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[EVENT] Les Aventuriers de l'Archipel des Damnés  
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don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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Posté le 27/07/2009 à 20:24:43 

Les Aventuriers de l'Archipel des Damnés
- Une expédition de tous les dangers -
(même Mounir de Koh Lanta il a pas osé venir !)

Dans la jungle hostile de Liberty, personne ne vous entend crier…sauf les pandas !

***

Cet été plongez au cœur des Caraïbes et de ses dangers.
Vivez au rythme endiablé de la poursuite d’un trésor oublié.
Retrouvez les corsaires de Liberty et leurs expéditions des extrêmes dans…


Les Aventuriers de l'Archipel des Damnés* !



* (ndlr : on avait d'abord pensé à "La dernière croisade des aventuriers maudits de l'archipel des damnés de cristal", mais ça fait un peu "too much" et puis ça rentre pas sur l'affiche...)


***

Prologue

Un éclair strident illumina le ciel et les nuages noirs s'agglutinant au dessus du navire, suivie d'un coup de tonnerre résonnant sur la mer déchaînée. La tempête se fit de plus en plus violente et la pluie plus dense. La goelette était balayé par la houle et les vents hurlants, tantôt projeté au sommet d'une lame noire puis plongeant dans un gouffre d'eau abyssale. Une vague vint frapper de plein fouet le flanc du navire projetant les solides marins comme de frêles brindilles sur le pont. Mais malgré le balancement incessant, malgré les vagues s'abattant sur eux et les vents emportant cordes d'amarrage et voiles déchirées, ils se relevaient pour tenter de rabaisser la voilure et empêcher que le mât principal ne se brise.

Le capitaine, avançant avec peine, s'accrochant au pont pour affronter les vents puissants, parvint à rejoindre son pilote qui tâchait de repérer leur position sur son octan. Le navigateur regardait le ciel en maudissant ces sombres nuages, grondant et crachant des éclairs, empêchant de pouvoir se repérer sur un astre. Le capitaine prit son officier par les épaules et lui hurla aux oreilles:

- Monsieur Brady, avez-vous notre position ? Il nous faut manoeuvrer pour sortir de ce grain ou nous finissons au fond de la mer !!!
- Impossible de retrouver notre route, tout ce que je sais c'est que si nous piquons plein sud, nous arrivons sur Liberty ! C'est notre uniq...

Une lame s'abattit à cet instant sur les deux hommes, les faisant fléchir sous son poids, leurs trempant entrièrement. Aussitôt le navire stabilisé, le capitaine enchaîna:

- Non, l'orage semble se diriger vers cette île, il nous faut sortir immédiatement de la tempête, nous n'atteindrons pas Liberty !!!
- Mais si nous maintenons notre cap, nous allons nous échouer sur cet archipel abandonné et encore inexploré, c'est courrir à la mort. Autant essayer de rejoindre Ulungen, même si c'est sur une planche !
- Nous n'avons pas le choix !!! Je ne sais pas à combien de miles se trouvent ces îlots, tout ce que nous savons c'est qu'ils sont plus proches que les ports de Liberty, ce qu'il nous faut mainten...


Sa phrase fut coupé par un grand cri unanime poussé par les marins accrochés aux cordages, pointant du doigt l'horizon. Le capitaine regarde instinctivement dans cette direction et son regard se figea sur la sombre muraille d'eau qui avançait sur eux, grondant e sa fureur, jetant une ombre dans la tempête. Déjà la goelette pencha, se souleva, les marins cachèrent leurs figures dans leurs bras tendus, désespérement accrochés à des cordes, au pont, au mât lorsque que le hurlement de la vague fit trembler le navire, puis siffla en s'effondrant sur elle-même engloutissant la frêle embarcation dans ses entrailles océanes.

La goelette semblait glisser paisiblement sur la mer sombre. Au-dessus d'elle un ciel étoilé illuminait les vagues tranquilles. Au loin, on pouvait apercevoir l'orage, ses nuages noirs et ses éclairs mais ses tonnerres lointains n'étaient plus que des murmures étouffés. Le mât du navire avait cédé et emporté par la tempête, des cordes se balançaient par-dessus le pont, le navire semblait un animal marin éventré, éviscéré, perdant sa cargaison, sa coque béante. Rien ne bougeait, tout était calme comme la mort mais rapidement des râles se firent entendre, des appels à l'aide puis des réponses, des marins courrant sur le pont et la voix du capitaine criant les premiers ordres et les premiers secours. Dans l'agitation générale, faite de l'urgence et de l'aide aux camarades blessés mais aussi de l'exaltation d'être en vie, seul le pilote sembla pensif et inherte. Il remit ses lunettes sur son nez, retrouva son octan et commença un repérage minutieux de la carte du ciel. A son grand étonnement, il n'avait pas beaucoup dévié de leur route, la vague les avait miraculeusement ejecté de la tempête sans les perdre pour autant.

Puis soudain un cri d'oiseau attira son attention: une mouette s'était posée non loin de la barre et semblait observer l'agitation des marins. Lentement le pilote pivota sur lui-même afin de regarder l'horizon et, à sa grande stupeur, il ne découvrit pas la mer et le ciel infinis mais une masse rocheuse s'élevant haut devant eux. Les falaises escarpées de l'île se jetant abruptement dans la mer. Son regard rejoignit les pentes de la montagne recouvertes d'une jungle épaisse et noire montant de plus en plus haut vers le premier sommet, seul endroit libre de toute végétation, semblant aux rebords d'un cratère. L'île continuait en une courbe vers l'est mais se perdait à la vue de l'officier. Mais il remarqua, grâce à cette configuartion une autre île s'élevant plus loin et complétement à l'opposé une troisière, il s'agissait clairement d'un archipel.

Il se saisit de la carte de la région où apparaissait clairement Liberty et comprit avec stupeur et surprise que l'archipel en question ne pouvait être que celui des Damnés et qu'il se trouvait bien plus proche que les navigateurs ne le pensaient. A mi-chemin avec l'île de Maraqaïbo...

L'étonnante découverte mit trois semaines à rejoindre le Gouverneur d'Hispaniola et une de plus pour s'étendre à l'ensemble des ports significatifs des Caraïbes. L'équipage de la goelette miraculée ne put dire grand chose sur cet archipel. Ils acostèrent juste le temps des réparations sans rencontrer âmes qui vivent mais les rumeurs firent le reste. D'une île inhabitée on passa à un repère de pirates, à une plantations de riches colons puis à une civilisation inconnue recouvrant leurs bâtiments d'or et de diamants plus précieux encore que ceux des Mayas et Incas réunis ! Il n'en fallut guère plus pour armer les convoitises et bientôt toutes les Caraïbes furent saisies de fièvre exploratrice...et Liberty ne fit pas exception à cette nouvelle soif de découvertes !

(hrp: allez je résiste pas : http://www.youtube.com/watch?v=5pNlMgH2p-Y )
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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Posté le 29/07/2009 à 02:40:36 

Royal Yacht Club, Port-Louis, le 24 juillet 1709


Un fiacre élégant remontait l'avenue principale de la capitale coloniale française, le cocher en livrée du marquisat de Montalvès, chapeau haut-de-forme sur la tête, tenait non-chalament les rênes du cheval panaché qui trottait d'un air hautain. La Marquise Carolina de Montalvès, dans sa robe sombre faisant rejaillir l'éclat de ses diamants et de ses boucles de rubis, semblait rêveuse. A ses côtés un petit coffre était posée sur la banquette; parfois elle y plongait une main pour en resortir une croquette qu'elle lançait à sa caniche tout pomponnée qui se tenait assise, langue pendante, sur l'autre banquette.

- Attention Bijou, ne mange pas trop vite !

Le secrétaire Jan Pieterzsoon regarda la scène avec dépit:

- On dirait que cette comédie vous plaît, don Juan. Jusqu'à quand durera cette mascarade ?
- Aussi longtemps que cela sera nécessaire à mes plans...
*le banquier remit sa perruque rousse et appliqua son rouge à lèvre*

Le carrosse arriva bientôt devant les sompteuses grilles du Royal Yacht Club, des laquais les ouvrirent pour laisser passer la voiture de la marquise. On descendit le marche-pied devant la portière et la marquise sortit triomphalement, marchant sous une haie d'ombrelles avant de rejoindre les salons cossus de l'établissement balnéaire pour nouveaux riches.



Comme à son habitude (depuis son arrivée sur Liberty), la marquise monta la grande escalier du hall du Royal Yacht Club où elle salua les dames et femmes d'officiers royaux de la couronne, discutant invariablement des problèmes de météo, d'insubordination des domestiques, de la chaleur et des périodes troublées de la bonne société au milieu de ces rustres de corsaires.

Puis notre riche héritière prenait place dans un large fauteuil juxtant une petite table de jeu. Comme toujours, la duchesse de P*** ou la baronne de W***-S*** l'accompagnait pour une partie de dominos, le temps que ces messieurs finissent de lire leur première gazette du continent sur les coups de midi. Après un premier bourbon, la duchesse commençait à piquer du nez et à somnoler, la marquise en profitait toujours pour jeter un oeil, à la dérobée, sur ces journaux que la bienséance ne permet pas la lecture à une dame du monde, du moins pas en public.

Evidemment pas une ligne sur Liberty, mais des chroniques fort intéressantes sur la guerre en Espagne et sur la flambée des prix de la canne à sucre qui touchaient les fameuses îles sous le vent. La marquise apprit donc, entre ces lignes, qu'elle avait acquis au bas mot 20'000 piécettes d'or grâce à ses plantations de Saint-Domingue.

Puis, suivant le cours de sa lecture, la marquise tomba sur un encart traitant d'une découverte cartographique étonnante : on avait retrouvé la trace d'un archipel mal répertorié sur les cartes officielles espagnoles. La marquise baîlla lorsque, au détour d'une phrase, elle lut que la seule présence, jusque-là vérifiée par les premiers témoignages de naufragés, était celle d'un crocodile d'une espèce fort rare dans les Caraïbes. Des scientifiques pensaient qu'ils pourraient avoir migré depuis les marécages de la Floride, sans plus de précision.

Doña Carolina se figea, lança son regard dans le vide quelques instants, avant d'arracher discrétement la page de l'article en laissant tomber sa gazette qui ne contenait pas d'autres nouvelles importantes.



Durant le déjeuner, la marquise se retrouva à la table du Général de R***, de son épouse, ainsi que de la vicomtesse de C*** de G*** et de son confesseur monseigneur E*** que tous savaient être son amant. La discussion tourna vite, au grand étonnement de la marquise de Montalvès, sur cette incroyable aventure de l'équipe de la goelette qui fit naufrage sur cet Archipel des Damnés. Intérêt dû à l'incroyable proximité de ses îles et de Liberty.

