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Lord devient vengeance...  
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Don Digo De Las Vegas
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05/05/2007
Posté le 10/10/2007 à 21:37:49 

Lord se réveilla fiévreux au dispensaire du manoir. Il avait le visage crispé, le regard noir, celui des mauvais jours. Il était tendu, très tendu. Ses dents grinçaient sous la pression exercée par sa mâchoire. Un pique de douleur le fit se cambrer. De la main il palpa son flanc gauche. Il avait été touché mais ne se souvenait de rien. En soulevant le bandage il aperçu deux trous rouges encore béants. Des balles se dit-il, rageur. Il se demandait qui avait bien pu lui tirer dessus... *Interrompu par l'infirmière qui arrivait avec une potion à base d'herbes censée calmer sa douleur.* - Ne touchez pas çà vous allé infecter la plaie. Tenez je vous ai amener çà. * Lord la foudroyant du regard.* - C'est toi la plaie, même pas foutu de nettoyer çà correctement. *Puis regardant la mixture verdâtre d'un air dégoûté.* - Et puis ton bouillon dégueu tu peux le garder pour tes lapins jamais je ne boirais cette infamie! Lord se saisi alors de son sabre. Il glissa sa lame sous le pansement puis le fis sauter d'un coup sec, sous les yeux estomaqués de l'aide soignante. Après avoir sectionné le culot d’une balle, qu’il avait décroché de sa cartouchière, il rependit la poudre sur sa blessure. Il versa un peu de rhum sur la plaie puis vida goulûment le reste de la gourde avant d’enflammer le mélange. Après avoir poussé un petit cri masquant ainsi mal la douleur qu’il essayais de cacher, il reposa la lampe à huile sur la table de chevet. Il se dressa sur ses jambes, déterminé à quitté l’hôpital repoussant, du coude, la soignante qui essayait de s’interposer. Elle chuta, il la toisa. - Voilà comment on soigne efficacement un corsaire, ignorante ! Il récupéra sa veste puis se dirigea vers la sortie. Quel ne fut pas sa surprise quand il découvrit un mot laissé dans sa poche par son agresseur : « Désolé pour cette assassinat d'anglais à anglais mais tu avais une jolie prime sur ta tête qui valait la peine. Magi. » A la lecture de ces mots Lord fut pris d'une colère telle qu'il rentra dans un état second. Une décharge électrique parcourue sa colonne vertébrale, en un spasme brutal, mettant en émoi tout son système nerveux. Ses poils se dressèrent subitement, son cœur s’accéléra, ses membres se contractèrent tel un animal aux aguets. Un rictus primitif ce figea sur son visage: il portait soudainement dans son regard une lueur inquiétante empreinte de douleur et de colère. Il était comme possédé. Cet acte innommable venu d'un membre de sa propre guilde fit ressurgir en lui les déchirures enfouies de sa tendre enfance. Une sorte de voile maléfique l'avait assailli laissant apparaître un faciès nouveau apparemment porteur d'idées vengeresses. Ses proches savaient déjà que son comportement et ses capacités intellectuelles fluctuaient au dépend de son niveau d’alcoolémie pas toujours de manière bien rationnelles d’ailleurs. Il était capable du meilleur comme du pire parfois brillant, parfois burlesque, des fois timides d’autres moqueurs mais c’était la première fois que cette double personnalité s’exprimait avec une telle envergure. D’ailleurs quelques heures plus tard quand il revint dans un état normal il alla se cloîtrer chez lui un peu apeuré par cette colère noire, à l’ampleur insondable, qu’il l’avait comme possédé.
Don Digo De Las Vegas
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05/05/2007
Posté le 12/10/2007 à 12:44:29 

