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La corde et la poudre  
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Caratawc le pendu
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 13/11/2006 à 14:41:29 

Les origines Né dans une famille de la moyenne bourgeoisie galicienne, Caratawc tire son nom, que certains considèrent comme étrange, de ses origines galloise. Caratawc, fils de marchand tirant profit des colonies espagnoles, passa son enfance chez le précepteur que lui avait assigné son père qui voulait faire de lui un grand aristocrate, mais surtout chez son oncle, grand fondeur de canons pour sa majesté El Rey. Il apprit ainsi l'enseignement de certains philosophes et de certains théologiens, mais apprit surtout à aimer la poudre chez son oncle, n'aimant que moyennement l'enseignement de Voltaire ou d'Aristote. Enfance ennuyeuse pour un enfant au caractère turbulent... Son apprentissage de l'alcool se fit en Irlande, ou il passa deux années à combattre les Anglais aux côtés des fiers guerriers d'Irlande. Non qu'il y trouva un quelconque but idéologique, mais cela lui permit surtout d'échapper à la carrière de marchand que lui vouait son père. Sa vie ne fut alors faite que d'escarmouche et de beuveries, sans compter les irlandaises... Il connu ainsi son premier amour... ou du moins le croyait-il! La bougresse eut tôt fait de se servir de lui pour dénoncer sa troupe de résistants. Et celà se finit au bout d'une corde, au milieu des verdoyantes terres irlandaises, dans une petite bourgade. Par chance (?), la pendaison fut brève pour ses compagnons et lui tomba dans l'inconscience dans les premières minutes. Les corps furent laissés là, pour l'exemple. On raconte qu'un peintre anglais avait assisté à l'exécution et eut le temps d'en tirer une croûte. Après une période interminable passée à s'étrangler, la corde céda... Le seigneur l'avait semble-t-il à la bonne, et le vouait à d'autres projets. Il fuit alors l'Irlande, accompagné de ce cadeau, cette belle cravate faite de chanvre tressé qui lui lassa une marque imposante au cou. Il rentra donc en Espagne, et repartit de plus belle! Il avait entendu dire qu'El Rey cherchait de fiers corsaires pour défendre ses intérêts sur une île qu'il convoitait: Liberty. C'était un lieu comme un autre pour sentir la poudre et boire jusqu'à plus soif! A bord du navire "Le Tombeau", il fit voile vers les caraïbes, accompagné de quelques uns de ses compatriotes. Comme tous les autres, il se vit d'abord assigner des missions de bas-étage, dignes des plus vils mécréants et écarisseurs de porcs de cette île peu accueillante. Ayant montré au gouverneur de quoi il était capable, il commença à se faire remarquer en se battant aux côtés des anciens, les corsaires espagnols aguerris, qui étaient alors en guerre contre les autres nations occupant l'île. Ce fut le début d'une longue histoire sur cette île... Contacté par de braves corsaires cherchant la gloire de l'Espagne, il se lia d'amitié avec certains d'entre eux, qui composent aujourd'hui quelques uns des grands noms d'Esperanza. Compadre, vous vous reconnaitrais... La maturité l'avait touché. Il n'allait plus vivre pour lui même et ses envies pulsionnelles, mais pour cette poignée d'hommes, pour cette communauté qu'était Esperanza, et par là, il allait servir la grande España avec un peu plus de convictions. C'est sur le terrain qu'il assimila une chose que l'on tenta de lui enseigner pendant toute sa jeunesse: l'amour de la l'Espagne. Il se brûla alors le bras droit pour y inscrire au fer rouge la maxime bien connue: SEMPER FIDELIS. Plusieurs escarmouches s'ensuivirent, notamment contre les guerriers français tant redoutés. Ayant bien fait ses preuves sur l'île, on lui confia le tout nouveau poste de Justicar, et il s'appliqua à rendre justice le mieux possible. Cette corde qu'il trimballait partout allait peut-être encore servir finalement... Devenu un farouche défenseur du pacte anglo-espagnol, il tenta également, dans la mesure de ses modestes moyens, de renforcer ce pacte devenu bancal. L'avenir nous dira s'il avait raison et si cela a servi... Il fit ainsi la connaissance de la belle Yasmina, au parfum oriental et ennivrant, qui rendit ce travail bien plus agréable en ces temps de surmenage... La gloire d'Esperanza la belle allait pouvoir se remettre sur ses pieds peu à peu (même si ce qui s'était déroulé ici avant son arrivé restait obscur pour lui)... Pas grâce à lui, non, mais grâce aux nombreux espagnols qu'il pouvait apercevoir, pistolet au poing, prêts à se battre pour leur patrie, et cela le remplissait encore plus de l'ardeur qui fait gronder ses entrailles et qui couve dans tout Esperanza! Puissions nous vaincre la piraterie et la Main noire! Organisons nous, regroupons nous, et nous serons plus forts que tout une armée. Faites moi confiance mes frères, les Irlandais me l'ont montré
Yasmina Oum El Kheir El Khattabi
Yasmina  Oum El Kheir El Khattabi
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09/12/2005
Posté le 13/11/2006 à 15:50:11 

