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L'aube d'une nouvelle ère artistique  
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Aurela Logris
Aurela Logris
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18/09/2020
Posté le 25/05/2022 à 17:11:50. Dernière édition le 25/05/2022 à 18:23:06 

La Troupe – Inscriptions et auditions


   D’une démarche solennelle, James et Arina s’avancent sur un tapis rouge. Celui-ci est bordé de part et d’autre d’une haie de musiciens jouant une ode magistrale à leur arrivée : il s’agit là d’une véritable fanfare, saluant l’entrée des deux maîtres de cérémonie. Alors qu’ils progressent de façon parfaitement synchrone, Arina pose malencontreusement – néanmoins, gracieusement – le pied sur la longue cape de velours écarlate traînant dans le sillage de James. Celui-ci, emporté par son élan, bascule en arrière en portant les mains à son cou et se vautre lamentablement. Dans sa chute, il bouscule les jambes d’Arina, qui perd à son tour l’équilibre en battant élégamment des bras comme un majestueux volatile prêt à l’envol. Après quelques millisecondes de suspension en l’air, elle choit à son tour, écrasant l’anglais de tout son poids-plume.

   Tous deux se relèvent péniblement et retrouve instantanément la face, comme si rien ne s’était produit. Comme si rien ne pouvait entamer la solennité de ces deux êtres venus annoncer une grande nouvelle au peuple. De concert, ils lèvent la main et la totalité de l’orchestre fait silence d’un bloc.

   Arina ouvre la bouche, mais c’est la voix de James qui s’échappe de ses lèvres – chaude, puissante, vibrante de conviction et de charisme.

« Libertiens, Libertiennes.
De lourds nuages d’orage obscurcissent depuis trop longtemps le ciel de notre île chérie ; les sourcils se froncent, les voix s’élèvent, le sang coule et les frères se déchirent. Il est temps d’apporter un peu de gaieté et de vie sur cet endroit cher à nos cœurs. Alors, chers insulaires, corsaires, pirates et flibustiers de tout poil… »

   La valencienne s’interrompt et balaie l’assemblée du regard, avec aux lèvres le sourire confiant de l’orateur qui sait qu’il tient son public en haleine. Le discours reprend, s’échappant cette fois des lèvres de James et paré du timbre mélodieux d’Arina.

« … Nous vous présentons aujourd’hui un projet d’envergure, un projet qui a pour but de faire danser, chanter et rire tous les habitants de Liberty. Un projet qui fera rêver tout un chacun, de l’enfant innocent à la plus immonde des crapule. Un projet fédérateur, un projet doté d’une âme propre. Un projet qui ne pourra exister qu’avec et à travers vous tous. »

   Les deux orateurs se prennent alors par la main et lèvent les bras vers les nues, s’exprimant dans un ensemble parfait.

« Nous avons l’intention de fonder une guilde d’artistes itinérants qui évolueront ensemble à travers l’île pour se produire en divers spectacle, sous le nom de la Troupe. Nous vous convions tous à une série d’auditions, ici même. Nous nous tiendrons tous deux à ce bureau et formerons un jury attentif, implacable et juste, qui accueillera les prestations de chacun des inscrits. Libertiens, Libertiennes, donnez-nous le meilleur, soyez exceptionnels et peut-être que vous aurez la chance de participer à ce projet qui changera la face de l’île.

En attendant les journées d’auditions, c’est-à-dire du 8 au 11 juin, vous pouvez venir à nous ici-même pour vous inscrire. Soyez nombreux. Soyez grandioses. Liberty a besoin de vous. »
Jean Chenal
Jean Chenal
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22/12/2008
Posté le 26/05/2022 à 11:17:59. Dernière édition le 26/05/2022 à 11:19:25 

"Ha-ha !"

Tonne une voix triomphante depuis la marée des badauds.

"Oncques sinon mienne personnette ne pute point loupager tel opportunage, ma foi ! Bien sur, me présente-je : ou en est-il encore quelque besoin de faire-ce ? Ainsi me représente-je, Jean Chenal, comédiste acteurien des rôlismes premiers mais point guère seulement. Aussi sois-je écriveux, poétiste, et comme mienne jargonnance vous le suggérutes si subtilagement aux votres esgourdines sensibliennes de sapientesques personnismes : un homme d'arts et de lettres, de chaire comme de chair ; ami des muses, voir plus pour les plus potelesques !

