Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

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Ciel de Brume  
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Sita LeRoy
Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 24/10/2021 à 17:49:45 

Sita n'aimait pas ça. Des étrangers, qui plus est vindicatifs et brutaux. Le soir même de leur arrivée, elle avait fait la rencontre du pire d'entre eux, le fanatique religieux. Ce dernier voulait la "donner" à l'un de ses hommes. Mais, pour qui se prenait-il grand Dieu ?

Si la jeune femme était plutôt complaisante, elle ne l'était pas à ce sujet, aussi se tint elle le plus loin possible de cet homme et soupira de soulagement lorsqu'elle apprit qu'elle était non prisonnière de lui, mais de Fatma.

Cette femme lui ressemblait plus, mais, à l'opposé de Sita ne semblait pas aimer la gente masculine. Alors, tout comme elle était sous la protection d'Andras, lorsqu'ils avaient affaire aux autres émissaires, son mari dû se mettre sous sa protection. Du moins en apparence. Si ils avaient souvent les mêmes opinions, là plus encore. Jamais leur mariage ne ressemblera au modèle que l'on peut trouver sur le continent. Chacun était libre d'agir à sa guise, et un profond sentiment de respect et d'équité animent leur mariage.

Sita observa ses malheureux compagnons de cellule. Ils étaient là depuis plusieurs jours à présent. Certains étaient prostrés. D'autres marchaient de long en large entre les rangées de lit. Certains avaient le regard terne, et d'autres attendaient plutôt l'occasion de trouver un échappatoire;

Son mari était de ceux la. Calme et serein de façade, Sita n'était pas dupe. Et elle entreprit de le taquiner à la lueur d'une bougie. Sa réponse lui confirma ses dires, Andras avait déjà étudié les barreaux et porte de leur cellule, ainsi que l'arène. Ils avaient peu d'option : Servir, mourir ou fuir.

Installés sur des lits miteux et défraîchis d'au moins 100 ans, leurs regards sondaient les allées et venues des gardes, les habitudes de la princesse. Une issue devait sans doute être possible. Mais laquelle ? Et quand la saisir? Ainsi les jours se succédèrent.
Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 24/10/2021 à 17:51:07 

Hier soir elle était enfin sortie prendre l'air. Elijah était présent et tentait d'apprivoiser les tigres enchaînés dans l'arène; Cela l'intrigua beaucoup, mais, surtout c'est le fait que l'homme n'avait pas remarqué le regard des félins qui n'attendait qu'une chose : qu'il se rapproche un peu plus pour pouvoir le croquer.
La soirée fut riche en paroles. Sans la présence constante de Fatma, la jeune femme déliait enfin sa langue. Discutant posément avec Cendre, Eli et Kim. Ces derniers partageant leurs impressions sur les événements en tentant de trouver une solution, ou tout du moins un échappatoire à ce qu'ils vivaient présentement.
La nuit venue elle rejoignit son époux et ils se mirent d'accord sur la journée du lendemain. Il était temps de visiter le fameux sous-sol ou se trouver ces animaux majestueux.
Andras
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30/10/2017
Posté le 24/10/2021 à 17:59:00. Dernière édition le 24/10/2021 à 17:59:25 

La journée avait commencé dans la captivité comme il était maintenant normal depuis le début de l’invasion. Sur leur paillasse au fond de leur cage, Sita et Andras dormaient dans les bras l’un de l’autre.

Et comme il était maintenant coutume, un soldat passait au lever du soleil pour changer leur seau d’eau avant de se faire plaisir en frappant les barreaux avec son arme pour réveiller tous les résidents.