Shoukran. Votre histoire est passionnante, j'étais avide d'en connaitre un peu plus sur mon collègue justicar favori! Vos compliments me touchent beaucoup. J'espère que nous parviendrons à maintenir ce pacte. Finis les Khastrapoulia entre nos deux nations, les Ibn Kalb n'ont qu'à mourir. Sinon, je ne suis nullement étonnée de cette trahison irlandaise. Ceux qui combattent les anglais dans notre beau royaume ne peuvent être que des couards et des fourbes. ilâ l-liqâ Yasmina
Caratawc le pendu
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 01/12/2006 à 18:50:29 

Un air du pays Caratawc traînait dans un couloir lugubre, à demi étourdit de la miurge qu'il s'était mise pour fêter la victoire sur les traîtres parias. Les chiens avaient fini par pleurer et implorer leur retour à la civilisation! Et même l'arrivée des pirates, qui avaient un peu entâché cette glorieuse victoire de quelques pertes, n'avaient pu empêcher le bonheur procuré... Ils avaient fait d'une pierre deux coups après tout: parias et pirates dans le même massacre! Encore entaché de vomi séché, il vit une forme obscure se profiler dans le couloir. La couleur du bandeau?... Noir! Un pirate! Caratawc tira sa vieille lame rouillée (la poudre de son arme à feu était humide... dormir dans un marais, c'est pas la bonne combine!), et tituba vers ce rat sur deux mètre avant de s'écrouler tout seul aux pieds de l'homme qui s'avéra être un contrebandier. Ces fourbes marchands aux prix exhorbitants étaient tolérés pour la supériorité qu'il pouvaient apporter en termes d'équipements. L'homme fit un pas en avant et se pencha au dessus de la tête du jeune espagnol. Hey! Hombre! J'ai ta commande! Quelques secondes passèrent...Caratawc semblait encore bien cuit, le yeux voguant dans le vide, sans comprendre, et l'esprit voguant sur on ne sait quelle mer. Et il se rappela! L'air de la Galice lui manquait... Le vent terrible, les falaises, le fracas du ressac contre celles-ci... C'est pour cela qu'il avait fait cette commande à ce vieil homme qui errait dans l'auberge espagnole et qui disait qu'il pouvait avoir tout et n'importe quoi du continent. L'air de Galice lui manquait... L'homme au bandeau noir sortit un baluchon de sa sacoche. -Cela fera 400 pièces d'or mon gars. -Hu? C'est paaa... pas donné vieux brigand! répondit Caratawc d'une voix hésitante et empestant un mélange incroyable d'alcool, alors qu'il se souvenait vaguement de cette commande. L'homme eut un mouvement de recul. - Tu empestes, l'espagnol. Ce sont les prix dus à la traversée. Personne ne fait se genre de choses dans les Caraïbes. Pas même dans tout le Nouveau Monde. Décuves avant de souffler là dedans! L'homme lui balança le baluchon directement sur la tronche, peut-être pour ne plus avoir à sentir son haleine par la même occasion. Caratawc tenta vainement d'agripper sa bourse et l'homme se baissa. -Tu n'as pas l'air en état, je vais me servir... Caratawc sombra... Le levé fut rude. Un oeil, puis un autre, et ces vêtements crades qu'il allait falloir laver... Et le souvenir de cette homme au bandeau noir. Meeeerde! Une main à la bourse, un décompte rapide des piècettes, et Caratawc se rendit compte qu'il ne manquait 'que' 400 pièces. Et bien... les bougres sont honnêtes au moins! Il faut leur accorder ça. Il déballa le baluchon et apporta l'objet dans la lumière pour mieux l'admirer Exactement comme je l'imaginais, et même mieux encore! Dans la couverture se trouvait une magnifique Gaïta, cornemuse galicienne. Deux bourdons, aux couleurs assorties au drapeau espagnol, et un son d'un puissance incroyable! L'air du pays allait souffler sur Liberty, et les oreilles des espagnols allaient siffler de musique!
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 02/02/2007 à 16:28:56 

