Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

Le forum > Taverne > Libris Mortis, le livre secret d'un Zombie.
Libris Mortis, le livre secret d'un Zombie. -1- 2  
Auteur Message
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 25/01/2009 à 22:35:36 

[Si vous souhaitez participer, suffit de demander et on peut ce mettre d'accord]

Chapitre I. Revivre.

Il fait noire et je suis allongé, dans ma tête un roulement de tambour me fait horriblement souffrir. Machinalement, je lève mon bras pour me frotter la tête, et là je reste bloqué, ma main à peine levé venait de toucher quelque chose de solide.  Etonné, je lance rapidement mes deux mains sur le coté, idem, elles se heurtent à quelque chose de dure. Je souhaite me relever et ma tête cogne elle aussi la surface solide. Je tente de descendre et de monter sans succès… je suis enfermé.

Je commence à paniquer.

Je tente de déterminer de quelle matière est faite ma prison, je touche longuement la surface sans savoir de quoi il s’agissait, je ne sentais rien, le bout de mes doigts ne me donnaient aucune indication. J’aurais pu autant dire que c’était de la pierre comme du bois ou bien du métal... Que ce passe - t- il ? Avec ma main droite je tente de passer sur mon ventre pour toucher mon autre main et savoir ce qui ce passait sur le bout de mes doigts. En passant sur mon ventre, je sens quelque chose de creux, un trou… un trou énorme ce trouvait sur mon ventre et pourtant je n’avais pas mal. Je mets ma main et sans quelques chose de dure, et à coté quelque de mous. Je dois voir ce qui ce passe, était ce la peur ? La rage ? Je commence à taper de plus en plus violemment le dessus de ma prison avec mes poings, j’entendais le bruit de la matière qui ce fendait à chaque coups. Je dois sortir, j’étouf … c’est à ce moment précis que je me rends compte d’une chose, je ne respire pas, je ne sens pas mon cœur battre comment était ce possible ? Ce fut de trop de toute me forces je donne un coup et sent ma prison céder, de la lumière apparait.

De la terre tombe sur Valakas sans qu’il s’en rende compte.

Je frappe encore et encore jusqu'à pouvoir m’extraire de ce trou, je sors enfin au grand jour, je ne suis pas fatigué même après avoir…

Valakas ce baisse et ramasse une planche de cinq centimètres de largeur.

De grosses échardes sont plantés dans mes mains et … et je n’ai pas mal, je ne sens rien. Je regarde le fond de ma prison et sans aucun doute, il s’agit bien d’un cercueil. Je viens de m’extraire d’un cercueil enterré plusieurs mètres sous le sol. Je ne respire pas, mon cœur ne bat pas … Ce précipite d’enlever sa veste, et observe son trou géant ou l’on voit ces cotes ainsi que plusieurs organes putréfiés. Il touche son visage mais ne sent rien sauf que celui est bizarrement fin… La panique me pousse à regarder autour de moi pour chercher de l’aide. Je ne vois rien, ni personne, juste un ruisseau à coté de moi, je me précipite et observe mon visage sur l’eau qui ruissèle … Le choc fut violent, je venais de comprendre ce qui m’arrivait, j’étais vivant mais mort à la fois, je suis devenu un zombie.

Valakas lâche un crie des plus désespérés en levant les bras vers le ciel.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 26/01/2009 à 23:23:02 

Chapitre II. Un mental et un physique des plus étranges.

Comment réagiriez-vous si votre esprit était enfermé dans un corps mort depuis un moment ?

Voilà trois jours que je marche sans m’être arrêté. J’ai déserté la plage et les zones exposées au soleil, la lumière me ralentit, «elle m’épuise» si je puis dire, j’ai donc choisi la jungle pour ses zones d’ombres. Vu qu’on est dans les observations, voilà ce que j’ai remarqué : je n’ai pas froid, je n’ai pas chaud, je n’ai pas soif non plus - ce qui m’arrange bien car j’ai un petit souci avec l’eau, je ne peux traverser une rivière ou bien un ruisseau. Comment est-ce possible ? Je n’en sais rien, il y a juste un mur invisible qui m’empêche d’avancer.

En ce qui concerne la nourriture et bien j’ai faim constamment. Mon ventre ne cesse de faire des bruits. J’ai donc tenté de manger un fruit, je fus surpris de reconnaitre le goût, mais ceci n’apaisa en rien ma faim.

Je marche sans savoir où je vais, mon souci principal étant que je ne trouve personne, mais que tout le monde peut me trouver.

*Sent son bras* Quelle odeur horrible …

Je pue le mort à des kilomètres ! De plus, où je me déplace, tout se fane instantanément. Pire que le petit poucet. Et j’ai un réel doute que l’on m’accueille à bras ouvert si on suivait ma piste.

Je marche encore et encore et j’ai toujours FAIM !

Autres aspects contraignants, je me déplace lentement donc impossible de chasser, enfin tout ce qui se déplace plus vite qu’un escargot disons. Pourtant les proies ne manquent pas, je les ressens, je détecte des milliers de cœurs qui battent autour de moi, avec une aura de lumière autour d’eux. Pour les autres sens, j’entends et je détecte les odeurs de manière plus intense et sur de longues portées, je vois aussi dans le noir. Pratique non ?

Valakas s’arrête de marcher.

Quelque chose vient d’attirer mon attention. A quelques mètres, un serpent descend de son arbre. Je me déplace dans sa direction, je le regarde avec dégoût … et pourtant mon ventre crie … je le saisis … mon ventre gargouille … la créature ne semble pas gênée que je le transporte … d’un coup sec, une pulsion me fait perdre le contrôle et je mords de toutes mes forces. Le serpent meurt sur le coup.Là ! C’est l’extase, le fait de sentir la vie s’éteindre entre mes dents et la chair fraiche entre mes papilles, je dévore ma proie avec férocité. L’aura autour du serpent diminue rapidement. Quelques minutes plus tard, mon ventre se calme, je suis repu.

Pour l’instant …
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 27/01/2009 à 23:38:43 

Chapitre III. Un corps pas forcément dans les normes.

Je me demande encore comment ceci s’est passé, mais, je me taillais un chemin dans la végétation quand une branche s’est détendue comme un fouet et je me la suis prise en pleine face. En temps normal, vu la force de l’impact, n’importe qui aurait crié. Bon, moi, perso j’ai rien senti... Mais j’ai trouvé bizarre que le décor bouge super vite autour de ma tête, avec un impact sur le sol 10m plus loin. 

Bon c’est qu’un exemple parmi tant d’autres, il y a aussi les jambes qui restent coincées dans de la boue, la main qui tombe toute seule juste pour m’emmerder faut croire, la mâchoire qui se décroche quand je tourne trop vite la tête, voire … enfin d’autres parties qui te tombent dans les godasses et que tu conserves pour... pas grand-chose, mais tu restes un homme au fond !(En parlant de ça … vu ma tronche le coté séducteur est passé à la trappe.)

En contre partie, je raccroche tous mes membres instantanément, je cicatrise aussi plus ou moins sur commande. Il y a cependant des trous que je n’arrive pas encore à refermer. C’est que des fois j’ai peur de paumer des trucs à l’intérieur, et surtout pas savoir où les remettre.

Voilà, cinq jours que je me ballade dans cette jungle, et la faim me reprend …

Qu’est-ce que je sens ? Un doux parfum … Mais pourquoi mon ventre crie deux fois plus ?
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 28/01/2009 à 22:24:51 

Chapitre IV. Lent d’esprit et lent tout court.

Je me demande comment sont reliés les infos entre mon corps et mon esprit. Je m’explique : un corsaire qui marche dans un port à la recherche d’un navire se prend une déjection d’une mouette qui passe par là sur son épaule. Dès l’impact, celui-ci le remarque, se fâche et balance des noms d’oiseaux. Dans mon cas, je me balade, une noix de coco me tombe sur la tronche et :

1 …
2 …
3 …
4 …
5 …
6 …
7 …
8 … secondes après, l’info fait boum comme un boulet de canon. (Évidemment je ne m’arrête pas et suis obligé de me retourner pour avoir confirmation) Dans le cas présent, ce n’est pas grave, mais aujourd’hui …

Revenons à cette odeur… Une pointe de rose, quelques fleurs des champs, une touche d’épices. D’après le sens du vent, je dirai qu’elle est en contrebas … je m’approche discrètement.