Ce retour au calme ne dura pas et lorsqu’il s'aperçut qu'il n'avait plus de rhum en réserve Lord replongeât dans cet état second. Il décida de sortir de sa planque pour aller s’approvisionner en alcool. En route il croisa sa filleule. Quelle ne fut pas la surprise pour Lady Ching de voit arriver son parrain vêtit de rouge de la tête aux pieds. Seul son bandeau vert était resté fixé sur son front, immuable, tel un symbole. Il faut dire que cette étoffe était un souvenir de son père. Il s'était juré un jour de lui remettre en main propre, quand il le retrouverait. - Bah dis donc Lord tu es devenu coquet, tu es allé faire des courses pour te faire beau...hihihi. *Lord sur un ton glacial.* - V. appelle moi Mr V... -Tu plaisantes ou quoi? A moins que tu sois constipé... hihihi. Attends je vais allé te préparer une petite décoction végétale pour te déboucher les tuyaux... hihihi Lord souleva la petite par le colbaque. Ses pieds moulinaient en vain dans le vide à la recherche d'un appui. *Menaçant sa filleule de son crochet aiguisé.* - Arrêtes de bouger, la naine, sinon je fais du tricot avec tes viscères. Va plutôt me chercher du rhum. *Lady Ching bégayant, effrayée par cet accès de colère soudain.* - Oui je je j'y vais tout de suite. Pas pas de problème Lord je te ramène çà... *Interrompant brusquement sa filleule en hurlant.* - V, Monsieur V je t'ai dis! - Euh... oui, oui d'accord Me, me, MR V. pas pas de problème à vos, vos ordres. Lady Ching n'attendis pas son reste et partie immédiatement soulagée d'avoir pu s'extirper de cette situation délicate. En route, pourtant, elle était songeuse. Où était passé le Lord qu'elle connaissait, drôle, convivial, magnanime ? Il était, c’est vrai, parfois bougon ou revanchard mais jamais brutal comme aujourd'hui. Elle se souvenait seulement d’une fois ou elle l'avait vu emprunt de violence. Mais sa colère, à l’époque, n’était sans commune mesure avec aujourd’hui. *Réfléchissant à haute voie.* - Comment s'appelait déjà cet espagnol prétentieux qu'il l'avait menacé? Pata...,Pata-tata..?, Patacha? Ah oui çà y est Patachnoque! Enfin je crois... Quoi qu'il en soit Lady Ching était préoccupée. Il allait falloir qu'elle se plonge à nouveau dans ses livres de médecine. Jamais elle n'avait entendue parler d’un changement de personnalité aussi brutal, comme si deux personnes, bien distinctes, vivaient dans un même corps.
Don Digo De Las Vegas
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05/05/2007
Posté le 14/10/2007 à 11:30:44 

Lady Ching, pour comprendre le mal étrange qui touchait son parrain, était partie sur les chemins de Liberty pour collecter tous les livres qui traitaient, de près ou de loin, des troubles psychiatriques. Elle n’avait pas ménagé ses efforts et avait en quelques jours dévorés plusieurs manuels fort complets sur le sujet. L’un d’entre eux avait particulièrement retenu son attention : « Heritability estimates for psychotic disorders » A l’intérieur de ce recueil elle avait trouvé un paragraphe saisissant : « Le terme de schizophrénie (« schizo » du grec « skhizein » signifiant fractionnement et « phrèn » désignant l’esprit) regroupe un ensemble d'affections psychiatriques. Les schizophrénies sont des pathologies psychiatriques pouvant débuter au début de l'âge adulte. Elles ont pour conséquences des altérations de la perception de la réalité, des symptômes dissociatifs, de détachement du réel, d’ambivalence, de bizarrerie. Les discours délirants et impénétrables des patients ont pour conséquences des dysfonctionnements sociaux et comportementaux plus ou moins importants. » Ces quelques lignes marquèrent LadyChing. Plein de souvenirs remontèrent subitement à la surface comme plus d’indices et d’arguments sur la maladie dont souffrait son parrain : - sa perception défaillante du monde extérieur par exemple quand il s’était mis à parler chinois à des crocodiles. - son détachement du réel quand il s’accroche a l’idée que Drake est son père alors qu’il lui est de dix ans son aîné. - ses bizarreries incessantes notamment ses chansons dont personne ne comprend la signification : « give me the night…bringer » ou encore « ah tu Serra tu Serra. » - ses pulsions violentes non maîtrisée comme quand ils avaient massacré la moitié de la basse cours de son ami Michel, le berger, pour arracher une plume a un canard. - ses hallucinations paranoïaques qui l’ont poussées à tuer un ami de son père car il avait eu l’impression qu’il voulait lui voler l’amour qu’il lui porte. La petite se dit qu’il n’était peut être pas trop tard. Après tout, ces comportements délirants n’étaient que cycliques et son parrain était parfois un homme brillant doué de réflexions pertinentes. Déterminée à aider Lord, Lady Ching partie à la rencontre du Docteur Maboulus Foldingus, un îlien dont la connaissance de la médecine n’avait pas d’égale sur tout le continent. Pour cela elle allait devoir se rendre dans sa demeure ce qui l’effrayait car ce chercheur avait pour réputation de ne pas toujours faire ses expériences sur des lapins…
Ching
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20/08/2007
Posté le 15/10/2007 à 12:26:53 

