 Le Faux Rhum
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Posté le 03/02/2008 à 10:25:45
Wiggins tenait à la main la lettre envoyée par cette petite prétentieuse de Flora Whitter-Serra. Elle avait décidé pour une raison qui échappait au pirate de partir à la chasse au bandeau noir. Non contente d’avoir envoyé Maurice de la Ripavière entre les mains des médecins, elle avait décidé de s’en prendre à l’ancien anglais.
Ils s’étaient déjà rencontrés plusieurs fois par le passé. Le contact avait semblé bon. Mystérieux. Plein de charme. Si une chose ne manquait pas à ces rencontres, c’était bien de la sensualité. Ils s’étaient tournés autour, yeux dans les yeux comme des prédateurs se chassant l’un l’autre…
Puis ils ne s’étaient plus revus plusieurs mois. Et maintenant cette lettre. Pour qui se prenait cette petite garce ? Tant d’audace fit sourire Wiggins, mais peut-être avait-elle appris l’art de l’escrime en plus de celui de s’attirer les faveurs des hommes.
Il plia soigneusement la lettre et se dirigea vers le point de rendez-vous.
Le sang de Luis Serra gouttait encore de sa lame. Il y aurait bientôt le sang d’une autre Serra à essuyer. |
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Posté le 03/02/2008 à 10:43:20
Le bandeau noir lui allait bien. Mais, dommage, elle allait devoir le tuer.
Ils s'étaient croisés plusieurs fois, dans le passé. A chaque fois, leurs rencontres avaient été merveilleusement amibgues. La première avait eu lieu à la cave du manoir. Il l'avait regardée, de son air triste. Elle aurait aimé le connaître davantage, cet homme sombre et mystérieux. Mais elle n'en avait pas eu l'occasion.
Plusieurs mois s'étaient écoulés. Puis elle avait appris l'arrestation de Wiggins, son emprisonnement, la carte. Elle s'était rendue à la prison, espérant le voir avant le jour qui devait lui être fatal, jour où la corde aurait raison de sa vie.
Mais avant même qu'elle ait pu apercevoir Wiggins, un pirate, puis un autre, s'étaient emparés de la vie de Flora. Dommage... Et Wiggins avait rejoint les bandeaux noirs.
Dommage. Elle allait devoir le tuer. Ou périr.
Monsieur,
Notre dernière rencontre fut trop brève et m'a quelque peu laissée sur ma faim. Vous avez choisi de rejoindre les bandeaux noirs. Grand bien vous fasse. Peut-être n'ignorez-vous pas que, depuis peu, j'ai décidé de m'engager dans une lutte au corps-à-corps avec tous les pirates que je croiserais.
Il est des rencontres que j'aime à provoquer. Voyez-vous où je veux en venir?
Rendez-vous demain à Aventura pour un Tango endiablé.
Bien à vous,
Flora Grace Whitter-Serra |
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Posté le 03/02/2008 à 11:24:03
Le pirate arriva à la lisière de la forêt où ils devaient se rencontrer pour le combat. Elle l’y attendait, radieuse avec son sourire discret et malicieux dont les lèvres sensuelles semblaient supplier qu’on les embrasse.
Il se souvenait bien d’elle… Cette femme à l’aspect si inoffensif derrière laquelle se cachait un véritable prédateur. Elle était plus belle que dans ses souvenirs. Son visage plus ferme, ses yeux plus caressants.
Leur danse macabre allait pouvoir commencer... combat à mort, ou jeu de séduction?
Il n’en aurait la certitude que quand ils croiseraient le fer. Wiggins s’avança vers la jeune femme, mettant sa lame à nu. |
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Posté le 03/02/2008 à 21:45:24
Ce matin, Flora sortit tôt d'Esperanza. Il ne s'agissait pas de traîner aujourd'hui. Elle arriva près de la forêt. Wiggins n'y était pas. Flora s'assit dans l'herbe et attendit, impatiente.
- "Il n'a pas oublié, tout de même..."
