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La sortie de l'ombre  
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El Ombre
El Ombre
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17/05/2019
Posté le 31/07/2019 à 14:57:15. Dernière édition le 31/07/2019 à 23:31:29 

La silhouette avait vécu une multitude de péripéties depuis qu'elle avait posé le pied sur le sol d'Esperanza.
Les corsaires de la colonie espagnole n'avait pas posé de questions sur son accoutrement, sur ses origines ou sur ses desseins sur cette île.
Il y en avait peut être bien un qui l'avait titillé à ce sujet mais elle n'avait strictement rien compris à son charabia.
Une histoire de renard...
Elle éprouvait un tel dégoût et une telle haine envers cette race qu'elle avait préféré en rire.

Très rapidement, el Ombre fût accepté par sa colonie, trés rapidement on lui confia quelques missions simples, notamment lors du conflit guerrier déclenché par la colonie française.
C'est à se moment qu'il décida de sortir légèrement de l'ombre, ses recherches autour de l'île n'avaient mené à rien de concret, il fallait procéder différemment.
Bien qu'il n'en laissait rien paraître, il avait eu le temps de bien connaître cette île. Il fit le maximum en fonction de ses capacités. Jadis, il aurait pu être d'une plus grande aide mais il fallait se rendre à l'évidence, le temps est bien notre principal ennemi ici bas...

 Ce conflit lui avait permis de se faire totalement accepter et de connaître un peu mieux la faune qui vivait desormais sur Liberty. Les choses changent, les hommes pas vraiment.

Néanmoins, son enquête n'avançait pas d'un iota. L'occasion fait le laron et les élections qui arrivaient pouvait en être une.
Il s'imaginait déjà en plein combat électoral, devant se vendre pour obtenir le poste d'intendant pour quelques semaines.
Son programme était léché.
Il avait mis le paquet en prévision d'une dure lutte qui devait obligatoirement s'annoncer.

"Si vous m'accordez votre confiance, je vous expliquerai les raisons de mon accoutrement."

C'était bien mais pas suffisamment vendeur.

"Si vous m'accordez votre confiance, je vous donnerai les raisons de ma présence sur cette île."

Attiser la curiosité... Un bon point mais il se rendait à l'évidence que sa personne n'intéressait personne. Il fallait aller encore plus loin.

"Si vous m'accordez votre confiance, je vous révèlerai qui je suis et mon véritable patronyme..."

 Il était pleinement satisfait.
Il faudrait bien une telle carotte pour aiguiser la curiosité de ses compatriotes et lui donner une petite chance de ne pas se prendre une défaite cuisante.
On dit bien que le ridicule ne tue pas et que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, mais si l'on peut éviter une déculottée publique, on ne s'en porte pas plus mal.

Et surtout, en perdant il se donnait un joker pour continuer à garder son anonymat.

Mais tous ses plans furent contrecarrés par un élément auquel il n'avait pas pensé...
L'absence de candidat.e contre lui.

En tant qu'homme d'honneur et de parole, il ne pouvait désormais plus faire machine arrière. Il était contraint d'exécuter ses promesses électorales.
Heureusement, il n'avait aucunement précisé de délai. Cela lui permettra de gagner un peu de temps bien qu'il savait que ça ne se compterait qu'en jours...
El Ombre
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17/05/2019
Posté le 02/08/2019 à 22:35:44. Dernière édition le 03/08/2019 à 14:15:01 

Son épiderme le démangeait tellement qu'il aurait pu se l'arracher. Mais aurait-il été plus avancé une fois à moitié écorché ?

Plus le temps avançait, plus il lui fallait trouver une solution. Ses nombreux et réguliers séjours à l'Hospital Santa Lucia lui avaient fait miroiter l'espoir d'un remède.
Il s'était pris d'imaginer l'infirmière qui s'occupait régulièrement de lui débarquer, enthousiaste, près de son lit.
Il ne fallait voir aucune grivoiserie dans cette pensée d'autant que la jeune soignante était de plusieurs années sa cadette. Non pas que ça puisse le déranger mais il était bien conscient qu'une vieille peau comme lui ne risquait pas de provoquer le moindre début d'inondations...

Non, il avait espéré la voir débouler, heureuse d'avoir enfin pu trouver une solution pour endiguer le mal qui le rongeait. Cette maladie de peau l'avait entamé sur l'arrière du crâne puis remontait lentement mais sûrement vers son faciès rendant la vision de cet homme peu agréable.
Il avait eu comme consigne de la part du personnel soignant de garder son ensemble afin d'éviter de propager une possible maladie contagieuse.
Il avait donc continué ses actions, anonymement. Bien entendu, on lui porta grief de ce camouflage, mais cela venait toujours des membres des autres colonies, jamais de ses compatriotes...