Le réveil était de moins en moins dur, et comme on n’attendait pas grand chose d’eux, ils passaient souvent du temps ensemble à attendre. Mais aujourd’hui, la seigneurie locale avait un plan en tête, aussi ils se préparèrent. Cavendish était là ce matin pour les conseiller sur l’épreuve qui les attendait. En quelques minutes, ils avaient une bonne idée de ce qui les attendait. Une salle, des torches, deux cages. Celle de gauche contient des fauves, vifs et habitués à l'obscurité. Ceux-là seraient un cauchemar à affronter. Et dans la cage de droite, des créatures qu’il n’avait jamais vu mais dont il avait entendu parler, des éléphants. Animal gigantesque, lent, mais incroyablement puissant. S’il devait se prendre un coup, il volerait à travers la pièce, et la suite ferait office d'épitaphe. Sita, comme Andras, n'était pas équipée pour les fauves, leurs griffes traverseraient son armure, et elle comme lui ne ferait pas long feu, aussi ils avaient décidé d’aller se frotter aux pachydermes.

Ils prirent le chemin de l'arène où ils retrouvèrent Fatma qui les attendait au centre. Elle remit à Andras une clef pour le sous-sol et fit signe à Sita d’attendre. Andras jaugea la grille qui le mènerait au sous-sol, et se retourna vers son épouse pour un dernier baiser. Ne pas pouvoir mener cette épreuve à ses côtés était difficile et savoir que le danger les guettait en bas ne le rassurait pas.

Il finit par emprunter le passage et arriva au sous-sol de l'arène. Au milieu de la pièce, plusieurs torches allumées l'attendaient, il en prit une et fit le tour de la pièce. Il repéra aisément les deux cages, mais la torche ne suffisant pas à voir l'intérieur, il n’avait aucune idée du nombre de bêtes.

Il entra dans la cage aux éléphants et opta pour une tactique différente. Remarquant la paille au sol, il choisit de ne pas rester passif et plutôt que de tenir la torche à attendre de se faire attaquer, il lança la torche dans la paille pour éclairer tout autour. Le temps que le feu prenne, il sortit son épée et se mis en position. Les flammes qui se dégageaient rapidement créent la panique parmi les éléphants. Les cris et les mouvements de panique manquèrent de peu de lui faire regretter sa stratégie, mais déjà des éléphants paniques passaient à portée. Il faucha le premier qui finit à terre dans son sang. Le second s'étala dessus et il n’eut aucun mal à lui planter l’arme dans le flanc. Le nombre de coups et les efforts que cela lui demandait pour réussir à passer la couche de graisse étaient tels qu’ils n’entendit pas la bête arriver dans son dos. L’instant où il comprit qu'il était dans l’ombre de la bête, il se retourna, et celle-ci le balaya d’un coup de tête. Il prit son envol et atterrit contre les grilles, vidant ses poumons sous l’impact. Se relevant avec peine, il cracha du sang avant de se relever. La torche commençait à s'éteindre, la paille avait brûlé et bientôt, il serait dans l'obscurité avec ces monstres. Il prit une grande inspiration, sentit qu’il avait plusieurs côtes fracturées et resserra la prise sur son arme. Une pensée pour sa femme lui traversa l’esprit. Elle aussi affronterait ces monstres. Impossible, jamais il ne la laisserait y aller, jamais il n’en laisserait un vivant qui pourrait lui faire du mal. Relevant son arme, il s’enfonça dans l'obscurité.
Sita LeRoy
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Posté le 24/10/2021 à 18:03:36 

Une nouvelle journée commençait. Sita espérait trouver ses différentes soeurs dans l'arène avant son épreuve et tira quasiment Andras derrière elle, tant elle avait hâte de retrouver des gens. Elle n'avait pas pensé jusqu'à présent qu'il était possible de voir les autres prisonniers, et elle priait avec ferveur que tous ait la bonne idée de se retrouver dans ce lieu.

Sa joie fut de courte durée, car la première chose qu'elle vit fut des gradins assez vide, et surtout les émissaires, regroupés entre eux au centre de l'arène. Grimaçant, elle allait faire marche arrière quand elle vit sa sœur, Lilou, proche de son geôlier. Descendant le peu de marche, évitant les tigres prêts à la griffer, elle courut dans les bras de sa sœur, émue de la retrouver.
Sa compagne de toujours semblait aller assez bien. Elle n'avait pas de rancœur envers celui qui la retenait prisonnière. Sita s'en inquiétait un peu. Se demandant comment cela était possible.

