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Correspondances d'un fou -1- 2  
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Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 13/09/2012 à 19:49:14  [ Edition bloquée ]

HRP:
Par un soucis ludique, le temps d'acheminement des lettres de Liberty à la France ne sera pas pris en compte. Merci de ne pas vous plaindre par perroquets, je ne répondrai sûrement pas!


Ceci est la zone RP du fou, s'il vous prenait n'envie d'y laisser un mot, une impression RP, ne vous gênez pas. Par contre, mon personnage n'y répondrat pas directement.
Uniquement un petit commentaire dans mes lettres pour les personnes qui m'auront marquées..





* Il fait nuit.
Sur les docks de Port-Louis, assis en tailleur sur une bite d'amarage, le fou attend, les yeux rivés sur l'horizon.
* Les nuages s'écartent un instant, dévoilent une lune clair.
Sortie de nul part et glissant sur l'eau en silence, une jonque noire accoste dans un léger clapotit d'eau froide.
* La lune se voile à nouveau, tout disparait.






12 Septembre 1712


Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 12 septembre 1712 et à destination de Louis XIV, Roi de France et de Navarre par son bouffon. Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.



Louis,
Comme prévu, me voila à Liberty. J'ai tant de choses à te raconter...

Le futil pour commencer. J'ai accosté sur l'île le 29 juin 1712. Mon voyage s'est déroulé sans heurts ou acroches. L'équipage présenta néanmoin une palpable hostilité à ma présence, si je n'avais possédé de lettre de marque, j'aurai finit par dessus bord...
Mais c'est là mon lot et je ne m'en plains pas!
À ma grande surprise, Port-Louis est une fort belle ville. Je fus très bien accueillit par la population, du moins, personne n'essaya de me tuer.
Pour favoriser mon intégration, je rejoins l'Avant-Garde, sorte de groupuscule militaire formant les nouveaux arrivés aux arcanes de la guerre. Riche idée qui renforce chaque jours les troupes françaises en présence.
Tu seras heureux d'apprendre que j'ai bien joué mon rôle. La moitié de l'île me croit stupide, l'autre impuissant... je ne représente aucune menace pour personne. Il s'est néanmoins trouvé quelques lâches pour me provoquer en duel ou s'amuser avec mon intégrité physique, rien de grave cependant, tu sais aussi bien que moi qu'on ne tue pas les fous.
J'ai noué ici et là des amitiés avec les personnes de l'île, intéressées ou non, interessantes ou pas. Deux personne m'ont offerte leur protection, un brave homme atrocement brûlé et une pirate repentie mais hait. Comme tu le vois, j'attire toujours les marginaux.
J'ai rapidement exploré l'île, je t'en fait d'ailleurs parvenir une carte non exaustive. Il est dangereux d'aller seul dans certains endroits, je m'y attarderais plus tard.

Ici les dirigeants sont élus démocratiquement. Le gouverneur n'a aucun pouvoir réel si ce n'est d'envoyer les gens à l'autre bout de l'île pour quelque tache ingrate.
Ses laisser-passer m'auront cependant servit, j'ai voyagé dans presque toutes les citées de Liberty.
La guerre fait éternellement rage en ces lieux, les alliances, complètement indépendantes de celles sur le continent, se dénouent et renouent en fonction du moment et des dirigeants au pouvoir. Port-Louis est actuellement en guerre avec Esperanza la colonie espagnole. Je suis dans un de leur avant-poste aux côtés de nos troupes. Pas que l'envie de participer au conflit soit forte, je souhaitais simplement observer les tactiques de combat de nos généraux.


Comme convenu, je ne commence la correspondance que maintenant, deux mois après mon arrivé. Jacque Rivière, le capitaine de la jonque postale m'a assuré que tout cela resterait secret. Il s'est installé dans une petite crique surplombée avec ses hommes, de sorte d'être invisible depuis la terre. Je pourrai toujours compter sur eux pour fuir en cas de problèmes.

J'ai déjà commencé à enquêter pour vous, mon Roi, bien que n'ayant encore rien trouvé je mets cette malchance sur le fait de n'être encore ici qu'un illustre inconnu. Je pense progresser dans les semaines à venir.
Bien évidemment, tout vous sera rapporté.

Je ne peux néanmoins que vous conseiller de préparer vos navires de guerre, Port-Louis est loin de dominer Liberty et si notre craintes venaient à se concrétiser il nous faudrait bien plus que la poignée de français qui nous sert d'armée pour nous emparer de l'île au plus vite.

Il y a beaucoup de déserteurs ici, j'attends à présent vos instructions.
Bien à vous,
votre dévoué bouffon.

PS: ne lis pas ça à Colbert et Vauban!!!
J'espère que tu vas bien! Le dauphin me manque, arrive-t-il à s'endormir sans mes histoires? Sinon je t'en enverrai de nouvelles dans ma prochaines lettre, tu n'auras qu'à les lui lire!
Bisous, le fou!


Le Lama régurgite le titre.
*Buuuurps*
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 13/09/2012 à 21:01:02 

* Un soir comme les autres à Versaille.
Le Roi s'est écarté de la foule des convives, ce soir il n'a pas la tête à danser.
* Le bal reprend de plus belle et la musique s'accèlère.
Seul et si bien entouré... seul...
* Un page s'approche, une lettre à la main.
Le fou... un air de caraibes et d'aventures.




13 septembre 1712


Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 13 septembre 1712 et à destination du fou du Roi, agent de Sa Majesté en mission aux caraibes. Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.

Cher fou, cher ami...
Comme je me réjouis d'avoir enfin de tes nouvelles!
Comme le temps semble mou et lent sans toi à mes côtés...
Comme mes appartements sont vide sans ta présence rassurante...

Versaille traine en longueure depuis quelques mois. Je prends conscience de mon âge et m'en attriste. Il est primordial que nous achevions cette affaire avant mon décès, je souhaite te revoir une dernière fois avant ma mort que je sais prochaine.

Ne crains rien de Colbert et Vauban, quitte donc ce ton d'étiquette qui sonne mal dans ta bouche. Ils ne liront rien que je ne permettent, je suis encore le Roi.

Le Dauphin est inconsoblanle depuis ton départ, rien n'y fait, ni calins de nourrisses ni potions de savant. Je crains qu'il ne se mine à trop pleurer ainsi.



Pour en venir au vif du sujet, tes avancés sont excellentes! J'ai bien reçu tes cartes et rapports joins à ta lettre, tout sela promet beaucoup quand à une futur intervention militaire sur l'île.
Trouve notre homme au plus vite, sa vie nous met tous en danger. Je tiens mes assassins en haleine, prêt à débarquer à la moindre de tes informations. Il ne doit pas survivre à cette opération! C'est peut être ma dernière entreprise de Roi, je dois léguer un Royaume fort et sans failles à mes sujets. La France ne peut tomber sous les coups d'un seul homme...
La France ne tombera jamais. Dieu est avec nous!