Non, il n'avait pas oublié. Elle ne tarda pas à le voir arriver, mais le trouva changé. Le bandeau noir. Comme elle s'y attendait, Wiggins s'approcha d'elle et lui offrit une rose noire. Ses préférées. Elle se leva et offrit à Wiggins un sourire malicieux. Il saisit sa main et la porta à ses lèvres.
- "A nous deux, Milady", dit-il, avec son sourire le plus charmeur.
Elle répondit à ce baise-main par une révérence tandis que ses joues s'empourpraient légèrement, et s'empressa de dire, sur un ton désabusé:
- "Je suis déçue, Wiggins. Ce bandeau vous va à ravir, mais..."
- "Mais?" reprit Wiggins avec un sourire.
- "Mais les pirates, quand je les vois, je les tue", répondit Flora, rendant son sourire au pirate. |
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Posté le 03/02/2008 à 21:57:39
Une chose était certaine, cette femme ne manquait pas d’audace.
Leurs lames se croisèrent avec un tintement sonore, et glissèrent l’une contre l’autre alors que les combattants se rapprochaient, les yeux plongés dans le regard de l’autre.
Leurs visages n’étaient séparés plus que de quelques centimètres, encadrés par leurs épées croisées.
Ils ne dirent rien. Pas un mot. Flora tenait encore la rose noire dans sa main libre, qu’elle porta jusqu’à la joue du pirate, la caressant doucement mais laissant les épines de la fleur le griffer jusqu’au sang.
Un frisson parcourut l’échine de Wiggins. L’espagnole en profita pour commencer les hostilités. Un coup de revers, paré de justesse par le voleur.
La danse commençait à peine. |
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Posté le 03/02/2008 à 22:09:17
- "Raté!" pensa-t-elle.
Le pirate para son attaque. Il allait falloir faire preuve de plus de fougue si elle voulait avoir le dessus. Le charme ne suffirait pas. Après ce premier coup, Flora jeta un regard enflammé à Wiggins.
La vue du sang qui perlait sur le cou de Wiggins eut sur elle un effet étrange. Elle regarda la rose aux épines désormais ensanglantées, puis le cou de Wiggins, alternativement. Elle approcha ses lèvres du cou du pirate, ferma les yeux et lécha quelques gouttes de sang. Délicieux.
Le goût du sang la déconcentra. Petite inconsciente. Elle ne vit pas la lame de Wiggins qui vint lui griffer le bras. Elle poussa un cri de douleur. Elle passa un doigt sur la plaie, puis regarda son doigt d'un air intrigué. Elle leva ensuite ses yeux vers Wiggins, tout en serrant son coutelas.
Qui mènerait la danse? |
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Posté le 03/02/2008 à 22:41:04
Trois pas, une estafilade, deux corps qui se rapprochent et qui se repoussent, se tournant autour, cherchant à s’attirer et à blesser l’autre.
Les lames des deux combattants effleuraient leurs corps, manquant à plusieurs reprises d’asséner le coup fatal, entaillant leurs habits humides de sueur et de sang, exposant les chairs désirables et meurtries.
La danse mena Wiggins à se coller contre Flora, tous deux haletants, leurs armes grinçant l’une contre l’autre. Il se risqua à glisser une main entre les étoffes déchirées de l’espagnole, frôlant sa peau brûlante en une caresse fébrile.
Il en ressortit une rose rouge. Comme le sang. Comme la passion.
D’un bond rapide, il s’écarta de sa séductrice et contempla la rose avec un sourire en coin..
-Vous m’offrez une rose rouge ? Est-ce là la profondeur des sentiments que je vous inspire ?
Flora le contempla en se mordant la lèvre, puis lui répondit d’une voix sensuelle et provocante.
-Vous m’inspirez des sentiments beaucoup plus farouches que vous ne pourriez le croire, mister O’Malley.
Elle accompagna ses paroles d’un coup de rapière précis, d’une violence inattendue, que le pirate dévia de justesse, lui laissant une vilaine entaille à la cuisse.
