 Le Faux Rhum
|
|
L'aube d'une nouvelle histoire?
|
|
|
|
Auteur
|
Message
|
|
|
Posté le 26/03/2007 à 01:13:31
Le jour du Seigneur se terminait sur Liberty. Une nouvelle nuit étrange débutait pour Caratawc. Une impression bizarre... Tout était paisible alentours, calme et apaisant. Mais une chose semblait l'empêcher de tomber dans les bras de Morphée. Une impression bizarre, qui lui trottait dans l'esprit depuis quelques temps mais à laquelle il n'avaitpour le moment pas prêté trop d'attention.
Il est pas tard, et puis un avis extérieur sera pas de trop! se dit-il.
Passant silencieusement entre de belles (et moins belles) galines afin de ne pas les réveiller, Caratawc se dirigea vers Djezous et vit rapidement que celui-ci ne dormait pas: le coucher du soleil est bien rarement synonyme de sommeil sur Liberty. L'éleveur de pintades était en train de compter: à droite, un tas de pièces d'or que les espagnols lui avaient confiées afin qu'il profite de ses petites entrées chez les contrebandiers pour leur ramener un "souvenir", et à gauche, un tas de plumes où tout semblait plus ordonné et plus clair pour lui.
-24257, 24258, 242... arf! Si j'associe une plume à chaque pièce tout sera beaucoup plus clair! marmonnait le ministre. Et le pendu l'interrompit:
-Buenas tardes amigo. J'ai pas trop osé te déranger ces derniers temps, t'avais l'air pas mal occupé, mais là je dois dire que je dis pas non à tailler une bavette...
-Assieds toi alors! De toutes façons j'en ai marre et j'arriverai pas à dormir, compter les pièces ça marche moins bien que les moutons ou les galines.
La conversation débutait et aller se prolonger tard dans la nuit, sous couvert des nuages qui obscurcissaient partiellement les étoiles et la lune, plus magnifique que jamais. Un léger vent s'était levé depuis la fin de l'après midi. Les flammes du feu qu'avait préparé Djezous vascillaient au rythme du souffle d'Eol, les mots flottaient calmement dans la nuit alors que Caratawc semblait inquiet et incertain. Djezous semblait essayer de le rassurer usant de son charisme un brin paternel:
-Comme tu l'as dit toi même, elle est pas issue de n'importe quelle famille sur le continent. Y'a qu'à en profiter: tant que tu es général tu disposes d'un certain prestige... Je peux rien faire de plus que te confirmer ce que tu penses déjà.
Mais il semblait que Caratawc cherchait plus une oreille attentive à ses confidences que de réels conseils:
-On est arrivés ici à peu près en même temps tous les deux, et on a toujours été assez proches. Je me souviens avoir toujours apprécié sa compagnie, et admiré son beau visage, son apparence envoûtante... et puis son maniement des armes à feu! Faut avouer que c'est plutôt sexy! Et son dégoût du massacre inutile et des dégénérés qui les perpètrent. Sa dévotion et son abnégation pour sa nation, ses interventions en publiques justes et réfléchies...
Caratawc fixa le foyer des yeux. Djezous semblait se demander ce que le pendu était en train de foutre...
-Nan, y'a pas à dire, reprit Caratawc après son long silence, elle me plaît vraiment. Maintenant, reste à voir si j'aurai les cojones de lui annoncer... Flinguer et étriper des mecs c'est plus facile quand même...
Djezous eut un soubresaut de rire alors que Caratawc se leva:
-Merci de m'avoir accordé de ton temps amigo. Y Buenas noches!
Quelques minutes plus tard, au bord de l'eau à quelques centaines de mètres de là où avait eu la conversation, le pendu était assis sur les rochers acérés, qui avaient cette nuit l'honneur de ne pas sentir le ressac leur meurtrire les flancs. La mer était calme, en effet. Le corsaire était assis là, et contemplait les ombres noires des requins en contrebas qui avaient déjà entamé leur balai nocturne et meurtrier depuis quelques temps. Les chasseurs opéraient ici même, et Caratawc semblait les narguer, quelques mètres au dessus avec une poule qu'il avait piqué à Djezous.