Oncques, de New Kingston au Port-Louis n'ignorasse comment, usageant de mien talentisme pour l'imitage, me taillança-je mienne place à l'intendesque, haha ! Ou bien l'autre fois ou sus-je feindrir le rôlisme d'un triple agent se faisant passer pour double à la soldine des 4 Lunes en France !

Et si, las, d'aventurine votre jouvencisme vous préservasse tristement de ces anciennelles légendures, gardois-je le récit d'icelles pour mien auditage !"

Se racle deux fois la gorge et ajoute plus doucement :

"Nonobstant, n'accepte-je plus que les premiers rôlismes, hein. Les jeunes, là, beaux et seyants. J'ai bien moultiennes référencines au besoin des pièces jadis jouancées, et ne gardois-je depuis naguère mon expertismes que pour le protagonage."
Jocard Gombo
Jocard Gombo
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08/10/2013
Posté le 28/05/2022 à 19:08:43 

   Le corsaire s'approche et suit de peu son compère français. À son tour maintenant de dévoiler sa prose :
« Enfin ! La troupe que mérite cette île,
Sans un doute et de manière gracile,
Je fais route vers ces deux primipiles,
Et me voûte, tout en restant docile.
Débute la joute ! De ma verve habile ;
Je verse, boute, moque puis j'éfaufile,
J'en rajoute face au curieux concile.
Point de déroute, ni de rimes hostiles,
Il n'en coûte seulement aux imbéciles !
Puis j'écoute la sentence de mes vigiles ;
Ces filoutes, copieux fessophiles,
Au compte gouttes, cèdent ou défaufilent,
Redoutent que je quémande l'asile ? »
Paulus van Tard
Paulus van Tard
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29/06/2012
Posté le 29/05/2022 à 18:00:51 

Signe le registre d'une croix.

Pour l'audition.
La dictatrice Kelmendi
La dictatrice Kelmendi
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22/07/2014
Posté le 30/05/2022 à 13:13:36 

Aurela Kelmendi posa un regard cauteleux sur ses deux compatriotes adorés. Elle avait eu vent de ce projet, bien avant qu’il ne soit annoncé à la face de l’île, puisque cet ENFOIRÉ de James Campbell lui avait malencontreusement envoyé plusieurs lettres à ce sujet - censées arriver chez cette GRELUCHE d’Arina Logris - confondant comme à son habitude les deux jeunes femmes… Inutile de préciser qu’elle avait profité de ce quiproquo pour en savoir plus.

Bref. Bien qu’elle ne portât ; ni ces derniers, ni ceux qui l'avaient précédé pour s’inscrire ; dans son cœur, ce projet de Troupe l’avait intrigué. Elle songea un instant au profit dont elle pouvait tirer.

Alors elle ajouta son nom sur la liste :

Aurelina Kelmogris, votre dictatrice préférée
 
Arina Kelmendi
Arina Kelmendi
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18/09/2020
Posté le 01/06/2022 à 19:59:25 

Souverainement installée derrière le lourd bureau ouvragé du jury, Arina regardait défiler les quatre inscrits avec une expression indéchiffrable. De temps en temps, elle notait sur un parchemin un détail qu'elle remarquait chez l'un ou l'autre de ses potentiels futurs compagnons de guilde : une posture particulière, une souplesse accentuée au niveau des genoux, la grâce d'un mouvement nonchalant... Le moindre élément susceptible de révéler le saltimbanque tapi au fond d'eux, et prêt à faire surface pour illuminer la vie des habitants de l'île.

Quatre.

C'était bien, quatre. En plus d'elle-même et de l'aveugle, cela faisait six. Un bref et discret sourire fier étira les lèvres de la valencienne : ses compétences en matière de calcul n'étaient décidément plus à prouver.

Mais six, c'était à peine suffisant pour satisfaire les ambitions dévorantes de...

