 Le Faux Rhum
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Posté le 02/09/2011 à 00:57:23
[ Edition bloquée ]
Petite musique d’ambiance…
http://www.youtube.com/watch?v=x0I6mhZ5wMw
Une odeur diffuse de patchouli envahissait doucement le bar de Jacquot, quand Mona claqua les fesses de Wiggins à sa portée. Il se trouvait juché sur un tabouret à fixer le dernier et épais rideaux violet. Jacquot avait bien voulu leur prêter un coin, pour monter une petite estrade, et un décors digne d’un roman Arlequin. Mona positionnait deux gros fauteuils en velours pourpres, et une petite table basse. Des pampilles clinquantes pendaient aux chandeliers suspendus ça et là.
Enfin, Wiggins descendit de son tabouret, et avec Mona, ils reculèrent afin d’admirer leur dernier-né : le Perroquet Rose.
Ils souriaient comme des crétins, en se donnant des coups de coude dans les côtes, et en se jetant des : « Alors, madame Irma, tu le mets où ta boule de cristal, rhohohoh !?, » « Manque plus que Céline sur un sofa et on ouvre le cinquième bordel de l’île, mouahhhah ! »
Ils se ressaisirent en constatant que tous les yeux des imbibés locaux étaient rivés sur cet étalage kitschissime qui allait leur servir de lieu de « consultation. »
Mona se lança donc auprès des avinés présents en tapant dans ses mains pour attirer encore plus leur attention.
« Med… enfin, Messieurs et Messieurs,
Des questions sur votre virilité vous taraudent, mais en parler à vos potes de traversée vous couvrirait de honte ? Vous ne savez plus comment cacher que vous avez plus d’habitants urticants dans le froc que de poils pubiens ? Votre femme, votre maîtresse, Chloée prennent un pied pas possible avec vous, mais êtes-vous réellement le dieu qu’elles vous laissent penser être ? Comment le devenir vraiment ? Le chien de votre voisine vous fait plus d’effet que le proue de Lady Ching, mais vous ne savez comment assouvir vos désirs depuis qu’on vous a retrouvé coincé dans une chèvre ? Ou tout simplement, Madame Cinq reste votre éternelle amie et vous ne savez comment passer à du plus concret ?
Le Perroquet Rose est là pour vous ! Totalement anonyme, vous pouvez nous poser les questions les plus folles, les plus sales, les plus niaises et les plus honteuses, sans que jamais personne ne sache qu’elles viennent de vous.
Et vous aurez enfin des réponses.
Oui, car ce cher Wiggins ici présent, et moi-même, nous faisons un devoir de venir répondre publiquement chaque semaine à toutes vos questions. Il vous suffit de nous laisser un petit mot, et le tour est joué ! Les illettrés peuvent venir me glisser un mot à l’oreille, discrétion garantie.
Petite clause obligatoire : aucune demande publique ne sera prise en compte, et ce à la demande de Jacquot qui ne souhaite pas que son bar devienne synonyme de vulgarité.
A vos plumes !
La Tortue a trop bu....
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Mal' |
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Posté le 26/09/2011 à 22:27:16
« La corde sensible, ahhhhhhhh vous avez bien su m’trouver là dessus ! Oui, nous sommes à la bourre. Non, nous n’avons pas baissé les bras sous les tonnes de missives reçues. C’est bien mal nous connaître, pouah ! Alors oui, certes, on a été un peu retardés par notre oisiveté naturelle aussi, mais on est comme ça, nous autres artistes des cœurs en peine.
Nous tenions d’abord à nous féliciter de notre initiative, parce que nous savions bien qu’il y aurait quelques intéressés, mais de là à ce que ce soit autant… Diantre que de couches insatisfaites et que de mains calleuses ! »
Mona s’interrompit un instant pour passer sa main dans les cheveux du neveu de Mal, et lui souffla à l’oreille : « T’en fais pas mon loulou, j’ai ta lettre au chaud dans mon corset. » Elle redressa la tête avant de sortir une lettre de son décolleté, la déplia soigneusement, et se mit à la lire à l’assemblée.
Bonsoir Mona!
C'est moi, c'est ****** hihi! J'sui crop contant de pouvoir t'écrir! J'espère que tu va bien!
Mon tonton *** et moi, on a décider de vous écrir à toi et au monsieur voleur pour poser des questions à votre perroqué rose. Je crois que dans sa lettre adressée à monsieur Mad', mon tonton va poser des questions botanicales sur des gazons, j'ai pas bien compri.
Bref! Moi aussi je t'ai écrit. Je voulez te posé des question paire sonnelles sur les choses de la vie, car j'ose pas trop demander à tonton...
Alors, je t'explique! Un jour, alor que ramassai dé coquillages sur la plage des boyaux, j'ai vu une madame allongée sur le sable. Elle était pas beaucoup habillée... Elle était cul nu et on voyait ses lolos! Ohlala, rien que d'y repenser, c'était un peu gênant!
Et ce que je voulai savoir, c'est pourquoi d'un coup je me suis senti serré dans mon pantalon. C'était vraiment bizarre et douloureux comme censation. J'étais à deux doigts de pleurer tellement ça faisait mal! C'était comme si... comme si j'avais reçu un boulet de canon dans les bonbons!
Et donc, je voulais savoir si c'était grave. Tonton m'a dit que c'était parce-que mon petit gourdin devenait grand, mais je comprend jamais rien quand il explique, il est trop nul!
Ma question c'est donc: comment ça se fée qu'il me soit arrivé ça et surtout est-ce que c'est grave?
J'ai vraiment po de chance en tout cas! C'est toujours à moi que ça arrive ces choses là!
En attente de ta répondante réponse.
