Posté le 27/10/2020 à 10:26:00
Bonjour Robert,
(Puis-je vous appeler Bob ? Merci.)
Ma réputation n'est plus à faire et a sans doute déjà atteint vos oreilles - que vous fort jolies -, mais laissez-moi vous rafraîchir la mémoire s'il advenait que vous ayez cru rêver certaines de ces légendaires histoires.
- Sonseigneur le Régent Philippe d'Orléans m'a fait ostracisé sur Liberty car le peuple français souhaitait que j'accède à la couronne. Comme je ne suis pas homme à me débiner, je lui ai proposé d'effectuer la traversée à la nage et de revenir sur le continent lorsque j'aurais conquis les indigènes.
- Comme je suis homme destiné à m'élever, je suis devenu Général éternel de Port-Louis dès mon arrivée en ville. On vous racontera sûrement que les bâtiments se sont mis à trembler et que des flots ont jailli des arc-en-ciel à l'instant même où j'ai posé mon auguste pied sur le pavage des ruelles de la colonie française, mais ce ne sont que des balivernes : tout cela s'est produit au deuxième de mes pas.
- J'ai appris tout ce qu'il sait de l'art de la guerre au général Chiryacht, qui est en train de tenir tête à la vermine espagnole.
- L'un de mes ancêtres n'est autre que Jésus Christ lui-même, et j'ai fugacement entretenue une relation charnelle des plus torrides avec la descendante de Cléopâtre qui a, je cite, « découvert ce que faire l'amour voulait dire » à mes côtés.
J'en resterai là, car ce serait faire insulte à votre intelligence que je sais supérieure que de croire que vous n'avez pas saisi l'exceptionnalité de mon existence.
Mais pour en revenir à vous, Bobby, car c'est bien de vous dont il est question, en définitive. Je dois avouer que cela faisait longtemps que j'attendais la venue d'une homme de votre trempe, non pas pour me mettre à son service, mais bien pour lui en coller une.
N'y voyez rien de personnel, mon brave : vous n'êtes qu'un maillon supplémentaire de la légende qui se forge à chacun de mes gestes. Lorsque vous serez en train de compter vos dents - je compte bien vous apprendre les nombres décimaux - vous pourrez vous rassurer en vous disant que c'est la réussite insolente de votre vie jusqu'alors qui vous a mené à la défaite cinglante que je vais vous infliger.
Enfin, avant que vos yeux ne se ferment et que vous ne sombriez dans de nébuleuses nimbes, vous nous verrez, mes suivant et moi, boire pour célébrer ma victoire. Tandis que, de votre côté, seul le sable sera présent pour s'imbiber. (De votre sang.)
À très vite, Bobby. |