- Figurez-vous que ces courageux marins ont dû affronter un cachalot qui renversa leur navire et les poussa vers l'Archipel ! *assura le général*
- Pas possible ! *s'exclama sa femme*
- Saviez-vous qu'ils durent se battre avec des cannibales ! Des sauvages qui voulurent les sacrifier à leurs dieux païens ! *se scandalisa la vicomtesse* Il paraît que deux de ces malheureux chrétiens furent mangés tout crû !
- Pas possible ! *
s'exclama la femme du général*
- Ah madame, vous pensez bien que si les Ecritures étaient d'aucune utilité pour éviter de se faire manger tout crû, cela serait venue à ma connaissance...*lui répondit le curé mondain en lui careressant la main d'une façon équivoque*
- Marquise...*fit la vicomtesse retirant sa main en rougissant légèrement mais battant des cils*...ne vous paraît-il pas stupéfiant que nous n'ayons pas su l'existence de cet archipel si proche de Liberty ? Savoir de tels sauvages si proche de nous m'étourdit de surprise !
- Il n'est guère besoin d 'aller bien loin pour trouver du sauvage, madame ! *
fit le général l'interrompant* Durant le siège de Barcelone, en juin 1697, j'ai de mes yeux-vus des soldats fracasser des coffres de bijoux à coups de crâne des défenseurs capturés !
- Pas possible ! *
s'exclama son épouse*
- Le Christ nous apprend à nous aimer les uns les autres...encore et encore. Pourquoi tant de violence alors que les plus beaux trésors sont ceux dont tous les hommes ont la clé ! *ajouta le curé en glissant sa main sous la table faisant sursauter la vicomtesse*
- Heu...en parlant de trésors...trésors oui *fit la vicomtesse essayant de calmer un haut-le-corps en agitant son éventail* L'on raconte que l'archipel regorge de pierres précieuses et d'or à foissons dans les temples sauvages dont ces îles sont couvertes !
- Oui ces gorges en foissonnent pour ceux qui aiment les sauvageonnes... *répondit laconiquement le curé qui semblait se concentrer, le visage attentif comme cherchant quelque chose*
- Pas possible ! *s'exclama la femme du général*
- Oui on parle d'un véritable trésor de l'Inca ! *ajouta le général d'un air très assuré*
- Pas possible ! *s'exclama son épouse*
- Oh oui...le trésor...il faut le...trouver...*articula péniblement la vicomtesse, respirant lourdement*
- Ne vous en faites, ma chère, on va le trouver...*répondit le confesseur semblant se pencher de plus en plus vers la vicomtesse*
- Surtout qu'il vaut des centaines de milliers de piècettes d'or selon les estimations ! J'ai rencontré un vieux juif lors de la campagne ottomane d'octobre 1682 qui m'a assuré qu'un simple diadème de la princesse maya Ouatchi-Peneko avait rapporté 24'000 florins sur la place de Bruges ! *renchérit le général*
- Faut...continuer de chercher...le trésor *fit la vicomtesse d'une voix menue*
- On va pas s'arrêter de le chercher...on ira au bout ! *lui répondit le curé pinçant sa langue entre ses lèvres*
- Pas possible ! *s'exclama l'épouse du général*
- Bravo, mon père ! Voilà une attitude comme je les aime, ce n'est pas comme nos jeunes d'ajourd'hui qui baissent les bras à la première déconvenue ! Je me souviens lors de l'expédition dans la toundra de Khazan...
- Veuillez m'excuser mais je rappelle soudain être invitée au café de la baronne de S*** *fit la marquise de Montalvès en se levant de sa chaise*
- Pas possible ! *s'exclama la femme du général*

La marquise regarda la femme du général avec un mouvement de recul interrogateur, puis prit congé des aristocrates en se dirigeant vers son carrosse à vive allure. Une fois dans son fiacre elle tira l'article de la gazette de son corset, le déplia et le parcourrut à nouveau d'un air pénétrant.

- Un "crocodile rare"...*murmura la marquise, un léger sourire mauvais se dessinant sur ses lèvres*

Le fiacre déposa l'aristocrate au siège de la banque privée Montalvès & Co où fut réunit un conseil d'administration extraordinaire qui veilla tard dans la soirée, évaluant les coûts et revenus d'une toute nouvelle Expédition dans l'Archipel des Damnés...
don Juan de Montalvès
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Posté le 31/07/2009 à 07:14:40 

La banque Montalvès & Co., Port-Louis, le 30 juillet 1709

Un sourire béat aux lèvres, l'air satisfait, Rohel Le Vioter réajusta sa culotte en sortant du beau bâtiment de la Fleur Bleue de Port-Louis, il enfila la redingotte d'officier de la marine française et fixa son tricorne sur la tête. Il huma l'air marin qui soufflait dans les rues de la ville sans se soucier de la présence d'un fiacre sombre, rideaux tirés et au cocher baissant son haut-de-forme sur les yeux. Sitôt l'ancien général s'étant engagé dans les ruelles de la ville, le rideau fut tiré et trois hommes à la mine patibulaire, aux habits sombres firent signe au cocher de se mettre en route.

La voiture suivit Rohel à faible allure, ne cherchant point à le rattrapper et gardant assez de distance pour ne pas le perdre de vue. Le Français sentit une présence et se retourna, aussitôt le fiacre s'immobilisa et le cochet ainsi que les trois passagers ouvrirent chacun un exemplaire de la gazette du jour, faisant semblant d'être absorbé par sa lecture. Rohel continua sa route, marchant d'un pas plus vif mais sans urgence. Le fiacre se remit en route mais en gagnant de la vitesse, le cheval trottant plus vite jusqu'au trot. Rohel entendit l'accélération de l'animal et instinctivement pressa le pas sur le troittoir bordé de maisons bourgeoises.

Bientôt le fiacre arriva à la hauteur du Français et un spadassin aux allures germaniques ouvrit la portière et l'interpella:

- Herr General Le Vioter ! 

Rohel se retourna pour faire face quand il vit descendre ces trois lansquenets à la cape courte, portant de petites fraises, de lourdes rapières à leur ceinture et de puissants tromblons attachés à leur bandouillères.

- General Le Vioter...*fit leur commandant se positionnant devant lui tandis que les deux autres entouraient le Français en portant leur main gantée au pommeau de leurs armes*

Quelques instants plus tard, le Français se retrouva, malgré lui, dans l'un des salons particuliers de la banque privée Montalvès & Co.



Il déambula dans la pièce, admirant les oeuvres-d'art et les tableaux ornant les murs. Depuis cet endroit, il pouvait entendre les rires, la musique et les causeries d'une soirée mondaine qui devait être organisée au même étage, sans doute dans l'une des salles de réception pour la clientèle fortunée de l'établissement fondé par don Juan de Montalvès.

Soudain les portes du salon s'ouvrirent laissant pénétrer le fond sonore de la soirée de façon plus vive tandis que la marquise de Montalvès entrait dans la pièce, vêtue d'une robe de soirée, d'une perruque élaborée sur laquelle était inscrutée une maquette de caravelle, ainsi qu'une rivière de rubis autour du cou. Doña Carolina ferma les portes derrière elle et fit un doux sourire à Rohel.

- J'espère que mes hommes ne vous ont point alarmé, cher ami. Je suis la marquise Carolina de Montalvès...
- Je sais qui vous êtes, la richissime marquise et parente de Juan de Montalvès...cela me suffit pour savoir à quel genre de personne j'ai affaire...
- Comme mon frère, j'ai la passion des bonnes opportunités et j'y mets les moyens nécessaires pour les aboutir. Tenez par exemple, cette stèle aztèque est une pièce rare que j'ai fait venir il y a deux jours de Carthagène, dès que j'ai su son existence. N'est-elle point magnifique ?


La marquise ôta un chiffon qui recouvrait la stèle posée sur une petite table du salon, il s'agissait d'une sorte de codex taillé dans la pierre aux symboles aztèques.

- Il s'agit d'un écrit datant de l'époque aztèque tardive, qui correspondrait aux 30 premières années de la conquista espagnole des Amériques. Mes agents m'indiquent qu'elle fut trouvé dans un navire échoué au large de San Juan. Les glyphes nous apprennent, selon les interprètes, l'existence d'échanges entre le continent et plusieurs îles des Caraïbes ainsi que certaines merveilles s'y trouvant. Pouvez-vous lire la traduction qui en a été faite ?
*s'enquérit innocemment la marquise en tendant un parchemin à Rohel*



Rohel regarda la stèle avec intérêt et lut la traduction tandis que la marquise tira une bouteille de champagne du seau remplit de glace pilée et versa deux coupes:

- "Sur les îles de la grande mer, au-delà des premières barrières de corail, se trouvent les colliers de perles et leurs cités. Il est aussi cette source venue du coeur des abysses foissonnant un printemps dans les corps de qui la boit. Au delà des marécages des rois crocodiles, là où scintille, pour toujours, la source jaillissante de la vie éternelle, gardée...*Rohel regarda surprit la marquise* gardée par les Hommes blancs de l'Archipel des Damnés..."

- *La marquise s'approcha avec les deux coupes* La Fontaine de Jouvence, général Rohel, la source émergeant au pied de l'arbre de la connaissance du Jardin d'Eden et alimentant les fleuves du Paradis. L'eau miraculeuse qui régénère et offre le savoir ! L'élixir alchimique tant recherché par Nicolas Flamel !

- Marquise, il s'agit d'une légende, d'un conte pour enfants...

- La vie éternelle ! Le cadeau de la connaissance à qui boit son eau ! On raconte que la fontaine a des pouvoirs offrant également les vertus d'une potion de talent à qui en tire un flacon. Voilà un conte pour enfants que j'aimerais vivre ! Mais laissez-moi vous raconter une autre conte pour enfants : en 1513 le gouverneur de San Juan, Juan Ponce de Léon partit à la recherche de la fontaine de jouvence, il parcourut les Caraïbes du nord au sud, de la Floride aux Antilles, il échoua dans sa quête car il fut tué par une flèche empoisonné des Indiens Calusa, mais son expédition ne revint que plusieurs années plus tard en affirmant avoir accosté sur un archipel mystérieux. Certains voulurent pousser la recherche mais d'autres revinrent. Cette histoire a été retranscrite fidèlement dans une oeuvre de Tordesillas plus d'un siècle plus tard, se basant sur des témoignages étranges de conquistadors étant revenus de ces îles 100 ans après leur découverte...et ayant décédé en Espagne d'extrême vieillesse...