Son aura de lumière me confirme qu’il s’agit bien d’une jeune fille. Elle est au bord du ruisseau et remplit des seaux. Une odeur de brûlé portée par le vent m’annonce que son campement ne doit pas être très loin.

Une lumière aveuglante apparut soudainement.

Je me revois jeune et humain, arborant les couleurs de l’Espagne, me pavanant devant des jeunes filles. Puis l’image s’arrête. Ces quelques secondes me font perdre mon équilibre précaire, et je dévale la tête la première le long de la pente.Il me faut donc ces 8 secondes pour réaliser ce qui vient de ce passer, et 8 secondes pour comprendre que ça fait 8 secondes que la jeune fille crie tout ce qu’elle peut. (Même moi je m’y perds des fois.)

Pour la suite de l’histoire, ce dont j’avais le plus peur arriva. Deux hommes accourent en direction des cris. Je n’ai pas le temps de faire quoi que ce soit, que le premier homme sort son pétoire et me colle une balle en pleine tête. Je tombe à la renverse. La frustration d’être aussi lent commence  à monter. Je me relève d’un coup sec sans l’aide de mes bras. La scène doit sûrement être terrifiante. A ce moment précis je sens une énergie émerger de moi, elle se répand sur trois mètres autour de moi. Qu’est ce que c’était ? Allez savoir ! En tout cas, je me sens plus fort.

Le second homme dégaine son épée. Là, je vais passer un sale moment. Il s’avance rapidement, son entrée dans mon cercle d’énergie a un effet des plus étonnants : il devient tout blanc, tremble tout le long de son corps, lâche son épée et commence à pleurer.

Il sent … Il sent … LA PEUR !
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 31/01/2009 à 13:16:44 

Chapitre V. Boire et s’enivrer de la peur.

Je bois l’atmosphère qui en est chargé. Chacun de mes pores aspire cette odeur. Chaque seconde qui passe m’enivre de manière toujours plus forte. Je ne sais pas ce qui se passe mais je perds tous mes moyens. Je vois cet homme à genou pleurer et crier, les yeux grands ouverts en me fixant.
Je me rapproche, sans me rendre compte que l’autre homme a chargé un énorme fusil et me tire à nouveau dessus, encore en pleine tête, sauf que cette fois-ci, ma tête roule plusieurs mètres derrière.

Mon corps, encore par le plus grand des mystères, se retourne et vient récupérer la partie manquante. Ce qui laisse largement le temps à l’homme au fusil de récupérer son ami, et fuir avec la jeune fille.
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 01/02/2009 à 13:47:52 

Chapitre VI. La peur et ses multiples facettes.

*Le chariot était lancé à toute allure.*

Je me nomme Alberto Minadro, et aujourd’hui je viens de vivre une expérience des plus terrifiantes, ma sœur Alera a été attaquée par un zombie alors qu’elle cherchait de l’eau dans un ruisseau. Cette créature a tenté de la tuer et de se repaître de sa chair.

Ces créatures sont des aberrations de la nature et doivent être immédiatement renvoyées en Enfer ! Je dois prévenir un prêtre et réunir des hommes pour traquer cette bête.

Péniblement, je me dirige vers le reste du campement. Les trois humains sont partis précipitamment en laissant beaucoup d’affaires derrière eux. En fouillant, je trouve une chemise de corsaire, des bottes, une épée, une pétoire, une cape avec capuche.

Avec ce costume, je peux me déplacer sans qu’on remarque de suite ma silhouette peu commune. Bon l’odeur, elle, je ne peux la faire disparaitre.

*Cot cot … cot cot …*

Ah … des poules dans une cage ... mon ventre crie un bon coup.

Notre arrivée à Esperanza ne fut pas discrète. Je force le barrage des gardes avec mon chariot, m’arrête en catastrophe devant l’église et crie :

-    Mon père, à moi ! A l’aide, mon père !

Le prêtre sort au grand jour de l’église, et s’approche de moi :

-    Qui y a-t-il mon fils ?

-    Une bête, un monstre, un mort qui marche se dirige vers Esperanza pour semer le désespoir et la destruction. Il faut renvoyer cette âme déchue dans l’autre monde. Notre salut en dépend.

-    Calme-toi mon fils, nous allons de ce pas former une milice pour aller purifier cette pauvre bête.

*Quelques heures après.*

J’avais réuni dix hommes dont un prêtre. Celui-ci se plaça devant nous.

-    N’oubliez pas, je suis le seul en mesure de le tuer, mais il me faudra du temps pour faire une incantation, donc vous devrez le neutraliser ou le retenir au maximum.
De plus, ne négligez aucune blessure après le combat. Ces créatures sont des nids à maladies et la fièvre vous gagnera bien vite. Si jamais l’un de nous venait à mourir, son corps devra être brulé pour être sûr de ne pas se changer en monstre aussi.

-    Êtes-vous prêts ?

-    OUAIIIIIIIISSSSSSSS !!!!!!! crièrent tous les hommes.

Ma progression sur cette route est rapide, je couvre de bonnes distances et particulièrement de nuit. Je rencontre de temps en temps des charrettes. Ayant une bonne ouïe, j’ai toujours le temps de me cacher à la vue des conducteurs. Il n’y a que les animaux qui ressentent ma présence et sont perturbés. Je fais aussi attention au sens du vent, pour éviter qu’il porte mon odeur et ainsi dévoiler ma présence. Evidemment je ne ressens pas le vent, mais je regarde les feuilles autour de moi.
Jusque là, je me débrouille assez bien je trouve. Il n’y a que la nourriture qui manque !

Nous le cherchions depuis plusieurs jours. Le prêtre, grâce à sa magie divine, trouvait régulièrement des traces de son possible passage. Je ne pensais pas qu’un prêtre pouvait aussi bien pister une telle créature mais, au fur et à mesure que les jours passaient, je commençais moi aussi à avoir l’œil et je pouvais deviner son passage. Ce qui est le plus impressionnant c’est que la nature semblait moins touchée par le passage de cette bête. Savait-il qu’on le suivait ?

Le jour n’est pas encore levé. Je sens porté par le vent, des chevaux et des humains progresser à grande vitesse. A mon habitude je m’enfonce dans la végétation et me débrouille pour voir ce qui se passe. Dix hommes s’arrêtent. Je suis parcouru d’un frisson en regardant un homme encapuchonné.

Celui-ci se retourne en pointant un doigt dans ma direction.

IL EST LA !

Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 08/02/2009 à 14:42:11 

Chapitre VII. Le Zombie contre le prêtre.

*Les balles fusent de tous cotés.*

Des branches, des morceaux de troncs volent en tous sens sous l’impact du plomb. Bon nombre de ces balles se plantent dans mon corps ou le traversent simplement.
Je ne cherche même pas à me protéger, je ne peux que « courir ». Heureusement que la jungle est dense, les hommes progressent eux aussi doucement, avec leurs boucliers, leurs haches  et autres engins de guerre.

Par une ruse ou beaucoup de chance, j’arrive à me cacher derrière des grosses pierres et ainsi contourner la position de mes ennemis. Je me dirige en sens inverse… Je me crois à l’abri quand je suis frappé d’un rayon de lumière concentré.

Le prêtre se retrouve devant moi.

-    Mince ! Tu aurais dû tomber en poussière !
-    Tu me prends pour un vampire ? Revois ta liste de mort-vivants mon Père. Tu es nul !

Je tente de lui coller un coup de poing mais je frappe un mur invisible. Surpris, je recule.
-    Suis-je si nul ? Tu vas retourner d’où tu viens, je te le jure.

Le prêtre commence à incanter en latin en levant la main droite, une épée de feu se forme progressivement.

Ça sent vraiment pas bon, je dois le stopper ! Je regarde le plus vite possible dans tous les sens … (à vitesse de zombie on a le temps de mourir quinze fois) J’aperçois des noix de coco au dessus du prêtre dans un palmier. Je tape violemment dans celui-ci, un fruit se décroche et touche le prêtre sur l’épaule. Le coup est assez important pour que le prêtre perde sa concentration. Il se déplace un peu… Une vive lumière apparaît. Quand elle s’arrête, je me retrouve contre le prêtre accolé à un palmier, ma bouche  mordant violement son cou… Du sang coule tout le long de mon corps et éclabousse mon visage, je me sens galvanisé par la chaleur de ce liquide. Je perds tout contrôle, j’en veux plus, encore plus…

Une balle s’éclate sur mon épaule gauche, je me retourne laissant le corps du Père tomber sur le sol.
Mon visage et mes habits sont de couleurs rouges, des gouttes ruissellent encore. Le groupe de guerriers  sont terrifiés, mon aura de zombie se forme …

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH qui le tour ?

