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La légende de Robin des Boissons  
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Harry Starks
Harry Starks
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26/11/2005
Posté le 08/04/2007 à 18:35:23 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom. Pleine Lune. Second quart de nuit. Réunion de famille du Lys, préparation à peine dissimulée de pillage. Un rire diabolique s'étendit sur toute la plaine, de la Corniche à New Kingston. Ce rire mauvais sortait tout droit d'un conte d'horreur. Au détour d'un sombre maquis, Athanael et ses hommes de main se croyaient tranquilles, l'or des pirates en leur possession. C'était compter sans l'acharnement d'un homme, toujours prêt à sacrifier sa vie pour un vol raté bien senti. **** interlude musical qui fait peur **** If you're not anglo-saxon, Just call me Robin des Boissons, Si je vole c'est pas qu'j'ai besoin d'sous C'est juste que je veux boire un ptit coup ! - Tu n'as aucune chance de t'en sortir. - Hips ! Je suis Robin des boissons, et je vole les riches pour me payer un coup ! - T'es juste William Wilson, sale pochtron. L'affaire de quelques minutes. Une dizaine de vols ratés plus tard, il était à l'hosto. En temps normal, le combat eut été déséquilibré et il va sans dire que William Wilson leur aurait arraché le coeur à la p'tite cuillère de combat. Mais ce n'était pas William Wilson, c'était son double Robin des Boissons, aussi terrifiant que maladroit. Comme dans les mauvais contes d'horreur, le méchant finit toujours démasqué. Ainsi naquit la légende de Robin des Boissons, le plus mauvais voleur du monde.
Titus Pullo
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 21/10/2007 à 19:14:25 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom. Deux ans plus tôt. - Dix mille. - Tant que ça ?! - J'ai besoin de partir. Faut que je me tire. - Où ? - Une ile, Liberty. - Je connais un moyen de te faire autant. Des séances sont organisées tous les mois. Ils cherchent des volontaires. J'ai dit oui. Je ne savais pas où je mettais les pieds. Des bribes de souvenirs. Une table, une chaise, un pistolet posé sur la table. Un barillet pour une balle, le canon sur la tempe, pariez en un temps de détente, un peu de cran. CLIC ! Des applaudissements, ce n'est pas encore pour cette fois. Les dix mille sont dans ma poche comme espéré. Liberty me voilà.
Harry Starks
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26/11/2005
Posté le 14/04/2008 à 20:52:58 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom. - A quand remonte votre dernière confession ? - Ma dernière confession remonte à jamais, répondit William Wilson. - Confessez vos fautes à hautes voix. Parlez. - J'ai volé, tué, et convoité pas qu'la femme de mon voisin. - Avez-vous envisager d'arrêter ? - Non. - Avez-vous ressenti des remords ? - Non. - Je vous absous de vos péchés. Partez en guerre. On voyait déjà l'écrasante logique de la vengeance et la nécessité d'une guerre atroce. On voyait dans le peuple les préméditations du génie et dans les nations la machine féodale. William Wilson disparut dans la forêt profonde, son sabre à la main.
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 30/07/2008 à 20:06:30 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom. Il savait ce qu'il répondrait. Il dirait j'arrête. - J'arrête, répondit William Wilson. - Tu crois que tu peux partir juste comme ça, dit le Maitre. Le crime est jaloux. On ne démissionne pas d'une carrière criminelle surtout si comme William Wilson, tu ne sais rien faire d'autre, pas d'autres issues que la désertion. C'était il y a un mois. Énième parabole du fils prodigue, putain d'enfant gâté, indécis telle une catin, toujours profitant du souffle du vent, William Wilson n'attend plus que la lumière lui indique la voie princière.
Titus Pullo
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 07/03/2010 à 15:52:35 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

Le centième verre que je bois depuis que j’ai arrêté. Encor…
« Peigne-cul ibérique » qu’il braille avec un accent à couper au couteau. Quel oiseau est réellement capable d’avoir une répartie si sophistiquée avec un tel accent, me dis-je.
Je me retourne pour observer la curiosité emphatique. Il me toise d’un œil pour le moins hostile. J’additionne deux et deux, obtiens quatre et comprend que l’apostrophe m’est adressée.
Il remet ça. « Tu vas moucher rouge ! » - métaphore rondement amenée pour un métèque, pensais-je.
« Caratawc, je vais te faire payer ! »
Comment ce taré de la rhétorique peut me confondre avec l’autre débile ?
Je jette un regard sur Caratawc attablé à l’autre bout du rade. Il est tout palot en train de fixer minutieusement son potage. Putain que fait Cara à boire du potage ?

L’autre blaireau me décoche une droite à la mâchoire. Surpris, je m’écroule. Les coups pleuvent, un dernier coup de pied dans les couilles me foudroie.
Il s’approche de moi et dit « Ne t’approche plus d’elle, la prochaine fois… »
Il ne finit pas, part et me laisse là démoli.

