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[EVENT] Le Petit Marchand de contrebandiers  
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don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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05/01/2007
Posté le 31/12/2008 à 06:56:27 

Le Petit Marchand de contrebandiers

(RP faisant référence à l’event la quête des contrebandiers, c’est libre, dutyfree, merci de poster vos histoires !)

« Combien avaient raison les Anciens qui n’avaient qu’un même dieu pour les marchands et les voleurs ».
Alexandre Dumas, fils.

Alors que le Glabre sévissait contre les contrebandiers, l’agitation commençait à gagner la Casa de la Moneda aussi bien que la banque privée Montalvès & Cie. La source d’importation de marchandises se tarit avec la disparition des principaux maîtres de la contrebande. Les prix grimpèrent en quelques jours et bien que des bénéfices éphémères fussent engrangés par cette simple balance de l’offre, la demande ne trouverait bientôt plus de quoi satisfaire son appétit vorace. Et cela signifiait la mort du commerce insulaire : sans contrebandier, plus de produits prohibés issus de la piraterie, sans produits interdits sur le marché, plus de commerçants qui n’étaient, à vrai dire, qu’un intermédiaire de plus qui fait son beurre sur le dos des acheteurs. Rendant légal le soir, ce qui, le matin, se vendait sous cape.

Pourtant aucun gouvernement ne semblait se préoccuper sérieusement de cette affaire ; les corsaires se contentant, à leur habitude, de blâmer les marchands pour leur manque d’approvisionnement. Les quelques tentatives pour contrer l’œuvre malfaisante du glabre furent d’origine privée.

Après plusieurs semaines de panique et plusieurs commerçants s’étant jetés par la fenêtre de leur officine, les dirigeants de la Casa se réunirent pour trouver une solution ; ce qui signifie qu’ils trouvèrent des moyens de substitution de retarder l’éclatement de la bulle boursière par des expédients peu scrupuleux…mais qui ne dureront pas éternellement.

Les préparatifs du bal d’hiver avançaient à un bon rythme, malgré l’ambiance morose, et Port-Louis voyaient de fort coûteuses marchandises de luxe être déchargées sur ses quais. De la vaisselle de Nankin et des soieries de Calcutta. Le marquis de Montalvès regagna rapidement ses bonnes habitudes qui ne connaissaient pas la crise, ainsi que ses petites intrigues de palais. Mais ces divertissements ne purent dissimuler longtemps le profil bas que le banquier décida d’observer avec l’échec du procès de Sing. Les pirates, aussi bien la Confrérie que la Flibuste, n’avaient guère le marquis en odeur de sainteté. Il valait mieux se montrer discret. D’autant que le marquis avait surmonté la tempête avec un minimum de casse et, pour tout dire, quelques gains…

Ce fut dans cette configuration particulière que Montalvès reçut une copie d’une lettre pour le moins intrigante.

Tout commença autour d’une tasse de thé, prise dans la véranda de son hôtel particulier de Port-Louis. Dans le jardin, la neige recouvrait le moindre espace et les arbres semblaient plisser sous le poids de cette couche. Un thé brûlant et fumant fut apporté par un laquais au marquis qui somnolait dans un transat, les jambes recouvertes d’une épaisse couverture.
Il ne vit donc pas la haie tressaillir et laisser passer une bande de gamins, Petit Claude en tête, qui commencèrent à faire des signes impolis avec leurs doigts au marquis endormit. Le laquais leur fit signe de déguerpir, mais rien n’y fit. Un garçon se saisit d’une poignée de neige, en fit une boule et la lança contre la véranda, se qui fait sursauter le marquis dans un cri de terreur.


Mais qu’est-ce que c’est ?! Mes bijoux ! On vole mes bijoux ! Aux armes qu’on fasse venir Marius sur le champ ! On m’assassine ! C’est la fin !

Non, monseigneur, *le rassura le laquais*, c’est votre thé…

Le valet déposa son plateau ainsi qu’une assiette de biscuits sablés. Les enfants avaient disparu comme par enchantement.

Le marquis fit un regarde de reproche au valet et s’empara d’un biscuit qu’il trempa dans son temps et croqua goulument.


Mais évidemment que c’est mon thé…disparaissez !

Le laquais roula les yeux au ciel et sortit de la véranda. Montalvès s’empara de la gazette et de son courrier qu’on avait déposé sur un petit guéridon. Plongé dans sa lecture, il n’aperçut pas les gamins revenir à la charge : ils roulaient un énorme amoncellement de neige fraîche. Il la disposait juste en face du marquis, puis la redressèrent pour former un tronc. Ils y ajoutèrent ensuite une tête à leur bonhomme de neige qu’ils garnirent d’yeux en marrons, d’un nez de carotte mais surtout d’une belle perruque blanche, d’un tricorne chipé dans la garde-robe du banquier. Quelques morceaux de pacotille formèrent un collier autour du cou et une belle médaille sur son torse. Enfin une grimace composée de pierres noires complétait le tableau. Une écriture maladroite avait inscrit « Marquiz’ de Montalveze » sur le torse du bonhomme de neige.

Le banquier fut tiré de sa lecture par des rires étouffés. Il plissa les yeux et plia lentement la gazette devant ses yeux. Peu à peu son champ d’horizon lui laissant deviner une présence devant la véranda. Il eut un regard mauvais en apercevant Petit Claude et sa bande.

Petit Claude fit signe au marquis, lui montrant ostensiblement un balai.


Mais que faites-vous sur ma propriété, *cria le marquis* ! Déguerpissez, bande de morveux ! Cessez de jouer avec mes affaires, c’est mon tricorne, c’est mon balai et c’est MA NEIGE !!!

Petit Claude ne broncha pas et indiqua le bonhomme de neige au marquis.

Mais c’est moi ! Et ce balai, c’est quoi, ma canne ?!

Petit Claude lui fit « non » de la tête avant d’enfoncer le balai dans le postérieur du bonhomme d’un geste rageur.

Le marquis explosa littéralement, ses cris montant dans des aigus insoupçonnés…


ATTRAPPEZ-MOI CES VAURIENS !  Voyous ! Vandales ! Qu’on sonne la garde !  Restez-là que je vous jette dehors ! Faites monter le peloton d’exécution !!!!

Les laquais courraient dans tous les sens, hilares, mais essayant de garder leur sérieux devant la folie de leur maître. Les gamins disparurent par la haie sans demander leur reste, pourpres de rire. Le marquis frappait ses jambes contre le transat et mangeait sa perruque de fureur avant de retomber inerte sur son siège.

Ah, je me sens mal, apportez-moi du bourbon, je sens que je vais défaillir…

Puis soudain don Juan se reprit, les cheveux irisés, les yeux hors de ses orbites :

ET FAITES DISPARAITRE CETTE ABOMINATION !!!! Qu’on pende ce bonhomme de neige, qu’on l’écartèle, qu’on le fasse frire, qu’on le torture, il doit parler…mieux encore qu’on l’expose au soleil ! Faites-en des cônes glacés, de la glace pilée !

Le marquis s’évanouit, serrant dans son poing une lettre qu’il avait commencé à lire, une copie d’une missive que le glabre avait adressé aux gouvernements de Liberty. Tandis qu’on transportait le marquis dans ses appartements privés, on ôta la lettre de ses doigts serrés et fut déposée à son chevet.

Ce fut dans la soirée que tout commença vraiment autour d’un potage qu’on lui servit au lit, dans le velours de sa chambre à coucher...Ce fut là que Montalvès apprit les exigeances du petit marchand de contrebandiers...
Petit Claude, maléfique
Petit Claude, maléfique
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15/11/2008
Posté le 31/12/2008 à 12:04:53 

La résistance se forme !

" Malgré sa fragilité, la liane resiste au poids de la calebasse"
-Proverbe Indien



Hé hé, on lui a bien fait za fête au zale type z'ezpagnol !

Depuis que De Montalvès avait annoncé qu'il organisait un grand bal d'hiver où les enfants seraient interdits d'accès, Petit Claude lui en voulait à mort. Il en avait fait une affaire personnelle.

"Z'est vrai za, ze zuis zûr y aura plein de zolies dames et de copains, pis auzzi des trucs à manzer !"

Il avait alors réunis tout les gamins innocupés de Port Louis pour l'aider à exercer son courroux. Chaque jour, ils faisaient une farce différente au marquis espagnol.
Ils avaient déjà lâché des rats dans son manoir, fait une bataille de boue dans sa cour, envoyé un colis remplis de vers de terre gluants, payé une fille de joie pour qu'elle lui fasse un scandale en public...
Mais ça commençait à devenir ennuyeux, Don Juan ayant toujours la même réaction : il tournait de l'oeil et tombait dans les pommes.

"Ah za, pour gâcher le plaizir, il zait comment faire !"

Bon les copains z'est l'heure de la paye du zour, tendez vos mains !

Un bonbon chacun.

"Quoi, vous z'allez pas me dire que vous penziez qu'ils m'aidaient gratuitement ? Z'est des z'égoïztes les zeunes, de nos zours !"

Puis chacun retourna à ses occupations, attendant le prochain appel du "zénéral Z'oreilles". Ce dernier resta sur place quelques instants de plus pour faire un compte de ses friandises, ce qui lui permit d'assister à la scène singulière des valets du marquis infligeant une horrible mort au bonhomme de neige.

"Zont zacrément tordus par izi..."

Il quitta les lieux en direction du centre de Port Louis, rentrant la tête dans les épaules devant la bise glaciale d'hiver et s'amusant à glisser sur les pavés gelés. Comme il n'avait rien de spécial à faire, il décida de s'enquérir des dernières nouvelles à la taverne.

L'endroit était bondé de monde, ce qui était inhabituel à cette heure de la matinée. Normalement, le seul endroit bondé à neuf heures du matin, c'était les caniveaux, où les ivrognes de la veille cuvaient leur rhum. Il se glissa dans l'établissement et se faufila entre les jambes de bois et les pieds de chaise pour atteindre le comptoir.

"Pwa za pue ! Ils ze lavent zamais les zens izi ?!"

Puis il sortit la tête de cette mer humaine crasseuse pour reprendre son souffle. C'est à ce moment qu'il aperçu les deux hollandais debouts sur leurs chaises, qui tentaient apparemment de faire passer un message important. Le premier, un gros bonhomme bridé au nez de travers et à qui il manquait une grosse partie du dentier, s'exprimait à voix haute dans un dialècte étrange :


IL FAUT FTOPPFER LE GVLABVRE !

Libvertyens, Libvertyennes dve tfoutfes les nafions...

Euh... d'bvord, bvonvour, les cfonvenanfes ont leur pflafe...enfin, même fi le tfemps pfreffe...bvref!

Cfomme fertfain(e)s le favent pfeutf êtfre, un homme fe pfréventfant cfomme étfant un agvent dve la cfouronne franfaive f'en pfrend aux cfontfrebvandviers, lev uns apfès lev autfres, pfour dve baffes qufeftfions finanfieres, felon la rumeur.
Bvon, le Roy dve Franfe a pfeutf êtfre une volie cfouronne, mais là il agvit fur Libvertfy, au dvétfriment dve tfoutfes les nafions, dve tfous les cforfaires.

Autfrefois vapfonais, maintfenant hollandvais à pfart entfière, maiv auffi Libvertyien, ve ne pfeux laiffer les lubvies dv'un homme, tfout Roy quf'il foit, pfénaliver et mettfre en pféril la furvie dve facfun.

Pfar cfontfre, il fait f'entfourer, dve bvandveaux noirs, qufi pfluv est...

Auffi v'en appfelle aux bvraves, à feux qufi, cfonfients dvu dvangver qufe fettfe acfion repfréventfe fi Le Gvlabvre a vraiment le foutfien quf'il pfrétfend avoir, à fe voindvre à fettfe opférafion pfour l'arrêtfer!!

Merfi dve votfre attfenfion

"Z'ai rien compris."

Il n'était apparemment pas le seul. Certains levèrent les bras en poussant un "ouais, il a raison !" peut convainquant, mais c'était un septicisme général, muet et gênant, qui l'emportait.
Ce qui ne sembla pas découragé le hollandais. Il fit place à sa compatriote, une belle jeune femme au regard sauvage qui réveilla tout de suite l'attention de l'assistance :


Ce que mon camarade essaye de dire, c'est qu'un certain français surnommé le Glabre, envoyé par un roi de France qui n'a aucun droit sur Liberty, s'en prend aux contrebandiers de l'île. C'est absolument intolérable, et ce n'est pas en japonais, ni en hollandais que Kurota s'adresse à vous aujourd'hui, mais en libertien, pour vous demander de vous joindre à lui afin de mettre fin aux actions du Glabre !

Le gros bonhomme édenté acquiesa.

Ouais, fvé excfaftement fve que jve vouflais divre !

Alors, Petit Claude fut l'un des rares qui réagit. Il n'avait toujours rien compris, mais il aimait bien les deux hollandais ("zurtout la zolie dame !"), ils avaient besoin d'aide, ça lui suffisait. Il se dirigea vers Kurota Ryuga et Wildekat.


Moi ! Moi ze viens ! Z'ai dézà un plan !

Il souffla quelques mots à l'oreille de Kurota qui lui sourit

Ovui, un plan mafchiavélifque... Bvienfvenu dans lva réfiftancve, pftit gars !
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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Posté le 01/01/2009 à 22:58:51  [ Edition bloquée ]

(Petit Claude )

Ainsi Glabre espère faire du chantage aux gouvernements de l'île !

Le marquis, en robe de chambre, sautait de rage dans son lit à baldaquin.

Mais pour qui se prend-il ce novice?! S'il y a une personne qui peut pigeonner les capitales de Liberty, c'est moi !

D'un saut, il se retrouva sur ses tapis précieux, jetant la lettre du Glabre dans la cheminée. Il se promenait de long en large, songeant à haute voix.

Enlever la Charogne, Cork, La Balafre et l'Oncle Weng revient à me défier ouvertement ! Moi qui est si patiemment tissé la toile sur les mers des Caraïbes. Ma main s'étend comme une ombre menaçante et invisible sur les marchés de Jamaïque à La Barbade en passant par Port-aux-Princes. Les caisses qui emplissent les ventres lourds des galions portent ma marque, sur les cartes des capitaines, il y a des lieux protégés de mon sceau.