*Les hommes lâchent leurs armes et détalent à travers la jungle.*

Je me retourne et  m’en vais … laissant le prêtre à moitié mort.

Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 12/02/2009 à 21:24:56 

Chapitre VIII. Un rejeton

La question classique que tout enfant pose un jour à ses parents est « Dis maman, comment on fait les bébés ? ».

En adaptant, je dirais : « Dis maman, comment on fait les bébés zombies ? ».

A cette question, je ne pensais pas avoir un jour une réponse.

Le cortège funéraire avait fini son tour dans la ville. Le corps du prêtre décédé deux jours plus tôt avait été placé dans un cercueil luxueux. Quasiment toute la ville était réunie. C’était le Gouverneur qui avait prononcé la messe et s’était occupé des préparatifs.

Un lien vient de se former, je ressens la présence de … quelqu’un …  il n’est pas loin … il vient de naître. Mais c’est quoi cette nouvelle… euh… je ne sais même pas la nommer. Je dirais connexion ? Qui est ce personnage ? … Mais il a faim !

Les rues d’Esperanza étaient peu sûres. Beaucoup de filles de joie, d’ivrognes, d’enfants disparaissaient bizarrement sans que l’on retrouve le ou les auteurs de ces crimes. Des rumeurs parlaient d’une bête qui se nourrissait de chair humaine.

Trois jours que je suis ce lien, il me mène dans une ville : Esperanza. Je reste caché dans la jungle pour pouvoir la rejoindre durant la nuit. Je ressens que la connexion est optimale, et je me concentre sur ce lien. L’image tourbillonne, je me retrouve dans le noir total puis, d’un coup, je vois à travers les yeux de cet être. Il ronge quelque chose, je sens un goût inconnu dans ma bouche…
Qu’est-ce ?  Il lâche ce qu’il mange … une jambe tombe par terre.

D’un regard, il balaye la pièce qui ressemble à des égouts. Des cadavres jonchent le sol de tous côtés. La créature s’approche près de la surface de l’eau, son image se reflète dans celle-ci.

Il s’agit du prêtre que j’avais blessé.
Tyler
Tyler
Déconnectéparia
Inscrit depuis le :
19/03/2006
Posté le 16/02/2009 à 18:11:28 

Chapitre VIII. Un rebut douteux

De ses ongles longs, d’apparence manucurés, le Sorcier tapotait négligemment le goulot d’une bouteille de rhum pour que les dernières gouttes perfusent sa gorge asséchée par l’air vicié du havre. Puis, levant l’autre main tenant une fine et longue pipe au bout de laquelle se consumait un caillou blanc…

_ Infirmière, une autre je vous prie, celle-ci est aussi sèche que moi !
_ Bien Mr Tyler… Heu ! Je vous garde le lit pour demain ?


Cette référence aux séjours prolongés du Sorcier à l'hôpital le mit mal à l’aise. D’autant qu’il ne manquait jamais de laisser sur sa paillasse une poupée vaudou pour éviter ce genre de désagréments. Il répondit, amer.

_ Laissez moi ! Vous voyez bien que je me concentre pour invoquer la paix des esprits torturés du temple.

Mordant nerveusement sa pipe, il tirait de longue bouffées d’opium et s’immergeait lentement dans la fusion de son âme avec celle de ce lieu sacré, reflet de la prospérité d’un peuple dont il était le dernier représentant. La décoction d’ayahuasca lui montait à la tête. Les tambours accompagnaient les ombres qui commençaient à danser devant ses yeux, et faisaient le récit de leurs venues en ce sanctuaire oublié…

http://www.youtube.com/watch?v=zol2MJf6XNE&feature=channel

La magie maya est encore à l’oeuvre ici, les spectres, fantômes et autres momies font le siège de ce sanctuaire. Toute l’humanité en est transie de peur, mais peu se demandent vraiment pourquoi. Les âmes s’entremêlent, il n’y a plus d’esclaves, de prisonniers ou d’anciens membres de la cité de Calackmul. Tous boivent le sang qui imbibe les pierres de ce temple. Ils en dépendent et ne peuvent s’y soustraire en sortant à l’air libre.
Tous ?
Je sens une perturbation au sein du royaume du serpent. Une âme s’est dérobée. Comment est-ce possible ?
Un zombie s’est matérialisé sur la Terre ferme de Liberty ! Je peux palper sa peine, je peux toucher sa douleur !
Son esprit est fort mais dérangé. 
Sait-il lui même ce qui lui arrive ?
Kawiil n’est forcément pas étranger à cette étrangeté !
Dois-je m’en inquiéter ?
Pourquoi ne m’avoir rien confié ?


La vision prit fin. Le sorcier vida sa pipe en la frappant contre le pied du lit, tira de sa musette quelques pincées d’un tabac brun et bourra la bouffarde.

J’ai encore des choses graves à accomplir ici avant de m’occuper de son cas.
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 07/03/2009 à 16:41:29 

Chapitre IX. Pas bouger ! Va chercher !


Je m’arrête net, je ferme les yeux et ressens quelque chose, un peu comme si on vous épillez par la fenêtre. De la magie est à l’œuvre ! Il est fort et si loin… Un pir…

AaAaaaaARH ! Cette plainte me sort de ma concentration et je perds le lien. Le prêtre est à mes pieds et me présente en présent un morceau de jambe déjà entamé. Vu la taille du charnier inutile de dire que pour tout être humain l’odeur doit être épouvantable, tout comme la vision de ce lieu. Il avait à lui seul amasser plus d’une dizaine de corps. Je reconnais des habits de putains, des restes de mendiants, et une robe de grand luxe, une poupée couverte de sang…

AaAaaaaARH ! Il continue de me tendre ce morceau de jambe, je tape dans sa main ce qui fait tomber son cadeau dans le canal de l’égout.

AAAaaaaRRRRRGRhhhh  AAAaaaaRRRRRGRhhhh   AAAaaaaRRRRRGRhhhh !!!!!

Crie t-il en tentant de rattraper le morceau au vol, mais sa course s’arrête violemment quand il  cogne le mur invisible proche de l’eau.

Cette chose que j’ai engendré semble ne pas parler, ni réfléchir des masses. Cependant il est plus agile et plus rapide que moi, (vu la vitesse ou il c’est jeté pour rattraper la jambe). Mais semble manquer cruellement de force, bon il arracherait à main nue une tête d’un corps humains, mais quelle zombie ne peut pas faire ceci ?

Le plus étrange c’est qu’on parle par la pensé, je lui ordonne de faire n’importe quoi et lui obéit.
Pour éviter d’être retrouvé juste par l’odeur, je décide de balancer tout les restes dans le canal. Ce qui semble lui déplaire, au bruit strident de son ventre. Il est constamment entrain de manger, il ne s’arrête pas… il m’indique la sortie pour remonter dans la ville, c’est vrai que je commence à avoir la dalle. Vingt minutes plus tard, la sortie se fait non loin du port, derrière une auberge au vu des tas de saletés jetés à même le sol. Il fait nuit et la rue semble déserte. Je m’apprête à sortir quand quelque chose attire mon attention en hauteur, je ne l’avais pas remarqué de suite mais mon rejeton à coté de moi lui, avait les yeux fixés intensément dessus. Un pendu se balançait dans la ruelle, et pas n’importe lequel celui d’un pirate ! La rue est toujours aussi calme… bizarre sa sent le …

NON ! Reste là toi.

Mon rejeton m’a poussé d’un coup sec et sort dans la ruelle pour tenter de chopper le cadavre. Mentalement je lui ordonne de revenir, c’est un piège, les pirates pendus sont exposés sur la place publique non dans des ruelles de ce genre. Je lui ordonne à nouveau de revenir,  il refuse, il a faim et manger est la seule idée qu’il a en tête. Soudainement un bruit, le fait s’arrêter de sauter, je ne bouge plus…

Un groupe de soldat armé de lance se jettent sur ma créature et le plaquent au sol. Le combat fait rage, je souhaiterai sortir mais vu le nombre, je risquerai d’être mis en morceau avant même d’avoir pu lever le petit doigt. Des soldats tombes grièvement blessés, le sang coule à flot dans les égouts. Progressivement les bras, les jambes de mon rejeton sont brisées ou coupées, il ne reste qu’un corps mutilé qui gémit sur le sol. Aucun répit ne lui ai donné, on apporte une torche.