- Vous pensez donc que l'archipel des Damnés sont ces îles mentionnées sur la stèle et dans le manuscrit espagnol ?

- Précisément, voilà pourquoi nous lançons cette expédition, monsieur Le Vioter, nous allons finir une quête entâmée il y a plus de deux siècles et ramener au monde les richesses et les trésors de cet incroyable archipel ! J'ai réuni une équipe d'explorateurs, d'hommes de sciences, d'aventuriers et de journalistes afin mener à bien notre mission civilisatrice ! Notre navire prendra la mer le 1er août prochain et j'ai besoin d'un homme tel que vous, intégre et rationnel pour conduire cette Expédition vers un succès éclatant !

Votre mission vous exposera beaucoup, cher ami, et les dangers qui vous attendent seront nombreux ! Surtout ne faites confiance à personne !

La marquise trinqua avec Rohel et bu à sa coupe en jetant un regard étrange à l'ancien général français...

(hrp: petit clin d'oeil à la saga de G. Lucas et S. Spielberg )
Gaheriet
Gaheriet
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Posté le 31/07/2009 à 12:31:40 

Pour le Roy, pour PL lancement d'une expédition du Lys: 31 juillet 1709

Cyrano et Gahériet se trouvaient tous deux dans le batiment du lys et discutaient des dernieres infos qui circulaient dans l'ile.
L'annonce de la découverte de l'archipelle des Damnés était un évènement qui ne pouvait rester secret. D'ailleurs l'information avait fait le tour de l'ile en un temps record.
Maintenant chaque nation organisait de son coté une expédition dans le but d'en ramener le maximum d'or et trésors. Car il est clair que cette Archipelle de par son aura et son histoire devrai-je dire légende ne pouvait que cacher des trésors fabuleux.
Les apétits commençaient à se faire sentir.

Gahériet se retourna vers Cyrano:
Hercule dis moi, nous ne pouvons rester comme ça sans rien faire, il faut qu' on lance une expédition, Montalves en organise une, mais je crainds quand à ses intentions. Je pense sincèrement qu'il serait de bon ton que nous montions nous même une expédition et que nous partions là-bas pour le Roy et la Couronne de France et non les intérêt financier d'un seul...

Cyrano était toujours plongé dans ses reflexions, puis machinalement toujours son regard fixé sur la fenêtre :
Je crois que tu as bien raison Gahériet, de plus je sais que Lagardère est bien présent, et il a la carrure pour mener à bien cette expédition. C'est un homme d'avenir, il a besoin de prendre des responsabilités pour s'épanouir, ça sera une bonne chose.

Gahériet sourit doucement, puis se leva en prenant la direction de la porte :
Je vais de ce pas informer Lagardère, je regroupe les hommes et je lance les héraults dans la ville histoire de voir si d'autres personnes veulent se joindre à nous.

Le Lys prenait le chemin de l'Archipel des Damnés...

don Juan de Montalvès
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Posté le 31/07/2009 à 22:31:30 

Embarcadère du brick Le Galant, Port-Louis, le 31 juillet 1709

L'agitation était à son comble sur les quais de Port-Louis, deux dizaines de navires mouillaient sur les pontons ou au large de la capitale coloniale française. Des esclaves et des apprentis acheminaient les marchandises vers les bateaux en partance vers l'Archipel des Damnés, tirant les lourdes chariottes, déchargeant les cageots de vivres, les coffres d'armes, les caisses d'équipements puis les hissant à la force des bras sur les ponts des navires, faisant s'élever les filets chargés en un incessant ballet. Des notaines courraient après les capitaines, registres sous le bras pour enregistrer les transactions, les équipages et les lettres de marque octroyées pour l'occasion. Des marins et des soldats se croisaient dans une cohue indescriptible, tandis que les filles de joie déambulaient, caressant les visages, grattant les dos, faisant des clins d'oeil afin de tempter des matelots trop désireux de céder avant le départ.

Les voiles et les drapeaux des bateaux frappaient dans le vent tandis que les hauts mâtes jetaient leurs ombres sur les quais. Parmi ces navires, on pu voir un brick grouillant particulièrement d'activité. Un fiacre élégent était stationné non loin, des valets en livrée reluquaient les protituées, peignant inconsciemment leurs perruques poudrées tandis que des secrétaires en habits noirs et lunettes sur le nez jetaient des coups d'oeil inquisiteurs aux manoeuvres et aux cargaisons, noircissant leurs livres de comptes d'une plume vive. Sur la poupe du navire, on pouvait lire "Le Galant" inscrit en lettres d'or et au-dessus le pavillon français battant au vent.



Dans l'agitation de l'embarquement des marchandises, des mousses nettoyant le pont, inspectant les filets et aménageant les caisses de poudre des canons, deux figures marchant bras dessus-dessous se détâchèrent par leur pas tranquille, semblant bavarder calmement au milieu du tumulte. La première portait une robe turquoise, une perruque rousse réhaussée de plumes et tenant une ombrelle, la seconde portant un costume espagnol simple et élégant, laissant voir une épée frapper sur sa cuisse et acquièssant aux paroles de la marquise.

Doña Carolina semblait enchantée, laissant son regard vagabonder sur le navire et l'équipage en pleine activité tandis qu'elle conversait, d'un ton léger et enjoué, avec son interlocuteur aux charmes tout hispaniques. Les matelots qui passaient à proximité des deux causeurs jetèrent des regards éberlués de les entendre parler en espagnol tandis qu'ils longeaient l'embarcadère du brick.

- Dom Pedro Rodrigo qué felicidad de saberlo conmigo en este dia tan especial; ya se que, con usted, nuestra expedicion sera todo un exito ! *
- Doña Carolina, vous me faites trop d'honneur et il ne faudra pas oublier que nous devrons, non seulement affronter les dangers des îles mais aussi les corsaires des nations de Liberty qui ne manqueront pas de nous mettre des bâtons dans les roues...
- C'est pour cela que je vous ai invité à participer à cette expédition, je sais pouvoir compter sur votre courage et ténacité en cas de dangers, il ne m'arrivera rien de fâcheux tant que vous serez là à veiller sur ma sécurité.
- Vous me flattez, madame, j'ai bien remarqué que vous avez engagé plusieurs autres fines lames pour seconder votre capitaine...
- Bien sûr, mon cher ami, mais votre épée en vaut dix ! Voilà pourquoi je veux que vous veilliez sur moi...jour et nuit...qui sait quel péril peut me menacer au milieu de la jungle moite et torride, durant ces nuits fauves où les sens sont perturbés par la chaleur et les pulsions exacerbées par la nature sauvage...Je veux savoir que votre épée sera toujours à disposition pour cette tâche, droite et solide !

- *manquant de s'étouffer* Madame...je suis votre humble serviteur pour...
- ...satisfaire ?
- *toussant* pour..."satisfaire" vos voeux de réussite de l'expédition.

(*ndlr : échange en espagnol mais traduit dans le texte afin de faciliter la compréhension de notre lecteur)

La Marquise sourit de plus belle, mi-moqueuse mi-jubilatrice, en s'arrêtant devant le brick. Le capitaine du vaisseau salua la marquise d'un air martial, ôtant son tricorne puis serrant la main de l'Espagnol. D'un revers de bras, il embrassa toute la stature du navire comme pour présenter une oeuvre d'art.

- Le Galant est fin prêt pour l'Expédition, madame. Il ne manque plus que votre équipe que nous attendons dès demain matin pour appareiller en direction de l'île de Maraquaïbo où nous ferons escale avant prendre le cap de l'Archipel des Damnés.
- Capitaine, vous avez accompli un beau travail. Est-ce que les instruments et le matériel de messieurs Von Schiller et Leendert ont été embarqué et disposé dans la cabine afin de leur aménager un espace suffisant pour qu'ils puissent mener leurs travaux scientifiques ?
- Absolument, marquise, il a également été prévu, conformément à votre demande, un aménagement vide dans la cale, avec sangles, chaines et cages en nombre suffisant.
- Des chaines ?
*s'enquérit dom Pedro*
- Oui, mais c'est surtout en prévision de découverte animale exceptionnelle, s'il nous fallait ramener un spécimen sur Liberty...une simple précaution *répondit Madame de Montalvès*.

La Marquise remercia le capitaine qui prit congé pour rejoindre sa chambre à la taverne. Carolina de Montalvès demeura encore quelques instants avec dom Pedro à admirer le soleil couchant sur Liberty et les eaux du port, les navires allongeant leurs ombres sur les vagues.

Le soir-même, la marquise donnait une réception avec les notables de la ville où l'on remarqua la présence de certains marchands et financiers dont on connaissait les liens avec la World Company.
Son maître d'hôtel lui signala également un courrier secret de New Kingston dont elle garda la lecture pour son boudoir, vers la minuit, puis qu'elle brûla sur une flamme de son chandelier...
Scorbut Bill
Scorbut Bill
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Posté le 02/08/2009 à 18:43:59 

Expédition Montalvès: Débarquement sur l'île Maraqaïbo.


- Antoine, la tente de l'infirmerie est-elle finalement montée et les médecins sont-ils opérationnels?
- Oui, mon sieur, tout est fin prêt. Il ne reste que quelques caisses de rhum et de nourriture à décharger, mais le plus gros est déjà dans les réserves à terre, *
annonça l'assistant de Rohel*.
- Bien, fait prévenir les hommes que nous partons dans une heure. Je vais chercher Dona Carolina.
- Mon sieur, puis-je me permettre une question?
- Bien sur, vas-y,
*répondit Rohel en se retournant*.
- Faites-vous confiance à la Marquise de Montalvès?

Le Capitaine lança un coup d'oeil amusé à son interlocuteur.

- Pourquoi cette question, mon ami?
- Et bien, vous savez que le Marquis de Montalvès ne servait que ses propres intérêts, et dans bien des domaines... Alors, peut-être qu'il en est de même pour la Marqu...
- Ne t'inquiètes pas Antoine
, *coupa le Français, avec le sourire*. Va prévenir les hommes, je me charge du reste.

Le Galant, somptueux brick mis à la disposition de Rohel, mouillait non loin dans la crique. L'équipage Français de l'Expédition Montalvès avait accosté sur Maraqaïbo, tandis que les autres membres, Anglais, Espagnols et Hollandais, avaient accosté plus loin dans l'Archipel.
Ce faisant, Rohel espérait ainsi pouvoir couvrir beaucoup plus vite la totalité de l'Archipel, alors que les trois autres expéditions "nationales", elles, avaient choisi de ne pas se diviser.