Fortune impétueuse, le fossoyeur matois n’est jamais bien loin de William Wilson. Ce n’est pas le jour mais l’inéluctable est patient.
Titus Pullo
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 22/02/2011 à 16:45:38 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

je suis hakai'ou soujiya
je suis chumbucket
je suis lizzy bennet
je suis merildas
je suis rafaella
je suis terra brandford
je suis couskou van haecken
je suis elaine marley
je suis hari rud
je suis lady jade
je suis bruce les mains nues

je suis william wilson

peopolisation éphémère, épiphénomènes ponctuels
oubliés, disparus ou morts
je n'ai plus que mes souvenirs et mes chimères
Lord William Wilson
Lord William Wilson
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22/12/2008
Posté le 22/08/2011 à 20:27:22 


Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

Porton-Minet.
Un rictus amusé masqué par ma moustache, je songe à l'origine française de l'expression, et à la réputation des anglais en matière d'histoires de lit. Brève bouffée de patriotisme, pour la France, pays des hétéros, puisque la guerre de cent ans dure toujours dans le vaste monde clos sous mon chapeau.

La lune et le soleil sont levés tous deux. C'est un matin brumeux et flou. Un matin ou les deux astres se confondent dans le ciel pastel, comme le bien et le mal. Un matin parfait pour que l'inspecteur William Wilson range sa plaque pour se fondre dans la grouillante et anonyme harde du peuple de la fange.

La veille fut fructueuse. Mes poches lourdes de 6000 shillings. Probablement mon plus gros coup jusqu'à présent. La main sûre et le coeur non moins certain, je me faufile jusqu'à la cible qui cuve à l'entrée du pub. Son sabre voltige vers ma carotide, et il s'en faut de peu pour que ma dague ne parvienne pas à s'interposer sur le fort de son acier, refroidissant la chair de mon cou et mon enthousiasme par la même occasion. Mes bottes marquent sur le pavé une fuite aussi endiablée qu'une rumba, et mon haut de forme se fait la malle. Comment ne pas m'identifier après cela ?

La sentence du juge tombe : 3000 shillings pour la victime, 3000 autres pour la couronne. Drôle de carrière que celle de voleur. Aucun investissement sur le long terme, aucun aspect rationnel ou raisonnable. Aussi pleine d'exaltation, précaire et autodestructrice que la vie d'artiste. On l'a dans le sang, ou on ne l'a pas. Il faut, pour cela, aimer décevoir, et craindre de ne pas créer l'admiration.

Il ne me reste plus rien de tout cela aujourd'hui, si ce n'est quelques sueurs froides, autant d'adrénaline qu'un trip à la mezcaline sur une plage de Cuba, et un nom, celui de William Wilson.
Titus Pullo
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08/02/2007
Posté le 28/09/2011 à 23:57:06 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

Le gout du sang. Diffus. Sous le coup de la surprise William Wilson s'est mordu la langue. Coup d’œil vers les travées de l'arène. L’exubérant Français volatilisé, le pirate ne décolère pas. Jean Chenal lui avait assuré que son adversaire se coucherait après les premières minutes du duel. Pourtant William Wilson étendu là dans la poussière, groggy, essaye de se souvenir du poids des 6000 piastres qu'il vient de perdre, floué par ce Cornichon de Pécheur.

Rire inextinguible synonyme de représailles, loi du talion représentée par une pièce de huit, William Wilson aura demain oublié jusqu'à ces 6000 pièces ou même le nom de cet escroc.
Pullo
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08/02/2007
Posté le 17/05/2012 à 15:10:28 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

- William Wilson, tu seras l'annonceur, dit le Maitre.
- C'est déjà pris par Pullo il me semble, répondit-il.
- Tu sais ce qu'il te reste à faire alors.

C'était il y a deux jours. Je tiens maintenant en joue cet homme sans âme, esprit obscur et prévisible, regard furieux et serein.
vivant et mort,
-    Tu ne demandes pas pourquoi ?
-    Non.
le sang ne se lave pas avec du sang mais avec des larmes,
-    Qu’est-ce que tu me veux ?
-    Une vie contre des dizaines d’autres.
la vie vaut le prix du sang,
-    Qui es-tu ?
-    Je suis William Wilson. Je suis l'annonceur. Je suis l'Opus. Je suis Liberty. Je suis la Main Noire. Je suis la Confrérie. Je suis tes victimes. Je suis ta croix. Je suis la mort. Je suis le fils de la Lune.
énième rosace de l’existence.
Pullo
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08/02/2007
Posté le 27/01/2013 à 23:03:34 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

Elle me réveille.
La douleur me réveille.

Comme si quelqu’un m’avait vidé son chargeur en pleine poitrine.
Comme si je ressentais chaque prune transpercer mes poumons.
Comme si j’étais mort mille fois.
Comme si j’étais ressuscité mille fois.

Mille fois dans le corps d’un autre, creusant mille tombes pour mille âmes en peine.