La douleur lui coupa le souffle, et il manqua de perdre l’équilibre.
A moins que ce ne soit le regard enflammé de sa cavalière. |
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Posté le 03/02/2008 à 22:58:25
Enfin elle l'avait touché. Et, pas qu'à la cuisse, visiblement. Voyant qu'il perdait l'équilibre, elle lui tendit son bras. Il accepta son aide. Il dut lâcher la rose. Elle tomba au sol. Flora la regarda. Cette rose qu'il avait cueuillie sur le corps-même de la jeune espagnole.
Puis son regard croisa celui de Wiggins. Elle sourit avec mystère puis attira le pirate contre elle... Et lui mit son coutelas sur la gorge. Elle murmura, agressive et farouche:
- Croyez-vous, Monsieur, pouvoir me cueillir comme vous avez cueilli cette rose? Et pensez vous être en droit de prendre possession de mon corps comme vous avez tenté de le faire?
Tandis qu'elle gardait son coutelas au niveau de la gorge du pirate, Flora caressa sa joue avec un sourire mordant.
- Vous allez payer pour votre insolence, Mad.
Puis elle se tut et attendit. |
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Posté le 03/02/2008 à 23:26:58
La lame froide du coutelas de Flora sur la gorge de Wiggins lui glaçait le sang. Il était comme paralysé. Il voulait échapper à cette mort douce que lui offrait l’espagnole, mais il ne pouvait fuir, envoûté par le charme de cette succube.
Tentant le tout pour le tout, le pirate s’avança un peu plus contre elle, sentant le fer presser contre sa gorge et le corps brûlant de l’espagnole se presser contre le sien, ses lèvres se posèrent sur les siennes et il lui vola un baiser.
Le temps se figea.
Le baiser se prolongea. La main du pirate remonta en une longue caresse sur le dos de son ennemie. Il lui mordit la lèvre doucement, la lame de Flora trembla.
Visiblement, il n’était pas le seul à être sensible aux charmes de son adversaire.
Il en profita pour la repousser sèchement, lui mordant la lèvre et en emportant quelques gouttes de sang sur les siennes.
-Je n’attend que ça, sublime enfant, murmura-t-il d’un ton à la fois tendre et provoquant, faites moi donc payer. |
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Posté le 04/02/2008 à 13:25:47
Elle aurait dû s'en douter. Après tout, ce n'était qu'un vil voleur! Une rose, et maintenant, un baiser. Elle faillit lâcher son coutelas.
Elle tenta d'abord de le repousser, mais en vain. De toute façon, c'était trop tard. Elle était sous son charme, et il le savait. Tandis que sa main se fit caressante, le pirate lui mordit la lèvre. Doucement, d'abord. Flora le regarda, troublée.
Puis sa morsure se fit plus féroce, laissant un goût enivrant dans la bouche de Flora. Le goût du sang. Wiggins la repoussa brutalement, au grand regret de l'Espagnole. Cette danse lui plaisait...
Flora lécha ses lèvres tout en jetant à Wiggins un regard passionné et furieux à la fois.
-"Je n’attends que ça, sublime enfant", murmura-t-il d’un ton à la fois tendre et provoquant, "faites moi donc payer."
Elle s'approcha de lui à nouveau. Lui tourna autour, sans rien dire. Seul son regard trahissait sa fougue et son désir. Désir de tuer ce pirate, sans doute. Wiggins la regardait également, semblant attendre qu'elle ouvre le bal.
Flora saisit son coutelas et asséna un coup à Wiggins. Au niveau de l'épaule. Elle approcha ses lèvres de la plaie et aspira un peu de sang, les yeux fermés, comme si elle était en extase. Elle murmura, douce et caressante:
- "Patience. J'ai le temps de vous faire payer, ne précipitez pas les choses. J'aimerais jouer avec vous, d'abord. Cela ne vous dérange pas, j'espère?"