Je l’entends hurler, le pauvre.
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 07/08/2009 à 23:05:21 

Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 14/08/2009 à 18:47:52 

Chapitre X. Une stratégie qui se met en place.


Il y a longtemps que je n’ai plus écrit dans mon livre,  je ne sais par où commencer..

Homo ou Homme en latin désigne l'espèce humaine que l'on nomme communément l’Homme, l’humain ou encore l’être humain.

Dans la chaîne alimentaire, il appartient au règne animal, ordre des primates. Intelligent, il a su se dresser au sommet de toutes les chaines alimentaires. Ce Bipède ayant l'aptitude de fabriquer des outils complexes a soumis à sa volonté tout ce qui l’entoure. 



Mais si ceci changeait ? Si j’étais le premier zombie à vouloir changer cet ordre de manière significative ?

J’ai été comme eux, c’est troublant, mais je l’ai été. Pourtant, je ne ressens rien à leur égard, j’en tolère certains, les aidant au besoin, mais tout ceci rentre dans un jeu immense qu’ils ne peuvent comprendre pour l’instant. J’ai étudié avec un œil nouveau comment ils vivaient, ce qu’ils aimaient, ce qu’ils voulaient. J’ai appris à avoir leur confiance, le fait qu’ils comptent sur moi, qu’ils savent ou chercher de l’aide. Je suis devenu moralement un humain, cette situation aurait pu me plaire, mais tous ne l’ont pas vu ainsi...

Et ce jour là dans l’église Espagnole, Mon... a commencé.

Sois proche de tes amis et encore plus de tes ennemis.

J’ai étudié les rouages de leur société : Lois, Argent, Libertés, Religions et j’en passe. Tout se lie. Cet immense château de cartes, si fragile, peut à tout moment s’effondrer sans qu’aucun Homo ne puisse faire quelque chose.
 
J’ai vu comment un Gouverneur pouvait être tout puissant dans une nation, tout comme esclave de celle-ci. Comment une femme pouvait créer des jalousies ou rendre aveugle son amour... Comment l’or pouvait vous créer des problèmes ou en régler... Comment des terres pouvaient déclencher des guerres ou sauver des vies.

Je peux penser comme eux, deviner leur désir, savoir ce qu’ils vont faire...

Le propre de l’homme ? Il façonne le monde à son image, mais si on détruit son monde...

Va-t-il être détruit ?

Mes semblables et moi même avons été chassés, persécutés, exterminés. Nous avons été obligés de nous terrer dans les profondeurs de leur société pour pouvoir évoluer. Nous sommes à leurs yeux le Mal incarné, nous sommes leur pire cauchemar, leur plus grande angoisse.

Pourtant, que faisons-nous au fond ? Nous en avons tué des personnes pour nous nourrir, ils chassent bien d’autres animaux. Nous avons détruit des villages car nous voulions étendre nos domaines, ils font bien de même en détruisant des forêts.

Alors pourquoi eux et pas nous ?

*Se détache un os du bras, le trempe dans de l’encre et le pose sur la page*

Ceci est le signe d’un renouveau dans l’ordre de cette chaîne alimentaire. 



Ecusson du chasseur zombie
Chaque proie laisse une empreinte distincte.
Humain, tu te considères au sommet de la chaine alimentaire, sache juste que pour moi, tu n’es qu’une proie comme les autres.
Don Valakas le Zombie te chasse alors prends tes jambes à ton cou !
Nous nous reverrons dans la mort !
Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 16/08/2009 à 12:00:38 

Sir Holmes
Sir Holmes
Déconnecté
Inscrit depuis le :
27/06/2008
Posté le 30/09/2009 à 23:11:16 

Chapitre XI. Quels liens entre la vie et la mort ?...


Existe t-il un passage entre ces deux mondes, entre ces deux états que l'on sait pourtant si séparés?

Cela faisait quelques jours que Sir Holmes réfléchissait à tout ceci. Depuis qu'il avait accosté sur cette île, il avait vu tant de choses, impossibles mais pourtant réelles...
Des morts-vivants qui semblaient dénués de toute âme, semblant simplement régis par une volonté de tuer tout être vivant afin de les rallier, peut-être, à leur cause.
Mais il avait également croisé des personnes qui avaient décuplé sa curiosité... des morts revenus à la vie, dont une femme et un homme, sans séquelle aucune, et dont seuls les témoignages de leurs proches permettaient de certifier leur mort... d'autres curiosité, des bêtes humaines, des créatures jouant avec la vie, jouant avec la mort, jouant avec le temps également, ainsi une résistance à la mort accrue sur cette île, mais aussi un zombie doué d'une âme, semblant réagir comme tout être humain sensé, hormis que les regards qui lui étaient portés le mettaient dans une colère folle...

Il avait eu l'occasion d'échanger quelquefois avec ce dernier. Il venait de rejoindre la nation anglaise, et semblait posséder quelques informations intrigantes concernant ces fameux liens entre la vie, et la mort.
Le détective, curieux de nature et d'autant plus motivé à en découdre avec ces mystères, avait alors décidé de conclure un pacte avec cet homme mi-mort, mi-vivant.

Don Valakas, le zombie, et lui-même, allaient désormais se lancer dans une étrange course aux informations... l'un souhaitant revenir entièrement à la vie, et délaisser ces chairs qui putréfiaient au profit de chairs nouvelles et vivantes, et l'autre espérant, secrètement, percer le secret d'un mystère qui fascinait les hommes depuis leur création... celui du défi de la Mort elle-même.
Don Valakas le Zombie
Don Valakas le Zombie
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 11/10/2009 à 19:20:49 

Don Valakas le Zombie
Don Valakas le Zombie
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 11/10/2009 à 19:22:22 

Chapitre XII. Le nerf de la guerre, le sang.

New – Kingston de nuit.

Encore une attaque d’un Humain débile sur des commerçants Anglais. Je ne dis pas que je les apprécie ces Humains vicelards, mais « business is business » comme je l’entends si souvent. Ils nous sont nécessaires ou on va tous finir par se battre avec des cailloux et des lances en bois.

J’observe une flaque de couleur rouge foncé, l’odeur que dégage celle-ci est forte, enfin forte pour un zombie. Le sang s’est déversé longuement, la blessure a dû être profonde. Je cesse de m’enivrer de l’odeur quand un morceau de tissu attire mon attention. Je le ramasse et remarque qu’il s’agit d’un bandeau Anglais. Il sent lui aussi le sang, au vu du travail effectué pour l’embellir, je dirais qu’il appartient à une femme, peut-être Mona ?

J’entends quelqu’un venir. Ni une ni deux, je me dirige vers mon antre nouvellement fabriqué. Je stoppe devant une grosse dalle, un coup d’œil à gauche, un coup d’œil à droite, la ruelle est vide, je la soulève et m’engouffre dans le noir complet.

Je marche longuement dans ce couloir sans lumière. Au bout de quelques minutes, une faible lueur apparaît, une bougie brûle sur une table massive et vétuste. Je m’affale sur ma lourde chaise, et dépose mon épée sur le côté du meuble. Délicatement, je sors le Libris Mortis et l’installe sur le bureau, je lis et relis les pages précédentes, images, illustrations de la nation mort-vivante. Je cherche une page blanche pour continuer mon récit, quand j’entends du bruit. Je me lève et me retourne, un rat zombie vient d’arriver, il est porteur d’une missive. Je lis rapidement, il s’agit de mon dernier dépôt chez un commerçant. Machinalement, je jette le papier sur le côté et me rassois. A ce moment-là, le bandeau Anglais que j’avais trouvé tombe de ma veste et éclabousse de sang le livre, je me fâche aussitôt.

Imbécile de zombie que je suis !

Je me relève et cherche dans mes poches un morceau de tissu pour éponger. Je trouve un vieux chiffon et regarde à nouveau le livre, il est comme neuf. Je ne comprends pas, je touche les pages tout est sec, les taches ont disparu comme par magie ? Voulant comprendre ce qui s’est passé, je reprends le bandeau et le presse pour faire retomber des gouttes de sang sur les pages. Les gouttes de sang sont aspirées progressivement. Je reste béat devant cette révélation : ce livre boit du sang d’humain !

