Posté le 23/11/2022 à 16:00:08
Eliaz parvient à la cité qu'il pensait être New Kingston, paradant avec cette veste anglaise qui cachait mal son origine bretonne et sa prononciation très française.
Ne parlant ni l'anglais, ni le flamand, il ne réalise pas la confusion avant un long moment, mettant les regards moqueurs et les réactions méfiantes sur le compte de l'antipathie naturelle qu'il attribue aux anglo-saxons, ainsi que les interjections entendues dont la nature insultante transcende la barrière de la langue.
Jusqu'à ce qu'il aperçoive les pavillons hissés sur la garnison portuaire. Il doit alors se rendre à l'évidence, il était rendu à Unlugu... Ungululen... Gulungen...
Il était arrivé à la ville des hollandais.
Eliaz décide que c'était son plan depuis le début et s'en va voir le gouverneur local, en traversant la rue, pour obtenir quelques missions banales. Mais les défauts de communication ne rendent pas la chose facile avec ses employeurs, il ne comprends qu'à moitié les indications, plusieurs fois il se trompe d'échoppe ou d'interlocuteur, et rosse un client du coffeshop avant d'avoir eu confirmation que c'était l'arnaqueur.
Après une pénible journée de décryptage où il lutta moins avec les bêtes sauvages qu'avec le dialecte du coin, il respecte son rôle de marin en allant noyer son chagrin à l'auberge. Là, il rencontre les notables du village, un médecin défiguré mais affable, et de charmantes hollandaises avec lesquelles il n'a plus de problème de langage, bizarre...
Ailleurs, il croise au hasard de beaux cheveux roux qui lui laissent un peu de rouge-aux-joues après une entrevue succincte, et puis flâne un moment dans le labyrinthe des rues en se promettant de militer au mieux, à son retour à Port Louis, pour permettre le maintien de rapports chaleureux avec cette colonie, et en profitant de la lecture offerte.
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