Il jubilait. La mer, l'aventure, voila bien longtemps qu'il n'y avait goûté et son esprit planait dans une douce euphorie. Mais ce qui le réjouissait le plus, c'était que la Marquise de Montalvès l'avait choisi lui, et pas un autre, pour commander son expédition. Quelle ironie du sort! Si la Marquise pensait être la seule à avoir ses petits secrets, elle sous-estimait grandement le Français.

Il partit en direction de la magnifique tente frappée du blason des Montalvès et demanda à parler à la Marquise. Il lui annonça que l'expédition était opérationnelle pour partir à la découverte de l'île et qu'elle devait se tenir prête au départ.

Et une heure plus tard, la cloche sonna. Les hommes de l'équipe avaient tous le sourire aux lèvres, pressés de découvrir les richesses que recelait cet archipel oublié. Ils étaient une bonne dizaine, tous armés jusqu'aux dents, et portant chacun un sac pour récupérer les différentes trouvailles. Sans compter les esclaves que la Marquise avait décidé d'emmener afin de la servir quelques soit les conditions.




Plus ils s'avançaient dans la jungle, et plus un mauvais pressentiment assaillait le Capitaine. Une poignante odeur de cendre et de souffre se faisait sentir et commençait à piquer la gorge et les yeux de ses hommes. Après quelques heures de marche dans une végétation dense emplie de féroces moustiques, il décida de faire halte, trop inquiet pour continuer.

Il ordonna le silence et tendit l'oreille. Pas un bruit, les oiseaux tropicaux s'étaient tu, une atmosphère menaçante enveloppait l'équipage. Rohel dégaina et se rapprocha de la Marquise, assise sur son siège porté par quatre esclaves.
Soudain, un mouvement dans les feuilles à sa droite attira son attention. Il eut tout juste le temps de se tourner pour voir bondir des fougères un être noir, aux yeux rouges vifs étincelant, armé d'une lance rudimentaire.
Sans hésiter, Rohel pressa la gachette de son fusil et la déflagration s'accompagna de l'envolée d'une centaine de volatiles. L'assaillant s'effondra au sol, à quelques pas de la Marquise, la moitié du crane arrachée par le plomb.

Aussitôt, les hommes formèrent un cordon de sécurité autour de Dona Carolina et de leur Capitaine, prêt à faire feu aux moindres mouvements. Mais plus rien ne vint.
Alors Rohel s'approcha du cadavre et s'apperçut avec horreur qu'il puait la cendre et le souffre. Pire encore! Qu'il était fait de cendres et de souffre!

Il se remémora alors les paroles du vieux mandiant de Port-Louis qu'il avait consulté avant le départ - comme il le faisait toujours avant chacune de ses missions. L'ancien lui avait raconté que des histoires sur cet archipel circulaient partout dans les Caraïbes, notamment au sujet de ses habitants... D'anciens aventuriers, damnés pour avoir osé prétendre à en piller les richesses.
Sur le moment, Rohel avait prit cela pour des affabulations, mais face à cet être répugnant, il doutait. Et il voyait dans les yeux de ses hommes qu'ils doutaient eux-aussi.

Il ne vallait mieux pas que leur moral soit sapé à peine quelques heures après le départ, alors Rohel décida de montrer l'exmple. Il rengaina et se retourna vers eux, affichant un grand sourire.

Mes amis! Vous ne pensiez tout de même pas revenir de cette Expédition couvert de richesses sans avoir rencontré quelconques embuches?! Aller, on continue! Du courage, du nerf, de la volonté, méritez votre dû!

Il adressa un regard sévère à la Marquise, et reprit la marche le premier à travers la jungle, tous les sens aux aguets.
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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05/01/2007
Posté le 03/08/2009 à 22:16:44 

L'île de Maraqaïbo, le 2 août 1709

Le grand jour était enfin arrivé. Les équipages de marins et de canoniers avaient regagné leurs bâtiments tandis que les passagers des expéditions embarquaient avec leurs bagages et coffres, recherchant leurs cabines et leurs bureaux de travail. Le Galant fourmillait déjà d'activité tandis que l'on déployait ses grandes voiles.

Le fiacre des Montalvès quitta leur riche demeure de bonne heure pour parcourir la courte distance la séparant des docks. La population française s'entassait le long des quais afin d'admirer la parade des goelettes et bricks qui levaient l'ancre, certains arborant des petits drapeaux frappés à la Fleur de Lys, d'autres à la Gueule de Lion, symbole de la banque Montalvès & Co. Les enfants sur les épaules de leurs parents ou courrant à l'ombre des imposants navires. Un grand cri de joie parcourrut la foule lorsque le soleil perça d'entre les nuages et élança sa splendide lueur sur la mer cristalline, allongeant les silhouettes des bateaux sur les vagues scintillantes, filtrant à travers la toile des voilures.

La marquise regarda cet attroupement par la fenêtre de sa portière et soudain fronça les sourcils en aperçevant le Gouverneur Guillemin se grattant la perruque en fouillant une vielle barque enchaînée sur le muret du port. Elle ouvrit la fenêtre et lui cria, la tête hors du carrosse :

01/08 12:46:55 : "doña Carolina, Marquise de Montalvès *te lance depuis les quais* Hey tronche de cake ! Tu crois vraiment que tu vas partir sur l'archipel...à bord d'une barque ?!" à Guillemin Giancarmo VonderHück

Le Gouverneur parut surprit et rechercha cette voix si insolente puis reconnue la marquise que son fiacre emportait au loin, il sourit et lui lança d'une voix forte :

01/08 14:06:51 : Guillemin Giancarmo VonderHück te regarde et sourit : "Hey vieille peau, tu sais nager ? Ha non tes graisses servent de bouée désolé !".

Arrivée à l'embarcadère du Galant, doña Carolina descendit très solannellement de son carrosse, appuyée au bras d'un laquais et admira le puissant navire retenu par ses amarres. Elle jeta un regard très glamour sur les alentours comme posant pour un artiste, dans son élégant tailleur blanc, le visage partiellement dissimulé par son large chapeau mauve à ruban violet.



Parée pour "l'aventure" dans son costume colonial, elle souleva légèrement sa robe pour monter sur le navire. Le Capitaine l'accueillit avec moulte révérences tandis que les marins ôtaient leurs couvres-chefs sur son passage bien qu'elle n'eut aucun regard ni sollicitude pour eux; ces derniers lui rendant bien, les plus anciens chiquant et crachant derrière elle. Quand la marquise eut regagné ses quartiers, le capitaine eut une rapide discussion avec Rohel Le Vioter autour de la carte maritime puis ordonna que l'on largue les amarres. Aussitôt une acclamation monta des quais, des applaudissements et des sifflets.

Lentement Le Galant s'éloigna du port, passa les fortifications côtières pour rejoindre le grand large. La marquise ne sortit de sa cabine avant le dîner, dans sa robe du soir, afin de prendre place à la table du capitaine et des membres de son Expédition, la plupart engoncés dans leurs smoking et autres uniformes. La nuit étoilée et la lune claire haut dans le ciel éclairèrent ce dîner aux chandelles.
La marquise s'attarda longuement, autour du café, à discuter avec Jacob Londaan, le célèbre écrivain hollandais et auteurs des fameux essais : L'Appel de la Lagune, de Crocs de Brad Pitbull et du Talon de Cuivre. Elle trempait son biscuit dans son café de façon fort évocatrice tandis qu'elle penchait légèrement la tête sur son épaule en écoutant les récits de voyage.

Le jour suivant, la vigie signala la présence à plusieurs lieues de bâtiments battant pavillon espagnol croisant la route du convoi français. Par mesure de prudence, l'Expédition rallongea son parcours avant de faire route vers la petite île de Maraqaïbo. La décision se révéla judicieuse.



Alors que Le Galant approchait de l'île, dans la matinée du 2 août, l'Expédition reçut des messages concordants annonçant de violents combats sur les plages sud et est de l'île et comme pour vérifier ces dires, l'équipage observa de sombres nuages de fumée s'élever derrière les montagnes apparentes de Maraqaïbo plongées dans le brouillard des Caraïbes.

Les barques furent descendues le long de la coque. Chacun son tour les membres de l'Expédition rejoignirent les embarcations badées de rameurs, seule la Marquise fut installée sur la barque avant sa mise à la mer pour d'évidentes raisons de bienséance...
Ce furent cinq barques qui s'éloignèrent, dans le soleil du matin, laissant derrière elles la longue silhouette du brick se détâcher dans l'horizon. Avançant au rythme de la rame, fendant les vagues, la Marquise observa les rivages de l'île, avec un sentiment mêlé de curiosité et d'appréhension. Un vent étrange balaya les cimes de la jungle tandis que le brouillard levait son voile sur les cimes lointaines et sombres qui couronnaient l'île.
Rodrigo
Rodrigo
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28/06/2007
Posté le 04/08/2009 à 19:09:15 

Les premières lueurs de l’aube se faisaient sentir, déposant leurs légers rayons de lumière, sur les quelques visages des rares personnes qui dormirent au clair de lune la nuit passée. Pedro Rodrigo faisait parti de ces personnes, une femme dans un bras et une deuxième dans l’autre. Ses danses nuptiales ainsi que son coup de rein lui permirent, une fois de plus, de passer une agréable nuit. Cependant l’espagnol n’avait pas eut l’occasion de se reposer, entre les différents sentiments qui rongèrent ses songes un peu plus tard.
Son escale avec l’équipage de la Marquise avait fait polémique au palais du gouverneur jusqu’aux simples ruelles de Esperanza, la ville de lumière. Ses amis comme ceux qui ne pouvaient le supporter, ne comprenaient guère sa décision. Connu pour son honneur, son dévouement envers son peuple, prendre les voiles aux côtés de la controversée Dona Carolina semblait improbable, était incompréhensible pour certains.
Les mauvaises langues habituelles ne tardèrent pas trop à jeter la pierre sur l’ancien  guerrier du roi, aujourd’hui protecteur de Esperanza. La plupart de ces mêmes détracteurs disaient que Pedro Rodrigo recherchait l’appât du gain. En effet, la Marquise offrait une belle somme d’or pour l’équipage, mais là n’était pas la première convoitise de l’hidalgo.