J’entrepris une longue marche à travers l’épaisse forêt de Liberty afin de trouver le refuge de Maboulus Foldingus. Je connaissais bien la réputation de ce dernier. En Angleterre, il fut le plus illustre des psychiatres et orienta la médecine mentale vers des voies grandioses et fécondes. Il attirait confrères et étudiants les plus brillants lors d’assemblées démonstratives où il présentait les symptômes des cas les plus aigus. Mais ses méthodes furent progressivement critiquées puis de nombreux détracteurs poussèrent les autorités à enquêter dans les nombreux asiles où il intervenait. Son attrait pour la méthode anatomo-clinique avait provoqué quelques dérives, et c’est de véritables laboratoires que découvrirent les enquêteurs, où le cerveau des aliénés était lobotomisé, disséqué, pour les progrès de la science. Après révélations à la presse, Maboulus Foldingus embarqua sur le premier rafiot et se réfugia dans la plus grande discrétion dans une petite caverne au centre de Liberty. Après plusieurs jours, j’arrivai en vue la demeure de Maboulus Foldingus. Une fois la porte poussée, un spectacle lugubre s’offrit à mes yeux. La caverne était aménagée de telle sorte que des cages étaient arrimées à chaque recoin. Dans les cages, des corps recroquevillés, laissant apparaître leurs chairs squelettiques, des yeux à la fois agars et reflétant toutes les perversions humaines. L’odeur de charogne mélangée aux nombreux excréments qui jonchaient sur le sol me sorti de mes pensées. Soudain il apparu, avec prestance et majesté, et son regard funeste et ténébreux me pétrifiât. Comment oses tu jeune ignare te présenter ici devant moi ? Reprenant mes esprits, Jamais ne lui montrer que tu as peur, sinon, tout est foutu… Je viens faire appel à votre immense savoir et vous présenter un cas qui me pose question. Accepteriez vous de me superviser dans cette étude ? Tu ne manques pas de toupet…. Peut-être que si tu arrives à attirer ma curiosité, tu auras des réponses, dans le cas contraire…. ton cerveau sera utile pour la science. Fort heureusement, le cas de Lord attira sa curiosité. Après plusieurs heures de masturbation intellectuelle, le diagnostic tomba, sans appel : désordre comportemental, impulsivité, instabilité affective et sociale, appétence marquée pour les toxiques, propension aux conduites délinquantielles et marginalité, c’est une schizophrénie pseudo-psychopathique. Ne pouvant plus résister une seconde de plus à l’odeur pestilentielle de cette demeure, je m’extirpais précipitamment prétextant devoir commencer au plus vite la psychanalyse de mon parrain, et lui donner quelques potions qui serviraient de camisole chimique. En sortant, je vomis le mélange de bile et d’alcool que j’avais réussi à retenir durant ces nombreuses heures. Sur le chemin du retour, un corsaire me transmis une dépêche de l’AFP : Lord de la Vengeance, nouvelle recrue chez les pirates…. Trop tard c’était trop tard…. Je restai là, bouche bée, seule et abandonné par celui qui m’avait guidée depuis mon arrivée….Des larmes coulèrent, puis très vite vint la colère. Ces derniers temps, tant d’événements l’avait précipité dans la profondeur de la maladie dans laquelle il s’enfonçait inéluctablement. En particulier le coup bas de cette grognasse de Magi, faisant pourtant partie de la même guilde, qui le blessa lâchement afin de toucher la prime qu’un minable perroquet avait mis sur sa tête…. Elle me le paiera… et tous les autres responsables aussi…..
Ching
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20/08/2007
Posté le 22/10/2007 à 11:57:25 

Je passai les jours suivants seule, à errer parmi les animaux sauvages et les fougères froides et humides, avec comme seul compagnon de fortune de bonnes vieilles bouteilles de rhum. Je traçais et retraçais mon chemin avec Lord, repensais à tous ces moments emplis de folie délétère baignée de vapeurs éthyliques. Je n’avais pas réagi à temps. V... appelle moi Mr V Ces mots résonnaient dans les moindres sillons de mes méninges éreintées par la quantité conséquente d’alcool ingurgitée ces derniers jours. Il était vrai qu’il n’avait à présent plus rien de Lord Seule la vengeance restait, mais elle n’en n’était pas moins sympatique. Le processus de deuil entamé, les larmes avait rapidement fait place à la haine. Ma dévotion et mon empathie pour autrui semblaient progressivement s’éteindre en même temps que mon attrait pour la médecine. A quoi bon soigner ces misérables parasites, ils ne sont que le reflet de la gangrène qui ronge l’Angleterre, pleins de vices non assumés et revêtus de masques prêtant allégeance aux bonnes mœurs Ma haine semblait s’apaiser un peu lorsque ma dague abattait une bête sauvage tandis qu’une addiction commençait à faire son chemin dans les moindres terminaisons sensorielles de mon corps. Quel goût aura le sang de mes ennemis ? Ma solitude devint pesante, je décidais de revenir à la civilisation. Je n’avais plus une seule goutte d’alcool, et il me fallait trouver une figure masculine de substitution. Je m’assoupie un moment au détour d’un chemin, le craquement d’une brindille m’arracha de mes pensées…
Khawo Spinelli
Khawo Spinelli
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31/07/2007
Posté le 22/10/2007 à 16:09:47 

