*Tetra adressa ces quelques mots aux personnes présentes lors de l’ouverture du nouveau comptoir des jeunes français.*
Vous m'avez ouvert les portes de votre belle cité de Port Louis. Puis ça a été au tour de la guilde de l’Avant Garde de m’ouvrir ses portes et de m’accorder sa confiance. Vous m'avez permis de faire mes premiers pas dans les meilleures conditions et je ne vous remercierai jamais assez. J'ai donc fait de même et apporté moi aussi mon aide aux nouveaux arrivants que j'ai rencontré. Je veux apporter à ces personnes cette notion de famille que j'avais perdu et que j'ai retrouvé ici grâce à vous.
*Voilà comment tout a commencé et comment est né son désir d’occuper le poste de responsable du nouveau bureau d’accueil des nouvelles recrues. Tetra laissa s'évader ses pensées et son passé et dévoila son désir d'apporter son aide à toutes les personnes fraichement débarquées sur l’île, tout comme les membres de la guilde l'avaient fait avec elle. Et aujourd'hui c'est chose faite. Tetra est installée derrière un bureau flambant neuf et réalise doucement ce qu'il arrive. Un accueil des nouvelles recrue a été créé au sein de la guilde et elle en est devenue la responsable. Plus que le poste, c'est la confiance qu'on lui a accordé qui la rend si fière. Mais ce n'est plus le moment de rêvasser. Elle s'organise et dispose ses affaires sur son nouveau bureau flambant neuf et se met aussitôt au travail.*
*Tetra présente fièrement sa première récolte de nouvelles recrues.*
Je vous pris de bien vouloir accueillir comme il se doit Monsieur Edward Kenway, MonsieurHenri Harchalombe et Mademoiselle Maëmys que vous connaissez surement déjà étant donné leur engagement déjà plus que prometteur. Sans oublier nos deux petites dernières, Mademoiselle Mameli et Mademoiselle Anna, que nous découvrons depuis peu. Bienvenue à vous deux mesdemoiselles.
Bonjour je me présente encore une fois dans ce nouveau comptoir,je m'appelle Anna j'ai atterri sur cette île depuis ma naissance, ne connaissant pas mes parents j'ai du vivre toute seule et me réchauffer avec les peaux de bêtes que je tuais avec un coutelas émoussé et fuyant les indigènes qui n’arrentent pas de me pourchasser.
Je ne sais pas trop quoi faire et je veux m’intégrer je n'en peut plus de rester toute seule dans mon coin avec ces bêtes et fuir !
Averti qu'un nouveau comptoir d'accueil venait d'ouvrir à Port-Louis, Lantelme sourit à l'idée que Tetra s'investissait dans sa mission bien davantage qu'il ne l'espérait. Sous sa coupe, nul doute que les inscriptions à l'Avant-Garde allaient grimper en flèche ! Il se promis de passer au comptoir dès que la guerre lui laisserait quelque répit...
Eva se tenait devant le nouveau bureau, admirant en souriant celle qui s'agitait déjà pour que tout soit parfait. Elle ne savait dire pourquoi mais la jeune femme lui faisait penser à son amie Calico. A y penser, la nostalgie s'emparait d'elle, c'était ses débuts sur Liberty et une part de son innocence à présent envolée.
Elle balaya rapidement ses pensées puis entra, tout sourire. Après tout, elle y était un peu pour quelque chose dans les nouvelles responsabilités de Tetra.
Bonjour jeune demoiselle!
Je tenais à venir en personne vous féliciter pour votre nouveau rôle au sein de notre colonie. Je suis heureuse de voir une nouvelle arrivante aussi motivée que vous et je pense que nous nous entendrons très bien. Ayant l'habitude d'accueillir toutes les personnes descendant des navires à quai dans notre ville, je ne manquerai pas de diriger les nouvelles têtes vers votre comptoir.
*Tel ne fut pas la surprise de Tetra face à tant d’éloges de la part des compatriotes qui avaient pris la peine de se déplacer pour elle. Impossible pour elle de contenir son plaisir et de camoufler un sourire qui grandissait de plus en plus au fur et à mesure que le comptoir se remplissait. Ses premières paroles accompagnées d’un grand sourire furent d’abord pour Eva qui lui tendait une bouteille de rhum qu’elle saisit.*
Je suppose que oui cela doit pouvoir s’arroser, je ne serai pas ici aujourd’hui si vous n’aviez pas été là pour moi dame Eva, merci pour tout. Et à la votre !