Le marquis se pencha sur une mappemonde sphérique, la faisant rouler dans son axe. Son ombre se projetant sur le globe de bois et finement peint. Il s'approcha du globe et l'enserra dans ses bras, sa robe de chambre pourpre faisant une traîne rouge au monde.

Les yeux fermés, caressant le globe représentant la terre connue dans des contours approximatifs, ses doigts parcourant les formes des monstres marins qui surgissaient d'une mer d'aquarelle.

Je vais vous retrouver mes petites perles, vous reviendrez vite sur la parure scintillante de la Casa de la Moneda. Et mon empire ne cessera d'étendre ses tentacules sur les richesses et les routes marchandes, et le Kraken continuera de se nourrir d'or et de pierres précieuses.

Montalvès décrocha le globe imposant et dansa dans sa chambre, étreignant le Monde entre ses bras. Puis le tendant à bout de bras avant de le serrer à nouveau contre lui.

Les arrogants Espagnols marcheront à la baguette, je puiserais dans la bourse des gras Hollandais, les perfides Anglais seront forcés de me livrer leurs lucratifs trafics, alors que les orgueilleux Français se bousculeront pour assister à mon petit lever.

Le Monde s'apprête à sombrer dans les obscurs brouillards de mon encre ! Ah ah ah ah !

Le marquis, dans son entrain, lanca le globe en l'air, qui, vu son poids, ne s'éleva pas bien haut et vint s'écraser sur l'aristocrate qui s'effondra pathétiquement sous lui...

Le lendemain, un marquis de forte mauvaise humeur s'enferma dans son bureau. Il ferma la porte à double tour.
Il s'apprêtait à donner ses ordres de virement pour la journée quand il sentit une présence derrière les rideaux. Il se retourna pour sourire et lisser ses moustaches entre deux doigts.


Ah te voilà toi ! Tu as fait vite, c'est bien. J'ai décidé de partir à la poursuite de ce maudit Glabre, mais je sais qu'il faut me montrer prudent dans mes actions. Que ce soit envers les colonies aussi bien qu'avec les pirates...La Flibuste a soutenu le Glabre dans son entreprise terroriste, mais je ne veux pas me couper de cet appoint indispensable...Comprends-tu l'importance de cette aventure ?! Nous parlons d'une fortune dont tu n'as pas idée: le trésor des contrebandiers ! Il ne doit pas tomber entre les mains des corsaires, et encore moins de ce vilain glabre. Ce trésor me revient de droit !

Les rideaux tremblèrent comme en forme d'exaspération...

Oh biensûr, et il y aura du rhum pour tous !

KIIiiiiIIKKKKKiiiikIIIIIkI ! *répondit la présence*

Par contre, *reprit le marquis*, je ne puis plus paraître publiquement, il faut faire profil bas, personne ne doit savoir que je suis sur les traces de ce trésor ! Voilà pourquoi, il faudra faire appel à un petit subterfuge, et surtout éviter d'attirer l'attention !

Le jour suivant une grande clameur se fit dans Port-Louis. Des cris de surprise, d’étonnement et certains de peurs. Un navire hindou avait fait escale dans le port français. Dans les rues de la ville se fut la folie, les balcons croulaient sous le poids des curieux et des gens agitant des mouchoirs ou des simples de bouts de tissus colorés. Des centaines de musiciens indiens frappaient leurs tambours ou jouaient à leurs cithares. Tournoyant dans leurs habits chatoyant de lumières, de couleurs vives et d’or, ils étaient suivis par une multitude de danseuses habillées de saris oranges, rouges ou bleu azurs, couvertes de bijoux aux poignets, aux chevilles et parés de nombreux colliers scintillants. Le cortège envahit les places, jetant des millions de pétales de fleurs en l’air, agitant les pans de leurs vêtements lâches tandis que l’on répandait de l’encens sur les passants. Les murs de la ville furent rapidement recouverts de poudres violettes et de symboles hindous.

Puis derrière cette assemblage hétéroclite et de débauche de couleurs, d’odeurs et de sons, vinrent des serviteurs basanés enturbannés et habillés de sevères costumes blancs avec, à la ceinture de soie, des poignards recouverts de rubis et d’argent, tenant devant eux des larges drapeaux et des oriflammes. Des trompettes s’avancèrent parmi eux et se mêlèrent à la musique et aux chants les précédents.
Un grand cri de frayeur se fit dans la foule quand une silhouette imposante sortit de l’ombre des maisons et fermait la marche des centaines de danseuses et de serviteurs portants malles, coffres, meubles précieux des Indes : un éléphant majestueux s’avança sur les pavés de la capitale française. L’animal avait été revêtu de robes de couleurs qui lui recouvraient le corps, des bracelets d’or ornaient ses chevilles et ses défenses. Autour du cou, il portait de multiples colliers de fleurs et sur son dos, il soutenait une sorte de plateforme tapissée de peaux de léopards et un conducteur noir comme l’ébène tenait, d’un air sévère les rênes du pachyderme. De ses pas lents, balançant sa tête et frappant ses oreilles, l’éléphant fit sa route à travers une foule ébahie.

Sur la plateforme, un véritable salon de prince fut installé fait de divans pourpres et dorés. On monta une tente légère pour protéger l’occupant de marque des rayons de soleil. Un personnage très richement vêtu se tenait en tailleur, fumant un narguilé, laissant échapper de fines volutes de fumée par ses lèvres. Un turban de tissus bleus, roses et oranges, parcourut de bijoux taillés et de camées posé sur la tête, des babouches cousues d’argent, un veston de soie blanche piqué d’or, une ceinture de multiples écharpes colorées, des boucles d’oreilles faites de perles blanches et une moustache abondante peignaient le portrait du Mahârâja Mônthalipûr-vêshkyyh. Autour de lui, de petits Abyssins et des nains de Pondichéry l’éventaient à l’aide de grosses palmes.



Sautillant sur la tête de l’éléphant, un petit singe complétait l’étonnant cortège. Il portait un turban trois fois plus grand que lui, et une pièce de huit pendait à son cou. Le Mahârâja lui jetait des cacahouètes que le singe mangeait en lui lançant des regards noirs.

N’oublies pas, Binouse…heu…je veux dire Abu Binoukshi, je suis un simple prince hindou qui vient discrètement faire quelques achats sur Liberty. N’ayons l’air de rien…Surtout n’oublies pas : profil bas.

Puis lançant aux Français qui le saluaient sur son passage :

Quê Ganesh sôit prês de voûs, brâves gens !
Alice, Princesse Gardienne de Nollandie
Alice, Princesse Gardienne de Nollandie
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Posté le 02/01/2009 à 00:36:53 

(désolée du retard... ça vient juste après le post de Petit Claude)

Wildekat avait accompagné son fillot sur les places publiques des 4 nations. Il était motivé pour arrêter l'homme que l'on nommait le Glabre dans sa démarche à embrigader tous les commerçants de l'ile. Wildekat avait eu vent de certaines rumeurs, mais elle était surtout venue soutenir Kurota plus que par conviction personnelle.
 
Quand il finit son magnifique plaidoyer, elle réalisa que plus de la moitié du public n'avait pas saisi tout son sens. Il était vrai que depuis son entrevue avec Lord de la Vendange, son filleul avait perdu plusieurs dents, et que sa diction, autrefois parfaite, en avait pris un sacré coup. Elle est ses frères Hollandais avaient l'habitude de l'entendre et s'étaient donc crée un répertoire assorti de "pf" "vf" et "mf" afin de décoder instantanément, mais elle concevait bien que pour des étrangers, l'accent Hollandais ajouté au zozottement édenté devait être incompréhensible.
 
Elle décida donc de venir en aide à Kurota et entrepris de traduire ce qu'il venait de dire aux corsaires. Les réactions se firent visiblement plus compréhensibles, mais peu furent les courageux à se joindre à leur cause. 
A vrai dire, Wildekat n'avait aucune idée de la façon d'empêcher l'homme d'agir, mais son filleul avait raison, le Glabre devait être arrêté coute que coute.
 
Sur la place de Port-Louis, un petit garçon vint les trouver. Lui aussi avait sa façon propre de s'exprimer en zozottant, mais Wildekat le comprenait parfaitement. Kurota semblait heureux qu'un corsaire Français les ait rejoints, et si l'équipe ne payait pas de mine en force physique, ils n'en étaient pas moins malins. Petit Claude montrait de grandes qualités de mise en scène et ne manquait pas d'idées intéréssantes pour attrapper le Glabre.
Kurota avait été contacté par plusieurs Hollandais, et tous avaient prêté leur arme aux plans de ce dernier.
 
Quelques jours plus tard, Wildekat rejoignait Kurota au temple afin de protéger un contrebandier... mais le Glabre avait une fine équipe, et la résistance dû bien s'avouer vaincue pour cette manche. Wildekat, folle de rage d'avoir échoué se précipita hors du temple pour retrouver le quatrier général de la résistance à Ulungen et faire son rapport. C'est alors qu'elle le vit: un homme squelettique, au teint blafard, portant les habits du Roy de France, et... glabre.
 
Elle s'approcha de lui à pas de velours puis l'interpella une fois qu'elle fut assez proche pour l'empecher de prendre la fuite:
 
"Alors c'est toi qu'on nomme le Glabre?!"
 
Ni une ni deux, elle se mit en garde et engagea le combat avec lui. Il faisait un piètre combattant, et Wildekat n'eut pas de peine à le mettre à terre. Avant de le finir, passant sa lame sous son cou elle lui souffla à l'oreille "Crève, Charogne! Pour mon fillot Kurota!"
 
Elle apprit plusieurs jours plus tard que le Glabre avait survécu à cette attaque et se dit que l'homme devait être habité par le démon.

Ce qui l'inquiétait plus était la raison de ses agissements, et surtout, quels sombres intérêts l'homme pouvait bien servir...?
Jost Barneveldt
Jost Barneveldt
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Posté le 02/01/2009 à 11:46:14 

Kurota s'assit sur un tonneau qui trainait. Et ressassa les récents événements...

L'opération visant à arrêter le Glabre avait échoué.

Le peu-pileux avait certes été repoussé, il n'avait pas approché Oncle Weng... Il était même passé à deux doigts de la capture par deux courageux hollandais, et ne dut son salut qu'a la fidélité des flibustiers, fidélitée consentie par des espèces sonnantes...

Et trébuchantes, certainement.

L'agent français  avait en effet eu suffisament foi en ses hommes de main pour leur déléguer le pouvoir de conviction dont il était garant de par son statut, et ainsi s'assurer que Weng se rende sans résistance aux hommes de Krill, Pullo, ou qui que ce soit qui assurait ce rôleces dernières heures...

L'asiatique avait eu du mal à avaler sa défaite, même s'il l'avait envisagée au vu du laxisme des îliens qui auraient pu  entrer a Calackmul et faire quelque chose...

Où étaient ces prétendus héros? Ou encore les marchands qui perdirent là une source de revenus, qui auraient pu financer une troupe mercenaire, pourquoi pas retourner quelques flibustiers...

Bref, ressasser la défaite, rejeter celle ci sur autrui ne ferait pas avancer les choses.

La seule note de gaieté lui vint de sa marraine, lorsqu'elle lui annaonça avoir renvoyé le Glabre aux bons soins de médecins... Petite satisfaction, mais 'faut faire avec c'qu'on a...

"Profitant" de son échec, et de cette fête qu'il commençait à peine à apréhender, Nowel, ou quelque chose de ce goût là, Kurota entreprit de se rendre sur Port Louis, afin de recueuillir des informations sur le Glabre, sur la situation des contrebandiers, morts ou prisonniers... n'importe quoi...
Afin de pas attirer l'attention, il ne demanda pas d'autorisation, donnée sur sa présence trop traçable pour un homme du calibre de son ennemi, et força sur le fond de teint, pour dissimuler son visage meurtri. Pour sa pronociation, forcer sur l'accent néerlandais serait suffisant; du moins l'esperait il...

S'arrêtant pour la nuit à la taverne, il eut la surprise de s'entendre dire, pour le modeste prix d'une chope, que le glabre prenait ses aises au bordel local... Son sang ne fit qu'un tour; le temps de vérifier le bon fonctionnement de son arme, Kurota se rua à la maison close pour en savoir plus.

Il imaginait bien que le Glabre ne serait posément assis dans la pièce commune, aussi par acquis de conscience, il monta à l'étage, avant de redescendre une fois les chambres fouillées.. Profitant de l'activité régnant dans les lieux, l'asiatique entrepris de sonder les murs, discrètement. A sa grande surprise, il déclencha, bien malgré lui, l'ouverture d'une "trappe" menant à une "back room"....

Quelle ne fut pas la surprise de Kurota d'y retrouver le Glabre, face au mur, fumant un cigare, semblant tout sauf surpris par l'intrusion....

La panique s'empara du médecin tireur; il était tombé dans un piège grossier, et allait s'apprêter à le payer, sans doute de sa vie... Tandis que sa main se crispait, et glissait peu à peu vers son arme, il se relacha en entendant :

Que me voulez-vous, l'ami ? Si c'est des femmes que vous cherchez, vous en trouverez de bien assez à vôtre goût au rez-de-chaussée...
Si par contre, le contenu de cette modeste bourse - qui contient un millier de pièces d'or en gemmes diverses vous interesse davantage, peut être daignerez vous rester quelques instants

...

Ainsi, il n'avait pas été reconnu... Saisissant la balle au bond, Kurota répondit dans son français le moins correct possible, matiné de hollandais en veux en voila et sinon t'en auras quand même......
Alors que la discussion se poursuivait, des plans commençaient à germer dans son esprit revanchard... [à suivre]
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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Posté le 03/01/2009 à 08:05:18 

Les petites lumières virvoletaient dans la nuit et parmi l'épaisse jungle qui environnait Port-Louis. Ces lucioles semblaient former une procession dans les ténébres, bientôt s'élèvèrent des chants et des prières hindous. Des jeunes filles dans leurs saris jaunes s'avançaient, couvertes de fleurs blanches, portant dans leurs mains des bougeoires en forme de lotus, enserrant une petite flamme scintillante.
Le cortège se mouvait lentement sous le regard stoïque du panda français qui machouillait tranquillement son bambou.

