Posté le 22/08/2019 à 17:28:51. Dernière édition le 22/08/2019 à 18:06:05
C'était un jour presque ordinaire sur l'univers 78 dans le territoire francollandais. Violette Von Tach de Beaufort attendait tranquillement devant l'atelier d'Ulungen qu'on lui donne le droit d'entrer. Le maître d'oeuvre, Monsieur Von Foufou, n'aimait pas que l'on voit ses prototypes tant qu'ils n'étaient pas totalement terminés. Violette avait bien du mal à se retenir de trépigner, elle qui aimait tant essayer les nouvelles inventions du vieil homme.
Pour ses seize ans prochains, il lui avait promis un cadeau encore plus extraordinaire que l'année passée. Elle regarde son casque bleu et or posé sur le banc à ses côtés, les yeux pétillant du souvenir de cette fête d'anniversaire.
Comme chaque année, elle l'avait fêté à Ullungen, cette ville où elle était née, et où elle était si heureuse. Bien sûr, elle affectionnait tout autant se rendre à Port Louis où, comme tout francollandais qui se respecte, sa famille possédait une résidence de vacances.
Ses parents s'y etaient rencontrés jeunes et leurs deux vies s'étaient immédiatement unies. Sa mère, Clémente de Beaufort était d'une bonne famille française, envoyée aider en tant qu'infirmiere aux colonies à l'aube de ses dix huit ans. Elle était immédiatement tombée sous le charme du père de Violette des qu'elle eu posé les pieds sur le quai de Port Louis. Hubert Von Tach y donnait une représentation de son spectacle de magie, comme tous les jeudis. Il commençait à se faire une bonne réputation dans le sud, maître dans l'art du déguisement, même s'il était moqué dans les tavernes pour sa couardise. Le prestigitateur épousa sa belle quelques semaines après sa rencontre, et le couple ne tarda pas à accueillir une petite fille. Les parents furent bien mal inspirés de la nommer Violette, car on lui découvrirait bien plus tard une chevelure blonde, parsemée de mèches roses.
On narre que le couple était si amoureux, qu'il fut impossible pour Clémente de rester loin de lui lorsqu'Hubert dû fuir les villes pour éviter de voir sa tête au bout d'une pique. Un sombre scandale de spectacles truqués, qui restait encore énigmatique pour certains. Violette ignorait pourquoi ses parents étaient partis sans elle alors qu'elle n'était qu'enfant. Elle se racontait des histoires où ils viendraient enfin la chercher, et grandissait en attendant parmis les colons du Sud. Parfois, elle regardait les têtes sur les piques devant les villes, son coeur battant à tout rompre à l'idée de reconnaître ses parents. Il arrivait qu'elle sympathise avec certaines d'entre elles, Violette était qualifiée par tous comme une personne très sociable.
-Violette ! Violette !
La jeune fille fut tirée de ses rêveries. Elle attrape son casque, sa fidèle batte de gnome qui ne la quitte jamais, et rentre dans l'atelier. Elle chipe un bonbon sur le comptoir, puis passe derrière rejoindre Von Foufou.
-Ah te voilà ! Et tu as ton casque, bien bien !
Le vieil homme la regarde à peine, occupé à vérifier quelque chose sous un drap. Violette ne tient plus. Elle joint ses mains, trépigne, réclame qu'on la délivre.
-Alors alors alors, quel est mon cadeau ? Il est où ? C'est quoi ?
Von Foufou se retourne en face d'elle, le regard fou que seuls les plus grands cerveaux peuvent avoir, et un grand sourire satisfait aux lèvres. Violette louche et grimace son plus beau sourire.
-Avec ce que je t'ai préparé et ton casque, on va pouvoir t'envoyer sur les lignes ennemis tu feras diversion à merveille ! Bon anniversaire Violette !
Il dévoile ce qui se cache sous le drap. La jeune fille pousse un hurlement de joie.
-Je l'adore ! Je l'adore tellement !
Elle s'empresse de serrer contre elle son précieux présent, celui de ses seize ans, l'âge de la maturité. Le général l'avait promis, elle aussi aurait droit d'aller se battre avec l'armée des Gouda bleu, pour exterminer les espagnols, les autochtones et les traîtres de l'île. Alors qu'elle caline le cadeau, elle finit par demander :
-Mais... Qu'est-ce que c'est ? Ça marche comment ? Oh regarde il y a un petit panier pour mettre mes friandises et mes piécettes ! Je l'aime de trop !!!
-J'ai décidé d'appeler cela un char d'assaut à pédale ! Tu grimpes, tu met tes pieds sur les pédales, et tu avances ! Quelques heures d'entraînement et tu sauras parfaitement t'en servir. Prochainement toute notre armée en sera équipé, mais j'ai pensé que tu aimerai avoir le tien.
-Merci, merci, merci, merci !!"
Un peu plus tard, à quelques lieux de la sortie de la ville, Violette répétait son entraînement, elle s'amusait inlassablement. Elle ne maîtrisait pas encore véritablement l'engin, et alors qu'elle était lancée à pleine vitesse elle aperçoit au dernier moment une femme quelques mètres plus loin.
-Attention attention ! C'est moi j' arriiiive...!
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