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Et les années passèrent...  
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Ada McGrath
Ada McGrath
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15/11/2007
Posté le 06/03/2011 à 09:48:41  [ Edition bloquée ]

Et les années passèrent...


*A Port-Louis, un perroquet se pose sur la rambarde du bureau du Capitaine du Lys. Il dépose un pli abimé, blanchi par des traces de sel séché.

Massam, fourbu, le visage sombre, explore le registre des Lyssois d'aujourd'hui et d'hier. Le perroquet, en lâchant la lettre qu'il tenait dans son bec, sort Massam de sa torpeur.

Il se lève, attrape la lettre posée au sol, et l'ouvre. Il cesse alors subitement de froncer les sourcils. Il décachette la missive et s'installe dans un fauteuil confortable pour la lire attentivement.*



Cher Capitaine,
Cher frère,

C'est avec une réelle émotion que je reprends contact avec la Confrérie du Lys, qui m'a tant donné, tant appris.
Moi, la jeune femme trop bien élevée en arrivant sur cette île, suis devenue indépendante et forte, prête à affronter n'importe quel obstacle. Et cela, c'est à vous tous que je le dois : Henri, mon cher cousin, Poppea, Charles, Cyrano, Gaheriet, Massam, Daniele Monbars, Chriko, ou Kassandra qui fut la première personne sur Liberty à m'adresser la parole... je ne les citerai pas tous, ce n'est pas le propos de cette lettre, chacun des Lyssois, encore actif ou non, sait que je les porte dans mon cœur à jamais.

Mais j'en viens au fait.
Dix-sept années se sont écoulées depuis mon départ de Liberty. Personne n'a réellement su la raison de ce retour soudain sur le continent.
Une autre vie allait s'ouvrir à moi, dans tous les sens du terme. J'attendais un enfant. Et je voulais lui offrir le meilleur environnement possible pour son éducation : un lieu paisible où son quotidien ne serait pas envahi de cochons tueurs, ou de pirates lubriques et sanguinaires.
Je me suis donc établie près de la ville portuaire de La Rochelle, où de temps en temps j'ai eu la joie de reconnaître certains visages débarquer à quai.
J'ai mis au monde un merveilleux fils qui m'a donné énormément de joie. Mais en grandissant à mon contact et celui de ma brave bonne Martine, il aura manqué je le crains, d'une certaine force de caractère et d'une conscience de la rudesse de ce monde.

C'est pour cela, que j'ai décidé de le confier, pour un temps du moins, aux hommes et femmes en qui j'ai le plus confiance : mes frères et sœurs du Lys.

Cher Capitaine, Cher frère, j'ai conscience que je vous impose la présence d'un jeune garçon, et son éducation à achever, mais il y a des questions de son âge auxquelles une femme, même sa propre mère ne peut répondre.

En attendant son arrivée prochaine, je compte sur vous pour assurer à tous les Lyssois ma fidélité et ma gratitude éternelle.

Sincèrement,
Ada McGrath


Post-Scriptum : Je souhaiterais, autant que faire se peut que vous n'annonciez pas l'arrivée de mon fils à Amster Van Runik car je ne suis pas encore disposée à lui faire état de sa paternité, d'autant que mon fils, lui, ne sait pas qui est son père.



*Massam referme alors le courrier appelle Gontrand et l'informe de l'arrivée d'un jeune homme prochainement au port. Il le charge de l'accueillir le mieux possible.*
Ada McGrath
Ada McGrath
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15/11/2007
Posté le 06/03/2011 à 18:59:01 

Massam reposa la lettre sur son bureau.
- C'est donc pour ça qu'elle est partie... La bougresse ! Toujours à fricoter ! Et avec un Gouda, en plus !

Henri entra à ce moment dans le bureau du Capitaine.
- Tu souris Capitaine ????!!!!
- Oui. Profites-en bien !

- Les femmes, dit-il enfin, après un silence.