*Elle but une première gorgée avant de se tourner vers la petite Anna qui fut la première à se présenter au comptoir juste avant que n’arrive tout ce beau monde. Elle lui servit un verre de rhum.*
Je ne vous oublie pas ma chère Anna, prenez donc un verre, vous faites aussi parti de notre belle famille. Et sachez que vous ne serez plus jamais toute seule dorénavant. À la votre !
*Elle but une deuxième gorgée avant de se tourner cette fois vers la foule et de décrocher un sourire encore plus grand en entendant son parrain qu’elle localisa grâce à ses cris et elle lui tendit la bouteille alors qu’il s’approchait.*
sourit encore plus niaisement et attrape la bouteille. Il prend alors Tetra par le bras et se lance dans une promenade entre les gens présents et le mobilier, afin que la demoiselle lui fasse la visite du petit mais déjà très accueillant nouveau comptoir.
*Tetra était agrippée par son parrain qui la fit traverser la foule à toute vitesse pour arriver jusqu'à son bureau sans même avoir touché le sol. C'est alors avec une immense fierté qu'elle lui fit visiter le local dans lequel se trouvait son bureau ainsi que celui de son assistante qui était encore très sollicitée par celles et ceux qui étaient en train de la féliciter. Il découvrit ainsi un local, entièrement décoré par Maëmys, pour le moins très girly inspiré du style baroque parsemé de noir, de blanc, de rose, avec ses bibelots et ses miroirs. Elle put aussi lui présenter une affiche conçue par Maëmys. Elle se tourna vers lui avec un large sourire.*
*Alors que beaucoup fêtèrent l'événement, Maëmys, elle, prit la décision de s'occuper à nouveau des dossiers d'administration car tous n'avaient pas encore été actualisés et rangés. Elle en portait une grande pile à bout de bras qu'elle calait avec son menton. Arrivant tant bien que mal à regarder où elle posait les pieds, elle manqua à plusieurs reprises d'en faire tomber au milieu de tout les protagonistes présents qui ne lui étaient pas d'un grand secours. Tous ne prêtaient pas forcément attention à son arrivée et la bousculaient sans le vouloir, heureusement que ceux qui l'avaient remarquée lui offraient un petit passage.
Elle fit bien attention de toujours garder la tête basse et le regard baissé, même en entrant dans le nouveau comptoir d'accueil car pour la belle rousse cet acte de soumission était une marque de politesse. Elle lâcha la pile de dossiers qui commençait à peser bien lourd pour ses petits bras sur son bureau sans trop de discrétion, si bien que le choc de l'impact résonna dans toute la pièce.
Elle tapota rapidement le haut de sa robe ternie par la poussière dont les dossiers étaient recouvert, ce qui libéra un nuage tout autour d'elle.
Haletante, elle regarda d'un air gêné les protagonistes encore présents au comptoir et leur fit une révérence.*
~ "Bon... Bonjour à vous tous, veuillez pardonner mon impolitesse, je... je ne vous dérangerai pas je... je suis l'assistante de Tetra, je viens juste faire mon travail, je resterai discrète, en espérant que l'endroit vous plaise et que vous soyez suffisamment bien accueillis."
*Se tourne vers Anna.*
~ "Je vous souhaite la bienvenue Anna, j'espère que vous vous sentirez bien sur cette île en notre compagnie."
*Elle finit par se taire, offrit un sourire doux et discret à chacun et lança un dernier regard complice à son amie Tetra avant de commencer à essuyer les dossiers avec un chiffon et de les ranger avec rapidité et délicatesse.*
Voilà qu'à peine sorti de ce trou lugubre où je vins à tomber par inadvertance, me voilà débarqué en ce lieux bien étrange, peuplé d'êtres glabres aux terminaisons auriculaires pathétiquement courtes. Quel est donc ce pays de l'éveil où l'animal avance nu et à quatre pattes, sans dignité aucune, asservi ou chassé par cette populace rasée? Et trouvant à peine mes marques, me frottant le crâne qui a amorti la chute, je me vois abordé par ce soi-disant gouverneur qui sans ménagement pour mes esprits perdus m'attrape par la manche et m'envoie chercher à travers la ville moult commissions dont je n'ai que faire...