La rencontre avec Turin Turambar La lutte contre les pirates pour le kidnappage de Djezous fut rude, et tout au long de celle ci, Caratawc n'avait presque pas été maître de lui même. Heureusement la lueur de folie dans son regard s'était éteinte à la fin des hostilités, et il se rassurait en se disant, et en disant autour de lui que ce ne fut qu'une folie passagère. Les temps qui suivirent furent calmes et propices aux rencontre. Ainsi, le pendu sympathisa avec Gledstone et Yomgi autour de quelques verres et d'une bonne dose d'entraide en entraînement au combat. Mais les troubles reprirent et une nouvelle lutte contre les pirates se profilait. La rage le repris, le goût du sang remonta jusqu'à sa gorge, appelant à toujours plus de tuerie que seuls les claquement des balles, les carcasses perforées et les corps cloués sur place par 30 grammes de plomb pouvaient satisfaire. Un soir qu'il fut grièvement blessé, prêt à sombrer dans l'inconscience, Caratawc vit une forme étrange se profiler dans l'obscurité. Il reconnu, malgré sa vision troublée par la douleur, la forme, l'habillement et la dégaîne d'un indigène. Ses seuls souvenirs avant de perdre conaissance furent ceux de l'odeur d'un encens étrange, d'un onguent étrange et pâteux appliqué sur ses plaies, et d'incantations chamaniques. Le matin arriva et Caratawc émergea (presque) en plein forme. L'homme, sans même le regarder, se présenta dans un espagnol malhabile: -Mon nom Turin Turambar. Pas besoin dire le tiens, je connais déjà. Reposes toi, toi en as besoin. Surtout que nous avons à nous parler...
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 28/02/2007 à 18:41:07 

L'apprentissage La guerre faisait rage avec les hollandais. Des jours, des semaines avaient passées depuis sa rencontre avec l'indigène. Caratawc avait pris place sur les montagnes aux abords de Ulungen, parceque cela avait une importance stratégique tout d'abord, mais aussi car cela faisait parti de l'apprentissage. Où qu'il traîna sa carcasse, le sauvage ne le quittait pas d'une semelle, toujours présent dans son ombre, persifflant ses critiques et ses conseils: -Toi es trop bruyant... pas laisser pieds traîner! -Toi tirer comme une chèvre! La poudre est bien... savoir s'en servir être mieux. Toi devoir sentir prochain mouvement de cible, et prévoir où tirer. -Toi ronfles! Toi arrêter alcool qui rend fou. Cela commençait à être à la limite du supportable. Caratawc avait accepté de suivre l'enseignement du vieil mais non moins robuste indigène, et il commençait à le regretter. Il était rude et imposait toutes sortes de choses inutiles. Cela avait commencé par l'obligation de dormir tête nue sur la roche, sans même un sac de poudre pour appuyer sa tête, et désormais il était contraint de ne presque plus dormir... L'enseignement était simple en théorie et le vieil le répétait chaque jour, inlassablement -Toi devoir être environnement qui entoure. Toi devoir être indétectable. Dans jungle, montagne, caverne, herbes... Et te déplacer dedans rapide comme aigle dans le ciel. Toi devoir fixer objectif sur une seule cible. Toi la repérer et toi plus lâcher elle avant de avoir tuée. Toi devoir toucher à chaque balle. Ca seul moyen pour toi devenir chasseur sauvage. Durant toute la guerre, puis lors du baroud d'honneur à Ulungen, les exercices se multipliaient, les conseils fusaient. La véhémence qui l'accompagnait désormais à chaque combat de grande envergure paraissait désormais normal, composée de rancunes, d'ennervement et de goût pour la violence, mais la maîtrise de celle-ci était inexistante. C'est pour cela que le vieux Turambar l'avait choisi: -Toi pas perdre rage, toi la cultiver. Fureur être esprit, être âme et flamme du chasseur sauvage. La guerre fut éprouvante et avait fait suite à la traque des pirates. De longs moments de combats acharnés, la fatigue se faisait vraiment sentir...
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 09/03/2007 à 17:03:59 

