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Si les poules pondaient des haches, elles se fendraient le cul !  
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Erszébeth Nachtigall
Erszébeth Nachtigall
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Posté le 20/06/2011 à 13:00:18 

[Suite de http://www.pirates-caraibes.com/fr/index.php?u_i_page=5&theme=15&sujet=23276&u_i_page_theme=1&u_i_page_sujet=1.
Parce que je sais que mes rps ont tendance à être long et qu'on n'a pas toujours le temps de lire -et que je suis trop bonne comme nana aussi-, rapide debriefing: les Kronenfrässer quittaient l'île, Erszébeth confiait son poulpe à Esther the dangerous bandeau noir
(big up Bichette), et le navire explosait. Merci Carlo et Akil.]


L’humanité est silence. Silence est l’humanité.
You’re everything.
Désirez-vous des choux de Bruxelles ?
Oui, il nous rejoindra cette après-midi.
Je t’aime.



La vie. Bouillante, bouillonnante, partout. Des bribes de conversation dans une casserole en ébullition.
Une force surnaturelle qui bat, comme un cœur, en sourdine, à l’arrière.
Un sentiment de bonheur, naissant au creux de son sein gauche, irradiant son corps par des milliers de petits soleils.
Le sourire heureux qui s’épanouit sur ses lèvres. La certitude d’être née pour finir ici, pour toujours, et maintenant.
La caresse d’une peau dure, tannée par les années –mais si rassurante, sur sa joue.
L’abandon au milieu de tout.

« Erszébeth, meine Liebling, qu’est-ce que tu fais là ? »

Et l’ahurissement.

« M…Mutti ? »

Un visage, perdu de vue depuis tant de temps que le cervelet l’avait gommé de ses rouages, mais que l’instinct a reconnu.

« Mais oui, ma chérie. C’est moi.
Tu ne devrais pas être ici… »

Ici.
Mais où est-ce, ici ?

« Tu le sais. Regarde au fond de toi. »

Erszébeth ferme les yeux.
Ici.
Mais où est-ce, ici ?
Et la réponse lui vient, tout naturellement.
Ici.
Le paradis.
La force qui la soulève, unique. La plénitude.

« Mais alors… Che… Che zuis morte ? »

La surprise. Aucune tristesse. Aucun regret, aucun regard vers le passé.
Pour toujours, et maintenant.
La compréhension.

« Non, non, meine Tochter. Ce n’est pas ton heure, pas encore. »

Et une main repoussant la sienne, qui inconsciemment avait cherché refuge entre les doigts d’une mère.

« Va-t-en, tant qu’il est encore temps. Nous t’attendrons. »

Pour toujours, et maintenant.

1, 2, 3.
La mère qui épelle, d’une voix tendre, emplie d’affection.
2, 3, 4.
Des voix qui la rejoignent, formant un cœur. Un tout.
3, 4, 5.
La femme, qui lui envoie un baiser. Un homme, qui lève le bras en signe d’adieux. Un titan, qui lui sourit, et acquiesce à une question non formulée, même pas encore pensée : Plus tard.

Et Erszébeth, qui s’éloigne, emportée, loin.

« MUTTI ! »

Elle hurle, elle se débat. Elle ne veut pas. Elle tend les bras, jusqu’à la déchirure : elle veut attraper le titan. Rester avec lui. Ou l’emmener avec elle.

« NEIN, NEIN, NEIN ! »

L’Allemand crève l’atmosphère. Mais quelle atmosphère ? Il n’y a plus rien. Le néant. Erszébeth est dans le noir.
Mais les voix sont là, elles la suivent, elles la portent, elles l’aident, elles ne l’abandonnent pas.
Alors Erszébeth abdique. Elle relâche ses muscles. Elle glisse, sur une étendue noire, loin, très loin.

1, 2, 3.
2, 3, 4.
3, 4, 5.
Elle compte. Avec d’autres voix, d’autres visages. Des inconnus. Qui la regarde passer, en souriant. Certains la saluent, d’autres se fendent d’une révérence.