Croyant naïvement, en lièvre septique que je suis, être libéré des devoirs qu'on m'impose comme s'ils étaient dus et que je prends, magnanime et tolérant, comme quelque droit de douane pour avoir pénétré cette lande étrangère, qu'un jeune chevalier, à voir l'écriture et voyant les manières, s'empresse de me contacter au moyen d'une horde de perroquets messagers et violents, m'apportant une lettre et volant du même coup les miettes de mon déjeuner... La garenne me manque et décidé à la retrouver, je suis les instructions non sans quelque agacement jusqu'à ce bureau pour y réclamer informations essentielles à mon sens.
J'en pousse donc la porte, observe la populace réceptionniste qui, elle non plus, n'a guère l'apparence de mon peuple et, résigné, je m'apprête à m'adresser à elle.
- Voilà pourquoi, gentils être, je me présente à vous monologuant en mon fort intérieur. Et que l'on ne vienne pas me demander de répéter, vos oreilles menues ne vous empêchent pas d'écouter !
*Violette entre dans le comptoir, curiosité du moment ou la force de l’instinct, qui pourrait vraiment le dire ? Tenant sa peluche Lapinou dans les bras, elle cherche du regard quelqu'un avec qui parler, quelqu'un qui voudrait bien jouer avec elle, ou qu'elle pourrait suivre sans son avis, tant qu'elle pouvait s'amuser. Et c'est là qu'elle LE vit. Figée, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte. Là, juste devant elle, comme tout droit sortit de ses rêves quand elle avait mangé trop de sucreries. Un vrai lapin !! Pas un tout petit lapin blanc qui sait rien faire comme celui d'Avril... Non un vrai grand lapin, avec de belles et grandes oreilles. Un lapin avec qui Lapinou et elle pourraient jouer ! Un lapin qui ne la quitterait jamais jamais, un lapin pour toute la vie. Oui, elle s'emballait, mais c'est pas tout les jours qu'elle rencontrait Lapinou grandeur nature.
Presque intimidée, Violette avance sur la pointe des pieds jusqu'au dit Lapin, et lui demande en souriant :
Coucou, moi c'est Violette ! *montre sa peluche* Lui c'est Hubert Lapinou ! *rougit jusqu'aux oreilles* Et toi c'est quoi ton petit nom ?
Ces lieux présentaient le double défaut d'être à la fois désuets et vides. Au vu du peu de cérémonie que mon arrivé pour le moins anonyme avait provoquée au sein de la population autochtone, je ne m'attendais guère à recevoir l'accueil habituellement réservé aux personnes de mon rang. Ne serait-ce aussi que parce que la bourgade possédait un charme absolument vieillot et semblait peu aux faits de ce qui se fait le mieux en matière de panache et de cour en nos royaumes civilisés. Cependant, la présence d'une hôtesse me paraissait le minimum en ces lieux supposés d'accueil bon vivant et volontaire. Aussi je m'ennuyais ferme et ne trouvant pour seule occupation que le jeu de tapoter du pied le plancher vermoulu de la pièce, il me vint bien vite la crainte d'y user complètement mes semelles. Je cessais donc et me trouvais définitivement en proie à l'oisiveté. Chose que nous autres lapins redoutons fortement.
Je m'en allais partir non sans quelque arrière goût de vexation face à mon sort injuste quand une femelle locale pénétra les lieux pour s'y figer à ma vu. Me vint immédiatement le réflexe de lisser mon poil crânien, pensant y déloger quelque épis sans doute à l'origine du trouble de la visiteuse. Il se trouva que je faisais fausse toute et, non sans écarquiller les yeux, cette dernière s'approcha de moi avec tout le respect craintif et légitime que nous portes les races inférieures. Je me félicitais d'ailleurs de trouver tout de même, si loin de la patrie, des gens de bon sens et appliquant les coutumes.
Alors que la mignone se présentait, je compris plusieurs choses. La première, à son dialecte peu relevé, que cette espèce glabre était visiblement sous-développée et que par conséquent, je devais me trouver dans l'une de nos lointaines colonies de l'est. La seconde me frappa quand elle me présenta une idole en tout point similaire à la race de Garenne, sous forme de poupée. Si personne n'avait osé m'approcher depuis mon arrivé, c'était sans aucun doute que les habitants devaient me prendre pour leur divinité locale. Sans doute ces pauvres gens n'avaient-ils même pas entendu parler du Dieu Nanabozo que vénèrent officiellement notre gouvernement moderne et éclairé. Il fallait être pèquenot pour prendre les lapins pour des divinité.