Etonné de cette découverte, je décide de remonter en surface pour chercher l’équivalant d’un verre de sang d’Humain. Avec la boucherie d’aujourd’hui, je pense qu’il ne va pas être difficile de s’en procurer. Direction l’hôpital, je me pose une question. Quel est l’intérêt pour un livre de zombie de boire du sang d’humain ?

Une heure plus tard, me revoilà devant mon livre avec mon verre de sang. J’ai pu aisément remplir ce verre en passant après une opération. D’un geste rapide, je déverse le contenu sur les pages. Cette fois-ci, le phénomène est plus fort. On aurait pu penser que le liquide allait couler sur toute la table mais ce n’est pas le cas, pas une goutte ne dépasse, tout est avalé rapidement. Il faut croire que la question que je m’étais posée en allant vers l’hôpital ne voulait pas rester plus longtemps sans réponse. Des lettres de sang apparaissent sur la page. Progressivement, des phrases se forment. Il s’agit d’un vieux dialecte apparemment, ce n’est ni du latin, ni quelque chose que je connais d’approchant. Je survole les lignes et tout naturellement je comprends ce qui est écrit, j’en reste perplexe. Comment puis-je lire une langue que je n’ai jamais apprise ?

Il s’agirait d’un sort permettant de voyager sur de longue distance simplement en pensant à un lieu ou à une personne. Il aurait été créé par des esprits ayant soif de vengeance pour hanter les vivants durant leurs nuits. L’envie de voir si effectivement ce sort marche me prend soudainement, et je sais qui je vais voir sur le champ… Je récite la phrase à haute voix !

Dans la pièce, un trou noir se forme derrière le zombie. Plus il récite l’incantation, plus le trou s’agrandit. Lorsque le zombie se rend compte qu’une chose se matérialise derrière lui, il est littéralement absorbé.

Je me retrouve dans le coin d’une pièce sombre. Assis à une table devant une cheminé où brûle de grandes buches, un homme est installé confortablement à écrire…

Bonsoir Sir Holmes…

Le sort marche donc !


Inquisiteur Honorius Valenstein
Inquisiteur Honorius Valenstein
Déconnecté
Inscrit depuis le :
16/08/2006
Posté le 19/10/2009 à 22:55:01 

Chapitre XIII : Prémonitions

La jeune fille hurle à gorge déployée jusqu’à ce que les gardes l’amènent face à l’inquisiteur et la jettent au sol. Elle reste ainsi plusieurs minutes, les quelques lambeaux de tissu sur son dos couvrant à peine sa nudité, révélant les plaies et les ecchymoses meurtrissant son corps ; elle ouvre la bouche, mais pas un son n’en sort. Quand elle ferme les yeux, ils sont secs, elle a déjà pleuré toutes les larmes de son corps. Elle sait qu’elle ne reverra plus la lumière du soleil. Quand finalement elle se décide à regarder à nouveau Honorius, ses yeux ne sont plus que deux gouffres sans fond.


Honorius se réveilla, en sueur et resta un moment immobile à regarder le plafond de sa chambre. Il avait déjà fait ce rêve, mais jamais aussi souvent ; cela faisait trois nuits qu’il se réveillait ainsi, et il ne l’expliquait pas. Rendors-toi, imbécile.


 * * *

La jeune fille pousse un petit cri de douleur quand l’homme la gifle avec force, l’envoyant à la renverse. Il se saisit d’un tisonnier et approche d’un air menaçant, alors que les gardes quittent la pièce, refermant soigneusement la porte derrière eux. Elle veut se redresser, mais l’homme de foi lui ôte ses vêtements et la repousse à nouveau violemment au sol. Il arrache son médaillon et le jette dans les braises rougeoyantes de la cheminée. Elle fait volte-face et court désespérément en direction de la lourde porte et se met à tambouriner dessus. Il l’attrape par les cheveux, et applique le métal incandescent contre la peau nue de la jeune femme. Quand il finit de tracer la croix dans le dos de la fille, elle a perdu connaissance depuis longtemps. Il laisse tomber l’outil, la saisit à la nuque et la soulève. Il la jette sur une table, mais quand elle heurte le bois, elle explose, déversant des litres et des litres de sang dans la salle. L’inquisiteur essaye de s’échapper, mais le niveau continue de monter, noyant et il s’enfonce dans l’hémoglobine, l’air commence à manquer.


Encore une fois, l’inquisiteur rouvrit les yeux en sursaut, sur son lit, se relavant brusquement pour reprendre une longue inspiration. Haletant, il jeta des regards affolés à la ronde. Il ne retrouverait pas le sommeil cette nuit, il était des choses dont il valait mieux ne pas se rappeler.


* * *

Il plaque la jeune femme sur la table, enlève alors ses propres vêtements, et se jette sur la fille encore inconsciente. Ses mains parcourent le corps inerte et fourragent l’intimité de sa victime.

« - Chienne ! Traîtresse ! Sorcière ! Impie ! »

Ses cris résonnent dans la salle, alors qu’il commence à la pénétrer. Les flammes des bougies vacillent, les ombres dansent macabrement sur les murs. La femme gémit au rythme de ses coups de reins, ses mains enserrent son cou plus fortement. Quand il jouit finalement, la vie a déjà quitté le corps de la jeune fille.

Il se retire dignement, va se rincer et enfiler à nouveau ses vêtements, quand elle se redresse sur la table. Ses orbites sont vides, sa peau commence à se liquéfier et à brûler. Un borborygme infâme s’échappe de sa bouche, en même temps que se déversent des litres de sang. Elle se met à parler d’une voix gutturale, et les versets une ancienne malédiction résonnent aux tympans de l’inquisiteur. Deux mots revenaient plus que les autres : Libris Mortis.  Finalement, la jeune femme finit de se consumer, laissant l’homme seul, dans les ténèbres.
 

Cette fois, Honorius ouvrit les yeux tranquillement. Une détermination sans faille se lisait dans son regard, mais c’est la peur qui déformait ses traits et faisait trembler son corps. Il se redressa, se saisit du médaillon noirci par les flammes posé à son chevet, et l’attacha à son cou bien soigneusement.
Don Valakas le Zombie
Don Valakas le Zombie
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 22/10/2009 à 16:31:53 

Sir Holmes
Sir Holmes
Déconnecté
Inscrit depuis le :
27/06/2008
Posté le 23/10/2009 à 11:05:12 

Chapitre XIV : Une apparition pour le moins... glaciale.


D'où sortait-il donc? Les portes étaient fermées, et il provenait du fond de la pièce non éclairée, et d'où aucune porte ni fenêtre ne donnait accès à l'extérieur.
Sir Holmes avait sursauté dans un premier temps en constatant la présence de son compatriote qui le saluait, sorti de nulle part. Il enchaîna avant même que le détective n'ait pu lui rendre son salut.

Il me semble que nous devons parler... à nouveau.... Votre réputation d'enquêteur a fait de vous un homme autant apprécié que détesté, autant utile que casse-couille comme diraient certains corsaires. Je souhaite utiliser l'homme utile, celui qui va répondre à mes questions, et répondre de manière claire et sans détour.

Le jeune anglais avait accusé les paroles de son compatriotes sans mot dire. Reflétant ce qu'il s'évertuait à oublier dernièrement, et qu'il cherchait probablement à fuir en fuyant toute implication nouvelle comme il en avait pourtant l'habitude.
Sir Holmes se força à revenir à la réalité, à la présence face à lui du zombie, qui lui tendait désormais un livre des plus étranges, oubliant là ses états d'âmes.

Je tiens dans ma main un ouvrage des plus intéressants, qui pour sûr attirera votre attention... mon Libris Mortis.

Il le déposa sur la table, tandis que le détective dévorait du regard ce manuscrit.

Je vous conseille fortement de ne pas le toucher, étant vivant je ne puis vous dire quelles seraient les conséquences... Je vais simplement vous montrer pourquoi.

Valakas attrapa la main du détective, lui faisant ressentir immédiatement une brûlure glaciale. Instinctivement, il tenta de la retirer de l'entrave de son compatriote, mais celui-ci serra plus fort encore.