Quelques jours avant son départ, le chef des Hermanos de Esperanza avait réuni les autres membres de la guilde. Il devait annoncer une nouvelle des plus importante. Il tenait en un premier temps en parler à ceux qu’il considéraient comme ses véritables frères d’armes, ses frères et sœurs, ses amis.
Son amie et ange gardien, Foxy, était sur le point d’accoucher. Elle avait compris de suite dans le regard de Rodrigo que la nouvelle ne serait pas forcement facile à avaler. Le regard perdu, ses yeux verts ne donnaient pas l’assurance habituelle aux hommes et femmes qui venaient de rentrer. Flora, Lorenzo, Ruben, Tangouille, Pablo, Anton; ils regardaient tous leur chef de guilde, attendant la réponse, la raison de leur présence en cette soirée un peu plus fraiche qu’à l’accoutumé.
La servante avait garni la table de plusieurs mets aux couleurs des plus envoutantes à la demande de Pedro. L’alcool coulait déjà à foison, alors que le premier entremet n’avait eu lieu. A ce moment précis, l’espagnol se leva de sa chaise. Les Hermanos comprirent rapidement que celui-ci allait annoncer la fameuse nouvelle qui expliquait leurs présences. Avec un temps certains, ils posèrent leurs choppes et leurs couverts, se tournant légèrement en direction de Dom Pedro Rodrigo Camoes de la Luz:


« Amigos, Hermanos, tout d’abord, je suis heureux de vous retrouver dans une grande majorité ce soir. Malheureusement, tous ne purent venir, étant pour certains jusqu’au fin fond des mines du crâne, ou encore les souterrains du temple maya. Heureusement nous avons régulièrement des nouvelles de nos frères d’armes, et savons ainsi qu’ils sont en bonne santé, du moins qu’ils s’en sortent.

Si j’ai fait appel à vous, je vais aller droit au but, c’est pour vous annoncer que je ne partirai pas avec les espagnols à l‘Archipel inconnue. »

Un silence dans la salle. Peut être que l’on pouvait distinguer l’envol d’une mouche, mais sinon rien d’autre. C’est comme si aucuns sons ne pouvaient sortir, aucunes réactions, mais uniquement plusieurs expressions qui dessinèrent les visages de chacun. Certains semblaient soucieux, d’autres intrigués, d’autres paumés etc. Pedro quand à lui, laissait apparaitre un léger sourire amusé que tout Esperanza connaissait depuis le temps.
Ce même sourire qui servait à charmer une femme, ou à rallier à sa cause une vingtaine d’homme. Il aurait alors besoin de cette deuxième option pour l’occasion.


 
Johannes
Johannes
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14/11/2008
Posté le 04/08/2009 à 21:02:38  [ Edition bloquée ]

Le matin du 2 août, au large de l’archipel

La silhouette de l’archipel se découpait en ombre chinoise sur la toile flamande du ciel. Les barques et l’alizé glissaient sur les flots. Le regard fixé à l’horizon, Johannes était perdu dans ses pensées, quand une voix vint le tirer de ses réflexions.

_ "Monsieur !
_ Oui, Hugo ? répondit le lapin à son jeune assistant sans détourner le regard
_ Regardez, à tribord !
Johannes s’exécuta.
_ C’est à dire, regardez à sabord !
_ Sabord ? Vous voulez dire bâbord, Hugo ?
_ Oui, monsieur, à bâbord !
_ Ah ! Hugo, combien de fois faudra-t-il vous expliquer que…"
Le naturaliste ne finit jamais sa phrase, saisi par le spectacle d’un aileron fendant l’onde en direction du frêle esquif. Il commença à fouiller dans son matériel.
_ "Hugo, qu’apercevons-nous là ?
_ Un aileron monsieur. La nageoire caudale d’un requin, selon toute vraisemblance.
_ A combien estimez-vous sa taille ?
_ D’après l’aileron, sans doute plus de 3 mètres. Peut-être 4 !
_ Bien. Nous allons pêcher ce requin, peut-être s’agit-il d’une espèce tropicale inconnue !
_ C’est à dire que…"
Trop tard, un poulet rôti, prévu pour le midi, volait déjà en direction du redoutable prédateur. Le requin mordit à l’hameçon, et l’embarcation fit une embardée, avant de dériver d’abord doucement, puis de plus en plus vite.

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_ "Hugo…
_ Oui monsieur ?
_ Ca sent le sapin…
_ Voilà qui est incroyable, nous sommes encore loin de l’île !
_ …"
Rodrigo
Rodrigo
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Posté le 05/08/2009 à 17:57:59 

La nouvelle tomba comme un coup de massue. Les Hermanos se regardèrent entre eux pour ensuite s’adresser directement à l’hidalgo:

«-Pedro, tu dois avoir une bonne raison pour agir ainsi. Je te connais bien, et je sais que si tu as décidé de suivre cette greluche, c’est pour une bonne raison de… »
Pablo enchaina sans attendre que son ami Lorenzo puisse finir sa phrase:

« -Oui,  pero no comprendo, foutu pendejo!!  Ha!! Qu’est que tou nous mijote chef ?! Tou sais sobre el barque on pourra faire de la paell… »
Celui-ci fut également coupé par la délicieuse Flora:
« Calmez vous amigos, si notre cher Dom Pedro prend une telle décision, c’est bien pour… »
Cela devenait une habitude que d’être coupé; Ruben enchaina de suite avec une plaisanterie:
« Hahahaha!! Tu veux te faire la Marquise!! Avoue le mon vieil amigo!! Tu n’as encore jamais essayé les baleines?! »

Voila que les amis et frères d’armes de Pedro se moquaient de lui. L’ambiance était toujours aussi chaleureuse. L’hispano portugais était un chef rigoureux, mais tolèrent, aimant rire, et considérant les Hermanos plus comme des amis que des hommes à son service. Certes ces hommes, courageux, valeureux, lui firent le serment de servir Esperanza, et de l’obéir en ayant choisi de venir dans cette confrérie; mais une fois autour de cette table, tous réunis, on pouvait comparer ces farouches guerriers aux célèbres chevalier de la table ronde.
Chacun étant libre de donner son avis, sa pensée, de proposer ou d’étudier une idée, d’apporter une nouveauté, il n’y avait pas réellement de hiérarchie, même si Pedro concluait la plupart du temps.
Les Hermanos se faisant confiance, et l’expérience de leur meneur aidait à maintenir cet équilibre, et que cela ne change pas.

Tangouille enchaina de plus bel:
«-C’est qu’à force, il a peut être envie de changement! Hahaha!! A force, il cherche peut être un autre style de senorita! » dit-il une bouteille à la main, un verre dans l’autre, levant celles-ci pour donner vie et mouvement à sa plaisanterie.
« -Tu penses qu’il en a déjà marre de Senorita Nutella?! Tu me diras, il paraitrait qu’il s’est tapé une bonita morena dans la bibliothèque de Esperanza!! Sacré Pedro!! Ha!! Il en loupe pas une!! » dit Anton avec moquerie.
Dom Pedro Rodrigo rigolait sans pouvoir s’arrêter, jusqu’à ce que Charlie l’aida à se calmer:
« -Allons allons amigos, notre chef, à un rythme sexuel que nous connaissons tous, ces coups de lames étant aussi célèbres que ses coups de reins qu’il réserve à la gente féminine de Liberty. Cependant, écoutons le avant qu’il meurt de rire. » Dit il avec un sourire destiné à Pedro.
Celui-ci, après s’être contrôlé, le fou rire passé, prit un ton plus sérieux et expliqua sa démarche:

« Muchas gracias Charlie d’avoir calmez cette bande dé bourrico. » Dit il en lui adressant un clin d’œil.  « Bon, maintenant que vous avez bien fini de rigoler, bande de drôles, laissez moi vous annoncer mon plan, avant que je vous colle une rouste à chacun! Il est ici question d’infiltration. En effet, si l’expédition de la Marquise prend de l’avance, cela voudra dire que Esperanza sera en retard; et donc en transmettant des informations grâce à mon perroquet Rico, je pourrai aider l’expédition espagnole. »
Pablo continua:
«-Caramba amigo, tou compte sour este stupido volatilé en rute pour nos aider?! Hahaha !! » Le perroquet s’agita, et commença à picorer la tête du petit Pablo.
« - Si amigo. Rico sait faire de long trajet rapidement; et aussi, vous serez également sur l’archipel, le trajet sera ainsi plus cour. Il faudra cependant que je sache rester discret: je devrai être quasi en permanence avec cette Dona… la prudence sera de guise. »

La conversation continua, les Hermanos étaient emballés par l’idée du guerrier aguerri. La fiesta continua. Le repas fut riche en émotions, en nourriture et en boisson. Chacun était excité et stressé par l’évènement. Ce trésor pourrait servir grandement à la ressource de cette nouvelle Esperanza, qui avait choisie il y a peu, de s’écarter du continent pour appuyer sa liberté. Encore une fois du sang coulerai pour une noble cause. Encore une fois, Pedro Rodrigo se lançait dans une aventure comme il les aimait, avec une fin non définie. Il pourrait avoir un rôle important dans cette quête. Cependant, malgré toute la volonté de l’ibérique, celui ci ne pouvait s’attendre à ce qui allait lui arriver.



Scorbut Bill
Scorbut Bill
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25/05/2007
Posté le 05/08/2009 à 18:24:07 

Expédition Montalvès: Maraqaïbo City.

Une journée que l'équipe marchait dans une jungle dense, humide, emplie de serpents, de moustiques gros comme une phalange, de plantes urticantes, voir même carnivores.
Une journée complète à guetter sans arrets les moindres mouvements entre les troncs et les fougères, pour ne pas se faire surprendre par les aventuriers damnés qui y rodaient.

Quatre d'entre eux avaient encore surgi de la végétation depuis le matin, et un des membres de l'équipe avait été grièvement blessé au flanc. Deux hommes avaient reçu la mission de le ramener au camp sur la plage. Encore un coup dur dans ce genre, et Rohel se retrouverait bientôt avec pour seule compagnie, la Marquise de Montalvès.
Il commençait déjà à ne plus la supporter... Son égocentrisme lui vrillait les nerfs et il en venait presque à regretter d'avoir choisi de jouer double-jeu en intégrant cette expédition, plutôt que celle du Lys...


En fin d'après-midi, ils sortirent enfin de la jungle pour arriver dans une vaste clairière cernée à l'Ouest par l'océan, à l'Est par un bras de mer et au Nord par une chaine de montagne. Une petite ville portuaire se trouvait lovée dans les contreforts et en l'apercevant, les sourires revinrent sur les visages des aventuriers.



C'est donc d'un pas décidé qu'ils se dirigèrent vers cette îlot d'habitation, non sans précautions, au cas où elle soit elle aussi infestée de damnés.
Une fois à l'intérieur, les mines s'assombrirent de nouveau: chaque maison voyaient sa porte solidement barricadée et il n'y avait pas âme qui vive dans les rues.
Un navire en piteux état mouillait dans la rade, quelques étalages de victuailles pourries étaient disposés négligemment sur la place principale. Une poignante odeur de décomposition planait dans les rues, des essaims de mouches passaient en vrombissant au dessus des têtes, ne manquant pas d'attiser un peu plus le dégout des compagnons.