Trouve cet homme, envoie moi sa position.
Trouve mon frère, trouve sa progéniture et tue, mon bouffon.
Soit ma main royal et divine, soit mon jugement et ma sentence.
Tue et reviens moi vite.
Mon ami, mon amant.

Louis XIV,
Roi de France et de Navarre.
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 14/09/2012 à 17:50:53 

* Port-Louis désertée.
Un homme seul se promène sur les quais.
* À un volet battant, une lettre est fixée.
L'homme se saisit de la missive et disparait parmi les caisses et marchandises.
* Port-Louis désertée.




14 septembre 1712

Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 14 septembre 1712 et à destination de Louis XIV, Roi de France et de Navarre par son bouffon. Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.

Louiiiis! Comment c'ça fait trop plaisir d'pouvoir causer librement, t'm'en vois ravis à en crever!

Louis,
Qu'est-ce que ce ton dépressif, mon grand? Les dorrures de Versailles te montent à la tête? Reprends-toi nom de Dieu! Tu vas claquer avant l'heure à te faire du mal comme ça!
Comme il est agréable de quitter les tons protocolères, se laisser aller au gré de la plume, je suis tout exité!

Ici tout se passe pour le mieux, nous avons remporté la bataille de la Madone et perdu Louis-Le-Grand au passage... tu sais, cet tourelle qui nous sert d'Avant-Poste? Non, je plaisante, c'est assez grand tout de même, la dernière fois, je me suis perdu dedans! Haha!

Envoyé à l'hôpital par un lâche pirate qui a préféré me rendre mes coups (démultipliés) plutôt que de simplement passer en me méprisant, je quitte le front et reprends mon entrainement. J'ai trouvé un compagnon de combat fort sympathique, Jacque Henry de la Molinière, je crois... un bretteur! Je décharge sur lui puis m'enfuis en courant! Je crois qu'il n'est pas très content, héhé...
Enfin!

Savais tu que je me suis présenté aux élections? Et j'ai faillit gagner! Haha! Cela prouve l'imbécilité totale des gens ici... ou leur grande intelligence, ce n'est qu'une question de degrés...

Finalement, je m'occupe des douanes. C'est Esther qui m'a conseillé de d'accepter le poste. Qui est Esther? Une dame fort sympathique qui a tendance à attirer les cailloux sur son chemin... elle est de précieux conseilles quand aux relations sociales sur l'île. C'est d'ailleurs pour cela que tout le monde la hait. Enfin j'ai pas tout très bien compris... cherche pas la logique.
Bref... les douanes! Finalement c'est assez sympas! Les gens me traitent comme si j'avais un quelconque pouvoir ou influence. C'est... nouveau... pas désagréable...
J'ai redécoré le bureau, une merveille! Je t'en envois les plans et priorité absolue!

Sinon... J'ai un ennemi, un de plus me diras-tu. Un certain "Mogan Black", je crois... j'ai pas retenu en fait. Bon, il attend que je vienne le chercher à New Kingston, le comptoir anglais (oui, c'est un anglais), je m'en voudrai de le décevoir! Ca va péter d'la pétoire!

Il se passe de drôle de chose sur l'île. J'ai sympathisé avec un meuble, un zombie, fait la course avec un singe, été attaqué par une momie... et rien ne provient de mon imagination! Dingue, hein?!
Comme quoi, la vie est pleinne de surprise. Le zombie était très gentil, il perdait un peu ses membres alors il s'est arraché l'oeil, sûrement pour éviter de l'égarer... enfin ça n on plus j'ai pas trop compris. Le meuble, lui, m'a fait la charité...

Pour ton frère, je continue mes recherches, il serait plus rapide de mettre un détective sur l'affaire... j'attends ton autorisation. Pas d'inquiètudes, je ne lui dévoilerai que quelques brides de vérité.

Pour finir, voici une histoire pour le Dauphin, elle me vient d'un vieil ami décédé lorsque j'avais 2 ans.

Un jour, petit garçon était pas sage.
Sa maman l'a mis à la cave...
Les rats l'ont mangé!
Sa maman a pleuré!

Bisous tout doux!
Le fou!
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Posté le 17/09/2012 à 17:10:13 

* Une mer d'huile.
La jonque le Chat voyageur fend les flots.
* Liberty.
Jacque Rivière, lettres en main.
* Liberty, la nuit.





17 septembre 1712


Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 17 septembre 1712 et à destination du fou du Roi, agent de Sa Majesté en mission aux caraibes.
Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.



Mon fou,
Tu semble bien t'amuser sur Liberty! Remarque, je ne sais s'il existe un endroit en ce bas monde où tu ne t'amuserais pas...

Versaille se prépare pour l'hiver, le froid est plus rude en France que dans les caraibes. Je n'ai plus le coeur à jouer avec la mode de la Cour et ai fait grâce aux dames de porter des décoletés par ce froid... fut un temps où j'aurai été plus sadique. Non, plus grand chose ne m'amuse ici, tout le monde n'attends plus que ma mort, passer à autre chose... Je suis une relique, un vieux Roi dont on se désintéresse.

Sais tu que j'en viens parfois à me demander si tout cela est nécessaire? Que j'en viens à douter du plan? Je me fais vieux, mon fou, si vieux... et le Dauphin est encore si jeune. Marie-Thérèse morte, Monsieur doit obtenir la régence! Oui, c'est là le nécessaire à faire!

Je suis quelque peu soucieux quand à engager de quelconques rôturiers dans cette affaire, que savons nous des enquêteurs de Liberty? Je doute que l'île soit un repère d'enfant de coeur et d'hommes de haut esprit... J'ai bien essayé d'y implanter l'Ordre de Saint-Louis par le passé, il n'en reste plus que des débris, incapable de suivre la moindre consigne, le moindre ordre... je n'ai plus que toi, mon fou. Fais de ton mieux, juge et agis en conséquence, j'ai toute confiance en ton esprit lettré. Trouve mon frère, mon fou, trouve le et rapporte moi sa tête.

Royalement,
Louis XIV, Roi de France et de Navarre.
Le fou du Roi
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Posté le 17/09/2012 à 22:14:29 

Le fou se tenait sur la falaise, seul. Le vent battait ses cheveux, il avait retiré son chapeau.

C'est si beau la mer le soir... Les couchers de soleil valent à eux seul de s'accrocher à la vie, encore un peu. Vie veine et sans gloire. On ne se nourrit pas de philosophie... pas moi, je n'y ai pas droit...
Bientôt...
Bientôt...

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Posté le 19/09/2012 à 19:09:10 

* Versaille, la chambre royale.
Le Dauphin est assoupit sur un lit à baldaquins.
* Il fait nuit en France.
Assis dans un fauteuil, le vieux Roi lit une lettre usée.
* La lueur d'une bougie.



19 septembre 1712


Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 19 septembre 1712 et à destination de Louis XIV, Roi de France et de Navarre par son bouffon.
Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.

