 Le Faux Rhum
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Une rencontre fortuite, une nuit prometteuse.
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Posté le 23/09/2007 à 22:12:26
Les pieds en compote, le dos en marmelade, des ampoules qui avaient éclatées comme des pastèques à cause du poids de tout le bordel qu'il transportait...
-Bordel, j'suis un vrai arbre fruitier! Va falloir que je me mette à l'abris si je veux pas finir par prendre racine et à avoir des feuilles... se dit-il tout haut avant d'entrer dans la tente MacDonnel Dougie
Il avait déjà des visiteurs. Deux corsaires s'étaient abrités là pour la nuit. Le silence régnait, lourd et pesant.
C'est pas ce soir que les rires et le bruit de bocs de fer qui s'entrechoquent allaient se faire entendre. Fallait remettre la partie de dés à demain, avec des compagnons un peu plus locaces.
Ni une ni deux, Caratawc posa sa paillasse dans un coin. En guise de repas, il arracha quelques morceaux de viande séchée avec ses dents, et après en avoir mâchouillés quelques uns pour en extraire ce goût de crocodile fûmé et le sel dont ils étaient imprégnés et les avoir avalés, il jeta son sac de poudre près du mur en guise d'oreiller, vissa sa tête dessus et se mit à dormir...
Il commença à rêver.
Le crocodile était en lui. Sa dents implacables et acérées le tordaient de douleur, cherchant la lumière du soleil, cherchant l'extérieur: il se faisait dévorer de l'intérieur! Alors qu'il était là sur les planches qui jonchaient le sol, il sentait déjà les dents qui...
-Mon gouverneur adoré!
Ching Shih sauta dans ses bras.
-La vache! Le réveil brutal! Il rajouta tout bas, voyant la ravissante demoiselle qu'il tenait dans ses bras: D'un autre côté je vais pas me plaindre...
Mais, il fait même pas jour là, je viens à peine de me pieuter!
La belle anglaise semblait un peu bourrée... Elle avait fait un détour par là, peut-être par hasard, l'espagnol n'en savait rien. Toujours est-il qu'elle repartit après avoir échangé quelques mots et que Caratawc se recoucha, découvrant une rose rouge sur son paquetage, coutume répandue, même si ça n'arivait pas souvent à un jeune borgne portant une cicatrice de corde au cou et qui passait son temps dans la jungle à rôder, jouer de la cornemuse, chasser et brâmer en sirotant du rhum.
Le lendemain matin, après un rapide passage à New Kingston, direction la demeure de maître Wong. Et à nouveau, il pénétra dans la jungle épaisse...
...pour y dormir de nombreuses heures de marche plus tard. L'humidité n'est pas chose agréable, mais on apprend à l'ignorer en parlant aux lézards et aux iguanes pour se changer l'esprit.
Un peu de viande bien boucanée, un feu pour se réconforter, une bouteille de rhum pour aider le feu. C'était bien souvent le même rituel.
Les iguanes par contre, n'étaient pas aussi réconfortants que le fait de voir une belle demoiselle se jeter dans ses bras... elles devraient plus souvent picoler! D'habitude, le pendu payait pour cela, même si en général ça allait plus loin. Quand on est pas un bourreau des coeurs, on fait avec ce qu'on a!
La bouteille se vidait...
Le feu s'éteignait...
L'espagnol sombrait...
Sa carcasse avachie ronflait... |
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Posté le 24/09/2007 à 11:08:15
L'aube.
Non, la simple lumière des étoiles pénétrant l'épaisseur de la jungle. Et un putain de mal de joue. C'est pas dans les habitudes des crocodiles qui attaquent les hommes de mettre des torgnoles.
Il faisait encore nuit, Caratawc n'avait dormi que quelques heures. Il avait prévu de se lever durant la nuit pour terminer son périple et trouver refuge chez maître Wong, mais cette baffe qu'il venait de prendre allait changer la donne.
-Ca c'est pour ton manque d'action la dernière fois! se justifia-t-elle, l'air coléreux et prête à lui en mettre une deuxième.
L'espagnol n'avait pas encore eu le temps de cuver son rhum de la veille, il était encore bourré. Il ne comprenait pas tout ce qui se passait...
Jusqu'à ce que Ching Shih prenne sa main, s'apporche et lui délivre un baiser dans le creux du cou. Après sa visite chez maître Wong, l'anglaise avait décidé de s'arrêter ici. Elle souleva le bras de Caratawc et posa sa tête contre le torse de celui-ci.
Un peu de chaleur humaine pour cette nuit moite et relativement froide ne faisait pas de mal.
Plus tard dans la nuit, sans doute une fois son rhum décuvé, le pendu se réveilla, regarda à ses côtés et découvrit qu'il était seul. Elle était partit, ses affaires n'étaient plus là non plus. La belle aura sans doute voulu d'un peu de réconfort pour quelques instants, pour une partie de la nuit au moins.