Décidé à faire preuve de pédagogie, je me penchais vers l'être en tâchant de ne point l'effrayer de mon aura.
- Enchanté petite être... "Violette". Je me nomme Mabambo, Comte de Trêfle en pays de Garenne. Dites moi... pourriez vous m'indiquer dans quelle contrée nous nous trouvons je vous prie?
*Après avoir fièrement présenté le travail qu’elle avait accompli avec l’aide de Maëmys à son parrain, Tetra croisa justement le chemin de son amie et assistante qui croulait sous les dossiers comme à son habitude depuis l’ouverture du comptoir. Ce n’était pourtant pas faute de lui avoir déjà dit et répété à plusieurs reprise qu’elle avait aussi le droit de souffler et de profiter de son temps, mais celle-ci se renfermait obstinément dans le travail et la servitude. Tetra se dirigea alors immédiatement vers elle afin de pouvoir mettre fin au moins une fois à son rituel dans l’espoir de la voir s’amuser pour la première fois. Mais son élan fut instantanément stoppé par un détail des plus étranges, une paires de grandes oreilles dépassait au-dessus de la foule. Mais qui pouvait bien se promener avec de telles oreilles ? Sa curiosité la poussa à aller à la rencontre de cette personne qui captait son attention et c’est sur la petite Violette qu’elle tomba en compagnie de… d’un lapin géant. Elle se pencha et s’adressa à Violette d’un air soulagé.*
Ah mais tout s’explique ! J’aurai du me douter que je tomberai encore sur vous chère demoiselle. Je me souviens très bien de vous et de votre Lapinou qui a d’ailleurs bien grandi !
*Elle se rendit compte de ses dires au moment où elle les dit, Lapinou avait effectivement bien grandi. Elle se redressa, porta une main devant sa bouche, fronça les sourcils, dirigea plusieurs fois son regard vers le lapin puis vers la petite fille et se mit à réfléchir très septique. Quelque chose clochait.*
*Il parle ! Il PARLE ! Le cœur battant à tout rompre, Violette regarde tout autour d'elle, espérant s'attirer la faveur de témoins. Non mais vous avez tous entendu hein, il PARLE ! Le lapin parle !! Elle regarde vers sa peluche, pleine d'espoir. Si tout le monde apprend qu'un lapin géant s'est mit à parler, on arrêtera peut-être de gâcher son plaisir en lui disant que le sien à elle ne pouvait pas le faire. Les beaux yeux verts de Violette se tournent à nouveau vers le lapin. Une étincelle d'admiration y a trouvé sa place et ne semble plus jamais vouloir partir.
Subjuguée, elle reste ainsi un long moment à l'admirer, un sourire béat ayant entièrement envahi son visage. Ne se rendant pas compte de l'image qu'elle pourrait renvoyer, elle cherche à enregistrer dans sa mémoire chaque détail de cette si belle anatomie. Oh oui, vraiment, c'était le lapin de ses rêves, et heureusement qu'il n'était pas rose, sans quoi Hubert Lapinou pourrait se sentir en danger face à telle concurrence.
N'ayant rien remarqué de l'arrivée de Tetra, toute entière dévouée à son nouveau lapin, elle se décide finalement à ouvrir la bouche, mais aucun son ne sort. Elle se racle la gorge, cramoisie, et répond enfin*
-Euh... C'est l'île de Liberty. Et là t'es dans Port Louis. Port Louis, c'est ma ville, les gens ils sont tous gentils !
*Ayant peur que le lapin s'en aille une fois l'information obtenue, elle s'empresse de parler sans s'arrêter pour le garder avec elle*
-C'est joli Mabambo, j'aime bien. Et c'est vrai, t'es un Comte de Trèfle ? Ca fait quoi un Comte de Trèfle ? T'as des trèfles ? J'peux les voir ? Et c'est bien Garenne ? C'est quoi ? C'est où ? Tu m'y emmènera ?? Ce serait trop chouette !
Port-Louis, c'était effectivement ce que m'avait glissé la timide femelle d'hier soir. Ainsi je ne me trouvais point dans l'une de nos arrières colonies mais bien sur une terre neuve où le passage de quelques uns des miens, sans doute dans les temps reculé de l'expansion de Garenne, avait du laisser marque prenante dans l'esprit de ces simples, au point d'être pris pour un Dieu.
Coupé dans ma réflexion par le débordement vocale de mon ingénue, je ne puis m'empêcher de lâcher un petit rire raffiné devant sa naïveté. Cette femelle était curieuse et en prendre de la graine me ferait le plus grd bien présentement.