Allons allons, serrez un peu les dents, c'est un don que j'utilise très peuy, le contact glacial, mais en même temps, je ne montre pas ce livre à n'importe qui... Alors serrez les dents et admirez ce que vous allez voir... il faut souffrir pour être informé, non?

Sans dire un mot, le détective prit alors sur lui pour ignorer la douleur qui envahissait l'extrémité de son membre. Quoiqu'ignorer était impossible, au vu du flux glacial qui envahissait sa main. Mais le plus inquiétant était l'apparence qu'elle revêtait désormais... à la place de la peau, s'étalaient maintenant des morceaux de chair, du sang, qui disaparaissait peu à peu, se putréfiant pour laisser apparaitre les os sous-jacents complètement inertes, comme morts... Seuls les os et les cartilages étaient désormais visible, ce qui fit pâlir le détective qui prenait sur lui pour ne pas arracher vivement sa main de l'emprise du zombie.

Mais lorsqu'il le força à approcher sa main du livre, en arrivant à 30 centimètres de celui-ci, la douleur disparut d'un coup, laissant souffler quelques instants le détective qui blêmissait davantage encore. Valakas retira alors sa main, laissant au jeune anglais le soin de récupérer la sienne, qui reprenait progressivement une forme normale.

Il vous faudra quelques minutes je pense pour qu'elle se réchauffe, et que vous retrouviez un usage normal... si vous le retrouvez!!! Ahahahha!

Il lui assénit une claque dans le dos. Mais le détective était à bout de souffle, complètement estomaqué. Diablerie, songeait-il en cet instant... Comment diantre tout cela avait-il pu se produire?... Mais son compatriote n'en avait pas fini avec lui...

Alors à présent que j'ai éveillé votre curiosité, je vais vous demander une chose : trouvez moi un moyen de redevenir humain, et je vous donenrai autant d'informations que possible sur vos recherches entre la vie et la mort. Qu'en pensez-vous?

Le zombie se tenait devant le gentleman, imposant sa grande stature, et attendant une réponse de celui-ci...
Sir Holmes
Sir Holmes
Déconnecté
Inscrit depuis le :
27/06/2008
Posté le 23/10/2009 à 17:17:51 

Chapitre XV : Pacte avec le Diable.

Le détective avait tenté de ne rien montrer de ses émotions tout du long de la démonstration de son compatriote. Et pourtant, il avait été profondément surpris, mais aussi meurtri, de cette expérience. Il ressentait encore le froid intense qui avait envahi sa main, ou tout du moins ce qu'il en restait, lorsque le zombie l'avait manipulée, découvrant avec horreur ce qu'il en avait fait. Mais avant même qu'il ait pu craindre de ne jamais la retrouver, la chaleur était revenue, doucement, le sang circulant à nouveau dans ses veines, revivifiant cette main qu'il avait cru perdue à jamais. Du sang froid, il en avait fait preuve à cette occasion, mais à quel prix?

Il ne savait dire, alors que les orbites du zombie le fixaient attentivement, lequel des sentiments qui l'avaient envahi depuis son entrée était à son apogée... Etait-ce la curiosité, la passion de se découvrir si proche d'une vérité pourtant "interdite", ou bien encore, la peur?...

Sir Holmes reprit son souffle, tout aussi calmement qu'il pouvait le paraitre, et se donna ainsi quelques instants pour permettre à ses battements cardiaques de retrouver un rythme normal, qui ne trahirait point sa voix lorsqu'il répondrait au mort-vivant.

Le pour et le contre, c'est ainsi qu'il appelait ce qu'il pesait actuellement dans sa tête.
Quels étaient les dangers d'une telle mission, les risques de ces recherches et des découvertes qui en découleraient? Encore inconnus, Sir Holmes n'en ressentait pas moins un malaise, comme une menace qui pesait sur lui-même, ou bien encore, qui sait, sur l'humanité toute entière?
Il se savait éduqué chrétien, il se savait croyant d'un Dieu qui avait créé la vie, mais aussi la mort... serait-ce là le défier que de partir en quête de cette vérité? Mais, sur cette île, il le savait, tant de choses dépassaient la réalité.

Et puis, il y avait cette détresse exprimée dans le regard mortuaire de son compatriote. Aussi féroce pouvait-il paraître, celui-ci n'en espérait pas moins retrouver un semblant de vie. Qu'il devait être douloureux de ne plus bénéficier de ses sens, de ne plus goûter, toucher, apprécier, comme seul un vivant peut le faire. Tout du moins, était-ce là ce que déduisait le détective de l'état de son nouveau commanditaire, puisqu'un contrat était sur le point de se confirmer, et voir véritablement le jour, à cet instant.

Enfin, Sir Holmes ne pouvait, au plus profond de lui-même, oublier la raison même de tout ce qui l'avait mené à s'intéresser de si près à ce mystère... Bien que meurtri dernièrement et en remise en cause de lui-même, il ne pouvait ignorer ce sentiment qui le poussait à vouloir savoir, comprendre, et qui sait, maîtriser ce lien qui unissait la vie, et la mort...


Son regard exprimait une profonde conviction, ainsi qu'une sincérité que son interlocuteur pourrait aisément remarquer, lorsqu'il lui répondit d'une voix certaine.


J'ai pour habitude de tenir mes engagements, et de laisser la confiance réguler chacun de mes marchés avec mes clients, Sir Valakas. Bien qu'étant un client quelque peu particulier, je n'y dérogerai point, et accepte votre proposition. Parole de détective, je mettrai tout en oeuvre pour découvrir le moyen de vous faire redevenir humain.


Pour Sir Holmes, il n'était nul besoin de signer un quelconque parchemin pour qu'un accord soit validé... A compter de ce moment, il savait qu'il avait pactisé avec le Sir Valakas. Il ignorait simplement où toute cette quête les mènerait.

Lady Ashley-Cooper
Lady Ashley-Cooper
Déconnecté
Inscrit depuis le :
19/03/2009
Posté le 27/10/2009 à 10:53:46 

Quelques semaines plus tard...

Voilà trois jours que je me baladais dans la forêt dense du centre de l'île. Une contrée peu peuplée, les corsaires préférant d'ordinaire le littoral ; cependant, je prenais beaucoup de plaisir à me promener ainsi seule dans la nature sauvage, avec le hasard amusant de quelques rares rencontres. Des rencontres avec des aventuriers solitaires, ou des compatriotes anglais ; parfois des médecins de la GRML, et une ou deux fois des pirates. La plus étrange de ces rencontres a eu lieu il y a quelques jours...

La lune était presque pleine, elle allait certainement l'être dans les deux ou trois nuits suivantes. On voyait donc assez bien les alentours, bien que l'ombre des arbres format des ténèbres inquiétantes. Mon campement était à quelques mètres de l'orée de la forêt, à couvert sur les arbres, mais je pouvais clairement distinguer le chemin d'où j'étais. J'entendai un bruit de calèche qui s'arrêtait, des personnes parlant fort. Poussée par la curiosité, je m'avançai prudemment et observai la scène de loin.

« Descendez de là ! » cria un personnage à la voix rauque étrangement familière. Il portait une capuche et son visage n'était pas visible de mon point de vue. Il se tenait juste devant le chariot : mon attention se porta sur la famille qui voyageait dedans. Un couple, avec trois enfants : un garçon et une fille avec des airs d'adolescents, et une petite fille qui ne devait guère avoir plus de 5-6 ans. Ils avaient tous l'air effrayé et les chevaux tirant la calèche ne cessaient de hennir et de se cabrer. L'homme encapuchonné était en pleine discussion avec le père de famille qui tenait son tromblon chargé d'une main tremblante. Je ne pouvais pas entendre leur dialogue d'où j'étais, mais je voyais la mine décomposée du père qui semblait terrifié. 

Soudainement, l'homme encapuchonné fonça sur les montures et leur trancha la gorge en deux coups de sabre. Une détonation résonna dans le silence nocturne et se repercuta au loin : Le père avait fait feu. Celui qui avait tué les chevaux recula brutalement sur quelques mètres et tomba raide étendu sur le sol. Les enfants étaient en pleurs et la mère semblait abasourdie. Je m'apprêtais à me lever pour les aider quand je crus surprendre un mouvement sur le corps de l'homme mystérieux. Je m'immobilisais et je le vis se relever sans un mot. Il s'avança vers le chariot, son sabre dégoulinant de sang équestre à la main. 

