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Jan de Vernboer  
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Jan de Vernboer
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21/11/2005
Posté le 15/01/2013 à 21:02:16 

Son navire débarque au port. Au milieu des marchandises venant du continent, quelques marchandises, dont lui.

Le capitaine du vaisseau peste contre les navires français qui prolifèrent dans ces eaux, l’homme écoute cette conversation d’une oreille distraite et cherche quelqu’un sur le quai.  
Un autre homme semble l’attendre et lui fait un signe de la main.

Sans un mot ni un regard sur le capitaine qui invective ses hommes, il prend un baluchon regroupant ses effets personnels, quasiment rien, et se dirige vers celui qui lui a fait signe.  
« Venez chez moi, nous serons plus à l’aise pour parler. »  

 Toujours sans un mot, l’homme suit son correspondant jusqu’à une belle villa, gardée par deux soldats.  
 - Cette île regorge de richesses et de dangers. J’ai survécu aux dangers et j’ai su profiter de ses richesses.
- Je vois ça.
- Vous n’avez pas plus de bagages ?
- Le contrat précisait que l’équipement serait fourni. Je n’allais pas m’encombrer inutilement.
- Pragmatique, hein ?  

Sans attendre la réponse de son visiteur, le propriétaire sert deux verres de vin. 
- Je le fais venir du continent, il est plus buvable que ce qui est servi dans nos rades.
- Vous ne m’avez pas invité pour parler d’œnologie, je vous écoute alors.
- La patience n’est pas votre fort, on dirait. Voyez, j’ai beaucoup de travail et mes missions m’obligent à délaisser cette demeure. Pire encore, elles me font quotidiennement risquer ma vie. J’ai envie de me poser quelques temps et de pourquoi pas, trouver enfin mon âme sœur. Eh eh !  

 L’homme ne dit rien de plus et observe la pièce. Des objets hétéroclites provenant de la civilisation disparue qui vivait jadis sur cette île, des trophées, des livres,…  
- Vous me semblez quand même plus instruit que les soudards faisant habituellement cette… «  profession ».
- Ces soudards, comme vous dites, sont des brutes stupides. On les paye pour un boulot, elles foncent et meurent rapidement. Elles ne font jamais une longue carrière. Ceux qui survivent sont des gens comme moi. Discrets, efficaces et assez malins pour ne pas mourir bêtement.
- C’est ce que je recherchais. Donc, en plus de votre salaire, vous serez entièrement équipé, logé, nourri, blanchi en ces lieux. Vous disposerez même de votre propre appartement.
- Et je dois tuer qui pour tout ça ?
- Ceux que je vous dirais de tuer.
Jan de Vernboer
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21/11/2005
Posté le 16/01/2013 à 23:28:46 

L’homme décide enfin de boire son verre de vin et lance à son interlocuteur.
- Pourquoi ?
- Comment ça ? Vous n’êtes pas quelqu’un de discret, efficace et assez malin pour éviter de trop en savoir ?
- Justement. Je ne fonce pas tête baissée juste parce qu’on me paye. C’est souvent comme ça que l’on meure stupidement. Donc, pourquoi ?
- Voyez, je me suis fait de nombreux ennemis sur cette île et pourtant, je suis toujours resté droit dans mes bottes. J’ai remarqué que pour certaines choses, il était nécessaire de sortir des sentiers battus. Je ne peux pas me permettre de le faire moi-même, cela me serait trop préjudiciable. Autrement dit, s’il vous arrivait malheur, je ne vous connaitrais pas.
- Comme toujours dans ces missions.
- Bien, nous nous comprenons.   L’hôte indique un point sur une carte, avec quelques noms griffonnés.  
- Pour l’instant, ce sont ces individus qui se montrent les plus gênants et dangereux. Je vous demande de vous occuper de leur cas.
- Ils n’ont pas l’air d’être seuls vu ce qui est noté.
- C’est pourquoi je fais appel à vos services et que je ne fais pas ça moi-même. Vous pouvez les cibler en tapant dans leur entourage, en vous associant à leurs ennemis. Vous avez quartier libre, pourvu que le but soit atteint.
- Et s’il y a des civils dans le tas ?
- J’ai cru comprendre que vous n’aviez guère de scrupules par rapport à ça.  
Jan de Vernboer
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21/11/2005
Posté le 21/01/2013 à 23:39:30 

L’homme hochait la tête.
En effet, il n’avait guère de scrupules.