Qu'à cela ne tienne, c'était toujours ça, même si ça n'avait pas duré longtemps...
Il regarda les étoiles...
Il remarqua aussi que sa botte portait des marques de crocs.
N'ayant pas souvenir de la provenance de cette marque, il examina les alentours et remarqua que sa paillasse portait les mêmes marques, fraîchement faites.
-Bigre! Foutu croco!
Il avait dû goûter sa botte et trouver qu'elle n'avait pas vraiment bon goût. Les marques sur le sol indiquaient... qu'il l'avait traîné sur le sol sur plusieurs mètres!
La ravissante Ching n'était pas partie, elle était là à quelques mètres
-Par tous les diables, comment j'ai pu m'faire traîner sans le sentir!? Les femmes c'est anésthésique ou quoi?
Pour sûr. En parcourant du regard le corps de l'anglaise, il comprit pourquoi il avait été dans sa bulle au point de ne pas sentir ça!
Il plaça quelques pétales de rose autour de la couche de Ching, ainsi qu'une rose dans ses cheveux dont il avait soigneusement ôté les épines.
-Espérons que son réveil sera plus agréable que le mien...
Il plaça également un anneau solitaire sur le nombril de la belle, lui fit quelques baisers pendant son sommeil, et se recoucha.
Il avait toujours eu un faible pour Ching. La voir se coucher d'elle même à ses côtés était inespéré.
L'espagnol, après ses quelques tentatives de drague miteuse avec plusieurs femmes de l'île comme Yasmina ou Magdelina de Ortigua, s'était résolu à ne plus côtoyer que des catins pour ce qui est du domaine de l'intimité. Les femmes ne devaient être que des collègues ou des compagnons de route, sinon c'était trop de boulot et un résultat systématiquement laborieux, voir pathétique. Mais encore une fois, cette nuit allait peut-être changer la donne...
Il attendait son réveil pour voir sa réaction, ne dormant que d'un oeil. |
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Posté le 30/09/2007 à 00:06:05
Ching regardait Slaughter depuis son lit d'hôpital. Un pirate, encore un….Quand est-ce que les hommes sur cette île arrêteront de tuer pour leur survie et commenceront à apprendre à vivre ensemble ? ça ne serait pas demain la veille apparemment. A la sortie, les deux compères prirent le chemin du bar. La clientèle et l'ambiance était telle qu'ils se laissèrent gagner par la frénésie du lieu….
Au crépuscule, ils partirent enfin du Black Beer Pub. Ils avaient décidé d'aller voir un jeune homme un certain « Doogy Digg'a». Ching partit donc en direction de la tente de mac doogie. Elle lui demanda ce qu'elle voulait savoir et surpris l'homme lui répondit
- Je ne sais rien de tout cela, vous avez du vous tromper de gars !
- Comment est-ce possible ?
L'homme regarda la Japonaise et comprit tout de suite comment cela était possible, la jeune femme n'avancer pas très droit !Ching reprit le chemin de la sortie, en se jurant qu'il se passerait un lapse de temps certain avant qu'elle ne reconsomme de la boisson forte !
Surprise en passant près d'un Espagnol ! n'est-ce pas Caratawc ? Le Général Espagnol lorsqu'elle avait effectué son mandat et l'actuel gouverneur ?Elle était vraiment heureuse de le revoir mais ses gestes dépassèrent quelque peu ses intentions premières. La jeune asiatique se perdit dans ses bras et l'embrassa joyeusement sur la joue.Le gouverneur ne su que dire tellement surpris par cette approche peu orthodoxe !Ching gênée repartit sans demander son reste vers Slaughter…il aurait certainement d'excellent remède pour la faire dessaouler….
Ils s'arrêtèrent tous deux à la lisière de forêt. Pas le temps de voir «Doogy Digg'a» ils iraient dire bonjours à maître wong, certes il n'était pas tout jeune mais il aurait certainement quelque chose à leur apprendre.
Durant la nuit, une ombre passa à leur pied sans les reconnaître….
Le lendemain, Ching émergea avec une gueule de bois. Nauséeuse et chancelante elle suivit tant bien que mal Slaughter à travers la jungle. Elle buta alors dans un corps. Baissant les yeux elle découvrit Caratawc endormit. Son sang ne fit qu'un tour, et c'est furieuse qu'elle le réveilla avec une gifle.Ce dernier ne semblait rien comprendre, il devait sûrement décuver lui aussi. Pour le réconforter elle l'embrassa doucement puis repartit telle qu'elle était venue laissant un gouverneur Espagnol désemparé…
Après sa visite chez le maître Wong, Ching et Slaughter reprirent le chemin inverse. Ils trouvèrent Caratawc au même endroit où ils l'avaient laissé quelques heures plus tôt. Ching s'installa près du corps endormi et s'endormit rapidement.