Son sourire s'élargit à la vue des gens, proche et moins proche qui arrivaient au compte goutte dans l'arène; Elle eu peine à ne pas enlacer ce pauvre Johnny, qui n'avait rien demandé lorsqu'elle le vit arriver et se diriger vers eux.
La jeune femme profita de quelques minutes en leur compagnie, avant de se retourner vers son compagnon, et de lui souhaiter bonne chance avant son épreuve. Elle savait qu'il était aguerri au combat, elle pensait même que c'était le plus fort d'entre eux. Mais, c'était ainsi, son cœur se serrait toujours quand elle le voyait prendre les armes. Se refusant à penser qu'un jour, il pourrait ne pas revenir. Sita l'enlaça une dernière fois, et le regarda s'éloigner. Résignée par avance, et attendant son retour avec hâte, elle s'en retourna auprès de Lili.

Mais c'est alors que le fanatique religieux se permit des mots qui lui retourna l'estomac et lui fit voir rouge:
- Que Allah le très haut m'écoute dit il en levant les bras, que les jambes de l'homme qui compare les religions cassent ! Que les lions jouent avec comme un bilboquet !

Sita regarda le fanatique religieux épouvantée et mal à l'aise. Un profond sentiment de fureur et de frustration s'empara d'elle

- Mais ça ne va pas de dire cela ! Vous êtes un monstre ! Laissez mon mari en paix ! tortionnaire !!
- Si il ne lui arrive rien c'est que c'est la volonté de Allah. Sinon c'est ses autres déchets qui ne l'ont pas assez protégé.

Marmonnant, Sita lui répondit comme une menace grandissante.

- Je saurais vous étrangler dans votre sommeil s'il lui arrive du mal !
- Mécréante! Revient que je t'apprenne le coran à coups de tome dans la face. C'est fou tant de mauvaises graines sur cette île ! dit-il en crachant un glaviot sanglant dans le sable.

Simon fit alors diversion, apostrophant Sita et Lili et se rapprochant d'elles pour leur demander des nouvelles. Il réussit à rassurer un peu la jeune femme, mais l'heure tournant, elle du se rendre à l'évidence. Il était encore une fois parti à l'hôpital. Soupirant, elle ramassa ses affaires et partit à son tour relever le défi.
Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 24/10/2021 à 18:09:50 

Anxieuse, comme toujours à chaque fois qu'il lui faisait ce coup, elle récupéra son arme tendue par un garde et s'engouffra sous la grille. Elle resta quelques instants à la porte, en attendant que sa vision s'accommode à l'obscurité ambiante. Tournant la tête, elle vît une torche à sa disposition et la prit, avant de s'engouffrer dans les abîmes.

Prudente, sentant plusieurs présences dans les lieux, sans toutefois les voir, elle choisit la porte à sa gauche, et franchit le seuil. La porte grinça à son entrée, et elle la referma rapidement. Un bruit de pas imposant se fît entendre. Quelque chose de lourd se déplaçait loin devant elle, et se rapprochait lentement. Retenant son souffle, portant la flamme de sa torche vers l'avant, elle attendit. La dague dans sa main dominante.

C'est là qu'elle le vit. Plissant les yeux pour mieux apercevoir ce qui se tenait devant elle, à une distance raisonnable, un éléphant. De grande taille, avec des défenses impressionnantes. Jamais Sita n'avait vu un animal pareil. Elle l'étudia, analysa sa carrure et le trouva beau. Bien qu'il puisse la mettre au sol d'un seul geste, elle ne pouvait être qu'admirative de ce que la nature avait à offrir. Et sa détermination faiblit. Si de tout temps les hommes aimaient la chasse pour l'adrénaline et la victoire que cela pouvait représenter, elle ne tuait que pour se nourrir. Subjuguée par l'être qui se trouvait face à elle, elle ne pouvait se résoudre à l'abattre. Doucement, elle se recula et chercha à ouvrir la porte par laquelle elle était entrée. Mais, celle ci refusa de s'ouvrir, malgré toute l'énergie qu'elle pu y mettre;

La jeune femme se résigna donc à suivre ce couloir étroit, marchant lentement, pour ne pas effrayer les bêtes. Contournant aussi largement qu'elle le pouvait cet animal, en longeant les murs, et en ne le perdant pas des yeux. étrangement l'animal resta à bonne distance, peut-être sa torche qu'elle gardait vive lui faisait il peur ?