Sans plus d'explication, il ordonna à Henri de réunir les troupes au plus vite, il aurait une annonce à faire. Il y avait bien longtemps que la Capitaine n'avait pas fait de déclaration aux troupes. Il faut dire que les troupes s'étaient un peu dégarnies ces derniers temps !

Ainsi donc, une jeune recrue rejoindrait la bande. Depuis longtemps, le Capitaine avait plutôt vu des lyssois partir, dans l'autre monde, et pour d'autres aventures. Lui-même avait pris un coup de "vieux", même s'il refusait de le laisser paraître.
Massam n'aimait pas les nouveaux en règle général : trop idéaliste, trop utopique... Ouais, trop stupide plutôt ! Mais le fils d'Ada... Ce serait quelque chose !
Et puis un jeune à "éduquer" comme elle lui disait ! Cet aspect-là ne lui déplaisait pas le moins du monde. Je vais avoir une excuse pour retourner à la Fleur Bleue, pensa-t-il, ironiquement !
Massam profiterait du retour de la caravelle pour envoyer un courrier vers La Rochelle... Sauf qu'il écrivait fort mal ! Lire passons encore, c'était utile pour les cartes et les messages, mais l'écriture, c'était pour les puceaux... ou les fillettes ! A part des ordres, je n'ai jamais envoyer de lettres à qui que ce soit !
Un puceau ou une fillette... Voyons voir... Henri ? Il doit savoir !

Henri d'Avron
Henri d
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23/02/2006
Posté le 08/03/2011 à 15:34:54 

Massam fit un signe à Henri. Un peu pris au dépourvu ce dernier alla s'assoir près du Capitaine. Il pris des mains la missive et la parcouru. Plus il lisait plus son visage montrait un mélange de joie, d'incrédulité et de sérieux.
Après des mois et des années sans nouvelle, sa belle cousine réapparaissait, enfin pas tout à fait, mais une lettre était mieux que pas de nouvelles.
Comment pouvait bien être son jeune cousins? Avait-il la prestance de sa mère? Aurait-il la fierté écossaise?
Henri continua. Une fois le post-scriptum lu il eut un petit sourire. Alors comme on savait le nom du père. Bien que surpris par la demande il se dit qu'il respecterait la volonté d'Ada et que l'identité du paternel resterait pour l'instant un secret.

Une fois tout ceci intégré, Henri se tourna vers le capitaine.


- Alors Mass' tu veux lui dire quoi? Je veux bien écrire une lettre pour toi mais encore faudrait-il que tu sache quoi lui dire...

Il rigola sous cape face à la tête un peu surprise du capitane.

- Pour ma part je vais de ce pas lui écrire pour lui dire que le petit sera le bienvenu. Sinon pour l'annonce aux membres j'envoie à tout le monde? Les anciens aussi?

Clint McGrath
Clint McGrath
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15/11/2007
Posté le 09/03/2011 à 19:54:09 

Massam fut subitement interloqué.

- Les anciens ? Pourquoi faire ? Je ne suis pas du genre à faire de longs discours. Non, non, laisse donc les anciens où ils sont.

On sentait bien que le Capitaine avait la dent dure avec ceux qui l'avait quitté. Et même s'ils étaient plus nombreux aujourd'hui que les membres eux-même, il ne pardonnait pas les défections qui avait parsemé la vie de la guilde depuis un an. D'un revers de la main, il renversa toute la paperasse de son bureau sur la table. Ces départs l'énervaient au plus haut point ; en tant que Capitaine, il s'en sentait hautement responsable.

- Bon, dis à Ada qu'on pense bien à elle, qu'elle nous manque mais qu'on accueillera son micheton. Nous en ferons une homme ! Il va sortir des jupes écossaises de sa mère, ça lui fera du bien ! S'il a la moitié du courage de sa mère, on en fera quelque chose ! Pour les formules d'usage, je te laisse faire, tu sais quoi faire.