-Il en a tellement se dit-il, il va pas le remarquer. Et puis, elles se reproduisent tellement vite... En fait, je rend service à tout l'écosystème de l'île là...
La poule était assomée et inconsciente. Elle n'était pas bien vieille, mais semblait déjà avoir vécu coups de becs et crocs de crocodiles. Il tendait le bras depuis bien 5 minutes, faisant balancer la volaille au dessus de l'eau dans un mouvement répétitif. Encore quelques minutes de cette étrange méditation et:
-Allez! Faut bien se lancer! Je me jette à l'eau!
Il lâcha la poule dans l'eau, et alors qu'elle se faisait déchiqueter par les sombres créatures des récifs qui ne laissaient que percevoir quelques cliquetis de vague à la surface de leur rage sous marine, l'espagnol s'éloignait dans la nuit d'un pas décidé.
Quelques rhums pour donner du courage, comme avant un duel, comme avant une bataille... Et au matin ceux qui avaient dormi à Esperanza furent réveillés par un hurlement:
-MAGDELINA DE ORTIGUAAAAAAAAA!!!!!! VEUX-TU M'EPOUSER!!!??
Djezous se tenait à quelques mètres de là, il avait compté ses poules, et il semblait pas content... |
|
|
|
|
|
Posté le 26/03/2007 à 01:35:24
Ses comptes tombaient enfin juste, son système de boulier volailler lui ayant permis de résoudre bien des erreurs de calcul.
Il s’arrêta dans son rangement, interloqué…
- « Poupoune ? »
Pas de réponse
- « Poupoune ? Où te caches-tu encore ma jolie ? »
Toujours rien.
La fatigue le gagnait et il n’avait pas le cœur à partir à sa recherche.
Il ne se faisait pas de soucis pour elle… Elle saurait revenir quand elle aura faim...
|
|
|
|
|
|
Posté le 28/03/2007 à 18:16:55
Magdelina venait de se réveiller et s'étirait. La nuit n'avait pas été bonne, le lieu était peu rassurant. Non loin d'elle, Don Djezoùs ouvrait un œil et s'étirait doucement lui aussi. Il n'était visiblement pas mieux logé au milieux de tous ces ossements. Il lui fait un signe de tête auquel elle répondit, avec une moue en regardant autour d'elle. Elle vit alors qu'une rose rouge avait été déposée à ses pieds.
Surprise, elle regarda autour d'elle, mais ceux qui étaient présents dormaient, s'éveillaient ou bien montaient la garde. Elle croisa alors le regard amusé de Don Djezoùs et mima son étonnement.
- Oula ! moi j'ai rien fait, prit-il ses précautions, se souvenant sûrement du caratère trempé de l'Espagnole, en tout cas j'ai pas vu passer le général Caratawc.
Levant d'abord un sourcil, puis plissant les yeux, elle fixa le Ministre qui se gratta la nuque en inspirant :
- Abricot ! Abricot ! ne va pas jouer trop loin. Hem ! désolé, je dois m'en occuper.
Magdelina leva les yeux, puis eu un sourire en coin. Elle était amusée... cela faisait bien longtemps. |
|
|
|
|
|
Posté le 28/03/2007 à 21:43:21
Esteban se reveillait, courbaturé, endolori. Encore une nuit passée ici, à même le sol, adossé à un rocher.
Il regardait avec envie les galines de Djezous. Une, rien qu'une.
Enfin manger de la viande, des proteines animales. Et avec les plumes... Un oreiller...
Une conversation a voix feutrées le tira de ses rêveries matinales. Non loin de lui, il distinguait plus qu'il ne voyait son ministre l'air amusé en pleine conversation avec Magdelina.
Esteban tendit l'oreille, discretement...
Une rose rouge, déposée aux pieds de son amie...