Les derniers instants de l'apprenti -Arrêter le rhum qu'il disait. L'est pas fou le vieux? P'têt que pour sa santé c'est pas bon, mais y'en a certains qui carburent à ça. L'alcool qui rend fou qu'ça s'appelle? Ben quand je le vois, j'me dit qu'il a dû en prendre une sacrée quantité quand il était jeune! Cette remarque avait fusé lors d'une discussion avec un gamin qui avait remarqué l'indigène accompagnant le pendu. Il l'avait dite et l'avait pensée, mais s'était bien gardé de le dire assez fort pour que Turambar l'entende. Toutes ces années à vivre à la manière des pires forbans, de picole, de viandes à profusion, de catins et de mauvais jurons. La viande est nécessaire pour être bien bâti. Les catins sont nécessaires au bon fonctionnement de... enfin de tout ça quoi. Parler comme un charettier ne pose pas de problème majeur, et cela prend trop de temps de perdre une si bonne habitude (j'ai dit bonne?). Mais l'alcool... Le pendu commençait à se rendre compte qu'il fallait le limiter, surtout en période de conflit. Avant la baston, oui, comme d'hab ; après pour fêter les victoires, mais pendant il faudra désormais rester sobre, pour ne voir qu'un seul point à aligner au mousquet. Cela éviterait également de ronfler et favoriserait la furtivité et la rapidité de ses mouvements. Cet entraînement n'était pas des plus agréables. Mais quelque part, après toutes ces années de relâche, son inconscient lui commandait de suivre l'instruction de l'indigène. Cela ne pourrait qu'en faire un adversaire plus rude... L'engrenage de la guerre était lancé. Tel la gâchette d'un pistolet que l'on venait de presser, les hommes de (presque) tout Liberty attendaient simplement que le chien vienne frotter sa pierre. Cet instant était toujours interminable... Et alors, les étincelles allaient cracher leur gerbe jaune, mettre le feu à la plaine dans le fracas d'une tempête, et l'enfer de la poudre allait encore frapper de nombreux hommes. Cette fois ci, cette perspective ne l'emplissait pas de joie. Que voulaient donc ces français à part mettre en exergue leur arrogance? Une guerre vaine qui allait sans doute se finir une nouvelle fois sur un statu quo, juste pour savoir qui a la plus longue... Mais il fallait en être. Etre le tireur froid et implacable, l'ombre mortelle qui file dans la jungle au rythme des coups de feu. -C'est moment montrer quoi toi a appris, lança le vieil homme alors que Caratawc contemplait le solei qui allait s'éteindre une nouvelle fois dans les flots. Moment de devenir chasseur sauvage aguerri. Moment de toi prouver que ça être utile. Mais combien de temps est-ce que cela avait duré? Des semaines? Des mois? Tout était confus désormais... Cela aurait pu être il y a un mois comme il y a un an. La seule certitude était qu'une relation de confiance durable s'était installée, même si Caratawc ne laissait pas grand chose transparaître entre ses grommellements. Une relation d'homme à homme, de chasseur à chasseur, de maître à élève, de père à fils...
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 17/03/2007 à 11:43:32 