« Oh mon dieu, un monstre ! Au secours ! » s'écria le père, bientôt rejoint par ses enfants terrifiés. Il sauta du chariot et attrapa ses enfants pour les faire descendre au plus vite, puis l'inconnu leur fit face, et une sorte d'onde émana de son corps. Je la voyais pas, mais je la ressentais. Toute la famille s'arrêta net et sembla tétanisée. L'individu sortit des chaînes et attacha les parents et les deux adolescents, mais laissa libre la petite fille de cinq ans. Il se pencha et souleva les cadavres des chevaux avec une aisance impressionante, puis les jeta sur le chariot. Il se retourna ensuite vers des buissons à une dizaine de mètres du chariot et tapa dans ses mains. 

Tout à coup, deux personnes sortirent de l'ombre du bosquet et s'avancèrent à la lumière du clair de lune... Mon sang se glaça. Des zombies ! Ils avaient une figure en décomposition et une inquiétante impression malsaine émanait d'eux. Ce n'était pas comme les squelettes du manoir qui étaient rarement aggressifs et ne faisaient que défendre leur domicile. Ces zombies semblaient haïr la vie et détruire tous les êtres vivants. Un frisson me parcourut : les créatures s'approchaient de l'homme encapuchonné qui leva la main vers la petite fille. Je compris pourquoi il ne l'avait pas attaché... 

Les zombies la saisirent et la mangèrent vivante. L'un deux lui arracha le coeur encore battant et mordit d'un coup sec dedans, puis ils se battirent pour les morceaux de chair sanguinolente. Je sentais que je ne pouvais rien faire et me sentais totalement impuissante, et un sentiment de peur absolue me clouait au sol, mais m'empêchait aussi de partir. Au bout de quelques minutes, il ne restait guère plus que les os sur le corps frêle de la fillette, j'avais une nausée insoutenable... les deux zombies se mirent en marche le long du chemin que prenait la calèche en remplaçant les chevaux en silence pendant que l'homme qui semblait les commander reprenait les chaînes et faisait avancer les prisonniers en tirant dessus. Un coup de vent fit tomber sa capuche en arrière, et j'aperçut un bandeau rouge... 

Un anglais ! L'homme qui commandait à ces créatures immondes était brittanique ! Alors que les zombies commençaient à s'éloigner, il leur lança un ordre de sa voix rauque. En anglais. Mais avec un accent espagnol... Je ne comprenais pas très bien ce qu'il racontait, de ma position, mais j'eus soudainement la désagréable impression qu'ils me regardaient. Soudain, les zombies lachèrent le chariot et courèrent vers ma cachette. 

Sortant de ma torpeur, je courus à toute vitesse à travers la forêt, en direction de New Kingston. Les zombies me suivent, à quelques foulées derrière moi. Je n'ose pas me retourner ou jeter un regard, car je sais que ces créatures profiteraient de n'importe quel moment de distraction pour me dévorer. Ils semblaient invincibles et rapides à la fois ; je sentais qu'ils gagnaient du terrain. Au bout de quelques minutes, je voyais les montagnes du nord-est de New Kingston. Sentant un regain d'énergie, je redoublais d'allure et commençai à distancer les zombies, mais ils restaient très proches et ne semblaient pas fatiguer le moins du monde. 

Après avoir couru pendant ce qui me semblait des siècles, et ce qui devait plutôt être une bonne moitié de la nuit, j'arrivai à une falaise haute de plusieurs dizaines de mètres au-dessus de la mer. Je me retournai vivement : Les zombies étaient à quelques pas. Je pris mon inspiration et sauta du haut de la falaise, sans hésiter. L'eau était glacée par cette nuit d'octobre, et le choc du plongeon m'avait quasiment assommée. Je commençai à sombrer dans un engourdissement si paisible... 

Je me forçai à me reprendre, luttant contre la torpeur. Je nageai de toutes mes forces en évitant les rochers, pendant un bon quart d'heure ; Quand enfin j'atteignai la plage, l'aube allait arriver. La vue de soleil se levait me redonna un peu de chaleur ; enfin cette nuit de cauchemar était terminée. Je m'évanouis comme une pierre et me reveillai à midi, pleine de courbatures et d'éraflures. Je me remémorai la nuit... Et un détail me génaît. La voix de cet homme à la capuche... me faisait vraiment fortement penser à celle de Valakas. Était-ce vraiment lui ?
Don Valakas, Le Zombie
Don Valakas, Le Zombie
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 15/01/2010 à 23:49:32 

J’abaisse la poutre en bois et la lourde porte en pierre se referme. De la poussière tombe du mécanisme qui permet l’ouverture et la fermeture de mon repaire.

Quelques minutes passent. Un homme vêtu de noir, torche à la main, remonte d’un tunnel qui s’enfonce rapidement dans le sol. Il porte un sabre de Barberousse à la ceinture et un fouet dans la main droite.

Valakas : Humain mercenaire, emmène les prisonniers et prépare-les. Une fois mon emprise passée, commence à les faire travailler.

Mercenaire : Bien Maître.

Valakas : Où en sommes-nous ?

Mercenaire : Plus qu’une vingtaine de mètres selon vos plans, mais le soufre nous fait perdre rapidement des bras.

Valakas : Pas d’excuses, achevez le tout dans les temps, et vous serez payés comme convenu. Je retourne dans mes appartements. Si vous avez un problème, vous savez comment me joindre. Allez !

Le mercenaire me lance un regard noir mais ne le soutient pas, il baisse rapidement les yeux et ordonne à la famille de le suivre.

J’attends que le groupe s’enfonce pour sortir mon Libris Mortis, celui-ci semble vibrer d’impatience depuis quelques temps. Je tourne quelques pages et prononce quelques paroles dans un langage qu’aucun mortel ne peut comprendre. Progressivement, une longue cicatrice se dessine dans le mur, une lumière verte et forte en sort. Une fois arrivée au sol, une entrée géante se découpe et deux lourdes portes s’ouvrent. Rapidement, des plaintes sinistres se font entendre du fond du couloir. Je me retourne, attrape d’une main le chariot et le tire dans l’obscurité. Quelques mètres plus loin, les portes se referment dans un grand bruit. Il n’y a pas une seule source de lumière dans le couloir, n’importe qui avancerait à tâtons. Voyant parfaitement dans le noir, je m’arrête pile à l’entrée de mon antre.

Le bruit de la pièce s’intensifie. Dans des cages posées à même le sol, des zombies de toutes formes tapent contre les grilles et tendent leurs bras en dehors de la cage. Mes bébés ont faim !
De manière très grossière, je découpe les chevaux dans les chariots et distribue la pitance du soir. Le bruit d’os rongé se fait entendre de toute part.

Je regarde le chariot de chaque côté et pense que celui-ci pourra être revendu avec des objets des dernières prises. Reste à savoir comment et par qui surtout…

Un seul nom me vint à l’esprit…

don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/01/2007
Posté le 17/01/2010 à 11:08:18 

Les sons de l'orge de l'église de New Kingston résonnaient puissament jusqu'à en recouvrir les coeurs clôturant la messe. Une lumière blafarde passait au-travers des vitraux, jetant des couleurs pâles sur les pierres froides de l'égilse. Montalvès, dans un costume sobre, referma d'un coup sec son petit livre de chant. Il se retourna vers son voisin pour rejoindre l'allée centrale, entre les rangées de bancs craquant de leur vieux bois terne. Sans empressement, le marquis se mis à la file des fidèles, frappant les dalles du bout de sa canne, des bruits étouffés et sans vie. Devant l'autel, le prêtre offrait les hosties silencieusement tandis qu'autour de lui des enfants de choeur balançaient des brûleurs d'encens, faisant s'élever des nuages de fumée que transperçait la lumière spectrale.

Le corps du Christ... Le marquis porta à sa bouche l'hostie qu'il laissa fondre tandis qu'il regagnait la sortie de l'église. Il traversa l'allée, dévisageant les fidèles qui traînaient leurs semelles sur les pavés et s'arrêtaient près du bénitier, chuchotaient et se signaient. Un vent glacial parcourut l'allée alors qu'on ouvrait les portes et un frisson parcourut le dos du banquier qui jeta des regards inquiets sur les statues sorbres des martyrs aux membres tordus et des saints levant les yeux vides vers un ciel invisible. Ce trouble ne le quitta pas à la sortie de l'égilse et cette suffocation le tint à la poitrine même après avoir fait quelques pas sur le parvis, tâchant de sourire et à saluer du chef les notables et bourgeois qui remontaient dans leur fiacre. Il glissa une main tremblante dans la poche de son veston et attrapa une lettre décachetée et l'empoigna machinalement.