Louis,
En effet, cette île m'amuse au plus haut point! L'aventure, partout! Le vent, et les étoiles des caraibes valent tout les Versailles du monde!
Nous traversons une période sombre de l'île, du moins à ce que j'en vois. La guerre fait rage avec les espagnols, nous sommes à la merci d'une trahison anglaise ou hollandaise, les gens fuient leures patries, poignardent leurs amis pour rejoindre Port-Louis... pas moins d'une disaine de demande de naturalisation en moins de deux mois. Pourtant la France n'est pas un havre de paix, loin de là. Entre les disputes internes et la fragilité de nos armées, je crains le pire.
Tout cela tient grâce aux efforts de quelques personnes, généraux, médecins, combattants... la mobilisation est exeptionelle.

J'ai eu quelques démélées à mon bureau de douanes, la confrérie, un organisme pirate puissant de l'île s'y est invitée. Je m'en tire avec une estafilade à la joue, vu les rustres, cela aurait put être bien pire. J'ai beau ne cesser de sourir, je saigne et meurs commes tout le monde, héhé...

Je suis actuellement sur la route de New Kingston, la capitale anglaise. Officiellement, j'y dois rencontrer un vieille ennemi qui m'a provoqué en duel. La marionette débites des absurdités à longueure de temps et ne voit que ce qui se trouve sous son nez.
Enfin, je compte me rendre au bureau des détectives de New Kingston, les plus réputés de Liberty. Ne crains rien qu'en à de possible fuite, je livre les indices au compte-goutte et acheterai leur silence.

Ne déprime pas trop,
le fou.
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 24/09/2012 à 18:19:58 

Le fou s'assit contre un tronc d'arbre, abattut.

Fichtre, diantre! Cette fois je suis complétement perdu!

Il déplia sa carte de Liberty, froissée et déchirée par endroits. Cela faisait plusieurs jours déjà qu'il avait quitté New Kingston et, en poursuivant un lapin, c'était perdu dans la jungle. Il avait herré sans but et sans chemin, à grand renforts de machette et de coups de pieds rageurs dans la végétation, au hasard du vent et de ses envies.
Mais le temps se faisait long et les "si jolies petites fleurs" sur la colline avaient perdu leur charme exotique, les lapins avaient laissé leur place aux ours mangeurs d'hommes et la "fraiche rivière" s'était changé en marécage douteux.
Il avait chaud la journée, froid la nuit, pas une âme sur sa route pour partager sa pitence, pas un homme pour partager son rire, pas une femme pour discuter chapeau, c'était le désert de la jungle, vide, fouillis, brouillon, plein d'arbre et de plantes sans intérêts...

Bref, le fou s'amusait bien.

D'après les indications de Cohen, je devrai être rentré depuis longtemps... "à droite de l'arbre avec une liane"... mais je suis passé à droite! Par contre, 'pas vu "le rocher avec de la mousse". Pas l'ombre d'un cailloux, à ça non! Des brins d'herbes, oui, c'est sûr, mais des cailloux, non!
Qu'est-ce que cette île où il est impossible de trouver un rocher?!

Enfin... bref... c'est marrant tout de même... c'est la première fois que je me perds comme ça... ne pas savoir où l'on est... le doux frisson de l'aventure... houuuu... c'est tellement... tellement... cliché! Haha! Je ne suis qu'un cliché! Ressucé d'aventurier, déjà-vu de héros, oui mesdames, c'est moi, le fou du Roi!

*enlève son chapeau et salut bien bas, dans le vide*

Héhé... ... enfin bref ... faire le spectacle seul, c'est tout de même moins drôle ... Objectif: retourner à la civilisation qui doit se languir de moi! Ouais! On est motivés! Allez!

Sur ce, le fou reprit sa carte et disparut dans la végétation.
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 30/09/2012 à 10:58:53 

* Versaille, les jardins.
Le Roi se promène dans les allées, suivi par la Cour.
* Un page, une lettre à lamain.
Le fou... enfin!
* Versaille, les jardins.




30 septembre 1712

Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 30 septembre 1712 et à destination de Louis XIV, Roi de France et de Navarre par son bouffon.
Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.

Louis,
Mon enquête se poursuit. J'ai terminé de visiter les villes de Liberty et ai pu, grâce à la corruption des gouverneurs respectifs, acceder aux archives de l'île.
J'y ai trouvé un certain nombre d'informations des plus intéressantes.

Douanes du port de New Kingston, 23 avril 1643:
Arrivée au port d'un navire sans drapeau et visiblement mal en point. Sont déscendus à terre, le capitaine Jack John, le quartier-maître William Tyson, le maître d'équipage Bill Terence ainsi qu'un femme accompagnée d'un jeune garçon d'environ 5 ans.

Les noms sont sans doute faux, l'arrivé de cette femme et de ce garçon, sur un navire sans pavillon est plus que suspect, d'ailleurs, les dates correspondent.

J'ai donc suivit un peu leur parcourt.

Douanes du port de New Kingston, 12 mai 1643:
Les arrivant du bateau du 23 avril 1643, après avoir réparé leur bateau à la hâte et rechargé leurs cales de vivres ont repris leur route. Destination inconnue.
Cargaison: 12 tonneau de rhum, 1 canon,
ect. on s'en fiche.

Donc le bâteau est reparti. Mais voici ce que j'ai trouvé à Esperanza, quelques jours plus tard.

Carnet d'officier du Capitaine Antonio Del Fuego, 14 juin 1643:
Ont été aperçu ce matin, à 7h30 environ, trois personnages rôdant aux alentours de La Madone. Un homme, une femme et un tout jeune enfant d'environ 5 ans.
Envoyé deux gardes pour interception, les personnages se sont enfui à travers la jungle.
Pas de nouveaux énvènements à ce sujet.
A été aperçu cet après-midi, à 13h environ, deux lapins nains très mignons. Demande autorisation de les ramener à Esperanza pour civet.
Ont été aperç, cet après-midi, à 14h30 environ, un cannibal poursuivant un citoyen français
bref!

Il y a fort à penser que le départ du bateau n'était qu'un leurre et que la femme, le garçon et un des membres de l'équipage sont restés sur l'île.
C'est malheureusement les seules informations récupérées dans les archives de nation. Il va me falloir l'aide de professionnels pour la suite de l'investigation.

Au plaisir,
ton fou!
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 01/10/2012 à 18:15:27 

Le mois était passé difficilement mais la France avait finalement vaincu ses nombreux ennemis... pirates, espagnols, hollandais... Le camp du fou gagnait toujours, après tout.

Le fou était de nouveau dans la jungle, il ne savait trop où aller mais Port-Louis lui était subitement devenue insupportable. Pas qu'il s'y sentit mal, simplement il avait envie de souffler un peu, de retirer le masque, loin des regards d'autrui.
Le personnage du bouffon lui pesait de plus en plus. Ici, chacun était libre d'être et de vivre comme bon lui semblait. Loin du bal constant de Versaille, le fou paressait à présent inutile, grotesque, comme un personnage raté, seul. Comme descendu des planches et débarquant dans la vie toujours dans son costume de scène si bien que tous dans la rue le regardent et se moquent...

Le fou était arrivé à un petit lac, proche des montagnes de Louis-Le-Grand, là il dressa rapidement un petit camp pour la nuit.