La Française avança dans ce couloir lugubre, tentant de trouver une sortie. Si elle n'avait pas vu son pauvre mari sortir sur une civière, c'est bien qu'il y avait un autre point d'entrée.

Inlassablement, elle marcha, et découvrit les défenses auprès du sang. Peut-être les habitants de cette île avaient tenté de les arracher et avaient perdu quelques trophées ? Autant les récupérer se dit-elle, et elle les mis dans son sac.

Soudain, elle sentit contre le mur un renfoncement, hésitante, elle resta à l'entrée et finit par en prendre le chemin. Au bout de quelques secondes elle se rendit compte qu'il s'agissait en réalité d'un cul de sac. Elle allait faire demi tour quand elle entendit un bruit, et fît naviguer sa torche de gauche à droite. Ne trouvant rien elle la baissa et se retrouva en présence d'un éléphanteau. Très petit, il ne devait pas avoir plus de quelques semaines, voire un mois ou deux. Attendrie face à ce spectacle, Sita n'entendit pas tout de suite des pas pesants et nombreux qui se rapprochaient. C'est quand ils lui coupèrent toute retraite qu'elle comprit qu'elle était dans le repaire des éléphants, à l'endroit où ils dormaient, et où le petit était en sécurité.

Un animal se détacha du groupe et barrit. La masse faisait environ 4 fois la taille de la jeune femme. La mère, sans doute, s'avança vers elle pour la charger. Sita se précipita contre un mur pour se dégager du chemin, faisant de grands gestes avec la torche pour les effrayer. Petit à petit, pas après pas, elle sorti de l'alcôve et s'élança vers la sortie. Si le groupe, se sachant maintenant en sécurité l'ignora, la mère elle était du genre rancunière. La pachyderme s'élança de tout son poids contre Sita, faisant bouger ses oreilles en tous sens, et dans un mouvement ample, sa trompe fondit sur Sita la balayant du revers et la projetant violemment contre le mur.

Sous la force de l’impact la jeune femme perdit connaissance....
Andras
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Posté le 24/10/2021 à 18:11:16. Dernière édition le 24/10/2021 à 18:11:36 

Quelques heures plus tard, il se réveilla à l'hôpital, couvert de bandages ensanglantés, avec pour seuls souvenirs d’avoir vaincu plusieurs de ces monstres. Chaque mouvement dans son lit lui rappelle aussi qu’il a volé à plusieurs reprises contre les parois de la cage.

La médecine de l'île n’avait rien à envier au vieux continent. Malgré les blessures subies, il était déjà capable de se tenir sur ses jambes et de boiter dans n’importe quelle direction. Testant cela en se baladant dans la salle, il remarqua près de la fontaine son raton qui barbotait dans l’eau. Il se traina jusqu'à lui et le voyant endormi le gratouilla entre les oreilles pour attirer son attention. Ce dernier ne réagissant pas, il n’insista pas et le regarda dormir paisiblement. Mais un bruit à l'autre bout de la salle attira son attention, un attroupement autour d’un lit. Le souvenir que Sita devait elle aussi passer l'épreuve resurgit d’un coup et pris de panique il tituba jusque la-bas, jouant des coudes pour se frayer un chemin.