Et pendant qu'elle prononçait ces mots, sa main vint se glisser sous la chemise du pirate. Elle planta ses ongles dans la chair brûlante, en grognant légèrement. |
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Posté le 05/02/2008 à 17:16:28
Cette diablesse n'en avait pas eu assez. Elle revenait à la charge avec une fougue sulfureuse à laquelle Wiggins ne pouvait pas résister.
Les pensées du pirate étaient confuses, ses sentiments ambigüs. Il ne savait s'il devait la craindre ou la désirer, la haïr ou l'aimer.
Alors que les ongles de Flora laissaient des sillons sur sa peau, il décida que ce n'était pas incompatible et embrassa l'ensemble de ses sentiments comme un tout, et Flora avec une passion débordante. Le goût de cette femme, mêlé à celui de son sang, lui emplit la bouche.
Elle sembla s'y prêter beaucoup plus volontiers qu'au premier.
Et malgré la passion haineuse qui semblait les rapprocher, leurs emprises sur leurs armes se raffermirent, essayant de se repousser, comme si une partie infime de leur esprit voulait abréger ce baiser et la vie de l'autre.
Un gémissement étouffé s'échappa de la gorge du voleur. Cette fois ci, il ne la repoussa pas. |
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Posté le 06/02/2008 à 10:46:39
Flora ne savait plus. Elle ne savait plus ce qu'elle voulait, ce qu'il fallait faire, si elle devait repousser ce pirate et le tuer, ou au contraire, continuer à s'abandonner à ce baiser torride. Dans son esprit régnait le chaos.
Non. Elle n'était pas là pour ça. Il fallait...
Elle remit la main sur son arme, ses lèvres ne quittant pas celles du pirate. Celui-ci ne manqua pas de remarquer ce geste. Il serra son arme avec plus de conviction. Qui frapperait en premier? Qui oserait mettre fin à cette rencontre charnelle? Flora tenta de reprendre ses esprits.
Ce n'était pas le moment de se laisser aller. Il lui faudrait de la volonté et du courage pour s'arracher à cette étreinte. Elle leva son coutelas, prête à frapper. Sa main, d'habitude si sûre, se mit à trembler.
- "Allons, Flora, ce n'est qu'un pirate, tu sais? Les bandeaux noirs. Et tu sais ce que tu dois faire.
Tue-le."
Une voix résonnait dans la tête de la jeune femme. Flora semblait en proie à une lutte intérieure.
- "Tais-toi! Tais-toi, je t'en prie!"
Elle plongea son regard dans celui du pirate. Sa main s'ouvrit. Son coutelas tomba au sol avec un bruit étouffé.
Mais elle ne quitta pas Wiggins des yeux. Elle était comme pétrifiée.
Haletante, elle semblait attendre... A vous de guider, Monsieur. |
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Posté le 06/02/2008 à 17:38:44
Le baiser pris fin, les deux danseurs essoufflés, troublés, se regardèrent dans les yeux. La haine avait laissé place au désir. Un désir chargé d’incertitudes, plein de frissons, qui lui rappela étrangement ses débuts dans le vol, à Londres. Ce mélange d’excitation et d’interdit.
Elle venait de lâcher son épée. Le son étouffé de l’arme tombant sur l’herbe grasse le sortit de ses pensées. Wiggins dévisagea Flora en souriant. Il la sentait fébrile, faible, à sa merci. Sa lame se releva doucement contre son opposante, la pointe de son épée effleurant sa robe, remontant sur son corset non sans en déchirer l’étoffe, et entre ses seins, jusqu’à sa gorge luisante de sueur.
L’espagnole déglutit alors que le fer froid commençait à percer sa peau.
C’était donc tout ce que cette féline farouche avait à offrir ? Un baiser langoureux et quelques regards sensuels et elle perdait ses moyens ? Les espagnols devaient être de bien mauvais amants…
Le pirate avança d’un pas, de deux pas, de trois pas… Flora reculait avec grâce, semblant être sortie de la transe dans laquelle elle avait été plongée. La flamme dans ses yeux s’était rallumée, ainsi que sa détermination à faire couler du sang noir, semblait-il.