Enrôlé très jeune dans l’armée des Provinces Unies, sa première victime était un soldat de son propre camp. Il voulait lui prendre sa ration, une balle en pleine tête a su l’arrêter. Le jeune homme savait déjà qu’un soldat affamé était déjà condamné sur un champ de bataille.

Il se dénonça alors auprès de sa hiérarchie, expliquant ses raisons et proposant ses services pour une mission dangereuse.
Sa hiérarchie, embarrassée, décida de le placer dans une unité perdue d’avance. Elle devait pénétrer derrière des lignes ennemies et saboter leur ravitaillement. Sitôt découverte, les jours de ces hommes seraient alors comptés.

Mais le soldat était déterminé à survivre. Son unité fut rapidement découverte et tous les hommes furent tués ou capturés et exécutés, sauf lui. Il avait depuis longtemps pris la fuite, conscient que le reste de son unité était trop impulsive pour avancer discrètement.
C’est donc seul qu’il progressait chez l’ennemi.
C’est seul qu’il tua le cuisinier d’une compagnie, un gros bonhomme jovial, qui savait rendre délicieuse la plus résistante des viandes.
C’est seul qu’il poignarda une des prostituées destinée à distraire les soldats. C’est seul qu’il exécuta le fils et l’épouse d’un des commandants, venus en visite.
C’est seul qu’il revint alors dans son camp, laissant derrière lui un ennemi moralement affaibli.
 

Sa hiérarchie lui confia alors toutes sortes de missions, consciente qu’un tel homme pouvait faire autant de mal qu’une bataille gagnée.

A son palmarès, l’assassinat d’un riche commerçant, fournissant armes et munitions à l’ennemi, dégâts collatéraux : ses deux enfants, son épouse et trois domestiques ; le sabotage d’une manufacture, dégâts collatéraux : cinq ouvriers ; l’empoisonnement d’un réservoir d’eau potable, dégâts collatéraux : plus de cinquante morts reconnus.
 

Une fois la guerre finie, il offrait ses services aux plus offrants, éliminant un concurrent commercial, un mari jaloux, une épouse fautive, protégeant les uns et exécutant les autres.


Patriotique dans l’âme, il se refusait de travailler pour une autre nation.
C’est ce patriotisme qui lui sauva aussi la vie, lui évitant des condamnations à mort quand son nom apparaissait dans les compte-rendu de justice.

Il faisait bien de courts passages en prison mais ses états de service lui accordaient la bonté des juges.
Jan de Vernboer
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21/11/2005
Posté le 31/01/2013 à 21:40:29 

Ses premiers jours sur l'île montraient qu'il s'acquittait à merveille de sa mission. Il avait déjà laissé quelques cadavres sur son sillage, tous des combattants.

Son employeur l'appela alors et lui désigna une nouvelle cible : la prison de Port-Louis, infestée de pirates. Il lui conseilla alors de s'assurer que les Français sauraient ranger leurs armes le temps du nettoyage.

Ce qu'il fit.. et ce qui ne servit à rien. Il parlait à des murs, à des agités qui ne rêvaient que de combattre et qui s'en fichaient bien que les pirates venaient de prendre possession de leur prison, libérant des prisonniers, massacrant des soldats et les renforts.

Il était difficile pour lui de se tenir mais un contrat reste un contrat.

La délivrance vint alors : les pirates quittaient les lieux, il pouvait se consacrer de nouveau à sa mission.

Et il eut un grand sourire quand l'intendant de Port-Louis l'informa qu'il allait lancer une chasse contre lui. Ses proies allaient venir jusqu'à lui. Il était alors temps de les attirer... Il se dirigea dans un lieu où il espérait trouver un bon appât.
Jan de Vernboer
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21/11/2005
Posté le 10/02/2013 à 00:18:21 

L'homme avait l'habitude de ces chasses et connaissait les réactions des uns et des autres. Il suffisait d'agiter une carotte pour que tout le monde débarque et quelle meilleure carotte qu'un beau paquet d'or.

Une caverne avait été découverte et recelait de trésors. Les Français, éternels va-nu-pieds, n'allaient pas rater une telle occasion et se ruaient en ces lieux. Jan les attendait.

Et il avait envie de jouer.

Il décida de leur laisser une chance :
Qu'ils continuent la chasse... ou non. L'arrêt de leur chasse allait sauver la vie de plusieurs d'entre eux mais il comptait sur leur fierté et leur arrogance, il se doutait qu'ils n'allaient certainement pas céder.
Et forcément, les brutes qui ornaient les rangs français étaient déjà en train d'ouvrir les hostilités.

Jan eut un grand sourire et observa les environs. Ses prochaines victimes s'y trouvaient déjà.

 

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