Il fallu qu'un risque d'épidémie de fièvre jaune plana sur Esperanza pour débloquer enfin sa situation délicate. Il s'acharna à trouver un remède. Pour la cité bien sûr mais il espérait secrètement pouvoir régler définitivement sa maladie dévorant ses chaires.
Après d'interminables va et vient et une débauche conséquente d'énergie, il fût le premier a avoir entre ses mains l'antidote tout juste confectionné. Il devait le rapporter au lieutenant Dos Santos mais en pris quelques gorgées avant de le lui remettre.
Quelques jours plus tard lors d'une visite de courtoisie à son infirmière préférée, on lui annonça que sa maladie avait régressé.
Il garderait quelques séquelles peu ragoutantes mais sa vie ne risquait plus rien, l'essentiel était sauf.


Assis à son bureau, il sortit de ses pensées pour parcourir la pièce des yeux. Aucun des objets présents ne le surprenait vraiment. Tout était classique pour le bureau de fonction d'un Intendant.
Il prit un morceau de parchemin qu'il glissa devant lui. Son regard se porta sur l'objet qu'il venait de saisir machinalement et qu'il fixa de longs instants entre ses doigts.
Une pensée émue mais amicale s'immisça dans son esprit. C'était il y a longtemps mais il se souvenait encore d'elle. Il avait surement été l'un de ses rares amis bien qu'il imaginait que bon nombre de personnes leur avaient prêté une amourette. Cependant il n'en avait jamais été question, ni d'un côté ni de l'autre.

Il expliqua succintement les éléments de la raison de son encapuchonnement afin de la porter à la connaissance de tous.
Il conclut néanmoins en assurant que sa maladie était du passé et que ses autres promesses seraient exécutées dans les jours à venir.

Calmement, il déposa le stylet sur son reposoir et relu avec un air satisfait son annonce.
Tout y était... Du moins, tout ce qui concernait sa maladie...
La seconde raison, la plus importante, devra quant à elle attendre un peu avant d'être dévoilée...
El Ombre
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17/05/2019
Posté le 06/08/2019 à 00:41:34. Dernière édition le 06/08/2019 à 16:19:32 

Enfermé dans mon bureau, j'effectuais des va-et-vient incéssants. 
Mon esprit était monopolisé. Il fallait que je trouve ne serait qu'un indice ou une preuve. Malgré les nombreuses heures de fouille dans ce fichu bureau... Rien...
Je passai mes nerfs sur un morceau de parchemin, le jetant de toutes mes forces dans un hurlement de rage.
Malgré toute la force déployée, la missive de l'Intendant français ne tomba qu'à quelques centimètres seulement de mes pieds, face visible laissant apparaitre le contenu de sa requête visant à nettoyer nos listes noires communes des bretteurs.
Il m'aurait demandé de me tirer une balle dans le pied que c'eût été la même chose.
Je soupirai en pestant:
 
- "Il se prend pour un demi dieu, mais ce n'est pas la moitié d'un con..."
 
Mais je l'aimais bien malgré tout, il avait au moins la qualité d'être direct dans ses propos...
 
Néanmoins, mes recherches n'avançaient pas d'un iota et les chances d'arriver à mes fins avoisinaient le niveau de l'océan.
Je venais certes d'être élu Intendant mais je n'avais vraiment pas de temps à perdre avec ces conneris de diplomatie. Je commençai à me demander sérieusement si mon retour sur Liberty était une si bonne idée que ça...
 
Au point où j'en étais, qu'est ce que je risquais. Lorsque j'ai pris la décision de revenir, mon épouse restait introuvable.
Mes filles avaient fait le mur depuis bien longtemps et nous restions sans aucune nouvelles de leur part...
Nous avions décidé de nous séparer pour maximiser nos chances de les retrouver... Nous n'avons fait que maximiser nos chance de nous perdre...
 
Après ces deux mois et demi d'enquêtes, l'idée de briguer le poste d'Intendant de la colonie avait germée dans mon esprit. En tant qu simple corsaire, il est plus compliqué d'accéder aux informations alors qu'en tant qu'élu, les portes s'ouvrent plus facilement.
 