Parmi les jeunes filles, se tenait le mahârâja Mônthâlipûr-vêshkyyh, suivit de nombreux serviteurs pourtant des plteaux d'offrandes, d'encens et des colliers de fleurs multicolores. Le panda fit une petite moue et un observateur animalier attentif aurait aperçu ses deux gros yeux noirs rouler furtivement vers le ciel.

Le mahârâja arriva à son hauteur. Il se prosterna devant l'animal tandis que les jeunes filles s'asseyaient en tailleur tout autour d'eux et chantaient à voix basse. Le panda regarda le curieux personnage enturbanné et continua de mordiller dans son bambou.

Mônthâlipûr leva ses bras vers l'animal, les paumes vers le ciel tandis que les serviteurs déposaient les offrandes au pied du panda.


Ô Pandâ majestûeux ! Pûit de sagresse qûi soûs les étoiles gûide la pensêe des fils de l'hômme ! Ô grand timônier des sept fleûves qûi commande aux eaûx turbulantes cômme Shîva destrûit pour mieûx bâtir les âmes des fils de l'hômme ! Être de régénéréscence sacrée, tôi qûi a vû mille vies noûs te sûpplions de nous condûire sur les chemîns de lûmière des fils de l'hômme ! Ô Pandâ vénéré rêvèle à nôs yeûx les vôiles de la quête qûi incômbe aux fils de l'hômme !

Sur un geste du mahârâja, les musciciens se mirent à jouer une musique sur laquelle les jeunes filles se mirent à chanter et à danser autour du prince indien. Ce dernier se mêla à la danse, imitant les gestes et les pas des danseuses. Il souriait au Panda, lui faisait des révérences, lui jeta de l'encens dans le secret espoir que l'animal lui révèle l'endroit où se terrait le fameux contrebandier "Big". Le Panda ne cessa pourtant de regarder le spectacle en mâchouillant son bambou, l'air absent...

(hrp: http://www.youtube.com/watch?v=hPeou4UrGHI )

Dola Re Dola Re Dola Re Dola
Haye Dola Dil Dola Mann Dola Re Dola

Lag Jaane Do Najariya, Gir Jaane Do Bijuriya
Bijuriya, Bijuriya, Gir Jaane Do Aaj Bijuriya
Lag Jaane Do Najariya, Gir Jaane Do Bijuriya

Baandhke Maein Ghunghroo
Pehenke Maein Paayal
Oh, Baandhke Maein Ghunghroo
Pehenke Maein Paayal
Ho Jhoomke Naachoongi Ghoomke Naachoongi
Dola Re Dola Re Dola Re Dola.

Dola Re Dola Re Dola Re Dola
Haye Dola Dil Dola Mann Dola Re Dola

Le mahârâja se mit à tournoyer avec les danseuses dans un rythme frénétique, entraîné par la musique et les tambours, accélérant le pas et sachant parfaitement les paroles sans comprendre par quel miracle.
De temps à autre, il sortait de la file pour lancer des colliers de fleurs au Panda et revenait sautillant dans la danse.

Binouse grimpa dans un arbre et mit sa figure dans les mains, secouant sa tête d'exaspération, ne sachant pas si le marquis était profondément stupide et complétement débile...


Dekho Ji Dekho Dekho Kaisi Yeh Jhankaar Hai
Inki Aankhon Mein Dekho Piyaji Ka Pyaar Hai
Inki Aawaaz Mein Haye Kaisi Thanadaar Hai
Piya Ki Yaadon Mein Yeh Jiya Beqaraar Hai

Maathe Ki Bindiya Mein Voh Hai
Palkon Ki Nindiya Mein Voh Hai
Tere To Tan Mann Mein Voh Hai
Teri Bhi Dhadkan Mein Voh Hai
Choodi Ki Chhan Chhan Mein Voh Hai
Kangan Ki Khan Khan Mein Voh Hai
Baandhke Maein Ghunghroo
Haan, Pehenke Maein Paayal
Ho Jhoomke Naachoongi Ghoomke Naachoongi
Dola Re Dola Re Dola Re Dola.

Mônthâlipûr valsait désormais sur lui même comme possédé par la transe, entouré par les danseuses et les musiciens. Les bras vers le ciel noir et parsemé d'étoiles. Il ne s'aperçut pas d'une silhouette au visage long et pâle qui l'observait hors du cercle. L'homme portait une coiffe piquée de plumes vertes et bleues ainsi qu'une cape coussue aux armes du Lys sur son épaule.

Dola Re Dola Re Dola Re Dola
Haye Dola Dil Dola Mann Dola Re Dola

La musique prit fin brusquement et le mahârâja ainsi que sa suite se figuèrent en une figure travaillée, concluant la chorégraphie par un amas de bras couverts de bracelets et de bijoux d'or fins tendus vers le Panda trônant désormais sur un lit de fleurs, de fruits et de pierres précieuses.
Toutes et tous, souriant, les yeux émerveillés se figeaient vers l'animal. Le Panda se contenta de croquer dans son bambou et on n'entendit plus que le bruit de ses mâchonnements.


Le mahârâja s'avança, légèrement agacé, reprit sa pose, les bras vers l'animal, ses paumes vers le ciel.

Ô Pânda majestûeux ! Incommensûrable joyaû de la pensêe qûi sâit toût, qui voît au plûs prôfond du coeûr des fils de l'hômme ! Pârle noûs dû grând Nâbab, Big Boss maoûsse côstaud des contrebândiers ! Indîqûes-noûs le chemîn qûe chântent les étôiles et qûi mûrmûrent aû creûx des oreîlles des fils de...

Le Panda leva une patte et interompit la lithanie:


- Hey mec si tu veux savoir où s'cache l'autre salopard de Big, je le dis et tu m'lâches avec ton charabia...

Le panda sortit une canette de bière, qu'il ouvrit d'une griffe et bu goulument devant un mahârâja tétanisé, la bouche ouverte.

Il se trouve avec les autres contrebandiers biensûr, c'est fastoche, ouais ! Là où ils s'réunissent. Bon c'est pas tout ça, j'vais m'pieuter !

L'animal quitta les lieux en se grattant les fesses.

Mônthâlipûr regarda le panda s'éloigner et murmura entre ses dents :

- "I wanted to put a bullet between the eyes of every panda that wouldn't screw to save its species".

Il se détourna, aperçut le gentilhomme français et s'approcha de lui en toussant pour s'éclaircir la voix.

- Ah Gahériet Peshwa ! Voûs tombêz bien, môn amî ! J'âi l'impresiôn que nôtre affaire mârche bien ! J'âi vient d'ôbtenir très facilement les infôrmations que je voûlais de ce pând...de môn infôrmateûr...Il est évidênt que ce "Big" se câche dans le repâire des côntrebândiers. Ces trafficânts s'y réûnissent poûr échânger des pôlitesses, noûs devons noûs y rendre...

*Se rapprochant du gouverneur comme pour le mettre dans la confidence, se courbant et regardant en coin*

...Poûr le bien de la Frânce !

- Mahârâja, je me soucie de faire en sorte que les marchands français arrivent à bout de cette affaire pour la plus grande gloire du Roy et de Port-Louis !

- C'êst môn plûs prôfond et sincêre dêsir ! *le Maharaja s'inclina bas faisant sonner ses nombreux colliers et bijoux*. Malheûreûsement, je sûis bien dêpoûrvû en armes et en sôldats...peût-être la Frânce poûrrait-elle m'appôr...nôus appôrter qûelqûes appûis ?

- Je mets à votre disposition des fines lames du Lys pour vous servir d'escorte vers le repaire des contrebandiers ainsi que pour rechercher les contrebandiers kidnappés. Je viendrais également vous prêter main forte.

Le mahârâja s'inclina encore une fois et regarda le digne gouverneur français s'éloigner. Puis il tourna son regard vers le petit macaque qui lui faisait signe depuis son arbre. Il lui rendit son sourire énigmatique...
don Juan de Montalvès
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Posté le 04/01/2009 à 09:45:40  [ Edition bloquée ]

L’éléphant replia sa longue trompe sur son crâne pour recevoir une botte d’écorce regorgeant de sève que lui tendait son maître. Il agrippa le présent et l’engloutit dans sa gueule tandis qu’il continuait son périple à travers le sentier dans la forêt. Autour de lui marchaient des porteurs lourdement chargés, suivis de près par un régiment de mousquetaires français, fusils à l’épaule, leur uniforme blanc et bleu se détachant de la luxuriante jungle environnante. A la tête des soldats venaient les cavaliers du Lys de Gahériet et de Mejaï.

Le Mahârâja Mônthâlipûr-vêshkyyh portait une tassé de porcelaine fine à ses lèvres pour déguster un thé noir des Indes en compagnie de deux gentilshommes français dépêchés par la Maison de Joaillerie de Port-Louis, « Hélène de Miranville ». Perchés sur la plateforme accrochée au dos du pachyderme, les trois hommes discutaient, en tailleur, autour d’une table basse en cerisier. Sur le meuble, l’on avait disposés une multitude d’écrins contenant des diamants de tailles diverses, certains bruts, d’autres taillés, mais aussi des cornets contenant des saphirs en grande quantité.
Bien que Montalvès ait dissimulé son identité sous un costume et une apparence toute à fait convaincante et naturelle, il n’en cessa pas moins ses affaires. En tant que propriétaire de la bijouterie, il se tenait informé de l’avancement de leurs créations. Parmi elles, une parure exceptionnelle accaparait toute l’attention du marquis : le collier dit des Divines Larmes de Lakshmi.

Les deux Français sortirent une cassette dissimulée dans la doublure d’une malle ordinaire et sortir un gros morceau de chiffon blanc. Ils le posèrent sur la table et le déroulèrent laissant apparaître un véritable trésor de l’art de la joaillerie. Une rivière de diamants et de saphirs taillés. La plupart des pierres précieuses appartenaient à la collection privée du marquis et formaient une parure d’un superbe éclat et d’une valeur inestimable.




Le Mahârâja ouvrit de grands yeux parcourus de scintillements et lissa sa moustache d’un air satisfait. Le précieux collier, pièce unique et inestimable, était quasiment achevé, ne manquait plus que la gemme centrale, la pierre précieuse hors du commun qui devait trouver sa place au cœur du collier et lui apporter toute sa majesté. Montalvès avait longtemps hésité. Il désirait y disposer un Œil du diable, mais la pierre n’était pas suffisamment unique, lui-même en possédait sept dans sa collection.

- Mêssieûrs, voûs direz à Antôine de Tristecôlline que je sûis sâtisfait du trâvail de ses ateliers, cette pârûre ne cônnaît pas d’éqûivâlent, sa bêaûté et sa splêndeûr fera rêver l’êsprit des hômmes et dônnera à vôtre art de la joaillerie ses plûs belles lêttres de nôblesse ! Ce bijoûx est déjâ inêstimable, mâis je veux le rendrê plûs exceptiônnel encore, il me faût une pierre ûnique pour un collier d’êternitê !

- Monseigneur, nous vous avons proposé une série d’opales d’une rare qualité récemment trouvée dans les mines du Bengale. Elles ont une valeur qui dépasse les imaginations…

- Mêssieûrs, celâ ne me suffit pas, je ne veûx pas que cette parûre dépasse les imâginations, je veûx qu’elle sôit le sônge à elle seûle ! Il vâ voûs fallôir rechercher encôre…

Les gentilshommes acquiescèrent et rangèrent leur précieuse cargaison. On arrêta l’éléphant et les deux Français mirent pied à terre après avoir à nouveau salué le banquier.

Alors que le convoi reprenait la route vers le repaire des contrebandiers, Abu Binoushki apparût sur la croupe de l’éléphant et attira l’attention du mahârâja par ses petits cris. Celui-ci se retourna et lui fit signe d’approcher.


Ah tê vôilà enfin, môn pêtit macâque ! Oû étais-tu dônc pâssé ?! Sans doûte à cûver quelqûe barriqûes de rhûm, cômme tôn maître…

Le singe secoua la tête et fit sonner son médaillon. Puis lui indiqua les colliers que l’Indien portait autour du cou.


Vilâin petit sînge qûi écoûte les cônversâtions des gêns, tu es bien un pirâte pour quelqûe chôse…

KiiiIIIIiiiiiick KiiiiickIIIiiiiK ! *insista le macaque*

Le mahârâja parut soudain plus attentif et regarda Binouse d’un œil interrogateur.

Cômment ça ?! Que cônnais-tu aux pierres précieûses ?! Sois plûs clâir !

Le singe fit des petits bonds tout en rajoutant :


KiiIIIiickIIIckiiii Kiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiickick !

Pâr les dieûx ! *s’écria le banquier* Tu veûx dire qu’une pirâte possêde un jôyaû ûniqûe et inêstimable ? Et qu’il serâit toût drôit venû des Indes ?! Il ne peût s’âgir du fameûx…nôn…

Binouse faisait de grands signes et roulaient des yeux afin de convaincre Montalvès :

KiiiiKiickiiiii KiickickiiiIIIIickIIII ! Kick !  

Le Mahârâja se prit le visage entre les mains de stupeur, répétant machinalement l’étonnante révélation que venait de lui faire le macaque du Flibustier Gaston :

Le Saphir de Mihiragula "unique". Tu es bien sûr, ce saphir, dont le nom signifie "fleur de soleil" fut le symbole du règne de la dynastie de Mihiragula, premier souverain Huns en Inde. Son astérisme parfait est à la base de toutes les légendes qui circulent sur ce joyau. Ainsi, les thugs ont-ils toujours pourchassé le porteur de ce saphir.



Le petit singe fit « oui » de la tête pour confirmer ses allégations.
Mônthâlipûr se jeta, rêveur, sur ses coussins disposés sur les peaux de léopards qui tapissaient la plateforme.


Le Saphir de Mihiragula…*répétait à demi-mot le prince indien*, le saphir de Mihiragula…

Abu Binoushki se coucha à côté du banquier et commença à tirer sur le narguilé, laissant échapper des filets de fumée, la tête sur son bras étendu.

*Soudain le Mahârâje s’écria, l’air enjoué* : Abu Binoushki !!!

Le singe s’étouffa de frayeur, toussa comme un fou, les pattes sur sa gorge, puis fixa le prince avec un regard noir en tapant du bout de son index sur sa tempe.