Étendue sur le lit, Sita était inerte. Le médecin et des infirmières s’affairaient à déterminer pourquoi. Il les écouta, mais ils ne semblaient pas comprendre pourquoi elle ne se réveillait pas. Il la regarda, inspecta de loin ses blessures. Impossible pour lui de dire quoique ce soit sur celles-ci, il n’y comprenait toujours rien. Lui qui avait subi à maintes reprises des blessures qui auraient du l’envoyer à la tombe, il ne comprenait pas ce qu’elle avait. Puis il repensa aux cages et à leurs monstres, à la violence des coups reçus, et s’en voulu de l’avoir laissé participer.

Il resta à son chevet toute la journée, attendant le prochain passage du médecin qui délivrerait une bonne nouvelle, ou encore de sentir la main de Sita passer dans ses cheveux. Son animal était là aussi. Elle se tenait allongée contre le flanc de Sita, partageant sa chaleur avec elle.

La soirée venue, le médecin avec qui il avait eu de violents échanges revint constater l'état de Sita.  Sita resterait encore une journée, et lui devrait partir au petit matin pour libérer de la place. Devant la réaction d’Andras, le médecin lui avait expliqué que ce sont les gardes de Fatma qui viendrait le chercher, donc il pouvait bien se rebeller et se battre, il retournerait dans sa cage le lendemain matin.

Andras profita de la nuit pour écrire une longue lettre à son épouse, il confia la lettre a Ash, et au petit matin, ses affaires étaient prêtes pour son départ. Le médecin passa voir Sita, il échangea quelques mots sur son état de santé avec Andras, puis après un dernier baiser, il quitta la pièce et fut escorté jusqu'à sa prison.
Sita LeRoy
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Posté le 24/10/2021 à 18:29:34 

La première chose que Sita sentit, c'était son crâne qui flottait dans une ambiance ouatée. Elle entendait des choses sans véritablement en comprendre le sens. Des éclats de voix peut-être ? Son corps bougea sur le matelas, sa main se referma sur le drap. Et l'attente se prolongea. Elle sentit plus qu'elle ne vit, des corps près d'elle, qui allaient et venaient, faisant le tour de son lit. Des mains qui la palpent. Ses paupières tentèrent de se refermer quand quelqu'un les ouvrit pour observer ses yeux. Et sa voix, enrouée par le manque d'eau, gronda sa colère à ainsi être dérangée. Puis les sons revinrent petit à petit. L'effervescence autour d'elle, une voix féminine et masculine. Et son cerveau cogna dans sa tête. Ses veines pulsèrent, et de violents maux de tête apparurent. Sita reprenait corps avec la réalité et elle avait mal.

Il lui fallut un certain temps pour s'habituer à cet état de fait. Ses paupières finirent par s'ouvrir, et se refermer sous la violence de la lumière ambiante. Elle cligna des yeux plusieurs fois et se renfonça dans son lit. Un homme d'âge mûr et inconnu était penché sur son lit. L'observant inquiet

- Bonjour Mademoiselle. Vous nous avez fait peur vous savez. A nous, ainsi qu'à votre mari. Il nous a retourné le service quand nous l'avons prié de sortir. Comment vous sentez vous ?
- Je... mal...au crâne. Puis elle fronça les sourcils et dit, mon mari ?
- Reposez vous mon enfant. Je reviens sous peu.

Et Sita se rendormit. A son réveil, elle se sentit un peu plus sereine, même si le mal de tête était toujours présent. Les autres douleurs s'étaient réveillées à leur tour, et elle sentait les courbatures, les ecchymoses et les hématomes sur son corps. Elle fit le point sur les endroits sensibles, et sentit toute la partie droite de son corps en souffrance. Instinctivement, elle porta la main à son épaule, et la massa doucement. Puis, petit à petit, grimaçant sous l'effort se redressa sur son lit.

Elle sentit alors, quelque chose remuer contre elle. Au niveau de ses mollets. Un être vivant, car elle en ressentait la chaleur protectrice et ses poils au contact de sa jambe nue. La boule se déplia sous les draps et remonta rapidement, sortant des draps pour placer sa tête sur les clavicules de la jeune femme. Intriguée, Sita prit l'animal dans ses mains et les tendit pour éloigner la bête afin de l'examiner.

- Mais, à qui es-tu donc toi ? Tu t'es perdu.