Son regard s'aventura de côté, jusqu'à apercevoir la silhouette de James. Celui-ci était également assis au bureau, et s'il ne pouvait pas voir les candidats, Arina savait qu'il les sentait. Elle détourna rapidement les yeux, et un sentiment glaçant jusqu'ici rarement éprouvé s'insinua dans chacune de ses veines : la peur.
Calo Lonati
Calo Lonati
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24/05/2022
Posté le 04/06/2022 à 15:02:18 

Une troupe itinérante de saltimbanques ? Les élucubrations de l'apathique jeune femme avait finalement réussi à attirer l'attention de Calo. Plusieurs fois, il hocha la tête à l'écoute des invectives de la ressortissante anglaise de manière à ancrer dans sa mémoire les détails de ce projet vendu comme grandiose. Car, s'il n'était pas vraiment homme à courir après la gloire, il lui semblait néanmoins qu'une carrière - aussi courte soit-elle - dans une entreprise de cette envergure ne pourrait que l'aider à se faire connaître sur cette île.
 
Toujours attentif au discours, il n'en demeurait pas moins concentré sur l'homme qui accompagnait l'oratrice. En effet, Calo ne parvenait pas à détourner le regard de celui qui semblait avoir perdu l'usage du sien. Plutôt sceptique sur ce bandage de fortune, il se demandait quand et comment le présumé aveugle allait magiquement recouvrer la vue afin d'apporter la fantastique touche de prestidigitation à cette campagne de recrutement. Il en était certain, cela ne pouvait être que cela et, s'il avait eu une fortune, il l'aurait pariée sans une once d'hésitation : l'aveugle allait voir de nouveau. Quelle meilleure publicité pour des artistes qu'un peu de magie lors de l'annonce même de leur création ?
 
Aussi attendit-il, sans patience, la venue de ce tour de passe-passe dont il se languissait tant. Plusieurs fois, il crut reconnaître le début de l'action. Mais, à son grand désarroi, il ne s'agissait la que d'un badaud qui passait derrière la scène et non d'un complice.
 
Une heure après que les deux anglais soient descendus de leur estrade, il fut obligé de se rendre à l'évidence : il s'était lourdement trompé, tant sur le caractère factice de la cécité de James que sur la qualité du projet qu'il désirait rejoindre. Il grifonna néanmoins son nom sur le parchemin prévu pour les inscriptions et, après quelques secondes de réflexion, le poste qu'il comptait occuper dans cette cour des miracles : Calo Lonati, metteur en scène.
 
Tournant les talons, il marmonna pour lui même, les sourcils froncés : « Aucun tour de magie, n'importe quoi, vraiment. »
James, sans-yeux
James, sans-yeux
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15/01/2015
Posté le 07/06/2022 à 16:09:30 

Incroyable, il semble que cette île soit, finalement, remplie de bouffons en tout genre.

C'était remarquable, et tout à fait satisfaisant. Si James voyait encore les couleurs quand l'idée de la troupe avait commencé à germer, il n'aurait jamais imaginé que les cérémonies, qu'Arina avait insisté pour organiser, verraient (contrairement à lui) tant d'intéressés, de curieux et surtout, de potentiels troupards. Mpf, il faudrait un bien meilleur nom. A y réfléchir, il faudrait un nom tout court. Une troupe à son nom, c'était un coup à flétrir d'un coup, à chier sur le parquet et à enfiler une perruque. Hell no.

Pour quoi faire d'ailleurs, cette troupe ? Cherchait-t-il à compenser la perte de tout ce qui était visuel grâce à des bruits étranges en tout genre ? Non, il irait à la porte de l'intendance espagnole pour avoir son content, après tout.
Une âme artistique, prête à former les plus grands divertisseurs pour le bon plaisir de tous ces peignes culs qui hantaient cet archipel ? Mpf, ça sonnait bien sur une épitaphe.

Il écoutait ceux qui se manifestaient, sans mot dire. Avec un peu de chance, les candidats le croiraient devenu muet, en plus de sa cécité évidente.
Cinq étaient venus. Ils s'étaient présentés pour certains, ou avaient simplement fait savoir leur présence pour les auditions. Il en connaissait certains, d'autres non. Mais il y avait pour sûr un mélange explosif en préparation.