Rien d'intéressant à rapporter, aucun trésor, aucune découverte digne de ce nom ne pouvait se trouvaient dans cette ville fantôme.
Dépités, les membres de l'expédition décidèrent donc de quitter cet endroit maudit et de retourner dans la plaine pour y établir leur premier bivouac.

Deux heures plus tard, un endroit avait été choisi, offrant une vue d'ensemble de la plaine, protégé d'un côté par l'océan, de l'autre par les montagnes.
Une fois le campement monté et les tours de garde établis, les aventuriers se couchèrent sans un mot, vannés, mais aussi terriblement déçus.
La nuit fut difficile, les visages de cendre des damnés hantant les rêves de chacun.

Tard dans la nuit, un perroquet parti de la tente de Rohel en direction du Nord-Est.
Peut-être les autres avaient-ils eu plus de chances...
Johannes
Johannes
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Posté le 05/08/2009 à 22:37:49 

Expédition Montalvès: rivage du Lagon maudit

Un feu crépitait joyeusement sur la plage, surmonté d'une broche improvisée qu’ornait une guirlande de fruits exotiques et de pavés de requin, le tout nappé de miel sauvage du cru, et assaisonné des herbes aromatiques que Johannes avait eu la présence d'esprit d'ajouter à la liste du matériel indispensable à l'expédition. L'air avait fraichi et la forêt frissonnait, mais les vêtements du jeune hollandais, légèrement raidis par le sel, avaient eu le temps de sécher, de sorte que la caresse du vent était la bienvenue. Le soleil achevait son plongeon majestueux dans les flots, passementant la mer des Caraïbes de paillettes d'or chatoyant. Les aventuriers, au nombre de cinq, Johannes et son assistant, Hugo de Vries, ainsi que leurs porteurs, Hermann Fehling, N’Goulougoulou et Jacques Marteau, entamaient joyeusement leur repas dans la quiétude du crépuscule. Les péripéties maritimes du matin qui les avaient séparés du reste de l’expédition n’avaient pas entamé leur moral, loin de là. D’ailleurs la journée s’était révélée fructueuse : un crabe à pince d’or, une méduse aux flots de dentelle purpurine et une tortue à carapace rouille avaient rejoint leur équipée, qui dans son seau, qui dans son bocal et qui dans sa cage en bambou.

Johannes profita des dernières lueurs du jour pour dessiner une carte à l’attention de Rohel le Vioter, capitaine de l’expédition, et l’informer de sa progression. La réponse arriva plus tard dans la soirée, alors que les lucioles et les étoiles, rivales, se piquaient de briller telles des milliers d’épingles sur le velours de la nuit. Johannes apprit que sa barque avait vraisemblablement mouillé sur les rivages du lagon maudit, tandis que le reste de l’expédition avait débarqué sur une île non loin nommée Maragaïbo. Maudit, ce lagon ? Superstitions bonnes pour les crédules. Et sur cette rassurante pensée, et sur ses deux oreilles, il s’endormit paisiblement.
don Juan de Montalvès
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Posté le 08/08/2009 à 13:23:18 

Ile de Maraqaïbo, les 3 et 4 août 1709

Le chemin vers Maraqaïbo ne fut pas de tout repos. Il fallu tout d’abord gérer l’impressionnante collection de bagages et coffres divers de la marquise. Une longue file de porteurs et d’esclaves se mit en route à la vitesse de pas d’hommes à travers les chemins sinueux de la jungle.

Doña Carolina s'éventait tandis qu'elle tenait son ombrelle au-dessus d'elle, son éventail servant surtout à éloigner les moustiques gros comme le poing. Sa chaise à porteurs se balançait lorsque qu'il fallait éviter les puissantes racines des arbres défonçant le sentier, obligeant la marquise à couvrir sa tasse de thé de sa main avant de la porter à ses lèvres.

Les éclaireurs et notamment le capitaine Rohel Le Vioter semblaient inquiets, scrutant la lisère de la jungle et disparaissant quelques instants dans les sous-bois une hachette à la main, mais le reste de l'Expédition bavardait gaiement, discutant des étrangetés de l'île et du caractère extraordinaire de leur aventure.

Soudain, une nuée d'oiseaux noirs s'envolèrent au-dessus des palmiers, obscurcissant le ciel au-dessus du long cortège, puis des cris stridents se firent entendre, une langue inconnue lançait des menaces dont les sons gutturales seuls suffisaient à donner la chair de poule. Les éclaireurs et les soldats armèrent leurs mousquets losrque, de chaque côtés du sentiers, apparurent de petits êtres calcinés, hurlant et agitant leurs machettes au-dessus de leur tête, se précipitant sur l'Expédition, leurs yeux rouges et pleins pointés sur leurs futurs victimes, des regards fous et emplis de haine.

Aussitôt les premiers coups de mousquets partirent, du moins ceux qui avaient eu le temps d'être chargés, mais la salve n'abattit que les premiers aventuriers sauvages, les suivant sautèrent par-dessus les carcasses de leurs congénères et tombèrent sur les porteurs qui débandèrent en criant, tentant de se cacher dans la jungle, les esclaves laissèrent choir leurs coffres pour tenter de se battre à main nue et la marquise (ainsi que tout son service à thé ) fut jetée à bas de sa chaise, tombant la tête la première dans la boue, les arcs de sa robe se tordant sous le poids.

Les soldats, n'ayant plus le temps de recharger, frappèrent ces hommes de cendres à coups de crosse de leurs mousquets, fendant les torses et les têtes assez aisément, faisant disparaître ces agresseurs en de denses nuages de cendres et de poussières. La marquise se relava furieuse, le temps d'apercevoir un aventurier sauvage sauter au-dessus de sa chaise à porteurs renversée, poussant un cri de fureur, et abattant sa hache sur elle. Mais doña Carolina sortit son prototype portugais et tira à bout portant dans le front de l'aventurier lui faisant éclater la moitié du crâne.

- Eat this ! *fit la marquise en crachant à terre avant de s'essuyer d'un revers de manche*

Malgré la résistence de l'Expédition, les aventuriers sauvages devenaient de plus en plus nombreux, si bien qu'il fallut laisser les bagages et fuirent rapidement sur le sentier. Des soldats portèrent la chaise de la marquise au pas de course et cette dernière put, à sa guise, utiliser son ombrelle comme une arme pour frapper, à sa gauche, à sa droite, les aventuriers qui la pursuivaient.

Finalement, les survivants rejoignirent la mystérieuse cité de Maraqaïbo où ils trouvèrent refuge. La ville semblait désertée de ses habitants mais l'Expédition y retrouva plusieurs corsaires anglais et français faisant parti des autres missions coloniales qui y cherchaient également un abri. Une rapide inspection des lieux prouva l'abandon des habitations. Si le danger ne venait plus des aventuriers sauvages, il venait désormais des autres corsaires présents dans la ville. On choisit de continuer la route tant que le soleil était haut dans le ciel.

L’Expédition choisit d’établir son bivouac dans les champs entourant la cité de Maraqaïbo et s’étendant jusqu’au piémont des montagnes de la petite île. Là, au milieu des massifs de fleurs, on vit pousser des tentes et s’élever les fumées légères des feux de camp.



La nuit était tombée sur l'île de Maraqaïbo, mais tous ne dormaient point. Une silhouette masculine camouflée dans un large manteau sortit du campement et se faufilait à travers les massifs de fleurs et rejoint à pas rapides les murailles de la cité. Sans garde ni surveillant, ce personnage pénétra aisément dans la ville et rasa les murs des petites maisons silencieuses.
L'énigmatique visiteur du soir frappa trois coups à l'une des maisons dont la porte était marquée d'une croix. La petite porte s'ouvrit en grinçant et laissa entrer l'homme aux traits familiers.
Il s'installa auprès d'un second personnage masqué qui tenait devant lui une tanterne faiblement allumée.

- Et bien, monsieur Pieterzsoon, quelles sont les nouvelles ? *fit Juan de Montalvès en ôtant sa capuche*
- Il m'a été difficile de trouver une goelette pour rejoindre le port de Maraqaïbo, mais me voici !
- Je le vois bien...mais ce n'est pas ce que je vous demande.
- Oui, marquis, j'ai pour vous des informations fraîches. Nous avons fini de déchiffrer le codex aztèque, il parle de ce havre des hommes blancs installés sur l'archipel, il lui donne le nom de
Batanagar.
- Il s'agit certainement du lieu où se cache le trésor de l'archipel !
- Oui, monseigneur...ah et encore une chose: j'ai ici une lettre de Monsieur Sylvestre qui souhaite savoir où en est la mission...les actions de la South Sea Company ont grimpé à la bourse de Londres dès la nouvelle de l'Expédition.

Montalvès enfouit la lettre dans une poche de son manteau et ne dit mot en soufflant sur la petite flamme de la lanterne, mais son regard brillait d'un feu sinistre qui n'eut besoin d'aucune lumière.

Le lendemain matin, la marquise parut devant sa large tente, dans sa longue robe de chambre, humant l'air et la senteur des champs de fleurs s'étendant à l'horizon. Mais aucun laquais ne vint lui servir son thé ou lui apporter ses biscottes, tous avaient déserté à la suite de l'attaque des aventuriers sauvages. La marquise s'apprétait à demander à Rohel et Dbsman de bien vouloir lui servir son petit-déjeuner mais leurs regards noirs l'en dissuada rapidement. Elle fit un charmant sourire et retourna dans sa tente.

L'Expédition reprit la route dans l'après-midi, contournant les vastes montagnes du nord de l'île et longeant la côte. Des traces de combats et de lutte furent relevées par les explorateurs tandis qu'ils arrivèrent devant un pont suspendu au-dessus d'un fleuve.



La marquise, fièrement, prit la tête de la cordée et s'avança sur le pont. Au fur et à mesure de son avance, les grincements et craquements des plaches de bois la firent pâlir à vue d'oeil, bientôt ses jambes flagellèrent et elle s'immobilisa au milieu du pont, s'accrochant des deux bras aux cordes suspendue au-dessus du vide.

L'Anglais et le Français se regardèrent d'un air entendu et haussèrent des épaules.