Abu Binoushki ! Il me faût ce sâphir pour terminer ma parûre ! Tû vâs te débroûiller poûr le récûperer et me le rappôrter.

Le son de la voix du prince se fit plus sombre
.

Sûrtoût que j’ai une revânche à prendre sûr cette pêtite câtin…Je vâis te dônner une liste de nôms des pires mâraûdeûrs de cette île, ces mercenâires vônt t’aider à me râppôrter ce bijôux…Il me fâut ce sâphir à tôut prix même si celâ poûssera les pirâtes à se mêler de cette âffaîre des contrebândiers et de cômpliqûer la quête des cômmerçants !

(HRP: si les modos veulent bien afficher les images, ils seraient vraiment des p'tits coeurs)
--
Le manchot est prêt à rendre service, mais rapelle que l'affichage des images est le seul avantage des "adhérents" à l'assoc'
Binouse
Binouse
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Posté le 04/01/2009 à 15:54:08 

KIiIIIIiIiiiiiiiIIIIIIiICCCCCkkkKKKCkkCKK

Abu Binoushki sautillait sur l'épaule du Prince qui fut contraint de subir les coups de turban du macaque. Alors que le Prince tenait la liste dans ses mains, le macaque l'attrapa, la fourra dans sa poche puis se posta devant le Mahârâja.

KIiIIIiiiiIIIIIiiiCCCKkkckIIiiII

Le petit singe fit un sourire carnassier au Prince, puis s'en alla d'un pas décidé en direction du repaire des Flibustiers.
Ching
Ching
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20/08/2007
Posté le 08/01/2009 à 12:06:36 

Le Quartier de Haute Sécurité, l’antre de cette infâme et funeste prison où sont nonchalamment entassés tous les rebus de la société, piètres condamnés par les gouvernements imbus de vertus moralisatrices, salvatrices leurs maux pervers....Quelques uns ont dû de leur corps écartelés sur la place publique, donner aux perfides ridicules suspendues à leurs balcons asséchés, l’éclosion d’une flamme dont leur gentilhomme les a privés depuis leur défloraison... Les insatiables geôliers s’engraissent inéluctablement de contrôle et de possession....et c’est dans cette atmosphère d’étrange et d’absurde que nous évoluons depuis ces derniers jours…

Je vide avec délectation mon breuvage quotidien, regardant Ulysse soulever sa hache pesante, préparant consciencieusement les mixtures cicatrisantes dont je devrais recouvrir son corps à la fin de la journée.

Attendant avec impatience que tous les cris enivrants des âmes impures s’endorment pour que celui qui maîtrise à présent le moindre de mes sens comble de ses attentions les brèches de mes certitudes. Je m’endors paisiblement dans le cocon de ses bras protecteurs, la fleur du soleil effleurant ma gorge et scintillant dans le vide de son regard…  
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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05/01/2007
Posté le 10/01/2009 à 11:29:11 

Le jour se levait sur le lac français, la montagne des contrebandiers étendait son ombre sur ses eaux calmes. Sur ses rives, une nuée d'oiseaux valsait dans une danse élégente, touchant terre avant de repartir plus loin, pour revenir en arrière. Haut dans le ciel, défilaient les nuages, poussés par un vent fort, les modelant selon sa fantaisie.
A l'horizon, les premiers rayons du soleil jetaient leurs lumières sur une terre endormie, mais aussi sur une troupe atypique traversant les champs de fleurs environnant le lac. On distinguait immédiatement la silhouette épaisse et lente de l'éléphant, marchant, tête basse, et portant sur son dos, une tente fermée et silencieuse. Suivaient les soldats français du corps expéditionnaire dont le pas maladroit trahissait une harrassante marche nocturne.

Dans le campement des marchands ambulants de Benssoussan, on entendit retentir faiblement la corne du vigile. L'endroit semblait moins serein qu'à l'accoutumé et l'arrivée de la troupe sembalit augmenter cette nervosité. Aussitôt, on vit apparaître quels hommes, les cheveux hisutes et ajustant une chemise rapidement enfilée allant à la rencontre de la troupe du mahârâja. Une discussion débuta avec le capitaine des mousquetaires. Ils lui faisaient de grands gestes en direction de la montagne qui dominait l'horizon.

Quand la troupe reprit son chemin dans la direction indiquée, certains de ces hommes parrurent soulagés, jettant des regards à la dérobée vers le campement.


Mâis il n'y â persônne ici ! *s'exclama le mahârâja*

Après deux heures supplémentaires, le convoi arriva au repaire des contrebandiers. Ce fut un mahârâja furax qui monta et descendit les étages du repaire, renversant table et tonneaux sur son passage. Les rares contrebandiers qui n'avaient pas fuit à l'arrivée des Français, n'osaient protester et se faisaient discrets.


Oû êst ce Big ?! Je veûx savôir où il se têrre !

Devant le mutisme des contrebandiers, le mahârâja se retourna vers les mousquetaire:

Brûlêz toût ! Noûs allôns apprendre à ces fripoûilles à chânter devânt un bôn feûx !

Ce ne fut que quand les Français allumèrent des torches que les contrebandiers, apeurés, acceptèrent de révéler la véritable cachette de ce mystérieux Big.

Satisfait, le prince indien descendit les escaliers du repaire mais se figea bientôt de surprise en aperçevant le commerçant Ark'eyst qui offrait du rhum aux malheureux contrebandiers. Ceux-ci semblaient se montrer fort bavards devant tant d'attention.


L'Espagnol salua le mahârâja du chef mais ce dernier se détourna en soufflant par ses narines en forme de mépris.


La troupe de Mônthâlipûr tomba comme la mousson sur le campement de Benssoussan. Les mousquetaires chargèrent à vue, éventrèrent les tentes, sortirent les marchands ambulants de leurs lits, retournant les paillasses, disperçant les magasins à terre. Le mahârâja observait le saccage à la longue vue, perché sur son éléphant. A ses côtés, la ministre du commerce français, Madame Cassandre, regardait silencieuse le spectacle de désolation ordonné par le Prince. Après la bastonnade d'une dizaine de marchands, on finit par parler et les Français découvrirent la cachette du fameux Big...

Se fut un mahârâja tout-puissant qui pénétra sous la tente envahit par la soldatesque française qui tenait le chef des contrebandiers au bout de leurs baïonnettes. Il lissa sa moustache et toissa le brigand des pieds à la tête.

C'êst tôi que l'on sûrnômme Big ? Tû es bien pêtit poûr pôrter ûn si grând nôm... Dis-môi oû sônt les côntrebândiers...

L'Anglais semblait rieur et déséquilibré, il ne fit que de se balancer sur lui même, se moquant des Français, faisant des grimaces et ouvrant de grands yeux devant l'Indien. A force de persévérence, on déchiffra le charabia du brigand :

Brave gars ! Bon ! T'as l'air de t'y connaître en contrebande ? Brrrr, y'a pas comme un vent frais ici ? Les autres ils m'appellent Big. Je suis le chef ici. Fais voir ta mule. Bon ! Jolies, tes amulettes ! Et les tromblons là ? Brave gars ! Ça me rappelle quelque chose du temps où je faisais mes affaires ici pfff... Tiens il pleut t'as pas senti comme une goutte ?

*il relève le col de son pardessus, se tourne vers le plafond de la tente*.

Et bien bon ! Qu'est-ce qu'ils deviennent les autres hein ? Je me le demande ça avait l'air de marcher pas trop mal pour eux. Bah tiens. Si jamais tu les croises, tu leur passeras le bonjour du Big ! Tonnerre, quelle chaleur à crever, par Neptune.

Le Mahârâja s'empourpra, ses fausses moustaches se dressèrent de colère, même les pierres précieuses de son turban grelotèrent. Dans un grand cri de rage, le Prince se jeta sur Big en tentant de l'étrangler. L'Anglais se laissa faire, riant follement. Les deux hommes roulèrent à terre, l'Indien criant, hors de lui :


C'êst tôi que je vâis crêver, pâr Shîvâ ! Mâis ils sônt où ?! MAIS ILS SÔNT OÛ CES *bip* DE CÔNTREBÂNDIERS !!!!! MEÛRES *bip* ! *bip* de Big !!! *Biiiiiip* !!!

(hrp: si des modos passent par là, il y aurait des images à afficher dans mon poste précédent, je les en remercie d'avance

EDIT: je réagis aux propos de Manchot le modo en répondant que c'est dur d'être adhérant quand on a aucune possibilité de payer son adhésion sans paypal...sauf si on veut payer quatre fois plus cher l'envoi par mandat depuis l'étranger, oki. Maintenant il y a des joueurs qui font des efforts pour rendre leurs interventions dans les events de ce jeu les plus esthétiques et agréables possibles, mais si les modos estiment que cela est vraiment trop compliqué de participer à ça, ils le disent clairement et on évitera ce genre de sophistication à l'avenir; tout simplement, je ne voudrais pas détourner les modos de leur chasse aux fautes d'orthographe par mes ennuis d'affichage d'images, je m'en voudrais...)
RIP
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Posté le 11/01/2009 à 11:01:50  [ Edition bloquée ]

Toute de pierres vêtue, Hanita Hajmal frottait une fois encore les tissus si précieux du Mahârâja. Un Mahâraja qui n’avait de nom que le titre qu’il s’attribuait, elle avait tôt fait de remarquer que cet homme n’avait rien d’un homme de son pays. Dans sa tête, défilaient les informations qu’elle venait d’obtenir, et parmi eux, un espoir naissait.

Cela faisait maintenant une dizaine de jours qu’elle avait débarqué, avec d’autres serviteurs et effets de son Inde natale, sur cette île au climat et aux coutumes si différentes des siennes. Dans son esprit, résonnaient depuis quatre ans, chaque nuit, les cris des habitants de son village, qui furent décimés lors d’une enième guerre qui opposa les paysans de sa contrée aux riches armées étrangères.
Elle, Hanita Hajmal, fille du chef de clan, fut enlevée à son village, et livrée aux français qui colonisaient maintenant Pondichéry depuis presque 30 ans.

Ah ça, elle leur plaisait, aux français, cette jeune femme de clan aux allures tant sauvages que séduisantes. Il leur fut d’ailleurs difficile de la mettre à leur service, tant elle gardait son caractère noble et indomptable.


C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son « Maître », puisque c’était ainsi qu’elle s’était dû de l’appeler durant ces quelques années de captivité à son service, l’expédia contre une belle somme d’argent à l’autre bout du monde, pour une expédition des plus mystérieuses.


Hanita semblait plongée dans ses pensées, tandis qu’elle rinçait machinalement les doux tissus de son nouvel employeur.




Elle s’était faite discrète dès son arrivée sur cette île, n’en connaissant rien, ignorant même pour quel type d’homme elle pouvait avoir été vendue. Semblant soumise, et effectuant son travail dans la plus grande discrétion qui soit, la jeune hindouiste n’en avait pas moins laissé ses oreilles à l’écoute des plus intéressantes discussions, s’immiscant dans les pièces où se trouvait son nouveau « Maître » sans jamais se faire remarquer des occupants.


Relevant son regard, elle s’aperçut qu’il était enfin seul.
Allongé de tout son long sur des coussins soyeux, le Mahârâja semblait se reposer, agité toutefois par quelques spasmes musculaires relatant sa nervosité.
Quel drôle d’homme que celui-ci, pensa t-elle en l’observant à nouveau. Il était plus que tout obsédé, et elle avait découvert il y a quelques jours par quoi…


Il n’avait pas fallu plus longtemps à la séduisante jeune femme pour imaginer ce qu’elle pourrait tirer de ce qu’elle avait appris… Ainsi, il était à la recherche du
Saphir de Mihiragula.
Une pierre historique, dans son pays, mais dont il ignorait tout, attiré uniquement par l’éclat qu’elle procurait… et c’était là-dessus qu’elle pourrait jouer.

Hanita
se releva soudain, et redressa sa coiffe qui complétait la tenue de pierres qu’elle portait pour faire honneur à ce faux
Mahârâja.



S’approchant doucement de lui, elle ne cessait de penser à la liberté qu’elle pourrait escompter retrouver en agissant ainsi. Une porte s’ouvrait, et elle ne devrait en aucun cas la laisser se refermer…



Ralex, grand artiste de son état, affiche quelques dessins qu'il aurait, selon la légende, lui-même réalisés.
don Juan de Montalvès
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05/01/2007
Posté le 11/01/2009 à 18:06:22 

Le Mahârâja tirait lascivement sur l'embout de son narguilé, laissant les vapeurs parfumées s'échapper de ses lèvres. Sa tête appuyée sur sa paume ouverte, le coude enfoncé dans les larges cousus de soie, Mônthâlipûr profitait du calme d'un après-midi sur Liberty. Plus tôt dans la journée, il avait fait placarder des avis de recherche sur les places des villes coloniales de l'île. Le secret de la cachette des contrebandiers ne saurait résister à l'appât du gain. Le Prince décida de laisser vagabonder son esprit tandis que les intérêts particuliers agissaient pour lui.

Il ne leva donc qu'un oeil distrait sur la servante qui venait d'entrer dans le salon de son hôtel particulier, à Port-Louis. Elle lui apportait le courrier de la journée ou encore un rafraîchissement, peu importait véritablement. L'hôtel du marquis avait été transformé en un palais des Mille et une nuits, dans la plus pure tradition des clichés occidentaux. Des soieries et des tentures décoraient les pièces, des paravents formaient des alcôves tandis que de l'encens se consumait sur tous les meubles. Des tapis orientaux recouvraient tous les sols, les colonnes furent parées de feuilles d'or, des statuettes des dieux hindous décoraient les entrées des chambres et les valets portaient tous des habits amples, des babouches et des turbans.

Dans le salon éclairé de milliers de bougies rouges faisant planer une atmosphère irréelle, la gracile Hanita Hajmal se déplaça sans un bruit et s'accroupie aux côtés du mahârâja qui posa sur elle un regard vide, de ceux avec lesquels on regarde un meuble ou un objet. Seul Abu Binoushki fit une moue de circonspection et, en une enjambée, se percha sur un divan proche.