La rencontre avec Wakan Tanka Le guerre fut brève. Le temps de filer dans la plaine à travers les hautes herbes, de tirer quelques coups de feu et la victoire avait filé entre les doigts du peuple espagnol. Au moins, l'alcool pouvait recouler à flots! De la bière, du rhum, du vin, les hommes ne fêtaient pas la défaite, mais la fin des attaques nocturnes. Sentir ces lames froides au réveil, sa chair tailladée par un dégénéré qui a veillé toute la nuit dans le but d'attaquer au moment où on s'y attend le moins... Le tonneau de rhum près de la table où était assis Caratawc commençait à se vider rapidement, les voix s'élevaient, les rires se faisaient plus gras, à gorge déployée dans la moiteur de cette taverne où le manque de lumière pouvait faire confondre un gros corsaire boiteux et plein de rhum avec une belle señorita. Pour cette raison, Caratawc ne tenta rien avec les femmes ce soir là! La nuit venait à peine de tomber que l'on brâmait déjà comme des bourrins dans cette taverne. Le vieux Turambar donna quelques tapes du doigt sur l'épaule de Caratawc et l'invita à sortir, non seulement de la taverne, mais de la ville également. Il faisait nuit, une nuit sans lune, et marcher beuré dans la jungle épaisse était hardu! L'indigène marchait devant, sans dire un mot. Après une longue heure de marche, ils arrivèrent dans une petite clairière. Là se tenait un grand poteau de bois sculpté en têtes d'animaux: le corbeau, l'aigle, le hibou, l'ours, le serpent y étaient représentés. Les deux hommes s'assirent et firent un feu. -Grande bataille, mais peu action lança calmement le vieil homme. Actions de toi rapides, efficaces. Moi être... très fier de toi. Toi prêt pour être présenté Wakan Tanka. Lui être grand esprit. Toi prendre ça. Il lui donna un sorte d'herbe sauvage. -Avec ça, toi voyager et rencontrer le Grand Esprit, Wakan Tanka! Quelques instants plus tard, la tête lui tournait, il semblait que toute la jungle alentours s'était mise à se mouvoir. Que toutes les créatures de la jungle les épiaient. Chaque bruit résonnait comme dans une cathédrale du continent. -Mais que font toutes ces bêtes à cette heure? Demanda-t-il à voix basse, haggard. Turambar ne répondit pas. Il s'était levé depuis un bon moment déjà, psalmodiant des paroles dans une langue étrange devant le feu et la statue, l'air ambiant baignant dans la fumée de l'encens. Caratawc avachi au pied d'un arbre était totalement détaché du monde, hors du temps. Il lui semblait alors que les corbeaux riaient, que des vautours s'apprêtaient, d'un air moqueur à déchiqueter sa carcasse... Son regard se perdait dans l'immensité environnante quand soudain Turambar lui posa la main sur l'épaule: -Voici Wakan Tanka! Lui être Grand Esprit! Lui pouvoir toi montrer secrets de ce monde, lui pouvoir toi faire voler au dessus de terre et eaux, lui pouvoir posséder toi ennemis et libérer toi amis de folies et souffrances. Lui être Grand Esprit et lui veiller sur toi... Toi être grand guerrier, toi être chasseur sauvage. Toi prendre hache de moi, toi la mériter! Il lui donna alors sa hache, cadeau inestimable, ouvragé, redoutable. C'est alors que Caratawc eut une impression étrange. Etaient-ce les animaux alentours? La peau froide de Turambar? L'herbe qu'il avait consommé? Le feu qui ne le réchauffait plus? Celle qu'il avait côtoyé si souvent sembler rôder dans les parages, il savait l'impression que la mort laissait en passant...
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 20/03/2007 à 19:17:14 

La mort d'un maître -Nuit tomber sur moi. Esprit de moi retourner au Grand Esprit. Moi m'en aller maintenant, mais moi toujours être présent et surveiller toi. Moi savoir que toi être grand chasseur sauvage. Toi devoir servir ta cause maintenant. Guerriers au bandeau jaune t'attendent... Ses mains froident se retirèrent des épaules de Caratawc. Son visage était désormais bien pâle, presque livide. Des cernes marquées étaient apparues sur son visage paisible. Il s'adossa à un arbre, fixant l'espagnol du regard. Un regard reflétant une puissance colossale, des yeux à faire trembler une montagne, comme toujours! La déchéance, même dans un instant où l'on est si vulnérable, ne l'avait pas atteind. Cet instant clé, où la plupart ont peur de la suite, ne semblait pas le perturber. -Merci vieil homme, pour tout ce que tu as fait pour moi, lança Caratawc d'une voix tremblante, empreinte d'émotion. J'honorerai ta mémoire comme il se doit. Le regard du guerrier commença à piquer vers le sol, son corps se relâcha. Turin Turambar, grand guerrier indigène, chasseur sauvage, homme d'un charisme remarquable, n'était plus. Caratawc érigea un grand bûcher, déposa respectueusement le corps et y mis le feu. Il se saisit de sa cornemuse alors que les flammes commençaient à lécher la dépouille. [http://d01.megashares.com/?d01=bc83cc3] [il se peut que le téléchargement ne fonctionne pas tout de suite, réessayez alors plus tard] Quelques fausses notes et beaucoup d'émotion s'évanouirent alors dans la jungle pour ces funérailles à comité restreint - La jungle, demeure de Turambar ; l'esprit de Turambar ; Wakan Tanka et le pendu. Il se retira alors dans la jungle, ce n'est qu'à ce moment là qu'il permit à une unique larme de couler le long de sa joue. Caratawc se réveilla à Esperanza. Les cris de ses amis venaient lui annoncer qu'il venait d'être élu général. Ce qui s'était passé la veille semblait très flou... Mais était-ce bien la veille que tout ceci se déroula? Caratawc fit quelques pas sur la jetée pour reprendre ses esprits. Tout ceci était flou. Personne ne lui demanda où était passé l'indigène qui l'accompagnait habituellement. Turin Turambar avait-il réellement existé?
Gaïus Quesada
Gaïus Quesada
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14/01/2006
Posté le 20/03/2007 à 20:53:11 

superbe.
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 21/03/2007 à 11:01:26 