Il avait encore un grand rôle à jouer, une dernière tragédie pour son Roi. Après quoi, il serait enfin libre. De toute façon, Louis se faisant vieux, la Cour serait devenue de plus en plus dangereuse pour le fou.
Il ne rentrerait pas à Versaille.
Tout avait été prévu.
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 03/10/2012 à 13:35:00 

* Les montagnes de Liberty, une corniche.
Assis en tailleurs, le fou rédige une nouvelle lettre pour son Roi.
* Le soir tombe.
Le fou n'allume aucune chandelle et préfère terminer sa missive au matin.
* Ne pas se faire repéré...


2 octobre 1712

Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 2 octobre 1712 et à destination de Louis XIV, Roi de France et de Navarre par son bouffon. Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.

Mon Roi,
Ici, tout s'accélère. Mes récents progrès m'ont poussés à demander l'aide d'un détective de Liberty, Sir Holmes. J'ai été le plus évasif possible mais son enquête le poussera au plus proche du personnage, il est à crainde que des informations ne filtrent...
Paradoxalement, j'en viens à espérer que ses accompagnateurs aient bien effacés leurs traces de façon à ce que l'on ne puisse remonter jusqu'à eux.

De mon côté, je poursuis mon entrainement et ma sociabilisation sur l'île. J'ai pour projet d'y orgnaiser un grand bal de la paix... ne fronce dont pas les sourcils, les guerres ne sont pas bonnes pour la collecte d'informations.
Je ne me représenterai pas au poste de Gouverneur, l'enquête va me demander trop de temps, le bal tout autant.

Je crains de multiplier les ennemis à Liberty. Je vais ma cacher quelques temps à Port-Louis, que tout cela se tasse.

À très bientôt,
le fou.
Sir Holmes
Sir Holmes
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Posté le 05/10/2012 à 20:55:45 

Sir Holmes avait reçu une demande des moins ordinaires.
Il avait pu faire brièvement connaissance avec celui qui se faisait appeler "le fou du roi", lors de ses passages à Port Louis, alors que celui-ci dirigeait le bureau des douanes du territoire français. Mais cette fois, il s'agissait d'une affaire dont l'importance rendait le travail confié des plus intrigants.

Le détective accepta avec un plaisir certain ce nouveau client, et les recherches qu'il lui était donné de mener. Il se réjouissait : à peine était-il rentré d'un long voyage, que sa réputation, non ternie par le temps, lui permettait de retrouver du travail rapidement.

Après avoir obtenu l'accord de son commanditaire d'agir non point seul, mais avec son associée, Sir Holmes fit part à Lady Margot de ce que l'on attendait d'eux, ainsi que de l'extrême confidentialité rapportée à cette affaire.
Une chose était certaine : l'agence de détectives de New Kingston reprenait du service, et le duo commençait dès à présent leurs recherches.
Le fou du Roi
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Posté le 07/10/2012 à 14:19:03 

Le fou se tenait assis à l'étage du Manoir des Planteurs. Il lisait un petit livre noir, adossé contre la rambarde de l'escalier. Il y avait un problème... et pas des moindre!

Ce bouquin a été mal imprimé! Il me manque la dernière lettre de chaque ligne! qualité française, je t'en foutrai, moi!

Il rangea le livre. Celui-ci ne lui apprenait pas grand chose, le fou s'était toujours dit que le jour ou il cesserai d'être royaliste, il verserait dans l'anarchie.
Le manoir était lugubre, en tendant l'oreille on pouvait presque entendre de lointaines et tristes plaintes s'élever de ses caves. Tout cela ne lui disait rien qui vaille.

Pourquoi Louis ne me répond-t-il pas? L'échéance se rapproche pourtant...

"L'échéance"... comme, à présent, il s'en fichait du projet d'assassina du Roi! Comme il s'en fichait, à présent, des complots gouvernementaux! Comme il était las des bagues empoisonnées et des poignards dans les bottes...
Seule lui importait son échéance à lui! Sa libération promise depuis tant d'années!

Le fou releva sa manche à clochettes. Sur son poignet droit, le numéro XIV était tatoué. Il appartenait à son Roi, la marque en était la preuve. "Propriété du Roi", "ne pas toucher". Qu'elle était vaine cette protection! Qu'elle était creuse cette existence! Enfin... bien tôt il serait libre. C'était sa dernière mission.

Il ne restait plus qu'un homme sur le chemin de sa libération... un homme... et Sir Holmes allait le trouver!
Le fou du Roi
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Posté le 10/10/2012 à 18:36:42 

Assis sur un tabouret du Manoir des Planteurs, le fou se balance davant en arrière, la tête dans les mains, se massant les tempes.
Il parle à voix basse, comme fredonnant...

" La royauté nous sauvera...
Toujours, Dieu aide le Roi...
Que la France ce soir est belle...
Toujours fidèle! Toujours Fidèle!
Belles abysses, venez à moi...
Que je plonge dans vos bras... "
Le fou du Roi
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Posté le 11/10/2012 à 21:47:59 

"L'étrange tableau de mon âme commence à prendre forme...
Si j'ai les couleurs dominantes, il me reste encore le centre à combler..."

S'avait été une riche journée. Arpentant le manoire poussiéreux, attaqué de toute part, le fou était au plus mal. Les monstres le harcelaient chaque heure un peu plus, ne cessant leurs attaques que pour revenir à la charge, plus forts encore!
Blessé, sanguinolant, il avait tant bien que mal atteint un petit salon sans charme. Quelle ne fus pas sa surprise d'y découvrire une jeune médecin. 
En échange d'une chanson, elle lui prodiga des soins...

La conversation dérivait lentement... ils évoquèrent Versaille, ils évoquèrent l'alcool, ils parlèrent de chiens, et puis de philosophie.
La chère petite s'était en fait révellée être une jeune hermaphrodite. Ne souhaitant pas la blessé et voyant son niveau de détresse, le fou s'était comporté avec lui comme avec n'importe quelle dame, feignant de ne rien voir et souriant un peu plus que d'habitude.
Etrange être que cette femme-homme, seule dans ce grand manoir lugubre et dangereux.
Etrange être que ce fou solitaire, riant doucement dans la grande demeure.

Elle l'avait questionné, il n'avait pas répondu. Pas vraiment.

-Le monde n'est-il que politesse et apparence ? Est-ce à cela que l'on juge les choses et les gens ?.

-Haha! Vous vous adressez à la mauvaise personne, très chère. JE ne suis qu'apparences et impolitesse. Un simple personnage de comédie, un bouffon, un idiot !

-Donc au contraire, vous êtes la bonne personne. Car vous vivez de ces apparences. Et je suis sure que derrière tout ca, il y a plus..

-Non, vraiment, je ne suis pas le bon interlocuteur. On m'interdit d'être philosophe, d'avoir de l'esprit autre que pour les railleries...
Je n'ai pas le droit d'être autre chose qu'un fou... 