Un geste de la main fit comprendre à Henri que l'entretien était terminé. Massam descendit ensuite voir Gontran. Il devait se renseigner sur la date d'arrivée du prochain navire venant de la métropole. En espérant que le navire arrive à bon port. En effet, les traversée de l'Atlantique vers les Caraïbes étaient toujours dangereuses. Surtout avec les lopettes employées par notre roi sur ses galères, pensa Massam, un sourire moqueur au lèvres, tout en regardant Gontran partir vers la Capitainerie de PL !

- Vivement que le petit arrive, pensa le Capitaine. Ça nous fera du sport !
Henri d'Avron
Henri d
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23/02/2006
Posté le 13/03/2011 à 12:54:58 

Henri se dirigea vers sa chambre. Il lui fallait un peu de calme pour trouver non seulement l'inspiration mais aussi les mots justes. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eu de nouvelles de sa cousine que cette lettre avec tout ce qu'elle annoçait de changements le laissait interdit.

Ainsi c'est pour éduquer un enfant qu'elle était partie. Il n'aurait su le deviner. Il refléchit quelques instants se demandant quelle tête pourrait bien avoir se jeune garçon. Une chose était certaine c'est qu'il aurait bon accueil ici.


Il commença sa lettre.


"Ma très chère cousine,

C'est avec une immense joie que j'ai eu recemment de vos nouvelles. J'espère que vous allez bien et que la vie loin de vos amis et frères d'armes n'est pas trop dure.
L'annonce de l'arrivée de ce neuveu est pour moi une joie. Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce jeune garçon trouve sa place sur cette île. Bien que difficle la vie ici saura lui apporter, du moins je le souhaite, l'expérience necessaire pour en faire un homme accompli.
Je profite de cette lettre pour vous transmettre les voeux de bonheur de toute la confrèrie et particulièrement ceux de Massam qui bien que toujours bougon n'en est pas moins ému. Sous ses airs farouche je suis sûr qu'il saura prendre en charge le nouveau venu.
Je vous laisse et vous embrasse.

A très bientôt,

Votre cousin Henri."

Il fit ensuite un tour rapide des membres encore présents et de ceux qui bien que partis restaient dans le sillage de la confrèrie.


"A Massam, Poppéa, Bauldreg, Philippe Auguste, Perle Blanche, Chriko, Charles, Cactus, Ansea et Gahériet,

Chers amis, Chers frères,

Je vous écris afin de vous avertir que le fils de notre bien aimée Ada arrive sur l'île. Je sais que vous saurez lui prodiguer conseils et protection. Que cette bonne nouvelle puisse être le début d'un renouveau.
Henri."

Il relut les missives, prit un verre de champagne et se dirigea vers le bureau du capitaine pour les lui faire lire les lettres.
Clint McGrath
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15/11/2007
Posté le 15/03/2011 à 18:52:25 

***
La traversée fut houleuse, longue mais dejà formatrice pour le jeune Clint McGrath.
Il n'avait pas le pied marin, cela s'était confirmé tout au long du voyage. Il n'avait pas non plus la carrure des hommes qu'il avait vu débarquer au port de La Rochelle : fiers, le visage tanné, et balayant d'un regard quiconque oserait le defier.

Ce voyage lui apprit au moins une première chose : l'humilité. Vêtu d'étoffes délicates, fragiles et peu pratiques, il fut la cible de railleries incessantes :

"Hey le fiston à sa maman est sorti tout seul ?"
"Alors comme ça tu vas cueillir des fraises sur Liberty ?"
"Tu feras bien attention de pas te tacher quand tu te baladeras autour du puits de la Ch'touille !"
Regardez moi ces jolies fanfreluches ! Dis moi t'es sûr que t'es bien un gars dis ?!"
Clint tenta d'avoir de la répartie, mais il se sentit bien médiocre face à ces marins sûrs d'eux. Il se jura qu'ils ne l'emporteraient pas au Paradis.

Clint McGrath était un jeune homme bien élevé dans le sens où il avait reçu une bonne éducation... Mais il n'avait aucun désir d'accomplir ce que sa mère attendait de lui : rentrer dans le rang, faire ce qu'on lui dit, être sage. Il rêvait d'aventure, celle qu'on lit dans les livres remplis de héros sans peur, de voleurs impénitents, de femmes aux formes voluptueuses, de trésors à découvrir.