Aprés avoir pris la décision de m'écarter un peu de la civilisation, pour me retrouver avec moi même, mon chemin se dirigea vers les forêts denses de cette île. Voilà maintenant plusieurs jours que je passais, au milieu d'une végétation sombre et menaçante, à traquer bêtes et créatures sauvages...mon corps était lourd et fatigué mais toujours actif, je savais que la moindre inattention pourrait me couter chère! Je restais donc vigilant et sur mes gardes. La journée passa et toucha bientôt à sa fin lorsque j'aperçu, au détour d'un chemin, une silouhette allongée sur le sol...les lumières du jour ne laissaient apparaitre plus que quelques rayons chauds dans les feuillages. Malgré ma fatigue physique je decidai d'aller voir de plus prés! Je m'approchai, la silouhette demeurait immobile et apparaissait de plus en plus avec des traits de femmes, ces formes me semblaient déjà vues. Je continuai mon approche quand, sans faire attention à mes pas, je fis craquer un branchage! Mon corps se stoppa et la jeune femme se tourna dans ma direction...
Ching
Ching
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20/08/2007
Posté le 29/10/2007 à 11:23:46 

Le craquement de la brindille mobilisa très vite l’ensemble de mes fibres musculaires, et il ne me fut qu’à peine quelques secondes pour me retrouver en position d’attaque, mon coutelas plaqué sur le cou de celui qui m’avait arraché de ce bref moment de repos. Pepito… Il me regardait, avec ses yeux à la fois pleins de naïveté et d’effroi. Le battement de sa carotide s’accélérait progressivement sous mon arme. Le jeune Pepito avait quelques fois bénéficié de mes habiles mains de soignante lorsque je combattais au manoir. Les choses changent… Pepito… tu devrais partir et éviter de recroiser mon chemin. Surpris, il bredouilla quelques mots incompréhensibles, recula doucement se retourna et s’enfonça dans la forêt en courant. Je restais là, debout, les muscles encore contractés par la haine et la souffrance. Puis, je repris ma route…
Général Zapata
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21/02/2006
Posté le 30/10/2007 à 12:46:53 