Wiggins sourit, la danse allait pouvoir reprendre, mais c’était lui qui la mènerait. |
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Posté le 06/02/2008 à 18:16:57
Le contact froid de la lame contre sa peau... Brr... Flora frissonna. Contre sa peau? Cette sensation acheva de la réveiller. Elle regarda alternativement son corset, puis le sourire qu'arborait Wiggins.
L'étoffe déchirée dévoilait légèrement son buste. Flora rougit en s'en apercevant. Et encore plus quand son regard croisa celui de Wiggins. Il avait l'air content de lui, le bougre! Flora saisit les morceaux d'étoffe et tenta de les nouer pour couvrir sa peau à moitié dénudée.
Puis elle leva à nouveau les yeux en direction du pirate. On pouvait y discerner une lueur de rage, de haine intenses. A moins que...
Tout à coup, Wiggins s'avança vers elle. Elle se mit à reculer, presque malgré elle. Car cela ne lui ressemblait pas, elle ne fuyait jamais.
- "Flora, ressaisis-toi! C'est pas le moment de flancher!" lui disait la voix.
Flora décida d'écouter cette petite voix. Elle saisit son coutelas... Ou plutôt, elle tenta de le faire, car il était resté à terre.
- "Et merde!"
Il fallait qu'elle le ramasse. Et c'était dangereux. Elle jeta un regard méfiant en direction de Wiggins. Puis elle s'avança prudemment, sans faire de bruit, féline. Elle se baissa doucement, dardant sur le pirate un regard perçant, semblant le mettre au défi de profiter de ce moment pour attaquer. |
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Posté le 29/03/2008 à 17:47:09
Sa lame toujours pointée sur Flora, Wiggins la regarda s’accroupir pour ramasser son coutelas, profitant largement de la vue plongeante sur son décolleté déchiré qu’elle lui offrait. Il n’y avait pas à dire, elle était sublime, une des plus belles femmes espagnoles qu’il lui avait été donné de voir. La douceur de son visage et l’élégance de ses courbes s’accordaient harmonieusement avec la grâce de ses moindres mouvements et le piquant de son caractère. Il l’aurait certainement qualifiée d’angélique si elle n’avait pas cette fâcheuse tendance à vouloir le transpercer d’une épée. En l’occurrence, elle était plus proche de la sirène que de l’ange. Envoûtante, charnelle, et mortelle à la fois.
Toutes ces pensées traversèrent l’esprit du pirate irlandais alors qu’il la contemplait tâtonnant pour retrouver son arme, et il se surprit à souhaiter d’autres circonstances. Un autre monde, une autre histoire au cours de laquelle il aurait pu l’aimer.
L’espagnole le ramena bien rapidement à la réalité, fendant l’air de sa lame, et la chemise de Wiggins par la même occasion. Il eut tout juste le temps de reculer d’un pas pour que le coup ne soit pas fatal. Elle l’avait tout de même touché et sa chemise déchirée, laissant entrevoir son torse svelte, se teinta de rouge.
Le pirate fit une petite grimace, un clin d’œil à son opposante et la danse reprit de plus belle. Leurs lames s’entrechoquèrent et le tintement irrégulier du combat résonna entre les arbres. |
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Posté le 29/03/2008 à 18:30:58
Tout en se baissant, Flora ne quitta pas Wiggins des yeux. A quoi jouait-il? Il l'observait, l'air songeur. S'ils n'avaient pas été ennemis, elle aurait presque pu penser que... Non, non. Ce n'était pas le moment de s'égarer dans des pensées stériles. N'est-ce pas, Monsieur O'Malley? Elle allait devoir le réveiller.