"Hé, Arina, c'est quand qu'on les fait passer déjà ? La semaine prochaine ? Ah, demain ! Demain ? DEMAIN ?"
Paulus van Tard
Paulus van Tard
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29/06/2012
Posté le 11/06/2022 à 00:01:51 

Se présente et sort un papier de sa poche qu'il déchiffre laborieusement.

Salut moi c'est Paulus alors j'ai envie de voyager je peux transporter du matériel et monter des décors je sais pécher et cuisiner faire du feu protéger le camp et foutre la trouille aux mauvais payeurs.

Voilà.

Retourne s'asseoir.
Jean, sans-yeux
Jean, sans-yeux
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22/12/2008
Posté le 11/06/2022 à 13:41:28. Dernière édition le 11/06/2022 à 13:51:41 

Cliquer ici !


Il suffisait parfois de faire un bref tour sur soi même, quelques rapides coups de crayons, un effet de manche, un tissus ça et la et tout le monde devenait aussi aveugle que celui pour qui il se faisait passer.

"Qui j'suis ? C'tait pas assez évident pour vous, d'jà ? J'dirais que ça dépend de qui vous voulez voir, en fait."
Jean Chenal
Jean Chenal
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22/12/2008
Posté le 11/06/2022 à 14:00:50. Dernière édition le 11/06/2022 à 14:02:44 

Fait disparaitre les bésicles dans le geste qui lui permet de recoiffer son large chapeau, et gomme les quelques traces de poudres de ses épaules.

"Las, las, que votre glorielle nation ne jactasse déjà plus de la fois ou elle crusse éliser Sir Holmes, en votant massivement pour l'intendesque sur un dénommuré Sir Homles... "

Soupir.

"Mien meilleur rôle, que celui de mon suprême rivalien...

Imagine-je nonobstant que votre trésorerie s'en souvenasse un peu, quand même. Bien du temps lui fallusse t-il pour refaisir surface.

Qui oublie l'histoire, comme on le diser, se condamne à se refaire tartinancer d'anecdotes par des vieux..."
James, sans-yeux
James, sans-yeux
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15/01/2015
Posté le 14/06/2022 à 18:44:16 

Voilà qui était satisfaisant. Les premières auditions étaient terminées, et le succès dépassait déjà ses attentes.  La prestation de la dictatrice actuelle de New Kingston notamment, qui avait réussi à survivre à l'infect gruau des élus pendant un mois, avait particulièrement touché l'aveugle, particulièrement l'instant où elle était partie de la pièce sans mot dire.

Les présentations complémentaires du jeune batave et du surprenant prestidigitateur français (dont le tour n'aura que partiellement convaincu l'Écossais, encore troublé par le soudain changement de voix de l'acteur) avaient conclu en beauté cette salve de prestations. Il avait été troublé par la performance muette de l'espagnol, mais le talent de Jocard, dont il n'avait jamais douté, l'avait immédiatement rassuré.

" Considérez-vous tous les bienvenus. Vous recevrez bientôt une missive, une invitation, un pot de fleur et une clé pour votre future piaule."

Il marqua une pause, et appela un nom parmi la liste des cinq inscrits.

"Venez avec nous, on va causer un peu."
Alice la malice
Alice la malice
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25/03/2007
Posté le 14/06/2022 à 20:07:42 

*arrive en courant *

Moi m'sieur, moi !!! Je viende pour la audition ! Je peux faire disparationner pleinssssss de chocolats dans un temps de le record juste avec ma bouche m ! Pis lapinou tout doux il sait tirer sur les vilains méchants, même ! Et je sais chanter aussi, regarde ! 

*se met à chanter tout en avalant des macarons *

Les zinsectes sont nos amiiiis, y font les zaimeeeeer aussi ! 
Es Bellatrix
Es Bellatrix
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22/04/2009
Posté le 15/06/2022 à 05:19:05. Dernière édition le 15/06/2022 à 05:20:13 

Ah oui, moi aussi, je veux participer ?