La servante prit délicatement la théière et versa la boisson chaude dans la tasse de porcelaine du mahârâja. Sans un mot, elle la reposa sur le plateau et tendit la correspondance de la journée au prince, baissant sa figure.

Mônthâlipûr saisit la première lettre, la décacheta et fit un geste à la servante, lui signifiant son congé. Mais, sans bouger, celle-ci resta accroupie à ses côtés. Le mahârâja ne fit même pas attention à cette désobéissance, plongé dans la lecture de la lettre. L'Indien sourit et lissa sa moustache en signe de contentement.

Hanita Hajmal saisit cet instant pour intervenir:

- De bonnes nouvelles Mônthâlipûr babou ?! Des nouvelles...du Saphir de Mihiragula ?

Le Mahârâja tressaillit, jeta un regard de surprise à la servante tandis que le singe se levait sur ses pattes et montrait ses dents à la jeune hindou, poussant un cri de rage.

- Qu'âs-tû dit, pêtite effrôntée ?! Prends gârde, j'en âi fait écârteler poûr môins qûe çâ...*menaça le prince en saisissant sa canne de diamant*

- Mille pardons, maître, je n'ai pas voulu me montrer offensante...*La jeune femme baissa les yeux en prenant la main du mahârâja entre les siennes, lui faisant lâcher sa canne*

Ce nom me rappelle les légendes que l'on m'a raconté durant mon enfance, du Mysore aux côtes de l'Orissa, nous savons tous quelle malédiction plane sur ce précieux bijou. Je sais que le maître connaît bien cette histoire et sait toutes les précautions qu'il faut prendre pour s'en approcher...pardonnez-moi mon insolence, je me retire...

La jeune servante se leva et recula en saluant bas le mahârâja. Mais le prince la retint d'un geste.

- Nôn, mâis biensûr qûe je sûis au coûrant...de...des...enfîn de se qû'il y â à sâvoir, je sûis três bien infôrmé...*il se retourna vers Abu Bonoushki avec un air de reproche* Ne vâ pâs crôire qûe j'âi besôin d'un Egyptienne pôur troûver le saphir malgré...cê qûe tû viêns de dire !

Le Mahârâja se leva, le poing sur la hanche, et le regard impérieux.

Néânmôins, je sûis prêt à t'êntendre, Mâdâme Je-sâis-toût ! Hâ ! Mâis dîs-môi cômment une pêtite Arménienne dâns tôn gênre poûrraît-elle m'âider ?!

Hanita Hajmal sourit intérieurement et leva ses yeux noirs et profonds sur le prince. Elle fit deux pas vers lui, les bras suppliants et des sanglots dans la voix.

- On dit tant de légandes sur ce saphir. Il est dangereux de s'en saisir impunément, il est périlleux d'arracher un présent qui n'a pas été offert librement. Une malédiction accompagne cette pierre précieuse...

- Bâh ! Des côntes pôur les ênfânts ! *sourit le prince indien, mais son rire s'éteignit vite sous le regard sérieux du singe qui le dévisageait lourdement* Mâis admêttons, jûste cômme çâ - sans qûe celâ veûille dire qûe j'ai les chôcôttes - admêttons que ces légândes sôient vrâies, cômment m'ên prémûnir ?!

- Il est dit qu'un secte d'assassins silencieux, des adorateurs de Kâli, suivent cette pierre précieuse marquant sa route de tombes et de cadavres. Ils recherchent la confiance de leur victime, voyagent avec eux bien souvent et, quand la déesse leur adresse un message favorable, ils étranglent les malheureux...Mais ils respectent les principes de leur foi et quand ce saphir est un présent du coeur, il est sacré. Qu'il soit dérobé et ils pourchassent le vol comme le plus grand des impies !

*La servante se jette aux pieds du prince et embrasse les pans de sa longue tunique orange*

- Je ne veux pas qu'un tel destin s'abatte sur vous, Mônthâlipûr babou ! Vous êtes si bon !

Le mahârâja la repoussa d'un coup de pied et se retourna vers le singe de Gaston, lui chuchotant:

- Sî cette petite sôtte dis vrâi, je ne tiêns pas à finir étoûffé, je préfère que les Thûgs s'âttâquent à cette Ethiôpienne plutôt qu'à môi !

*S'adressant à sa servante*

- Sôit ! Mâ pêtite Mallika, je te chârge de retroûver ce sâphir...et de me le râppôrter librêment...Tû accômpagnerâs Abu Binoushki dâns cette âventûre !

- Prince, je m'appelle Hanita Hajmal, je suis la fille d'un chef de...

- C'êst égâle cômment tu t'appêles, Rachida, Mallika, Amara, l'impôrtânt est qûe tû me râmènes môn précieûx, môn précieûx Saphir de Mihiragula ! C'êst très impôrtant, Mallika, tû aûras à fâire avec les pires crâpules de cêtte île, voîlâ poûrqûoi, il est crûcial...qûe tû ne dises pâs poûr qûi tu travâilles...et sûrtoût pas poûr Jûan de Môntalvês, qui en plûs je ne cônnâis pâs, je ne sâis pas qûi sâit, d'ailleûrs je viêns d'invênter son nôm...Mais pôurquoi tu me pârles de Môntalvês ?! Insôlente !

Le mahârâja fit de grands geste d'agacemement, tourna en rond dans son salon, sortit en claquant la porte avec fracas, puis rentra à nouveau et pointa son index sur la jeune servante.

- Hêin, bôn, ok, fâis pâs tâ maline ! Tû t'embârqûes dans une aventûre plêine de richêsses et d'êxôtisme. Il y âura des pirâtes, il y aurâ des rires, il y aûra des pleûrs ! Mâis sûrtoût il y âura de la mûsique et des lianes en fleûrs, viêns Mallika !

Soudain, une mélodie s'éleva dans le salon du mahârâja, des sons sortis de nulle part se firent entendre. Le prince prit Hanita par la main et l'emmena vers la porte-fenêtre qui donnait sur les jardins luxuriants:

(Air « Viens Mallika – sous le dôme épais » ou « Flower Duet » tiré de l’opéra « Lakmé » de Léo Delibes : http://www.youtube.com/watch?v=gkc4zYUp9A4&feature=related )

Viens, Mallika, les lianes en fleurs
Jettent déjà leur ombre
Sur le ruisseau sacré qui coule, calme et sombre,
Eveillé par le chant des oiseaux tapageurs!

Le mahârâja s’en alla, gambadant sur l’herbe grasse des jardins envahis de paons et de lapins blancs portant autour du cou des nœuds roses et rouges. Tout autour d’eux, des serviteurs tamouls, enturbannés, dans leur costume blanc cintré par une large ceinture de soie, courraient, filets à la main, à la poursuite des papillons. Des singes en gilet azurs applaudissaient au spectacle, se balançant aux branches, fumant leurs pipes et rejetant de grosses bouffées de fumée en formes d’hirondelles.

Oh! maîtresse,
C’est l’heure ou je te vois sourire,
L’heure bénie où je puis lire
dans le cœur toujours fermé de Lakmé!

Saluant de la main une licorne qui dansait la valse en tutu, le Prince grimpa sur un massif de jasmin tandis que des valets dansent autour de lui, agitant des palmes et de larges plumes d’autruche. Dans chaque fleur qui éclos devant lui, Mônthâlipûr cueille une perle qui s’échappe d’entre les pétales ou un diamant caché au cœur de la rose.

Dôme épais le jasmin,
A la rose s’assemble,
Rive en fleurs frais matin,
Nous appellent ensemble.
Ah! glissons en suivant
Le courant fuyant:
Dans l’onde frémissante,
D’une main nonchalante,
Gagnons le bord,
Où l’oiseau chante, l’oiseau, l’oiseau chante.
Dôme épais, blanc jasmin,
Nous appellent ensemble!

Sautant au bas du massif, le mahârâja court le long de l’allée de fleurs, virevoltant parmi les joueurs de flûtes et de tambourins tandis qu’une pluie de cœurs tombe sur les jardins alors qu’un arc-en-ciel vient toucher les babouches du mahârâja. Mais soudain des pantins grotesques, déguisés en pirates dansent sur la muraille et montrent leurs fesses au Prince qui s’enfuit se cacher dans un champ de pavot odorant.

Mais, je ne sais quelle crainte subite,
S’empare de moi,
Quand mon père va seul à leur ville maudite;
Je tremble, je tremble d’effroi!
Pour que le Dieu Ganeça le protège,
Jusqu’à l’étang où s’ébattent joyeux
Les cygnes aux ailes de neige,
Allons cueillir les lotus bleus.
Oui, près des cygnes aux ailes de neige,
Allons cueillir les lotus bleus.

Des cultivateurs afghans font de grands signes au mahârâja qui les salue d’un grand sourire. Ces derniers se rejoignent au milieu du champ de pavot et offrent un petit plateau au Prince, qui, sans se faire prier saisit une petite paille, se penche vers le plateau et sniffe une ligne blanchâtre avant de se fractionner le nez.

Dôme épais le jasmin,
A la rose s’assemble,
Rive en fleurs frais matin,
Nous appellent ensemble.
Ah! glissons en suivant
Le courant fuyant:
Dans l’on de frémissante,
D’une main nonchalante,
Gagnons le bord,
Où l’oiseau chante, l’oiseau, l’oiseau chante.
Dôme épais, blanc jasmin,
Nous appellent ensemble!

Mônthâlipûr se retourna vers Hanita Hajmal qui le regarda avec de grands yeux et commença à le récriminer ; mais de sa bouche ne sortirent que des bruits de bulles dans l’eau. Ce furent ces bulles soufflées trop fortement dans le vase du narguilé qui sortirent le mahârâja de sa rêverie. Il vit confusément, une jeune servante, répondant au nom de Hanita Hajmal, s’approcher à pas silencieux vers lui. Le prince l’arrêta d’un geste.

- Oûi, tu partirâs à l’aûbe avec Abû Binoûshki en dirêction du repâire pirâte. Prêvenez-moî quând voûs aûrez le saphir de Mihiragula, jê viendrais à vôtre rencôntre…
RIP
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Posté le 15/01/2009 à 15:36:18 

« Fais donc moins de bruit, Abû, tu vas nous faire repérer ! »

Cela faisait plusieurs jours maintenant que ce singe la suivait partout.
Hanita
faisait ses premiers pas seule, depuis des années, elle n’avait pas joui d’une telle liberté.
La mystérieuse hindoue avait bien songé s’enfuir, et trouver le moyen de quitter cette île pour retourner chez elle, mais deux choses l’en empêchaient.

La première était ce singe. Il la suivait partout, et pouvait à chaque instant l’empêcher de fuir, et de ne pas mener sa mission à bien.La seconde était qu’elle ne possédait rien.
Pas un sou, pas un bien, qui lui permette de quitter cette île, s’offrir un équipage et son navire pour la mener où bon lui semblait. Tandis que le « 
Mahârâja 
», lui en avait les moyens.

Cela faisait donc trois jours qu’elle avait erré. Se demandant comment elle allait procéder, pour récupérer ce saphir, ce joyau des Indes qui avait atterri, comme elle, sur cette île.
Pour cela, elle s’était rendue jusqu’à la ville française, le seul langage qu’elle sache parler, autre que sa langue maternelle hindoue.

Après avoir recueilli quelques informations, à écouter les gens parler dans la taverne, ou au bordel, toujours sans jamais se montrer, et chipant ça et là quelques vivres grâce à
Abû Binoûshki, elle avait fini par apprendre que des pirates se trouvaient en nombre dans la prison non loin de là. S’ils n’avaient pas quitté les lieux, on parlait aussi d’une tour au centre de l’île.

Son « Maître » lui avait parlé d’une pirate, du nom de Lady Ching.
Elle avait bien songé prendre contact avec cette femme, mais avait vite renoncé à se faire connaître…  il lui faudrait trouver un autre moyen, si elle voulait lui subtiliser sa pierre.

Dans la ville française, elle n’avait rien trouvé qui lui convienne, elle avait même été étonnée de l’ambiance qui régnait. Ca et là, des enfants jouaient, et des marchands aux couleurs vives vendaient des bonbons à qui voulait l’entendre. 


Elle était en train d’écouter une autre discussion, lorsqu’Abu avait renversé un verre à deux mètres d’elle. Le tavernier et son client étaient tellement absorbés dans leur conversation, qu’ils ne réagirent heureusement pas.

« - Ouais, des rats partout, dans l’église ! L’Gouverneur et l’Général sont sur l’coup, d’façon.
 - D’après c’qu’on dit, ces fumiers d’anglais les attaquent, en c’moment.
 
- Ouais, paraît qu’c’est Sir Holmes, l’détective, qui les mène. Z’ont intérêt à s’calmer, ça m’démange d’intervenir.
 - Laisse les faire, vieux. L’p’tit Claude, il va assurer. Pis t’as pas l’droit d’y aller, tu sais bien. ! Faudrait pas que…»


Hanita
s’était éclipsée de la salle, et était sortie de la taverne. Abû la suivait toujours. Elle s’arrêta dans un coin sombre et tranquille, plus loin, et caressa doucement le singe qui s’était posé sur elle.

« Abû, je crois avoir une idée. Tu peux m’apporter de quoi écrire et envoyer une lettre ? »

Le singe disparut quelques instants, et revint en deux voyages, apportant d’abord une plume, un encrier et un parchemin, puis la seconde fois, un pigeon aux ailes coincées par ses long doigts, mais dont les pattes se débattaient.
Danilo
Danilo
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05/02/2006
Posté le 16/01/2009 à 09:52:31 

*En souriant je relu une dernière fois la missive que j'avais reçu la veille. Il était temps de lui répondre et de lui donner de mes nouvelles. Je prix donc ma plume et commençais à me remémorer les événements des derniers jours*


Holà l'ami !

J'ai effectivement eut de la chance dans l'affaire de la disparition des contrebandiers et effectivement j'ai quelque peu monnayer les informations que je pouvais avoir, mais pour toi et en vertu de notre amitié, je te raconterais l'histoire dans son ensemble.
Assis toi l'ami ! Mets toi à l'aise une semaine d'aventure ça ne se raconte pas en quelques lignes..