- Yapapapapa ! Le Comte régit le Comté, comme un satellite du monarque de Garenne dans sa trouble et ancestrale tâche de faire régner l'ordre sur les lapins de notre beau pays.
Me vint à l'esprit que le vocabulaire déployé à la tâche d'instruire la mignonne pourrait fort ne point convenir pour son esprit simple et je reprenais mon souffle e allégeant mon propos.
- Et je possède effectivement moult... fort beaucoup de trèfles qui sont à la fois mon emblème et l'un de nos mets les plus prisé... notre nourriture favorite.
Je m'acroupissais devant la petiote, me découvrant pris au piège du jeu de l'enfant et chuchotant à voix basse je dis mine de glisser confidence.
- Quant à la Garenne, il s'agit de la patrie de tous les lapins du monde. Une lande garnie de communes où pousse le trèfle, la luzerne et le pissenlit. C'est une terre magnifique. Qu'il me tarde d'ailleurs de retrouver.
Il me plait bien le petit nouveau ! Il est tout mimi en haut, et quand on y regarde de plus près en dessous de sa redingote, il me ferait presque peur !
Alors que je me prêtais insoucieusement au jeugamin d'une conversation, ce que j'avais eu la stupidité de prendre pour quelque mannequin osseux d'agrément s'anima soudain et entreprit de se joindre à la causerie. Fou que j'avais été de baisser mes armes en ces lieux si étranges, je me retrouvais piégé et affublé d'une femelle faible, qui plus est. L'affrontement s'annonçait des plus difficile.
N'écoutant que mes réflexes de léporidé racé, je me plaçais devant la petite et portait la main à... au vide, vraisemblablement. Comment n'avais-je pu remarquer l'absence cuisante de mon arme fidèle, ballotant d'habitude à mon flanc?Le squelette où ce qui y ressemblait était dangereusement proche et quelques pas lui suffiraient à nous rattraper. Dressant mes oreilles et me relevant de toute ma noble hauteur, je fis front à la créature.
- Arrière, cauchemars ! Il n'y a pas ici place pour de telles fantaisies ! Nous sommes peuple de bon sens et ta présence insupporte la raison. Rentre à pieds sous terre où je t'en enverrai six... un pour chacun de tes membres brisés !
Remarquant le comportement craintif de l'animal, le squelette s’immobilisât. Il retira son tricorne en signe chaleureux mais se rendit compte que cela pourrait ne pas suffire. Il pensa quelques instants à la meilleure des solutions, il fit ce qu'il avait l'habitude de faire aux chiens pour les calmer - enfin, dans son ancienne vie, depuis qu'il n'était qu'un tas d'os, il avait toujours beaucoup de succès avec les canidés.
Timidement, il avança sa main pour que le lapin puisse la sentir
*La jeune fille s'imaginait déjà en train de sautiller en terre de Garenne, Hubert et Mabambo Lapinoux à ses côtés. Il y aurait un champ de trèfles géants et ils s'amuseraient à monter dessus. De là, ils pourraient repérer leurs futurs endroits favoris pour jouer à cache cache. Ils iraient aussi dans la ville, et grâce à ses grandes oreilles Mabambo Lapinou pourrait entendre toutes les conversations, il lui raconterait tout, et ils s'amuseraient d'avoir de nouveaux secrets à partager. Et puis après une longue journée ils iraient se coucher, toujours ensemble, les deux lapins veillant sur son sommeil. Elle n'aurait plus jamais peur, ça c'était sûr !
Elle s’apprêtait à proposer à Mabambo de l'aider à retrouver son pays quand la situation dégénéra. Spooky était là, et pour une raison qu'elle ignorait, il avait fait peur à son nouveau lapin ! Si elle n'était pas aussi inquiète, Violette aurait soupiré de plaisir en voyant les grandes oreilles se dresser fièrement sur cette jolie tête poilue. Mais pour l'heure, elle était assaillie par son instinct de protection. Derrière le lapin, elle brandit le plus haut possible sa peluche.*
Le macchabée ne semblait point pressé de fonder sur ses proies, pourtant fort démunies face à la force d'outre-tombe que je ne pouvais m'empêcher de deviner.Il se livra à un étrange étrange rituel, ôtant le morceau de toile qui le couvrait le chef et que j'avais pu apercevoir chez quelques mâles de ce pays comme pour nous saluer à la matière d'un être doué de manières. Je ne perdais point de temps en suppositions et faisant jouer mon instinct protecteur qui, chez nous autres lapins, est comme une seconde nature, je cherchais des yeux les issues de la pièces aptes à laisser passer deux personnes. Alors que j'envisageais d'agrandir sans ménagement la fenêtre au moyen de quelque bond dont j'avais le secret et qui m'avaient valus, par le passé, moult reconnaissances et honneurs en mon pays,le mort avança sa main vers nous avec une douceur sadique, sans doute dans les but d'arracher les yeux à sa porté.