-Le droit ? Pourquoi ? Qui vous surveille ici ? Faites fi de tout cela, et décidez par vous-même !.


Il l'avait dit. "Je n'ai pas le droit d'être autre chose qu'un fou". C'était vrais. Jamais il ne l'avait remis en question. Il appartenait à son Roi et à lui seul. Divertir, être pitre était son unique raison de vivre.
Oui, mais...
Pourquoi ce malaise depuis son arrivée sur Liberty?
Pourquoi ce besoin de se cacher, de plus en plus fréquement, pour retirer le masque?

Les choses changeaient, tout s'entre-choquait dans sa petite tête souriante. Si loin de Louis, si loin de Versaille... 


Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 16/10/2012 à 18:27:41 

Il y a 69 ans de cela, un garçon de 5 ans était arrivé sur l'île de Liberty, accompagné d'une Lady, que l'on nommera la "Nanny", et d'un homme accompagnant cette dernière. Toute trace de cet enfant avait dès lors disparu.

D'après les informations recueillies par son commanditaire, ces français avaient débarqué au port de New Kingston, étaient censés avoir repris le large quelques semaines plus tard, mais avaient en réalité été aperçus à rôder sur une partie du territoire espagnole de l'île, par des gardes du peuple ibère. Il s'agissait là de la dernière fois qu'ils avaient été aperçus. Après cela, l'on en perdait toute trace.

Sir Holmes avait commencé ses recherches en se rendant dans le palais du gouverneur. Il avait demandé à consulter les archives de tous les navires qui s'étaient arrêtés sur Liberty à compter de 1643, jusque 1650.
Il avait également reproduit la cartographie de l'île de l'époque, constatant au passage combien d'endroits n'avaient encore jamais été découverts alors...

Puis il s'était rendu dans son bureau, apportant à Lady Margot des dossiers nombreux et remplis. Ils n'avaient point démérités, tous deux, épluchant ce qu'ils avaient, et retraçant sur le duplicata de carte des itinéraires qui avaient pu être suivis par d'hypothétiques personnes ayant pu correspondre au signalement.

Car avant même de chercher sur Liberty un homme qui serait aujourd'hui âgé de 74 ans, ou bien encore décédé, il souhaitait s'assurer que celui-ci n'ait pu quitter l'île. Il lui fallait pour cela retracer son histoire.

Au bout de trois journées à éplucher les dossiers, les enquêteurs de New Kingston vinrent à bout de la paperasse. Sir Holmes décida alors de se rendre à Esperanza, puis à Port Louis : des français en ville espagnole auraient pu laisser des souvenirs, à l'époque.
Il n'apprit guère davantage dans la ville espagnole que ce que son commanditaire lui avait  déjà fourni.
Cependant, son séjour à Port Louis lui permit de recueillir une liste des jeunes garçons qui s'étaient inscrits en scolarisation. Il disposait dès lors d'une multitude de noms d'enfants scolarisés au cours de l'année 1644 à 1645 : il lui faudrait dès lors enquêter sur le passé de chacun d'entre eux, jusqu'à retrouver lequel l'intéressait.

Le fou du roi venait à New Kingston. Sir Holmes et Lady Margot pourraient dès lors lui exposer les premiers résultats de leurs recherches, qui se promettaient d'être longues, mais que les détectives voulaient fructueuses.
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 29/10/2012 à 17:49:58 

Le temps passait à une vitesse ahurissante. Le fou avait rencontré Sir Holmes et Lady Margot à New Kingston, qui lui avaient fait part de leur découverte. Entre temps, il y avait eu deux guerres et un tour de l'Île. En effet, le fou organisait un bal. Mais ça, c'était une autre histoire...

Comme un bon bouffon qu'il était, le fou avait transmis toutes ses informations au Roi.
À l'aube des festivités, la réponse lui parvenait enfin.



29 octobre 1712


Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 29 octobre 1712 et à destination du fou du Roi, agent de Sa Majesté en mission aux caraibes. Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.


Le fou.
Les nouvelles que tu m'envoies semblent préocupantes.
Il semble que mon frère ait survécu.
En prévision, j'ai fait mandaté "L'Empereur". Il arrivera dans quelques mois sur Liberty.
Quand tu auras débusqué mon frère, ne tente rien mais ne le perd pas de vu.
Ne prends aucun risques inutiles, tuer n'est pas ton travail.
Je sais que tu n'apprécie pas trop L'Empereur, il n'empêche que tu seras sous sa tutelle le temps de la mission.
Vous rentrerez tout deux en France, une fois notre cible exécutée.

Louis XIV, Roi de France et de Navarre



"L'Empereur" venait sur Liberty? L'assassin royal? En personne? C'était très mauvais... d'autant que le Roi semblait déterminé à les ramener tout deux en France. C'était hors de question.
Le fou ne rentrait pas à la maison. Impossible. Passer le reste de sa vie aux côtés d'un vieillard agonisant, fut-il Roi... Attendre avec angoisse sa mort libératrice et le coup de couteau de la régence qui ne manquerait pas de suivre... C'était inévitable, s'il rentrait, il ne survivrait pas à la mort du Roi.

Bien... il avait environ trois mois pour se préparer à la confrontation.
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 30/10/2012 à 10:12:26 

L'enquête pataugeait.
Elle avait pourtant fait un bond en avant : Sir Holmes et Lady Margot avaient pu retrouver l'enfant recherché, Sir Holmes s'était même rendu une nouvelle fois à Port Louis afin de concrétiser les éléments qu'ils avaient mis à jour.
L'enfant débarqué 69 années auparavant avait grandit, et vécu à Port Louis. Mais l'euphorie de cette découverte retomba bien rapidement.

En fouillant, avec l'accord du propriétaire, la maison où avait grandit l'enfant, surnommé "Jean", il avait trouvé des indices lui indiquant qu'il n'était qu'un "leurre".
Des lettres insinuant qu'il n'était qu'un garçon ayant pris une fausse identité, afin de laisser croire qu'il était celui-là même que les détectives recherchaient. Une manière de brouiller les pistes.

Cela intriguait Sir Holmes : qui pouvait être ce jeune homme, pour qui tant d'efforts avaient été réalisés? Mais il s'interdisait d'y songer pour le moment : son commanditaire semblait ne point souhaiter qu'il en connaisse la véritable identité.

En rentrant à New Kingston avec l'ensemble des courriers personnels qu'il avait trouvés, Lady Margot et lui-même les épluchèrent un à un. Jusqu'à trouver un message codé, qui semblait regrouper davantage d'informations qu'il n'en laissait paraître.

Petit à petit, le duo parvint à déchiffrer cette étrange lettre. Et à découvrir que le garçon qu'ils cherchaient n'avait en réalité jamais accosté à Liberty.

La supercherie, mise à jour, permettait de retrouver trace de l'enfant : le navire sur lequel celui-ci avait voyagé avait pour destination finale le nouveau continent. L'on évoquait la Louisiane.