Ce vieux perroquet s'était trompé de chemin et vient juste de me délivrer la missive .
Arinela Logrimendi
Arinela Logrimendi
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18/09/2020
Posté le 19/06/2022 à 14:33:13. Dernière édition le 19/06/2022 à 14:35:22 

Lorsque les deux retardataires arrivèrent, Arina les attendait, raide comme un piquet et les bras croisés sur la poitrine. Une moue pincée aux lèvres, elle agita un petit morceau de parchemin sur lequel étaient inscrites les dates "8 juin 1722 - 11 juin 1722".

"Mesdames, je crois qu'un dicton populaire affirme la chose suivante : après l'heure, ce n'est plus l'heure."

Elle jeta un coup d'oeil inquiet en direction de James, et se pencha vers Bellatrix et Alice pour leur murmurer sur le ton de la confidence :

"Bon, maintenant que les remontrances de rigueur ont été distribuées, dépêchez-vous de fournir une prestation digne de ce nom, que nous puissions décider de votre admission ou non au sein de la Troupe."

Elle s'interrompt quelques instants, le temps de toiser de pied en cap la petite Alice, et ajoute d'un ton plein de morgue :

"Je ne doute pas des qualifications de la sorcière en matière de prestidigitation. Mais vous, gamine, il va vous falloir... Performer, pour avoir une chance."
Calo Lonati
Calo Lonati
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24/05/2022
Posté le 19/06/2022 à 16:03:56 

Resté bien en retrait afin d'observer les prédispositions de ses futures ouailles, Calo dû bien reconnaître que le niveau était loin d'être homogène. Mais il avait trouvé ce qu'il cherchait et, surtout, ce dont cette troupe avait le plus besoin : un premier rôle.
 
Dès lors qu'il avait commencé son numéro, Calo en avait eu le souffle coupé. Tout était là : de la feinte flegme jusqu'au comique par l'absurde, tout en ayant le bon goût de faire preuve de retenue quant à son talent afin de ne pas trop briller et d'éclipser les autres. Était-ce en admirant ce joyau que Ser Campbell s'était brûlé la rétine ?
 
Non, vraiment, ce Paulus en valait dix comme cet emmanché de Chenal et son verbiage caudataire.
 
Mais le temps n'était plus à l'analyse, et, il ne le savait que trop bien : Paulus aurait besoin de tous les soutiens disponibles pour crever les planches et enflammer les foules. Aussi fallait-il pour Calo, en plus d'incarner le cerveau de cette entreprise, en devenir l'une des petites mains. Il se fraya un chemin jusqu'à l'estrade afin de présenter son tour également.
 
« Bravo ! Vous êtes tous splendides, vraiment ! Et, si vous le permettez, laissez-moi vous faire part de ma science du spectacle en vous offrant cette démonstration d'adresse ! »
 
Avant que quiconque n'ait pu penser l'interrompre ou lui faire remarquer que les auditions étaient terminées, il fit jaillir une pièce d'or de sa poche qu'il envoya valser dans les airs à l'aide d'une puissante et vaillante pichenette du pouce. Pendant que son accessoire, tourbillonnant dans les airs, montait vers son acmé, il écarta les bras et fît un tour sur lui-même afin d'afficher un sourire canaille, le nez froncé, au public.
 
Alors que la pièce atteignait son zénith, il dégaina subitement son pistolet avec lequel il fît feu en direction de la pièce. Sous les yeux médusés d'une foule suspendue à la course de sa métallique assistante, Calo se débarrassa de son arme à feu et sortît ensuite sa rapière dont il fendit l'air alors que la pièce fonçait vers le sol. Quatre ? Cinq ? Deux cents ? Combien de coups furent portés, personne n'aurait pu l'affirmer avec certitude tant le geste était rapide.
 
Enfin, la pièce s'écrasa sur le sol. Essuyant d'un revers de manche les perles de sudation qui ornaient son front, Calo se baissa et ramassa l'or qu'il présenta au public d'un geste circulaire, triomphant.
 
« Non, vous ne rêvez pas. Parfaitement intacte.
Quelles étaient les chances, me direz-vous ? Hé, je suis artiste, pas statisticien. Contentez-vous d'applaudir. »

Un clin d'oeil lancé à la cantonnade, et le voici qui descendait déjà de l'estrade, visiblement très satisfait de sa performance.
 

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