Tout à commencé vers la mi-décembre, des rumeurs se faisait alors persistantes au sujet de la disparition des contrebandiers les plus connus de l'île.. Un peu trop même.. Un certain Kurota Ryuga, en rajoute, mais c'est une vraie bouillie, deux mots sur trois restent incompréhensible. Heureusement que certains de ses concitoyens prennent le temps de traduire ses paroles... D'après ce que j'ai cru comprendre il accuserait un certain le Glabre, arrivé depuis peu de temps à Port Louis. Recoupé avec les maigres informations que j'avais déjà, il ne resterait plus que l'Oncle Weng en circulation..
J'avais demandé à quelques amis de surveiller la chose et de se renseigner mais personne en semblait avoir plus d'information..Il me fallait donc me rendre au temple pour tirer cet affaire au clair, mais je me trouvais un peu loin et puis seul que puis-je faire ? Il faut qu'il soit des plus dangereux cet homme là pour avoir fait disparaître 3 des contrebandiers des plus coriaces de Liberty...

Heureusement le Général Manitas à bien voulu me donner quelques noms d'espagnols de confiance qui se trouvait alors au temple. Je les ait contacté et demandé de surveiller les environs.. Ma douce Andalousia m'attendais également là-bas, je l'ai donc prévenu que j'arrivais et j'avoue que j'espérais qu'elle ne croiserais pas le chemin de cet homme dangereux..

Le lendemain, La nouvelle m'est parvenue, mes compatriotes n'ont rien pu faire, Il s'agissait bien du Glabre. Il n'ont pu que le voir passer et emmener avec quelques membres de la nouvelle Flibuste l'Oncle Weng...
Mais que fait-il donc des contrebandiers ? Et que cherche t'il à savoir ou à avoir ? Il ma fallait avoir plus de nouvelles. Je profitais d'être non loin de la cabane de l'hermite pour aller saluer mon ami barbu. Il doit s'y trouver, cela fait bien trop longtemps que je n'ai pas eut des ses nouvelles.. Imagines tu qu'il a même loupé une Fiesta ! Foutr'Sang !C'est anormal, le connaissant il aurait volontiers échangé une bonne timbale de Rhum en ma compagnie..
Ma recherche fut vaine, un groupe de lutin bloquait le passage, puis j'appris que la hotte avait disparu, enfin cette partie de l'histoire tu la connais déjà.. Et même aujourd'hui je n'ai pour le moment aucune nouvelle de Wiggins qui c'est enfui avec la hotte. Je commence d'ailleurs à me demander si par hasard il n'y avait pas des choses à manger dans cette hotte et si il n'aurait pas fait une sérieuse indigestion...

Une semaine plus tard en rentrant à Esperanza, pour acheter quelques marchandises, j'ai appris qu'un certain Big, un ancien contrebandier, se trouverait dans le sud. Il en sait peut être plus au sujet de la disparition de ses confrères ? Du même coup, une lettre est parvenu au Ministre PedroSanchez, un homme donnerait rendez-vous à port Louis en échange de bien précieux pour libérer les contrebandiers. Il doit sans aucun doute s'agir de cet homme mystérieux.
Avec ces disparitions les affaires sont bien moins bonnes et l'équipement des mes compatriotes laissent à désirer. Il commençait à être d'une importance capitale de faire le nécessaire pour parvenir à libérer mes fournisseurs..
J'ai donc pris la décision de trouver ce vieux contrebandiers et de vois ce qu'il peut m'apprendre..
Une fois le choix fait, la route fut vite faite, enfin après une bonne journée de repos et un bon repas..

Le lendemain c'est fort épuisé que j'entrais dans le repaire des contrebandiers. Mais il me fallu me rendre à l'évidence que l'homme que je cherchais n'était pas là. je tentais l'air de rien de soutirer quelques informations à un certain Mahârâja Mônthâlipûr-vêshkyyh, peut être que cet homme avait croisé ce Big ? A ce moment là il faut avouer que pendant quelques instants ses traits me rappelait quelqu'un. Mais sur le moment je n'ai pu déterminer qui.  La journée s'écoula et j'enrageais de ne pas savoir où je pourrais me rendre le lendemain.
Pendant ce temps là les Señor Falco et Terpo m'apprirent qu'une prison des contrebandiers se trouvait à l'est de la cache de Mimille. Et que les 4 contrebandiers que Liberty cherchait se trouvait là bas derrière des barreaux et solidement gardé...

Au petit matin je sortis de ce repaire et je jetais un œil au alentour. Et c'est là que j'aperçus les tentes, habituellement inutilisé, mais pour un nouvel arrivant, peut-être que...
Quelques pas au bord du lac embrumé et déjà j'aperçois de la fumée sortir d'une des deux tentes, effectivement mon flair ne m'avait pas trompé, voici que je me trouve en face du célèbre Big.
A mon arrivé c'est à peine si celui-ci m'a accordé quelques regards. Je modifiais alors mon accoutrement pour paraître un peu plus respectable, avale du même coup une bonne gorgée de Rhum. En quelques instants son regard change et un nouvel éclat anime ses yeux. Et tout en partageant avec lui une bonne rasade de Rhum il me fit part de son tourment, par rapport à la disparition de ses confrères.. Ah ce moment là j'aurais pu lui dire où ceux-ci se trouvait, mais un je ne sais quoi m'a retenue de voir ce qu'il allait dire et avant que j'eusse pu lui apprendre la moindre nouvelle il me proposa une mission..
Devant ce qu'il me proposait je ne pouvais refuser et après bu une dernière rasade de Rhum, je pris la route vers la prison dont la position m'avait été communiqué la veille.
Le voyage fut rapide, une fois arrivé je découvris les 4 contrebandiers derrière les barreaux. Depuis le temps que je faisais affaires avec eux, j'eus vite fait d'avoir confirmation de ce qui se passait.. Il s'agissait bien du Glabre et celui-ci désirait apparemment le trésor qu'ils avaient caché. Assez facilement et avec un peu de Rhum je parvins à en en apprendre plus sur leurs économies. Les informations qu'il me donnèrent coïncidait étrangement avec le renseignement que m'avait donné l'ami COrtO sur des coffres imposant non loin de la crique.. L'air de rien je les interrogeais alors sur ce qui pouvait ouvrir ses coffre. Et chacun d'eux me donna quelques indices sur l'endroit où il avait caché celle-ci.
Avant de les quitter je les assurais que je ferais le nécessaire pour les sortir du mauvais pas dans lesquels ils se trouvaient. J'avais bien essayé d'en savoir plus sur leur fillieres d'approvisionnement, mais ils ont beau être des bavards plus ou moins incontinent le secret reste entier..
Dommage...
La journée était encore devant moi. J'ai donc pris route sans plus attendre vers Esperanza et après avoir salué l'ami Carlos Grappa pour récupérer quelques bouteilles de ma réserve de Rhum, c'est vers le poulailler de Djezous que je fit mes premières recherches.. Soulevant quelques poules, cherchant dans la paille, je parviens assez vite à trouver la première clé ce qui me laissa le temps de repartir pour New Kingston afin d'aller chercher la deuxieme..

Après avoir dormi épuisé de fatigue non loin de la porte d'entrée de la ville, je commençais mes recherches très méthodiquement en suivant les indications de la charogne. [....] Ce ne fut qu'une formalité en moins de 6h elle était dans mon escarcelle et je pris alors la route de Port Louis..
Là je savais d'avance que cela allait être un peu plus pénible, la balafre avait été un peu moins communicatif..

La première journée au bout de 6h de fouille infructueuse, je pris soin de noter les endroits que j'avais passé au crible. Le lendemain je commença ma journée à noter les endroits les plus intéressants où la clé aurait pu être enterré. [...] j'avais mis au total 12h a fouiller une partie de la ville et j'avais trouvé ce que je cherchais. Avec le sourire au lèvre j'en profitais pour aller faire quelques achats et vendre quelques bibelots. Quelques ceintures, quelques bandages, un peu de rhum et du champagne.. Puis je pris la route et je passais la nuit à la distillerie du Père Ralex, non sans avoir acheté quelques bouteilles de son breuvage...

Au petit matin alors que je commençais à prendre le chemin d'Ulüngen, me vient subitement une inspiration.. Et si j'allais voir ce que le Glabre avait a proposé ! Car chercher les clé ne me menait à pas grand chose. Voir même à rien, comment libérer les contrebandiers avec des clés.
Je pris donc le chemin de la fleur bleue où Dom P£dro Rodriguo m'avait indiqué que se trouvait ce dangereux personnage.
Celui-èci ne me jeta pas un regard, c'est à peine si il m'adressa quelques mots au sujet de femme de joie.. Je suppose que si tu l'a rencontré il t'a tenu un discours semblable ? Enfin j'avoue avoir été surpris de sa réaction surtout alors que je lui parlais de conditions pour la libération des contrebandiers où là il me répondis juste faites en votre mission.. Et cela sans me dire comment la mener à bien..
A ce moment là j'étais persuadé d'avoir été confronté à un des hommes les plus dangereux que j'ai pu rencontré..

Le jour suivant j'étais déjà à Ulüngen après avoir passé la nuit dans la grotte du dragon. Une nouvelle fois je mis fort peu de temps à trouver ce que je chercher. Il faut dire que je commençais à me laisser guider par mon instinct en 4 heures de fouilles précises je dénichais ce que je cherchais. [...]
Sans perdre un instant je sortis de la ville en prenant juste le temps nécessaire pour saluer Van Pauletanaldo et lui remettre la somme d'or que je lui devait. Je passais la nuit dans le monastère avec quelques livres pour compagnie.

Le lendemain soir, je me rendis au point de rendez vous, là bas je rencontrais ce vieux Ezech et le Governor Terpo, qui avait acepté de me servir de garde du corps dans ce passage dangereux [...].
Pendant la nuit la Señorità Stephie nous rejoignit et mon réveil se fit tranquillement.. Je profitais de la tranquillité apparente des lieux pour faire quelques affaires avec le Señor Inigo Monoya Jr. Tout en restant sur mes gardes. Ainsi je surpris un certain Youssef le claudo qui tentait de faire mes poches. Ce fut le seul événement notable de cette journée. La route se fit tranquillement dans l'après midi et nous nous préparâmes alors à passer une deuxième nuit dans ce long chemin..

Au matin je pris direction de se bar et de sa plage dans lequel l'on m'avait indiqué avoir trouvé des coffres imposant [...]. En un tour de main ceux-ci étaient ouvert et le magot solidement harnaché sur ma mule. Le sourire au lèvres je me rendis vers le bar pour goûter à la fameuse liqueur de prune. Là bas j'y croisais un Ralex et j'en profitais alors pour m'enquérir des conditions pour l'acquisition d'un ou deux mercenaires.

Ici la première partie de mon récit aurait pu être terminé, mais il me fallait me rendre à port Louis, maintenant que j'en savais plus sur les habitudes de ces 4 fripouilles de contrebandiers.. Ma mule dormis peu et le chemin fut fait assez rapidement en moins de deux jours après une escale à la corniche j'arrivais à Port Louis, cette fois-ci près à marchander la libération des contrebandiers.
Le Glabre avait cette fois-ci une lueur d'intérêt quand il me vit entrer dans sa chambre de bonne. Assez vite l'on arriva dans le cœur de la négociation pour libérer les contrebandiers. A la fin d'une longue discussion il accepta [...] de libérer sous peu les contrebandiers.

C'est l'esprit bien plus léger et la joie du devoir accompli que je me baladais dans port Louis, les contrebandiers libérés, l'équipement de mes compatriotes pourra ainsi reprendre... Et pendant ce temps là les cloches de l'église Sainte Croix appelait les pratiquants pour les offices du dimanche.

Voilà l'ami, le récit de mes aventures, voilà ce après et pourquoi j'ai traversé l'île dans les 4 coins..

Au sujet des informations que tu apportes régulièrement, dans la dernière fournée : 7 des derniers objets que tu m'a rapporté m'étaient inconnu ou alors sans que j'eusse d'autres informations que leur noms..
Mais les autres viennent juste de m'être rapporté et elle ne sont même pas encore inscrites sur le catalogue.. Autrement dit ton aide est des plus précieuses en la matière..

[...]

Amicalement,
Danilo


*Je relus la missive et l'envoyais par perroquet afin qu'il puisse avoir une idée de ce qui pouvait l'attendre.. Je n'avais bien sur pas mentionné le fait que ces renseignements je les avais fait payer le prix fort à ceux qui recherchait cette information. Cela m'avait permis de mettre la main sur des objets curieux dont pour certains je recherchais encore leur provenance..
Je ne lui ait pas non plus parlé du fait que j'avais contribué à ralentir le Mahârâja Mônthâlipûr... Il m'avait semblé étrange que cette homme que je n'avais jamais croisé s'intéressait dès son arrivé a cet histoire. Lorsque les amis à qui j'avais demandé de surveiller les différents concurrents m'avait appris que cette homme faisait le tour des villes et semblait ne rien faire d'autre que fouiller.. J'avais alors donné le feu vert à Ezech pour le brutaliser un peu afin de le ralentir pendant un ou deux jours..*
RIP
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Posté le 18/01/2009 à 14:22:07 

Le pigeon n'avait pas été si long à lui revenir, elle n'avait eu qu'à laisser passer la nuit pour le retrouver près d'elle, portant la lettre de réponse qu'elle attendait.
Délicatement, elle ouvrit le parchemin enroulé et commença à lire à voix haute au singe.

"Qui que vous soyez, sachez que la confidentialité reste une de mes priorités, à la demande du client, que j'ai à coeur de respecter.

Mes tarifs et ma manière de procéder dépendent en grande partie du travail qu'il m'est demandé d'accomplir, aussi ne puis-je vous donner de tarif précis tant que je n'ai point idée de la raison pour laquelle vous aimeriez louer mes services.

A partir de cette réponse pouvez-vous donc considérer la clause de confidentialité que j'instaure pour l'affaire dont vous me ferez part.

Cordialement,
Sir Holmes.
"



Elle dut s'y prendre à une deuxième fois à relire les phrases, afin de bien en comprendre le sens. Si elle avait appris à comprendre le français oral pendant ces années de captivité, elle devait se concentrer pour le parler et analyser les phrases qui semblaient bien plus construites que les ordres qu'elle avait pour habitude de recevoir.

Abû s'agitait près d'elle.