J'allais le repousser quand le jeune femelle s'agita derrière moi. Je n'avais vraiment point besoin de telle pagaille et lui aurait bien demandé de se taire si l'étiquette ne m'empêchait d'avoir recours à de telles manières envers mes hôtes. C'est alors que, me surprenant je l'avoue, la petite s'adressa au squelette, lui intimant de cesser sa danse macabre. Je me figeais, toujours en alerte, mais fortement déconcerté par une telle désinvolture. Etais-je tombé chez les nécromanciens? Auquel casil me faudrait rapporter cela au Haut Conseil religieux de Garenne aux Affaires Spirituelles. Savoir si cela était contraire ou non à l'orthodoxie animale.
Tenant cependant à éclaircir la situation, je renonçais à décocher une droite dans le croulant et pris la parole avec toutes les manières d'un homme du monde. Si la petite était mage, je m'en serais voulu de froisser son invoqué.
- Veuillez pardonner ma question sans doute déplacée mais... vous connaissez-vous?
Le jeune français s'avance doucement vers la porte du comptoir, l’entrouvre et passe un œil au travers. A l'intérieur, beaucoup de personnes discutaient entre elles ce qui ne lui donna aucunement l'envie de pousser plus la porte et de faire son entrée. Léo n'aimait pas la foule, et préférait la solitude et le calme, depuis sa plus tendre enfance. Il décida tout de même d'entrer, le sabre à la main au cas ou un mauvais regard lui serait adressé.
- Bonjour à tous. Je me nomme Léo, Léo de Pâris. Je viens d'une contrée lointaine, d'une famille noble. Pour vous servir...
*A la recherche de son ami le Lapin, Violette arrive dans le compte d'accueil des nouveaux arrivants et aperçoit la présence d'une nouvelle personne à qui personne ne parle....*
Coucou toi ! Moi c'est Violette ! Qu'est-ce que tu fais ici tout seul ?
*Regarde l'arme qu'il tient dans la main et recule de quelques pas, apeurée*
Il n'y a rien à voler ici... En tout cas, y'en a qui sont beaucoup plus riches que moi... !!
La taverne, le bordel, le marchand d'arme. Elle avait même dû passer devant la prison et.. L'église ! Cette idiotie de religion...
Cette première journée à Port-Louis elle s'en souviendrait. Ce gouverneur qui la faisait tourner en bourrique, cet "agent formateur" qui n'avait rien de mieux à faire que de se moquer de sa tenue... Elle était très bien sa tenue ! Pas très habillée ni très distinguée, certes, mais ces habits étaient solides et l'avaient bien servis ces dernières années. Bon, d'accord, ce ne serait peut-être pas du luxe d'en changer quelque peu... Mais pour ça il allait falloir de faire de l'argent, car de l'argent elle n'en avait presque plus. le navire qui l'avait amené là lui avait couté preque tout ce qu'il lui restait. Qu'à cela ne tienne, il n'y avait plus qu'à prendre l'argent là où il était... Chez les autres. Quelques sourires, quelques contacts... Elle saurait bien s'en sortir. Ce n'était pas la première fois qu'elle devait repartir à zéro. Ici personne ne la connaissait, et ça c'était une très bonne chose !
C'est sur ces pensées joyeuses que Sélène franchit les portes du comptoir d’accueil des nouveaux migrants et aventuriers français. Elle n'hésista pas en franchissant la porte pour se diriger vers le bureau centrale, tout en travaillant avec attention son déhanché. « Bien le bonjour. On m’a parlé de ce bureau comme d’un lieu où l’on pourrai recevoir des conseils intéressants sur la vie dans cette sympathique bourgade. J’apprécierai beaucoup de faire connaissances de braves aventuriers du coin, je suis tout juste arrivée en ville ce matin avec le dernier convoi maritime. »
Sélène lança son sourire le plus séduisant…
Le Faux Rhum
