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 Le Faux Rhum
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James |
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15/01/2015 |
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Posté le 14/02/2022 à 13:12:00
Incarcération
A l'heure actuelle, on n'est pas sûr de connaître un mot assez fort pour qualifier avec justesse la tristesse du plan de James et de ses acolytes pour dérober un artefact de valeur dans un manoir des plus sécurisés de Liverpool. Mais c'était un échec dans tous les sens du termes, qui le menèrent droit à la cellule la plus glauque de Liverpool. Une chandelle devant chaque geôle, elle-même remplie d'une dizaine d'ivrognes, de criminels et de quelques types encore plus louches. C'est là que James attendait. Du haut de sa quinzaine d'années, il patientait, seul, alors que les deux officiers à la mine sombre le dévisageaient.
Seul, car son cerveau improbable aux dimensions inconnues avait réussi à changer la donne de son échec, distrayant les gardes de ses complices (surtout du tocard qui attendait, pendu à une fenêtre, une livraison qui n'arriverait jamais). Un acte héroïque, qu'il n'oublierait jamais, un peu comme les multiples bleus qu'il avait sur les deux côtés du visage.
"Comment qu'on t'appelle, cornichon ?
- James, Campbell. J'suis le seul à avoir voulu tenter d'entrer dans l'manoi...
- Je sais, et j'comprends toujours pas pourquoi t'en tires tant de fierté."
L'officier Jured lance un regard entendu à son partenaire. Ces foutus jeunes, dans le coin on remplace leur biberon par de la vase pour qu'ils soient aussi givrés.
" T'as pas le droit d'être là. L'baron est un connard, et y s'amuse à s'croire plus fort qu'la loi. Donc on va t'laisser filer puisqu'c'est l'meilleur moyen d'mettre un gros doigt d'vant son nez. Mais on pourra pas l'refaire."
James lève un sourcil. Il s'attendait à devoir sortir ses meilleurs discours larmoyants, avec une enfance difficile et une courte vie de misères et de supplications. Il s'attendait au moins à devoir menacer les pauvres gens d'armes de son arbre généaologique au nom noble, sans se douter que les officiers en face de lui se seraient sûrement pissés dessus si le mioche aux origines lointaines d'Écosse avait cru les menacer ainsi. Mais... non ?
" J'peux partir ?
- Mouais. 'fin s'tu veux retourner faire des galipettes dans la boue et appeler ça liberté, comme tu le sens. Y a une autre option. On a besoin d'un coursier. L'dernier marchait dans la rue, et une lance toute pointue s'est mise sur le ch'min d'sa p'tite tête, et on l'a jamais revu les yeux ouverts. Ce peigne-cul a cru bon d'vendre des secrets d'l'armée, et ça porte malheur."
Un grand sourire ironique s'était peint sur le visage de l'officier Jured à l'évocation de "l'incident". James, lui, s'était curé le nez.
" J'suis pas tout à fait con hein. C'tait juste... un pépin dans le plan qu'est arrivé. Euh... c'est bien payé ?
- T'auras deux repas par jour. Et pas n'importe lesquels, des repas de l'armée mon gars !
- J'aurais des pièces ?
- Si tu veux maigrir et sauter un repas, ouais. Vu ta carrure, ça s'rait vraiment pas malin, m'enfin...
- Ça me va. "
Jured sourit. Enrôler n'avait jamais été aussi simple. |
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