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 Le Faux Rhum
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Posté le 15/07/2023 à 00:32:36
La fois de trop ?
L'irlandaise avait cessé de compter les années.
La trahison, celle d'une marraine envers la mère d'une fillette, participant au rapt de cette dernière pour la livrer aux pirates qu'elle pouvait rejoindre par la même occasion.
Quel genre d'âme pouvait prétendre agir pour le bien d'une enfant, en la privant violemment de sa mère ?
Quinze années s'étaient écoulées depuis l'infâmie : ce jour où elle avait sorti les armes, au sein même de l'église qu'elle prétendait respecter, afin d'empêcher Dulcina de se précipiter sur les ravisseurs de sa fille.
Des ravisseurs desquels la nonne se trouvait complice...
Durant toutes ces années, la religieuse n'avait eu de cesse de nuire à Dulcina : après le rapt, elle avait veillé à retourner sa propre fille contre sa mère, elle s'était immiscée jusque dans son intimité, semant la zizanie aussi souvent qu'elle le pouvait dans ses relations, pratiquant l'humiliation, la chasse à l'homme, les tentatives d'assassinat, et toutes autres pratiques destinées à détruire l'irlandaise.
Longtemps, l'anglaise ne put véritablement la faire cesser de nuire, tant qu'Alanis restait sous son emprise.
Lorsque cette dernière se fit pendre, à cause des choix de vie qui lui avaient été imposés depuis qu'elle avait été enlevée à sa mère, Dulcina s'était juré de faire payer les responsables de sa mort.
Et parmi eux, celle qu'elle tenait pour première responsable : Madre Anna.
Il s'en était fallu de peu pour qu'elle parvienne à ses fins.
Mais un changement de cap dans la vie de l'irlandaise allait bouleverser ses plans.
L'amour reprit sa place, dans sa vie.
Pur, puissant, lumineux, il éclipsa petit à petit tout sentiment de haine et toute volonté de vengeance dans le coeur de Dulcina.
Et ce... malgré l'acharnement dont la nonne faisait preuve à son égard.
Des contrats de mise à mort à répétition, l'envoi régulier de ses sbires les plus faibles d'esprit, tels Frag, Buddy ou Cole, ou encore l'omniprésence des "enfants de choeur" qu'elle utilisait pour assouvir sa haine.
L'irlandaise avait décidé de lui accorder grâcieusement toute l'ignorance qu'elle méritait pour lui signifier qu'elle n'était plus rien à ses yeux, mais l'acharnement continuait.
Et la colère reprit le dessus ce soir-là, quand son âme soeur en fit les frais... |
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