"Qu'est ce que tu en penses, Abû?"

"KiiiIIIIiiiiiick KiiiiickIIIiiiiK !" répondit le singe, en lui prenant la lettre des mains, et en la tournant dans tous les sens.

"De toutes façons, on n'a rien à y perdre, n'est-ce pas?" ajouta pensivement l'hindoue.

KiiiiKiickiiiii KiickickiiiIIIIickIIII ! Kick !  

Attrapant la plume et l'encrier qu'elle avait gardé non loin, Hanita répondit alors à ce détective...

Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 19/01/2009 à 12:38:07 

Lorsqu'il reçut la première missive, Sir Holmes fut marqué d'emblée par l'odeur épicée qui s'en dégageait. A cela, s'ajoutait l'écriture gracieuse dont était orné le parchemin.

Sir Holmes

J'ai entendu parler de vous, vous êtes un détective?
J'aimerais connaître vos tarifs, et la manière dont vous travaillez.
J'aimerais savoir si je peux vous faire confiance en vous payant pour un travail que je veux discret et qui reste entre nous.

Pour me répondre, transmettez juste votre lettre à ce pigeon, il saura revenir à moi.



Le détective, intrigué par cette lettre anonyme, y avait répondu de la manière la plus précise qui soit, afin d'en savoir davantage sur cette nouvelle affaire qui s'ouvrait peut-être à lui...

Lorsqu'il reçut la seconde lettre, il sentit une once de fierté d'avoir su mettre en confiance ce nouveau client. Ou, tout du moins, cette cliente, puisqu'il s'avérait s'agir d'une femme.
Le détective relut une fois encore la teneur de la lettre.

Voici donc le travail.

Je compte sur votre discrétion sur moi, et sur mes recherches. Si vous trahissez ma confiance, vous aurez à y perdre autant que moi.

Je m'appelle Hanita Hajmal, et je recherche un joyau en provenance de ma terre natale, l'Inde. Un saphir très pur, qui est le Saphir de Mihiragula. C'est vital pour moi de récupérer cette pierre, et je saurai vous payer comme il faut.

Dites moi si ce travail vous intéresse, et combien vous voulez recevoir en échange.



Plusieurs choses l'étonnaient. Qui était donc cette femme, dont il n'avait jamais entendu parler?
Il regretta de n'être point à New Kingston actuellement pour mener de plus amples recherches sur cette mystérieuse femme, qui se disait d'Inde. Une information qu'il ne pouvait infirmer, il n'aurait su dire pourquoi... peut-être était-ce lié à sa manière d'écrire, fort particulière, et cette odeur qui se ressentait une fois encore.


Le détective réfléchit longuement avant d'adresser une réponse à cette Dame.
Il connaissait l'existence de ce saphir, était-ce une coïncidence que d'en avoir entendu parler récemment? Se pourrait-il que cette Dame puisse lui apporter quelques précisions à ce sujet, afin d'en savoir davantage sur cette pierre qu'elle recherchait?

Comme à chacune de ses enquêtes, son cerveau tournait à grande allure, alignant les différents éléments dont il disposait, et tentant d'en faire le lien. Mais un des liens persistait à ne point se faire, et il décida de chercher à creuser de ce côté là.
C'est en pesant chacun de ses mots qu'il répondit, par la positive, à cette Dame qui l'embauchait...
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Posté le 21/01/2009 à 11:56:48 

Les jambes croisées, Hanita Hajmal avait les paumes jointes et les yeux fermées, tandis que de sa bouche s'élevait un son mélodieux, comme une prière...

Yâ Devî sarvabhûteshhu mâtrirupena sansthitah
Yâ Devî sarvabhûteshhu shaktirupena sansthitah
Yaa Devî sarvabhûteshhu shântirupena sansthitah
Namastasyaih namastasyaih namastasyaih namo namah.

La voix d’Hanita cessa soudainement de chanter. Elle se retourna brusquement, surprise par un bruit d’approche, et son cœur se calma en découvrant Abû.


« Ah, c’est toi, Abû. »


Le petit singe semblait tout excité.
 

« Qu’est-ce qu’il se passe qui te mette dans un état pareil ?... »
 

La mystérieuse hindoue se pencha vers le petit singe, intriguée par son comportement, et bien décidée à en savoir davantage sur ce qui le mettait dans un tel état…
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Posté le 26/01/2009 à 14:53:54 

Abû avait repéré le saphir.
Comme elle l’avait entendu dire par son nouveau « Maître », il était bien dans les mains de la pirate, Lady Ching. Mais le singe semblait sceptique quant à la possibilité de le lui voler… elle semblait le porter constamment autour du cou.


Hanita
rassura le singe.

« Ne t’en fais pas, Abû. Je crois que nous pouvons trouver un autre moyen de récupérer ce saphir, le détective m’a transmis des informations qui pourraient nous permettre d’obtenir ce que l’on souhaite. Mais pour cela, je vais avoir besoin de toi… »


« KiiiIIIIiiiiiick KiiiiickIIIiiiiK ! » fit le singe en fronçant les sourcils.


L’hindoue entreprit alors de dévoiler son plan à son petit compagnon dont l’agilité pourrait lui être bien utile…
Binouse
Binouse
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10/01/2008
Posté le 26/01/2009 à 18:24:47  [ Edition bloquée ]

En effet, Binouse, enfin, Abu Binoushki, avait localisé le Saphir de Mihiragula, quelques jours auparavant ...

Se baladant dans le repaire de la Confrérie à son aise, le macaque pouvait sans crainte fouiner dans chaque petits recoins. Mais c'est autour du cou de la belle Lady Ching qu'il avait localisé le saphir.



Rester qu'à trouver un moyen de lui subtiliser ...


Ralex qui sait que les macaques ne savent pas dessiner, lui rend ce service
Sir Holmes
Sir Holmes
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27/06/2008
Posté le 27/01/2009 à 23:22:24 

Le détective lut à nouveau la lettre de son étrange cliente.
Dans le but d'aider Lady Ching à sauver son compagnon, il avait proposé à la dénommé Hanita Hajmal de l'aider à récupérer le saphir qu'elle cherchait tant, en échange d'un poison dont il lui avait fait part, et qu'elle avait mystérieusement avoué en connaître l'existence.

S'il ne comprenait pas comment cette étrange Dame pouvait, par la plus grande coïncidence, avoir eu vent de la substance que le Senor Montalvès avait fait ingérer au pirate Sing, il n'en demeurait pas moins méfiant sur une éventuelle tentative de manipulation de sa part.
En effet, même s'il venait à apporter davantage de crédit aux Ladies qu'il croisait, il n'avait encore jamais pu rencontrer cette mystérieuse Lady, et les raisons qui la poussaient à retrouver ce saphir lui restaient floues. Il ne souhaitait point se voir acquérir une fiole contenant une quelconque substance.

Toutefois, il lui semblait être sur la seule piste explorable, aussi en avertit-il Lady Ching, afin de lui proposer ce marché. Un marché qui la laissait tout autant songeuse que lui.


Mais dans la journée, il reçut une réponse du Senor Montalvès. Contre toute attente, son perroquet, Otto, dont la mémoire était, il le savait, extraordinaire, avait réussi à localiser le commerçant nouvellement français, et à lui transmettre son parchemin.
Sa réponse était claire... il acceptait de lui vendre cette fiole, et le détective accepta le marché proposé par le Senor Montalvès, afin de récupérer le poison.


Dans la soirée, il reçut ainsi, par un Otto épuisé d'avoir faire deux allers retours jusqu'au commerçant, une petite fiole contenant une quantité non négligeable du liquide qu'il lui faudrait dès à présent manipuler avec précautions...


Après avoir envoyé quelques lettres de ci de là, Sir Holmes songea à nouveau au saphir de Mihiragula... Hanita Hajmal semblait souhaiter le récupérer, et il devait en connaître les raisons, afin de savoir s'il pouvait honorer, ou non, ce contrat qu'elle lui proposait...
RIP
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Posté le 28/01/2009 à 16:44:58 

« Comment ça, tu ne l’as pas trouvée ? »

« KiiiIIIIiiiiiick KiiiiickIIIiiiiK KiiiiiiIIiiick ! » s’écriait le petit singe.


« Je suis pourtant persuadée de l’avoir vue là-bas… Le
Mahârâja en a parlé, j’en suis certaine ! Je l’ai vu tripoter la fiole et la mettre dans ce sac… à moins qu’il ne l’ait changé de place ensuite ?... »

« KiiiIIIick KiiiiickIIIiiiiK KiiiIIIick KiiiiiIIIiiiicK ! » répondit en criant Abû.

« Tu as fouillé partout, tu en es sûr ? »

Hanita
était inquiète. Cette fiole, cette potion dont le détective lui avait fait mention, était selon lui le seul moyen de se voir remettre le saphir sans prendre aucun risque. Elle ressortit la lettre de l’anglais, et se remit à la relire… 

« Lady Hanita,


Croyez bien qu’une telle affaire ne soit point difficile à régler. En effet, ce saphir dont vous me faites mention appartient actuellement à une personne, et ce serait du vol que de le lui retirer sans son consentement. Et je suis bien placé pour savoir que, pour rien au monde, elle ne se séparerait d’un objet.


Quoique… il puisse exister une chose que la Lady puisse souhaiter échanger contre ce saphir. Voyez vous, je suis à la recherche actuelle pour son compte, d’une potion, une substance qui a été administrée à son compagnon, le pirate Sing, il y a quelques temps de cela. S’il en va de la vie de celui-ci, je n’oserai m’avancer trop rapidement, mais peut-être consentirait-elle à échanger ce joyau contre un échantillon de ce poison qui risque de tuer son compagnon.
 

Il me faudrait pour cela lui en faire part, quoique je doute que vous puissiez retrouver cette substance, le Senor Montalvès en possédant ayant récemment disparu de l’île…


Cordialement,
Sir Holmes.
 »

Elle ferma les yeux, et vécu à nouveau la scène à laquelle elle avait assisté, il y a quelques semaines de cela, et qui, par chance, lui avait été utile…
Le Mahârâja était seul, elle l’espionnait comme à son habitude, tout en sachant rester discrète quant à sa présence. Elle l’entendait encore…

« Tiens, il m’en reste une fiole ! Hmm oui, c’est celle que j’aurais dû administrer à Sing à Esperanza, si ces pirates n’étaient pas venus le délivrer… »


Elle l’avait entendu ronchonner, et avait capté sa nervosité à l’évocation de ces souvenirs qui semblaient l’avoir profondément contrarié. Mieux encore, elle le revoyait mettre cette fiole dans son petit sac en toile qu’il laissait en permanence accroché à sa ceinture, sauf lorsqu’il devait prendre son bain…
RIP
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Posté le 28/01/2009 à 16:56:38  [ Edition bloquée ]

Hanita rouvrit les yeux. Abû la regardait d’une drôle de manière, se demandant probablement si elle s’était endormie. La jeune hindoue ne comprenait pas comment le singe n’avait pas pu trouver la fiole. Avait-il mal regardé ? Devrait-elle se rendre elle-même à nouveau au quartier de repos du Mahârâja, afin de récupérer elle-même cette fiole ?

Elle songea en son for intérieur qu’elle n’aurait jamais dû faire confiance à un singe, et regretta les vaches sacrées de son pays qui avaient au moins pour elles de ne pas se mêler des affaires d’humain, et d’exprimer par leur regard toute la capacité dont elles faisaient preuve pour régler ce genre d’affaires…


La belle hindoue commençait à préparer ses affaires, elle n’osait pas écrire au détective pour lui annoncer que rien n’avait été trouvé… avant cela, elle venait de décider qu’elle irait voir d’elle-même, même si le singe semblait le comprendre et le lui reprocher du regard.


La nuit suivante, elle était en route, aussi discrète et furtive qu’elle le pouvait, suivie de près par le macaque qui ne la lâchait plus.

Soudain, une lettre lui parvint. Un perroquet coloré, et très bruyant, puisqu’il avait pour manie de crier « J’arriiiiiiiiiiiiiiiiiiiive » à plusieurs reprises au dessus de sa tête avant de se poser, et de lui transmettre son parchemin, était la signature du détective.


J’espère qu’il ne s’impatiente pas trop… pensa Hanita en décachetant la lettre.

Abû tenta de s’emparer à nouveau le perroquet, sautant dans sa direction, ce qui eut pour effet de le faire s’envoler et fuir à nouveau.


« C’est malin, Abû, il va encore falloir que tu nous trouves un oiseau pour lui répondre ! »


Elle lut alors la lettre…


« Lady Hanita,


Je tenais à vous faire part, ce jour, de certaines interrogations qui se posent à moi. En effet, la proposition d'échanger le saphir que vous recherchez, contre une fiole de poison, ne peut davantage tenir. En effet, il m'a été donné de récupérer cette fiole de poison par une toute autre manière.

Aussi, aimerais-je connaître, avant de continuer à oeuvrer pour vous, les raisons qui vous poussent à souhaiter récupérer ce saphir, qui appartient à Lady Ching. Ainsi, pourrai-je peut-être la décider de vous le remettre, si tant est que vos raisons soient valables, bien entendu.

Dans tous les cas, soyez assurée de ma confidentialité absolue concernant tout ce que vous pourrez me dire de cette affaire.

Cordialement,
Sir Holmes.
»


Elle dut la lire encore une, puis deux fois.

Comment ? Comment était-ce possible ? Ce détective avait-il réellement récupéré cette fiole ?
Ca expliquerait que le macaque n’ait rien trouvé… songea t-elle en levant les yeux vers Abû.
Soudain, une autre vérité lui faisait face. Ce détective ne lui servait à rien. Et s’il s’était joué d’elle ? Pourquoi avoir récupéré cette fiole de lui-même après lui en avoir parlé ?
Hanita
se souvenait parfaitement lui avoir fait part, dans sa lettre, de sa possibilité de s’en emparer !

La mystérieuse hindoue jeta un œil vers
Abû
, et bien qu’il n’ait pas lu la lettre, il lui jetait un regard accusateur.