"Il sérait temps qué nous mettions quelques pétites choses au point Senorita!!" Lady Ching fit volte-face, l'arme au poing, son regard se serait voulu menaçant, s'il n'avait croisé le noir de mon bandeau. La petite n'avait pas dut côtoyer beaucoup de frères sur Liberty, ma seule présence suffit à lui faire perdre sa superbe. "Allons allons, baisse ton coure-dent, yé né vais pas amocher la pétite protégée dé mon ex-filleul, si nous parlions oun pocco dé notre ami Vengeance? Yé crois qué nous né partageons pas la même opinion quant-à son dévénir." Lady Ching me regardait, interdite, pas encore remise de mon apparition. "Pardonne cette entrée oun pocco sourprénante, ma c'est oune manie dont j'ai dou mal à mé défaire. A force dé pister lé pétit Edward, y'ai appris à né pas laisser dé trace" Je pris prudemment mes distances de la senorita pour m'adosser à un des palmiers bordant le sentier. "Mr. Vengeance m'a parlé d'oun ouvrage qué tou loui aurais donné à lire: Heritability estimates for psychotic disorders, oun sorte dé manouel, sensé décrire y comprendre en termes médicaux cé qué notre ami traverse en cé moment. Yé ténais à t'avertir qué tou allais t'égarer à té conforter dans cé genre d'explications. Cé qui arrive à Vengeance aujourd'houi n'a rien d'oune maladie, no, au contraire, il n'a yamais été plous loucide qu'en cé jour. Tou né l'a peut-être pas encore réssenti, ma cette île où nous vivons est différente des autres endroits dou monde. Elle permet, à ceux qui savent lé percévoir, dé sé dépasser, dé plonger au plous profond dé leurs êtres pour y pouiser oune force nouvelle y enivrante. Lord a touyours été Vengeance au plous profond dé loui, ma sans cé voyage sour Liberty, il sérait resté cet ivrogne incapable y faible toute sa vie, régarde le aujourd'houi, il dévorérait lé cœur dé quiconque sé mettrait sour son chémin. Vengeance vient jouste d'ouvrir les yeux, il commence à peine à apprécier lé nouveau parfum dé son existence, débarrassé des ridicoules barrières qué votre monde dé fourmis s'acharne à ériger dans l'âme dé chaque enfant." Quel plaisir dé voir lé pétit visage dé cé docteur, engoncé dans ses croyances positivistes, se crisper d'incompréhension et de résistance face à mes propos inconcevables pour un penseur moderne. " Sais tou cé qu'est célà senorita?" Je vidais le contenu d'une petite bourse dans une feuille: http://psychoactiveherbs.com/catalog/images/yopo-seeds-peregrina.jpg" border="1"> "Y né viens pas mé sortir yé né sais quel charabia en latin sour les propriétés psychoactives dé ces graines. Les gens dé ma triboue appellent ces graines "yopo", elles nous permettent dé forcer les portes dé notre conscience. Grâce au yopo nous voyageons au-délà dou monde, nous nous y rencontrons nous-même y nous voyons les autres tels qu'ils sont réellement. Cé qué y'essaye dé té dire, Lady Ching, c'est qué tou es en train dé té détrouire à chercher oune explication à la naissance dé Mr. Vengeance, ton esprit n'est pas prêt à voir lé monde tel qu'il est. Si tou continoues à t'accrocher à des mensonges tels que les présentent des hommes comme cé Foldingous, tou restéra éternellement sans réponse. Cé qui sé passe sour cette île, ne peut s'écrire dans aucoun livre... Yé mé fait dou soucis por toi, tou dévrais lacher prise, tou né peut rien por Mr Vengeance, cois moi, il suit lé bon chémin, lé sien. Toi-même, Lady Ching, tou cache sourément de nombreux secrets, si tou lé souhaitais, yé pourrais t'aider, être ton guide vers lé chémin dé la connaissance, tout como yé l'ai fait por Mr Vengeance, por célà tou n'aura qu'à mé démander"
Ching
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20/08/2007
Posté le 02/11/2007 à 01:56:58 

Durant les quelques secondes qui suivirent je sentais mon cœur battre à se rompre. Je frissonnais, troublée. J’avais l’impression que toutes mes facultés de raisonnement me fuyaient et je n’avais pas encore conscience qu’une barrière allait tomber, libérant en moi des eaux tumultueuses d’avoir été trop longtemps retenues. Autour de nous le vent s’était levé, et tournoyait dans les branchages tandis que le soleil moribond commençait à s’endormir. Je pris un temps pour l’observer à la lumière crépusculaire. Malgré la peur qu’il engendrait en moi, il était de ces hommes qui ne laissent pas nos phérormones indifférentes. tu devrais lâcher prise, avait il dit... La raison m’aurait suggérée de m’enfuir, mais mon corps était si lasse que je fini par déposer mes armes, mes équipements, m’asseoir, et le regarder sans un mot. Il me semblait à la fois amusé et satisfait par ma réaction. Il me laissa seule un moment, et revins avec quelques bûches de bois. Et c’est avec des gestes précis qu’il sorti une loupe de sa besace, captant les deniers rayons du soleil, et enflamma les brindilles qui commencèrent à se consumer. Progressivement mon corps initia des sensations oubliées ces derniers jours, je m’imprégnais progressivement de la douce chaleur émanant du brasier et mes mains jouaient discrètement derrière mon dos avec l’herbe qui s’humidifiait délicatement avec la tombée de la nuit. Il s’assit en tailleur juste en face de moi et sorti un tambour, ses graines, deux coquilles d’escargot, un mortier et un pilon. Méthodiquement, il écrasa les graines et les coquilles, qu’il réduisit dans le feu en fine poudre blanche. Puis, il pris son tambour qu’il commença à agiter. Les claquements secs de l’instrument tiraient quelques fragments mélodiques du vide, et les jetaient dans la matière sonore qui ondulait à la manière d’un serpent en reptation. Je n'avais plus conscience ni de mes jambes brisées, ni de la moiteur de mon corps….
Ching
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20/08/2007
Posté le 03/12/2007 à 16:03:12 