[J'avoue être très agréablement surpris de ce compliment! Merci Charles! On a pas forcément une bonne opinion de ses propres récits...]
RIP
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Posté le 16/04/2007 à 00:41:16 

Merci cela est superbe j'adore les récits comme sa
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 22/04/2007 à 21:20:16 

Mémoires (hors secret défense): 1er mandat au poste de général des armées espagnoles de la colonie d'Esperanza -29 mars: Je tenais à instituer le poste du Censor dès mon entrée en fonction, tant que le calme règnait et que l'on pouvait travailler tranquillement. Cette idée me tenait à coeur depuis quelques temps, et elle fut largement inspirée des idées du señor Barbu. Après quelques jours de labeur, nous avons réussi à établir un statut et une fonction claire afin de mieux préparer nos nouveaux arrivants inexpérimentés aux dangers de l'île. L'avenir nous dira si c'est une réussite. -10 avril: Les tensions montent dangereusement avec les français. Leur gouverneur reste toujours si peu expressif sur le sujet. Une guerre est à craindre... -13 avril, vers 17h: Je consulte le gouverneur Don Articho quant à ce problème militaire. Nous allons encore plonger dans une boucherie sans nom... Le seul moyen de sauver de jeunes espagnols consiste à prendre les devants. Il ne m'a pas fallu longtemps pour le convaincre de la nécessité de lancer les hostilités. J'ai déjà pris contact avec nos fiers alliés qui détenaient Louis le Grand afin d'opérer une passation de ce point stratégique. -15 avril, peu avant minuit, par correspondance: Entouré de fiers espagnols qui ont répondu favorablement à mon appel, nous avons réussi à progresser suffisamment efficacement pour prendre ce point névralgique. -16 au 19 avril: Nos hommes ont rapidement pris possession des points vitaux nous assurant la victoire. Je n'avais jamais vu une telle mobilisation. La victoire fut rapide, les assauts efficaces. Je me suis moi même joint à l'assaut sur Port-Louis au cours de la nuit. Mon expérience en ce genre de milieu m'a permis de ne pas faire couler de sang inutilement, mais l'excitation et le bordel ambiant n'ont pas été maîtrisés par tous de la même façon. Au moins, l'assaut fut un succés complet. -19 avril, peu avant minuit: La guerre étant terminée, nous voulons prouver aux français que nous ne sommes pas de vils agresseurs et que nous ne cherchons pas les hostilités: les frontières sont réouvertes, la tour est rendue. -20 avril: Je constate en cette fin de mandat que le poste de Censor fonctionne plutot bien: je ne sais pas si il est efficace, mais il attire beaucoup de monde. Les registres et listes de l'academia miliciana et de l'ayuda popular sont bien remplis... Sans l'intervention de Djezous en tant que ministre du commerce, les caisses seraient vides, et nous allons commencer à manquer de pardiños. -20 avril dans la soirée: Une grande fiesta sera organisée pour fêter la victoire. J'ai également pris la décision de me présenter à nouveau au poste de général. -22 avril: Certains français semblent ne pas vouloir accepter leur défaite. Nous nous devons de refermer les frontières en attendant un retour à la paix. Une fois de plus, l'appel à la paix n'a pas été entendu. -22 avril dans la soirée: En cette fin de mandat je m'aperçois que les nouveaux élus sont bien peu préparés, et que l'on connait bien des combines en ayant fini son mandat... Il est bien de les partager! Cela doit être résolu en créant une sorte de cahier interne aux bureaux des élus.
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 20/06/2007 à 22:38:34 