Comment cet endroit lugubre peut il éveiller quelconque sentiment amoureux? Menfin, pourquoi pas...
Esteban se leva pour se dégourdir un peu. Djezous taquinant gentiment Abricot, il le rejoint histoire de parler un peu, de tout, de rien. Passant devant Magdelina, Esteban lui fit un clin d'oeil complice. La demoiselle, amusée, se doutait certainement que quelque chose se tramait... |
|
|
|
|
|
Posté le 31/03/2007 à 13:59:14
Deux jours avaient passé après cette déclaration au grand public en plein Esperanza. Caratawc commençait à se dire que ça n'avait pas été une si bonne méthode, d'autant que la señorita ne donnait pas vraiment de signe... Mais y avait-il une autre méthode? L'éducation guerrière, il l'avait eu depuis bien longtemps. L'éducation militaire et stratégique, il en connaissait les rudiments. La littérature, la rhétorique... Tant d'ennui procuré en tant qu'élève. Mais courtiser les demoiselles c'était autre chose... Une stratégie bien particulière, et surtout complètement inconnue de lui. Crier ça sur les toits dans un moment de courage était sa seule parade.
Deux jours et pas un signe... Mais peut-être n'était-elle même pas au courant... Le belle señorita avait un tempérament plutôt solitaire et préférait la compagnie des arbres que celle de la ville qu'ils protégeaient.
De retour dans l'une des nombreuses grottes de l'île, Caratawc entamait son dîner, quand soudain la voix de Magdelina résonnait dans les boyaux humides qui menaient à cette grotte. Pas le temps de réfléchir... Caratawc fila se cacher derrière l'un des tonneaux que quelques soiffards avaient dû laisser à l'abandon ici. Comme un petit animal, il fila se cacher. Seuls ses yeux dépassaient de la cachette. Djezous l'avait vu, mais ne souffla pas un mot à Magdelina. Idem pour Esteban. Seule Magdelina ne l'avait pas vu.
Le feu commençait à s'éteindre, les espagnols étaient assoupis. C'était le bon moment pour sortir! Une rose près du corps assoupi de Magdelina, et quelques minutes plus tard, Caratawc était déjà loin. Il fuit alors à l'autre bout de l'île, sachant que là ils ne pourraient se croiser avant bien longtemps. Pourquoi fuir? Il ne fallait pas la brusquer. Une jeune femme solitaire, avec un fort tempérament... Mieux valait de pas être collant. Et puis, sa présence devenait gênante tant que l'ambigüité était présente.
Mais cela n'empêcherai pas quelque attention, roses ou autres... |
|
|
|
|
|
Posté le 22/04/2007 à 21:56:41
Le mariage de Cemloud et de Christy était une bonne occasion pour approcher Magdelina à nouveau.
Le jeune Shuyin lui avait déjà damé le pion. De retour de la guerre, Caratawc n'avait pu être à l'heure. La belle señorita se montra cependant plutôt accueillante, acceptant un deuxième cavalier de fortune.
Ils dansèrent une bonne partie de l'après midi aux côtés des mariés, l'atmosphère était ennivrante, Chocoborgne jouait du violon, le bar servait jusqu'à plus soif, les belles tenues étaient de mise.
L'un des pilier de bistrot, le fameux et controversé Dbsman s'apprêta à partir, et en guise de salutations, il félicita Caratawc pour la guerre et la stratégie, avant d'ajouter que d'un autre côté, la drague c'était pas ça...
-Pour qui se prend-il? Ce hollandais, cet ex-pirate!? se dit-il. Quelques secondes de réflexion s'ensuivirent. Il avait raison... Les bonnes manières avec les dames étaient restées sur le continent alors que le pendu voguait vers Liberty. C'est dans de telles après midi qu'il fallait se débrouiller, prendre son courage à deux mains. Ce n'est pas en beuglant au milieu d'une ville remplie d'écorcheurs d'ours, de boucaniers et de forbans en tous genre... |
|
|
|
Si vous souhaitez répondre à ce sujet, merci de vous connecter. |