Sita tourna la tête de droite et de gauche et héla une infirmière passant par la

- Madame, savez vous à qui elle appartient ?
- Oui, votre mari vous la laissait avant de partir. Il se pensait discret, bien sûr répondit-elle avec un petit rire.
- Pardon ? Mon mari ? Mais, je n'ai pas de mari madame.

La soigneuse fronça les sourcils et appela le docteur qui revint au chevet de sa patiente. Il lui posa une série de question, et la jeune femme répondit docilement

- Je m'appelle Sita, j'ai 20 ans. Je suis française et je viens d'arriver d'Irlande avec ma femme de chambre Anna. Je ne connais personne sur cette île à part madame Foxy avec qui j'ai voyagé. Et non, je n'ai pas de mari. J'ai bien été promise, mais pas mariée, ça non ! Hum ? Oh, nous sommes en 1720, mais... je n’ai pas la date exacte, en Juin peut-être ? Je ne sais pas....

Le médecin tiqua plusieurs fois. Et si c'était bien un inconnu pour la jeune femme, lui la connaissait. L'île étant un petit monde, et les allers et venues nombreux à l'hôpital, il l'avait déjà soigné une fois ou deux. Il s'assit alors au bord du lit, et lui donna la date précise, lui expliquant par la même occasion que son mari avait passé la journée et la nuit à la veiller avant qu'il ne soit mit dehors. Il ne lui donna cependant pas son nom, et la laissa seule afin de digérer les informations.

Sita laissa la loutre roupiller sur son ventre, et la caressa pensive. La jeune femme était étrangement détachée de son corps, et n'arrivait pas à comprendre ce que le médecin venait de lui dire. Il était invraisemblable pour elle qu'elle fut mariée, et qu'une année entière de sa vie ait disparue de sa mémoire.

Le médecin lui donna enfin l'autorisation de partir, lui annonçant qu'il ne pouvait rien faire pour elle, et qu'il fallait attendre que son état s'arrange de lui même. Il insista pour qu'elle retrouve ses anciens amis, car cela pourrait peut-être lui ramener des bribes de sa vie passée. Elle se retint de lui annoncer à brûle pourpoint qu'il était difficile de retrouver des gens qu'elle ne connaissait pas, mais se dit qu'il était inutile d'être désagréable avec lui. Il ne faisait que son travail.

S'asseyant au bord du lit, elle découvrit son sac et ses habits. La loutre l'observait tranquillement. Replaçant le paravent, elle se rhabilla et fronça les sourcils en découvrant sa tenue. Jamais de la vie, elle ne mettrait cela ! un pantalon, si près du corps ! Se renfrognant, n'ayant que cela sous la main et décida que sa première action serait de se trouver des vêtements convenables à se mettre. Elle s'imagina presque voler le drap de son lit en attendant de trouver quelque chose de plus approprié. Mais, aux regards de la soignante, elle comprenait que celle-ci n'était pas outrée par sa mise.

Sur la table de chevet entre son lit et un autre inoccupé, elle découvrit ses effets. Deux bagues, L'une en forme d'aigle avec une turquoise à l'intérieur la fit sourire, et instinctivement elle se demanda ou était passé son rapace. Elle se fit un devoir de le retrouver dès sa sortie d'hôpital. L'autre était plus brute. Plus épaisse, moins ouvragée, et avec un diamant noir en son centre. Elle tenta de les mettre chacune et découvrit qu'elles avaient toutes deux la taille pour son annulaire. Elle mit la turquoise sur la gauche et le diamant sur la droite. Puis, elle observa un sublime collier de saphir. Une énorme pierre comme elle n'en avait vu que si peu sur le continent en dehors de la royauté. Elle l'installa et la positionna entre ses clavicules. Vient le tour d'un bracelet en argent, avec un cœur et trois petites pierres. Elle se demanda ce que représentait ses couleurs et le porta à son poignet droit. Enfin, un autre collier, avec un cœur rouge à la suite d'un disque non fermé. Elle s'en fit un autre bracelet qu'elle mit à son poignet gauche. Le voile donné par l'Agha, fut porté en guise d'écharpe et dessous elle découvrit deux bandeaux. L'un orange et l'un noir. Ne comprenant pas à quoi il faisait référence, comme le reste, elle les laissa sur place.

