |
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Skuleth |
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Posté le 11/10/2013 à 17:57:18
Tiens tiens tiens, alors qu'aux alentours d'Esperanza l'enflamée, le guerrier à la lourde armure patientait, comme attendant quelque chose, ou quelqu'un, une silhouète au loin attira son attention.
11/10 16:42:04 :Caratawc le pendu esquisse un sourire satisfait et sadique.
11/10 16:41:29 :Caratawc le pendu te salut de loin, trop loin pour se rapprocher visiblement.
Y'a pas à tortiller du cul pour chier droit, cette silhouète, il la connaissait, pas personnellement, nan, mais il la connaissait. Y'avait qu'un seul type sur c't'île qu'avait une corde qui pendait toujours derrière lui.
L'même genre d'type qui pouvait croire piller une ville tout seul, New-Kingston, si ses souvenirs étaient bon.
L'homme lui était inconnu, mais ce sourire qu'il avait vu au loin, il le connaissait, ce genre de sourire qu'il aimait, et qu'il esquissait plus qu'à son tour.
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Posté le 12/10/2013 à 22:20:03
Mes perroquets étaient déjà partis. Incroyable comme ces merdiers avaient toujours pullulé dans le coin.
Je me doutais un peu de leur réaction. Quand un Confrère disparaît, on sait jamais s'il est crevé, disparu avec le magot, ou allé rejoindre la colonie de corsaire la plus offrante.
Pourtant, j'en avais chié des pointes de tricorne.
Ils parlaient espagnol, certains français. Ca ne pouvaient être qu'eux de toutes façons, je m'étais pas fait de pires ennemis. Ils voulaient me ramener sur le vieux continent. Livré à l'échafaud, en spectacle pour un freluquet auto proclamé maître de l'univers, duc, marquis, baron ou roitelet.
Je sais pas s'ils avaient pas la logistique, ou s'ils préféraient me garder pour eux, pour se défouler en souvenir de tous les tords que j'avais causé à leurs colonies de manges-la-raie. Toujours est-il que j'ai jamais traversé l'océan.
Et puis y'avait le vieux moisi. Un qui en avait plus rien à foutre de rien. Jadis corsaire, puis pirate, et re-corsaire derrière. Quand un jour, me soufflant sa fumée de pipe dans la mouille depuis l'autre côté des barreaux, il me raconta une de ses histoires à dormir debout. Une histoire avec un nom. Un nom déchirant la torpeur abyssale dans laquelle je sombrai lentement. Salas. Ce vieux fou avait connu Salas. Encore une fois, le Commodore me sauvait les miches malgré lui.
Il a encore fallu du temps pour m'évader, et encore plus pour revenir ici, où était ma place.
Et maintenant, je piaffais d'impatience de revoir le Sournois, les affres du repaire et les vieux frères comme une pucelle attend la délivrance. |
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Posté le 16/10/2013 à 19:43:57
Il n'y avait pas trente-six endroits où ces deux anciens généraux pouvaient se croiser par hasard. Et ça impliquait forcément quelques hectolitres d'alcools, genre comme dans la cave de l'auberge d'une Espéranza à moitié embrasée.
Mais point de beuverie cette fois-ci, c'est sobrement qu'ils se sont salués : quelques insultes, une gnôle offerte aussitôt vidée, et plusieurs sourires torves, froissants ces deux têtes plus frippées qu'une paire de boules à l'air en plein blizzard.
Rien n'aurait pu laisser deviner que ça faisait un sacré paquet de lunes que ces deux là ne s'étaient pas vus ; peut-être parce qu'ils savaient qu'ils allaient se retrouver un jour ou l'autre, que ce soit sur cet entre-deux mal famé, dans l'outremonde, ou aussi bien au barbeuk géant qui ne manque probablement pas de brûler chez le grand Cornu.
Pas de nouvelles, pas de questions sur le passé, encore moins l'avenir ; ces deux là n'ont que le présent pour vivre, tout le reste ils s'en lustrent les valseuses.