Le voyage dans le monde des esprits Les mois s'étaient écoulés. Les luttes libertiennes continuaient avec fracas, dans l'indifférence probable du reste du monde. Les 2 mandats de Caratawc furent éprouvants, mais ô combien enrichissants. Que de temps passé à étudier la tactique et à voir les hommes se battre. http://www.radioblogclub.fr/open/358/noah_visits/The%20Village%20-%20James%20Newton%20Howard%20-%20Noah%20Visits Le souvenir du vieil indigène demeurait flou. Un songe, un esprit, un fantôme, un vrai homme? Divagations d'un crâne malade ayant reçu trop de coups? Quoiqu'il en soit, une présence obscure semblait accompagner l'espagnol. Cela passait par quelques ombres sombres au détour de quelque grotte... ... ou par ces étranges sculptures dans les troncs d'arbres, au milieu de nulle part Quoiqu'il fut, quoiqu'il soit désormais, il semblerait que la chose nommée Turin Turambar accompagne toujours Caratawc. -Comment se souvenir? se demanda le pendu, assis sur une pierre. Ce clair obscur qui entachait la mémoire de l'espagnol le tourmentait, ce maelström d'idées, de sensations et de vagues souvenirs ponctuels lui donnait un mal de crâne de tous les diables. Ces souvenirs se concentraient cependant vers la seule chose matérielle qui était supposée provenir de l'indigène: la hache. Caratawc la posa doucement devant lui et s'adossa à un arbre en la contemplant. Un objet magnifique, que même les canons créés par son oncle ne pouvaient égaler. La culture indigène touche tout corsaire qui habite cette île. Certains y sont plus réceptifs, et Caratawc commençait à s'y reconnaître. Ce savoir-faire, cet artisanat qui donne à chaque objet un caractère unique, une magie propre. Il contemplait la hache près du petit ruisseau, les oiseaux chantaient, la brise soufflait doucement, la chaleur était moins insoutenable que durant les derniers jours auprès de ce ruisseau, sous cet arbre, devant ce rocher... Caratawc s'assoupit, son esprit commença à voguer vers d'autres horizons. Ce fut le début de cet étrange rêve... http://www.radioblogclub.fr/open/96765/those_we_don_t_speak_of/Manoir%20-%20Those%20We%20Don%27t%20Speak%20Of%20%28personnel%20theme%29 Il traversa un pont qui n'enjambait aucune rivière. La rivière, limpide et calme, s'étendait de l'autre coté du pont. L'espagnol marchait dedans et n'en ressentit pas la fraicheur, ses mouvements ne provoquaient aucun remoue ni aucune perturbation à la surface de l'ondée. Il leva la tête vers la cime des arbres alors que l'eau de la rivière semblait soudainement bouillir, projetant de la vapeur dans l'air. Son esprit s'éleva alors, et flotta avec le vent, par delà les mers et les océans, en direction de montagnes qui s'étendaient au loin, belles comme le corps d'une nymphe, somptueuses comme si la terre elle-même s'était décidée à présenter la quintessence de sa beauté. Le rêve l'avait mené ici. Tel un corbeau, l'esprit du pendu se posa à côté d'une silhouette familière... ...mais méconnaissable! Tout l'environnement semblait se désagréger pour que chaque élément du décor, chaque rayon de soleil se confonde dans un vortex ingnoble et confus. Caratawc était réveillé, près d'un lac et d'un troupeau de bêtes. Une nouvelle journée l'attendait...
Liberty Sing
Liberty  Sing
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Posté le 20/06/2007 à 22:41:24 

Rodrigo
Rodrigo
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28/06/2007
Posté le 22/07/2007 à 19:55:00 

il est vrai ami et padrino que ton RP est vraiment bien fait et bien redigé
Lord Dark Archangel
Lord Dark Archangel
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Posté le 23/07/2007 à 21:15:48 

Super rp. Vivement la suite pour que l'on sache qu'elle est ta nouvelle mission.
Caratawc le pendu
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 27/08/2007 à 19:34:00 