Sa mère devait forcément avoir tort. Cela ne devait pas être aussi ardu que cela sur cette île de Liberty. Elle devait forcément dire cela à cause de sa condition féminine. Si cela se trouve elle ne quittait même jamais Port Louis ! Pour lui, c'était évident, l'aventure ce n'est pas pour une femme, et encore moins une femme aussi vertueuse et délicate que sa mère. 

***

En débarquant à Port Louis la puanteur, la clameur et l'animation le saisirent. Il réalisa subitement qu'il était seul, sur une île inconnue. Ces Lyssois dont on lui avait parlé, il ne les connaissait pas. La Confrérie ne serait peut-être pas là pour l'accueillir. Où allait-il dormir ce soir ? Et où diner ? Que faire dès demain ? Chercher à visiter les lieux ? Explorer l'île ?
C'est l'esprit à ses réflexions affolées qu'il fut surpris par une main sur son épaule, celle de Gontran.


- Je t'aurais reconnu entre mille ! Dit-il l'air rieur.
- Vous êtes qui d'abord ? Répondit agressivement Clint, surpris par cette familiarité.
- Gontran, l'homme à tout faire de la Confrérie du Lys. Tu étais attendu ! Et vu ton accoutrement... tu ne pouvais être qu'un McGrath !
- Eh dites j'vous permets pas !
- Mon p'tit gars, ici tu vas très vite apprendre qu'il ne faut pas s'offusquer aussi facilement ! Il va falloir t'endurcir un peu aussi avant d'élever le ton. Parce que là, tu fais peur à personne...

Observant les gens qui le dévisageaient, il comprit que Gontran n'avait sans doute pas tort.
Il chipa discrètement une pomme sur un étal avant de suivre Gontran en direction de l'auberge.
Massam le Grand
Massam le Grand
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02/02/2006
Posté le 19/03/2011 à 11:03:29 

Isabeau servait du rhum au Capitaine. Elle ne cessait de râler devant la consommation astronomique des lyssois. Comment faisaient-ils pour tenir l'alcool de cette manière ? Et les filles n'étaient pas en reste ! Que dire de Poppea, et de Perle Blanche, en son temps !
Elle se souvenait d'Ada qui, elle, savait se tenir ! Elle espérait que son fils serait éduqué à sa manière, mais aussi que ces foutus lyssois n'allaient pas en faire une outre pleine de vin !
Alors qu'elle présentait les comptes et les stocks au Capitaine, Gontran entra dans la grande salle de la Maison.


Suite à l'impétuosité de Clint à son arrivée au port, le loyal Gontran avait tenté de "briefer" le jeune homme sur le Lys et ses membres, à commencer par son Capitaine.
- Tu sais, les hommes et les femmes ne sont sans doute pas comme celles et ceux qui tu as rencontré sur le continent, avait-il dit. Tu es jeune, et sans expérience, en tout cas pour eux. Cette île, ce n'est pas le royaume. La loi est différente ici... Y en a-t-il seulement d'ailleurs... Bref, tu dois faire très attention. Ne te vexe pas toutes les cinq minutes et surtout, tiens ta langue, si tu ne veux pas te prendre un coup de sabre !
Ta mère faisait partie de la plus grande guilde de l'île. Elle vivait avec ces membres, même si tu n'y croiras surement pas ! Elle avait accepté ce mode de vie. Du moins jusqu'à ce qu'elle décide de rentrer. Les hommes que tu vas rencontrer étaient plus que ses amis, ils étaient sa famille. Ils seraient morts pour elle s'il avait fallu. Alors respecte-les.

Clint haussait le sourcil, mais on sentait qu'il ne se rendait pas compte du monde où il avait débarqué il y a une heure. Cette île va le tuer, pensa Gontran.