Retournant les draps du lit pour vérifier avant de partir qu'elle n'avait rien oublié, elle aperçut une lettre. Intriguée, elle la prit et s'assit pour la lire. Caressant le dos de la loutre en même temps qu'elle découvrait les mots inscrits à son attention. L'écriture était inconnue, et surtout la contenance la laissa surprise. Ainsi, "son" mari lui écrivait. Elle ne comprit pas la teneur de toute la missive. Elle lui manquait et il se faisait du souci pour elle; Mais quelle était cette cage ? Et ses épreuves? Faisait-il un jeu ? La seule chose qui était claire pour elle, c'était le nom de la loutre à côté d'elle. Relisant la lettre plusieurs fois, elle la replia avant de la mettre dans son sac, et dit à Ash

- Ma belle, je crois que les prochains jours vont être très compliqués. Tu veilleras sur moi ? Si c'est un ami tu demandes des caresses et si c'est une personne à qui je ne dois pas me fier, tu grognes. D'accord ?
Sita LeRoy
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Posté le 24/10/2021 à 18:35:24 

Sita attendit encore un moment, puis des gardes arrivèrent pour l'escorter. Elle les vit arriver face à elle et les détailla. Des femmes, l'air pugnace lui disait qu'il ne fallait pas s'y frotter. Elles s'arrêtèrent devant elle, et sans ménagement lui prenant le bras, la mirent debout. Fronçant les sourcils, l'une d'entre elle récupéra le bandeau noir et sans prendre la peine de l'interroger sur sa santé lui attacha avec violence sur le bras. Sita en grimaça de douleur.
- Les couleurs de la princesse Fatma doivent rester en évidence sur vous. Est-ce clair ? Que nous ne vous y reprenions pas ou vous serez châtiée!

Sita prit peur. Elle trembla de tous ses membres. Elle ne comprenait pas où elle était et pourquoi ces femmes avaient tant de haine dans leur propos. Mais l'heure n'était pas aux questions, les femmes la poussaient déjà dans le dos pour lui intimer l'ordre d'avancer. La Française récupéra ses effets, et prit Ash dans ses bras. La seule trace de son passage était le bandeaux orange laissé sur la table de chevet. Les femmes la ramenèrent dans sa cellule en traversant l'arène. De sa place au centre, elle ne vit pas grand chose en dehors des gradins et des tigres qui tiraient sur leur chaînes. Arrivant à destination, les femmes la poussèrent dans la cellule et refermèrent la porte derrière elle. Sita observa les visages présents, mais n'en reconnut aucun. Des hommes un peu partout, et un chat. Aucune femme à l'horizon. Comment pouvait-on la laisser ainsi ? Seule ? Elle n'était pas en sécurité dans cette pièce, elle s'avança rapidement vers le fond de la pièce, apeurée et s'installa tout au fond, sur un tabouret, serrant la loutre contre elle à l'en étouffer. Sita prit le châle qu'elle rabattit sur son visage, pour se dissimuler autant qu'elle le pouvait.
Elijah "Le Caracal"
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Posté le 25/10/2021 à 08:27:46 