Elle saisit son coutelas et asséna un coup au pirate, déchirant sa chemise par la même occasion. Du sang. Encore. Mais visiblement, elle ne l'avait pas trop amoché. Elle n'eut droit qu'à une grimace et un clin d'oeil de sa part. Un clin d'oeil? Mais... Elle dit, à moitié entre ses dents:
- "Vous vous moquez, Monsieur?"
Un sourire narquois fut la seul réponse qu'elle obtint. Elle empoigna son coutelas plus fermement et le leva, prête à frapper. Elle enrageait. Le pirate ne bougea pas. Il resta là. Souriant. Déconcertant. Que regardait-il ainsi?
Flora asséna un nouveau coup, manquant complètement sa cible. Essoufflée, elle bouillait de colère.
- "Eh bien, Milady, on fatigue? Le froid matinal, peut-être?"
Elle ne sut que répondre. Le pirate, lui, répondit d'un coup d'épée. Il toucha Flora à la cuisse. Sa robe était en lambeaux. D'ailleurs, pouvait-on encore appeler "robe" ces guenilles? Ces morceaux d'étoffe déchirée?
Flora tomba au sol en poussant un cri de douleur.
- "La galanterie se perd, on dirait."
A ces mots, Wiggins saisit la main de Flora l'aidant à se relever avec délicatesse. Puis il la fit tournoyer et elle se retrouva, sans trop savoir comment avec le coutelas du pirate sur la gorge.
- "Vous avez raison. Et si nous continuions à danser? Cela vous réchaufferait un peu." |
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Posté le 15/04/2008 à 19:03:53
Wiggins la tenait contre lui, le dos presque nu de Flora était pressé contre son torse blessé, la sensation de plaisir et de douleur mêlés fit naître un frisson dans son échine. Son sang coulait sur le dos de la belle espagnole, imbibant sa robe de pourpre. La lame du pirate était sous la gorge de la sirène, il avait sa vie entre ses mains, en un geste il aurait pu mettre fin à ce combat… et pourtant il ne pouvait s’y résoudre.
Approchant ses lèvres de l’oreille de la belle, il lui murmura quelques mots d’une voix suave.
-Vous savez, je suis un excellent cavalier…
Il la fit virevolter, la tenant par la main, portant aux lèvres son éternel sourire. Des morceaux de robe s’envolèrent, ou se détachèrent. Ses épaules étaient mises à nu. Il finit sa tirade, la ponctuant d’un clin d’oeil.
-Et je ne parle pas forcément de danse ou d’équitation.
Sa main se serra autour de celle de Flora, et le regard qu’elle lui lança lui fit monter une bouffée de chaleur au visage. Cet entretien pouvait finir de la manière la plus délectable ou la plus horrifiante possible… |
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Posté le 15/04/2008 à 19:34:17
Flora sentait dans son dos le torse sanglant du pirate. Sa vie ne tenait plus qu'à un fil. Elle le savait. Mais elle savait aussi que le pirate avait l'air de vouloir faire durer le plaisir. Bien. Très bien.
- "Vous savez, je suis un excellent cavalier..."
Et, comme pour prouver ses dires, il la fit virevolter, faisant "voler sa robe en éclats", par la même occasion. Ses épaules étaient nues, à présent.
-"Et je ne parle pas forcément de danse ou d’équitation." continua-t-il, avec un clin d'oeil des plus suggestifs.
Flora le regarda et dit, froidement:
- "Je ne joue pas aux échecs, Monsieur."
Puis elle sourit, mesquine, sentant que le pirate relâchait quelque peu son étreinte.
- "... C'est de cela que vous parliez, n'est-ce pas? A moins que je ne me méprenne..."
Elle posa sa main sur celle du voleur, le regarda droit dans les yeux et éloigna le coutelas de sa gorge. Le pirate ne lui opposa pas de résistance. Il continua simplement à sourire, sans un mot. Toujours ce sourire, ce mystérieux sourire que rien ne semblait pouvoir effacer.