Enquêter à distance ne serait point aisé. Comment retrouver un homme qui n'avait probablement jamais mis les pieds sur Liberty?
Cependant, Sir Holmes n'était point à court d'idées. Lors de ses trois mois de voyage pour retrouver Lady Alanis, il avait pu faire moults connaissances qui pourraient, probablement, l'aider à trouver ce qu'il cherchait.


Ainsi, le gentleman commença à rédiger des lettres qui partiraient avec le prochain navire marchand, à l'intention de ses contacts. Il savait qu'il n'aurait point de réponse avant quelques temps, mais il ne désespérait point d'en obtenir. Il n'était point homme à abandonner, et il était enchanté que Lady Margot possède, elle aussi, ce trait de caractère.

Il proposa une pause à Lady Margot : leur commanditaire les avait mandatés pour une toute autre mission : la sécurité de Port Louis durant le bal de la paix. Il leur restait à préparer leurs tenues. Ils pourraient bientôt faire un rapport complet de l'avancée de leurs recherches à leur client.
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 06/11/2012 à 11:26:37 

Le fou avait entrevu Sir Holmes et Lady Margot au bal de la paix. Le peu qu'ils avaient pu échanger lui avait suffit pour apprendre les avancés de l'enquête.
Ainsi donc, finalement, le frère n'était pas sur Liberty... le Roi et ses espions avaient été possédés en beauté, c'était le moins qu'on puisse dire. Si l'homme n'était pas ici, il faudrait changer d'île... abandonner Liberty. Cette idée était désagraéble au fou, aussi étrange que cela puisse paraitre...

Et puis, il y avait l'Empereur, l'assassin royal. Le fou détestait cet homme, ils étaient en quelque sorte antagoniste, là où le bouffon était finesse, tact, délicatesse, ironie, culture... faiblesse, aussi...
L'Empereur, lui était un homme brutal et violent, sans aucune discrétion, léiminant à tout va quiconque oserait se mettre sur son passage ou celui du Roi. Fanatique passionné, il ne permettrait jamais le moindre changement dans les ordres, le moindre compromis...
Impossible de discuter, marchander, séduir cet homme. Il faudrait agir autrement.

Disparaitre? Du moins quelques temps? Le fou était il prêt à passer le cap? Trahir la couronne?
Nous verrons...


Je suis le fou du Roi,
Je suis intouchable,
Je suis hors du monde,
Je suis une entité,
Je suis seul.
Le Roi lui-même n'est rien face à son bouffon.
Qui se moque de moi fait mon jeu.
Qui me frappe fait mon jeu.
Personne ne peut me tuer, on ne tue pas les fous.
Personne ne peut me vaincre, je suis l'arbitre du monde.

Je suis une entité, un démon, un dieu, je suis hors-jeu et à ce titre, tout m'est possible...
Que le monde tremble, il est entre mes mains !
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 09/11/2012 à 13:10:16 

Le fou dégaina son pistolet. C'était plus pour la forme qu'autre chose, il doutait d'avoir seulement la force de presser la lourde gachette.

- " Hohohohoho... Puis-je savoir ce que vous faite dans ma chambre, sieur? J'aime avoir mes havres de paix, vous savez. "

L'homme était des plus impressionnant: haut de deux mètres, il portait un long manteau noirci par la pluie ainsi qu'un grand chapeau mou. Ganté, botté, bardé de cuir, on aurait dit un mercenaire des terres du nord... Mais le plus effrayant résidait dans son visage, intégralement recouvert d'un tissu sombre qui battait a rhytme de sa respiration.

-
" Le bouffon ? "
- " En personne mon grand... mais je ne te permet pas d'éluder ma question, vil sacripant ! "

Le fou n'en menait pas large. Il n'y avait pas trente-six raisons pour qu'un homme, visiblement soucieux de cacher son identité, débarque dans sa chambre à Port-Louis. Restait à savoir s'il allait avoir droit à de l'intimidation ou à une liquidation pure et simple.

- " Je me nomme Joy. "

Le fou se sentit tout de même un peu obligé de faire le malin, s'il devait mourir maintenant, au moins serait-il resté fidèle à son rôle et au Roi jusqu'au bout.


- " C'est génial ! Je suis tellement fier de toi ! Il faut fêter ça ! "

Alors que le bouffon faisait mine d'aller chercher de l'alcool, pensant essayer de s'enfuir par la même occasion,
Joy posa sa main sur son épaul, le stoppant net dans son élan.

- " Je suis heureux de vous rencontrer, fou. Cela fait un moment que je vous cherche. "

Le clown déglutit...

- " Ha.... et que me vaut l'honneur ? "
- " Je me nomme Joy et suis à la recherche de vérités. Vous êtes une vérité, le fou. "

Un cinglé....


- " Ouiiiiiiii... je me le répête chaque matin en me levant ! Hohohoho ! hum... vous voulez de l'argent? Allez racquetter notre minisre du commerce, ce sera plus utile... "

- " Vous vous méprenez, le fou. N'avez-vous jamais réalisé le potentiel que vous représentez? Ne vous êtes vous jamais dit que vous voliez au dessus des hommes ? " * le fou se figea * " N'avez vous jamais dit "on ne tue pas les fous" ? Vous êtes le bouffon du Roi, à la fois libre, protégé, faible et esclave. Un paradoxe gigantesque qui vous ronge de l'intérieur. Vous êtes l'incarnation de la perversité du monde, l'agneau sur lequel la société crache, voué dès votre naissance à n'être que ridicul et perfidie. Corrompu. "

Le fou ne disait rien, pensif. Un peu amusé.

- " Hmm... et quel rôle jouez-vous dans mon histoire ? "
- " Permettez que j'observe en silence. "
- " C'est donc si fascinant, la chute d'un homme ? Faut-il être pervers... "

Joy recula de quelques pas.

- " Personne n'est damné, sur cette terre. Mais chacun porte sa croix. Permettez que j'observe en silence. "
Le fou se fit souriant, tout de même un peu soulagé de s'en sortit à si bon compte. Mais... naturel oblige...

- " Ho... et... mon profits dans tout cela ? "

L'homme mit un genoux à terre, au grand embaras du bouffon.

- " Protection et servitude, le fou. Je ne permettrai pas qu'il vous arrive quelque chose avant que vous n'atteignez la sublimation de votre être. Il est des destin à ne pas entraver. "
- " L'esclave de l'esclave... c'est un peu pathétique, non ? "

Le bouffon marqua une pause et fit semblant de refléchir. Puis, il tendit la main vers Joy qui, bien qu'un genoux à terre, restait plus grand que lui.

- " Soite. C'est n'importe quoi cette histoire et je n'ai toujours pas compris qui tu es mais j'accepte. De toute façon, je me fais de plus en plus d'ennemis sur cette île, un garde du coprs ne serait pas du luxe. "

Et cet homme pourrait lui servir dans sa futur confrontation avec l'Empereur... on éluciderait les raisons d'être de ce gars après.

- " Je m'appel Joy et je cherche des vérités. Joy le serviteur, Joy le voyageur, Joy le damné. "
Le fou du Roi
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 10/11/2012 à 18:05:06 

Assis en tailleurs sur un muret, le fou semble pensif. Son sourir est figé, un peu mélancolique, il regarde dans le vague. À quelques pas de lui, Joy prépare le repas.