Elijah avait appris pour Sita et attendait avec impatience son retour pour aller prendre de ses nouvelles. L'attente était longue et l'inquiétude se faisait de plus en plus grande mais c'est en entrant dans le vestiaire pour se changer et se préparer à sa future mission d'exploration qu'il aperçut son amie. Elle était assise tout au fond, entourée de son mari Andras et Kim qui lui parlaient. Soulagé d'enfin la voir et visiblement en bonne santé, sourire aux lèvres Elijah s'approcha rapidement tout en enfilant aussi hâtivement une veste à franges. Mais sa joie fut de courte durée car plus il se rapprochait et plus quelque chose d'étrange se faisait ressentir. Le regard de Sita tout d'abord, comme apeuré et ne dégageant aucune autre émotion chaleureuse comme à son habitude. Puis, l'absence de bandeau orange que nous, Hollandais, portons tous fièrement et en toute circonstance.
Arrivant à proximité de la jeune femme Elijah garda son sourire malgré une atmosphère devenant pesante en remarquant le visage fermé et inquiet de ses deux autres amis. Il les laissa un court moment finir de parler en écoutant avec attention puis demanda à Sita comment elle allait après avoir cru comprendre qu'elle n'était pas dans son état normal.

Pardon ? Bonjour monsieur.

Lui répondit elle.
Le sang d'Elijah se glaça et il du s'assoir sur le lit en face d'elle tellement ses jambes ne le soutenaient plus. Il mis bien deux bonnes minutes avant de se ressaisir, ne disant plus rien et écoutant avec effroi Kim et Andras essayer de lui remémorer certaines choses. Puis tenta alors à son tour et lui dit.

Hey.. Sita.. C'est moi Eli, Elijah. Votre ami.

Mais malheureusement et à son plus grand regret elle ne le reconnaissait absolument plus.
Les heures passaient mais rien évoluait. Hormis quelques éléments de sa jeunesse Sita ne semblait plus se souvenir de rien. Ni de ses amis, ni de son mari qu'elle aime plus que tout ni même de l'île en elle même.

Kim Soo-Mee
Kim Soo-Mee
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Posté le 25/10/2021 à 10:54:06 

Soo-Mee était inquiète.
Ce n'était pas vraiment surprenant : entre le kidnapping, le cadre hostile de l'arène et le dortoir-prison, il n'y avait pas vraiment de quoi se réjouir.
N'aidant pas non plus, elle avait été séparée de sa protégée. Elle était en réalité bien plus inquiète pour celle-ci que pour elle-même, car elle au moins était sous le bandeau de la Princesse Fatma et n'était, par conséquent, pas traité comme un animal.

Son regard se pose sur l'arène.
A cette heure, il n'y avait pas grand monde. Beaucoup étaient déjà allés se jeter dans la fausse aux lions, ou la cage aux éléphants. Quelques-uns avaient aussi fait un tour dans le labyrinthe... dont elle.
Et donc, ce matin, elle avait décidé de se reposer. Ce n'est pas comme si elle pouvait faire quoique ce soit d'autre. Elle baille sans retenue, allongée paresseusement sur un des énormes coussins que la princesse avait déposé à droite à gauche, et la regarde au milieu de l'arène en train de discuter avec l'Agha. Rien que le voir lui donnait un haut le cœur.

Au bout d'un moment elle décide de rentrer dans le vestiaire. Les combattants de la veille n'allaient surement pas tarder à rentrer, si ce n'était déjà fait. Aucun doute pour elle : ils auront surement vaincu plus d'animaux qu'elle.
Arrivée dans le vestiaire, elle repère assez vite les concernés. Andras semble encore blessé, visiblement les médecins ottomans ont bâclé le travail... mais Sita semble être en meilleur état.

Ouf.

Elle fronce les sourcils en remarquant le regard que lui lance la jeune femme. Où elle est placée. La distance entre elle et les autres.

Ah non, pas ouf...

Pourquoi n'est-elle pas aux côtés d'Andras ?
Pourquoi semble-t-elle si effrayée, et si pleine d'espoir en la voyant ?
Il n'y a qu'une seule façon de le savoir, alors Soo-Mee s'avance vers elle...

"Ca s'est passé comment hier...? On dirait que les médecins se sont bien occupés de vous ?"

Elle s'installe à ses côtés, la détaillant du regard. Elle ne semble plus blessée, mais... venait-elle de l'appeler 'mademoiselle' ? En entendant ses questions, elle se rend vite compte du problème. S'en suit alors une longue discussion avec elle, Andras et Elijah où ils essaient de lui remémorer des souvenirs...
 

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