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Le voile, ce n'est plus ce que c'était  
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Une créature
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19/01/2010
Posté le 15/03/2024 à 15:34:35 

Pour certains, c'est bientôt le printemps. Sur Liberty on ne sait guère si ça change grand chose, parfois, puisqu'on y crève perpétuellement de chaud tant que le soleil brille. Il n'empêche qu'il peut y faire bon (sur)vivre, bien fomenter, bien piller, bien boire, bien n...vivre, voilà, on ne va pas se mentir. En somme c'est un jour comme un autre, il ne pleut pas, les oiseaux chantent, de rares nuages paressent, et quelques papillons sont même surpris à flâner entre deux fleurs tropicales, tant qu'aucun caméléon (ou autre prédateur coloré à vous en faire cristalliser la rétine) ne se permet de les bouffer.

Et les mouches ? Elles vrombissent joyeusement autour du cadavre putréfié d'une chèvre, qui est curieusement venue mourir par là de sa belle mort. Depuis les boyaux répandus de l'animal s'agitent déjà quelques vers d'un blanc luisant, et un épais mélange de sanie a gagné les racines d'un buisson d'épineux survivant non loin, à l'ombre d'un végétal plus grand et surtout plus touffu. Un grand classique, pourrait on dire, si ce n'est que nulle bête sauvage n'a touché à cette carcasse en dehors des insectes grouillant autour.

Par contre, une moitié d'adorable chaton noir fait sa toilette paisiblement sur le crâne de la bête, léchant indistinctement sa fourrure soyeuse et ses os, fixé d'un œil vitreux par la goule restée cachée là où le soleil ne brille jamais (le couvert des frondaisons, petits coquins). C'est un unique corbeau -bien vivant, lui-, qui ponctue un lâcher de fiente bien grasse d'un grinçant croassement, perché sur une branche comme si l'ile entière lui appartenait. Un grand classique, on vous le disais.

Jusqu'à ce que ça s'agite. Le cadavre du malheureux caprin tremble, se tord et se répand de plus belle, effarouchant ses voisines festoyeuses, éclaboussant la zone d'une substance écœurante qui noircit rapidement, bouillonne, et commence à se mouvoir d'une façon tout sauf naturelle. Quelques filaments s'en échappent, comme doués d'une vie propre, avant de retomber mollement dans cette soupe qui n'est pas sans rappeler une flaque de pétrole qui aurait stagné trop longtemps dans une fosse commune.

Finissent par s'en extraire cinq appendices qui bientôt forment une main. Un poignet, un bras et un coude s'extirpent à leur suite de la microscopique mare, manifestement bien plus profonde qu'il y parait. Émerge enfin une tête que l'on ne saurait qualifier d'humaine mais dont les yeux, carnassiers, constituent la seule et unique touche de couleur de l'ensemble du corps qui émerge petit à petit. Féminin, vaguement. De l'os, du muscle, du sombre mucus, et une interminable marrée de cheveux emmêlées, collée à quelques ossements plus ou moins jaunis.

La créature finit par inspirer, une fois qu'elle se souvient qu'il convient de le faire. Les yeux bleus se plissent et les lèvres poisseuses laissent échapper un juron assez prolifique pour dévoiler quelques crocs trop pointus pour être honnêtes. Les premiers pas sur le sable sont pénibles et la silhouette, penchée, ne cesse de dégouliner son sillage fétide, sans que l'être griffu ne semble s'en apercevoir. Et s'en soucier ? Encore moins. Dans cet environnement lointain et familier tout à la fois, la première réflexion qui lui vient à l'esprit est fort simple, pourtant synthétique de tout son être :

"J'ai faim."
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
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20/11/2005
Posté le 16/03/2024 à 20:08:23 

"Carne y sangre ! En voilà enfin un !"

Ses trois premiers collets avaient été rongés. Les lapins du bois du sud d'Ulungen étaient peut-être les pires créatures de cette île. Pas étonnant que les marins les craignassent, ils pourraient ronger une coque de sloop jusqu'à l'eau.
Petits, mignons, dangereux. En piéger un était une vraie corvée mais les fourrures toutes douces étaient prisées.
Profitant de sa présence dans la région, Alejo refaisait son stock. Et son quatrième collet avait fonctionné.

Il dégagea sa pauvre petite victime et d'un geste assuré, il tranchât sa peau au niveau de la nuque. Puis, avec professionnalisme, il dépeça la bête. La peau dans une main, il en tirerait quelques pièces de huit. La bête dans l'autre, il en tirerait un bon repas.
Sans y réfléchir, il lécha les muscles à nu de la carcasse. Le gout ferreux du sang froid lui souleva le cœur, lui faisant prendre conscience de ce qu'il était en train de faire. Il observa la bête intensément comme si elle détenait la vérité.

"Elle est revenue..."
Dame Bisou LenteAgonie
Dame Bisou LenteAgonie
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28/09/2020
Posté le 16/03/2024 à 21:59:20 

Mais t'es sérieuse là ? Encore l'autre relou qui fait des trucs chelous et du coup je dois gébou (yo) ?
Meuf, t'as intérêt à me laisser coller des mornifles autrement ça va tellement mal se mettre. Je déconne zéro là !

Dans un soupir caricatural Bisou se dirigea vers son baluchon, épaules basses et mine renfrognée. Un deuxième soupir accompagna l'ouverture du sac. Un troisième soupir ponctua quant à lui la récupération du matériel nécessaire à l'écriture d'une missive.
Langue tirée, sourcils froncés, la jeune femme se concentra. Comment allait-elle pouvoir faire comprendre à Alejo la situation ?

Spoiler
Mec, je sais pas c'est quoi ton délire mais tu vas te calmer direct !
Dans deux jours elle débarque, t'as genre intérêt à pas moufter en attendant.
Mais en vrai moi je me dis si tu mouftes c'est mieux comme ça je pourrais te coller un gros taquet dans la face. Au calme.

Oh, et rien à voir mais t'avais pas genre un groupe de gars prêts à se cogner ?
Parce que bon, y'a moyen que je m'ennuie et que je passe vous aider à l'occase quoi. Je suis en train de poncer des techniques de génie !
 

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