- " Dis-moi, Joy, tu as une patrie ? Une nationalité ? "
- " Pour tout te dire, le fou, je suis né anglais. Mais tu ne trouveras aucune trace de moi sur un quelconque registre... et cela fait bien longtemps que je n'ai plus mis les pieds en Angleterre. "
- " Tu voyageais tout seul ? "
- " Tout seul, oui. "

Le fou soupir, attrape une pomme dans son sac, joue un peu avec puis la croque.

- " Tu es quand même un type bisard... "
- " Pourquoi ? "
- " Tu débarques de nul part et tu te mets à mon service, comme ça ? Qui deviendrait serviteur de son plein grès ? "

Joy tourna la tête vers le fou.

- " Ne te méprends pas, le bouffon. Je ne compte pas t'être fidèle éternellement. "

Le fou éclate de rire.

- " C'est bien de me prévenir ! Tu comptes donc trahir ? "
- " Quand tu n'auras plus d'intérêt, oui. "
- " Hohoho ! Et peut-on savoir quand cela arrivera ? "
- " Sûrement un jour. Tu seras très fatigué. Fatigué de jouer au bouffon, fatigué de porter un masque. Fatigué de porter le monde sur tes épaules. "
- " Et je mourrai ? "
- " Sans aucun doute. "
- " De ta main ? "
- " Ou de la tienne. "

Le fouse fit pensif et jeta sa pomme à peine entammée.

- " Je suis déjà fatigué, tu sais, Joy. Mais de la à me tirer une balle dans la crâne... "
- " Cela n'a rien à voir, le fou. Pour l'instant, ta véritable histoire n'a pas encore commencé. "
- " Hohohoho ! Et qui es-tu pour en savoir plus que moi sur mon propre futur ?! "
- " Le Roi t'a envoyé un cadeau, non ? Il ne devrait plus tarder... "

Et le fou se tue.
Ayae Kirisawa
Ayae Kirisawa
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04/11/2012
Posté le 12/11/2012 à 07:37:26 

Les fous des rois étaient des personnages que j'aimais vraiment beaucoup, dans ma quête de pacifisme. Celui de Port Louis était mon préféré.

Il manie le verbe de telle sorte qu'il peut rire de tout avec tout le monde. Il peut se moquer ouvertement d'une personne que cette personne rirait avec lui.

Les fous ont cette chance qu'on ne les prennent, à tort, pas au sérieux. Quand on écoute d'un peu plus près leur humour, on peut voir qu'il est aussi acéré, aussi tranchant qu'une lame et qu'il le manie aussi bien qu'un guerrier peut en manier une. A la grande différence que eux ne font couler aucune goutte de sang et qu'ils ne connaissent pas de représailles puisque tout le monde rient de leur propos. Propos qui sont criant de vérité.

Dans chacune des situations, il y a à rire. Celui de Port Louis pratique même l'autodérision. Quand il se damne lui même comme quelqu'un de vertueux pourrait le damner, c'est pour ce moquer de cette personne grâce à l'autodérision. Il est très fort.

Il est drôle quelque soit son état d'esprit. Même quand il se met en colère. Il est fait pour ça, et passer à son bureau des autorisation est un pur bonheur. Je me délecte de son humour car j'ai pu en tirer le vrai nectar qu'il y a à en tirer.

Le fou n'est qu'apparence, les apparences sont drôles, alors le fou est drôle.
Les apparences sont drôles car elles se doivent de l'être. Sinon, elles ne seraient plus apparences. Elles ne seraient plus tout court car elles seraient réfreinées par la censure et la mort du fou.

Le fou est libérateur des enchainés par les mots qu'on ne peut dire, par les actes qu'on ne peut accomplir. Le fou est tout cela, mais s'en moque.

Dans le fond, un fou est bien triste.
Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 19/11/2012 à 18:54:50 

Sir Holmes et Lady Margot avaient quitté la ville de New Kingston. Tant que le détective n'avait reçu de nouvelles de ses informateurs, des contacts qu'il s'était créé lors de son récent voyage, il savait qu'il ne pouvait avancer davantage leur enquête.

Mais aujourd'hui, un messager sut retrouver les deux détectives, afin de leur remettre un pli fort attendu par le gentleman anglais. Lorsqu'il lut ce qu'il s'y trouvait, il se réjouit : leur enquête pouvait désormais reprendre!

Les informations qui avaient pu être dégotées lui apprirent que le garçon tant recherché s'était retrouvé, enfant, dans les marécages de la Louisiane. Il avait été difficile de retrouver sa trace, car le message faisait mention d'un enfant ayant grandi seul au milieu de bêtes sauvages, des opossums paraissait-il, avant de redécouvrir la civilisation vers les âges de 8 à 10 années, il était difficile de le préciser.
L'on retrouvait sa trace car il s'était engagé dans la marine, et ayant vécu le reste de sa vie en mer, ses informateurs n'avaient eu dès lors que peu de difficultés à remonter sa trace.

Sa vie d'adolescent et d'adulte semblait n'avoir été qu'une succession de voyages, de batailles, de guerres, de pillages, d'emprisonnements, de trahisons, de changements de caps...
Tantôt corsaire, tantôt pirate, tantôt soldat, tantôt marchand, il semblait avoir eu mille visages.  Chacun ignorait son âge, d'après ce que l'on en disait. Certains le songeaient avoir plus de cent ans, à d'autres il disait en avoir 80.
Cet homme là semblait avoir changé de nom tout autant que de destinées.

Mais le plus intrigant restait la dernière information... il semblait avoir déjà mis les pieds sur Liberty. D'après ses contacts, il se serait alors mis au service  d'un jeune capitaine français du nom de Rohel LeVioter.


Sir Holmes connaissait le Sir LeVioter. Il l'avait rencontré, par le passé. Il avait même déjà participé à une opération de sauvetage de Ladies capturées par des pirates sans vergogne à ses côtés.
Le détective savait également que ce dernier avait quitté l'île il y a presque deux années de cela, à quelques mois près.

Le gentleman anglais souriait en expliquant tout ceci avec Lady Margot : il savait que désormais, il avait un moyen de retrouver sa trace, quand bien même son commanditaire de l'époque ne se trouvait plus sur Liberty.
Il se hâta de contacter le fou, afin de lui faire part de l'avancée de ses recherches.
Le fou du Roi
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 21/11/2012 à 20:40:11 

Sir Holmes faisait du très bon travail, vraiment... et les révélations s'accumulaient.
Ainsi, l'on avait pas perdu la trace du frère du Roi. C'était une bonne nouvelle, l'Empereur n'aurait pas apprécié s'être déplacé pour rien.

Assis à l'envers dans son fauteuil du salon des invités, le fou contemplait ses lettres de marque.

" Bouffon du Roi, propriété de Louix XIV "
" Mandat royal "
" Agent au service de Sa Majesté, ne pas s'interposer "

Le fou rangea les précieux documents.

