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Des sursauts démographiques en terres hollandaises et de ses utilisations potentielles  
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Solal
Solal
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07/12/2010
Posté le 01/05/2022 à 04:21:10. Dernière édition le 01/05/2022 à 21:15:24 

Et maintenant ?

L'or du pillage a été rapatrié, les soldats sont soit rentrés soit attendent le lendemain en se reposant tranquillement à l’hôpital. Et puis, les esclaves ont tous été ramenés à la ville.

Solal grimace. Décidément, il n'aime pas ce mot d'esclaves. Prisonniers peut-être conviendrait mieux, ou victimes collatérales de délires de grandeur. Toujours est-il qu'à présent ils s'entassent sur la grand place d'Ulüngen, et que l'Intendant ne sait pas quoi en faire.

La veille, ou plutôt dans la nuit, quand ils sont parvenus à la ville, on les a fait s'abriter dans le temple. On leur a apporté des couvertures, le plus possible, ainsi que de la nourriture une fois le matin venu.

Mais tout ceci est une solution temporaire, il va bien falloir régler leur cas à un moment.

Le lendemain du pillage, Solal fait mander son secrétaire dans son bureau.

« Veuillez faire porter au plus vite ces missives aux autres membres du gouvernement. Dites leur que c'est urgent. »

L'homme s'exécute aussitôt, emportant avec lui les papiers frappés du sceau officiel tandis qu'il quitte la pièce.

Le lendemain, à l'heure du petit-déjeuner, l'Intendant attend ses compagnons et collègues à la grande table à manger de la maison des Phénix. Après tout, à quoi bon s'embêter à se rassembler ailleurs qu'à domicile.

Il attend que tous deux soient présents, bien installés devant une boisson chaude, puis il s'adresse à eux, d'un ton bien plus sérieux et officiel qu'à l'accoutumée.

« Vous aurez tous deux remarqué l'affluence d'une certaine populace sur notre place. Je vous avoue que cela m'a l'air d'être un problème assez épineux, nous ne pouvions les laisser aux mains de la sauvagerie espagnole, mais leur gouvernement ne semble pas disposé à vouloir les reprendre. En tout cas, la missive que notre Gouverneur a envoyé au leur hier est demeurée sans réponse. Alors... et bien, il me semblait important de savoir comment vous envisagiez la situation. »

Après quoi il prend une gorgée de thé, puis allume une cigarette, attendant les réponses.
Paulus van Tard
Paulus van Tard
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29/06/2012
Posté le 02/05/2022 à 15:48:42. Dernière édition le 02/05/2022 à 15:49:27 

Une colonne de pauvre erres, tristes diables et sombres gens qui marchaient d’un pas hésitant vers la cité batave. Si on avait cru rentrer les mules et les sacs chargés d’or, le partie la plus conséquente du butin du sac d’Esperanza était d’une toute autre nature et, clairement, Paulus n’était pas du tout prêt à gérer ça.  

Remontant la file en courant, son armure de lansquenet sanglée sur ses épaules, le gamin plus si gamin – à croire que les victoires militaires et les galons vous faisaient pousser les poils au menton – s’assurait tant bien que mal que le voyage se déroulait convenablement. Pas simple quand la moitié des soldats hollandais présents sont des soudards plus portés sur la picole et le saccage que sur le boulot d’assistants sociaux. Si encore on pouvait compter sur l’expérience d’une vraie maquerelle mais Karen est restée à Ulüngen et Maximilien se fait discret…  

La journée ne serait pas de trop pour apercevoir enfin les feux de la cité batave et après s’être assuré que tout le monde avait trouvé un lieu où s’abriter – la cabane du Nouvel Arrivant servirait au moins à cela – le jeune homme alla s’écrouler sur son lit, complètement rincé. 

On ne devait pas lui laisser longtemps pour récupérer car le lendemain matin déjà un agent de l’Intendant Solal venait lui demander de le rejoindre à la maison Phénix, quartier général de la guilde, pour causer de la situation.
Bordel, il y avait pas moyen de roupiller en paix plus de dix heures dans ce patelin ??  

Pas réveillé et les cheveux en vrac, il vient poser ses fesses autour de la table à manger où des œufs et du lard grillé ont été mis à disposition.
 
« Qu’ça soit clair moi j’dis j’ai rien contr’les français même si c’des putains d’mauviettes et vas-y qu’ça couche avec les cochons par contre c’que j’dis là c’est qu’c’est bien gentil d’nous r’filer toute la moitié d’la misère d’Port-Louis mais j’vois pas en quoi c’t’à nous d’nourrir et loger c’monde là et qu’si on les y avait noyé à la naissance comme les chats ça aurait posé moins d’problème pour sûr mais sinon ça va sont sympas. »
Anthémis
Anthémis
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29/02/2012
Posté le 03/05/2022 à 13:14:46 

Se prélassant sur le canapé le plus confortable de la maison de guilde, monopolisant toute la place les orteils en éventail — et les bottes jetées en vrac par terre —, la petite blonde croisa les bras derrière la tête, profitant d'un repos bien mérité après quelques vadrouilles couronnées de succès.

Elle avait croisé des colonnes de mendiants en ville, des hommes, des femmes et même des enfants en haillons, qui avaient tendu des mains implorantes vers elle. Elle les avait ignorées sans grande émotion. Quand Paulus était passé non loin, elle avait résolument détourné la tête pour ignorer le jeune homme, qui avait osé lui demander un baiser voilà quelques mois.