Un tir puis deux, le réveil est brutal, Ching se relève brusquement et regarde les alentours. Un français ,Daniel Monbars, tire sur Slaughter ! le bougre ! Elle décida de porter secours mais après une rapide évaluation de la situation l'escrimeuse préféra s'asseoir à même le sol et contempla son médecin. Il n'y avait pas à dire, même s'il maniait plus souvent les bandages au sabre ce dernier n'était pas une quiche pour autant ! Et c'est une Ching ravie qui vint féliciter son ami après que celui ci ait occis son agresseur. Le voyant faire la grimace elle le pansa.
C'est seulement après les soins donnés qu'elle prit le temps de regarder autour d'elle. Des pétales de roses parsemaient ce qui lui servait d'appuis tête, une fleur dans ses cheveux embaumée, et un minuscule objet se caché près de son sac. Elle le prit intrigué et le dirigea vers les rayons du soleil. Un anneau… un anneau solitaire pour être plus précis.
Elle regarda alors surprise l'Espagnol…puis reporta son regard vers l'anneau.
Elle le prit doucement entre ces doigts, et le passa à son annuaire droit.
Elle se rapprocha alors de son compagnon et non sans hésitation l'embrassa tendrement.
Ce dernier malgré le bruit ne s'était pas réveillé. Ils décidèrent alors de se rendormir un peu avant de partir vers le Nord. La guerre bien que non officielle venait de commencer.
Elle ouvrit un œil. Caratawc dormait encore, elle regarda où se trouvait Slaughter. Elle ne le vit pas et prit peur. Peut-être était t'il parti sans elle chez Tony ? Mais non il ne ferait jamais ça ! Anxieuse elle écrivit un mot à l'Espagnol, fit son sac et voulu prendre la direction de la cabane de Tony. C'est à ce moment précis que l'espagnol se décida à émerger.
Il l'embrassa mais voyant son agitation lui demanda ce qu'il n'allait pas. Elle lui dit que la disparition de Slaughter la rendait nerveuse. Il lui apprit alors ce qu'il c'était passé.
Peu de temps après qu'elle se soit rendormit un autre Français coco² avait agressé son compagnon. Caratawc était intervenu mais malheureusement l'Anglais avait déjà succombé à ses blessures.
Ching remercia le gouverneur pour avoir prit la défense de son ami, elle resta quelques heures à discuter avec lui, sans mentionner l'anneau bien qu'il brillait à son annuaire.
Alors que le soleil était haut dans le ciel, elle se décida à rejoindre Tony, elle y attendrait Slaughter. Elle embrassa Caratawc et fila à travers la jungle. Se trouvant déjà loin elle entendit l'espagnol lui dire
- Au revoir ma belle, et à bientôt....
- Oui à bientôt murmura t'elle |
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Posté le 03/10/2007 à 18:27:39
C'était un de ces jour nuageux, avec une fine bruine qui perlait dans l'atmosphère et qui déposait délicatement sa froideur sur les objets et la peau ainsi que l'humidité qui va avec.
Un de ces jour où on dort pendant 4 petites heures, sans jamais vraiment dormir, avec le souvenir au réveil que l'un de nos yeux était resté ouvert pour contempler l'obscurité.
Un de ces jour où l'on se réveil alors qu'il fait encore nuit, mais où les nuages laissent cette impression durant une bonne partie de la journée.
Humide, dormant debout, incapable de s'adonner à une tâche quelconque sans rêvasser de jolies filles, de magot ou de belle fiesta suivant une victoire, il se levait, empâté dans une somnolance désagréable.
Son unique oeil était déjà fatigué. Déjà quelques instants après ce "réveil", il se fermait tout seul... Qu'est-ce que ça allait être plus tard...
Il avait envoyé plusieurs perroquets à la belle anglaise. Seul un lui était revenu avec une réponse. Soit les perroquets étaient aussi endormis que lui ce matin et battaient de l'aile, soit elle ne désirait pas vraiment répondre... Pour gagner du temps peut être?
Un dernier perroquet avant de s'enfoncer dans les ténèbres, parceque les perroquets ont bien du mal à s'y enfoncer.
Déployant ses ailes, le perroquet s'envola, propulsant de ces petites goutelettes froides un peu partout.
-Foutu corniaud! s'écria l'espagnol, en cherchant une once d'énergie pour lui lâcher un pruneau en plein vol.
*clic*
La poudre était mouillée. Une vrai journée de merde comme on en fait plus. Les caraïbes qu'ils appellent ça? Plus humide que l'Atlantide en plein ouragan... Mais plus désagréable aussi. Une bonne pluie diluvienne, ça mouille et c'est bon, on est trempé et le plus dur est fait. Ce crachin de lépreux, ça humidifie doucement et lentement...
Heureusement, il allait se mettre à l'abri là dedans... |
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