-
" On va bien s'amuser, hein Joy ? Le fou n'attendait pas de réponses et continua. Il serait temps de prendre une décision... "

Joy ne répondait toujours pas, sans doute occupé à faire à manger dans la cuisine du bureau.

- " Je dis : ON LE TUE OU PAS ? "

Le serviteur passa sa tête masqué par l'embrasure de la porte.

- " Pardon? "
- " Joy... pour tout te dire... je n'ai pas très envie de rentrer à Versaille... "
- " ... "
- " C'est un peu dérengeant comme sensation mais... je crois que je m'attache à cette île.... à ces habitants... "
- " Chose interdite? "

Le fou se redressa avec agilité.

- " Mais oui! Je suis un fou! Pas de sentiments, pas de prise de position! Humour, toujours! "
- " Et d'où vient cette triste condition? " répondit Joy doucement.

- " Ma foi... du Roi. Je suis sa propriété... c'est de sa faute... "

Joy disparu dans la cuisine.



Le fou du Roi
Le fou du Roi
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29/06/2012
Posté le 27/11/2012 à 20:53:31 

Assis en tailleurs dans son bureau, une lettre décachetée à la main, le fou ne bougeait pas. Devant lui avait été installé un beau jeu d'échec en ivoire blanc et en ébène noir. Le bouffon se tient totalement immobile, comme de marbre, inquiétant.
À quelques pas derrière lui,
Joy, son serviteur se tient dans l'ombre, aux aguets. Pas un bruit de grelot, pas un froufrou de dentelle, la scène semble irréelle, hors du temps, c'est une peinture étrange et dérengeante qui se joue dans le salon des invités de Port-Louis.

Alors, quand la tension devient insupportable, lentement, le fou du Roi lève sa main et avance un pion noir, face à lui.

- " Il est ici, Joy. L'Empereur est arrivé sur l'île. La partie va pouvoir commencer. "

Sachant très bien ce que le clown attendait de lui comme mise en scène, le sombre serviteur lui rend la réplique.

- " Quel est l'enjeu ? "
- " Le gagnant remporte la vie de son choix. Mais tout les coups sont permis. "

Joy tiqua. Bien sûr, il s'y attendait... mais le fou dégageait une telle aura... Cet être si faible allait faire fuir l'ensemble des rats de Port-Louis s'il persistait dans sa raideur cadavédrique.

- " Tu ne rentres pas à Versaille ? "
- " Non. Mon choix est fait. Mais... je doute que l'Empereur le prenne avec philosophie. "
Le serviteur soupira.
- " Je devrai l'éliminer ? "
- " Non, non... chaque chose en son temps. À vrais dire... je ne me sens pas els idées très claires... ce qui va se jouer maintenant... ça me dépasse. "
- " Dépasse ? "
- " Oui... je m'apprête à enfreindre les règles, Joy... À réclammer clémence au Roi... à réclammer. "

Le fou tira une lettre de sa poche et la posa sur la table.

-
" Voici la copie de ce que j'ai envoyé au Roi. C'est lui qui tranchera. "
- " Et s'il refuse ? "
- " Liberty est mon terrain de jeu, pas celui de l'Empereur. Il y a des centaines de manières de faire disparaitre un homme. "





25 novembre 1712


Lettre déposée à Monsieur Jacque Rivière, capitaine de le Jonque Le Chat voyageur et agent de Sa Majesté, en ce jour du 25 novembre 1712 et à destination de Louis XIV, Roi de France et de Navarre par son bouffon. Opération devant se dérouler dans le plus grand secret, ordre de faire disparaitre la présente missive en cas de capture du bâtiment par des forces navales hostiles.


Louis XIV,
mon Roi.
Ne crois pas que la boisson me soit montée à la tête en ce jour du 25 novembre 1712, à Liberty.

C'est lucide est exeptionnellement sérieux que je t'écris aujourd'hui.
Nous n'allons pas tarder à retrouver la trace de ton frère. Ce n'est plus qu'une question de temps. L'Empereur arrivera bientôt, il ne restera plus rien de sa dangereuse lignée.
Tu seras, je l'espère, heureux de la bonne tournure des évènements.

Louis, je tiens à te remercier profondément pour tout ce que tu as fait pour moi jusqu'ici. M'avoir recueilli, éduqué, protégé.  Tu fus comme un père pour moi et resteras pour moi et pour toujours un modèle, un ami, un protecteur.
Louis, j'ai fêté mes 17 ans il y a quelques mois, sur le bateau qui me menait à Liberty. Aujourd'hui, je te demande mon indépendance. Je ne souhaite plus être le fou du Roi. Je ne souhaite plus être esclave, emprisonné dans un rôle, lié à un masque.
Tu es l'une des rares personnes qui ait connu le véritable fou. Le garçon sous la dentelle et les grelots. À ce titre, mon Roi, je te demande de me libérer. De brûler les actes de propriété qui nous lient monstrueusement.

Je reste aux caraibes et tout les Empereurs du monde n'y changeront rien. J'ai rencontré une foule de gens formidables, ici. Des gens avec qui nouer. Mais ton ombre m'en empêche, ton ombre et tes interdits. Je reste sur Liberty. Prends le bien, je m'envole.

Avec le plus grand respect et la plus profonde dévotion,
Maximilien Dejais, dit "le fou".
l'Empereur, agent du Roi
l'Empereur, agent du Roi
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Posté le 27/11/2012 à 21:41:26 

Assis dans l'arrière salle du salon des invités, l'Empereur riait intérieurement de voir le bouffon si troublé.

Maximilien... cela faisait longtemps. Presqu'un an que nous nous sommes vu pour la dernière fois...

Le fou ne répondait rien. Il lui en voulait encore.

Oui... je me rappels... Versaille... les jardins d'hiver... Tu avais failli mourir de froid cette fois, hein? Haha! On ne sait toujours pas qui t'a enfermé dehors?

Ho! Et cette fois où quelqu'un t'a poussé par la fenêtre! Une chance que l'on n'ait été qu'au 3ème étage du château, tu aurais pu te faire mal...

Sans compter cette sombre histoire dans le lac du palais... Je me demande qui avait fait ce trou dans ta barque! Tu ne savais donc vraiment pas nager? Haha!

Le fou frémit. Rage? Peur? Le bouffon était-il seulement capable d'avoir ce genre de sentiments? À vrais dire, cet être le répugnait. C'était un sous-homme, inrécupérable socialement, faible, pleurnichard, incapable de tenir sans langue et de faire preuve de respect.

Le seul intérêt chez cet être, c'était qu'il ne pouvait se plaindre. L'on pouvait tout lui faire subir, il n'était qu'un bouffon, une marionette humaine qui lui permettait de se défouler à Versaille.

L'Empereur se pencha vers le bouffon, le faisant reculer instinctivement.


Parlons peu, parlons bien, bouffon. Où en somme nous dans cette petite affaire? J'espère que tu ne m'as pas fait déplacer pour rien.
-1- 2  

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