Et Erszébeth ferme les paupières.
L’humanité est silence. Silence est l’humanité.
Pour toujours, et maintenant.
Carlo Cavicchiolo
Carlo Cavicchiolo
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Posté le 20/06/2011 à 14:04:24 


Des traces, contrariant l’uniformité du sable brûlant, menaient jusqu’à un individu au torse dévêtu. Les experts de la langue, toutefois, pourraient connaître une dispute quant à l’appellation exacte de cette masse musculaire, tant elle était, en plus d’être développée, parsemée d’entailles plus ou moins profondes. Une main, au bout d’un bras tout autant balafré, tentait, avec plus ou moins de réussite, de sécher ce qui semblait être un chapeau.

« Impie kraken, que ne ferais-je pas pour toi ? » se questionna une bouche estropiée.

En effet, tandis que le libertin répondant au nom de Carlo Cavicchiolo martelait d’un pas décidé la plage, il est suggéré au lecteur de se poser ladite question. 

Le fou n’avait eut de scrupule lorsqu’il fit sauter un vaisseau, son équipage à bord, afin de récupérer son précieux céphalopode. La perte de son amie germanique ne l’avait pas plus irrité. A tout bien penser, on parviendrait presque à juger que tels actes lui plaisaient.

L’Italien, profitant du laps de temps nécessaire aux précédentes réflexions, avait parcourut quelques distances, jusqu’à ce qu’un détail lui parut suffisamment important pour qu’il lui consacre une étude approfondie.

Un corps humain, revêtu de lambeaux, échoué sur le sable, que l’écume caressait,  s’animait.  Quelque chose de vivant s’agitait près de là.  Quelque chose de petit, revêtu de plumes et d’effroyablement, aux yeux d’un esthète dérangé tel que Carlo, laid. Alors qu’il se rapprochait des objets, il les reconnu. D’abord sa poule, puis elle.

« Ainsi le destin, en l’ammenant à moi, veut qu’elle trépasse ! Elle sait tout de mon entreprise quant au bateau et sa survie m’est dangereuse. Sa dépouille sera fouillée ensuite, afin que mon dû soit récupéré. »
, s’indique Carlo.

L’instrument de mort est dégainé, l’inexorable semble se presser. S’il y avait eut un spectateur, il aurait retenu son souffle.

« Du balai, saleté ! Oust, du vent !
Quel genre de malade peut élever un truc pareil, saperlipalipopette ? »


Un temps. Le misanthrope paraît hésiter, puis se raviser.
Un geste, suivi d’une phrase, venait de sauver Erszébeth.

Erszébeth Nachtigall
Erszébeth Nachtigall
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Posté le 20/06/2011 à 14:14:19 




Le chaleur du soleil sur ma peau, l'eau salée sur mes joues, le matelas de sable confortable sous mon corps et le bruit des vagues aux portes de mes oreilles.
Le paradis.








...
Mais ? Que ?
Je ne rêve pas ?

Erszébeth se redresse d'un coup et palpe la réalité qui l'entoure. Non, le soleil a bien tanné sa peau, elle est bronzée comme un speculos. L'eau salée sur ses joues les a desséchées, le sable s'est infiltré jusqu'à la dernière couche de ses vêtements, et les vagues ont inondé son anatomie.
Elle lève les yeux et porte son regard sur l'horizon.
Là-bas, un navire coule.
Ou plutôt, ce qu'il en reste.
Les morceaux de coque à la surface se consument, les autres, noircies par les flammes, coulent petit à petit.
Mon Dieu!
Y a-t-il seulement des survivants ?

La femme crachote et expulse les dernières traces de liquide ayant confondu poumons et branchis de son organisme, soudain très faible.
Elle plonge ses coudes dans le sable et se masse les tempes, abasourdie.

"Cot cot"

Les pupilles d'Erszébeth s'écarquillent, et elle tourne vivement la tête.
Une poule, revêtue d'une armure, est en train de lui picorer le pantalon.

"Du balai, saleté ! Allez, oust ! Du vent !"

Elle fend l'air de sa main et éloigne le poulet.

"Quel genre de malade peut élever un truc pareil, saperlipalipopette ?"
 

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