- Capitaine ? Voici le fils d'Ada, Clint.
- Bonjour Monsieur, dit Clint, en lui tendant la main. Alors c'est ici que ma mère a vécu sur cette île... Dites-moi, dites-moi, c'est pas gai ici ! Il tentait d'avoir l'air à l'aise, ce qui n'était pas le cas... de toute évidence.
Massam ne serra pas la main du jeune homme... Il le scrutait pendant que le jeunot faisait son numéro. Et il parlait, et il parlait... Le voyage, trop long, les conditions, déplorable....
D'un coup :

- Ferme-là, dit le Capitaine ! On ne dit pas Monsieur, mais Capitaine. Tu parles trop.
- Mais...
Il s'arrêta brusquement lorsque Massam leva son énorme main au dessus de sa tête.
- Ta mère ne t'a pas dit grand-chose de nous, pas vrai ? M'étonne pas ! Tu ne serais pas venu !

Rarement discours n'avait été aussi long de la part du Capitaine... Fallait-il que ce soit le fils d'Ada pour qu'il fasse un effort ! Au moins 5 phrases, pour dire de se taire, d'écouter, de se taire à nouveau, et surtout de changer de vêtements !
- Gontran, veuillez trouver des vêtements à ce jeune homme. Ton costume est franchement ridicule pour cette île ! Un tour au puits de la chtouille et tu pourras les jeter !
- Au puits de la ?????
Massam se tient la tête...
- On est pas sorti avec lui, je le sens. Allez, change-toi, je dois réunir les troupes. J'aimais bien ta mère, mais ça ne veut pas dire que tu es déjà des nôtres...
Poppea d'Avron
Poppea d
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26/06/2006
Posté le 21/03/2011 à 19:44:00 

Cela faisait plusieurs semaines que Poppea s'était retirée de la vie de Liberty, abandonnant son poste d'amiral. Un grand mal de vivre la torturait depuis des mois . La solitude, le recueillement étaient ce qui la réconfortait le plus.
En revenant de sa balade matinale, elle vit poser dans sa petite chambre un pli du capitaine. En le voyant, elle comprit que le temps de la retraite était finie. Elle prit le temps d'observer la lettre et hésita à l'ouvrir.
Elle s'installa sur une chaise, prit le temps de boire un peu et ouvrit le pli.
Poppea examina l'écriture de Massam, qui avait pris le temps de lui écrire directement... Les phrases étaient courtes et directives. La lettre enfin finie, Poppea ferma les yeux et repensa à Ada et de ce qu'elles avaient vécues toutes les deux. Un sourire fit son apparition sur son visage, ce qui étonna Poppea car elle n'avait pas souri depuis longtemps.


- Un fils... Ada est vraiment une femme pleine de surprise...

Elle repensa à ces années passées ici et se demandait si le père de ce garçon était bien celui auquel elle pensait.
Elle rangea le lettre, regarda cette petite chambre, qui fut son refuge pendant quelques temps, comme pour la dernière fois... un jeune homme venait rejoindre le Lys, elle se devait de l'accueillir. Ce jeune Clint était aussi de sa famille...
Elle prépara ses affaires, fit ses adieux aux religieuses qui lui avaient ouverts leurs portes et retourna vers Port Louis...
Massam le Grand
Massam le Grand
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02/02/2006
Posté le 25/03/2011 à 15:39:22 

- Si je vous est réuni aujourd'hui, c'est entre autre pour débattre du cas Clint.
Massam, debout, balaya la table ronde du Lys. Les rangs étaient clairsemés, mais fidèles et courageux. Le Capitaine remarqua avec plaisir le retour de Poppea dans les rangs.

- Je sais que c'est le fils d'Ada. Nous l'aimions tous ici. Mais cela ne veut pas dire que son fils est membre de droit.

Chacun savait que pour rejoindre la confrérie, le corsaire devait avoir fait ses preuves sur Liberty. N'étaient acceptés que des corsaires courageux, loyaux et solides. Il est vrai que, par le passé, des membres avaient été intégrés par relation, mais ils n'étaient pas légion. et cette situation s'était raréfiée depuis que Massam dirigeait la guilde.
Chriko demanda la parole. Massam opina du chef.