- Avancez, madame, ne regardez pas en bas ! *cria Dbsman*
- Ce n'est rien ce n'est pas un pont délabré ! *s'époumona Rohel*
- Quoi ?! Qui est-ce que vous traitez de "délabrée" ?! *s'énerva la marquise*
- Non...je dis que...que ce pont ne risque rien...il ne va pas s'écouler...
- Vous voulez dire qu'il ne risque pas de s'écrouler sous mon poids, c'est ça !!! Au lieu de m'insulter, venez me chercher !!!
- Non..non...vous vous méprenez...
- Elle veut qu'on aille la chercher, Rohel...
- Elle est un peu forte celle-là !
*répondit le Français*
- QUOI ! Vous avez dit : Elle est forte, celle-là ! *rugit la marquise*
- Bon, bon, marquise, on arrive...

L'Expédition continua tant bien que mal à travers la jungle, la marquise jetant des regards furibonds à ses compagnons lorsque se fit entendre un grondement effrayant.
Tous levèrent les yeux vers le sommet des palmiers et s'immobilisèrent devant l'imposante cheminée de fumée qui s'élevait haut dans le ciel.

Le volcan, fumant, aux pentes déchirées par les vents et les coulées de lave, s'élevait de terre de sa massive silhouette. Son souffle, semblable à des tambours de guerre, roulait d'entre ses entrailles en fusion pour sortir, lourd et brûlant, par son cratère béant.

don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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Posté le 08/08/2009 à 16:05:10 

L'archipel des damnés, les 5 et 6 août 1709


L'Expédition Montalvès s'approcha avec précaution des pieds du volcan, l'air chargé de souffre et roussissant la pierre attaquant la gorge et piquant les yeux. Un foulard noué autour de la bouche et sur le nez, son casque colonial baissé sur ses yeux, la marquise de Montalvès se tenait à l'épaule de Rohel pour avancer dans cette fournaise tonant et rugissant. Le sentier montait de plus en plus escarpé jusqu'à rejoindre une porte sculptée à même la roche, décoré d'une écriture inconnue et ancienne. Les explorateurs pénètrèrent au coeur du volcan, dans des galeries pourpres aménagées, retenant la chaleur et oppressant les corps. Bientôt toute l'Expédition fut en nage, les fronts perlèrent, les habits devinrent moites et le maquillage de la marquise coula complétement épouvantant d'horreur le pauvre Dbsman.



Des statues lugubres et difformes ornaient le grand hall du volcan, des figures mi-humaines, mi -animales, des créatures ailées, hideuses et grimaçantes. Une fois encore, il fut pris la décision de monter le bivouac avant d'aller plus loin sur ces ponts suspendus au-dessus des vallées de lave. Se risquer dans l'inconnu sans s'être reposer eut été bien trop hasardeux. Durant les deux jours enfouis dans le ventre du volcan, nul ne sut s'il faisait jour ou nuit au-dehors, seules l'accablante chaleur et les odeurs de souffre constituaient la réalité tangible de ce cauchemar éveillé à travers les galeries du volcan.

La marquise observait, à la lumière de sa torche, les glyphes sculptés sur les murs des galeries et ses soupçons furent de plus en plus étayés par ces découvertes, notamment sur la nature exacte de ce fameux "trésor". L'image des crocodiles revenaient sans cesse, il s'agissait d'une pièce maîtresse dans cette énigme...

L'Expédition arriva bientôt devant un pont de pierre mais les explorateurs restèrent cachés à la vue du gardien qui tenait le passage. Un grand personnage drapé dans une tunique et portant une masque couvrant toute sa tête. Une sorte de prêtre mystique à l'allure inquiétante.

- Comment allons-nous nous y prendre pour neutr...
*s'interrogea la marquise*
Doña Carolina n'eut pas le temps de finir sa phrase que Rohel s'élançait, sabre à la main, contre cet obstacle encapuchonné.

Le prêtre leva une main vers le Français qui fonçait sur lui en hurlant et prononça ces mots:

- "Stop.
He who would cross the Bridge of Death
Must answer me
These questions three
Ere the other side he see...

What is your name ?"


Sans répondre aux trois questions du gardien, Rohel lui trancha la tête qui roula un peu plus loin sur le pont suspendu. La marquise et Dbsman échangèrent un regard d'étonnement puis rejoignirent leur compagnon de route.

Le capitaine français enjamba le cadavre et fit signe aux autres de le suivre, seule la marquise resta en retrait se pencha un instant sur le prêtre décapité. Elle fouilla son ample tunique et découvrit un livre de pières fort intéressant ainsi qu'une sorte de clé dont elle ignorait l'utilité.

Alors que les membres de l'Expédition entrait dans le village des Damnés, la marquise attendit d'être hors de portée pour prestement enfiler la tunique du prêtre, d'enfiler la cagoule du mort et courrut dans les couloirs à la droite des ponts suspendus. Bientôt des voix rauques lui parvinrent, des voix graves montant et descendant comme la houle à la façon des psaumes. Ces chants semblaient provenir d'une grotte taillée manifestement dans le roc. Elle jeta un coup d'oeil et découvrit d'autres prêtres, dans le même costume, semblant mener un culte devant une immense idôle dans un corps d'homme mais à la tête de crocodile.



La marquise se faufila derrière les prêtres et essaya de se fondre dans la procession, tentant d'imiter les paroles des prières. Peu à peu, elle s'approcha de la statue. Soudain un éclair de lucidité frappa son esprit en aperçevant, au milieu des offrandes au dieu, une paire de cuissardes en peau de crocodile.

- Je le savais...*murmura la marquise* La maroquinerie, voilà le véritable trésor de cet archipel des Damnés...

Montalvès songea à dérober ce modèle à quelques mètres de lui mais cela aurait été trop risqué au beau milieu de ces adorateurs et autres prêtres.

- Il me faut retrouver cette fameuse colonie de Batanagar...quelque chose me dit que cette paire n'est pas unique.*pensa doña Carolina tout en reculant lentement jusqu'à la sortie du temple*

La marquise retrouva l'Expédition à l'entrée du village des Damnés. L'endroit grouillait d'activité, des Anglais, des Français et des Hollandais s'étaient retranchés dans une quartier d'habitation tandis que d'autres interrogeaient les rares habitants ou fouillaient les environs.

Le village des Damnés était un mélange de maisons européennes et de campements indigènes. Les totems cotoyaient l'architecture des colonies, des escaliers monumentales de pierres rappelaient les dédales du temple maya de Liberty tandis que les pallissades de facture espagnole entouraient le village.
L'Expédition décida de se séparer pour couvrir le plus de terrain possible et tandis que Dbsman et Rohel exploraient plus avant le village, la marquise sembla plus intéressée par des maisons aux fenêtres desquelles pendaient des peaux de crocodiles...
Scorbut Bill
Scorbut Bill
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Posté le 10/08/2009 à 20:42:59 

Expédition Montalvès: la découverte du trésor.

Rohel savait qu'il touchait au but. Lagardère lui avait répondu, l'Expédition du Lys avait elle aussi atteind le village, mais sans réussir à mettre la main sur le trésor tant convoité.

Depuis le début, le Capitaine de l'Expédition Montalvès restait en contact avec ceux du Lys, leur apportant toutes les informations qu'il recueillait. Son plan marchait à merveille: faire partie d'une expédition internationale lui permettait de se distancier en apparence de l'expédition française, lui offrant ainsi la possibilité d'explorer l'Archipel en paix.

Jamais la Banque de Montalvès n'aurait le trésor, il en avait fait le serment... et quoi de mieux pour cela qu'être le Capitaine de Dona Carolina afin de connaitre les moindres de ses déplacements?

Une fois arrivés au village, il avait fait en sorte de se séparer de la Marquise et de Dbsman, leur expliquant qu'ils seraient plus efficaces en se séparant. Son objectif était finalement tout autre: découvrir le trésor de lui-même et leur cacher le temps que les renforts du Lys le rejoignent.

Et c'est exactement ce qui se déroula, vers 4 heure du matin le 6 Août. Rohel se réveilla en sursaut, alerté par les sons de lames s'entrechoquant.
Il vit alors Chriko de Craon, en sang et l'arme au point, avancer entre les huttes, prêt à renvoyer chez eux tout Anglais ou Espagnols.

Soudain, après avoir dépassé Rohel, il se mit à courrir en direction de la falaise qui tronait au Nord du village. Le Capitaine de Montalvès le suivit à distance et s'aperçut que le Lyssois poursuivait le Sir Holmes.
Ce dernier disparu alors de la vision des deux Français. Chriko étant trop épuisé pour continuer à le poursuivre, Rohel dégaina son arme et avança calmement, sachant pertinemment qu'au Nord, il n'y avait pas d'issue, la seule étant l'entrée principale, qu'il gardait dans son dos.

Lorsque Sir Holmes réapparut enfin, tirant avec peine derrière lui un gros coffre de fer, une joie intense innonda le visage du Capitaine. L'Anglais avait trouvé le coffre, et venait droit sur lui.
Ni une ni deux, Chriko oublia toutes fatigues et chargea le célèbre enquêteur, l'assomant en quelques passes rapides.

Rohel allait crier victoire lorsque apparut de nulle part un grand colosse, aux cheveux long et à la barbe fournie, brandissant un sabre terrifiant.
Le Capitaine Hardrock... Il fondit sur Chriko et ne lui laissa le temps de rien, le mettant hors combat aussi rapidement que le Sir Holmes l'avait été.

Il ne s'arréta pas là et chargea ensuite Rohel, déterminé à ne laisser le coffre à personne d'autres qu'aux Anglais. Mais une balle gravée Le Vioter l'atteignit en plein front alors que sa lame allait s'abattre sur le crane du Capitaine.
Le géant s'effondra dans un râle d'agoni, soulevant un nuage de poussières et de cendres.

Rohel rechargea aussitôt, avant de se rapprocher du coffre, tous sens aux aguets. Il laissa s'écouler une longue minute, le temps d'être sur qu'il n'y avait plus de danger, et de faire le clair dans son esprit.
Mais il n'avait pas de temps à perdre, il était trop vulnérable, là, en plein centre du village, avec ce trésor inestimable à ses pieds.
Il devait prendre une décision au plus vite. Le coeur battant à la chamade, les muscles tendus et les nerfs à vif, il estima qu'il ne pourrait aller loin avec son fardeau. S'il sortait du village maintenant, c'était risqué de tomber sur les Anglais encore dans le tunnel du volcan.

Non, il devait être plus malin qu'eux, laisser tomber l'option de facilité pour les prendre de court. Il décida alors qu'il vallait mieux rester dans le village, trouver un endroit où se cacher en attendant que les renforts Français ne viennent lui offrir une solide escorte.

