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A moi l'armée  
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Céline, la Muse du Sournois
Céline, la Muse du Sournois
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19/08/2010
Posté le 25/02/2022 à 23:35:02. Dernière édition le 25/02/2022 à 23:35:52 

Un énième coup de pompe dans le bas du dos et une fois de plus, Banjo, le petit esclave noir de 8 ans, se fend la gueule contre les pavés de la ville espagnole. Les années passent, mais les bonnes habitudes ne changent pas.

- Banjo !!! Mais qui m’a foutu un gamin aussi mou ?! Tu es nourri une fois par jour et t’es pas capable de tenir sur ce qui te sert de jambes ? Tu veux passer à deux repas par semaine ou quoi ?

Par habitude, le mioche se tait. Plus la tempête est forte, moins elle dure. Une leçon apprise à la dure.
L’ancienne pirate hurle alors à qui veut bien l'entendre près de la fontaine de la ville.

- Oh, Esperanza !!! Tu dors ou quoi ??? Y a personne ici ? Vous êtes où les pignoufs ?

Elle hésite une seconde et surenchérit.

- Et la Confrérie là, elle est où ? Et les anciens du Gerfaut ? Ils sont tous clamsés ou quoi ? Puis plus bas, à son larbin

- Nan mais sans déconner… Ils sont tous morts ? Bon bah... C'est décidé ! Je vais faire main basse sur l’armée alors. Ca a l’air facile…


BANJO ! Montre-moi mon futur bureau ! Et bouge ton cul cette fois, pour changer.
don Juan de Montalvès
don Juan de Montalvès
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05/01/2007
Posté le 26/02/2022 à 02:26:32 


Deux silhouettes fendaient la foule laborieuse et bruyante du port d'Esperanza, se faufilant entre les manoeuvres hissant les lourdes cargaisons à bord des navires, des marins débarquant en groupes hurlant, des enfants mendiants leurs pièces comme des nuées d'insectes autour des riches marchands négociant leurs ventes, des gardes bousculant les chalands et des filles de joie passant leurs mains sur les épaules des matelots trop longtemps restés en mer. Les deux hommes portant de volumineuses perruques et de riches habits brodés d'or sous des capes noirs tombantes jusqu'aux souliers bouclés d'argent semblaient suivre la lente entrée d'un esquif dans la rade de la capitale espagnole; ses voiles lentement baissées à mesure que le petit navire arrivait à son embarcadère.

A cet endroit, le première homme planta sa canne sur les pavés et porta ses doigts poudrés et bagués à sa moustache cirée dont il arrangea les crocs, l'autre silhouette se tenant plus en retrait, dans une sorte de respectueuse réserve. L'aristocrate semblait scruté avec une attention d'épervier les allers et venues sur le pont tandis que l'équipage lançait les câbles d'arrimage sur le quai. Le soleil des caraïbes tapait fort sur la rade, faisant scintiller les vagues de milles feux et jetait sur les voiles les ombres virevoltantes des mouettes volant des mâts en mâts. Pour s'en abriter, le Marquis de Montalvès avait descendu bas son tricorne aux longues plumes blanche, lui donnant des airs de conspirateur, à moitié caché dans l'angle de l'entrepôt et scrutant la lente installation de la rampe du bateau.

Plus nerveux que son maître, le capitaine armé, crisant son poing sur le pommeau de sa rapière qui dépassait de sa cape, s'approcha du marquis, jetant des regards à la dérobée autour de lui, avant de lui souffler :

- Votre Excellence est-elle bien certaine que sa venue était bien nécessaire ?! La réputation de cette....pirate...ne présage rien de bon...

D'un petit geste impérieux, levant légèrement sa main, Montalvès fit taire le militaire qui baissa le front et repris sa place.

Oui, pensa le Marquis, la venue de la pirate était nécessaire, impérieuse même. Il était joueur et son pari aussi dangereux que profitable. Il avait écrit à la pirate pour l'inciter à revenir à Espéranza pour accomplir de grandes choses autant que pour le plaisir de revoir les regards d'épouvante dans les yeux de ses ennemis.


Et alors que ses réflexions promenaient un sourire mauvais sur ses lèvres baumés de rouge, ses yeux s'illuminèrent tout à fait lorsqu'un visage familier apparut sur le pont : Céline. Celle qu'il s'amusait à surnommer la Muse du Sournois. L'inspiration d'un Confrérie lointaine et des souvenirs enfouis, d'un passé aussi profondément enfouis que l'ancienne épave pirate reposant dans les fonds marins.

Sur le passage de l'ancienne pirate, l'équipage s'écarta avec crainte tandis que des esclaves suivaient, chargés de malles et de coffres de pistolets et de sabres. Sans un regard en arrière, Céline et sa troupe s'engagea dans les ruelles de la ville, conduisant à la place de l'église.

Montalvès hocha sa tête en riant doucement avant de prendre la suite de l'étrange compagnie, à bonne distance. Jusqu'à ce que Céline et son jeune esclave s'arrêtent en plein marché où résonna l'écho des bravades de l'ancienne pirate.

Le Marquis jeta sa cape dans les bras du capitaine, apparaissant dans ses habits de dentelles et de soie, marchant droit sur Céline et écartant l'esclave de sa canne vint faire une belle révérence pour celle qui fut sa consoeur de la Confrérie pirate.

- Les années vous ont épargnés, ma chère, je constate que vous avez conservé cette fougue et ce mordant qui ont toujours fait de vous une redoutable ennemie et une insupportable harpie ! Et puisque je suis venu prendre l'air d'Esperanza, l'envie m'a pris de renouer avec vous qui connaissez parfaitement...le potentiel tout particulier de cette cité et de ses corsaires, n'est-il point ?!

Je gage que, vous et moi, allons faire de grandes choses, en souvenir du bon vieux temps !

Un nuage mauvais parcouru le regard de l'aristocrate avant d'offrir son bras à Céline et de pointer avec sa canne la garnison militaire de la cité, dont la bâtisse s'élevait froide et massive de l'autre côté de la place.

- Je crois que votre officine vous attend...
 

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