Je m'assis sur le siège, posai mes coudes sur le bureau avant de laisser tomber mon crâne entre mes mains, secouant la tête, presque résigné.
La colère qui montait progressivement en moi finit par exploser tel le volcan se réveillant. Mon poing vint s'écraser sur le bois d'ébène du bureau extirpant de mes poumons un râle assourdissant. La douleur intense fût néanmoins très vite remplacée par la curiosité.
Sous le coup du choc, un très fin tiroir situé sous la planche principal du bureau s'ouvrit, laissant apparaître une série de documents officiels.
 
Je les parcourai à la vitesse de la lumière, espérant y trouver ce que je cherchais. Toute une série de noms avec des nombres, regroupés par dates à des périodes régulières...
 
- "Les résultats des élections... Comment n'y avais-je pas songé avant?"
 
Quelques instants de lecture plus tard, mon index vint se poser sur un nom. 
Pris d'un doute, je retournai au niveau d'une étagère déjà fouilée, recherchant les anciens registres contenant les informations des arrivants à Esperanza.
Je m'arrêtai net face au nom que je venais de lire quelques instants auparavant. En voyant le nom qui suivait, une larme prit naissance au coin de mon oeil, luttant de toutes ses forces pour ne pas entamer sa glissade sur le tobogan de mes rides.
 
- "Elles sont passées par ici..."
 
Tout s'éclaircissait d'un seul coup. Les histoires que je leur racontait alors qu'elles étaient enfants. Histoires avec lesquelles je me permettais quelques largesses vis à vis de la réalité. Il fallait bien édulcorer un peu mes récits concernant mes aventures sur une certaine île des Caraïbes.
Je ne pensais pas avoir suscité une telle vocation en elle.
J'avais sous estimé leur soif d'aventure.
Durant toute leur enfance, elles avaient comme jeu de s'affubler de noms qui allaient par paire. Certains étaient plus loufoques que d'autres, souvent ridicules, mais ils avaient toujours un lien. entre eux.. Ca représentait très bien le lien indescriptiblequi existait entre elles.
 
C'était évident, c'était bien elles. Etaient elles toujours ici ?
J'en doutais fortement mais une chose était certaine, ma décision de revenir sur cette île n'était finalement pas si mauvaise malgré le risque de raviver certains souvenirs.
 
Satisfait de voir mon enquête enfin avancer et empli d'espoir de retrouver la chaire de ma chaire, je me levai pour m'approcher de la seule fenêtre de la pièce. Je pouvais apercevoir au loin la falaise jouxtant la cité. Ce lieu symbolique pour moi car c'était là que tout avait commencé, ou presque.
 
Ce songe que j'avais fait à de nombreuses reprises se déroulait toujours à cet endroit. Jusqu'à ce matin là, lorsque je le fit pour la dernière fois et que je m'étais réveillé non loin de la cité française pour passer définitivement de l'ombre à la lumière.
El Ombre
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Posté le 06/08/2019 à 22:48:12. Dernière édition le 09/08/2019 à 00:38:18 

Les duels s'enchaînaient au sein de la cité français avec en figure de proue un soit disant émissaire du continent. Je ne la sentais pas cette affaire.
D'autant plus lorsque ce sont ces chers français qui sont chargés d'assurer la sécurité des invités.
Le récent mariage arrangé ne leur avait finalement pas servi de leçon. J'avais eu beau les alerter, leur arrogance légendaire n'avait fait qu'agrandir la surface de leurs œillères...

Je me fichais bien de ces tournois, je n'étais pas venu pour cela.
Je m'approchai discrètement de l'intendante anglaise et lui glissa un bout de parchemin plié en 8 sur lequel était écrit:

"Proposition d'entretien. A New Kingston pour votre securitè. Informations importantes à vous délivrer. Mardi ou Mercredi soir ?"

Le rendez-vous accepté, je n'avais plus rien à faire ici. Afin de ne pas paraître suspect, je pris place pour assister aux combats. Je ne quittait la ville que le lendemain. Quelque chose ne tournait pas rond, je le sentais. Je pris donc la direction de New Kingston.
Sans surprise, la ville était désert. Le silence assourdissant de la place centrale me poussa à me rendre à l'étage du pub. Ce cher Tony vint me tenir la jambe et, tout fier, commença à me raconter ses souvenirs.

Il me raconta l'histoire d'une Lady...
Comme si je ne la connaissais pas son histoire...
Si seulement il savait qui je suis, il ne me raconterait pas ces conneries. A l'occasion je reviendrai lui parler du pays... Il le mérite...