- Pour le souvenir d'Ada, testons le gamin !
Les membres semblaient adhérer à la proposition.
- Sa mère l'a surement bien formée, pour son arrivée sur l'île, ajouta Philippe-Auguste.

Massam accepta la proposition mais émit une restriction.
- D'accord, testons-le, en situation. Emmenons-le en action, nous verrons s'il a la trempe d'un lyssois. Cependant, les qualités au combat ne saurait être les seules demandées, et vous le savez bien. Sa conduite doit être également exemplaire. Ce qu'elle ne m'a pas semblé d'ailleurs ce matin.
- Il est jeune, dit Henri.
- Et stupide, ajouta le Capitaine. Il va s'agir de lui apprendre les bonne manières de lyssois : du rhum, des femmes, des sabres, d'accord, mais aussi de la droiture et du courage. Nous devons savoir s'il l'on peut lui remettre notre vie, comme nous le faisons tous ici.
- Du rhum, des sabres... Et des hommes aussi ! Poppea fit in clin d’œil à son époux, en même temps que le Capitaine émit un grognement, dont personne ne sut ce qu'il voulait dire vraiment...
- Il en sera ainsi. Faites le nécessaire !
Sur ce, les troupes rompirent les rangs.
Poppea d'Avron
Poppea d
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26/06/2006
Posté le 29/03/2011 à 11:44:12 

A la fin de la réunion Poppea s'approcha de son époux. Elle ne l'avait pas vu depuis des semaines, ses traits étaient fatigués et durcis. Il s'inquiéta de son état, elle répondit de façon évasive...
Un regard complice leur redonna le sourire, et ils se firent une courte étreinte.
Henri chercha du regard son jeune neveu qui s'avançait timidement vers eux, de peur d'interrompre quelque chose.

Henri s'empressa de faire les présentations, une certaine fierté se lisait sur son visage. Poppea en fut émue.
Elle tendit sa main vers le jeune Clint
.
Le jeune garçon releva la tête, bomba le torse et serra la main de Poppea avec vigueur.
Elle fonça les sourcils. Ce jeune homme était comme le feu, impatient et fougueux. Il ne tenait pas en place... il se tortillait les mains, jouait d'une cadence frénétique avec ses pieds, rien de calme ne se dégageait de lui... le feu, pensait elle.

Elle scruta son visage qui lui rappelait celui de Ada
,  pas dans le traits mais plutôt dans ses gestes et certaines de ses expressions.
Son physique lui faisait penser à une personne qu'elle avait croisé bien des fois sur l'île de Liberty...

Le jeune homme parlait sans jamais reprendre son souffle. Cela amusa Poppea.
Tout n'était que aventure dans sa bouche, le fait même d'être arrivé jusqu'ici. Il lui racontait comment il avait été vaillant et courageux lors de sa traversée, son arrivée à port Louis, sa rencontre avec Massam...

Mais Clint n'était pas encore sorti de la ville, et Poppea se disait qu'il était encore bien naïf de croire que tout serait simple et que sa vie serait aussi rose..
Clint McGrath
Clint McGrath
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15/11/2007
Posté le 18/06/2011 à 17:29:35 

Première leçon : l'humilité

Pour Clint McGrath, l'enthousiasme, la fougue et la part d'inconséquence liés à son jeune âge furent rapidement mis à l'épreuve.

Il avait eu la présomptueuse idée de partir seul explorer Liberty, et ce, malgré les craintes justifiées de Poppea d'Avron, les conseils avisés d'Henri et les mises en garde franches de Massam qui s'était fait un devoir de parfaire à son éducation.
Mais Clint avait la tête dure !

C'est ainsi qu'il entreprit ce qu'il pensait être une longue promenade, quelques nuits passées sous les étoiles après s'être restauré de lapins ou de cailles sauvages, la découverte de zones encore inexplorées recelant d'incroyables trésors...