L'air vicié qui plânait sur New Kingston ne fit rien pour alléger le malaise du Marquis. Il tira un mouchoir de sa pochette et s'essuya le front perlé d'une sueur moite. Quelques pas encore et Montalvès se retourna sur l'église au-dessus de laquelle apparaissaient de lourds nuages gris; il lui sembla que la bâtisse tanguait légèrement.
Le marquis rejoinit péniblement la banquette de son carrosse et ne reprit ses esprits que lorsque le laquais claqua la portière.

Montalvès porta son poing fermé sur la lettre jusqu'à hauteur de sa vue, puis doigt après doigt, il relâcha la pression et laissa glisser la missive de sa paume ouverte. La lettre atterit sur sa jambe, laissant deviner son contenu: une liste exhaustive d'une cargaison. Du mobilier de toute qualité, des tableaux, des livres anciens, de la vaisselle en porcelaine...un inventaire dûement catalogué et chiffré, prêt à la revente sur les marchés de l'île.

    Voilà une semaine que Montalvès avait été contacté par don Valakas pour une affaire pressante et fort bien rémunée, de celle que le banquier n'était pas disposé à laisser filer. Vingt-cinq pourcent des bénéfices de la revente d'une cargaison à récupérer au milieu de la jungle. Il fallut au commerçant et à sa petite escorte une journée de marche, emmenant des chevaux frais pour ramener les deux chariots de cet endroit désolé, perdu dans l'enfer vert. Le marquis ne fit pas la fine bouche, l'inspection fut rapide: cette cargaison valait son pesant d'or et il signa volontiers le contrat de revente avec le zombie. Les deux chariots furent anarchés aux chevaux du marquis et l'équipage reprit la route de la capitale anglaise.

Et depuis son retour à New Kingston, le marquis n'eut plus une nuit paisible.

Montalvès n'avait jamais dédaigné une petite affaire de recel par-ci, par-là, fermant volontiers les yeux sur la provenance de la marchandise, repassant derrière le larcineur indélicat qui oubliait de gratter les noms sur une plaque de tableaux ou découssant des initiales brodées sur un vêtement. C'est ce qu'il fit une fois la cargaison de don Valakas à l'abris des regards indiscrets dans un des nombreux entrepôts du marquis. Fumant son cigare, un verre de bourbon dans une main, une loupe grossissante dans l'autre, le marquis commença à faire l'inventaire des deux chariots.

Mais plus son inspection avançait plus un malaise indistinct grandit dans l'esprit du marquis. Qu'il tirait les tiroirs d'un secrétaire, c'était pour trouver une correspondance privée, des cartes de voeux adressées pour un mariage ou une naissance. S'il ouvrait les premières pages d'un livre, c'était pour trouver une signature, un mot d'un parent. S'il retournait le cadre d'un tableau, c'était pour trouver un écuisson familial, la date, les circonstances du portrait. Et puis ces vêtements, certains portant des traces de sang sec, d'autres des déchirures acérées ou des marques de crocs. Montalvès respirait difficilement à mesure que l'évidence se dévoilait à lui et il fut au comble de l'horreur lorsqu'il découvrit des poupées et des peluches d'enfants au milieu de ce cafarnaeum.

Depuis ce jour où il quitta précipitement l'entrepôt, sans se retourner ni y revenir, le marquis en avait perdu le sommeil. Il en avait des affaires pas très belles et souvent ses négoces n'étaient pas des plus recommandables mais il comprenait que ce contrat sortait de l'ordinaire. Don Valakas lui avait fait signer un contrat ensanglanté. Cette cargaison avait été arraché dans la douleur et la violence, il lui incombait désormais de liquider ce macabre marché...
Don Valakas, Le Zombie
Don Valakas, Le Zombie
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 28/02/2010 à 22:22:28 

Suite du RP :

http://www.pirates-caraibes.com/fr/index.php?u_i_page=5&theme=15&sujet=20984&u_i_page_theme=1&u_i_page_sujet=1  

Don Valakas
Don Valakas
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/04/2008
Posté le 20/04/2010 à 10:33:23 

Le fiacre tiré par six chevaux fonce direction Port Louis. Continuellement, on entend le son du fouet du cocher qui claque dans l’air.

Nous approchons, me dit Le Grand-Croix. Mets ta capuche et ne dis mot quand nous serons devant les gardes. Je ne tiens pas à ce qu’on pose des questions sur ta personne tant que les papiers ne sont pas en règles.

Intérieurement, je bouillonne. L’envie de me lever et de lui mettre un coup de poing devient une obsession quotidienne.  Mais je ne puis, il possède la Croix et je ne peux rien faire. Tout en mettant ma capuche, je regarde par la vitre du fiacre, il fait nuit et seule la lune brille de mille feux.

-Edmond, où en sont les préparatifs ? Dit le Grand - Croix.

-D’après Archibald, la naturalisation de Valakas sera assez simple, il a déjà Gahériet dans la poche, il ne manque que la signature de Clémente de Beaufort. Mais notre Gouverneur semble profiter pleinement de sa situation. Elle n’est pas femme à se laisser berner facilement. Madame veut qu’on lui graisse la patte. J’ai donc proposé quelques lingots d’or. Une fois sur Port Louis, j’irai lui déposer son or et je récupèrerai le papier, répondit Edmond Dantès.

-Très bien, bon travail mon ami, dit le Grand – Croix.

-Celui- ci me regarde et sourit. Alors Valakas, champagne pour fêter ta future naturalisation ? Je suis curieux de savoir ce que la bête au fond de cette coquille humaine pense de tout ceci. Tu deviens humain et, en plus, tu passes dans l’alliance opposée ! Le rire d’Edmond et du Grand - Croix coupe la monotonie des grincements du fiacre.

-Pourquoi faire cette tête mon valet ? Ta nouvelle condition ne te plait toujours pas ? Allons, si tu es obéissant, tu pourras goûter aux luxures de la vie, un bon cigare, un verre de rhum et pourquoi pas les plaisirs de la chair ? Vu ta nouvelle trogne et ta musculature, tu auras plus de chances de coincer une ou deux demoiselles… enfin si ton engin arrive toujours à se lever ! Ahahaha ! A nouveau, le Grand - Croix commence à rigoler suivi de concert par Edmond.

-Tu ne veux toujours pas parler ? me dit-il.

-A quoi bon ? lui répondis-je .

-Tu es plutôt bien traité je trouve ? Répond Edmond.

-Pour l’instant, mais je doute que ma situation se maintienne ainsi. Vous m’utilisez comme un pantin, pour vos desseins personnels et je n’y peux rien. Vous tentez de m’amadouer en espérant que je baisse ma garde pour je ne sais quoi.

Un silence se fait.

-Toute bête se retourne un jour contre son Maître, je n’ai qu’à être patient.
Le Grand-Croix ne bouge pas d’un pouce dans son siège. Droit, fier et imposant, il analyse ma remarque sans montrer une once de réaction.

-Tire un trait sur ces idées, sur ce que tu es, tu es le pantin de l’Ordre et rien ni personne ne changera ceci sans mon accord. Ces mots résonnent dans ma tête tel un écho.

Je m’emporte et d’un regard froid je lui réponds :

-Je regagnerai ma Liberté par mes propres moyens, je fumerai les cigares de mon choix, boirai le rhum le plus vieux de Liberty, tout en choisissant mes filles. Mais surtout, je ne devrai rien à personne, je ferai ce que je veux, quand je veux, où je veux… Je ferai mes propres choix comme je l’ai toujours fait auparavant.

Il sourit.

Rêve mon valet… Rêve…

Il prend la Croix autour du cou et me dit :

Tais-toi, nous arrivons.


-1- 2  

Le forum > Taverne > Libris Mortis, le livre secret d'un Zombie.


Si vous souhaitez répondre à ce sujet, merci de vous connecter.
Marquer tout le forum comme lu
© 2004 - 2024 pirates-caraibes.com - Tous droits réservés