Comme si j’armais le chien.
Comme si j’ajustais la cible au bandeau noir.
Comme si je pressais la détente.
Comme si j’avais vidé mon chargeur sur l’homme en noir.

Je crie mille fois mais aucun son ne sort. Je pleure mille fois noyant ces mille âmes en peine.

Entre le rêve et la réalité, qu'aurais-tu choisis ?
William Wilson
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22/12/2008
Posté le 30/07/2013 à 23:15:42 


Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

La lune est pleine, so am I.

J'avais oublié. A quel point la bière c'est dégueulasse. Et quand je m'en suis souvenu, j'ai rebu pour l'oublier. Robin des boissons vole aux riches pour se payer un petit coup. L'histoire ne mentionnera jamais qu'il rendra sur un pauvre.

J'ai fêté mes retrouvailles avec la colonie qui enfanta le crime ici-bas. Crime désormais orphelin, seul, maudissant les pavés traitres à l'homme ivre des rues propres, insultant ces modernes lampadaires qui relèguent dans de trop petits coins les chimères obscures de dangers oubliés, et te putassant, toi, lune, qui fait briller mon cache-poussière quand je n'aspire qu'à me cacher.

Je suis de retour à New Kingston. Pourquoi ? J'ai trop bu, j'ai oublié. Les gens aussi, oubliés. Mes instants d'héroïsme, oubliés. Me voilà devant mon mitteux logis. Et j'ai également oublié mes clefs.
William Wilson
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Posté le 28/12/2013 à 05:24:57 


Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

Je leur avais dit : "Vous paierez." En or comptant, avec la généreuse taxe sur la mauvaise foi de mon martyre. Ils ont payé, ma vengeance se bonifiant dans l'âge, l'ombre et l'humidité d'une cave comme un st émilion grand cru.

Je suis parti arlequiné de postiches, j'en reviens trois jours après, doré de trois brouettes de pièces. Dix huit mile. En trois jours et deux nuits. Plus de trois cent vies de gueux, ou, plus court mais plus enviable, deux et demi de rois.

En arrivant au repaire-secret-qui-n'existe-pas, j'ai constaté que le pont de bois lui, n'avait pas aussi bien vieillit que ma rancune. Tout à foutu le camp dans l'égout, mézigues inclus. Bien sûr, il faut que je rembourse les dégâts.
Enfin, il faut que William Wilson le fasse.
William Wilson
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Posté le 30/03/2014 à 17:15:56 


Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.


"Que leur as tu fait, Blacksheep, pour qu'ils se terrent et s'éparpillent ainsi quand l'ombre d'une main reparait ?
On dirait des enfants battus qui, même grandis, tressaillent devant une silhouette qui leur rappelle leur père."

La dernière bouteille avec une nana à poil et des coquelicots dessinés sur l'étiquette se vide peu à peu. Façon comme une autre de tourner la page.

"T'as pas du être si mauvais criminel que ça, finalement. Je veux dire, même par rapport à Wil... Euh, James Cornichon."

Jean Chenal
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Posté le 28/03/2019 à 18:11:10. Dernière édition le 28/03/2019 à 18:14:59 

Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom.

L'égout merdeux crache ma silhouette aussi tourbée qu'un pur malt, un accouchement digne du cloaque putride d'un gavial des vases. L'eau maronnasse me grimpe jusqu'en haut des cuisses. Pas plus, me pris-je à souhaiter, bien vainement puisque sitôt décrassé et parfumé je sais exactement ou ira s'immerger la région supérieure.

C'est que trois ans de bagne, ça fait des manques.

Je ne la nommerai pas, bien que j'en sois extraordinairement capable : Nommer les putes, surtout celle-ci, est une chose rare chez les hommes, qui en réfèrent le plus souvent sous l'appelation du "puits de la chtouille".

Le gosse qui me reçoit a ses yeux, et dans les trois ans. Mais c'est à peu près tout ce qu'il tient d'elle. Le reste vient sûrement de son mulâtre de père. J'épargne dont le bois vermoulu de la porte de quelques coups sans gravité, et m'éclipse, alourdi par mille bernicles de mélancolie. Je repasserai quand elle sera mariée, plutôt, ça me réussit mieux.

La vrai prison commence maintenant. Quand on s'extirpe de ce boyau moite en y laissant ses forces, c'est rien ça. La peine commence quand l'air vif, inhabituel, vous déchire la gorge et vous gonfle le ventre contre votre gré, comme un chili mal dosé, comme un supplice par l'eau, ou un gang bang par Walter et Phil Blake. Enfin, à ce qu'on dit, moi je ne connais que le chili, vu que c'est moi qui l'ait fait.

La peine commence maintenant.
J'aurais du le savoir il y a trente trois ans, à la naissance. Mais j'étais qu'un petit con.
J'aurais du le savoir il y a trois jours, à Cayenne. Mais j'ai juste un peu grandit.
 

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