Mais ce sont d'épaisses forêts tropicales inhospitalières agressives et marécageuses qui l'attendaient. Quand, la nuit venue, il arrivait enfin à fermer l’œil, c'était pour se réveiller au moindre bruit, craquement ou hululement. Quant aux lapins, ils se faisaient plutôt rares, contrairement aux cochons sauvages et autres crocodiles féroces. Et à part quelques piécettes glanées ça et là, pas un seul trésor ne l'attendait.
Cela était sans parler de la population de Liberty ! Combien de fois s'était-il fait attaquer seulement à cause de la couleur de son bandeau ? Combien de fois s'était-il fait dépouiller de tous ses biens sans même savoir par qui ? Et son orgueil fut sérieusement mis à mal lors de sa première rencontre avec un bandeau noir : n'imaginant pas un instant qu'une femme puisse être capable de se défendre seule, il avait eu la fâcheuse idée de titiller Alanis. N'osant pas imaginer la force de caractère de cette dernière et totalement inconscient, jusque là, que la réputation d'Ada, sa mère, le précédait, il se retrouva, sans comprendre comment à l'hôpital Sainte Catherine.

***

Clint s'était cru bien plus fort qu'il n'était, bien plus rusé qu'il n'était, bien moins seul qu'il n'était.
Sur son lit d'hôpital, il commençait enfin à entrevoir les raisons pour lesquelles sa mère l'avait envoyé ici. Il réalisait qu'elle ne devait pas être aussi fragile et délicate qu'il voulait bien le croire. Il comprenait petit à petit qu'il avait été protégé de tout durant son enfance, et que le jeune aventurier qu'il s'imaginait être n'était que le fruit de ses lectures et de ses rêveries.

Sur Liberty, la vie, la vraie vie, allait être bien plus exigeante envers lui et la solitude était un luxe qu'il ne pouvait pas se permettre.Les membres du Lys l'avaient accueilli les bras ouverts, et, crânement, il avait ignoré leurs conseils et leur soutien.

Clint regrettait. Pour lui certes, mais il culpabilisait avant tout d'avoir osé rejeter, par trop d'orgueil, la générosité de ces hommes et femmes.A présent il était décidé : il ne penserait plus seulement à lui. Il comptait se racheter auprès de la confrérie en lui apportant toute l'aide qu'il pourrait. Clint se mit à rédiger une lettre à l'attention de Massam.

Il s'agissait maintenant que les Lyssois acceptent sa présence...
Poppea d'Avron
Poppea d
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26/06/2006
Posté le 20/06/2011 à 14:39:03 

Poppea avait rejoint Liberty depuis quelques jours, n'étant plus amirale, elle pouvait enfin retrouver ses frères et soeurs du Lys.
Henri l'attendait au manoir.
Les retrouvailles furent joyeux et tendre.
Un repas aux chandelles, du vin... et Poppea retrouvait un instant paisible loin des conflits et de la tourmente.
Elle s'inquiéta de chacun de ses camarades sur terre, car elle n'avait pas eu beaucoup de nouvelles d'eux depuis un temps qui lui semblait trop long.
Chriko et Charles de Craon étaient ses compagnons de route en mer, un certain Hidde également.
Elle repensait avec nostalgie à l'époque où le Lys avait des femmes de caractère. La guilde était devenu bien masculine, l'époque où Ada conbattait à ses côtés était révolu.
Elle pensa alors au jeune Clint. Leur rencontre fut brève mais ce jeune homme lui rappelait son amie.

Henri lui conta ses aventures et les difficultés qu'il rencontrait.
Elle pensa que ce jeune loup devrait rejoindre leur confrérie pour évoluer dans cette île hostile en toute sécurité.

Elle décida donc d'écrire à Clint pour prendre de ses nouvelles et d'organiser une rencontre au manoir du Lys.
Elle le devait bien à Ada... Poppea voulait s'occuper de lui et l'aider à grandir...
 

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