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Journal d'Illandir  
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Maënwë
Maënwë
Déconnectéparia
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Posté le 22/03/2008 à 11:57:22 

« Ma plume hésite, puis s’échappe de ma main tremblante, laissant une bavure d’encre sur le papier. Je ne sais si je puis écrire cette histoire. Je doute fort que cette entreprise hasardeuse ne soit vouée à l’échec et qu’il n’en reste que cendres. Mais mes sentiments ont pris le dessus sur ma raison, et ils m’ordonnent de céder. Alors je me suis laisser convaincre de mettre par écrit tout le vécut sur l’île de Liberty. Cette fameuse île dont j’ai entendu parler par pur hasard et dont je suis partit –d’abord vainement- à la recherche. Je ne me souviens plus exactement de l’âge que j’avais alors. Peut-être seize ans, peut-être quinze…Mais peu importe, je n’ai que des réminiscences de cette époque désormais si lointaine dans mon esprit qui, depuis, à subit les assauts du temps et les rudes conditions de Liberty. Car contrairement au portrait que mon imagination m’avait dressée de cette île, la vie là-bas est dure, très dur. Si difficile d’ailleurs que parfois, la nostalgie du continent me reprends, et en en longeant la côte, je peux apercevoir au loin la silhouette émaciée par la distance de fiers navires qui ont le courage de faire voile jusqu’ici. J’ai alors la folle envie de crier de toutes mes forces vers ces bateaux qui me narguent, en leur demandant de bien vouloir me prendre à bord et me ramener sur le continent. N’importe où autre part que cette île de tous les dangers. Mais dés que mon regard se tourne vers l’intérieur sauvage des terres, la tentation s’évanouit brusquement, ne laissant derrière elle que le regret. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux me résoudre à partir. Une partie de moi s’y refuse. C’est cette partie de mon être qui me retient sur Liberty où j’erre sans but précis. Car à présent, je n’ai plus vraiment d’objectif. Auparavant, je cherchais la gloire, la reconnaissance de mes pairs et la richesse ; je pensais pouvoir parvenir à atteindre ces idéaux mais je me rends compte que ce n’est pas si facile. Mais outre la difficulté de ce but, il me semble a présent qu’il est dénué de tout autre intérêt que flatter mon pitoyable ego et me bercer dans une illusion qui tôt ou tard finirait par se briser. Plus rien ne me retient donc, et pourtant, je ne parviens pas à partir. C’est plus fort que moi. Certes il est vrai, je possède quelques fugaces liens envers mon parrain Peter, ma marraine lady Caroline, je n’oublie pas non plus mon ami de toujours : Sir Convard Enoal. ainsi que toutes les connaissances qu’il m’à été donné de rencontrer. Mais ces relations finiront par s’estomper et s’évanouiront tel une chimère dans la douce brise d’été qui agite doucement les branches en fleurs des arbres. Déjà, je ressens qu’un fossé nous sépare : nos objectifs sont désormais différents, nous ne suivons plus la même route et je doute qu’un jour, ces chemins tortueux semés d’embûches se rejoignent pour former une avenue sans autres dangers que celui de trébucher malencontreusement et de s’écorcher les genoux sur le sol. Dangers bien moins effrayant que ceux qui règnent en maître sur Liberty et qui ont pour issue la mort. Cependant, je parle, je parle –ou plutôt j’écris- et je m’écarte du sujet de ce journal. Ainsi donc, je vais consigner dans ce petit carnet noir qui m’est si précieux tout les événements de ma vie sur l’île, depuis le fameux jour où j’ai accosté à New Kingston. Je n’ai que de vagues souvenirs de cette journée là. Je me souviens de fragrances délicieuses et iodé de la mer, de la fraîcheur ambiante malgré le soleil haut dans le ciel azur, des cris enthousiastes qui accompagnent invariablement l’arrivé d’un navire comme celui sur lequel j’étais. Je me souviens aussi de la secousse que la bateau avait fait en s’arrimant au quai qui manqua de me faire tomber. Le reste en revanche, demeure flou, comme si j’étais alors sous l’emprise d’une quelconque drogue qui avait effacé les contours de mes souvenirs. Mais peut-être est-ce tout simplement ma mémoire qui me fait défaut, je ne le saurai jamais. Tout est que, comble de surprises, j’ai alors rencontré Dudu. Ma surprise fut telle que je poussais un petit cri. Néanmoins, je n’en étais pas moins content de la trouver ici. Dudu fut la première personne que je croisai sur Liberty. Qui plus est une personne que je connaissais auparavant. Dudu était la sœur d’Annaëlle Niwa Fagney, que je connaissais sous le nom d’Angell et qui était brusquement parti avec elle. A mon plus grand regret car Angell occupait une place importante dans mon cœur, et encore maintenant, j’éprouve l’irrésistible besoin de la retrouver ; mais je sais à présent que ma recherche est vaine, jamais plus je ne reverrai Angell. Il ne me restera d’elle que des souvenirs impérissables. Encore et toujours les souvenirs…En me relisant, je m’aperçois que ne vis que dans ceux-ci. Mais, pourquoi m’en détacher ? Ils font partie de mon être, ils sont le passé qui ont fait ce que je suis dans ce présent bien morne. Mais passons, et revenons à mon histoire : Je rencontrais donc Dudu en débarquant dans un monde nouveau pour moi. Elle avait bien changé depuis la dernière fois où je l’avais vue, mais c’était indéniablement elle. Je remarquais quelques changement dans son apparence : Elle avait le teint bien plus mat qu’auparavant, un air farouche que je ne lui connaissais pas, son maintien était devenue celle d’une femme et elle avait des gestes rapides et gracieux. Devant mon ignorance de la vie sur Liberty, Dudu entreprit de me faire visiter la ville dans laquelle je venais de débarquer et qui me paraissait bien étrange. J’appris ainsi de nombreuses choses qui me servirent par la suite et m’évitèrent ainsi de mourir pitoyablement, au coin d’une route ou au milieu d’une forêt profonde. Elle fit également connaître la BYL, dont elle s’occupait et qui aidait les jeunes comme moi qui arrivait sur l’île sans rien connaître des rudes conditions de vies qui y avaient lieux. Puis, le devoir l’appelant, elle me quitta. Cette rencontre inopinée m’avait fait la plus grande joie, et j’étais plein d’espoir pour l’avenir. Je suivis donc son conseil et repus, bercé par une illusion qui n’allait pas tarder à se briser, je m’endormis à la BYL. Tel fut mon premier jour sur Liberty Mais je suis las d’écrire à présent. Alors que j’aperçois un chaland au loin, qui navigue tranquillement sur l’onde pure d’une rivière, la tentation de me promener sous le ciel nébuleux où dansent de petits points qui me narguent en riant devient de plus en plus pressante. Je laisse donc mon ouvrage inachevé ici. Je le reprendrai certainement un jour ou l’autre, quand l’envie me reprendra. Pour l’heure, des choses plus importantes occupent mon esprit si jeune et déjà tourmenté. »
 

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