Des bruits de pas derrière lui attirèrent son attention et il se retourna brusquement, le doigt sur la gachette.
C'était Jade qui venait à sa rencontre, réveillée par les éclats de la bataille qui venait de se jouer.
Elle lui annonça que Tuxedo était réveillé aussi, mais que Choco venait d'entrer dans le village et qu'il était parti à sa rencontre.

Rohel fit part de son plan à la Hollandaise, qui approuva, et tout deux partir donc dans l'endroit le plus reculé du village, mais aussi celui le plus à l'abris des regards de tous. Au Nord-Est des habitations, au bord de l'eau du lac qui les entourrait, au bout d'un passage étroit qui longeait la falaise.
Les assaillants ne pourrait venir ici qu'un par un, ce qui permettrait à Jade de les arrêter de sa lame, tandis que Rohel tirerait ses balles par dessus elle.

Une fois en position et ayant reçu la nouvelle que Tuxedo avait pu abattre l'Anglais, le Capitaine de l'Expédition Montalvès envoya une première salve de missive aux Lyssois pour leur annoncer qu'il avait le coffre et besoin de renforts, et une autre aux membres de son expédition pour leur expliquer qu'il venait de trahir Montalvès, et qu'il ramènerait le trésor à Port-Louis avec l'expédition française, leur demandant par la même occasion de se ranger à ses côtés, ou de se déclarer comme ses ennemis.

Sachant que Dona Carolina et Dbsman étaient encore dans le village, il ne dormit pas du reste de la nuit, prêt à abattre ses compagnons de route s'ils se mettaient en travers de son chemin.


Johannes
Johannes
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Posté le 11/08/2009 à 00:05:20 

Expédition Montalvès, lagon maudit
Carnet de bord de Johannes

le 3 août 1709
Deux jours seulement sur l’archipel des damnés, Deux jours déjà. Ils ont attaqué hier soir, en pleine nuit. De petits êtres d’un noir de suie et de cendre, aux yeux charbonneux, braises éteintes sertie dans l’écrin parcheminé de leur peau ravagé par les flammes. J’ignore si nous sommes de l’étoffe dont on fait les héros, une chose est sûre : ceux là sont du bois dont on fait les bûchers. Nous les repoussâmes : la surprise passée, ils n’opposèrent guère de résistance face à du bon acier. Jacques fut blessé à la tête. La plaie est propre, mais il délire sous l’effet de la fièvre. Nous avons dû fabriquer à la hâte une civière pour le transporter, tandis que nous levions nuitamment le camp pour poursuivre la route, encore sous le choc.

Le 4 août 1709
Désormais, les pygmées sont la moindre de mes contrariétés. Nous avons repéré un galion battant pavillon espagnol, à l’est du lagon. Ce sont toutefois les corsaires anglais qui m’inquiètent le plus : ils pullulent tels des mouches autour d’un cadavre, excitées par l’odeur douceâtre de la charogne. Combien de temps avant que l’un d’eux ne souille dans un excès de zèle sa lame du sang des membres de notre expédition ? Hermann et N’Goulougoulou font preuve d’un courage exemplaire. Ils risquent leur vie, qui ne vaut pas moins que la nôtre, pour un rêve qui n’est pas le leur. Quant à Hugo, comment le blâmer ? Il est jeune encore pour regarder la mort entre deux yeux, sans fléchir.

Reste que le jeu en vaut la chandelle. Nous avons découvert la silhouette majestueuse d’un volcan, brun lézard indolent lové dans les eaux du lagon, les flancs pelés, qui fume son houka. La végétation est ici plus luxuriante qu’ailleurs, comme si la nature, consciente de la menace perpétuelle de cette faille géologique béante qui, de temps à autre, à l’heure de la digestion de Gaïa, éructe sa bave de roche en fusion et rote ses volutes de fumée noire, se développait avec une frénésie accrue. Je noircis mes cahiers de notes, croquis et autre observations, mais il faudrait un mois, une année, une vie d’étude pour explorer, étudier, classifier la richesse et la diversité de l’œuvre de Dieu sur cette île.
Johannes
Johannes
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14/11/2008
Posté le 12/08/2009 à 00:18:54 

Expédition Montalvès, lagon maudit
nuit du 4 août

Bang !

Le fracas d'une détonation réveille la jungle. L'univers bascule dans le désordre, le chaos. Explosion de douleur, battements d'ailes frénétiques des aras dans leurs cages, grognement d'un ours arboricole, bâillement d'une tortue, cris affolés des assistants réveillés en sursaut.


"Que..."

Une seconde détonation l'interrompt, suivie d'une troisième. Il discerne à travers les brumes du sommeil et de la douleur le visage de son agresseur, un jeune homme, anglais d'après son bandeau. Une quatrième balle, inexorable, vient mettre un terme aux illusions du pacifique Johannes, qui ne participait à l'expédition sur l'archipel qu'en qualité de naturaliste, et emportera avec lui dans la tombe cette triste conviction que les hommes sont décidément bêtes et méchants.

Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 18/08/2009 à 08:54:06 

Trois minutes.
Un temps si court, qui eût pu paraître bien plus long, pourtant.

Sir Holmes avait embarqué, quelques jours auparavant, sur le navire qui avait accosté à New Kingston, et qui les avait menés, Miss Tess et lui-même, sur l'archipel des damnés.
Quelle trépidante aventure les attendait donc sur cet ensemble d'îles qu'il leur était donné de découvrir!

A leur arrivée, le détective fut surpris par la beauté des lieux. Une île vierge de toute souillure humaine, bien que déjà, l'on pouvait distinguer les marques du passage des côlons libertiens qui découvraient cette île : herbes couchées, terre retournée par endroits, déchets divers et variés de ci de là.
Sir Holmes avait été époustouflé par les magnifiques et diverses couleurs qui ornaient les lieux. Il profitait du spectable en compagnie de son amie, mais il savait pertinemment qu'elle ressentait à ce moment précis la même chose que lui... à savoir qu'elle aurait aimé se trouver accompagnée de son compagnon, tout comme Sir Holmes aurait aimé que Lady Alanis découvre ce magnifique endroit à ses côtés.


Cependant, leur venue sur cette île n'était point uniquement un voyage de loisir. Ils étaient venus, sur demande de leur gouvernement, mais aussi et avant tout afin d'aider à y trouver un trésor, dont la rumeur de l'existence avait empli la ville de New Kingston depuis maintenant plus de dix jours.

Basile et Tess avaient donc commencé leur exploration, en se fiant aux croquis de plans fournis par leur général, qui leur avait donné quelques consignes.
Forts de leur expérience en recherche de trésor, les deux amis se baladaient, pioche à la main, dans l'optique de découvrir le trésor tant convoité.


Il leur fallut trois journées pour découvrir le village des damnés. Après avoir combattu contre une étrange flamme qui leur avait semblé possédée, ils avaient décidé de se séparer au sein du village. En effet, le détective avait ce sentiment que le trésor s'y trouvait, et il était à présent persuadé que son instinct l'y mènerait.

C'est en pleine nuit, alors que Miss Tess avait investi une partie du village, que Sir Holmes, incapable de s'endormir tant ce trésor l'intriguait (et Dieu seul sait que le détective était ferru des découvertes de trésor), que celui-ci continua à examiner les lieux.

Il avait, quelques heures auparavant, fait un rapport à son général, afin de l'avertir de ses recherches vaines au sein du tunnel. Il lui avait fait part de sa certitude qu'un tel trésor devait se trouver enfoui, et de ses projets de fouiller ce village qu'ils venaient de découvrir.


La lune se trouvait haut dans le ciel, et reflétait sa douce lumière sur la mer à l'horizon. Un spectacle qui était si beau, mais qui pourtant ne déconcentrait en rien le gentleman, dont les bas de pantalon se voyaient humides et remplis de ce sable qu'il retournait à mesure qu'il avançait.
Il était passé devant plusieurs personnes, des français notamment semblaient s'agiter. L'un d'entre eux l'avait suivi quelques instants, et il avait accéléré afin de ne point se faire agresser, car il semblait, à son grand regret, que sur cette île, les corsaires n'avaient que faire de leur honneur ou amitié pour d'autres corsaires.

Soudain, la pioche retentit.
Il se mit à genoux, lâchant son instrument, et commença à écarter le mélange sableux et terreux, découvrant petit à petit les rebords en bois d'un coffre.
L'excitation avait gagné le détective.

04/08 04:07:31 : Tu trouves en examinant : Coffre des damnés.

Il s'était empressé d'écrire à son général, afin de lui transmettre la nouvelle, et de lui demander du renfort. En effet, ce coffre se trouvait fort lourd, et les étrangers autour étaient nombreux, il n'avait nul doute que ceux-ci ne tarderaient point à le repérer.




Sir Holmes commença toutefois à avancer avec le coffre. Il le traînait avec difficultés, dans l'espoir de disparaître de tout champ de vision étranger, lorsqu'il se fit héler.

Halte!!

Il se retourna, et aperçut l'arme à feu qui pointait dans sa direction. Plus encore que cette arme, c'est la surprise de trouver son propriétaire à la brandir dans sa direction, qui figea le détective.
Le Sieur Rohel, reconnaissant parfaitement le gentleman, ne baissa nullement sa garde, et continua de menacer le porteur du coffre.

Malgré tout le respect que j'ai pour vous, Sir Holmes, donnez moi ce coffre maintenant.


Le détective jaugeait la situation. Il savait qu'il ne pourrait faire face à la dextérité au tir, tant relatée, du français, et il lui déplaisait grandement d'imaginer d'ailleurs que celui-ci puisse faire feu sur sa personne. Il jeta un regard vers le coffre, et ses jambes recouvertes de boue et de sable. Il offrait là un étrange spectacle, mais un sourire vint arborer son visage.

Toutefois, avant même qu'il n'ait pu répondre quoi que ce soit au Sieur Rohel, il sentit une lame s'enfoncer une fois, puis une seconde fois, au sein de sa chaire. Il poussa un cri de surprise et de douleur, avant de tomber à terre.
Sa dernière vision fut celle du Sieur Chriko de Craon, qui venait de le blesser grièvement, et qui se ramassait pour se saisir du coffre.

Trois minutes.
C'était le temps durant lequel il avait été en possession du coffre des damnés. Le temps qui s'était écoulé, depuis qu'il l'avait sorti du sable, jusqu'à son agression.


Bien que surpris de leur geste, il se laissa sombrer dans l'inconscience avec toutefois une satisfaction acquise... celle-là même d'avoir trouvé ce trésor que tous cherchaient, et de n'avoir ainsi point manqué à sa réputation...
 

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