« D’accord, Abû, je m’excuse. Tu as gagné, nous allons faire ta méthode, puisque ce détective ne peut pas nous aider… »

Qu’aurait-elle pu lui dire, après tout ? Qu’elle comptait récupérer un joyau de son pays d’origine, pour le remettre à son « Maître » afin que celui-ci lui accorde la liberté qu’elle désirait ? Afin qu’elle puisse retourner dans son Inde natale ?
Il ne comprendrait pas… songea la femme, tandis que dans son cerveau, s’emballaient d’autres idées.


« En avant, Abû. Nous avons du travail. »





Ralex pour l'image
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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05/01/2007
Posté le 30/01/2009 à 00:01:32  [ Edition bloquée ]

L'annonce placardée sur les murs des villes de Liberty donna rapidement ses fruits. Une lettre fort informative lui provint de Ülungen indiquant au mahârâja la présence d'une étrange bâtisse dans les environs d'Esperanza. Contre la somme de 1500 roupies, Mônthâlipûr-vêshkyyh obtint ce qu’il souhaitait, mais il lui fallait atteindre cette prison du Glabre en terrain hostile.

Ce ne fut que deux jours plus tard que l’étrange équipage fit une entrée remarquée à New Kingston. Les Anglais tiennent des places comme Madras et Calcutta aux Indes, l’arrivée d’un prince venu des antipodes ne fut pas un événement aussi impressionnant. Néanmoins, il fut décidé de faire le moins de vague possible durant le séjour britannique. Le mahârâja fit prélever 10'000 roupies auprès de la Casa de la Moneda de New Kingston pour financer la suite de son expédition.

Le jour se couchait sur la capitale anglaise quand le mahârâja s’attabla au bar des habitués. Une ambiance digne des folles nuits de New Kingston régnait dans ce lieu. Une fumée planait au-dessus des têtes comme une couverture nuageuse basse et opaque. Des rires gras éclataient aux tables et les clients frappaient leurs choppes avant d’avaler leurs pintes.
Le Prince s’installa devant un menu typiquement britannique : huitres dans de la soupe au lait, suivies du hadock confis arrosé de mayonnaise à la menthe et de la viande à la chantilly. Le visage du prince prit les différentes couleurs de la gastronomie anglaise et finit de se décomposer quand la grosse serveuse lui apporta le pouding verdâtre et gélatineux. Se fut au moment où le mahârâja sentit la pièce tanguer autour de lui qu’une silhouette imposante vint jeter sur son ombre sur les plats à moitié entamés.

Mônthâlipûr leva sa tête nauséeuse vers Chocoborgne. L’Irlandais le dévisageait avec son regard toujours équivoque et inquiétant de volatile. Cette observation fine produit des sueurs froides au marquis espagnol, de crainte d’être reconnu et livré aux gardes de la cité, si ce n’est pire de la part de celui qui fut l’objet de sa chasse à courre il y avait quelques mois de ça…


- On dit qu’un prince hindoue cherche les contrebandiers disparus…c’est une aventure dangereuse pour un gringalet comme toi, peut-être aurais-tu besoin d’une personne plus robuste pour t’escorter ?

Un grand soulagement envahit le mahârâja, non seulement sa véritable identité n’avait pas été découverte mais le canard se faisait coq pour vendre ses services. *Pour un Escort-Choco-boy, il a de la ressource* pensa Mônthâlipûr.

- Tû dôis être le cêlêbre Chôcobôrgne pôur avôir aûtant de fâmiliâritê ênvêrs môi ! J’imâgîne qûe tês explôits sêrônt à la hâuteûr de tâ repûtâtion…Êt il mê plaît dê mê pâyer la pôule de lûxe de Libêrty !

Le mahârâja jeta une petite bourse de 500 roupies sur la table. L’Indien commença à frapper dans ses mains en rythme et sifflant Choco devant les regards médusés des habitués du bar anglais.

- Âllêz, remûes-môi ce crôupiôn ! *siffle et frappe dans ses mains* Hêy Hêy ! Dêhânches-tôi ! Qûelqû’ûn â des vôiles à lûi prêter ?! *cria-t-il à l’assemblée*

Voyant la mine sombre de l’Irlandais, le Prince cessa ses facéties et roula les yeux au ciel.

- Sî ôn peût plûs rigôler…*claquant des doigts* Qu’ôn prépâre môn éléphânt !

L’Expédition reprit sa route en direction de l’Espagne, mené par son pisteur palmé, à travers les labyrinthes verts de la jungle de Liberty. Ce fut que le lendemain au soir que la troupe du mahârâja atteignit les bancs de sable que la mer, proche, laissait en se retirant et qui abritait un oasis parcourut de caches propices à une population de nomades et d’ermites. Le lieu parfait pour détenir des prisonniers, loin de la curiosité et des regards indiscrets.

Tandis que les Français cherchaient la possible localisation des contrebandiers kidnappés dans les sombres cellules des prisons officielles de l’île, Mônthâlipûr, aiguillé par les informations qu’il avait acheté à un Hollandais pressé de s’enrichir, faisait halte devant une bâtisse en bois, dissimulée au cœur des palmiers et des dunes. L’endroit, désert et inhospitalier, fut rapidement cerné par les cipayes du prince hindou mais seuls, Chocobogne et Mônthâlipûr, pénétrèrent au-delà de l’antichambre afin d’être certains de garder secret ce qu’ils allaient découvrir…

La prison du Glabre, qui se révéla être la façade d’une cave aménagée, offrait un spectacle désolé d’abandon. De-ci, de-là, des malles éventrées, des marchandises pourrissant dans un coin, des murs en vieux bois décrépie, l’endroit se voulait fonctionnel. Ce ne fut que dans la seconde pièce, dans cette caverne lugubre, que le Mahârâja et le Gigolo à plumes découvrirent ces quatre contrebandiers en cage.

Cork, La Charogne, l’Oncle Weng et le Balafré se tenaient dans la pénombre, surpris qu’on les retrouva enfin mais muets face aux nouveaux arrivants. Une tension électrisait la pièce et les yeux des prisonniers se dirigèrent vers une ombre tapie au pied des grilles.
Soudain, un géant d’homme se leva et se planta devant les intrus, le regard menaçant, ses gros bras tatoués croisés sur sa poitrine et un rictus mauvais aux lèvres.

Le Mahârâja ne se fit pas prier pour détaler laissant Choco s’entretenir avec la brute épaisse qui gardait les contrebandiers. La discussion tourna court et en guise de conclusion, le geôlier se retrouva rapidement au sol.
Le Prince réapparut, triomphant dans la caverne et constata la disparition de la menace. Il salua Chocoborgne d’un geste l’invitant à le laisser seul avec les prisonniers, puis donna un petit coup de canne dans les flancs du géant, un homme averti en vaut deux. Il enjamba le gardien et se dirigea vers la cellule. Les contrebandiers, réjouies de ce sauvetage inespéré vinrent à la rencontre du prince mais leur joie fit rapidement place à l’horreur quand le mahârâja les toisa de son regard sévère, ôta son turban de soie et sa fausse moustache. Les contrebandiers reconnurent de suite un de leurs clients habituels, mais néanmoins honnis, le marquis de Montalvès : tout espoir s’évanouit avec cette découverte.


Le marquis se promena, sans un mot, le long de la cellule, faisant jouer sa canne contre les barreaux. Son petit rire sadique emplissant la caverne.



- Âh mes gâillards, voûs voilà bien frâis, çâ voûs ferâ dû bien de rêster à l’ômbre…Mouâhâhâhhâhâ !
A môins biênsûr qûe voûs me disiêz où se câche vôtre trêsôr…Alôrs peût-être j’envêrrais des secôurs dans ce côin perdû. *reprenant sa voix normale* Dans le cas contraire, je vous laisserais moisir ici comme de vulgaires bagnards !

Les contrebandiers maudirent le marquis mais finirent par lui indiquer où retrouver les quatre clés des coffres du trésor des contrebandiers.

Le Mahârâja réapparut dans l’antichambre où l’attendait Chocoborgne, mais il sut de suite que quelque chose n’allait pas. L’Irlandais lui barrait la sortie.


- Mahârâja, toute cette histoire m’a l’air plus périlleuse que prévue : des contrebandiers retenus prisonniers, des marchands qui engagent des mercenaires, des Espagnols fouinant dans la région, je crois qu’il va falloir augmenter mes gages pour que je continue cette aventure à tes côtés…mais rassures-toi, l’un de tes Œil du Diable suffira amplement.

Instinctivement, le Prince serra sa canne dans son poing. Cet ignoble canard osait le faire chanter. Il avait obtenu la cachette des contrebandiers, il avait obtenu des roupies, mais il en voulait encore plus, il en voulait à ses précieuses pierres précieuses. Le sang du grippe-sou ne fit qu’un tour, il agrippa une bourse remplie de 500 piécettes d’or et la lança avec dédain au pied de Chocoborgne.

- Hôrs de mâ vûe, voûs irêz joûer au côq avec un âutre pigêon, mon pêtit mônsieur ! Vôilà vôs piècettes d’ôr, dispârâissez !

Le mahârâja passe aux côtés de l’Irlandais sans lui jeter un regard et rejoignit ses gens. L’Expédition prit la direction d’Esperanza. Mônthâlipûr fumant son narguilé sur le dos de l’éléphant souriait à l’idée de fouiller la ville espagnole et plus particulièrement le poulailler des Dellago ; il savait, par avance, qu’il se ferait un plaisir et un devoir de saccager pour retrouver cette première clé...


Ralex prend sa plume et dessine une jolie représentation de la scène.
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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Posté le 02/02/2009 à 04:26:33 

http://img132.imageshack.us/img132/3068/rajaphantbykinoveronikazi0.jpg

La ville espagnole était plongée dans la torpeur du début d'après-midi. La chaleur tropicale avait fait fuir les habitants dans leurs blanches maisons afin de se reposer et digérer leur repas à l'ombre et au frais. Même les gardes somnolaient, appuyés contre les murs de leur redoute, leur hallebarde posée sur l'épaule, le casque sur les yeux. L'imposante troupe du mahârâja Mônthâlipûr-vêshkyyh passa comme le tonnerre devant eux sans les réveiller.

Sur la place du marché, désertée par les marchands et les clients, seuls, deux ivrognes trouvèrent refuge à l'ombre de la fontaine publique, sirotant leur rhum, le sourire aux lèvres, les yeux demi-clos. Esperanza venait de subir la défaite contre la Hollande et les Espagnols avaient fêté cela par la traditionnelle fiesta. Les gouvernements espèrant camoufler leur incompétence dans les vapeurs d'alcool et la paella épicée, ces orgies se mutiplièrent donc en Espagne.

Le cortège prit immédiatement la direction du poulailler des Dellago. Le grand éléphant ouvrait la marche, décoré d'or et de soie, les pattes couvertes de grelots, la trompe peinte de motifs floraux et portant la plateforme sur laquelle, le Prince s'évantait d'un air détaché. Les danseuses virevoltaient au sons des tambours et des flûtes des musiciens, dans leur saris oranges, mauves, verts et rouges, agitant des fanions, des foulards multicolores, leurs bijoux étincellants au soleil. Les dresseurs de fauves et les charmeurs de serpents suivaient de près. Des léopards et des panthères à la silhouette et aux pas sveltes, aux colliers ornés de diamants et de rubis, trottaient aux côtés de leurs maîtres. Des fakirs filiformes, aux visages émaciés, enturbanés et aux babouches émeraudes, tenaient de puissants serpants à bout de bras et sur leurs épaules. La marche fut fermée par les cipayes indiens, dans leurs uniformes blancs et leur large ceinture de soie, leurs épaisses moustaches donnant un air martial à la troupe.

Les deux ivrognes s'empressèrent de finir leur bouteille devant ce spectacle semblant tomber du ciel. Se regardèrent, incrédules et partirent d'un rire idiot, se promettant de recommander cette cerveza spéciale à la taverne.

La porte du poulailler ne résista pas longtemps aux coups de butoir de l'éléphant du mahârâja, la paroi s'effondra avec fracas soulevant un épais nuage de poussière d'où surgirent des dizaines de poules affolées courrant et s'agitant dans tous les sens. Sur un geste de tête du prince hindou, une cohorte de nains, serviteurs du palais, vêtus de tuniques pourpres et de turbans rouges vifs, se jetèrent dans la mêlée afin de rattraper les poules hystériques. Les attrapant par les pattes, celles-ci se débattaient comme des furies, faisant voler des plumes partout.

Mônthâlipûr parut soudain devant le champs de bataille, se frayant un chemin parmi les bélligérants, donnat des grands coups de cannes sur le dos des nains et des coups de pieds dans les poules qui courraient devant lui, les yeux fous. Les gallines retranchées sur les étages supérieurs du poulailler lui lançaient des cris d'outrage, battant des ailes et grattant la terre de leurs pattes.


*Se retournant vers les poules* Vôs gûeûles, les gâllines ! Lê joûr où voûs attâqûerêz ûne êcôle mâternêlle de Bôdega Bây, ôn prêndrâ vôs glôussemênts aû sêrieûx !

Le Prince examina le poulailler avec attention malgré le chaos qui l'environnait. Se dirigeant vers l'arbuste qui poussait au fond de la basse-cour, il examina la terre fraîchement retournée dans laquelle les racines apparentes s'enfonçaient encore. D'un geste impérieux, pointant son index sur ce point précis, le mahârâja alerta ses laquais qui s'approchèrent munis de petites pelles d'explorateurs :

Lâ !

Les serviteurs n'eurent pas à creuser longtemps avant de tomber sur une petite clé ornée d'un crâne en argent. Un valet la ramassa et la tendit à son maître.
Mônthâlipûr la saisit avec précaution et la tourna devant ses yeux, l'admirant longuement.

Il sortit quelques instants plus tard du poulailler éventré où des combats épiques entre poulets er serviteurs se prolongeaient encore. Et alors que l'on plaçait l'échelle sur le flanc de l'éléphant pour faire grimper le prince, celui-ci se retourna vers les rares témoins de son passage, essentiellement des curieux moins avinés que la population locale :


Ôh, pâssez mês âmitiês à Abricôt !

Dans un rire, la mahârâja regagna ses coussins et son narguilé alors que sa troupe reprenait, en musique et en danses, le chemin des portes de la ville. L'Expédition ne perdit pas plus de temps en Espagne et s'enfonça sur les sentiers côtiers en direction de Ulungen.
 

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