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 Le Faux Rhum
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Posté le 25/06/2008 à 13:55:40
Amandine voyageait énormément. Seule. Ce n’est pas que personne désirait l’accompagner, mais elle préférait ainsi.
Un jour, peut-être, cela changerait-il, mais là n’est pas (encore) la question.
Ce matin-là, Amandine arpentait la côte. La mer était déchainée, une vraie tempête.
Il faisait gris.
Il faisait froid.
Mais Amandine souriait. Ces journées-là étaient son bonheur. Elle se plaçait tout au bout de la jetée, les bras dans le vent, les cheveux fouettant son visage et elle se sentait libre.
Libre.
Le mot. Son mot. Sa vie.
Quand elle en avait assez de rester debout, elle s’asseyait. En tailleur, elle soupirait puis elle chantait. Comme une mère berce son enfant.
Elle chantait intensément. Puis elle écoutait le bruit des vagues.
Et elle se souvenait.
Elle se souvenait de sa vie d'avant.
Elle se souvenait d'années heureuses ... |
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Posté le 25/06/2008 à 15:40:05
Un beau jour d’été, Amandine se promenait sur la plage. Une brusque rafale de vent emporta son chapeau.
Un jeune homme le lui ramassa, en le lui tendant il plongea ses yeux dans ceux d’Amandine. Elle se sentit fondre.
Le garçon devait avoir un an ou deux de plus qu’elle, il avait des cheveux noirs et ses yeux étaient gris.
Gris comme la tempête.
Il se prénommait Anselme.
Il ne tarda pas à demander la main d’Amandine à son père.
Celui-ci accepta.
Ils achetèrent une petite ferme sur la côte.
Ils vécurent une année heureuse, pleine de joie et de rire.
Malheureusement, les parents et les frères d’Amandine furent touchés par la peste.
Ils moururent.
Anselme et elle se rendirent à l’enterrement.
Les villageois marmonnèrent que la famille DouceRoche était maudite mais rien ne se passa.
Un jour et une nuit, Amandine pleura.
Anselme lui aussi attrapa la maladie noire.
Il mourut.
Amandine pleura une semaine sans s’arrêter.
Les habitants, en l’apprenant, la traitèrent de sorcière. Ils voulurent la brûler vive, mais le conseil du village la gratifia au cours d’un jugement.
Tous les amis, toutes les connaissances d’Amandine moururent de la peste. Les habitants du village demandèrent un nouveau jugement, Amandine fut condamnée. On l’appela « La Maudite ». |
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Posté le 26/06/2008 à 15:24:23
Amandine se demandait pourquoi elle, seulement elle, avait survécu.
Il ne lui restait rien, plus de famille, plus d’amis, rien.
La ferme et les autres lieux qui lui appartenaient furent brûler.
Alors, elle s’enfuit. Elle prit le bateau en direction d’une île lointaine, l’île de Liberty.
Elle apprit plus tard, qu’une fois partie, les villageois étaient mort de la peste.
Elle se jura de ne plus jamais approcher personne, tant qu’elle ne savait pas si la malédiction serait finie.
Elle se jura de ne plus jamais tomber amoureuse.
Elle se jura que sur cette île, elle serait …
Libre comme l’air. |
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