Zapata me présenta une pipe en bois d’ébène de laquelle sortait une épaisse fumée blanche. La nuit avait terminée sa chute, les étoiles transperçaient le ciel tandis que les moindres recoins de mes alvéoles se remplissaient progressivement des vapeurs de Yopo. Les premières sensations furent corporelles. Un vaste courant alternant du chaud au froid parcouru l’ensemble de mon corps, de la pointe de mon talon, remontant le long de mes jambes, de mon échine, jusqu’à la base de mon cou. Dans un tourbillon de valses, je sentais mes membres jouer les antagonistes, mes muscles se contracter puis se détendre dans une sorte de trans. Je fermai les yeux, des visions incompréhensibles s’affichèrent sur l’écran noir de ma conscience. Ma tête était complètement pulvérisée de formes abstraites, d’ombres qui ne se lassaient pas de danser sans pouvoir me laisser le temps de les contempler. Puis, je vis des mains géantes s’enlacer et s’agencer en d’étranges figures, immenses forces qui vinrent pétrir mon corps par zones successives. Il m’est impossible d’éviter les coups, de les faire disparaître, elles s’imposaient à moi comme des messages destinés à une partie de mon être totalement inconnue et hors de contrôle. Je fondai en larmes, la douleur devenait si massive que j’eu l’impression de mourir. Une étrange sensation auditive vint s’immiscer dans les visions : regarde, tu est entrain de mourir. L’étrange impression que mon âme se séparait d’une enveloppe charnelle devenue trop lourde et pesante devenait une impression quasi réelle. Je flottais au dessus de la vaste société de l’île, respirant le parfum putride de la sournoiserie non assumée des bien pensants, de l’étroitesse de nos esprits scientifiques et de la pensée unique d’une dualité, dans laquelle la cognition est au dessus de l'affect, de la pseudo innocence des vertueux. J’éprouvais à cet instant une sorte de béatitude, d’extase et de soulagement intense. J’étais libre, libre de toute convenance moralisatrice, de toute chaîne sociale, libre de ne plus être une marionnette du système.
Don Digo De Las Vegas
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05/05/2007
Posté le 03/12/2007 à 21:11:02 

Ching avait décidé d’amorcer son voyage initiatique en explorant les recoins de sa raison à la lumière du yopo. Jadis, Lord avait fait de même et si ses pas l’avaient guidé des marmites de granit rose de la corniche à la végétation luxuriante du repère son esprit, lui, naviguait en des brouillards opaques emprunts d’une folie galopante. Tantôt une étincelle, dans le regard d’un proche, venait l’ancré à la réalité mais l’instant d’après, rattrapé par sa schizophrénie chronique, il se perdait dans un monde insolite à la logique impromptue. Alors que les français étaient au front contre d’étranges ennemis, à l’allure décharnée, c’est à ses propres démons qu’il faisait face dans un combat inégal, désarmé qu’il était, par ses racines perdues. Il cohabitait avec une réalité hasardeuse faite de crabes farceurs, de crocodiles chinois, de barbe végétale et de poules sataniques. Plusieurs îliens déjà avaient fait les frais de ses hallucinations naissantes. Barbu, dont la longue toison, pendant un matin, d’une échelle il avait voulu couper pensant que du lierre obstruait son chemin. Choco, dont il crie sans cesse, à qui veux bien l’entendre, que c’est une volaille démonique qui revient de l’au-delà. Dudu, son amie d’antan, dont la vision aujourd’hui le propulse dans une colère noire. Foxy, qui l’a accueilli sur l’île et dont il veut se venger de l’avoir pris pour cible. Drake, qu’il prend pour son père alors qu’il est de dix ans son aîné. Et que dire de ce crabe, qui récemment encore, voulait partir de chez Jacquot, une bouteille sur le dos… Sans parler des crocos devant lesquels il s’est mis à genoux demandant du saké en bafouillant quelques mots d’un mandarin approximatif. Celui que certains avaient amicalement baptisé, Lord De La Vendange, ce ventripotent gaffeur d’une sympathique bonhomie devenait, par instant, Mr. Vengeance un pirate sanguinaire happé par de macabres pulsions. Allait-t-il trouvé son chemin et croisé celui de sa filleule dans les brumes de Yopo et les vapeurs d’alcool ? ---------------------------------------------------------------------------------- Allais t-il devenir une sorte de Dr Je-Kill et Mr Hide? (To be continued…)
 

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