Le petit merdeux allait devoir se débrouiller avec toute une horde de loqueteux, et elle comptait bien le regarder faire de bout en bout.
Calica
Calica
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18/08/2020
Posté le 03/05/2022 à 16:01:13. Dernière édition le 03/05/2022 à 16:03:06 

Rentrant aussitôt de voyage, la première chose qui frappa Calica aux abords de la ville c'était les chemins de terre. On aurait cru que des troupeaux de boeufs étaient passés par là.

Sur la place principale, il y avait plus d'activité qu'habituellement. Ci et là des habitants semblaient se quereller un poing en l'air et l'autre main tenant fermement une bouteille d'alcool.
Elle fit garer sa charrette proche de la banque et donna quelques ordres à des hommes de mains ainsi qu'à Aeolian, qui tenait la boutique "L'émeraude des Caraïbes" lorsque Calica était absente.

Aeolian lui intima d'aller directement aux quartiers des Phénix sans faire attention à se qu'il se passait sur les docks.

Mais c'était bien impossible. La hutte du nouvel arrivant semblait déborder de personnes. Elle s'approcha et jeta un oeil par une fenêtre. Puis elle passa devant le CofeeShop où quelques hommes sûrement alcoolisés tentaient de faire fumer de l'herbe à des femmes...
D'après le langage qu'elles employaient, françaises.
Calica comprit très vite que c'était bel et bien les esclaves capturés par les espagnols lors du pillage de Port-Louis et non des prisonnières de guerre.

Elle fit signe à des gardes de venir en aide aux jeunes femmes. Les gardes semblaient complètement débordés. Ils se contentaient de cloisonner les nouveaux arrivant dans le sud de la ville et sur les docks.

"Qu'ils partagent notre drogue passe encore mais faites en sorte qu'il n'y ait pas d'agressions, ni de viols. Cette populace sera peut-être plus docile et facile à gérer le temps qu'on sache quoi faire d'elle."

Des marchands montraient le bout de leur nez sur les docks, certains venant par bateau d'îles toutes proches, déjà appâtés par la chair fraîche et la main d'oeuvre bon marché qu'elle représentait.

Elle poussa la porte du bâtiment de sa guilde violemment et sans même un bonjour pour ses amis...

"C'est quoi ce putain de bordel en ville ?"
Solal
Solal
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07/12/2010
Posté le 06/05/2022 à 13:53:35. Dernière édition le 06/05/2022 à 13:54:01 

L'Intendant semble incapable de se départir de son sourire. Cela lui plait, la vie chez les Phénix, l'animation, se sentir important, maître de décisions qui impactent tout le monde. Il se doute bien que la décision de ramener les esclaves à Ulüngen ne fait pas l'unanimité mais, à tout dire, il s'en fiche.

Il expire la fumée de sa cigarette, puis la tapote près d'une coupe pour en faire tomber la cendre.

« Dame Calica, rebienvenue en ville. »

Il attend quelques instants, puis reprend.

« Ce "bordel" comme vous dites, ce sont les Français faits prisonniers par les Espagnols lors de leur pillage que nous avons très généreusement délivrés après notre propre pillage. »

Une autre pause. Une autre taffe. Il reprend, à l'intention de tous.

« Je sais que la situation vous préoccupe. Effectivement, nous n'avons pas les ressources pour pouvoir nous occuper de tout ce petit monde gratuitement. Mais... justement, et si ce n'était pas gratuit ? Madame la Ministre, ne vous plaignez-vous pas constamment du manque de mains disponibles pour vous aider à transporter vos marchandises ? Paulus, mon ami, l'idée de renforcer l'armée ne vous plait-elle pas ? »

Il prend une gorgée de thé. Écrase sa cigarette pour immédiatement se mettre à en rouler une autre.

« Et n'y a-t-il pas dans les papiers du Gouverneur des projets de réaménagement de la ville, et ce depuis des mois ? Sans que rien n'avance faute de main d’œuvre ? Et bien de la main d’œuvre, nous en avons désormais. Il n'appartient qu'à nous de l'utiliser intelligemment. »

Et Solal réprime un sourire, songeant à l'utilisation intelligente qu'il a déjà trouvée. A l'heure qu'il est, Karen doit avoir réussi à en isoler une vingtaine, ainsi qu'il lui a demandé discrètement. Pour ceux là... Sans doute regretteront-ils les Espagnols, si les vapeurs toxiques de leur prison ne leur ont pas déjà tellement vrillé l'esprit qu'ils ne se rendent plus compte de ce qui leur arrive. Il faudra qu'il aille vérifier le mécanisme, après cette petite réunion. 

Il allume sa nouvelle cigarette.  
Maud
Maud
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12/05/2022
Posté le 12/05/2022 à 23:38:45 

Sombrement, Maud observa le cortège d'esclaves faire son entrée dans sa ville d'accueil. Elle échangea un regard éloquent avec son garde du corps.
Le problème avec les miséreux, c'est qu'ils n'apportaient pas que leurs malheurs avec eux…

— Ne t'approche pas trop, conseilla la doctoresse à son compagnon. On ignore lesquels peuvent porter des miasmes. C'est comme ça que les épidémies commencent.

L'homme, massif et barbu, signifia son accord en tapotant la masse plombée à sa ceinture. Quand elle parlait de malheur, elle ne pouvait s'empêcher de regarder vers le ciel, essayant peut-être d'y capter la silhouette de son dieu, planant loin là-haut, parmi les nuages.

— Tu ne comptes pas les soigner ? lui demanda le barbu.

Elle lui coula un regard en coin, caressant sa trousse à médecine.

— Nous ne sommes pas là pour ça. Et je doute que quiconque parmi eux ait suffisamment d'or pour me convaincre, Yonatan.
 

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