J'avais pris de l'avance sur mon rendez vous mais la patience a toujours été un de mes points forts. Tapi dans l'ombre, attendant le moment idéal pour porter l'estocade pour pousser mes ennemis à la faute...
Mais alors que je me saoulais avec le silence, Port Louis subissait une attaque fomentée par les autochtones de l'île. Encore une fois j'avais eu du flair en quittant un lieu de massacre.
Néanmoins mon flair avait eu des limites, mon interlocutrice venait de disparaître, me laissant en plan pour mon entretien. Ça, je ne l'avais pas vu venir...
Ce ne sera que partie remise...

Des bruits d'animaux de firent entendre. Je restai interloqué quelques instants. Les bêtes étaient agitées, plus que d'habitude.
Prenant garde d'être seul et à l'abris des regards indiscrets, j'otai ma capuche en pleine ville.
En pleine ville déserte, certes, mais en pleine ville quand même, ce qui ne m'était plus arrivé depuis mon retour sur l'île.

Un nouveau bruit se fit entendre.
Dans un sursaut, je me retournai à visage découvert afin d'en vérifier l'origine.
Un large sourire se dessina alors sur mon visage, ravivant des souvenirs ancrées dans ma mémoire.

- "Vous voilà enfin... Je vous attendais..."

La nuit serait longue, le sommeil léger. Il était temps d'avertir mes compatriotes un à un, je ne pouvais plus garder tout cela pour moi...
Demain ils sauront tout...

El Ombre
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Posté le 07/08/2019 à 21:22:27. Dernière édition le 09/08/2019 à 10:11:20 

J'étais rentré à la hâte sur Esperanza. Je devais repartir au plus vite pour tenter de sauver notre ancienne générale.
Mais avant cela, il fallait que je libère ma conscience.
J'avais décidé d'adresser personnellement une missive à l'ensemble de mes compatriotes. Mais il me fallait de la main d'oeuvre pour exécuter cette lourde tâche.
 
Je me rendis donc chez moi... Dans mon antre.
Je n'avais pas osé y retourné depuis que j'avais à nouveau foulé le sol de la ville. Rien n'avait vraiment changé hormis l'usure classique du temps qui s'égrène.
 
Je me dressai en plein milieu de l'endroit, après avoir soigneusement retiré ma capuche, les bras écartés tel un épouvantail, attendant qu'elles viennent.
Elles ne se firent pas prier... En quelques instants un flot de gallinacées s'approcha et vint se poser sur mon corps.



Les missives étaient prêtes à être adressées, mes coursiers avaient répondu présent.
 
Elles me quittèrent une à une, dans un balai régulier de plumes qui voletaient, tel un métronome battant la mesure pour les musiciens.
L'île allait de nouveau entendre les gloussements de ses petites protégées, au grand damne de certain mais pour le plus grand plaisir des autres.
 
Après plusieurs semaines de pénombre, Don Djezous pouvait enfin sortir de l'ombre.
Don Djezous de la Galinas [El Ombre]
Don Djezous de la Galinas [El Ombre]
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Posté le 20/08/2019 à 21:17:53 

L'Intendant espagnol traînait en ville depuis une couple de jours.
Il surveillait les allers et venues des différents colons, scrutant tout mouvement suspect.
La durée de son attente dépendait de la missive qu'il voyait arriver au loin.
Le volatile effectua sa tâche et reparti sans demander son reste.

Lecture fût faite rapidement, le rendez vous était pris. 

Calmement il s'éclipsa de la place, enfila la tunique intégrale qui le masquait de la tête aux pieds, la même qui l'avait recouvert à son arrivée sur l'île.

Durant quelques heures au moins, il redeviendrait El Ombre...
Juste le temps de ce rendez vous...
Dulcina Fagney
Dulcina Fagney
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Posté le 21/08/2019 à 22:33:29 

Une ombre.
Sans avoir une attirance particulière pour les hommes à capuche, l'irlandaise avait un étrange pressentiment concernant celui-ci.
Les rares fois où ils s'étaient croisés, elle ressentait comme une sensation de confiance. 

Lorsqu'il fut élu à l'Intendance espagnole, Dulcina se fit la réflexion que c'était là l'occasion de faire plus ample connaissance avec la personne qui se cachait sous cet accoutrement. Elle ne le forcerait en rien à se dévoiler, mais peut-être pourrait-elle en apprendre davantage?

Aussi saisit-elle avec enthousiasme l'invitation qu'il lui offrit d'un diner à New Kingston. 
Malheureusement, les indigènes vinrent compromettre ce rendez-vous, empêchant l'intendante anglaise de rejoindre son homologue comme convenu.

Mais cette opportunité vit à nouveau le jour, et elle se rendit non sans une certaine hâte au point de rendez-vous...
 

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