Bisous bisous!
Cordy allemand,
Ton ****
Mona soupira longuement avant de caler les oreilles du petit Balon entre ses deux mains. «Bien ! Que nous apprend cette lettre ? Elle nous apprend qu’il y a des petits garçons déjà fort chagrins d’avoir perdu leur maman, qui en plus se retrouvent élevés par des oncles pas foutus de leur apprendre les rudiments de notre belle langue. Ahhhhh, c’est du joli, tiens ! Et ces mêmes oncles, qui sont sûrement occupés à vous vider les poches au moment où je vous parle, ne se débinent pas que sur l’enseignement des lettres, mais également sur l’enseignement des choses de la vie. Et après on ira s’étonner de la montée de la violence dans les rues de New Kingston ! Alors même qu’une certaine Dulcina montre ses atouts au tout-venant, ne pas expliquer à nos lardons l’émoi qui les étreint est criminel. »
Elle ôta alors ses mains des oreilles du petit garçon. « Mon p’tit cœur, faut pas t’en faire. Ce qui t’arrive est normal. Il y a fort à parier que tu as dû croiser Céline, et cette grue fait cet effet là à bien des hommes. Ahhh bien sur, il est certain qu’il n’en aurait pas été de même si tu avais vu les saintes fesses de notre regrettée Miranda, ou encore le spectacle écœurant de Tylde nue. Car oui, messieurs, Tylde n’a de formes qu’au prix d’immenses souffrances, gainée tel un roti de veau. Une fois la ficelle coupée, tout dégringole, et c’est finit l’gourdin. Tsss tssss Wiwi, cesse de dire qu’à ton époque il n’en était pas ainsi. Oui, toi aussi tu t’es tapé des thons, le tout est de le reconnaître.
Bref, mon p’tit bonhomme tout ça pour dire que ton gourdin face aux lolos de la Céline, c’est un peu comme la main de ton tonton devant les poches de Danilo Ark’eyst : c’est fait pour rentrer dedans. » |
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Posté le 17/10/2011 à 22:13:25
Wiggins écouta avec attention l'explication de sa dévouée Mona, assis sur un fauteuil à ses côtés, fumant une pipe, les jambes croisées, les lèvres serrés et son regard concentré donnaient un air de profond serieux au visage du pirate. Quand la beauté vénéneuse finit son explication, Wiggins se redressa et s'eclaira la gorge, laissant s'en échaper un nuage de fumée. Son visage s'adouçit alors qu'il se tournait vers Mona...
"Tu as tout à fait raison, ma libellule balsamique."
... puis reprit sa gravité alors qu'il s'addressait à son auditoire.
"Ma libellule balsamique a tout à fait raison, cher petit garçon anonyme. Tu es à un âge où ton corps change. En plus de voir ton cornichon se transformer en concombre, ton corps va passer par un nombre de changements horrifiants qui rappellent à peu de choses prêt à la peste noire: ta peau deviendra pustuleuse, ta voix va devenir un grincement insupportable et ne parlons pas de ton odeur corporelle. Et dans peu de temps tu te trouveras même - ô misère des misères qu'a à endurer chaque homme - à être attiré par les femmes... Ce sera la fin de ton innocence, et un fardeau que tu devras porter toute ta vie."
Il sourit, se voulant rassurant.
"Ne t'en fais donc pas. Ton corps a choisi le moment où tu seras le plus attiré par le sexe opposé pour te rendre le plus hideux possible. Mais ces changements ne sont que temporaires, et quand tu auras retrouvé ton profil d'éphèbe et que tu auras la possibilité d'avoir toutes les femmes sous ta coupe, ces quelques instants de ta jeunesse t'auront laissé acerbe et cynique, te haïssant autant sinon plus que tu hais les femmes. Profites-en donc au mieux tant qu'ils durent."
Il se rassit au fond de son fauteuil avec un clin d'oeil pour Mona et entreprit de rallumer sa pipe. |
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Posté le 17/10/2011 à 22:20:05
« Nous tenions également à nous excuser auprès de nos fidèles auditeurs. En effet, ayant à cœur de vous faire des réponses de qualité, Monsieur O’Malley –mon loukoum tropical- et moi-même sommes parfois obligés de nous mettre en situation, ce qui nous a récemment conduit tous deux à une convalescence forcée. Je m’explique : une certaine Melle W. se demandant comment satisfaire les fantasmes acrobatiques de son amant M. P., nous avons décidé de suivre à la lettre le scénario de ce monsieur. Je vous la fais très courte, puisqu’il s’agit de faire des folies de son corps dans le gréement d’une goélette par trois mètres de houle. Je vous confirme donc qu’on finit très vite la tronche écrasée sur le pont, après bien entendu vous être pris la grand-vergue dans les côtes, vous être entortillé dans les drisses et donc brûlé les mollets au troisième degré, et avoir bu la tasse accroché par le pied alors que l’esquif abordait un creux et que « oh putain elle est froide ! »
Voilà donc comment nous nous sommes retrouvés alités de longues semaines avec de multiples fractures ouvertes surinfectées, une bronchite qui a viré à l’asthmatiforme pour Wiwi, quelques dents ébréchées et une épilation radicale et définitive. Cependant, ahah ! Vous pensez que nous allions renoncer !? Maiiiis c’est bien mal nous connaître. Non, messieurs-dames ! Car n’avons pas encore tiré nos conclusions de cette expérience haute en couleur, et remettons ça sous peu, car nous pensons qu’il y a vraiment un potentiel à exploiter lors de batifolages à tendance « boundage » ou encore côté immonde voyeur pour celui qui est de vigie. On oublie trop souvent ces pauv’ vigies. » |
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