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Anvi |
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Posté le 16/10/2013 à 21:03:51
La chimère en parlait beaucoup depuis son retour. Le pendu venait de refaire surface et de quelle manière, une des plus tronitruantes qui soit. Déjà les chorizos et les goudas avaient gouté au bon acier, le vieil ivrogne n'avait pas perdu la main.
Restait à faire connaissance avec les nouveaux de l'équipage. Rendez-vous avait donc été donné pour partager une bonne binouze dans une auberge. Quoi de mieux que de fêter un retour dans une ville colorée pour y mettre un peu d'ambiance.
Demain soir, le rhum allait coller à flot pour la bonne cause... Le retour d'un frère. |
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Posté le 23/10/2013 à 23:47:58
Des dessins, des éclats, un malentendu... C'est sous le signe de la lâcheté et de la trahison qu'ils revinrent au bercail tandis qu'un chapelet se balançait dans une autre main que celle de Madre.
Entre rêve et réalité, le choix était fait.
L'asiatique dégoupilla d'une main une bouteille de rhum, tout en gardant l'autre sur celui qui boudait.
Faudra pas qu'il oublie mon massage de pied le pendu.
Restait le Panda...
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Posté le 23/10/2013 à 23:57:53
Il avait à peine eu le temps de les voir dans la cohue, chacun essayant d'embarquer le plus de magot possible. ; les marchands d'Ulüngen avaient tellement perdu l'habitude d'être la cible de ce genre de barbarie, que c'est à peine s'ils ont couiné en se prenant des coups de canne dans les gencives.
Les frères noirs fêtaient le retour des leurs à leur manière, les pieds dans les trippes et le rhum dans le gosier.
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Rodrigo |
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Posté le 24/10/2013 à 10:32:29
Un retour " a la casa " pour trois pirates qui avaient fait leurs preuves. Une pensée particulière allait à Titus Pullo, le premier pirate qu'il avait affronter il y a des années de cela, une époque révolue. Lui et son bob légendaire, ils étaient frères à présent.
Le fait de voir Grigri retrouvait son bandeau lui faisait grand plaisir, certes, mais il avait une émotion toute particulière pour Cara. Cara, un exemple pour lui. "Mieux vaut mourir debout que de vivre à genou"; un credo de plus qué le portugais avait, au fil du temps, compris et gardé. Un crédo qui appartenait au pendu. Qui d'autre?
Ulungen avait brûlé. Voila un digne festion à ce farcir pour des retrouvailles entre frères et soeurs. Même si Rodrigo ne pouvait être présent, le coeur y était; et la missive qu'il reçu de son padrino dans la soirée peu après le carnage, le combla.
"Padrino", "Hermano"? Il fallait s'y retrouver maintenant, entre tous ces pseudonymes affectifs à la con... |
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Posté le 24/10/2013 à 15:30:42
Sors de sa besace une belle corde de chanvre, verifie le noeud et la lance par dessus une branche pour faire potence.
"Les affaires reprennent, voilà qui nous promet quelques bons gueuletons!" |
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Posté le 24/10/2013 à 16:17:03
Un bandeau tout neuf. Le sien avait sombré, passé à la bail lors de sa capture.
La soirée fut splendide. Des bâtiments noircis par les flammes aux couleurs de leur drapeau, un immense tas d'or, et il avait même fait éclater un crâne en repartant. Troqué un peu de plomb contre de l'or. On appelait ça la "piraterie philosophale".
Ca en annonçait de belles tout ça... |
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Posté le 24/10/2013 à 22:41:30
Hehe Grigri is back les amis ! Merci a tous mes fréres pour ce retour, je porterai haut notre drapeau et avec fierté. Et en plus le même soir vous ramenez des milliers de piecette gouda ! Y a pas a dire vous avez ete touché par la grace ! A tous les autres faite passer le mot: grigri est de retour plus chaud que jamais, alors surveillez vos poches,serrez les fesses et planquez vous car sa va etre bouillant !! *monte sur la table et crie* Pour fêter mon retour tous à poils et faisons l'amour !!!!! *observe le silence et le visage surpris et plein d'interrogation des pirates et autre client present dans la taverne* Hum... je voulais dire tous au bar et tourné generale! |
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Posté le 05/12/2013 à 13:02:07
EDIT : Mauvais sujet. :/ |
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