Oeil pour oeil, dent pour dent -Ana Maria! Ana Maria!! Il se réveille! Viens vite, il a ouvert l'oeil... Une voix lointaine prenait forme, premier signe du difficile retour à la réalité après ce long tunnel... un long trou noir, aussi abyssal que les profondeurs de l'océan, aussi long qu'une traversée en fond de cale en compagnie des rats. Un long coma d'une semaine, sans émerger, sans ouvrir les yeux, sans manger ni boire. Les infirmières s'agitaient autour du blessé comme des abeilles autour d'une ruche. Elles piaillaient comme si c'était noël. Affaibli, mais agacé d'entendre tout ce vacarme dès son réveil, Caratawc su trouver la force... -Fermez-la bordel! ...de leur faire fermer leur claque merde. Elles devaient pas bien se rendre compte que c'était pas agréable de se réveiller au bout d'une semaine, d'avoir subi quelque blessure, et de rien avoir dans le bide. Et puis quoi, il s'était réveillé. Y'en a tous les jours des blessés, tous les jours des types se réveillent dans leur lit et crient parcequ'ils ont mal ; et encore, Caratawc avait même pas gueulé, alors pourquoi elles s'agitaient comme ça? Plus d'une semaine au lit à se faire panser ses blessures. Melinigos ne l'avait pas loupé. Après l'échec d'une premère reprise de tour face aux pirates, l'espagnol s'était trouvé isolé seul dans la Madone. Ce genre de situation suicidaire lui avait toujours plu, et il aimait à gueuler bien fort quand ça arrivait, pour manifester son enthousiasme. Au diable les blessures qui en découlent! Bien peu d'entre elles sont mortelles. Seulement cette fois, il avait dû la fermer pendant plus d'une semaine après l'escarmouche. Plein de contusions, il s'asseya sur le lit, l'oeil droit grand ouvert alors que le gauche était gêné par les bandages qu'il avait sur la tête. Il commença à ôter le linge qui était sur sa tronche. Il était imbibé de pus jaunâtre, de sang et de lambeaux de chair visqueux. En regardant par terre, sur le sol de terre battue et de paille, il compris une première chose: -Voilà une raison probable pour laquelle elles piaillent... se dit-il à voix basse. Une fois le vieux bandage enlevé, il comprit une seconde chose: lui aussi allait se mettre à brâmer un bon coup... Il essaya d'ouvrir l'oeil gauche, celui qui fut couvert de bandages. Les paupières s'entrouvrèrent, mais l'image ne changea pas. Son oeil était resté à la Madone, probablement tartiné et éclaté le long du mur nord-ouest de la tour. Il pris la hache qui lui fut donnée par Turin Turambar et son pistolet, et sortit à demi nu en criant, d'un pas si décidé que même la pire des tempête n'aurait pu le contraindre à rester dans l'hôpital. -MELINIGOOOOOS!!! J'AURAI TA PEAUUUUUU!!! Caratawc le pendu était borgne, et il avait un oeil à récupérer... Oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure... c'est ainsi qu'il en était et qu'il en sera toujours.
Caratawc le pendu
Caratawc le pendu
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26/06/2006
Posté le 29/08/2007 à 20:06:32 

Le poids du temps... et de quelques bons coups sur le crâne Voilà plus d'un an que Caratawc était arrivé sur cette île. Plus d'un an qu'il était arrivé sur "le tombeau", et qu'il vit pour la première fois, accroché à l'immense gréément battu par le sel, la belle Esperanza. Elle n'était alors qu'un petit village qui fut construit il y avait à peine quelques mois, et qui ne comptait qu'une grosse centaine d'âmes. Autant dire que tous les ignobles forbans qui accostaient sur ces rives n'étaient pas tous de très bonne extraction, et lui-même n'en avait pas la prétention non plus, même s'il avait jadis suivi une éducation d'un certain niveau. Coupes-jarrets, voleurs à la petite semaine, contrebandiers, repris de justice, boucaniers, flibustiers... Leur contact avait tendance à avilir les hommes. Un an passé dans une violence quotidienne, qui parait normale et coutumière sur une telle île. Certes, il y a les relations sociales avec les autres Libertiens, les discours, les débats, le marchandage, les accords et autres... mais il y a surtout la chasse, la guerre, les escarmouches, les règlements de comptes, la lutte contre les créatures infernales et impies venues des profondeurs de cette île maudite... Tant de blessures encaissées et de coups sur le crâne, ça laisse des séquelles. Le comportement d'un homme change avec l'âge dit-on... mais surtout du fait de ces deux facteurs. La semaine qu'il avait passé dans le coma n'avait qu'aggravé son cas, même si déjà avant cela Caratawc avait tendance à brâmer au milieu du baroud, et trouvait son plaisir à trancher des nuques, à fendre des crânes et à couper des mains, méprisant la plupart des blessures. Même s'il avait toujours eu tendance à parler comme un charrettier, il semblait que cela s'était intensifié... Il criait plus fort, jurait plus dur et riait d'une gorge encore plus déployée. -Foutre Dieu de mortecouille! Roger, file moi un rhum bordel! Ouahahahahaaa!! [HRP: bon, je sais, ce rp n'a ni queue ni tête, mais ça me faisait tellement poiler que j'ai pas pu résister ^^]
 

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