- "... Et si - mais je n'ose supposer que ce puisse être la vérité - si ce n'était pas à un jeu d'échec que vous faisiez allusion, je ne puis que vous dire d'aller trouver une autre croupe à monter. Je ne suis pas une jument. Vos charmes ne prennent pas sur moi."
Tout en prononçant ces quelques mots, Flora tenta de rester impassible, la plus froide possible, de ne rien laisser paraître de son trouble, de le dissimuler sous une voix dure et acide. Elle se dégagea de l'étreinte de Wiggins, tout en continuant à le regarder, à observer cet éternel sourire... |
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Posté le 23/04/2008 à 19:07:14
Les yeux de Wiggins s’illuminèrent. Ce combat ne menait à rien, ni l’un l’autre ne semblait disposé à faire du mal à l’autre, pas un mal qui pourrait s’avérer mortel en tout cas. Le pirate avait même des remords à chaque coup de lame qui laissait une trace sanglante sur la peau immaculée de l’espagnole.
Les yeux plongés dans les siens, le voleur jeta sa lame dans l’herbe grasse et fit un pas en sa direction avec une révérence gracieuse.
-Milady, je suis à votre merci. Vous avez le choix entre asseoir votre réputation vacillante de chasseuse de pirate ou bien accepter cette rose.
Il tenait à la main, sortie de Dieu sait où, une fleur rouge vif.
Une rose pour remplacer son arme, Wiggins rendait son corps, son cœur et son honneur complètement vulnérables. |
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Posté le 23/04/2008 à 19:42:19
Flora regarda le pirate jeter son arme, incrédule. Allons, que faisait-il, à présent?
- "Milady, je suis à votre merci. Vous avez le choix entre asseoir votre réputation vacillante de chasseuse de pirate ou bien accepter cette rose."
Comment? Il abandonnait? Ou était-il sous le charme? Ou simplement trop galant? Mais... Ca ne pouvait pas se finir comme ça! Soit ils ne combattraient plus à armes égales, puisque Flora avait désarmé le pirate grâce à ce tango fatal, dans quel cas, Flora perdrait son honneur si elle s'abaissait à tuer cet homme rendu à présent plus vulnérable.
Soit elle décidait d'abandonner elle aussi, d'accepter cette rose. Mais... Et son honneur? Là encore, renoncer au combat ne lui ressemblait pas. Sans compter que c'était peut-être une ruse.
- "Choix cornélien s'il en est..." dit Flora. "Si votre seule arme est une rose... On ne frappe pas une femme, même avec une rose. Quant à la frapper au coeur, voilà qui n'est guère correct."
Elle sourit, plongeant son regard dans celui du pirate.
- "Vous tenez donc si peu que cela à votre honneur?" reprit-elle, s'approchant à son tour de l'homme en noir et le contournant, jusqu'à se placer derrière lui. Elle regarda la rose. Puis son coutelas. Et à nouveau, la rose. Elle murmura:
- "Je pourrais vous tuer maintenant... Mais..."
Elle posa son coutelas et saisit la rose, délicatement. |
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Posté le 25/04/2008 à 16:18:23
Le coeur de Wiggins battait fort, alors que l’espagnole prenait la rose vermeil, en effleurant sa main de ses doigts. Il semblait que le combat avait pris fin. Elle porta la fleur à son nez, dévisageant le pirate avec un petit sourire qui pouvait avoir mille significations.
Avec une élégance exagérée, Wiggins s’inclina en une révérence gracieuse.
Je m’incline miss Whitter-Serra. Je n’ai pas le cœur ni le talent pour vous infliger le coup de grâce. Considérez que vous avez gagné ce combat.
Un sourire mystérieux se dessina sur ses lèvres également, et ses yeux pétillèrent d’un éclat nouveau. Il reprit, d’un ton plus doux, presque tendre.
Et si nous oubliions cette rixe absurde et nous contentions d’apprécier la présence l’un de l’autre. Nous ne nous battons que pour la couleur de notre bandeau… Et il y a tellement plus en vous que votre bandeau.
Sur ces mots, il détacha son bandeau noir et le jeta au sol, à coté de son arme, attendant la réaction de l’espagnole. |
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Posté le 25/04/2008 à 16:34:23
Ah, elle le reconnaissait bien là! Du moins, c'est ce qu'elle croyait. Elle regarda le bandeau noir, sur l'herbe, à côté de l'arme du pirate... Enfin, d'une de ses armes.
- "Bien." dit Flora, en défaisant son bandeau. Elle le retira totalement, passa la main dans sa chevelure brune et jeta le bandeau au sol, près de celui du pirate. "...Mais le bandeau ne change pas qui nous sommes. Vous restez le pire des scélérats", continua-t-elle en souriant doucement.
Elle s'approcha de lui. Doucement. Lentement. Et sensuelle.
- "... Alors, et cette danse?" reprit-elle, en posant la main du pirate sur sa hanche et saisissant son autre main dans la sienne. Elle approcha ses lèvres du cou du pirate. |
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Posté le 30/04/2008 à 17:31:21
Wiggins avait déclaré forfait. Il s’était incliné comme étant le perdant, mais au vu de l’exquise créature qui se dirigeait vers lui de sa démarche sensuelle, il se disait qu’il n’avait peut-être pas tant perdu que ça. Flora se glissa comme une féline tout contre le corps du pirate, et il posa ses mains sur sa taille, comme pour l’entraîner dans une danse douce et charnelle à la fois.
Ses doigts remontèrent délicatement sur le dos de l’Espagnole, sa peau était brûlante. Les lèvres de la belle se posèrent sur le cou du pirate et il frissonna. Un soupir de plaisir mêlé de désir s’échappa de sa gorge quand une petite douleur lui picota le cou.
Elle était en train de le mordre ?
L’irlandais ferma les yeux et se laissa faire, ce plaisir mêlé de douleur était irrésistible… Il s’était déjà fait mordiller par des femmes, ça oui… mais jusqu’au sang ? Voila qui était troublant. Ses doigts se crispèrent et froissèrent les lambeaux qu’il restait de la robe de Flora. |
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Posté le 30/04/2008 à 18:05:06
Elle avait baissé les armes, lui aussi, mais le combat ne s'arrêterait pas là. Le sang coulerait, d'une manière ou d'une autre. Peu importait. Et Flora avait trouvé une façon qui n'était pas sans lui déplaire... Qui lui plaisait beaucoup, même.
Elle approcha doucement ses lèvres du cou du pirates, levant quelques fois les yeux pour croiser son regard. Toujours cet éternel sourire... Elle planta ses petites canines pointues dans le cou du pirate, qui ferma les yeux et soupira de plaisir. Intéressant...
Flora ferma les yeux à son tour et posa l'une de ses mains sur la nuque du pirate, comme pour le retenir. Quant à lui, ses mains se crispèrent... Savait-il qu'à cet instant précis, il jouait avec sa vie? Qu'elle pouvait, en un rien de temps, faire de lui une créature des ténèbres?
Elle continua à mordre avec délectation, profitant de cet instant savoureux. |
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Posté le 30/04/2008 à 18:16:56
Wiggins se sentit faiblir, ses jambes se dérober. Flora buvait son sang avec avidité. Mais qui était cette femme ? Qu’est-ce qu’elle était ?
Sentant qu’il perdait le contrôle de la situation et de ses moyens, le pirate écarta doucement le visage de l’espagnole de son cou avec un petit grognement de douleur et approcha ses lèvres des siennes. Un baiser serait plus profitable pour les deux…
Leurs lèvres s’unirent, le goût âpre du sang emplit la bouche de Wiggins alors que la blessure que lui avait infligé Flora brûlait.
Les lèvres de son opposante étaient douces, chaudes, accueillantes. Wiggins voulait s’oublier, s’y laisser aller sans se soucier du lendemain, quelque chose dans cette femme l’attirait et l’effrayait à la fois. Le combat était-il vraiment fini ? |
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